[0001] La présente invention concerne un procédé et un dispositif de contrôle non destructif
des soudures par points.
[0002] L'invention se rapporte plus particulièrement à un procédé qui permet de mesurer
le diamètre des soudures et d'en déduire l'efficacité de ces soudures.
[0003] Plusieurs méthodes de contrôle non destructif ont été proposées pour contrôler industriellement
les soudures par points. Parmi ces méthodes, on peut citer la méthode Fokker et l'analyse
de signature par impédance mécanique.
[0004] La méthode Fokker utilisée pour contrôler la cohésion d'un collage de plaques métalliques
n'est pas utilisable pour un contrôle de soudures par points. La raison réside dans
le fait que l'état de surface des soudures n'est pas identique d'une soudure à l'autre.
Il s'ensuit des variations de couplage entre la structure des soudures et le capteur
piézoélectrique qui permet de mettre en oeuvre cette méthode, variations qui ont pour
effet de masquer les variations dues à la qualité des soudures.
[0005] La deuxième méthode, basée sur l'analyse de signature par impédance mécanique, a
donné de meilleurs résultats que la précédente. Cette méthode de mise en oeuvre très
lourde, utilisant tout un ensemble de mesures et d'appareils pour tracer un diagramme
d'impédance mécanique, permet un contrôle global de la santé de toutes les soudures
d'une pièce métallique, mais ne permet pas le contrôle de chaque soudure séparément,
ni la détermination du diamètre de cette soudure.
[0006] L'invention a pour but de remédier à ces inconvénients et notamment de permettre
de mesurer le diamètre d'une soudure, donc d'en déduire son efficacité. De plus, cette
méthode de contrôle non destructif de soudures par points est une méthode de mise
en oeuvre simple et indépendante de l'état de surface de la soudure.
[0007] L'invention a donc pour objet un procédé et un dispositif de contrôle non destructif
de soudures par points.
[0008] Ce procédé, selon l'invention, se caractérise en ce que les soudures subissent, d'abord,
un test mécanique permettant d'éprouver les soudures, au cours duquel les soudures
dites "collées" sont détruites et les autres restent intactes, puis un contrôle ponctuel
de chaque point de soudure restante au moyen d'une méthode rhéométrique.
[0009] Le test mécanique selon l'invention, permettant de détruire les soudures dites "collées",
consiste à créer avantageusement un certain nombre de chocs tout autour de la zone
de soudure ou sur la soudure à étudier, pendant un court instant, à l'aide d'un outil
à percussion. Cet outil est fixé sur une colonne et est relié à une électrovanne pour
que le point d'impact soit reproductible.
[0010] Selon une caractéristique essentielle de l'invention, le contrôle ponctuel de chaque
point de soudure est effectué à l'aide d'une méthode rhéométrique qui consiste à faire
circuler, entre une paire d'électrodes, ou plus, en contact avec la zone de soudure
à étudier, un courant électrique, et à mesurer aux bornes d'une autre paire d'électrodes
ou plus, une différence de potentiel. Cette différence de potentiel prend une valeur
bien définie pour un courant donné, dans le cas d'une soudure saine, tandis que cette
différence de potentiel subit des variations pour toute perturbation ou singularité
à l'intérieur de la soudure. De plus, dans le cas d'une soudure saine, cette différence
de potentiel permet de déduire, de façon simple, le diamètre de la soudure donc d'en
déduire son efficacité.
[0011] Selon une autre caractéristique de l'invention, le dispositif mettant en oeuvre le
procédé de contrôle non destructif de soudures par points comprend un système de détection
formé de deux têtes de mesure identiques, constituées chacune par n paires d'électrodes
de mesure et par n paires d'électrodes d'alimentation, chaque paire de ces électrodes
d'alimentation étant associée à une paire d'électrodes de mesure, les deux têtes de
mesure étant placées de façon symétrique sur la zone de soudure à étudier et reliées
à une alimentation stabilisée en courant continu, à un ensemble de mesures et à un
appareillage de visualisation.
[0012] De plus, chaque paire d'électrodes de mesure est alignée avec la paire d'électrodes
d'alimentation qui lui est associée et est placée de façon symétrique par rapport
au centre de la soudure de telle façon que les électrodes de mesure d'une même paire
soient distantes au plus de 11 mm et que chaque électrode d'alimentation associée
soit distante, au plus, de 2 mm de chaque électrode de mesure. Les électrodes de mesure
d'une même tête de mesure sont reliées électriquement entre elles de façon à mesurer
la résultante des différences de potentiel mesurées, tandis que les électrodes d'alimentation
d'une même tête de mesure sont reliées entre elles par l'intermédiaire d'une résistance
permettant d'obtenir un courant constant dans chaque électrode d'alimentation.
[0013] Ce dispositif présente un certain nombre d'avantages, en particulier l'intensité
du courant utilisé pour alimenter les électrodes est assez faible, ce qui permet de
rendre l'installation portable. De plus, ce dispositif de contrôle est insensible
à l'état de surface de la soudure (effondrement, soufflures, etc...).
[0014] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux à l'aide
de la description qui va suivre, donnée à titre purement illustratif et non limitatif,
en référence aux figures annexées dans lesquelles :
- la figure 1 représente un schéma général du dispositif de contrôle non destructif
des soudures par points,
- la figure 2 représente schématiquement les deux têtes de mesures, selon un premier
mode de réalisation de l'invention,
- la figure 3 représente les différentes étapes du procédé de contrôle des soudures
selon l'invention,
- la figure 4 représente schématiquement une vue de dessus du dispositif selon un
deuxième mode de réalisation de l'invention,
- la figure 5 représente schématiquement une vue de côté du dispositif de la figure
4,
- la figure 6 représente des courbes reliant la tension au diamètre de la soudure
à contrôler.
[0015] De façon à faciliter la description, les dimensions des différents éléments décrits
n'ont pas été respectées. De plus, les soudures à contrôler ont été schématisées sous
la forme d'un disque ou de circonférences.
[0016] La soudure 2 schématisée sur la figure 1 de la pièce plate soudée 0 est placée entre
deux têtes de mesure identiques 4 et 6, représentées sur les figures 2 et 3. La tête
de mesure 4 représente la tête supérieure, la tête de mesure 6 la tête inférieure.
Les têtes de mesure 4 et 6 comprennent chacune quatre électrodes de mesure 8 (soit
deux paires) et quatre électrodes d'alimentation 10 (soit deux paires). Les électrodes
de mesure 8 diamétralement opposées sont distantes, avantageusement, de onze mm, et
les électrodes d'alimentation 10 associées sont distantes, au plus, de deux mm desdites
électrodes de mesure 8. Les électrodes d'alimentation 10 d'une même tête de mesure
sont reliées entre elles par l'intermédiaire d'une résistance 12, de l'ordre de deux
Ohms, de façon à obtenir un courant constant dans chaque branche de circuit reliant
chaque électrode d'alimentation 10 à une alimentation 14 stabilisée en courant continu.
Cette alimentation 14 peut débiter cinq ampères sous une tension de huit volts. L'intensité
fixée à cinq ampères (1,25 A pour chaque électrode d'alimentation 10) est un bon compromis
pour obtenir d'une part une tension finale suffisante, et d'autre part, pour qu'il
n'y ait aucun échauffement des électrodes d'amenée de courant 10. Les électrodes de
mesure 8 sont reliées entre elles de façon à mesurer la résultante des différences
de potentiel mesurées. La tension obtenue est amplifiée à l'aide d'un amplificateur
16 relié à un filtre actif 18 permettant d'éliminer les bruits de fond. La tension
finale est affichée à l'aide d'un voltmètre à affichage numérique 20 pouvant détecter
le microvolt. Lorsque la tension finale est supérieure à un certain seuil ou inférieure
à un autre seuil, un système d'alarme 22 se déclenche. Le système d'alarme 22 est
relié à un détecteur de seuil de la tension 24, réglable. La référence 26 indique
la partie non soudée de la pièce plate 0.
[0017] La figure 3 représente une pièce soudée 0 soumise au contrôle conforme à l'invention.
La pièce soudée 0 se déplace dans le sens indiqué par la flèche D (le déplacement
de la pièce se faisant généralement à la main). La soudure 2 à contrôler subit préalablement
un test mécanique à l'aide d'un marteau pneumatique 28, muni d'une bouterolle 30 se
déplaçant comme indiqué sur la figure, fixée sur une colonne 32 et reliée à une électrovanne
non représentée. Après avoir placé la soudure 2 de façon convenable entre les têtes
de mesure 4 et 6, celle-ci peut subir le contrôle non destructif. Les têtes de mesure
4 et 6 sont maintenues en place à l'aide d'un support rigide 34. La référence 36 représente
le cordon d'amenée des informations électriques, la référence 38 une plaque métallique
permettant de mettre la pièce soudée en porte à faux.
[0018] Bien entendu, au lieu du marteau pneumatique 28, on peut utiliser tout autre outil
à percussion, tel que marteau, marteau électrique, chute calibrée, pot vibrant pour
effectuer le test mécanique.
[0019] Les figures 4 et 5 représentent un deuxième mode de réalisation du dispositif. La
tête de mesure supérieure 3 ainsi que la tête inférieure non représentée comprennent
deux électrodes de mesure 8 et deux électrodes d'alimentation 10 placées de façon
symétrique par rapport à la soudure 2. Ces têtes de mesure sont utilisées dans le
cas de pièces soudées 1 possédant une forme quelconque. Ceci nous montre que le nombre
n de paires d'électrodes utilisé dépend de la forme de la pièce soudée dont on veut
contrôler les soudures (n est un nombre entier différent de zéro).
[0020] La figure 6 illustre la méthode rhéométrique utilisée pour le contrôle non destructif
des soudures par points, conformément à l'invention. Comme le montre la figure 3,
la pièce 0 à contrôler se déplace entre les deux têtes de mesure 4 et 6 fixes. Les
courbes ABCD et EFGH montrent la variation de la tension (exprimée en microvolts itV)
en fonction de la distance entre les électrodes de mesure et le centre de la soudure
(exprimée en millimètre, mm). Lorsque les électrodes de mesure s'approchent de la
soudure, on enregistre une diminution linéaire de la tension (segment AB ou EF) ;
puis lorsque les électrodes de mesure chevauchent la soudure, on obtient un palier
sur lequel la tension reste constante. Ce palier (segment BC ou FG) correspond au
diamètre de la soudure. Enfin, lorsque les électrodes de mesure s'éloignent de la
soudure, on enregistre une augmentation linéaire de la tension (segment CD ou GH).
Il est à noter que les courbes ABCD et EFGH sont symétriques par rapport au centre
de la soudure et que la meilleure position des électrodes est telle que celles-ci
entourent au mieux la soudure à contrôler.
[0021] Si les électrodes de mesure sont placées à 4 mm du centre de la soudure, on obtient
une tension de 30 µV pour un diamètre de 2 mm (courbe EFGH) et une tension de 15 uV
pour un diamètre de 6 mm. On constate donc que la tension diminue en fonction du diamètre
de la soudure, pour une position donnée des électrodes. Il s'ensuit une relation simple
entre la tension mesurée avec le dispositif de l'invention et le diamètre de la soudure.
[0022] Après avoir fait un étalonnage en mesurant par des moyens appropriés différents diamètres
de soudure et mesurer la tension correspondante, on peut par la suite par simple lecture
de la tension en déduire le diamètre de la soudure. Connaissant le diamètre de la
soudure, on en déduit son efficacité. En effet, plus le diamètre de la soudure est
grand, plus la soudure sera efficace.
[0023] L'étalonnage se fait à chaque fois que l'on change de type de soudure. En effet,
les matériaux constituant les pièces soudées ne conduisent pas tous le courant de
la même façon, il s'ensuit des variations dans la valeur des tensions. Le détecteur
de seuil 22 permet de régler l'appareil de contrôle en fonction des tensions à mesurer.
Les soudures permettant de faire cet étalonnage sont arrachées de la pièce soudée
de façon à être mesurée avec, par exemple, un pied à coulisse (contrôle destructif).
Si la tension mesurée n'est pas comprise dans l'intervalle des seuils fixés, une alarme
24 se déclenche. Ceci permet de s'assurer, par exemple, que toutes les électrodes
sont en contact avec la pièce soudée, ou que la soudure a été détruite lors du test
mécanique (résistance infinie, donc tension infinie).
[0024] Ce test mécanique permet de détruire les soudures dites collées. Ce test mécanique
peut être réalisé à l'aide d'un marteau pneumatique réglé à environ 7 Kg/cm
2. Il consiste en une dizaine de chocs, espacés dans le temps d'environ 0,5 seconde.
Les percussions ont lieu tous les 90° à quelques millimètres des bords de la soudure
ou sur la soudure même. La pièce soudée est fixée en porte à faux sur une plaque métallique
38. On peut, bien entendu, utiliser tout autre outil à percussion pour réaliser ce
test mécanique. Ce test mécanique permet de différencier trois types de soudures :
les bonnes, les médiocres et les mauvaises.
[0025] Après ce test mécanique, suivi de l'étalonnage comme décrit précédemment, les soudures
d'un type de pièce donné peuvent être contrôlées à l'aide du dispositif conforme à
l'invention.
[0026] Dans le cas de pièces soudées plates on utilise le dispositif conforme au premier
mode de réalisation de l'invention. La soudure est placée de façon symétrique entre
les deux têtes de mesure. Les électrodes au nombre de quatre (n paires d'électrodes
avec n égale 2) sont disposées à 90° l'une de l'autre et placées de façon à entourer
le mieux possible la soudure à contrôler, d'où leur position symétrique par rapport
à l'axe de la soudure. Comme il n'est pas toujours évident de trouver l'axe ou centre
de la soudure, les électrodes de mesure sont reliées entre elles de façon à obtenir
une tension résultante.
[0027] Des essais ont été effectués en positionnant les électrodes de mesure plus ou moins
sur la soudure. Ces résultats ont montré l'efficacité du système d'intégration du
dispositif comprenant quatre électrodes de mesure reliées entre elles comme décrit
précédemment.
[0028] Dans le cas de soudures placées à proximité des bords de la pièce, des essais ont
été effectués de façon à montrer l'influence des bords. Les effets de bords sont négligeables
: inférieur à la reproductibilité de la mesure pour une soudure donnée. La tension
obtenue sur une soudure située à 27 mm ou à 3 mm des bords est alors identique.
[0029] Dans le cas de soudures effectuées à proximité l'une de l'autre, il peut exister
un couplage électrique. La tension finale obtenue ne sera pas celle que l'on attend.
Des essais sur des traverses de levage effectuées à l'aide du dispositif conforme
au deuxième mode de réalisation (figures 4 et 5) ont pu mettre en évidence ce phénomène.
Dans ce cas, l'entre- axe des soudures n'était que de 10 à 15 mm (les soudures étaient
tangentes ou distantes de quelques millimètres); ceci ne constitue pas une limitation
à la méthode car tout se passe comme si on avait affaire à une soudure unique au lieu
de soudures distinctes.
[0030] Ce procédé et ce dispositif de contrôle des soudures par points permettent de déterminer
d'une façon simple le diamètre d'une soudure avec une précision de + 1 mm, donc d'en
déduire son efficacité.
1. Procédé de contrôle non destructif de soudures par points, caractérisé en ce que
les soudures (2) subissent, d'abord un test mécanique permettant d'éprouver les soudures
au cours duquel les soudures dites "collées" sont détruites, et les autres restent
intactes, puis un contrôle ponctuel de chaque point de soudure restante au moyen d'une
méthode rhéométrique.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le test mécanique consiste
en un certain nombre de chocs tout autour de la zone de soudure pendant un court instant.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le test mécanique consiste
en un cer- . tain nombre de chocs sur la soudure pendant un court instant.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications l à 3, caractérisé en ce que
le test mécanique est réalisé à l'aide d'un outil à percussion (28), fixé sur une
colonne (32) et relié à une électrovanne. permettant la reproductibilité du point
d'impact.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
la méthode rhéométrique consiste à faire circuler, entre au moins une paire d'électrodes
(10) en contact avec la zone de soudure à étudier, un courant électrique et à mesurer
aux bornes d'au moins une autre paire d'électrodes une différence de potentiel.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'on déduit de la mesure
de la différence de potentiel le diamètre de la soudure.
7. Dispositif de contrôle non destructif de soudure par points, caractérisé en ce
qu'il comprend un système de détection formé de deux têtes de mesure (4 et 6) identiques,
constituées chacune par n paires d'électrodes de mesure (8) et par n paires d'électrodes
d'alimentation (10), chaque paire de ces électrodes d'alimentation (10) étant associée
à une paire d'électrodes de mesure (8), les deux têtes de mesure (4 et 6) étant placées
de façon symétrique sur la zone de soudure (2) à étudier et reliées à une alimentation
stabilisée en courant continu (14), à un ensemble de mesure et à un appareillage de
visualisation (20, 22).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que chaque paire d'électrodes
de mesure (8) est alignée avec la paire d'électrodes d'alimentation (10), qui lui
est associée, et est placée de façon symétrique par rapport au centre de la soudure
de telle façon que, les électrodes de mesure (8) d'une même paire soient distantes
au plus de 11 mm et que chaque électrode d'alimentation (10) soit distante au plus
de 2 mm de chaque électrode de mesure (8).
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 7 et 8, caractérisé en ce
que les électrodes de mesure (8) d'une même tête de mesure (4 ou 6) sont reliées électriquement
entre elles de façon à mesurer la résultante des différences de potentiel mesurées.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 7 à 9, caractérisé en ce
que les électrodes d'alimentation (10) d'une même tête de mesure (4 ou 6) sont reliées
entre elles par l'intermédiaire d'une résistance (12) permettant d'obtenir un courant
constant dans chaque électrode d'alimentation (10).