(19)
(11) EP 0 030 052 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
10.06.1981  Bulletin  1981/23

(21) Numéro de dépôt: 80201098.3

(22) Date de dépôt:  20.11.1980
(51) Int. Cl.3F42B 11/42, F42B 13/24
// F42C15/02
(84) Etats contractants désignés:
AT CH DE FR GB IT LI NL SE

(30) Priorité: 30.11.1979 BE 2058240
10.10.1980 BE 2058794

(71) Demandeur: FABRIQUE NATIONALE HERSTAL en abrégé FN Société Anonyme
B-4400 Herstal (BE)

(72) Inventeur:
  • Gabriels, André Jozef, Christiaan
    B-3600 Genk (BE)

(74) Mandataire: Donné, Eddy 
M.F.J.Bockstael Arenbergstraat 13
2000 Anvers
2000 Anvers (BE)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Projectile télescopique


    (57) Une grenade à fusil ayant une tête prolongée par une queue tubulaire et contenant une chaîne de mise à feu d'une charge explosive ladite queue est réalisée en deux parties tubulaires télescopiques dont l'une (4) contient la charge explosive est solidaire de ladite tête, et porte avec cette dernière une première partie de ladite chaîne de mise à feu et dont l'autre (5) porte la partie restante de cette dernière, des moyens de guidage étant répartis sur lesdites deux parties afin de leur assigner une position angulaire déterminée, en fonction de leur position axiale relative. La chaîne de mise à feu comprend dans sa première partie un percuteur (7) solidaire de la tête et un relais secondaire (ε) noyé dans la charge explosive, tandis que sa partie restante est constituée par un détonateur (9) et un relais primaire (10), portés par l'autre partie (5) de la queue. Comme moyens de guidage, servent des rainures (13, 14) et au moins un doigt (11).




    Description


    [0001] La présente invention concerne un projectile télescopique tel que par exemple une grenade destinée à être lancée à l'aide d'un fusil.

    [0002] Un but de l'invention est d'abaisser le coût de tels projectiles en remplaçant les dispositifs classiques de mise à feu (tels que fusées mécaniques, électromécaniques et similaires) de lancement et de fragmentation, par des moyens nettement plus simples, sans préjudice toutefois d'efficacité de la fiabilité et de la sécurité de fonctionnement.

    [0003] Un autre but de l'invention est de réduire l'encombrement desdits projectiles, lors de leur stockage et/ou transport.

    [0004] Un autre but de l'invention est d'améliorer l'efficacité de tels projectiles, particulièrement en utilisation antipersonnel.

    [0005] Un autre but encore est d'augmenter la sensibilité du projectile à l'impact.

    [0006] A cet effet, l'invention propose un projectile ayant une tête prolongée par une queue tubulaire et contenant une charge explosive ainsi qu'une chaîne pyrotechnique pour cette dernière, projectile caractérisé en ce que ladite queue est réalisée en deux parties télescopiques dont l'une est solidaire de ladite tête et porte avec celle-ci une première partie de ladite chaîne et dont l'autre partie porte le restant de cette dernière, des moyens de guidage étant répartis sur lesdites deux parties afin de leur assigner des positions angulaires relatives déterminées en fonction de leurs positions axiales relatives.

    [0007] Ces moyens de guidage sont tels que le projectile peut être amené dans les états suivants :

    1.- stockage et transport : les deux parties de queue sont télescopées et la chaîne pyrotechnique est interrompue, respectivement non alignée;

    2.- lancement : les deux parties de queue sont en extension maximum et la chaîne pyrotechnique est non alignée;

    3.- début de trajectoire : les deux parties de queue retournent à l'état télescopé en effectuant une rotation relative amenant l'alignement de la chaîne pyrotechnique;

    4.- vol et impact : les deux parties de queue sont télescopées et la chaîne pyrotechnique est alignée.



    [0008] Pour plus de clarté, un exemple de réalisation de l'invention est décrit ci-après, à titre illustratif et non restrictif, avec référence aux dessins annexés, dans lesquels :

    la figure 1 représente un projectile selon l'invention en position de stockage et transport;

    la figure 2 est une coupe selon la ligne II-II de la figure 1;

    la figure 3 est une coupe selon la ligne III-III de la figure 2;

    la figure 4 est une vue du projectile selon la figure 1, en position de lancement;

    les figures 5-11 sont des coupes selon les lignes V-V à XI-XI de la figure 4, la figure 11 étant une coupe partielle à échelle agrandie;

    la figure 12 est une vue à échelle agrandie de la partie centrale de la figure 5 mais au départ du projectile;

    la figure 13 représente la partie avant du projectile en position "prêt à l'impact";

    la figure 14 est une coupe selon la ligne XIV-XIV de la figure 13;

    les figures 15 et 16 sont des coupes partielles selon les lignes XV-XV et XVI-XVI de la figure 14;

    la figure 17 est une vue similaire à celle de la figure 5, d'une variante intéressante d'exécution de l'invention;

    la figure 18 représente la partie de la figure 17 indiquée par la flèche F18, dans une autre position caractéristique; et

    la figure 19 est une coupe selon la ligne XIX-XIX de la figure 17.



    [0009] Le projectile représenté aux figures 1-16 comporte une tête 1 et une queue tubulaire télescopique 2 avec empennage 3.

    [0010] La queue 2 est réalisée en deux parties dont l'une - 4 - est solidaire de la tête 1 et dont l'autre - 5 - peut coulisser autour de la première.

    [0011] L'extrémité avant de la partie 5 est pourvue d'une collerette 6 dont la forme vient compléter celle de la tête 1 lorsque le projectile est dans la position de la figure 1 ou à l'impact.

    [0012] Le corps de la partie de queue 4 constitue la charge explosive du projectile. Cet explosif est composé par exemple d'un explosif secondaire tel que l'héxogène, l'octogène, la pentrite, avec un liant en matière plastique tel que le nylon, le polybutadiène, le polyuréthane, le polyester ou autre. Cette charge explosive peut être fabriquée selon un des procédés connus par coulage ou compression dépendant du type de liant. La partie 5 est réalisée en métal préfragmenté.

    [0013] La chaîne pyrotechnique de mise à feu comprend-, d'une part, une pointe de percussion 7 prévue sur la face arrière de la tête 1 ainsi qu'un relais secondaire 8 enfoncé dans ladite charge explosive et, d'autre part, un détonnateur 9 et un relais primaire 10 logés dans la face avant de ladite collerette 6.

    [0014] Des moyens de guidage sont répartis sur les deux parties 4 et 5 afin de leur imposer des positions angulaires relati- ves choisies en fonction de leurs positions axiales respectives. Dans l'exemple représenté, ces moyens consistent en un jeu de rainures, détaillé ci-après, prévu dans le corps de la partie 4 et en un doigt 11, monté sur le ressort 12, prévu dans la collerette 6.

    [0015] Ledit jeu de rainures comporte deux rainures 13 et 14 s'étendant selon deux génératrices du corps 4 et mutuellement espacées ici de 180°.

    [0016] En son extrémité la plus voisine de la tête 1, la rainure 13 se prolonge par une partie courbe 15 se terminant sous la pointe de percussion 7. En son autre extrémité, la rainure 13 se raccorde à la rainure 14 par une rainure de liaison 16.

    [0017] Entre la tête 1 et la partie courbe 15 est prévu un évidement 17 séparé de cette dernière par une paroi mince 18.

    [0018] Des bossages de positionnement 19 et 20 sont respectivement prévus dans le fond des rainures 16 (figure 11) et 15 (figure 15).

    [0019] L'extrémité arrière de la partie 4 est pourvue d'une pièce caudale 21 servant d'appui, d'une part, à un obturateur 22 (par exemple tel que décrit dans une autre demande de la Demandresse) et, d'autre part, à un ressort externe 23 prenant par ailleurs appui sur une butée annulaire 24 engageant une saillie interne 25 de ladite partie 5. Un élément déformable de sécurité 26 est prévu entre l'extrémité de la pièce caudale 21 et la butée annulaire 24.

    [0020] La collerette 6 comporte un évidement 27 destiné à accommoder la pointe de percussion 7 lorsque le projectile est dans l'état de la figure 1 (transport).

    [0021] L'alésage de la partie de queue 4 se prolonge par un passage correspondant 28 dans la tête 1 dont la paroi avant est pourvue d'une zone circulaire d'affaiblissement 29.

    [0022] Dans la réalisation illustrée, on remarque encore un bossage 30 dans le fond de la rainure 14 et un fourneau 31 dans le corps 4 se terminant par un manchon 32.

    [0023] Le projectile susdécrit s'utilise et fonctionne de la manière suivante.

    [0024] Dans la position de stockage-transport (figure 1) la partie 5 occupe une position angulaire, par rapport à la tête 1 et la partie 4 - telle que la pointe 7 se trouve dans le logement 27 (figure 3). Le projectile présente ainsi un encombrement minimum et sa chaîne pyrotechnique est désalignée (voir figure 2). Les parties 4 et 5 sont mutuellement verrouillées dans cette position par engagement du doigt 11 derrière un bossage 30 (figure 5) prévu sur le fond de la rainure 14.

    [0025] Pour amener le projectile en position de tir (figures 4 et 5) l'utilisateur tient la tête 1 d'une main et, de l'autre, exerce une traction sur la partie 5. Le doigt 11 franchit le bossage susmentionné et parcourt la rainure '14, puis la rainure 16 au bout de laquelle il vient se placer entre les bossages 19. Avancer manuellement plus loin la partie 5 est impossible grâce à l'élément de sécurité 26. La partie de queue 5 peut maintenant recevoir le canon d'un fusil utilisé pour le lancement.

    [0026] Le lancement peut s'effectuer à l'aide d'une cartouche propulsive spéciale ou d'une cartouche ordinaire à balle.

    [0027] Si le lancement s'effectue à l'aide d'une munition à balle, cette dernière traversera l'obturateur 22 qui se refermera derrière elle, ce qui empêche les gaz propulsifs de s'échapper. La balle passe la charge explosive 4 à travers du canal central, arrive dans le passage 28 de la tête 1 et s'échappe de la tête 1 par rupture de la zone 29.

    [0028] Au départ du coup, l'ensemble tête 1 - queue 4 reçoit toute la force propulsive et accélère par rapport à la partie de queue 5. Ceci entraîne la déformation permanente de l'élément de sécurité 26, la compression du ressort 23 et l'entrée du doigt 11 dans la rainure 13 (voir figure 12).

    [0029] Sitôt après le départ, la partie 5 rattrape l'ensemble tête 1 - queue 4, sous l'action conjointe de la détente, du ressort 23, de la différence de poids entre les éléments prénommés (la première partie de queue étant plus légère que la seconde) et de la différence de leurs coefficients aérodynamiques respectifs.

    [0030] Le doigt 11 parcourt la rainure 13. Si, pendant cette phase, un obstacle était rencontré par le projectile, le doigt 11 viendrait fracturer la paroi mince -18 pour arriver dans l'évidement 17. En cette position, la mise à feu du détonateur 9 ne peut pas avoir lieu ce dernier n'étant pas aligné avec le percuteur 7. Ceci constitue la sécurité de début de trajectoire.

    [0031] Lorsque le doigt 11 pénètre dans la rainure 15, il entraîne une rotation de la partie 5 par rapport à l'ensemble 1, 4. Le projectile est maintenant dans la position des figures 13 à 16, dans laquelle la chaîne pyrotechnique est alignée. Le bossage 20 empêche toute progression ultérieure de la partie 5, jusqu'à l'impact.

    [0032] Une très grande sensibilité à la mise à feu de la chaîne pyrotechnique, même sous des angles d'impact très faibles, est réalisée grâce à la forme extérieure de la tête 1, qui s'accroche plus facilement à l'obstacle.

    [0033] La sensibilité est encore augmentée grâce à la masse élevée de la partie 5, portant dans la collerette 6 le détonateur 9. Cette masse élevée est mise en mouvement lors de l'impact du projectile et communique toute son énergie au détonateur quand celui-ci frappe le percuteur 7.

    [0034] Après mise à feu de la chaîne pyrotechnique, la partie de queue 5 donne naissance à une quantité de fragments, sous l'effet de la détonation de la charge explosive 4.

    [0035] Pour plus de sécurité encore, une paroi mince fracturable pourrait être prévue dans la rainure 16.

    [0036] Dans l'exemple de réalisation susdécrit, l'utilisateur a besoin de ses deux mains pour amener le projectile en position de tir, puisqu'il doit tenir la tête 1 d'une main et la partie 5 de l'autre. Ceci peut être évité avec la variante de réalisation représentée aux figures 17-19, dans lesquelles les éléments identiques ou équivalents à ceux des figures 1-16 conservent les mêmes références.

    [0037] Cette variante se différencie essentiellement de la précédente par les mesures constructives suivantes :

    - la rainure de liaison 16 est omise;

    - la collerette ,6 contient une bague 33 à lumière 34 oblongue et portant deux doigts décalés de 180°, respectivement 35 et 36;

    - le manchon 32 est pourvu d'une rampe 37;

    - la bague 33 est pourvue d'une saillie 38 destinée à prendre appui sur la partie avant de la queue 5.



    [0038] Durant le stockage et le transport, la saillie 38 est engagée dans son logement, de sorte que le doigt 35 de la bague 33 se trouve engagé dans la rainure 14, le doigt 36 surplombant la rainure 13.

    [0039] Pour préparer le projectile au lancement, il suffit de le prendre à l'état télescopé et d'y enfoncer le canon de l'arme utilisée pour le lancement. Ceci a pour effet d'amener le projectile dans la position de la figure 17, le doigt 35 venant buter contre la rampe 37.

    [0040] Au moment du tir, l'inertie cause la compression du ressort 23, le refoulement du doigt 35 hors de la rainure 14 avec rupture de la saillie 38 et pénétration du doigt 36 dans la rainure 13. Le projectile se comporte ensuite comme dans l'exemple précédent.

    [0041] Il est évident que de nombreuses modifications peuvent être apportées à l'exemple susdécrit, sans pour autant sortir du cadre de l'invention.

    [0042] Ainsi, la présence du ressort 23 n'est pas indispensable si les formes et poids des éléments sont judicieusement choisis.


    Revendications

    l.- Projectile ayant une tête prolongée par une queue tubulaire et contenant une charge explosive ainsi qu'une chaine de mise à feu de cette dernière, caractérisé en ce que ladite queue (2) est réalisée en deux parties tubulaires télescopiques dont l'une (4) est solidaire de ladite tête (1) et porte avec cette dernière une première partie de ladite chaîne de mise a feu et dont l'autre (5) porte la partie restante de cette dernière, des moyens de guidage étant répartis sur lesdites deux parties afin de leur assigner une position angulaire déterminée, en fonction de leur position axiale relative.
     
    2.- Projectile selon la revendication 1, caractérisé en ce que la partie de queue (4) solidaire de la tête (1) est principalement constituée par une charge explosive.
     
    3.- Projectile selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'autre partie (5) de la queue est susceptible de coulisser autour de la première nommée (4) et est réalisée en métal préfragmenté.
     
    4.- Projectile selon la revendication 1, caractérisé en ce que la première partie de la chaîne de mise à feu est constituée par un percuteur (7) solidaire de la partie arrière de ladite tête (1) ainsi que par un relais secondaire (8) noyé dans ladite charge explosive, tandis que la partie restante de la chaîne est constituée par un détonnateur (9) et un relais primaire (10), portés par l'autre partie (5) de la queue.
     
    5.- Projectile selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdits moyens de guidage sont constitués, d'une part, par au moins une rainure (13, 14) prévue dans l'une partie de la queue et, d'autre part, par au moins un doigt (11) porté par l'autre partie de cette dernière.
     
    6.- Projectile selon la revendication 5, caractérisé en ce que lesdits moyens de guidage comportent deux rainures (13, 14) s'étendant selon deux génératrices de la partie de queue correspondante (4), une extrémité de l'une desdites rainures (13) étant prolongée par une rainure courbe (14) au voisinage de la tête (1) du projectile.
     
    7.- Projectile selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'entre ladite rainure courbe (15) et ladite tête (1) est prévu un évidement (17) séparé de ladite courbe par une paroi mince (18).
     
    8.- Projectile selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comporte un doigt (11), une rainure de liaison (16) mettant en communication mutuelle les extrémités desdites deux rainures (13, 14) les plus éloignées de ladite tête (1) du projectile.
     
    9.- Projectile selon la revendication 5, caractérisé en ce que ledit doigt (11) est monté sur ressort (12), des bossages (19, 20, 30) de positionnement étant prévus dans lesdites rainures (14, 15, 16).
     
    10.- Projectile selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comporte deux doigts (35, 36) portés par une bague (33) captive de ladite autre partie de la queue mais susceptible d'être déplacée perpendiculairement à l'axe de cette dernière.
     
    11.- Projectile selon la revendication lO, caractérisé en ce que le déplacement de ladite bague (33) est assuré, lors de l'amenée en position de lancement du projectile, par la coopération de deux plans inclinés complémentaires, l'un présenté par l'un (35) desdits doigts et l'autre (37) par une collerette terminale de ladite première partie.
     
    12.- Projectile selon la revendication 1, caractérisé en ce que la partie arrière de la première partie de queue (4) porte un moyen élastique (23) destiné à refouler la deuxième partie de queue (5) vers ladite tête (1).
     
    13.- Projectile selon la revendication 12, caractérisé en ce qu'un moyen de sécurité (26), écrasable ou fragmentable sous l'effet du départ, est prévu afin de ne permettre l'entrée en fonction dudit moyen élastique (23) qu'après le départ du projectile.
     
    14.- Projectile selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ensemble constitué par la tête (1) et la première partie de queue (4) est plus léger que l'autre partie de queue (5).
     
    15.- Projectile selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'ensemble constitué par la tête (1) et la première partie de queue (4) présente un coefficient aérodynamique moins favorable que celui de la deuxième partie de queue (5).
     




    Dessins
















    Rapport de recherche