[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif d'alimentation en feuilles d'une
machine de traitement, tel qu'un margeur destiné à équiper une machine de façonnage
de caisses en carton ondulé.
[0002] On connaît des dispositifs de ce genre, tel que par exemple celui décrit dans le
brevet françaïs N° 1.568.091, qui ne comportent pas de table de marge. Les feuilles
de carton sont alors extraites une par une du magasin par le fond de celui-ci, sur
lequel elles reposent à l'aide de deux supports, un avant et un arrière, de faibles
dimensions longitudinales. L'extraction de chaque feuille s'effectue à l'aide d'un
caisson arrière aspirant ayant un mouvement cyclique dans le plan vertical lui donnant
successivement un mouvement ascendant associé à un mouvement de recul puis un mouvement
descendant associé à un mouvement d'avancée. Les feuilles ainsi extraites du magasin
sont ensuite entraînées vers l'avant à l'aide d'un poussoir. De tels dispositifs sont
complexes, de mise en oeuvre difficile, peu adaptés aux changements rapides de format,
et peu aptes, faute de table de marge, à fonctionner avec de grands formats en raison
du fléchissement des plaques. On leur préfère généralement les dispositifs plus simples
et plus souples d'utilisation comportant une table de marge constituant le fond du
magasin et pourvue de couteaux de marge situés à hauteur du front avant du paquet
de feuilles.
[0003] On connaît également des margeurs à aspiration, tel que celui décrit dans le brevet
des Etats-Unis d'Amérique N° 3.226.108, dans lesquels la feuille à marger est rendue
solidaire d'un caisson sur lequel on applique une dépression de manière cyclique,
ledit caisson étant par ailleurs animé d'un mouvement de va-et-vient longitudinal
en conjugaison avec un entraînement de la feuille par des rouleaux placés directement
en aval de ce caisson. Ces dispositifs permettent un passage des feuilles sous les
couteaux de marge situés en aval du margeur sans risque de bourrage. Par contre, il
arrive avec de tels dispositifs, en particulier lorsqu'on traite des feuilles minces,
donc légères, que celles-ci se mettent en travers, ou "en delta", les bords latéraux
restant en arrière du front amont de la feuille, ce qui procure une mauvaise introduction
. Inversement, dans le cas du traitement de feuilles épaisses donc plutôt lourdes,
celles-ci ont de la difficulté à être entraînées exactement au registre, ce qui perturbe
le fonctionnement de la machine.
[0004] On connaît enfin des dispositifs, tel que celui décrit dans le brevet français de
la demanderesse publié sous le numéro 2.239.881, dans lesquels la feuille à marger
est poussée par une règle à griffes animée d'un mouvement longitudinal de va-et-vient,
la feuille étant par ailleurs soumise à-une dépression faible qui la plaque et la
redresse sur une structure plane appelée table de marge. Ce type de dispositif procure
une meilleure poussée de la feuille que les dispositifs mentionnés précédemment, mais
le passage de celle-ci sous les couteaux de marge est difficile ce qui entraîne des
risques de bourrage et donc de destruction de feuilles.
[0005] Le margeur conforme à l'inventïon.permet, tout en ne présentant pas les inconvénients
des dispositifs précédents, de disposer de la sécurité de marge sous les couteaux
inhérente aux margeurs à aspiration de l'art antérieur tout en ayant une parfaite
sécurité au registre, quelle que soit l'épaisseur du carton. Il comporte une table
de marge plate et substantiellement horizontale, une butée frontale ou "couteau de
marge" permettant de laisser passer une feuille à-la fois, un poussoir arrière animé
d'un mouvement de va-et-vient longitudinal et constitué par une règle de marge ou
un ensemble de griffes alignées, présentant dans tous les cas un usinage avant en
forme de talon pour recevoir le bord arrière de la feuille à pousser, une butée arrière
destinée à supporter l'arrière du paquet de feuilles et placée au-dessus dudit poussoir,
et est caractérisé en ce qu'il comporte en outre un ou plusieurs caissons aspirants
situé (s) à l'avant et sous ladite table de marge et animé (s) d'un mouvement de va-et-vient
longitudinal par l'intermédiaire d'une transmission liée à celle mouvant ledit poussoir
de manière à ce que leurs courses soient substantiellement en concordance pendant
au moins une première partie de la course avant dudit poussoir correspondant au minimum
à la distance longitudinale de support du paquet par ladite butée arrière, le ou lesdits
caissons étant reliés à un dispositif les mettant en dépression pendant ladite concordance
de courses avant et relâchant ensuite ladite dépression.
[0006] L'invention sera mieux comprise à l'aide de la description suivante d'un exemple
de réalisation d'un margeur destiné à équiper une machine de façonnage de caisses
en carton ondulé, en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue d'ensemble latérale et schématique du margeur de l'invention,
- la figure 2 est un graphique représentatif des courses du poussoir et du caisson
aspirant.
[0007] En se reportant à la figure 1, le margeur de l'invention comporte les éléments classiques
suivants des dispositifs connus, tel que par exemple celui décrit dans le brevet français
publié sous le numéro 2.239.881 :
- un magasin 1 pour le paquet de feuilles 2 à distribuer,
- une structure 4 plate et substantiellement horizontale appelée "table de marge"
dont une partie englobant partiellement sa moitié amont est mise en dépression faible
par un caisson 5 relié à un ventilateur comme dans le cas du brevet précité.
[0008] Dans le cas considéré, le caisson 5 s'étend en largeur sur environ les deux tiers
de la table 4 et en longueur sur environ les trois quarts de celle-ci :
- une butée frontale 3, appelée "couteau", positionnée en hauteur par rapport à la
table 4 de manière à ne laisser passer qu'une seule feuille vers les rouleaux entraîneurs
7,
- un poussoir constitué par une règle de marge 8 présentant de manière usuelle un
talon avant 9 destiné à recevoir le bord arrière de chaque feuille.
[0009] Par ailleurs, le margeur de l'invention comporte en outre :
- une butée arrière fixe 10 destinée au support de la partie arrière du paquet 2,
placée immédiatement au-dessus de la règle de la marge 8, et munie d'une avancée 11
de longueur L
- un caisson aspirant mobile 12 semblable à celui décrit dans le brevet U.S. N° 3.226.108,
placé sous l'avant de la table de marge 4, et relié à une pompe à vide par l'intermédiaire
d'une électrovanne 13 et
d'une canalisation 14 ; comme dans le cas du brevet américain précité, le caisson
12 peut être animé d'un mouvement de va-et-vient longitudinal autour de la butée frontale
3, sa position de recul maximal étant celle figurée en traits pleins et sa position
d'avancée maximale étant celle figurée en pointillés sur le dessin.
[0010] Conformément à l'invention, le caisson 12 et la règle 8 sont liés cinématiquement
l'un à l'autre de manière à ce que leurs . courses respectives de va-et-vient longitudinal
soient conjuguées selon le graphique de la figure 2 où l'angle de course 9 est porté
en abscisses, la distance de courses c en ordonnées, la courbe relative au caisson
12 étant tracée en trait fort et celle relative à la règle 8 en trait fin.
[0011] Comme on le voit sur le graphique, ou le zéro est la position reculée extrême des
deux éléments, les courses sont au début substantiellement en concordance sur une
longueur C supérieure à la longueur L de l'avancée 13 de la butée 10 ; puis la règle
8 continue sa course alors que le caisson 12 reste sensiblement stationnaire, ce dernier
revenant en arrière pendant la dernière phase du retour arrière de la règle 8.
[0012] Par ailleurs-, toujours conformément à l'invention, on commande l'électrovanne 13,
par exemple par une commande classique à cellules photoélectriques sensibles à la
position longitudinale du caisson 12, de manière à ce que le vide soit appliqué sur
le caisson 12, pendant la première partie C de la course correspondant à son avancée,
puis soit relâché ensuite.
[0013] Comme on le voit sur la figure 1, les cycles respectifs selon le graphique de la
figure 2 sont réalisés grâce à des moyens classiques à jeu de bielles et bielle-manivelle
de la façon suivante :
Un ensemble (15,16) à bielle-manivelle lié cinématïquement aux rouleaux entraîneurs
7 communique un mouvement oscillant à un arbre 17 porteur d'un levier 18. Le levier
18 communique son mouvement d'oscillation d'une part au caisson 12 par l'intermédiaire
d'un premier jeu de bielles (19,20), et d'autre part à la règle 8 par l'intermédiaire
d'un second jeu de bielles (21,22), ces jeux de bielles étant agencés, par exemple
comme sur la figure, de manière à communiquer au caisson 12 et à la règle 8 des mouvements
longitudinaux conjugués conformément au graphique de la figure 2.
[0014] Le fonctionnement du dispositif qui. vient d'être décrit est le suivant :
La position de départ étant celle représentée sur la figure 1, la règle 8 et le caisson
12 sont en position reculée maximale, la partie arrière des feuilles étant surélevée
et supportée par l'avancée 11 de la butée 10, le bord avant du caisson 12 étant sensiblement
à la verticale du couteau 3 et le talon 9 de la règle 8 légèrement en arrière de la
verticale du bord arrière de la feuille inférieure 23 à introduire.
[0015] Le vide étant appliqué sur le caisson 12 par ouverture de l'électrovanne 13, celui-ci
entraîne alors en avançant la feuille inférieure 23 du paquet 2. Lorsque la feuille
23 a parcouru sa distance de support par l'avancée 11, au maximum égale à L, elle
tombe sur la table 4 en venant se plaquer contre celle-ci grâce à l'aspiration légère
due au caisson 5, son bord arrière venant se positionner contre le talon 9 de poussée
de la règle 8 qui a entre temps avancé en concordance avec le caisson 12. Lorsque
le caisson 12 et la règle 8 ont parcouru la course de concordance C, le vide sur le
caisson 12 est relâché de sorte que son action sur la feuille 23 est stoppée, mais
par contre la règle 8 continue son avance en poussant toujours la feuille 23 jusqu'à
finalement l'introduire entre les rouleaux 7, qui poursuivent alors son entraînement,
et revenir en arrière selon le graphique de la figure 2.
[0016] Pour arrêter l'introduction sans stopper l'ensemble de la machine, il suffit, par
action sur l'électrovanne 13, de relâcher totalement le vide sur le caisson 12. Celui-ci,
malgrè son mouvement de va-et-vient ne peut alors plus entraîner la feuille inférieure
23 qui reste en position sur l'avancée 11, la règle 8 n'ayant également aucune action
sur celle-ci, puisqu'elle passe alors continuellement au dessous d'elle.
[0017] On remarquera qu'avec le dispositif de l'invention, le talon de poussée 9 peut avoir
une hauteur supérieure à l'épaisseur d'une feuille, de sorte qu'il est ainsi possible
d'avoir l'efficacité maximale de poussée même avec des feuilles minces, en particulier
sans risquer d'en endommager le bord arrière. Par ailleurs, dans le cas d'une feuille
inférieure 23 qui serait tuilée ou courbée, ne pouvant donc passer sous le couteau
3 ce qui, avec les dispositifs antérieurs provoquerait un bourrage de carton, le caisson
12 n'aspirerait alors que de l'air de sorte que l'arrière de la feuille tuilée 23
resterait sur l'avancée 11 et l'introduction serait stoppée sans perte de matériau.
Enfin, en cas de défaut de registre, la feuille ayant par exemple patiné sur le caisson
12, le dispositif de l'invention permet de récupérer ce défaut, car la feuille sera
recalée au cycle suivant sur le talon de la règle, retrouvant ainsi sa bonne position
de marge.
1. Dispositif d'alimentation en feuilles d'une machine de traitement, du type comportant
une table de marge (4) plate et substantiellement horizontale, une butée frontale
(3) ou "couteau de marge" permettant de laisser passer une feuille à la fois, un poussoir
(8) arrière animé d'un mouvement de va-et-vient longitudinal et une butée arrière
(10) destinée à supporter l'arrière du paquet de feuilles (2) et placée au-dessus
dudit poussoir, caractérisé en ce qu'il comporte en outre un ou plusieurs caissons
aspirants (12) situé (s) à l'avant et sous ladite table de marge (4) et animés d'un
mouvement de va-et-vient longitudinal par l'intermédiaire d'une transmission (19,20)
liée à celle (21,22) mouvant ledit poussoir (8) de manière à ce que leurs courses
soient subtantiellement en concordance pendant au moins une première partie (C) de
la course avant dudit poussoir correspondant au minimum à la distance longitudinale
(L) de support de paquet (2) par ladite butée arrière (11,10) le ou lesdits caissons
(12) étant reliés à un dispositif (13,14) les mettant en dépression pendant ladite
concordance (C) de courses avant et relâchant ensuite ladite dépression.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le ou lesdits caissons
(12) est/sont lié (s) audit poussoir (8) par une liaison cinématique à levier (18)
et un jeu de bielles (20,19, et 21, 22) ainsi qu'aux rouleaux entraîneurs (7) situés
à l'avant dudit dispositif par l'intermédiaire d'une liaison à bielle-manivelle (16,15).