[0001] La présente invention est relative aux matériels militaires du genre comportant une
tourelle montée de façon à pouvoir tourner autour d'un axe vertical et portant, par
un dispositif de tourillonnement à axe horizontal, une arme principale lourde totalement
extérieure à la tourelle, munie d'un blindage propre et située approximativement dans
un plan passant par l'axe de rotation de la tourelle. Des dispositifs de commande
de pointage actionnables depuis l'intérieur de la tourelle permettent de pointer l'arme
en azimuth en orientant la tourelle et en site en faisant basculer l'arme sur son
dispositif de tourillonnement.
[0002] On connait déjà des matériels à tourelle et arme lourde dans lesquels l'arme principale
de gros calibre alimentée coup par coup est généralement montée sur des tourillons
placés approximativement au droit de la partie avant du roulement qui porte la tourelle
de façon à donner à la partie arrière du canon la place nécessaire à son débattement
en site et à son recul. Cette disposition permet de mettre en tourelle la partie arrière
de l'arme, à partir des tourillons inclus, mais elle a de nombreux inconvénients.
L'encombrement et le poids de la tourelle sont directement liés aux caractéristiques
de l'arme principale ; le cercle balayé par l'extrémité du tube de l'arme est directement
lié à la longueur de ce dernier et dépasse très fortement le gabarit du véhicule porteur
dans la plupart des cas.
[0003] On a également proposé un matériel militaire du genre ci-dessus défini dans lequel
le dispositif de tourillonnement comprend deux supports latéraux encadrant l'arme,
recevant des tourillons portés par celle-ci et définissant un axe de basculement situé
en arrière de l'axe de rotation de la tourelle (brevet US 2.933.981).
[0004] Cette disposition permet de diminuer l'encombrement glo- ' bal du matériel. Mais
il subsiste le problème de l'approvisionnement de l'arme. Le matériel décrit dans
le brevet US 2.933.981 comporte une arme constituée par un lance- roquettes alimenté
à cadence élevée par une courroie transporteuse disposée dans un caisson solidaire
de l'arme. Cette disposition n'est pas transposable au cas des armes dont la munition
est d'un poids tel que l'approvisionnement doit se faire coup par coup. Elle ne permet
pas une protection satisfaisante des munitions. Elle ne permet de regarnir le caisson
en munitions que pour une position particulière de l'arme.
[0005] La présente invention vise à fournir un matériel militaire répondant mieux que ceux
antérieurement connus aux exigences de la pratique, notamment en ce qu'il écarte les
inconvénients mentionnés ci-dessus des tourelles classiques munies d'une arme de gros
calibre et assure un approvisionnement en munitions de cette arme de façon simple
et le long d'un trajet entièrement protégé.
[0006] Dans ce but, l'invention propose un matériel militaire du genre ci-dessus défini,
dans lequel l'un des supports coopère avec le blindage de l'arme pour constituer un
couloir d'alimentation protégé pour un système d'approvisionnement coup par coup de
l'arme en munitions depuis l'intérieur de la tourelle.
[0007] Il faut remarquer à ce sujet que les systèmes d'approvisionnement connus dans lesquels
un support de l'arme constitue couloir d'alimentation (par exemple celui décrit dans
la demande de brevet DE 1.947.811) sont destinés à des armes légères, alimentées par
bande depuis l'intérieur de la tourelle. Il semble en effet a priori impossible d'alimenter
coup par coup une arme lourde dont l'angle de site peut varier dans un large domaine
angulaire à partir d'un poste d'alimentation fixe.
[0008] L'invention trouve une application particulièrement intéressante dans le domaine
des véhicules militaires terrestres blindés portant une arme principale lourde, à
chargement coup par coup, à laquelle peut s'ajouter d'ailleurs un armement secondaire.
Cette application n'est toutefois pas exclusive : l'invention peut également être
utilisée sur casemate ou sur véhicule maritime.
[0009] Quelle que soit l'application, les avantages de l'invention apparaissent nettement.
Le disque balayé par l'extrémité du tube de l'arme est réduit du fait du rejet des
tourillons vers l'arrière de la tourelle. Les dimensions de celle-ci peuvent être
réduites, du fait notamment que le diamètre intérieur de sa couronne de roulement
n'a pas à tenir compte de la distance de recul de l'arme par rapport au tourillon.
Les possibilités de pointage à site positif et négatif sont accrues. Les dimensions
du panier de tourelle n'ont plus à être déterminées en tenant compte du basculement
et du recul de la partie arrière de l'arme : il suffit que le panier puisse recevoir
le servant ou les servants et les munitions. L'arme ne pénétrant pas dans le compartiment
occupé par les servants, les mouvements de ces derniers sont plus aisés, l'espace
disponible est plus important, il n'y a plus de douilles vides dans la tourelle, les
gaz de combustion s'échappent en totalité hors de la tourelle lors de l'ouverture
de la culasse, le bruit en tourelle lors du tir est diminué. La protection du véhicule
et des servants est très améliorée, car la tourelle peut être conçue de façon à avoir
des lignes basses et fuyantes et il est possible de tirer en crête militaire en ne
découvrant ni le véhicule, ni l'habitacle de la tourelle. L'ensemble constitué par
l'arme et son blindage a lui-même une faible surface frontale et latérale, donc est
moins exposé à destruction. Le système d'approvisionnement n'en reste pas moins parfaitement
protégé.
[0010] L'arme principale portée par la tourelle sera une arme de gros calibre, typiquement
81 mm et davantage, dont le chargement s'effectue coup par coup. Le blindage de l'arme
entourera la partie arrière de celle-ci, jusques et y compris l'axe de tourillonnement,
et ménagera à l'arrière l'espace nécessaire au recul. Les douilles pourront s'échapper
par une ouverture arrière du blindage. Pour permettre le passage du système d'approvisionnement
en munitions, le blindage de l'arme comportera avantageusement vers l'avant et d'un
côté au moins du plan médian, une paroi en forme de secteur cylindrique centrée sur
l'axe de basculement et dans laquelle est ménagée une ouverture de passage du système
d'approvisionnement (convoyeur à chaine par exemple) coopérant avec la partie correspondante
d'un des supports latéraux.
[0011] Pour réduire les efforts nécessaires au pointage de l'arme en site, l'axe de basculement
est avantageusement placé de telle façon qu'il soit proche du centre de gravité de
l'ensemble de l'arme et de son blindage et un système mécanique exerçant des efforts
élastiques est avantageusement prévu pour équilibrer le moment de basculement résiduel.
[0012] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit de matériels
qui en constituent des modes particuliers d'exécution, donnés à titre d'exemples non
limitatifs. La description se réfère aux dessins qui l'accompagnent, dans lesquels
:
- les figures 1 et 2 sont des schémas de principe montrant, respectivement en élévation
et en vue de face, un premier mode d'exécution,
- les figures 3 et 4, similaires à la figure 1, montrent des variantes de réalisation,
- les figures 5 et 6 sont des schémas qui montrent, respectivement en coupe suivant
un plan passant par l'axe de tourillonnement et par un plan vertical perpendiculaire
à cet axe, un système mécanique d'équilibrage de l'arme,
- la figure 7 est un schéma en perspective montrant une constitution du blindage et
d'un support permettant le passage du système d'approvisionnement en munitions,
- la figure 8 est un schéma à grande échelle montrant, vu de dessus, le recul de la
culasse (zone en traits mixtes), et son rôle dans le chargement.
-la figure 9 est une vue en coupe suivant un plan vertical montrant le convoyeur d'un
système d'approvisionnement correspondant au schéma de la figure 8, s
- les figures 10a et lob montrent une constitution possible de la partie du système
de la figure 7 directement associée à l'arme,
- la figure 11 est une vue d'un détail de la figure 9a.
[0013] Le matériel montré en figures 1 et 2 comprend une tourelle 10 qu'on supposera supportée,
par l'intermédiaire d'un roulement d'axe vertical non représenté, par un véhicule
dont le contour du châssis apparaît en traits mixtes. Cette tourelle 10 comprend une
coupole blindée 11 qui sera généralement munie de panneaux d'accès 12 (figure 2) et
d'une cuve 13 située à l'intérieur du véhicule. La tourelle 10 porte extérieurement
une arme de gros calibre 14 dont la partie arrière est munie d'un blindage 15 et qui
constitue avec lui un ensemble 16. Cet ensemble suit le mouvement de rotation de la
tourelle. Il est supporté par un dispositif de tourillonnement à axe horizontal permettant
de pointer l'arme en hauteur à l'aide d'un dispositif de commande situé à l'intérieur
de la tourelle, schématisé par un vérin. Dans le mode de réalisation illustré, l'ensemble
16 occupe une position telle que l'axe de tir de l'arme 14 coupe constamment l'axe
de rotation de la tourelle.
[0014] Le dispositif de tourillonnement comprend deux supports latéraux 18 encadrant l'ensemble
16 et des tourillons 17 solidaires du berceau de l'arme 14 et du blindage 15. Les
supports 18 sont creux et les tourillons 17 prennent appui sur leur flanc interne
ou externe, suivant le cas. Le support 18 et les tourillons 17 sont placés de façon
que l'axe de tourillonnement de l'ensemble 16 soit situé nettement en arrière de l'axe
de rotation de la tourelle. Dans le mode de réalisation illustré en figures 1 et 2,
cet axe est pratiquement situé au droit de la partie arrière du roulement supportant
la tourelle 10. Grâce à cette disposition, l'encombrement de la tourelle et le volume
de la cuve peuvent être très sensiblement réduits par rapport à ceux qui seraient
nécessaires avec un montage classique. Le blindage 15 de l'arme, muni de portes de
visite et d'accès à l'arme et à son dispositif de chargement (non représentées), est
muni à l'arrière d'une ouverture 19 d'éjection des douilles vides lors du tir.
[0015] Le matériel doit comporter un dispositif d'approvisionnement et de chargement de
l'arme 14 dont le cheminement s'effectue tout entier sous blindage. Le cheminement
de la munition, dont le poids sera de plusieurs kilogrammes ou mêmes dizaines de kilogrammes,
doit aller de l'intérieur de la cuve 13 jusqu'à un poste de chargement situé sous
blindage. Le système d'approvisionnement comportera généralement un convoyeur, par
exemple à chaîne, de type classique, permettant d'amener chaque munition à son tour
d'un poste de chargement manuel 20, sur lequel la munition est posée par le servant,
jusqu'à un poste de transfert 21 décalé latéralement du plan vertical médian de l'arme
14 et d'où la munition peut basculer vers un poste d'armement 25 placé dans l'axe
de l'arme. L'armement lui-même peut être réalisé après le recul de celle-ci, qui peut
avoir mécaniquement armé le dispositif de chargement, lequel ne sera déclenché qu'après
éjection de la douille vide et arrivée de la nouvelle munition. Finalement, celle-ci
prend la position 29.
[0016] Le dispositif de chargement peut également être distinct et alimenté en énergie par
voie mécanique, électrique ou hydraulique.
[0017] Le système peut passer, sans être jamais exposé, de la coupole 11 au blindage 15,
en traversant des ouvertures ménagées à cet effet dans une paroi en forme de secteur
circulaire du support 18 et une paroi correspondante du blindage 15.
[0018] Dans la variante de réalisation montrée en figure 3 (où les organes correspondant
à ceux déjà montrés en figure 1 portent le même numéro de référence), le décalage
des tourillons 17 vers l'arrière par rapport à l'axe de rotation de la tourelle est
plus faible que dans le cas de la figure 1, tout en restant néanmoins notable puisqu'il
est supérieur à la moitié du rayon de la couronne de roulement. Mais la hauteur des
tourillons 17 au-dessus de la couronne de roulement est très accrue, par augmentation
de la hauteur des supports 18, ce qui permet notamment d'atteindre des anales de site
positif plus importants. On voit que la hauteur du tourillon 17 au-dessus du roulement
représente près des deux tiers du diamètre de ce roulement.
[0019] Dans la variante de réalisation montrée en figure 4, le dispositif d'approvisionnement
de l'arme donne aux munitions un cheminement légèrement différent de celui indiqué
en figures 1 à 3 : le servant prend chaque munition à son tour stockée en 22 pour
la placer sur le convoyeur de chargement en 20.
[0020] Dans tous les cas, le convoyeur traverse l'un des supports 18 et une surface en regard
solidaire du blindage 15. La solution adoptée peut notamment être celle indiquée sur
les figures 5, 7 et 8. Le blindage 15 comprend une paroi 23 en forme de secteur cylindrique
centré sur l'axe de basculement et dans laquelle est ménagée une ouverture 24 de passage
du convoyeur. La paroi 23 coopère avec une paroi correspondante, compatible, de la
coupole 11, également percée d'une ouverture de passage du convoyeur. Le développement
angulaire de l'ouverture de passage 24 doit évidemment être suffisant pour autoriser
le chargement dans tout le domaine de pointage en site envisagé. Pour qu'aucune fraction
de l'ouverture ne s'ouvre à l'extérieur, même lors du pointage en site positif maximum,
le support latéral que traverse le système d'approvisionnement peut être complété
par un bouclier (non représenté). On voit sur la figure 7 le trajet, indiqué par des
flèches, d'une munition à travers le support 18 vers le poste de transfert 21. Elle
bascule au poste d'armement 25. On voit sur la figure 7, des volets 26 d'accès à la
culasse de l'arme et au système de chargement, placés en fonction de l'arme utilisée.
[0021] Lors du tir, le dispositif de chargement est effacé. Le coin de culasse 30 se dégage,
la culasse recule librement en entraînant le coin et la douille vide s'éjecte vers
l'arrière. Le dispositif de chargement, armé par le recul, introduit la nouvelle munition.
La pièce revient en position de tir et le conyoyeur intervient de nouveau pour amener
une munition en 21.
[0022] Les tourillons sont avantageusement placés sur l'ensemble basculant 16 de façon que
leur axe soit à proximité du centre de gravité G de l'ensemble. On réduit ainsi les
moments de basculement que doit vaincre le dispositif de pointage en site. Pour les
réduire encore, un système mécanique exerçant des forces élastiques qui équilibrent,
au moins partiellement, les moments de basculement de l'ensemble 16, est prévu. Dans
le mode de réalisation illustré en figures 5 et 6, il comporte une barre de torsion
27 reliée par une tringlerie 28 aux tourilirns 17. Cette tringlerie comprend généralement
des cames non représentées. Le dispositif d'équilibrage peut d'ailleurs prendre de
nombreuses autres formes et utiliser des organes de rappel élastique quelconques,
tels que barres de torsion ou ressorts hélicoïdaux.
[0023] On décrira maintenant, à titre d'exemple, un système d'approvisionnement correspondant
aux schémas des figures 7 et 8.
[0024] Ce système d'approvisionnement, montré en figures 9 à 11 (où les organes correspondant
à ceux des figures 7 et 8 portent le même numéro de référence), peut être regardé
comme comprenant un convoyeur permettant d'amener chaque munition à son tour d'un
poste d'approvisionnement 20 (où la pose le tireur) à un poste de transfert 21 et
un poste d'armement 21, et un mécanisme d'introduction destiné à amener la munition
du poste d'armement 25 à la chambre de tir.
[0025] Le convoyeur de chargement 31 est constitué à son tour de deux parties. La première,
constituant dispositif d'amenée au poste de transfert 21, est constituée de deux chaînes
parallèles 31 entrainées par un ensemble moteur-réducteur qui peut être de constitution
classique et n'est pas représenté. Les deux chaînes sont munies de pinces supports
32 et 33 reliées entre elles pour constituer un chariot sur lequel le tireur place
la munition au poste d'approvisionnement 20, situé en tourelle.
[0026] Les chaînes 31 sont guidées et entraînées par des galets et des pignons. Certains
38 sont situés à l'intérieur de la tourelle et portés par celle-ci. Les autres 39
sont placés dans le compartiment du canon et solidaires du blindage 15. Les galets
et pignons 38 et 39 sont disposés de façon que le trajet imposé par les chaînes aux
munitions permette à ces dernières de passer par les ouvertures du support 18 et du
blindage 15 quelle que soit l'orientation en site du canon, depuis le site positif
maximum (en trait mixte sur la figure 9) jusqu'au site négatif minimum (en trait plein).
[0027] Les chaines 31 doivent être maintenues en tension. Dans ce but, la poulie de renvoi
à 180° 39 est montée sur un coulisseau 40 soumis à l'action d'un ressort 34 maintenu
en compression par une biellette 35 dont une extrémité est articulée sur un point
fixe à l'intérieur de la tourelle et dont l'autre extrémité est mobile au droit des
glissières 36 du coulisseau, à l'intérieur du compartiment du canon.
[0028] Le groupe moteur-réducteur d'entraînement de la chaîne doit être prévu pour déplacer
les pinces 32 et 33 soit de la tourelle vers le compartiment du canon pour approvisionner
ce dernier, soit en sens contraire pour permettre de ramener une munition inutilisée
ou venir chercher une nouvelle munition à tirer.
[0029] La seconde partie du convoyeur de chargement est destinée à transférer la munition
du poste de transfert, décalé latéralement par rapport au canon, au poste d'armement
25.
[0030] Ce mécanisme de transfert (figure 10a) comprend deux pinces 41 et 42 qui peuvent
être identiques à celles du convoyeur. Ces deux pinces sont munies chacune d'un bras
terminé par un manchon 43 ou 44 claveté coulissant sur un arbre 45 (figure 11) . Le
manchon 44 est muni d'un mécanisme permettant de lui imposer un mouvement de va-et-
vient entre la position de transfert dans laquelle il est représenté sur la figure
10a et la position avancée dans laquelle il est montré sur la figure lOb.
[0031] Ce mécanisme sera décrit plus loin, en même temps que sa fonction.
[0032] L'arbre 47 est muni d'un mécanisme permettant de le faire tourner de l'angle nécessaire
pour faire passer la munition de la position 21 à la position 25 (figure lOa). Ce
mécanisme est par exemple constitué par un moteur électrique (non représenté) entrainant
une vis sans fin 47 engrenant une roue 48 calée sur l'arbre 45.
[0033] Le dispositif d'introduction de la munition dans la chambre de tir de l'arme met
successivement en jeu les pinces 41 et 42, puis un dispositif à parallélogramme déformable.
[0034] Dans ce but, comme on l'a vu plus haut, la pince 42 est munie de moyens permettant
de la faire passer de la position de la figure 10a à la position de la figure lob.
Dans le mode de réalisation illustré, ces moyens comportent une chaine 46 qui passe
sur le pignon d'en- trainement 46a,auquel est attelé un moteur électrique non représenté.
[0035] On voit que les pinces 41 et 42 constituent un chariot de transport de la munition.
Ces pinces sont couplées par une tige 49 et un électro-aimant 50 permettant de désolidariser
les deux pinces. Cet électro-aimant est commandé lorsque la pince 41 arrive en fin
de course avant, de façon à permettre de la pince 42 de se rapprocher davantage en
introduisant partiellement la munition dans la chambre de l'arme.
[0036] Le mécanisme à parallélogramme déformable comporte un équipage mobile 52 muni de
galets centraux qui roulent sur des glissières parallèles 53 et de galets latéraux
qui roulent sur des glissières latérales 54 qui convergent dans leur partie avant.
La partie arrière de l'équipage mobile est munie d'une patte 55 destinée à coopérer
avec un bras d'entrainement 56 solidaire du manchon 44. Le parallélogramme est ainsi
entrainé lors du mouvement d'avance de la pince 42. Dans la partie finale de la course
de celle-ci, lorsqu'elle se rapproche de la pince 41, la diminution de l'écart entre
les glissières latérales 54 provoque un allongement du parallélogramme déformable
et l'introduction complète de la cartouche dans la chambre par un poussoir à ressort
57.
[0037] L'ensemble du dispositif est évidemment complété par des organes classiques tels
que interrupteurs de butée de début et de fin de course et contacteurs de commande.
[0038] Il n'est pas nécessaire de décrire en détail le fonctionnement du dispositif, étant
donné qu'il découle de sa constitution.
[0039] On voit qu'il suffit au tireur de placer une munition au poste d'approvisionnement
20 et de mettre en marche le dispositif. Les chaines 31 amènent alors la munition
au poste de transfert 21. Une butée de fin de course provoque alors la prise de la
munition par les pinces 41 et 42, puis l'ouverture des pinces 32 et 33, par exemple
à l'aide d'un électro-aimant 37. Le mécanisme d'entrainement en rotation de l'arbre
45 est commandé de façon à faire basculer la munition de la position 21 à la position
25 (flèche f sur la figure 10a). Le mécanisme d'entraînement du manchon 44 est commandé
et provoque successivement le déplacement en bloc des pinces 41 et 42, puis un déplacement
supplémentaire de la pince 42 et en même temps l'extension longitudinale de l'équipage
mobile 52 à parallélogramme déformable pour mettre en place la munition. Les pinces
41 et 42 reviennent ensuite à la position d'origine et dégagent l'emplacement nécessaire
au recul lors du tir. La douille est éjectée par l'ouverture 19 prévue à cet effet
dans le blindage (figure 1) et le canon peut être approvisionné de nouveau.
1. Matériel militaire comportant une tourelle montée de façon à pouvoir tourner autour
d'un axe vertical et portant, par un dispositif de tourillonnement à axe horizontal,
une arme principale lourde totalement extérieure à la tourelle, munie d'un blindage
propre et située approximativement dans un plan passant par l'axe de rotation de la
tourelle, le dispositif de tourillonnement comprenant deux supports latéraux encadrant
l'arme et recevant des tourillons portés par celle-ci, pour définir un axe de basculement
situé en arrière de l'axe de rotation de la tourelle, caractérisé en ce que l'un des
supports coopère avec le blindage (15) de l'arme pour constituer un couloir d'alimentation
protégé pour un système d'approvisionnement coup par coup de l'arme en munitions depuis
l'intérieur de la tourelle (11, 13).
2. Matériel suivant la revendication 1, caractérisé en ce que le blindage de l'arme
comprend une paroi avant (23) en forme de secteur cylindrique centré sur l'axe de
basculement, dans laquelle est ménagée une ouverture (24) de passage dudit système
débouchant dans la tourelle à travers un des supports présentant un développement
angulaire suffisant pour autoriser le chargement dans tout le domaine de pointage
de l'arme en site.
3. Matériel suivant la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les tourillons
(17) sont placés sur le blindage de l'arme dans une position telle que le centre de
gravité de l'ensemble basculant soit situé à proximité de l'axe de basculement et
en ce qu'un système mécanique élastique est prévu pour équilibrer au moins partiellement
le moment de basculement de l'arme dû aux forces de gravité.
4. Matériel suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le blindage de l'arme est muni d'un passage arrière (19) d'éjection des douilles
vers l'arrière du compartiment arme.
5. Matériel suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le système d'approvisionnement en munitions comprend un convoyeur, par exemple
à chaîne (31), traversant l'un des supports, permettant d'amener une à une les munitions
d'un poste de chargement manuel (20) en tourelle à un poste de transfert (21) décalé
latéralement du plan vertical médian de l'arme situé en arrière dudit axe de basculement
et d'où les munitions basculent latéralement vers un poste d'armement (25) placé dans
l'axe de l'arme.
6. Matériel suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le dispositif de chargement de l'arme est armé mécaniquement par cette dernière
lors de son recul consécutif au départ du coup qui précède ou réalisé par l'intermédiaire
d'un moyen mécanique, électrique ou hydraulique complémentaire.
7. Matériel suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le dispositif de chargement de l'arme s'efface après chargement pour permettre
le recul de cette dernière à l'intérieur du blindage lors du départ du coup.
8. Matériel suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la distance entre l'axe de tourillonnement et l'axe vertical de la tourelle
est telle que le disque balayé par l'extrémité du tube de l'arme lors de la rotation
de la tourelle se rapproche du minimum, à longueur totale donnée de l'arme et du blindage.
9. Matériel suivant la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comporte un mécanisme
de transfert de munition à partir du poste de transfert (21), comprenant un jeu de
pinces (41, 42) de préhension de munition solidaires en rotation d'un arbre (45) muni
de moyens pour le faire tourner et amener le jeu de pinces au poste d'armement (25),
et un dispositif d'introduction comprenant des moyens pour faire avancer le jeu de
pinces le long de l'arbre (45) vers la chambre de l'arme.
10. Matériel suivant la revendication 9, caractérise en ce que le dispositif d'introduction
comporte de plus un équipage à parallélogramme déformable entrainé par l'une des pinces
du jeu et coopérant avec la munition pour l'introduire dans la chambre à partir de
la position où elle est amenée par les pinces.