(19)
(11) EP 0 021 921 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
07.01.1981  Bulletin  1981/01

(21) Numéro de dépôt: 80400805.0

(22) Date de dépôt:  06.06.1980
(51) Int. Cl.3F41F 9/06
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE FR IT LI SE

(30) Priorité: 15.06.1979 FR 7915878

(71) Demandeur: HISPANO-SUIZA Société anonyme dite:
F-92213 Saint Cloud (FR)

(72) Inventeur:
  • Renoux, Lucien Henri
    F-76600 Le Havre-Graville (FR)

(74) Mandataire: Moinat, François et al
S.N.E.C.M.A. Service des Brevets Boîte Postale 81
91003 Evry Cédex
91003 Evry Cédex (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Dispositif d'approvisionnement pour arme de moyen calibre


    (57) Un dispositif d'approvisionnement (10) pour arme de moyen calibre (13) en tourelle comprend un corps de barillet (16) monté rotatif dans un carter fixe (14). Dans le corps de barillet (16) sont ménagés plusieurs emplacements répartis au tour de l'axe de rotation et destinés à recevoir chacun une munition (38). Des moyens (28) permettent de faire tourner le corps de barillet par pas angulaires égaux à l'intervalle entre emplacements successifs de façon à faire coincider chacun des emplacements à son tour avec une ouverture d'extraction prévue dans le carter (14).




    Description


    [0001] La présente invention concerne les dispositifs d'approvisionnement pour armes de moyen calibre et elle trouve une application particulièrement importante, bien que non exclusive, dans l'approvisionnement des mortiers et canons montés sur tourelles ou sur véhicules et approvisionnés manuellement. Son domaine d'application s'étend toutefois au-delà et notamment à celui des armes sur affût.

    [0002] On devra interpréter les termes "armes de moyen calibre" comme désignant les armes intermédiaires entre celles qui sont alimentées de façon automatique par casiers ou bandes et celles qui utilisent une munition dont le poids exclut la manutention manuelle. Dans la pratique, on peut considérer que les armes de moyen calibre utilisent une munition dont le poids varie de quelques kilogrammes à une vingtaine de kilogrammes.

    [0003] On sait que les armes de moyen calibre montées en tourelle sont généralement approvisionnées manuellement en munitions qui sont stockées à l'intérieur de la tourelle dans des casiers de dimensions appropriées ou autour de la cuve suspendue à la tourelle proprement dite. Les emplacements des munitions sont à une distance variable de l'arme. Elles doivent être transportées par le servant sur une longueur qui varie avec la position de stockage de la munition. Si cette contrainte est souvent acceptable,- elle présente des inconvénients graves au cours d'actions qui exigent une cadence de tir aussi élevée que possible : en effet, elle permet difficilement d'atteindre une cadence de tir de l'ordre de dix coups par minute.

    [0004] Le brevet US 31 34 301 décrit un dispositif d'approvisionnement qui comprend un corps de barillet monté dans un carter fixe de façon à pouvoir tourner autour d'un axe approximativement horizontal, dans lequel sont ménagés plusieurs emplacements répartis autour de l'axe de rotation du barillet et destinés à recevoir chacun une munition, ainsi que des moyens permettant de faire tourner le corps de barillet par pas angulaires égaux à l'intervalle entre emplacements successifs de façon à faire coincider chacun des emplacements à son tour avec une ouverture ménagée dans le carter et permettant d'extraire la munition par déplacement axial de celle-ci vers l'avant. Le barillet est placé immédiatement derrière l'arme, mais décalé transversalement pour autoriser le recul de celle-ci. Un berceau déplaçable transversalement doit être prévu pour amener la munition du barillet à la chambre. Ce berceau et ses moyens d'entrainement et de guidage augmentent l'encombrement et la complexité du dispositif et ralentissent la cadence de tir. Par ailleurs, le dispositif est prévu pour que la munition soit toujours chargée par l'intermédiaire du barillet.

    [0005] L'invention vise à fournir un dispositif d'approvisionnement pour armes de moyen calibre répondant mieux que ceux antérieurement connus aux exigences de la pratique, notamment en ce qu'il permet au servant de l'arme de disposer successivement de plusieurs munitions dans une position intermédiaire préparatoire située à proximité de la chambre à cartouche de l'arme et qui est toujours la même, ce grâce à quoi les conditions ergonomiques du tir sont améliorées et des cadences élevées peuvent être atteintes, tout en laissant subsister une possibilité de chargement manuel classique.

    [0006] Dans ce but l'invention propose notamment un dispositif d'approvisionnement caractérisé en ce que le carter est placé en arrière de la chambre à cartouches de l'arme, à distance de celle-ci, dans une position permettant d'introduire les munitions dans la dite chambre sans passer par l'intermédiaire du corps de barillet.

    [0007] Des moyens de verrouillage sont avantageusement prévus pour immobiliser le corps de barillet dans le carter sauf lorsque les moyens destinés à faire tourner le barillet sont actionnés.

    [0008] Le corps de barillet et le carter sont prévus de façon à interdire aux munitions placées aux divers emplacements de se déplacer, sauf lorsque l'emplacement d'une munition se trouve face à l'ouverture du carter. Cette ouverture est elle-même avantageusement fermée par un organe de retenue tel qu'un doigt à rappel élastique que le servant de l'arme doit écarter pour pouvoir extraire la munition.

    [0009] Lorsque le dispositif est associé à une arme en tourelle, le carter est avantageusement fixé à la tourelle, en arrière de la chambre à cartouches de l'arme, dans une position décalée de façon à ne pas gêner l'introduction de munitions provenant, non pas du dispositif d'approvisionnement, mais d'autres emplacements de stockage de munitions dans la tourelle. Des moyens de guidage sont avantageusement interposés entre l'ouverture du carter et la chambre à cartouche . Ils peuvent être constitués par un galet rotatif monté à un emplacement tel que l'arrière de la nunition s'appuie encore sur le galet lorsque l'ogive arrive en contact avec la culasse. On peut ainsi placer le dispositif d'approvisionnement à une distance de la culasse de l'arme qui est légèrement supérieure à la longueur de la munition sans pour autant que le servant ait à supporter le poids entier de la munition lors du transfert.

    [0010] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit d'un mode particulier d'exécution donné à titre d'exemple non limitatif. La description se réfère aux dessins qui l'accompagnent, dans lesquels :

    - la figure 1 est une vue schématique en perspective montrant une implantation possible du dispositif en tourelle ;

    - la figure 2 est une vue du dispositif en coupe suivant la ligne II-II de la figure 3 ;

    - la figure 3 est une vue du dispositif depuis la gauche de la figure 2.



    [0011] La figure 1 montre le dispositif d'approvisionnement 10 monté sur une tourelle, dont seule est représentée la ligne de jonction 11 avec une couronne supérieure munie d'épiscopes 12 d'observation. Le blindage avant de la tourelle est traversé par le tube d'une arme de moyen calibre dont la boite de culasse apparait partiellement en 13.

    [0012] Le dispositif 10, fixé sur une cloison prévue à l'arrière de la tourelle, peut avoir la constitution montrée de façon simplifiée en figures 2 et 3. Il comprend essentiellement un barillet ayant une partie fixe constituée par un carter 14 muni d'un rebord 15 de fixation sur la cloison et un corps de barillet 16 en plusieurs pièces assemblées. Le carter 14 enveloppe la partie avant du corps de barillet, sauf dans une zone où il est muni d'une ouverture 27 de passage de munition. A l'arrière, il se réduit à un boitier 17 dont le rôle apparaitra plus loin.

    [0013] Le corps de barillet 16 comprend un arbre central 18 dont l'extrêmité avant est munie d'un manchon 19 qui tourne dans un palier 20 du carter. L'extrémité arrière de l'arbre 18 est munie d'une rotule 21 emprisonnée dans le logement d'un goujon 22 fixé dans une position ajustable au boitier 17. Sur la partie arrière de l'arbre 18 est claveté un tambour 23 dans lequel sont ménagés les emplacements de réception de munitions. Dans le mode de réalisation illustré, le tambour 23 comporte cinq logements. Chaque munition repose, d'une part, sur le fond d'un logement par sa douille et, d'autre part, par son ogive, sur une fourche 24 prévue sur un disque d'appui 25 solidaire de la partie avant de l'arbre 18.

    [0014] On voit sur la figure 2 de chaque munition, sauf lorsqu'elle fait face à l'ouverture 27, se trouve immobilisée dans le corps de barillet : en effet, elle est retenue à l'avant entre une fourche 24 et le carter 14 (figure 2) dont la forme est telle que, d'une part, ils empêchent la munition de s'échapper radialement et, d'autre part, ils retiennent la munition enfoncée dans la cuvette terminale 2"6 matérialisant l'emplacement de réception.

    [0015] Le barillet représenté sur les figures 2 et 3 est destiné à recevoir cinq munitions à la fois. Mais ce nombre n'est pas limitatif. L'emploi du dispositif suivant l'invention présente un intérêt dès qu'il est prévu pour au moins deux coups. La quantité de munitions prévue dépendra des missions envisagées et de la place disponible pour loger le dispositif. Par ailleurs, le tambour 23 peut avoir une forme très variable et, en particulier, les cuvettes 26 peuvent être constituées par des évidements circulaires, par l'espace libre entre des croisillons ou par toute autre disposition assurant une retenue correcte.

    [0016] Les moyens pour faire tourner le corps de barillet 16 sont constitués, dans le mode de réalisation illustré, par une poignée 28 dans laquelle coulisse un doigt d'encliquetage 29 qu'un ressort de rappel 30 tend à ramener dans une position rétractée. Dans cette position, la saillie du doigt 29 hors de la poignée 28 est telle qu'il ne déborde pas d'une échancrure 31 prévue dans une chemise solidaire du palier 20. Un ressort de rappel 32 tend à ramener alors la poignée dans une position d'appui du doigt 29 contre une extrémité de l'échancrure 31. Cette dernière a un développement angulaire correspondant à la moitié de l'intervalle entre deux emplacements successifs ménagés dans le corps de barillet.

    [0017] La poignée 28 porte un levier 33 permettant de déplacer le doigt 29, contre l'effort de rappel du ressort 30, de manière à l'engager dans l'un des trous percés à cet effet dans le manchon 19. Cet enfoncement a deux effets : d'une part, il solidarise en rotation la poignée 28 du corps de barillet ; d'autre part, il refoule un verrou 34 hors du trou 35 correspondant, contre l'action d'un ressort de rappel 36. Dans le mode de réalisation illustré en figures 2 et 3, le corps de barillet comporte cinq emplacements, alors qu'il y a dix trous 35, de sorte qu'il faut deux mouvements de va-et-vient de la poignée pour passer d'un emplacement au suivant. Cette disposition, qui permet d'adopter un débattement angulaire plus faible pour la poignée, n'est évidemment pas indispensable.

    [0018] Par sécurité, le dispositif représenté en figure 2 comporte un verrou à rappel élastique supplémentaire 37 qui évite une rotation intempestive du corps de barillet. Ce verrou supplémentaire, porté par le boîtier 17, n'est pas indispensable et peut être omis.

    [0019] On voit que chacune des munitions placées en position d'attente est retenue de façon positive par le carter et par le corps de barillet. Par contre, des moyens supplémentaires doivent être prévus pour empêcher la munition 38 placée face à l'ouverture de sortie de s'échapper. Dans le mode de réalisation montré en figure 3, il est prévu un organe de retenue constitué par un doigt 39 monté coulissant dans une excroissance du carter. Un ressort 40 tend à amener le doigt 39 dans une position où il s'appuie sur l'ogive de la cartouche 38 et lui interdit de s'échapper.

    [0020] Le fonctionnement du dispositif qui vient d'être décrit ressort de la description et ne sera donc que sommairement évoqué.

    [0021] Le personnel servant l'arme doit d'abord placer, dans le dispositif, les cinq munitions qu'il peut recevoir, en plus des munitions stockées à des emplacements fixes dans la tourelle. A l'issue de cette opération, le servant de l'arme dispose d'une munition directement disponible et de quatre munitions en attente. S'il doit effectuer des tris à cadence limitée, il utilisera les munitions stockées à poste fixe. Si, par contre, il doit effectuer un tir à cadence rapide, il pourra successivement utiliser les cinq munitions stockées dans le dispositif. Il pourra d'abord extraire la première munition simplement en repoussant du pouce le doigt 39 puis en faisant glisser la munition jusqu'à ce qu'elle vienne en appui sur la boite de culasse de l'arme. Pour disposer d'une autre munition au même emplacement que la première, il devra saisir la poignée, serrer le levier, déplacer angulairement la poignée jusqu'en butée, la libérer, et refaire un second mouvement identique.

    [0022] Comme indiqué plus haut, il est nécessaire que le dispositif ne gêne pas le chargement de l'arme en utilisant des munitions d'autre origine. Pour cela, le dispositif devra généralement être placé à une distance de la culasse supérieure à la longueur de la munition. Pour éviter que le servant n'ait à supporter la totalité du poids de la munition au cours du transfert, on prévoira avantageusement des moyens de guidage. Dans le mode de réalisation illustré, ces moyens de guidage sont constitués par un galet 41 en forme de diabolo, monté sur un châssis solidaire du carter 14. Ce diabolo est à une distance de la culasse telle que l'ogive de la cartouche vient en appui sur la boite alors que la douille est encore supportée par le diabolo. On voit que l'invention permet au tireur de disposer en permanence d'une réserve de quelques munitions qu'il peut tirer à cadence extrêmement rapide, en conservant cette réserve pour les cas d'urgence grâce à la possibilité de chargement manuel qu'il utilise le reste du temps.


    Revendications

    1. Dispositif d'approvisionnement pour arme de moyen calibre, comprenant un corps de barillet monté dans un carter fixe de façon à pouvoir tourner autour d'un axe approximativement horizontal, dans lequel sont ménagés plusieurs emplacements répartis autour de l'axe de rotation du barillet et destinés à recevoir chacun une munition, ainsi que des moyens permettant de faire tourner le corps de barillet par pas angulaires égaux à l'intervalle entre emplacements successifs de façon à faire coïncider chacun des emplacements à son tour avec une ouverture ménagée dans le carter et permettant d'extraire la munition par déplacement axial de celle-ci vers l'avant, caractérisé en ce que le carter (14) est placé en arrière de la chambre à cartouches de l'arme, dans une position permettant d'introduire les munitions dans la dite chambre sans passer par l'intermédiaire du corps de barillet (16).
     
    2. Dispositif suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend des moyens (34) pour interdire la rotation du corps de barillet (16) dans le carter sauf lors de l'actionnement des moyens destinés à faire tourner le corps de barillet.
     
    3. Dispositif suivant la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'il comprend un organe de retenue tel qu'un doigt à rappel élastique (39) interdisant le passage de la munition par l'ouverture du carter.
     
    4. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les moyens pour faire tourner le corps de barillet comportent une poignée (28) montée rotative sur le carter entre une position de repos, vers laquelle elle est rappelée par un ressort, et une position de déplacement maximum, séparée de la première par un intervalle angulaire correspondant à l'espacement entre deux emplacements, poignée munie d'un système d'approvisionnement à encliquetage sur le corps de barillet.
     
    5. Dispositif suivant la revendication 4, caractérisé en ce que le cliquet (29) est associé à un verrou (34) immobilisant le corps de barillet en rotation dans le carter, verrou désarmé par la mise en action du cliquet.
     
    6. Dispositif suivant l'une quelconque des revendications précédentes, comportant de plus des moyens de guidage (41) interposés entre l'ouverture du carter et la boite de culasse de l'arme.
     
    7. Dispositif suivant la revendication 6 pour arme en tourelle ou sur véhicule, caractérisé en ce que le dit carter est placé sur la tourelle ou le véhicule à une distance de la chambre légèrement supérieure à la longueur de la munition.
     




    Dessins










    Rapport de recherche