(19)
(11) EP 0 034 977 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
02.09.1981  Bulletin  1981/35

(21) Numéro de dépôt: 81400235.8

(22) Date de dépôt:  17.02.1981
(51) Int. Cl.3A44C 17/04
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE FR GB IT LI LU NL SE

(30) Priorité: 25.02.1980 FR 8004057

(71) Demandeur: Chancel, Jean-Louis
CH-1253 Vandoeuvres Genève (CH)

(72) Inventeur:
  • Plantureux, Alain
    F-34000 Montpellier (FR)

(74) Mandataire: Combe, André 
CABINET BEAU DE LOMENIE 55, rue d'Amsterdam
75008 Paris
75008 Paris (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Procédé industriel de fabrication de bijoux, notamment de bagues, de préférence en métal précieux, comportant des pierres serties, dispositif permettant de mettre en oeuvre ledit procédé de bijoux obtenus


    (57) La présente invention concerne un procédé industriel de fabrication de bijoux, notamment de bagues, par sertissage dans une base, de préférence en métal précieux, de pierres, caractérisé en ce que l'on réalise les opérations suivantes:

    - perçage dans ladite base d'un trou cylindrique de dimensions convenables,

    - réalisation sur le pourtour de ce trou et à une certaine distance de la surface sur laquelle apparaitront les pierres serties, d'une gorge dont les dimensions sont adaptées à celles de la pierre à sertir,

    - et mise en place de la pierre dans ladite gorge par encliquetage.




    Description


    [0001] La présente invention concerne un procédé industriel de fabrication de bijoux, notamment de bagues, de préférence en métal précieux, comportant des pierres serties; elle concerne également l'appareillage utilisable pour la réalisation de ces bijoux et les bijoux ainsi obtenus.

    [0002] Pour fabriquer des bagues, par exemple en métal précieux, comportant des pierres serties, on réalise en général un anneau convenablement calibré dudit métal, puis on perce dans cet anneau des trous de forme cylindrique, on place dans l'ouverture ainsi ménagée la pierre à sertir, puis on réalise le sertissage en amenant le métal entourant la pierreau-dessus du bord de celle-ci, par martelage par exemple.

    [0003] Il est connu qu'il peut y avoir intérêt à modifier la section des trous-réalisés dans l'anneau (sur la face intérieure de celui-ci) pour rendre cette section carrée; cette opération est généralement réalisée manuellement, à l'aide d'une lime par exemple.

    [0004] Il est également connu que l'on peut réaliser des bagues telles que décrites ci-dessus en employant des griffes qui, après mise en place de la pierre dans une assise convenablement aménagée seront rabattues au-dessus de la pierre.

    [0005] Ces divers procédés en sont restés essentiellement au stade artisanal et il y a intérêt à réaliser, notamment pour des bagues du type des alliances, une industrialisation de l'opération de sertissage. C'est là l'objet de la présente invention.

    [0006] Le procédé selon la présente invention est caractérisé en ce que l'on utilise comme produit de départ une base en un métal élastique non poreux présentant de bonnes propriétés mécaniques; cette base, qui peut être par exemple un anneau en un métal précieux, est alors soumise aux opérations suivantes :

    - perçage, dans ladite base, d'un trou cylindrique de dimensions convenables,

    - réalisation sur le pourtour de ce trou et à une certaine distance de la surface sur laquelle apparaitront les pierres serties, d'une gorge de présertissage dont les dimensions sont adaptées à celles de la pierre,

    - et mise en place de la pierre, dans la gorge de présertissage, par encliquetage.



    [0007] On précise ci-après ces diverses opérations en prenant plus particulièrement l'exemple des bagues,auquel cas la base a la forme d'un anneau et la surface sur laquelle les.pierres seront disposées sera dite surface extérieure. Le perçage selon l'invention peut être réalisé par tout moyen connu. Réalisé à partir de la surface extérieure de l'anneau, ce perçage est effectué de façon que le trou obtenu présente deux diamètres : un diamètre relativement important au voisinage de la surface extérieure de l'anneau et un diamètre plus faible au voisinage de la surface intérieure de l'anneau. Cette disposition du trou est réalisée de façon que, d'une part, les dimensions du trou de plus fort diamètre correspondent (en tenant compte de la gorge de présertissage) aux dimensions des pierres à sertir mais que, d'autre part, la partie "intérieure" de l'anneau comporte encore suffisamment de métal pour présenter la résistance mécanique souhaitée.

    [0008] Ce perçage d'un trou ,cylindrique à deux diamètres s'effectue sans difficulté à l'aide d'un "foret" dit à deux diamètres.

    [0009] La réalisation de la gorge de présertissage peut également être effectuée par tout moyen connu, notamment par un alésoir dont l'axe de l'outil se décentre par rapport à l'axe du trou dans lequel il est entré.

    [0010] La forme de la gorge n'est pas déterminante; cependant, cette forme peut être avantageusement, en coupe, triangulaire; de fait, la forme de la gorge est prévue pour s'adapter aussi exactement que possible à la forme de la pierre qui sera sertie.

    [0011] La position de la gorge à l'intérieur du trou est importante compte tenu de ce que la pierre doit être sertie par "encliquetage" dans ladite gorge. L'encliquetage de la pierre implique, lors de la mise en place de ladite pierre, une légère déformation élastique de la partie du métal formant le bord "extérieur" de la gorge. Il convient donc que la gorge soit positionnée de telle sorte que cette déformation élastique soit possible.

    [0012] Selon une des réalisations préférées de l'invention, on réalise, à la surface extérieure de l'anneau, par exemple par fraisage, au moins une rainure qui, coopérant avec la gorge de présertissage située au voisinage immédiat de cette surface, donne naissance à des griffes qui peuvent faciliter l'encliquetage de la pierre. Cependant, comme indiqué ci-dessus, ces rainures ne sont pas indispensables puisque, grâce à un choix convenable de la position et de la forme de la gorge de présertissage, on peut obtenir des "bords" suffisamment élastiques pour, sans rainures, permettre l'encliquetage des pierres.

    [0013] La (ou les) rainure(s) peut (peuvent) être faite(s) selon toute la circonférence de l'anneau et en passant par le plan médian des trous; on peut également disposer ces rainures perpendiculairement aux faces latérales de l'anneau selon le diamètre de chaque trou ou à égale distance entre ces trous. On conçoit aisément qu'en choisissant convenablement le positionnement et la largeur des rainures on réalise des découpes de formes et de "déformabilité" très diverses.

    [0014] Dans une réalisation complémentaire selon l'invention, on a pu modifier la forme de l'ouverture, du côté de la face interne de l'anneau, dudit trou cylindrique radial. Il est connu en effet en bijouterie qu'il peut être souhaitable que la forme de cette ouverture soit carrée, rectangulaire ou en losange. Pour modifier ladite ouverture, on a réalisé un poinçon dont l'axe est incliné de façon convenable par rapport à l'axe du trou cylindrique, qui travaille par mortaisage et qui est animé d'un mouvement déterminé.

    [0015] L'intérêt essentiel du procédé industriel selon l'invention est que les diverses opérations sont automatisables en elles-mêmes et dans leur succession. Les opérations étant automatisables en elles-mêmes, cela implique que les diamètres du perçage et de la gorge peuvent être exactement ajustés aux dimensions de pierres à sertir; cette précision permet notamment le sertissage de pierres jointives. De plus, l'angle de la gorge est également adaptable à la pierre et au procédé de sertissage; enfin, il est possible de choisir convenablement, toujours en fonction notamment de la pierre, la distance de la gorge à la surface extérieure de l'anneau.

    [0016] Ces diverses opérations sont réalisables à l'aide d'éléments industriels connus qui travaillent avec une précision qui peut être de l'ordre du centième de millimètre.

    [0017] De plus, les diverses opérations peuvent être programmées les unes à la suite des autres sur une même machine ou sur des machines différentes, ce qui permet de réaliser automatiquement des séries de bagues.

    [0018] Les matériaux utilisables comme métal pour réaliser "l'anneau" sont très variés; on peut employer soit des métaux précieux comme l'or ou le platine, soit des métaux ou alliages plus ordinaires tels que le laiton. Il faudra simplement faire en sorte que le métal utilisé présente des propriétés élastiques et mécaniques convenables; ainsi, lorsque ledit métal est de l'or, il est souhaitable d'employer de l'or ayant l'élasticité de l'or laminé et une structure non poreuse.

    [0019] Comme pierre, on peut utiliser les pierres précieuses et notamment le diamant; on pourrait également utiliser des pierres synthétiques ou n'importe quelle pierre de dureté suffisante.

    [0020] Le procédé selon l'invention a été décrit pour la réalisation des bagues serties de pierres; il est clair, pour le spécialiste, que le même procédé et des appareils analogues sont utilisables pour la préparation de bijoux de forme quelconque, qui doivent comporter des pierres serties. L'exemple non limitatif ci-après illustre l'invention.

    [0021] On veut, par exemple, préparer une bague de taille 52 d'un modèle à griffes (la circonférence intérieure de la bague est de 52mm), sertie de diamants de 5/100 de carat en taille "diamant" (dont le diamètre moyen est de 2,30 mm). L'épaisseur de l'anneau sera de 1,6 mm et sa largeur de 2,7 mm. Cet anneau en or provenant du tronçonnage d'un tube obtenu par coulée continue a été surface et calibré par des moyens connus.

    [0022] Il est amené sur un appareil qui réalisera les opérations suivantes :

    - perçage de 22 trous cylindriques par foret étagé, le diamètre du trou extérieur étant de 2,00 mm,

    - réalisation dans chaque trou d'une gorge par une fraise, cette gorge étant située à 0,30 mm de la surface extérieure de l'anneau, ayant un diamètre de 2,50 mm et un angle au sommet du même ordre que l'angle correspondant du diamant,

    - découpage par une fraise à denture droite de rainures d'une profondeur de 0.60 mm et d'une largeur de 1,40 mm ; ces rainures sont automatiquement positionnées, par la machine, d'une part, selon un diamètre desdits trous cylindriques (diamètre parallèle à l'axe de l'anneau,) d'autre part, entre les trous (parallèle à l'axe de l'anneau, la largeur de la fraise étant 0,25 mm et la profondeur du fraisage de 0,60 mm) et,enfin, dans le plan médian de l'anneau (largear de fraise 0,80 mm et profondeur de fraisage 0,60 mm) ; ces rainures déterminent ainsi quatre griffes par trou,

    - chaque trou reçoit alors un petit diamant par une simple opération d'encliquetage.



    [0023] Toutes les opérations préparatoires du sertissage classique sont ainsi supprimées.

    [0024] Une machine permettant de réaliser industriellement peut être décrite succinctement comme suit :

    L'anneau convenablement préparé est mis en place sur un axe qui pourra tourner d'un angle donné grâce à une commande extérieure ; cet anneau est attaqué, d'une part, par un forêt de perçage à deux diamètres qui fera des trous cylindriques à chaque position d'arrêt de l'anneau et, d'autre part, par un "quill" (portant en bout un alésoir qui, après avoir été mis en place dans le trou de plus grand diamètre, s'excentre en tournant sur lui-même de façon à réaliser la gorge de présertissage). Ce "quill" n'entrera en opération que lorsqu'un trou convenable dans l'anneau se présentera devant lui.

    L'ensemble des opérations est commandé par un dispositif électronique qui permettra de régler notamment :

    - l'angle de rotation de l'anneau entre chaque usinage,

    - la profondeur et la durée des usinages (perçage des trous et alésage par le quill),

    - et la synchronisation des usinages et de la rotation de l'anneau.



    [0025] Cette même machine peut également comporter un dispositif de fraisage réalisant la ou les rainures souhaitées sur la surface extérieure de l'anneau. Ce dispositif de fraisage peut être commandé électroniquement pour son fonctionnement (fréquence et profondeur des raies) et couplé électroniquement avec le système de commande décrit ci-dessus.

    [0026] Pour réaliser l'ouverture carrée sur la face intérieure des anneaux, on peut soit utiliser la même machine, soit utiliser une machine différente, car la durée de façonnage de cette ouverture carrée est plus longue que la durée de chacune des opérations décrites ci-dessus.

    [0027] Le mortaisage s'effectue en introduisant dans chaque trou, à partir de la surface extérieure de l'anneau, un petit poinçon qui est incliné par rapport à l'axe du trou et animé d'un mouvement de va-et-vient suivant son axe, arrache lors d'un mouvement transversal des parties du métal de l'anneau de façon à réaliser une structure sensiblement tronconique (à section circulaire, carrée, rectangulaire ou en losange, selon la forme du burin et sa commande) de la partie interne du trou.


    Revendications

    1 - Procédé industriel de fabrication de bijoux, notamment de bagues, par sertissage dans une base, de préférence en métal précieux, de pierres, caractérisé en ce que l'on réalise les opérations suivantes :

    - perçage dans ladite base d'un trou cylindrique de dimensions convenables,

    - réalisation sur le pourtour de ce trou et à une certaine distance de la surface sur laquelle apparaîtront les pierres serties,d'une gorge dont les dimensions sont adaptées à celles de la pierre à sertir,

    - et mise en place de la pierre dans ladite gorge par incliquetage.


     
    2 - Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que, après la réalisation de ladite gorge, on fraise sur la surface sur laquelle apparaîtront les pierres serties des rainures qui, coopérant avec la gorge de présertissage, donneront naissance à des griffes facilitant l'encliquetage de la pierre.
     
    -3 - Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que la forme du trou, dans la partie de celui-ci se situant à l'opposé de la face sur laquelle apparaîtront les pierres serties, est rendue carrée ou rectangulaire ou losange par mortaisage à l'aide d'un poinçon convenablement incliné par rapport à l'axe du trou et décrivant un mouvement choisi.
     
    4 - Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que ladite base est en forme d'anneau en vue de la préparation de bague.
     
    5 - Dispositif pour la mise en oeuvre d'un procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il comporte :

    - un axe de support de la base permettant, dans le cas où ladite base est un anneau, de faire tourner ledit anneau d'un angle donné,

    - au moins un foret de perçage des trous,

    - au moins un alésoir à excentrement apte à réaliser la gorge,

    - et un dispositif programmé connu pour la commande et le contrôle de chacun des outils.


     
    6 - Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comporte également au moins une fraise, également programmée, permettant la formation de rainures sur la surface de la base.
     
    7 - Dispositif pour la réalisation du procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'il comporte un poinçon et des moyens pour introduire ledit poinçon dans le trou, pour incliner ledit poinçon d'un angle déterminé, pour animer ledit poinçon d'un mouvement de va-et-vient et faire réaliser audit poinçon un trajet lui permettant d'arracher de la matière sur le pourtour du trou et de donner ainsi audit trou une forme carrée, rectangulaire ou en losange.
     





    Rapport de recherche