[0001] La présente invention concerne un système de guidage d'engin comprenant une source
émettant un faisceau lumineux dont l'axe définit la direction de visée, au moins une
mire de modulation placée sur la trajectoire du faisceau, des moyens pour produire
un mouvement de rotation relatif entre la mire et le faisceau et, sur l'engin, au
moins un détecteur et un circuit de calcul pour déterminer, à partir du signal de
sortie du détecteur, les coordonnées du détecteur par rapport à la direction de visée,
les gouvernes de l'engin étant actionnées en fonction des dites coordonnées en vue
d'asservir la trajectoire de l'engin sur la direction de visée.
[0002] On connait par le brevet français 2 339 832 un système de guidage comprenant, pour
la modulation du faisceau, une mire tournante en forme de spirale. La mesure des durées
d'éclairement de chaque détecteur permet de déterminer la distance du détecteur à
l'axe du faisceau, puisque, étant donné la forme de la mire, la durée d'éclairement
est fonction de la distance à l'axe.
[0003] Mais dans ce système connu, la durée d'éclairement est très variable par rapport
à la durée totale de mesure et en particulier la durée d'éclairement relative est
voisine de 100 % sur l'axe du faisceau et diminue à mesure qu'on s'écarte de l'axe
jusqu'à être voisine de 0 à la limite du champ. Ceci est très désavantageux sur le
plan du bilan de liaison car à cet égard, la valeur optimale de la durée d'éclairement
relative est égale à 50 %.
[0004] La présente invention vise un système de guidage du type décrit plus haut, dans lequel
la durée d'éclairement relative du détecteur reste égale à 50 % quelle que soit la
position du détecteur.
[0005] A cet effet, la mire de modulation comporte des secteurs transparents et opaques
et éventuellement semi-transparents, délimités par des courbes symétriques par rapport
au centre de la mire, certaines au moins de ces courbes ayant pour équation f (ρ,
θ modulo π) = 0, où f varie de façon monotone en fonction de θ, et définissant 2n
angles au centre égaux quel que soit le rayon considéré, de manière que la durée d'éclairement
relatif du détecteur reste égale à 50 %, quelle que soit sa position.
[0006] Selon une forme de réalisation, la mire est formée comme la superposition d'une première
mire divisée en un secteur transparent et un secteur semi-transparent semi-circulaires
et d'une seconde mire divisée en quatre secteurs égaux, à savoir deux secteurs transparents
et deux secteurs semi-transparents par deux courbes d'équation f(ρ,θ modulo π) = 0.
[0007] Selon une autre forme de réalisation, il est prévu deux mires identiques occupant
à tour de rôle une position active d'interception du faisceau, chaque mire étant divisée
en deux secteurs identiques par une courbe d'équation f (ρ, θ module π) ≃ 0.
[0008] L'invention sera bien comprise à la lecture de la description ci-après d'exemples
de réalisation représentés sur les dessins.
[0009] Sur les dessins t
- la figure 1 est une vue schématique du système de guidage selon l'invention.
- la figure 2 montre la section du faisceau de guidage au niveau du détecteur de l'engin.
- la figure 3 représente une première forme de réalisation de la mire de modulation.
- les figures 4a et 4b montrent les dessins de mire dont la superposition donne la
mire de la figure 3.
- la figure 5 est un diagramme de signaux illustrant le principe de modulation.
- les figures 6a et 6b illustrent une autre forme de réalisation des moyens de modulation.
[0010] Le système de guidage schématisé à la figure 1 comprend une source lumineuse 1, par
exemple une source laser émettant dans l'infrarouge telle qu'un laser à CO
2. On utilise de préférence dans l'invention un laser à émission continue. Mais on
peut aussi envisager d'utiliser comme source une diode électroluminescente du type
AsGa.
[0011] Le faisceau émis par la source 1 est modulé en amplitude à une fréquence élevée par
un modulateur électro-optique 2 qui est conçu pour fournir une référence angulaire.
A cet effet, la fréquence de modulation du faisceau est modifiée d'une façon déterminée,
en synchronisme avec la rotation de la mire décrite ci-après.
[0012] Le faisceau issu du modulateur 2 est modulé par une mire tournante 3 entrainée en
rotation à une vitesse angulaire ω par un mécanisme 4 et décrite plus en détail ci-après.
L'important étant qu'un mouvement de rotation relatif ait lieu entre la mire 3 et
le faisceau, on pourrait aussi laisser la mire fixe et faire tourner le faisceau par
exemple au moyen d'un prisme de Wollaston. Le faisceau résultant traverse ensuite
une optique d'émission 5.
[0013] L'engin E se dirige vers la cible C sur laquelle est pointé le faisceau. Il porte
un (ou plusieurs) détecteur D qui transforme le rayonnement lumineux qu'il reçoit
en provenance de la source 1 en un signal électrique. Du fait que le faisceau lumineux
est modulé, le signal électrique l'est aussi et le principe de modulation, exposé
ci-après, est tel que les coordonnées polaires (ρ, θ) du détecteur D par rapport à
l'axe du faisceau puissent être déduites du signal de sortie du détecteur.
[0014] Les signaux représentatifs des dites coordonnées sont appliqués au circuit de commande
des gouvernes prévues sur l'engin, de manière à asservir la trajectoire de l'engin
sur l'axe du faisceau.
[0015] Il faut noter que l'optique d'émission 5 est conçue pour maintenir sensiblement constante
la section du faisceau projetée au niveau du détecteur, et donc la puissance lumineuse
reçue par le détecteur. L'optique 5 est munie à cet effet d'un dispositif du type
zoom.
[0016] La mire 3 représentée à la fig. 3 peut être considérée comme la superposition de
deux mires 6 et 7 représentées respectivement aux fig. 4a et 4b.
[0017] La première est composée d'un secteur transparent et d'un secteur semi-transparent
de forme semi-circulaire. La composante de modulation résultante dans le signal de
sortie du détecteur D est le signal S
1 (ωt) (voir fig. 5).
[0018] Grâce à la variation de fréquence effectuée par le modulateur 2 en synchronisme avec
la rotation de la mire 3, le circuit de traitement prévu sur l'engin élabore un signal
de référence R
1 (ωt) de même fréquence correspondant à l'axe x
H et il est clair que l'angle polaire θ peut être déterminé facilement en mesurant
le déphasage entre S (ωt) et R
I (ωt) .
[0019] La mire 7 représentée à la figure 4b définit quatre secteurs identiques, alternativement
transparents et semi-transparents qui sont délimités par des sections de spirale d'Archimède
d'équations ρ= a (θ modulo π) et = a ((θ+ 2) modulo π ). La composante de modulation
correspondante est représentée par le signal S
2 ( ωt), et il est facile de comprendre que le déphasage de S
2 (ωt) par rapport à un signal de référence R
2 (ωt), dont la fréquence est double de celle de R
1 (ωt), est fonction du rayon vecteur ρ. Ce déphasage est donné par la relation

et comme on peut déterminer θ par le déphasage entre S
1 (ωt) et R (ωt), il est facile également de déterminera.
[0020] Les signaux S
1 et S
2 sont facilement déduits du signal S (ωt) que l'on obtient à la sortie du détecteur
D après amplification et mise en forme appropriée.
[0021] Il faut noter, en ce qui concerne la mire représentée à la fig. 3, qu'elle comporte
des secteurs transparents (éclairement à 100 %), des secteurs semi-transparents (éclairement
à 50 %), représentés en hachures espacées, et des secteurs opaques (éclairement à
0 %), représentés en hachures serrées. Il ne faut pas considérer la mire de la figure
3 comme formée de la superposition des mires des fig. 4a et 4b, car la superposition
de deux secteurs semi-transparents ne donnerait pas une opacité complète. Les mires
des fig. 4a et 4b sont fictives et ne sont représentées que dans un but d'explication.
[0022] Il faut souligner que, pour chacune des mires fictives des fig. 4a et 4b, la durée
d'éclairement total, correspondant au total des angles au centre définis par les secteurs
transparents serait égale à la durée de semi-éclairement, correspondant au total des
angles au centre définis par les secteurs semi-transparents, quel que soit le rayon
considéré. Il en résulte que la durée d'éclairement relative de la mire de la figure
3 est égale à 50 % quel que soit le rayon considéré, cette durée relative étant égale
à 100 Σ
ET +
50 . Σ
SE, Σ
ET et Σ
SE désignant le total des angles au centre définis respectivement par les secteurs transparents
et les secteurs semi-transparents de la mire.
[0023] Comme on l'a indiqué précédemment, il s'agit là d'une caractéristique très avantageuse
sur le plan du bilan de liaison du système.
[0024] En outre, et toujours sur le plan du bilan de liaison, l'invention permet d'obtenir
une variation de signal maximale, ainsi qu'une variation des paramètres et θ dans
des étendues de mesure aussi maximales.
[0025] Les figures 6a et 6b illustrent une autre forme de réalisation des moyens de modulation.
Dans ce cas, il est prévu deux mires 14a et 14b qui sont mues de façon cadencée par
un mécanisme de commutation, non représenté, de manière que le faisceau soit modulé
tour à tour par la mire 14a et par la mire 14b.
[0026] Les mires 14a et 14b sont identiques et formées chacune de deux secteurs identiques
délimités par une courbe 15a, 15b, formée de deux sections de spirale d'Archimède
ρ= a θ et ρ= a θ symétriques par rapport au centre de la mire. Les deux mires sont
déphasées d'un angle donné, qui vaut 180° dans l'exemple représenté. Des moyens sont
prévus bien entendu pour créer un mouvement de rotation entre le faisceau et les mires,
par exemple un organe optique faisant tourner le faisceau ou un mécanisme pour entraîner
les mires en rotation dans le même sens à la même vitesse angulaire ω.
[0027] Comme indiqué précédemment, on déduit du signal de sortie du détecteur D les composantes
imputables aux mires respectives et on détermine leur déphasage ϕ
a, ϕ
b par rapport à un signal de référence.
[0028] Les déphasages sont donnés par les relations

On en tire

[0029] Le circuit de traitement permettant le calcul de ρ et θ n'est pas décrit ici, car
il est tout à fait à la portée de l'homme de l'art.
[0030] La forme de réalisation représentée aux figs. 6a et 6b ne nécessite qu'un seul signal
de référence R (ωt) au lieu de deux dans la réalisation des figs. 3a et 3b. Elle est
en outre plus avantageuse sur le plan de la diffraction.
[0031] On peut aussi envisager, en variante, de faire tourner les mires 14a et 14b à la
même vitesse, mais en sens inverses.
[0032] Dans les réalisations décrites, les courbes délimitant les secteurs sont des sections
de spirale d'Archimède, ce qui fournit une relation linéaire entre ρ et θ. Mais l'invention
n'est pas limitée à ce type de courbes et on peut envisager de façon plus générale
toute courbe d'équation f (ρ, θ) = 0 où ρ varie de façon monotone en fonction de θ
,
1. Système de guidage d'engin comprenant une source émettant un faisceau lumineux
dont l'axe définit la direction de visée, au moins une mire de modulation placée sur
la trajectoire du faisceau, des moyens pour produire un mouvement de rotation relatif
entre la mire et le faisceau et, sur l'engin, au moins un détecteur et un circuit
de calcul pour déterminer, à partir du signal de sortie du détecteur, les coordonnées
du détecteur par rapport à la direction de visée, les gouvernes de l'engin étant actionnées
en fonction des dites coordonnées en vue d'asservir la trajectoire de l'engin sur
la direction de visée, caractérisé par le fait que la mire de modulation comporte
des secteurs transparents et opaques et éventuellement semi-transparents, délimités
par des courbes symétriques par rapport au centre de la mire, certaines au moins de
ces courbes ayant pour équation f (ρ, θ modulo π) = O, où ρ varie de façon monotone
en fonction de θ, et définissant 2n angles au centre égaux quel que soit le rayon
. considéré, de manière que la durée d'éclairement relatif du détecteur reste égale
à 50 % quelle que soit la position.
2. Système selon la revendication 1, caractérisé par le fait que la mire est formée
comme la superposition d'une première mire divisée en un secteur transparent et un
secteur semi-transparent semi-circulaires et d'une seconde mire divisée en quatre
secteurs égaux, à savoir deux secteurs transparents et deux secteurs semi-transparents,
par deux courbes d'équation f (ρ, θ module π) = 0.
3. Système selon la revendication 1, caractérisé par le fait qu'il est prévu deux
mires identiques occupant à tour de rôle une position active d'interception du faisceau,
chaque mire étant divisée en deux secteurs identi- . ques par une courbe d'équation
f (ρ, θ modulo π)= 0.
4. Système selon la revendication 3, caractérisé par le fait que les deux mires tournent
dans le même sens et sont déphasées.
5. Système selon la revendication 3, caractérisé par le fait que les deux mires tournent
en sens inverses.
6. Système selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé par le fait que chacune
des dites courbes est formée de deux sections de spirale d'Archimède d'équations ρ=
a θ et ρ= -a θ.