[0001] L'invention concerne une matière active positive pour générateurs électrochimiques,
un procédé de préparation de celle-ci et un générateur l'utilisant.
[0002] On connaît des composés chimiques du type des sels oxygénés du bore signalés dans
le traité de Pascal, t. VI, p. 196 de l'édition 1961 (Masson et Cie Editeurs), sous
le nom de "tiers-borates", et de formule B
20
3, 3M 0 ; M
20 est un oxyde basique alcalin où l'on peut remplacer M
2 par un élément divalent X.
[0003] Toujours dans le traité de Pascal, mais tome III, édition 1957, p. 343, il est signalé
qu'en 1852, Rose aurait obtenu par voie humide un orthoborate hydraté de formule Cu
3(
B0
3)
2, 3
H20.
[0004] L'invention a pour objet une matière active positive pour générateurs électrochimiques,
caractérisée par le fait qu'elle est constituée par un borate anhydre de formule Cu
3 B2
06.
[0005] Plus particulièrement ce produit convient bien pour les générateurs à électrode négative
de lithium et à électrolyte non aqueux. Les solvants d'électrolyte peuvent être soit
des esters comme le carbonate de propylène ou d'éthylène, soit des éthers cycliques
comme le tétrahydrofuranne et le dioxolanne, soit des éthers à chaîne droite comme
les glymes et en particulier le diméthoxyéthane, soit leurs mélanges. Le soluté est
de préférence le perchlorate de lithium, mais peut être aussi du tétrafluoborate de
lithium, ou de l'hexafluoroarséniate de lithium entre autres.
[0006] L'invention a également pour objet un procédé de préparation du borate de cuivre
anhydre Cu
3 B206.
[0007] Le borate de cuivre est préparé en faisant réagir l'oxyde de bore B
20
3 et l'oxyde de cuivre Cu0 selon la réaction :
[0008]

[0009] Les oxydes sont mélangés dans la proportion d'une mole de B
20
3 pour trois moles de CuO, et le mélange est chauffé à une température comprise entre
800°C et 1000°C environ.
[0010] A une température inférieure à 800°C il ne se forme pas Cu
3B
20
6 et il reste de l'oxyde de cuivre non combiné. A une température supérieure à 1000°C
il y a fusion avec décomposition partielle.
[0011] De préférence la température de chauffage est comprise entre 900°C et 950°C. En effet
entre 800°C et 900°C, la réaction ne se produit que lentement, et au-dessus de 950°C
le composé ne doit pas être chauffé trop longtemps, sans quoi il finit par subir un
début de décomposition.
[0012] Au contraire entre 900°C et 950°C la réaction est rapide et le produit est stable.
[0013] Selon un mode de préparation préféré, on chauffe le mélange une heure à 900°C, on
homogénéise la préparation par broyage, puis on chauffe de nouveau une heure à 900°C.
L'étude aux rayons X des cristaux obtenus montre que la maille est triclinique et
que les paramètres ont pour valeur :
[0015] La masse spécifique calculée à partir de ces paramètres : ρ=4.493 g/cm est en bon
accord avec la masse spécifique mesurée : ρ=
4,50 g/
cm3.
[0016] L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples suivants décrits en relation
avec les dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement une pile selon l'invention qui a été réalisée
pour les essais décrits dans les exemples.
- la figure 2 représente la courbe de décharge d'une pile selon l'invention à régime
de décharge assez lent.
- la figure 3 représente les courbes de décharge de deux autres piles selon l'invention
à régime de décharge moyen.
- la figure 4 représente les courbes de décharge de deux piles semblables à celles
de la figure 3 à régime de décharge rapide.
[0017] Des piles selon l'invention ont été réalisées sous la forme de la pile bouton schématisée
sur la figure 1.
[0018] Sur cette figure la référence 1 désigne une coupelle positive en acier inoxydable
qui contient la masse active positive 3 maintenue par un anneau métallique 2. Une
coupelle négative 8 également en acier inoxydable contient la matière active négative
6 qui est du lithium, incrustée sur une grille de support 7 en nickel soudée à la
coupelle 8.
[0019] Les matières actives sont séparées par un séparateur barrière 4 en polyéthylène et
un séparateur poreux cellulosique 5 imbibé d'électrolyte. Un joint 9 en polypropylène
isole les deux coupelles et assure l'étanchéité de la pile.
[0020] La matière active positive selon l'invention, du borate de cuivre anhydre Cu3B2 0
6, a été mélangée à 5% en poids de graphite pour former une masse active positive.
Toutes les piles des exemples qui vont suivre ont été montées en employant 280 mg
de cette masse active positive, ce qui correspond à une capacité théorique de 138
mAh. La surface d'échange des électrodes est environ 0,60 cm . La quantité de lithium
correspond à une capacité théorique de 195 mAh, donc très excédentaire vis-à-vis de
l'électrode positive.
[0021] 1er exemple : Des piles telles qu'elles viennent d'être décrites ont été montées
en employant comme électrolyte une solution molaire de perchlorate de lithium dans
du carbonate de propylène. Elles ont été déchargées sur une résistance de 62 k Ω.
La courbe de décharge moyenne est représentée sur la figure 2 où le temps de décharge
t, en heures, a été porté en abscisses et la tension V en volts en ordonnées. Comme
on le voit, la tension est un peu supérieure à 2 volts pendant la première partie
de la décharge. La décharge a été arrêtée à 1,3 volt et a donné 126 mAh, c'est-à-dire
un rendement de 90%.
[0022] 2ème exemple : Des piles analogues ont été montées en prenant comme électrolyte une
solution molaire de perchlorate de lithium dans un mélange à volumes égaux de carbonate
de propylène et de 1,2 diméthoxyéthane.
[0023] Les piles ont été déchargées sur une résistance de 15 kΩ . Leur courbe de décharge
moyenne a été représentée en A sur la figure 3 analogue à la figure 2. La décharge
a été arrêtée à 1,2 volt et a donné 138 mAh, c'est-à-dire un rendement de 100%. La
tension se maintient vers 2 volts pendant la plus grande partie de la décharge.
[0024] 3ème exemple : Des piles semblables à celles de l'exemple 2 ont été déchargées sur
une résistance de 5 k Q, c'est-à-dire à un régime assez rapide. La courbe de décharge
moyenne a été représentée en B sur la figure 4, analogue à la figure 3. La tension
se maintient pendant la plus grande partie de la décharge vers 1,9 volt. On a arrêté
la décharge à 1,2 volt et la capacité obtenue a été 120 mAh, c'est-à-dire un rendement
de 87%. La densité de courant moyenne est 0,59 mA/cm
2, et pendant la plus grande partie de la décharge 0,64 mA/em
2.
[0025] 4ème exemple : Des piles analogues à celles des exemples précédents, mais où l'électrolyte
était une solution 2M de perchlorate de lithium dans le dioxolanne, ont été montées,
puis déchargées sur une résistance de 15 k Q . La décharge moyenne est représentée
par la courbe C de la figure 3. La tension d'arrêt a été prise à 1,2 volt, et la capacité
obtenue est 120 mAh, c'est-à-dire un rendement de 87%. Bien que la tension initiale
soit supérieure à 2 volts, elle passe au-dessous de cette tension plus rapidement
que pour les piles du 2ème exemple. En fait la courbe de décharge semblerait se présenter
avec deux paliers.
[0026] 5ème exemple : Des piles semblables à.celles du 4ème exemple ont été déchargées sur
une résistance de 5 k Ω. Leur décharge est représentée par la courbe D de la figure
4. En arrêtant la décharge à 1,2 volt on obtient 124 mAh, c'est-à-dire un rendement
de 90%. La courbe de décharge a une forme analogue à celle de la courbe C. La densité
de courant moyenne est 0,59 mA/cm
2.
[0027] Bien entendu les piles des exemples qui précèdent sont des piles d'essai, et leur
réalisation peut être améliorée, en particulier en diminuant la quantité de lithium
très excédentaire, pour augmenter la quantité de masse positive. On a ainsi réussi
à obtenir des piles de capacité 150 mAh pour le même format de piles, ce qui correspondrait,
par exemple pour des piles selon le 2ème exemple, à une énergie de 300 mWh environ.
[0028] De telles piles peuvent trouver de nombreuses applications, par exemple dans les
stimulateurs cardiaques. Bien entendu, la matière active positive peut également être
mise en oeuvre dans des piles de géométrie différente, par exemple dans des piles
cylindriques. Comme on le voit pour les 3ème et 5ème exemples, la matière active est
apte à se décharger à des régimes assez rapides et conviendrait donc bien pour cette
forme de piles.
1/ Matière active positive pour générateurs électrochimiques, caractérisée par le
fait qu'elle est constituée par un borate anhydre de formule Cu3 B2 06.
2/ Procédé de préparation de la matière active selon la revendication 1, selon lequel
on mélange de l'oxyde de bore B203 et de l'oxyde de cuivre Cu0 à raison d'une mole d'oxyde de bore pour trois moles
d'oxyde de cuivre pour obtenir Cu3 B2 O6 , et caractérisé par le fait que l'on chauffe le mélange à une température comprise
entre 800°C et 1000°C environ.
3/ Procédé de préparation selon la revendication 2, caractérisé par le fait que la
température du chauffage est comprise entre 900°C et 950°C.
4/ Générateur électrochimique ayant une matière active positive conforme à la revendication
1, caractérisé par le fait que son électrode négative est du lithium et son électrolyte
une solution liquide à la température ambiante dont le solvant est un composé aprotique.
5/ Générateur électrochimique selon la revendication 4, caractérisé par le fait que
le solvant est choisi dans le groupe des esters et des éthers cycliques et à chaîne
droite, et leurs mélanges.
6/ Générateur électrochimique selon la revendication 5, caractérisé par le fait que
les esters sont le carbonate de propylène et le carbonate d'éthylène, que les éthers
cycliques sont le tétrahydrofuranne et le dioxolanne, et les éthers à chaîne droite
le 1-2 diméthoxyéthane et autres glymes.
7/ Générateur électrochimique selon l'une des revendications 4 à 6, caractérisé par
le fait que le soluté de l'électrolyte est choisi dans un groupe comprenant le perchlorate
de lithium, le tétrafluoborate de lithium, l'hexafluoroarséniate de lithium.