[0001] La présente invention se rapporte à la production de gaz ionisé à très haute température
et très haute pression, par chauffage au moyen d'arcs électriques de grande puissance
en courant continu. Il est connu, notamment dans les techniques spatiales, d'utiliser
effectivement de tels générateurs de gaz ionisé pour tester et choisir des matériaux
de protection thermique de véhicules spatiaux dont les trajectoires comprennent notamment
une phase de rentrée rapide dans l'atmosphère, au cours de laquelle les parties constitutives
externes du véhicule sont portées très rapidement à des températures de plusieurs
milliers de degrés.
[0002] On connaît déjà des générateurs permettant de chauffer de l'air ou d'autres gaz avec
un ou plusieurs arcs électriques de grande puissance en courant continu. Ces générateurs
appartiennent à deux familles principales que l'on rappellera ici dans leurs grandes
lignes :
- La première famille de générateurs de gaz ionisé comporte, entre deux électrodes
tubulaires coaxiales généralement en cuivre ou en alliage de cuivre, réunies par une
chambre d'injection d'air, un arc électrique en courant continu qui s'allonge sous
l'effet d'une injection d'air tourbillonnaire. L'air chaud à très haute température
et très haute pression est détendu à travers une tuyère coaxiale aux électrodes de
manière à produire un écoulement à très haute température et à grande vitesse. Des
dispositifs auxiliaires permettent l'amorçage de l'arc, en général par une électrode
de démarrage, et la rotation des pieds d'arc évitant la fusion des électrodes, par
des bobines de champ magnétique.
- La deuxième famille de générateurs concerne des générateurs constitués de plusieurs
modules unitaires connectés par une chambre de couplage équipée d'une tuyère d'émission
du gaz ionisé. Chaque module est par lui-même un générateur constitué d'une électrode
sphéro-cylindrique en graphite et d'une électrode tubulaire coaxiale en cuivre ou
alliage de cuivre, réunies par une chambre d'injection d'air en tourbillon. Un arc
électrique éclate entre les électrodes de chaque module. L'air chauffé au niveau de
chaque module passe dans la chambre de couplage puis est détendu à travers la tuyère
dont l'axe est perpendiculaire au plan constitué par les modules, de manière à produire
un écoulement à très haute température et à grande vitesse. Des dispositifs auxiliaires
permettent l'amorçage des arcs, en général par des fils fusibles, et la rotation des
pieds d'arc sur les électrodes en cuivre ou alliage de cuivre par des bobines de champ
magnétique.
[0003] Les deux familles de générateurs sont utilisées pour tester les éprouvettes comme
suit.
[0004] Les éprouvettes de matériau, introduites ou préalablement positionnées dans l'écoulement,
sont soumises à des conditions aérothermiques semblables à celles qui seront subies
par le même matériau équipant le véhicule spatial au cours de la phase de rentrée
atmosphérique. Les éprouvettes de matériau introduites dans l'axe du jet sont en général
de forme sphéro-conique ou sphéro-cylindrique (essais dits "en point d'arrêt"). Les
éprouvettes de matériau préalablement positionnées parallèlement à l'axe du jet sont
de forme parallélépipédique (essais dits "en tube carré").
[0005] Les performances obtenues sur une éprouvette de matériau sont fonction de sa forme
et de sa position dans le jet. D'une manière générale, à isoperformances du générateur,
les éprouvettes dans l'axe du jet sont soumises à des conditions aérothermiques plus
sévères que celles parallèles à l'axe du jet, mais avec des résultats de mesure plus
difficiles à exploiter.
[0006] Les performances de la première famille de générateurs, développés essentiellement
par la Société américaine "Union Carbide Corporation" et existant à de multiples exemplaires
dans une gamme de puissances électriques allant de quelques centaines de kilowatts
à quelques dizaines de mégawatts, sont plutôt orientées vers l'obtention de jets de
gaz ionisé de pressions très élevées et d'enthalpies relativement modérées, ces conditions
étant mesurées en amont du col de la tuyère.
[0007] Les performances de la deuxième famille de générateurs, développés essentiellement
par la Société américaine "AVCO Corporation" et existant à quelques exemplaires d'une
puissance de l'ordre d'une dizaine de mégawatts, sont plutôt orientées vers l'obtention
de jets de pression modérées et d'enthalpies très élevées, ces conditions étant également
mesurées en amont du col de la tuyère. On se reportera utilement à ce sujet à la communication
faite par Dicristina, Hoercher et Siegelman à la "Intersociety Conférence on Envi-
ronmental Systems" à San Diego (Californie) du 12 au 15 juillet 1976.
[0008] Les générateurs précédents présentent toutefois certains inconvénients liés à leurs
performances et à leurs possibilités d'utilisation pour tester des éprouvettes de
matériau.
[0009] Bien que les générateurs de la première famille aient des performances bien adaptées
à la réalisation d'essais dits "en point d'arrêt" en raison de leur fonctionnement
à pression élevée, un inconvénient pour exploiter ces essais résulte de la distribution
de température très inhomogène dans le jet de sortie de tuyère, résultant de l'injection
d'air tourbillonnaire ; les éprouvettes sont soumises à des conditions aérothermiques
fortement évolutives, rendant donc plus difficile l'exploitation de ces essais. Un
autre inconvénient est la méconnaissance du rayonnement thermique direct en provenance
de l'arc qui chauffe l'éprouvette de matériau et qui vient par conséquent s'ajouter
au chauffage convectif de ce même matériau par l'écoulement de gaz ionisé proprement
dit.
[0010] En ce qui concerne les essais dits "en tube carré", l'inconvénient majeur pour leur
exploitation résulte de la distribution très inhomogène de la température dans le
jet, avec de plus des effets mécaniques tourbillonnaires engendrés par l'injection
d'air.
[0011] Les générateurs de la deuxième famille ont comme inconvénient majeur des performances
faibles en pression génératrice, interdisant toute une gamme d'essais avec des éprouvettes
placées en configuration du type "point d'arrêt".
[0012] La présente invention a précisément pour objet un générateur de gaz ionisé pour l'étude
d'éprouvettes à très haute température et très haute pression qui permet de combiner
les avantages propres à chacune des deux familles de générateurs précédentes, en permettant
la production de gaz ionisé à des pressions génératrices très élevées et des enthalpies
modérées avec un écoulement de gaz ionisé homogène et sans rayonnement direct de l'arc
sur l'éprouvette de matériau à tester.
[0013] Ce générateur de gaz ionisé, du type de ceux qui comportent un certain nombre de
générateurs ou modules unitaires associés à une chambre de couplage équipée d'une
tuyère se caractérise principalement en ce que chacun des modules unitaires comporte
:
- deux électrodes coaxiales alimentées en haute tension sous au moins plusieurs milliers
de volts, en cuivre ou alliage de cuivre, de forme sensiblement cylindrique creuse,
situées l'une derrière l'autre, l'une en amont et l'autre en aval par rapport au sens
de l'écoulement du gaz ionisé, l'électrode aval étant ouverte et traversée par cet
écoulement ;
- des moyens pour injecter un gaz, par exemple de l'air, en tourbillons selon des
plans perpendiculaires à l'axe commun auxdites électrodes, dans la zone intermédiaire
entre la première électrode amont et la deuxième électrode aval, le gaz ainsi injecté
traversant un arc électrique qui prend de ce fait une forme allongée pouvant s'étendre
depuis l'extrémité de l'électrode amont jusqu'à l'extrémité de l'électrode aval, laquelle
est ouverte à son extrémité et débouche dans l'un des orifices d'entrée de la chambre
de couplage ;
- des moyens d'amorçage de l'arc entre les deux électrodes coaxiales ;
- des moyens pour assurer le refroidissement des électrodes, des dispositifs d'injection
de gaz, de la chambre de couplage ;
- des bobines créant, autour de la première électrode amont, un champ magnétique assurant
le déplacement du pied de l'arc autour de la surface interne de ladite électrode amont.
[0014] Selon une caractéristique originale du générateur de gaz ionisé selon l'invention,
les moyens pour injecter le gaz en tourbillons dans chaque module consistent en une
chambre d'alimentation en gaz sous pression associée à une couronne d'injection de
gaz constituée d'une pièce cylindrique métallique percée d'orifices débouchant tangentiellement
à la paroi interne de la couronne et répartis unifôrmé- ment sur cette paroi dans
l'espace d'injection compris entre l'électrode amont et l'électrode aval.
[0015] Cette injection de gaz en tourbillon, combinée avec l'emploi pour chacun des modules
unitaires d'une haute tension interélectrodes de plusieurs milliers de volts, conduit
à l'obtention d'arcs allongés pouvant s'étendre depuis l'extrémité de l'électrode
amont jusqu'à l'extrémité de l'électrode aval, ce qui confère, par rapport à l'art
antérieur connu, un caractère original à cette association de plusieurs modules. Ces
caractéristiques nouvelles permettent notamment de supprimer les inhomogénéités de
température et d'écoulement du jet de gaz ionisé tout en travaillant à des températures
de l'ordre de 5000°C et avec des pressions voisines de 100 bars, ce qui correspond
à des enthalpies massiques réduites de l'ordre de 100. Ces ordres de grandeur, jamais
obtenus jusqu'à présent en écoulement homogène, permettent une grande facilité d'interprétation
et de reproductibilité des tests sur échantillons. Ces résultats intéressants se combinent
tout naturellement avec l'un des avantages importants de la structure plurimodulaire
du générateur, à savoir le fait de mettre l'échantillon testé à l'abri du rayonnement
direct de l'arc.
[0016] Dans un mode de mise en oeuvre préféré du générateur de gaz ionisé objet de l'invention,
les modules unitaires sont au nombre de quatre, et la chambre de couplage se compose
d'une partie centrale creuse de forme sphérique à laquelle se raccordent de façon
centrée cinq passages cylindriques, à savoir quatre premiers situés dans un même plan
à 90° les uns des autres, et dans chacun desquels débouche le jet de gaz ionisé de
l'un des modules, et un cinquième, perpendiculaire au plan des quatre premiers, et
qui porte la tuyère d'émission du jet de gaz ionisé du générateur.
[0017] De toute façon, l'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui
suit d'un mode de mise en oeuvre du générateur de gaz ionisé, description qui sera
faite, à titre non limitatif, en référence aux figures 1 à 3 ci-jointes, sur lesquelles
:
- la figure 1 montre une vue d'ensemble en élévation du générateur de gaz ionisé objet
de l'invention ;
- la figure 2 montre en coupe selon l'axe XY l'un des modules constitutifs du générateur
de la figure 1 ;
- la figure 3 représente dans le plan horizontal XY de la figure l, la chambre de
couplage et les liaisons de celle-ci avec deux des modules diamétralement opposés.
[0018] On voit sur la figure 1 de façon schématique, le générateur 1 constitué d'un support
10 en quatre parties de disposition cruciforme. Le générateur proprement dit est constitué
par quatre modules 11, 12,13 et 14 situés tous les quatre dans le plan vertical contenant
les axes XY et X'Y' ; les modules sont alignés deux par deux, à savoir d'une part
les modules 11 et 13 qui sont verticaux, et d'autre part, les modules 12 et 14 qui
sont horizontaux. Les quatre modules précédents 11, 12, 13 et 14 sont associés à une
chambre de couplage 15 également située dans le plan de la figure l, et de laquelle
émerge, perpendiculairement à ce même plan, une tuyère 16 rassemblant l'écoulement
global de gaz ionisé engendré par les quatre modules du générateur. A cet effet, le
gaz chauffé et ionisé par un arc électrique produit dans chaque module est collecté
au niveau de la chambre de couplage 15, puis détendu à travers la tuyère 16 de manière
à produire un écoulement homogène et supersonique à très haute température et à grande
vitesse, écoulement perpendiculaire au plan vertical de la figure 1 qui comprend les
axes des quatre modules.
[0019] En se référant maintenant à la figure 2, on va décrire plus en détail la constitution
d'un module unitaire. On voit sur la figure 2 l'enveloppe 20 de l'électrode amont
22 et l'enveloppe 21 de l'électrode aval 23. Selon l'invention, ces deux électrodes
sont sensiblement cylindriques et disposées dans un même alignement suivant leur axe
commun 24. De plus, l'électrode 23 est percée de part en part, ce qui permet, comme
on le verra plus loin, au gaz injecté de s'écouler d'un bout à l'autre de celle-ci.
Une chambre 25 sépare les deux électrodes amont 22 et aval 23, chambre dans laquelle
est injecté le gaz d'alimentation du générateur, ainsi qu'on le verra plus loin. Un
arc électrique en courant continu 26 est amorcé dans l'espace 25 entre l'extrémité
de l'électrode 22 et l'électrode 23 à l'aide d'une électrode auxiliaire de démarrage
27 pouvant être notamment de tout type connu. Sous l'action de l'air injecté dans
la chambre 25, et qui s'écoule vers la sortie de l'électrode cylindrique creuse 23,
l'arc électrique s'étend également et prend une forme très allongée caractéristique
du générateur objet de la présente invention.
[0020] L'injection de gaz dans la chambre 25 est réalisée de la façon suivante. Le gaz est
injecté, par tout système connu, en 17 dans une chambre d'alimentation 28, laquelle
communique avec une couronne d'injection de gaz 30 constituée d'une pièce cylindrique
métallique percée d'orifices débouchant tangentiellement à la paroi interne de la
couronne et répartis uniformément sur cette paroi dans l'espace d'injection 25 compris
entre l'électrode amont 22 et l'électrode aval 23. Dans l'exemple décrit sur la figure,
les orifices d'injection de la couronne sont répartis dans quatre plans 31, 32, 33
et 34 équidistants les uns des autres et perpendiculaires à l'axe commun de l'appareil
24.
[0021] Selon l'invention, un circuit de refroidissement 35 alimenté par l'entrée 36 est
situé autour de l'électrode amont 22 entre cette électrode proprement dite et son
enveloppe 20. Le liquide de refroidissement circulant dans ces enveloppes permet un
refroidissement énergique des électrodes au cours du fonctionnement de l'appareil.
Une structure identique équipe également l'électrode aval 23 qui est entourée d'un
circuit de refroidissement 38 alimenté par l'entrée 37 située dans l'enveloppe d'électrode
21. De la marne façon, la couronne d'injection de gaz 30 est munie de son propre circuit
de refroidissement par eau d'entrée 40 et de sortie 41 sur la figure 2 et constitué
d'un certain nombre d'alésages parallèles à l'axe commun 24 du générateur et répartis
sur la circonférence de la couronne d'injection de gaz 30.
[0022] Dans le mode de réalisation décrit sur la figure 2, la couronne d'injection de gaz
est, par construction, au même potentiel que l'électrode aval 23. Il a donc fallu
prévoir un dispositif d'isolement électrique et thermique de cette couronne d'injection
30 par rapport à l'électrode amont 22. Cette double isolation thermique et électrique
est constituée par un fourreau en nylon 42 qui assure l'isolement électrique et un
anneau en nitrure de silicium 43 qui assure l'isolement thermique.
[0023] De plus, pour éviter l'usure rapide de la surface interne de l'électrode amont 22,
on a prévu de déplacer le pied de l'arc 26 autour de la surface intérieure de cette
électrode 22 au moyen d'un champ magnétique produit à l'aide d'un jeu de galettes
bobinées ou solénoides 44 coaxiales à l'axe 24, mobiles parallèlement à cet axe et
parcourues par un courant électrique continu.
[0024] Le module de la figure 2 est relié à la chambre de couplage 15 par une pièce de liaison
46. La chambre de couplage 15 elle-même est constituée par une enveloppe externe 50
en cuivre ou alliage de cuivre, de forme cubique, dans laquelle est située une pièce
interne 51 monobloc et également en cuivre ou alliage de cuivre comportant une partie
sphérique 5la et cinq parties cylindriques 5lb se raccordant sur la partie sphérique
51a. Les quatre premières de ces parties cylindriques 51b sont en communication directe
avec les électrodes aval 23 de chaque module et la cinquième débouche directement
sur la tuyère 16, comme on peut le voir sur la figure 3. On a également représenté
en pointillé sur la figure 2, le trajet du circuit de refroidissement 55 de la pièce
interne 51 et du circuit de refroidissement 62 de la tuyère 16.
[0025] On décrira maintenant plus en détail, en se référant à la figure 3, la chambre de
couplage et ses raccordements avec les quatre modules unitaires. On reconnaît sur
cette figure 3, les pièces de liaison 46 reliant les deux modules 12 et 14 à la chambre
de couplage 15. Sur la figure 3, les deux autres modules ne sont pas visibles, le
module 11 étant en avant de la figure et le module 13 ne montrant, au fond de la chambre
15, que l'extrémité de sa structure représentée sous forme de cercles en pointillé
concentrique. La chambre de couplage proprement dite est constituée par un bloc externe
50 de forme cubique et dans lequel se trouve creusée une cavité revêtue d'une pièce
interne 51 en cuivre rouge ou alliage de cuivre, monobloc, constituée d'une partie
sphérique 5la raccordée à cinq parties cylindriques 51b dont trois seulement sont
bien entendu visibles. sur la figure 3, centrées sur les axes respectifs 24 et 24h
des modules 12 et 14 et sur l'axe 24a de la tuyère 16. La disposition interne du bloc
50 est telle que des séparateurs 53 et 54 délimitent des trajets de circulation d'eau
par films minces tels que 55 et 56 pour refroidir la pièce interne 51. Des entrées
d'eau sous pression telles que 57, 58, 59 et 60 sont prévues pour alimenter ce circuit
de refroidissement. Une entrée d'eau sous pression 61 est prévue pour alimenter le
circuit de refroidissement 62 de la tuyère 16, la sortie correspondante étant référencée
63. On voit également sur la figure 3 l'électrode 22 du module 12 ainsi que l'électrode
22b du module 14 munies également de leurs circuits de refroidissement respectifs
38 et 39.
[0026] Le générateur qui vient d'être décrit fonctionne de la façon suivante : les différents
circuits de refroidissement tels que 38, 39, 41, 57, 58, 59 et 60 sont initialement
alimentés à partir d'un réseau de pompes et de vannes permettant le contrôle individuel
de ces circuits en pressions et débits, à des valeurs telles que les différences entre
ces pressions et la pression atmosphérique régnant initialement dans le générateur
soient faibles. Au cours de la phase suivante, les bobines 44 produisant le champ
magnétique sont mises sous tension. On réalise ensuite un court-circuit entre l'électrode
amont 22 et l'embout de la tige centrale de l'électrode de démarrage 27. On injecte
alors le gaz dans le générateur par les orifices situés dans les plans 31, 32, 33
et 34 en ce qui concerne le module représenté sur la figure 2 ; puis on établit le
courant de l'arc électrique tout en supprimant le court-circuit entre l'électrode
amont 22 et l'embout de la tige centrale de l'électrode de démarrage. Quand la tige
centrale de l'électrode de démarrage a terminé son déplacement correspondant à la
suppression du court-circuit, l'arc 26 de chaque module se transfère entre les deux
électrodes 22 et 23 et s'allonge sous l'effet de l'injection de gaz tourbillonnaire.
Un fonctionnement stable et fiable est alors obtenu, résultant de la constance des
paramètres courant d'arc, débit de gaz et de l'asservissement des pressions dans les
circuits de refroidissement à la pression régnant dans le générateur, minimisant ainsi
les contraintes mécaniques et thermiques sur les électrodes 22 et 23, la chambre d'injection
de gaz 30, la pièce interne 51 de la chambre de couplage 15 et la partie interne de
la tuyère.
[0027] A titre d'exemple, et pour un mode de mise en oeuvre, les dimensionnements et performances
des servitudes électriques produisant les arcs électriques, des servitudes d'alimentation
en eau des circuits de refroidissement, des servitudes d'alimentation en gaz du générateur,
du générateur proprement dit sont les suivantes :
Servitudes électriques : quatre alimentations pouvant délivrer chacune 1.500 A sous
7.000 V, ou 3.000 A sous 3.500 V.
Servitudes d'alimentation en eau : trois pompes d'alimentation pouvant délivrer chacune
40 1/s sous 100 bars associées à des circuits de distribution par vannes pilotées.
Servitudes d'alimentation en gaz : réservoirs à 420 bars de pression de stockage pouvant
débiter 0,5 kg/s de gaz à ioniser par module à une pression maximale de 250 bars.
Générateur : Obtention de conditions génératrices du jet de gaz ionisé, c'est-à-dire
de pressions de l'ordre de 100 bars et des enthalpies massiques réduites de l'ordre
de 100.
1. Générateur de gaz ionisé à écoulement homogène supersonique, du genre de ceux qui
comportent un certain nombre de générateurs ou modules unitaires (11, 12, 13, 14)
associés à une chambre de couplage (15) équipée d'une tuyère (16) perpendiculaire
à ce plan, caractérisé en ce que chacun des modules unitaires comporte :
- deux électrodes (22, 23) alimentées en haute tension sous au moins plusieurs milliers
de volts, coaxiales en cuivre ou alliage de cuivre, de forme sensiblement cylindrique
creuse, situées l'une derrière l'autre, l'une en amont et l'autre en aval par rapport
au sens de l'écoulement du gaz ionisé, l'électrode aval (23) étant ouverte et traversée
par cet écoulement ;
- des moyens (30) pour injecter un gaz en tourbillons selon des plans perpendiculaires
à l'axe commun auxdites électrodes, dans la zone intermédiaire entre la premiàre électrode
amont (22) et la deuxième électrode aval (23), le gaz ainsi injecté traversant un
arc électrique (26) qui prend de ce fait une forme allongée pouvant s'étendre depuis
l'extrémité de l'électrode amont (22) jusqu'à l'extrémité de l'électrode aval (23),
laquelle est ouverte à son extrémité et débouche dans l'un des orifices d'entrée de
la chambre de couplage (15) ;
- des moyens (27) d'amorçage de l'arc (26) entre les deux électrodes coaxiales (22,
23) ;
- des moyens (35) pour assurer le refroidissement des électrodes, des dispositifs
d'injection de gaz (30), de la chambre de couplage (15) ;
- des bobines (44) créant, autour de la première électrode amont (22), un champ magnétique
assurant le déplacement du pied de l'arc (26) autour de la surface interne de ladite
électrode amont (22).
2. Générateur de gaz ionisé selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens
pour injecter le gaz en tourbillons dans chaque module (11, 12, 13, 14) consistent
en une chambre (28) d'alimentation en air sous pression associée à une couronne d'injection
d'air (30) constituée d'une pièce cylindrique métallique percée d'orifices débouchant
tangentiellement à la paroi interne de la couronne (30) et répartis uniformément sur
cette paroi dans l'espace d'injection (25) compris entre l'électrode amont (22) et
l'électrode aval (23).
3. Générateur de gaz ionisé selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé
en ce que les modules unitaires (11, 12, 13, 14) étant au nombre de quatre, la chambre
de couplage (15) se compose d'une partie centrale (51) creuse de forme sphérique à
laquelle se raccordent de façon centrée cinq passages cylindriques (51b), à savoir
quatre premiers situés dans un même plan à 90° les uns des autres et dans chacun desquels
débouche le jet de gaz ionisé de l'un des modules, et un cinquième, perpendiculaire
au plan des quatre premiers, et qui porte la tuyère (16) d'émission du jet de gaz
ionisé du générateur.