[0001] L'invention concerne un dispositif pour la préparation de produits enrobés bitumineux
pour revêtements routiers, à partir de liants bitumineux liquides et de produits granulés
constitués par des enrobés recyclés provenant de revêtements routiers usagés et par
des agrégats neufs, la proportion d'enrobés recyclés par rapport à la quantité d'agrégat
neuf pouvant aller de 0 à 100 %.
[0002] Lors de la réfection ou de l'entretien des chaussées comportant un revêtement asphaltique,
on peut être amené à enlever le revêtement usagé afin de déposer sur la chaussée un
nouveau revêtement. Cette opération a pour but d'éviter de remonter à chaque réfection
du revêtement, le niveau de la chaussée, par superposition des couches de revétements
successives.
[0003] Le revêtement usagé peut être enlevé par fraisage ou, s'il a été enlevé par plaque,
soumis à un concassage : on obtient ainsi des granulés constitués par des agrégats
de petite dimension tels que des cail- lous revêtus et agglomérés entre eux par le
liant asphaltique. Les produits résultants de ces relèvements de chaussée sont en
général éliminés, mais il est apparu souhaitable de les réutiliser dans les centrales
d'enrobage, car cette opération a l'avantage d'économiser des produits neufs, agrégats
ou liants bitumineux, et de résoudre le problème de l'élimination des déchets provenant
des opérations de relevage.
[0004] On a donc imaginé des installations d'enrobage qui permettent de trâter ces déchets
en les recyclant.
[0005] Les installations d'enrobage les plus performantes qui sont maintenant utilisées
couramment, comportent un tambour cylindrique de grande dimension à l'intérieur duquel
sont effectués à la fois le séchage des matériaux granulés à enrober, le malaxage
de ces produits granulés avec le liant bitumineux liquide et l'enrobage en atmosphère
chaude des matériaux granulés par le bitume. Les matériaux sont donc amenés à être
en contact avec des gaz très chauds ou avec une flamme pendant une partie au moins
de leur parcours dans le tambour cylindrique sécheur-enrobeur.
[0006] Les matériaux sont en effet séchés et chauffés à l'intérieur du tambour par la flamme
d'un brûleur pénétrant par l'une des faces du tambour et dirigée axialement dans ce
tambour, généralement par la face d'entrée des produits à enrober.
[0007] Le tambour est monté rotatif autour de son axe longitudinal et légèrement incliné
de façon à assurer la circulation des produits qui sont soulevés à l'intérieur du
tambour par des ailettes disposées sur la surface interne de ce tambour, de façon
à assurer une mise en contact entre les gaz chauds et les matières solides en circulation
dans le tambour.
[0008] De façon classique, les matériaux sont généralement introduits dans le tambour par
la face d'entrée humides et froids et sont chauffés et séchés au moins partiellement
dans les premières zones du tambour avant d'être malaxés avec le liant bitumineux
liquide et enrobés en atmosphère chaude dans les dernières zones du tambour.
[0009] On connaît en particulier une telle installation qui a fait l'objet d'un brevet français
n° 2.327.048-déposé par la demanderesse où la zone de séchage et de chauffage préalable
des matériaux granulés, avant le malaxage avec le liant bitumineux liquide, où se
développe la flamme du brûleur, est isolée complètement, par un rideau continu de
matériaux soulevés dans le tambour par des dispositifs releveurs, de la zone suivante
où a lieu l'introduction du bitume. De cette manière, on évite de mettre en contact
la flamme du brûleur avec le bitume dont on évite ainsi la destruction par combustion.
[0010] Dans le cas de matériau recyclé contenant une forte proportion de matières asphaltiques
et des agrégats, une telle installation n'est pas utilisable car les produits granulés
introduits à l'entrée du tambour seraient mis en contact avec la flamme du brûleur
dans toute la zone de séchage et chauffage préalable au malaxage. Dans cette zone,
le matériau asphaltique serait altéré par combustion lors de son contact avec la flamme
du brûleur et rendu inapte à des emplois routiers.
[0011] D'autre part, il est pratiquement indispensable de concevoir des installations qui
permettent de traiter aussi bien des matériaux incluant une proportion plus ou moins
forte de matériaux recyclés que des matériaux neufs uniquement. En effet, les matériaux
recyclés ne sont généralement pas disponibles en quantité suffisante pour alimenter
l'installation d'enrobage pendant de longues périodes de fonctionnement et il est
très souvent nécessaire d'alimenter l'installation d'enrobage avec un mélange de matériaux
neufs et de matériaux recyclés ou même avec des matériaux neufs uniquement.
[0012] On a donc imaginé des installations capables de traiter aussi bien des matériaux
neufs que les mélanges de matériaux neufs et de matériaux recyclés.
[0013] On connaît par exemple une installation d'enrobage comportant un tambour sécheur-malaxeur
classique à l'extrémité d'entrée duquel on a adapté une chambre de combustion en acier
réfractaire, de façon à introduire le mélange de produits granulés, pouvant inclure
une certaine proportion de produits recyclés, après la flamme du brûleur pour éviter
la destruction par combustion du bitume contenu dans les matériaux recyclés. En effet,
ainsi la flamme et les gaz à très haute température sont produits dans une chambre
distincte du tambour à l'intérieur duquel sont introduits les matériaux granulés et
dans lequel ces matériaux sont soulevés dans toute la section du tambour pour leur
mise en contact avec les gaz chauds provenant de la chambre de combustion, si bien
que le contact direct de la flamme avec les matériaux granulés renfermant du bitume
est évité et que l'utilisation de produits recyclés, tout en évitant leur combustion
génératrice de fumée, est rendue possible. Dans une installation de ce type, il est
également possible de traiter les produits granulés constitués de matériaux neufs
uniquement.
[0014] De telles installations présentent cependant des inconvénients puisque la longueur
de l'installation est augmentée par la présence d'une chambre de combustion, qu'il
existe des pertes thermiques importantes occasionnées par la haute température de
la chambre de combustion et qu'il existe un risque pour le personnel qui est amené
à travailler près d'une chambre dont la température externe est extrêmement élevée.
Les pertes thermiques d'une telle installation peuvent être de l'ordre de 5 à 10 %
de l'énergie de combustion.
[0015] On connaît également une installation comportant un double tambour constitué par
un tambour interne de petit diamètre et un tambour externe de grand diamètre montés
coaxiaux et de façon que le le tambour de petit diamètre soit saillant par rapport
au tambour de grand damètre sur une certaine longueur correspondant à la zone d'entrée
des produits neufs qu'on introduit dans le petit tambour interne à l'intérieur duquel
pénètre la flamme du brûleur. Les matériaux recyclés sont introduits dans le tambour
externe de grand diamètre et parcourent la longueur de ce tambour externe jusqu'au
moment où ils sont mélangés avec les matériaux neufs à la sortie du tambour interne
de petit diamètre débouchant à l'intérieur du tambour externe.
[0016] Pendant leur progression dans le tambour externe les matériaux recyclés sont isolés
de la flamme par le tambour interne de petit diamètre où a lieu le chauffage et le
séchage des matériaux neufs par contact avec les gaz très chauds et avec la flamme.
Le malaxage avec le bitume et l'enrobage se font dans le tambour de grand diamètre
après la zone de ce tambour où débouche l'extrémité de sortie du tambour interne de
petit diamètre.
[0017] Ce dispositif présente certains inconvénients puisque la capacité de production est
réduite, le petit tambour ne laissant pas un volume libre suffisant pour permettre
le développement d'une puissance thermique suffi- du diamètre du tambour. santé pour
un tambour/exterieur, et que la séparation entre matériaux neufs et matériaux recyclés
au moment de leur introduction dans l'installation nécessite deux dispositifs d'alimentation
avec pesage en continu de matériaux. D'autre part, la longueur de l'installation est
considérablement plus grande que la longueur d'une installation classique et la souplesse
d'utilisation de cette installation n'est n'est pas très grande car on ne peut fabriquer
dans ces installations des enrobés à partir de matériaux recyclés uniquement ou à
partir de matériaux neufs uniquement, dans de bonnes condi - tions.
[0018] En effet, si on utilisait uniquement des enrobés recylés, le petit tambour serait
détruit par la flamme car il ne serait plus protégé pendant le fonctionnement par
les matériaux neufs en contact avec sa paroi interne. D'autre part, si l'on cherche
à fabriquer des enrobés à partir de matériaux neufs uniquement, la capacité de production
de l'installation est réduite à celle d'un tambour sécheur-malaxeur dont le diamètre
serait celui du petit tambour, c'est à dire à un niveau considérablement inférieur
puisque le production varie comme le carré du diamètre du tambour.
[0019] On a également pensé à pratiquer des orifices dans la paroi d'un tambour sécheur-malaxeur
classique et à y adapter un dispositif d'introduction de matériaux recylés, afin d'introduire
ces matériaux dans une zone se trouvant après la flamme du brûleur.
[0020] Ce dispositif présente cependant l'inconvénient de nécessiter deux dispositifs d'alimentation
différents avec pesage en continu, l'un à l'entrée du tambour pour les matériaux neufs
et l'autre après la flamme au niveau des orifices prévues dans le tambour pour l'introduction
des matériaux recyclés.
[0021] D'autre part, un tel dispositif ne peut pas fonctionner avec des matériaux recyclés
uniquement car la flamme du brûleur détruirait le tambour dans sa zone d'entrée, les
matériaux neufs ne protégeant plus la surface interne du tambour dans cette zone.
[0022] Le but de l'invention est donc de proposer un dispositif pour la préparation de produits
enrobés bitumeux pour revêtements routiers, à partir de liants bitumeux liquides et
de produits granulés constitués par des enrobés recyclés provenant de revêtements
routiers usagés et des agrégats neufs la proportion d'enrobés recyclés par rapport
à la proportion d'agrégats neufs pouvant aller de 0 à 100 %, constitué par un tambour
de forme cylindrique monté rotatif autour de son axe longitudinal sur une plateforme
et comportant des moyens d'entrainement en rotation, des moyens d'alimentation en
produits granulés, à l'une des extrémités du tambour appelée extrémité d'entrée, une
zone d'introduction des produits amenés par les moyens d'alimentation à la suite de
l'extrémité d'entrée, dans laquelle le tambour comporte des ailettes hélicoïdales
pour l'introduction rapide des produits dans le tambour, un brûleur pénétrant axialement
dans le tambour par la face frontale de d'extrémité d'entrée, une zone de malaxage
en atmosphère chaude dans laquelle le tambour comporte des dispositifs releveurs à
forte capacité de retenue pour le soulèvement des produits et leur retombée dans toute
la section droite du tambour et à l'entrée de laquelle débouche un dispositif d'apport
de liant bitumineux liquide et une chambre fixe de décharge des produits enrobés et
d'évacuation des gaz en circulation dans le tambour, en communication avec l'extrémité
de sortie du tambour, le tambour étant incliné depuis son extrémité d'entrée jusqu'à
son extrémité de sortie pour assurer la circulation des produits, ce dispositif ne
nécessitant pas de moyens d'introduction supplémentaires pour les produits recyclés
et ne comportant pas de chambres de combustion supplémentaire à l'entrée du tambour.
[0023] Dans ce but, le tambour comporte, entre la zone d'introduction et la zone de malaxage,
successivement dans le sens de circulation des produits :
-une zone de transfert et de chauffage des matériaux granulés où la surface interne
du tambour est garnie de tronçons d'ailettes disposés en hélice sur la surface interne
du tambour, en saillie par rapport à cette surface et supportant par leurs bords éloignés
de la surface du tambour des tôles écrans disposées suivant la direction longitudinale
du tambour, les ailettes jouant le rôle d'entretoises et de guide pour les matériaux
granulés en circulation entre la surface interne du tambour et les tôles écran.
-et une zone d'isolation et de séchage où la surface interne du tambour est garnie
de dispositifs releveurs ayant une forte capacité de retenue pour le relevage des
matériaux granulés jusqu'à la partie haute du tambour et la constitution par retombée
des matériaux, d'un écran continu isolant la flamme de la zone suivante du tambour.
[0024] Afin de bien faire comprendre l'invention, on va maintenant décrire à titre d'exemple
non limitatif, en se référant aux figures jointes en annexe, un mode de réalisation
d'un dispositif pour la préparation de produits enrobés permettant l'utilisation de
matériaux neufs et de matériaux recyclés en proportion quelconque.
La figure 1 représente une vue en coupe longitudinale d'un tambour sécheur-enrobeur
suivant l'invention.
La figure 2 représente une vue en coupe selon II-II de la figure 1.
La figure 3 représente une vue e:, coupe suivant III-III de la f àure 1.
La figure 4 représente une vue suivant IV-IV de la figure 1.
[0025] Sur la figure 1, on voit un tambour 1 constitué par une enveloppe cylindrique en
acier montée rotative autour de son axe longitudinal sur une plateforme non représentée.
[0026] Des dispositifs de support et de mise en rotation également non représentés permettent
de faire tourner cette enveloppe cylindrique de façon continue autour de son axe longitudinal
pendant le fonctionnement de l'installation.
[0027] Le tambour comporte une face d'entrée 2 par laquelle pénètre un dispositif d'alimentation
en produits granulés 3 qui permet d'amener de façon continue dans le tambour, les
produits granulés constitués aussi bien par des matériaux neufs que par des matériaux
recyclés.
[0028] Par la face d'entrée 2 pénètre également un brûleur 4 dont la flan- me 5 se développe
dans les premières zones du tambour.
[0029] Le tambour comporteégalement un dispositif 6 d'alimentàion en liant bitumineux liquide
permettant d'introduire ce liant bitumineux à l'intérieur dutambour et de le répandre
sous forme divisée sur les matériaux granulés.
[0030] Le tambour comporte une zone d'introduction 10 recevant les produits granulé solides
amenés par le dispositif d'alimentation 3 et les faisant parvenir très rapidement
sans contact avec la flamme 5 du brûleur dans la zone 11 du tambour.
[0031] Pour cela, la surface interne du tambour dans la zone 10 est garnie d'ailettes enroulées
en hélice 14 qui permettent, en fonction de la rotation du tambour l'introduction
extrêmement rapide des produits qui ont un temps de séjour pratiquement négligeable
dans la zone 10 et qui restent pendant ce court laps de temps retenus contre la paroi
du tambour par les ailettes 14.
[0032] La zone suivante 11 du tambour est une zone de transfert et de chauffage des matériaux
granulés venant de la zone 10, à l'intérieur de laquelle se développe la flamme 5
du brûleur 4.
[0033] Dans cette zone 11 le tambour est garni d'ailettes disposées en saillie sur la surface
interne du tambour, suivant des tronçons d'hélices à pas courts. Sur l'extrémité éloignée
de la surface interne du tambour de ces ailettes 17 sont fixées des tôles-écrans 18
suivant la direction longitudinale du tambour.
[0034] La surface interne du tambour dans la zone 11 est garnie de plusieurs jeux d'ailettes
sur lesquelles sont fixées des tôles-écrans 18, de façon qu'une partie importante
de la surface interne du tambour dans la zone 11 soit protégée par ces tôles-écrans.
[0035] On voit sur la figure 2 la section transversale de ces tôles-écrans 18 par un plan
perpendiculaire à l'axe du tambour. Ces tôles sont pratiquement planes et présentent
chacune un bord droit et un bord 19 plié sur une faible largeur. Ce bord 19 plié permet
de réaliser un léger recouvrement des toles de façon que le bord plié 19 d'une tôle
recouvre légèrement le bord droit de la tôle adjacente.
Ceci permet de recouvrir toute la surface du tambour tout en laissant une possibilité
de dilatation des tôles subissant l'échauffement dû à la flamme du brûleur.
[0036] Lorsque les matériaux granuléscomportant une certaine proportion de matériaux recy
'.lés sont introduits dans la zone 11 du tambour en contact avec la paroi de ce tambour,
ils sont guidés et entrainés par les ailettes 17 dans un mouvement les faisant progresser
vers l'intérieur du tambour et isolés de la flamme 5 grâce aux tôles-écrans 18 qui
permettent d'éviter un contact direct avec la flamme 5. Seule une très faible quantité
de matériaux retombe par les interstices entre les tôles, dans la zone de la flamme.
Les matériaux granulés dans la zone 11, bien qu'isolés du contact direct avec la flamme,sont
au contact pendant toute la traversée de cette zone avec des gaz à très haute température,
passant par les interstices entre les tôles et avec la surface métallique chaude des
tôles 18, ce qui provoque leur séchage et leur chauffage permettant la fusion du bitume
des matériaux recyclés tout en évitant la destruction de ce bitume.
[0037] D'autre par, les matériaux maintenus en contact avec la surface interne du tambour
derrière les tôles-écrans permettent de limiter les pertes thermiques par la surface
du tambour et ainsi d'améliorer le rendement de l'installation. D'autre part, la chute
des matériaux dans la flamme et le contact direct entre la flamme et les matériaux
recyclés sont évités grâce aux tôles-écrans. Enfin, la couche de matériaux retenus
entre les tôles-écrans et la paroi du tambour permet de protéger cette paroi contre
la flamme.
[0038] La hauteur des ailettes disposées suivant des tronçons d'hélices est suffisante pour
permettre la circulation des produits contre la paroi du tambour.
[0039] La longueur de cette zone 11 est choisie de façon que la flamme s'y développe normalement.
[0040] La zone 12 du tambour qui est une zone d'isolation de chauffage et de de séchage
des matériaux disposée à la suite de la zone 11 est constituée par une partie du tambour
où la surface interne de ce tambour est garnie de dispositifs releveurs dont la section
transversale est visible sur la figure 2. Deux jeux de dispositifs releveurs identiques
ont été disposés suivant la longueur du tambour, le premier jeu comportant des dispositifs
releveurs 20 le second jeu des dispositifs releveurs 21 décalés angulairement sur
la surface du tambour par rapport aux ailettes 20 et disposés à la suite des ailettes
20 suivant la longueur du tambour.
[0041] On voit sur la figure 3 que ces dispositifs releveurs permettent un recueil des matériaux
solides granulés à la partie basse du tambour et un relevage de ces matériaux jusqu'à
la partie la plus haute du tambour où les matériaux granulés 25 retombent en chute
libre à travers toute la section du tambour, lors de la rotation de ce tambour.
[0042] On constitue ainsi un écran dans toute la section du tambour, cet écran permettant
d'isoler complètement la flamme 5 de la zone 13 du tambour se trouvant au-delà de
la zone 12 constituant une zone d'isolation.
[0043] D'autre part dans la zone 12 le matériau préalablement chauffé par contact avec les
gaz chauds dans la zone 11 et traversé lors de sa retombée en pluie dans le tambour
par des gaz chauds se déplaçant à partir de la flamme vers la sortie du tambour, subit
un séchage intense qui lui permet de perdre la quasi-totalité de son humidité avant
son introduction dans la zone 13. Cet apport de chaleur par les gaz permet également
de terminer la fusion du bitume des matériaux recyclés.
[0044] Les dispositifs releveurs 20 et 21, à l'inverse des ailettes 14 et 17, ne produisent
pas une avancée rapide du produit à l'intérieur du tambour si bien que la zone 12
est une zone où le produit est ralenti-et occupe toute la section du tambour pendant
un temps relativement long malgré la faible longueur de la zone 12.
[0045] D'autre part les gaz traversant le rideau dense de matériaux formé dans la zone 12
et provoquant le chauffage et le séchage de ces matériaux, subissent un abaissement
de température important, si bien que les gaz pénètrent 5 dans la zone 13 à une température
très inférieure à la température régnant dans la zone 11.
[0046] Dautre part le brassage des matériaux lors de leur relevage et de leur retombée dans
la section du tambour provoque un mélange et une homogénéisation des différents matériaux
solides constituant la charge introduite dans le tambour qu'il s'agisse d'agrégats
neufs, de pulvérulents ou de matériaux recyclés. Ainsi ces matériaux introduits simultanément
mais ne constituant pas un mélange homogène à l'entrée dans le tambour sont mélangés
dans la zone 12 de façon efficace.
[0047] La zone 12 est une zone de faible longueur (10 à 15 % de la longueur du tube) si
bien que malgré le séchage intensif des matériaux dans cette zone, on évite l'envolement
des éléments en grande quantité dans les gaz en circulation dans le tambour ce qui
évite un rejet d'une importante quantité de poussières dans les gaz en sortie du tambour.
[0048] A la sortie de la zone 12, les matériaux sont introduits dans la zone suivante pratiquement
secs et chauffés, si bien que l'étalement du liant sur ces matériaux granulés au début
de la zone 13 est grandement facilité. La tubulure d'aspersion de liant 6 débouche
en effet à peu près à l'entrée de la zone 13, c'est à dire à un endroit protégé de
la flamme grâce à l'écran constitué dans la zone 12 et où les gaz circulent dans le
tambour sont à une température modérée.
[0049] De cette façon, le liant ne peut pas être détruit par le rayonnement de la flamme
et par les gaz à trop haute température.
[0050] Dans la zone 13 qui est une zone de malaxage en atmosphère chaude du produit granulé
solide et du liant bitumineux, la surface interne du tambour est garnie de dispositifs
releveurs 26 permettant de soulever les matériaux granulés jusqu'à la partie haute
du tambour et de les faire retomber dans toute la section de ce tambour afin d'assurer
un bon contact entre ces matériaux retombant en pluie et le gaz traversant la zone
13 du tambour pour assurer l'enrobage à chaud des matériaux, c'est à dire un étalement
et une liaison entre la surface des matériaux granulés et le bitume.
[0051] On voit que les dispositifs releveurs 26 sont disposés suivant quatre jeux successifs
décalés angulairement sur la surface du tambour, suivant la longueur de la zone 13.
[0052] A la sortie de la zone 13 qui constitue la dernière zone du tambour les matériaux
enrobés tombent dans une chambre de décharge 16 qui permet d'une part le recueil des
matériaux enrobés et d'autre part, grâce à une cheminée 27, le captage des gaz à leur
sortie du tambour.
[0053] 5 La zone 13 est limitée par deux couronnes 28 et 29 dont la hauteur est sensiblement
la même que celle des dispositifs releveurs, ces couronnes servant d'écran et contribuant
à augmenter le rendement thermique du tambour.
[0054] A l'intérieur de la zone 13, les gaz en circulation qui entrainent, dans les zones
où s'effectue le séchage des matériaux granulés, une partie du pulvérulent contenu
dans ces matériaux rentrent en contact avec des particules enrobées qui retiennent
les pulvérulents en suspension dans les gaz et ainsi dépoussièrent ce gaz qui sort
par la cheminée 27 avec une proportion de poussières négligeable. La qualité d'enrobage
et l'éfficacité de dépoussiérage des gaz dans la zone 13 sont d'autant meilleures
que la longueur de cette zone est plus importante.
[0055] Dans tous les cas la longueur de cette zone est supérieure à la moitié de la longueur
du tambour.
[0056] Un des avantages du dispositif suivant l'invention est de pouvoir utiliser des matériaux
granulés constitués à la fois par des matériaux neufs et des matériaux recyclés en
proportion quelconque. En particulier on peut utiliser uniquement des matériaux neufs
ou uniquement des matériaux recyclés ou encore une proportion quelconque de matériaux
neufs par rapport aux matériaux recyclés sans que pour autant le fonctionnement du
dispositif suivant l'invention soit modifié.
[0057] Dans le cas où l'on n'utilise que des matériaux recyclés, il est possible d'éviter
l'addition de liant, si le liant contenu dans les matériaux récupérés a une composition
conforme à la formule finale désirée.
[0058] Généralement on ajoute cependant une certaine quantité de liant liquide vierge en
fonction de la quantité de matériaux recyclés introduits dans le tambour, dont le
poids est mesuré en continu par la bande transpor.- teuse d'amenée au dispositif d'introduction.
[0059] De même lorsqu'on utilise un mélange de matériaux recyclés et de matériaux neufs,
il est possible d'introduire du liant bitumineux en complément ou de n'utiliser que
le liant bitumineux du matériau recyclé.
[0060] Dans tous les cas un détecteur pondéral qui détermine le débit de matériaux solides
entrant dans le tambour permet le calcul en continu, en tenant compte de la teneur
en eau des matériaux mesurée par un détecteur d'humidité, et éventuellement de la
quantité de matériaux recylés introduitsavec le matériau neuf, la teneur en liant
d'apport nécessaire pour effectuer l'enrobage.
[0061] Le dispositif suivant l'invention permet d'utiliser le même tambour pour l'enrobage
de matériaux neufs et pour l'enrobage de matériaux recyclés, la capacité de production
de l'installation étant la même dans tous les cas et la combustion du bitume contenu
dans les matériaux recyclés étant évitée grâce à l'utilisation de tôles-écrans dans
la zone où se développe la flamme.
[0062] L'invention ne se limite pas at mode de réalisation qui vient d'être décrit elle
en comporte au contraire toutes les variantes et l'on peut imaginer des modifications
de points de détails sans pour autant sortir du cadre de l'invention.
[0063] C'est ainsi que les tôles-écrans peuvent avoir une section par un plan transversal
présentant une forme en L pour assurer une meilleure retenue du produit. Il est également
possible d'avoir des tôles-écrans présentant une autre forme profilée que la forme
en L, par exemple une forme en U renversé dont les branches sont dirigées vers la
paroi du tambour.
[0064] De même, la forme des dispositifs releveurs dans les zones 12 et 13 n'est pas limitée
aux formes qui ont été représentées sur les figures 3 et 4, ces dispositifs releveurs
pouvant avoir une forme en L, une forme en godet comme représentée ou une forme arrondie
en gouttière plus ou moins fermée.
[0065] Bien qu'il soit préférable que les tôles occupent la totalité de la surface du tambour
avec un léger recouvrement de leurs bords, les tôles-écrans peuvent également une
partie seulement de la surface du tambour suivant les con- ditions d'utilisation extrêmes
de ce tambour.
[0066] Enfin le dispositif suivant l'invention peut-être utilisé pour la production de tout
enrobé bitumineux utilisable pour les revêtements routiers.
1°) Dispositif pour la préparation de produits enrobés bitumineux pour revêtements
routiers à partir de liants bitumineux liquides et de produits granulés constitués
par des enrobés recyclés provenant de revêtements routiers usagés et par des agrégats
neufs, la proportion d'enrobés recyclés par rapport à la proportion d'agrégats neufs
pouvant aller de 0 à 100 %, constitué par un tambour de forme cylindrique monté rotatif
autour de son axe longitudinal sur une plateforme, associé à des moyens d'entrainement
en rotation et à des moyens d'alimentation en produits granulés à l'une des extrémités
du tampbour appelée extrémité d'entrée des produits et comportant une zone d'introduction
des produits amenés par les moyens d'alimentation à la suite de l'extrémité d'entrée
dans laquelle le tambour comporte des ailettes hélicoïdales pour l'introduction rapide
des produits dans le tambour un brûleur pénétrant axialement dans le tambour par la
face frontale de l'extrémité d'entrée, une zone de malaxage en atmosphère chaude dans
laquelle le tambour comporte des dispositifs releveurs à forte capacité de retenue
pour le soulèvement des produits et leur retombée dans toute la section droite du
tambour et à l'entrée de laquelle débouche un dispositif d'apport de liant bitumineux
liquide et une chambre fixe de décharge des produits enrobés et d'évacuation des gaz
en circulation dans le tambour en communication avec l'extrémité de sortie du tambour,
ce tambour étant incliné depuis son extrémité d'entrée jusqu'à son extrémité de sortie
pour assurer la circulation des produits, caractérisé par le fait que le tambour (1)
comporte en outre, entre la zone d'introduction (10) et la zone de malaxage , (13)
successivement dans le sens de circulation des produits :
- une zone (11) de transfert et de chauffage des matériaux granulés où la surface
interne du tambour est garnie de tronçons d'ailettes (17) enroulées en hélices sur
la surface interne du tambour, en saillie par rapport à cette surface et supportant
par leurs bords éloignés de la surface interne du tam- bourdes tôles-écrans (18) disposées
suivant la direction logitudinale du tambour, les ailettes (17) jouant le rôle d'entretoises
maintenant un certain écartement par rapport à la surface du tambour et de guides
pour les matériaux granulés en circulation entre la surface interne et les tôles-écrans
(18).
- et une zone (12) d'isolation et de séchage où la surface interne du tambour '(1)
est garnie de dispositifs releveurs (20-21) ayant une forte capacité de retenue pour
le relevage des matériaux granulés jusqu'à la partie supérieure du tambour au cours
de sa rotation et la constitution par retombée des maté riaux d'un écran continu de
matériaux isolant la flamme (5) du bruleur de la zone suivante du tambour.
2°) Dispositif pour la préparation de produits enrobés suivant la revendication 1
caractérisé par le fait que les tôles-écrans (18) sont des tôles plates dont un bord
(19) est plié sur une faible largeur, disposées de façon que le bord plié (19) d'une
tôle 18 recouvre légèrement le bord non plié de la tôle adjacente.
3°) Dispositif pour la préparation de produits enrobés suivant la revendication 1
caractérisé par le fait que les écrans (18) ont une section par un plan perpendiculaire
à l'axe du tambour, ou section transversale, en forme de L.
4°) Dispositif pour la préparation de produits enrobés suivant la revendication 1
caractérisé par le fait que les tôles-écrans (18) ont une section transversale en
forme de U.
5°) Dispositif pour la préparation de produits enrobés suivant l'une quelconque des
revendications 1, 2, 3 et 4 caractérisé par le fait que les dispositifs releveurs
(20 - 21) dans la zone d'isolation et de séchage du tambour, sont disposés suivant
plusieurs jeux décalés angulairement dans le tambour.
6°) Dispositif pour la préparation de produits enrobés suivant l'une quelconque des
revendication 1, 2, 3, 4 et 5 caractérisé par le fait que les moyens d'alimentation
en produits granulés comportent une bande transporteuse associée à des moyens de pesée
recevant à la fois les agrégats neufs et les matériaux recyclés.