(19)
(11) EP 0 036 232 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
23.09.1981  Bulletin  1981/38

(21) Numéro de dépôt: 81200252.5

(22) Date de dépôt:  05.03.1981
(51) Int. Cl.3F42B 13/32, F42B 13/20
(84) Etats contractants désignés:
AT CH DE FR GB IT LI NL SE

(30) Priorité: 18.03.1980 BE 58460

(71) Demandeur: FABRIQUE NATIONALE HERSTAL en abrégé FN Société Anonyme
B-4400 Herstal (BE)

(72) Inventeur:
  • De Brant, Joris
    B-9180 Belsele (BE)

(74) Mandataire: Donné, Eddy 
M.F.J.Bockstael Arenbergstraat 13
2000 Anvers
2000 Anvers (BE)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Munition d'entraînement


    (57) Cette munition est caractérisée en ce qu'une partie au moins de l'ogive (4) est réalisée en un matériau s'érodant sous l'action de la chaleur et des pressions présentes à la surface de l'ogive en vol de manière à entraîner une modification de la forme de ladite ogive après un certain temps de vol, modification causant une augmentation notable de son coefficient aérodynamique.




    Description


    [0001] La présente invention concerne une munition d'entraînement, particulièrement pour armes de guerre.

    [0002] On sait que la portée maximum d'une arme est un multiple de sa portée utile. Une mitrailleuse .50 a une portée maximum de l'ordre de 7.000 m et une portée utile d'environ 3.000 m. Pour des raisons évidentes de sécurité, un champ de tir doit avoir des dimensions tenant confortablement compte de la portée maximum, alors que les cibles ne sont situées qu'à 500 ou 600 mètres. D'énormes espaces sont ainsi perdus, ce qui est particulièrement gênant, surtout dans les pays à haute densité de population.

    [0003] On a proposé, en vue de réduire la portée maximum, de diminuer la charge propulsive des munitions et/ou d'utiliser des balles ayant un coefficient aérodynamique élevé.

    [0004] Cette dernière solution pose des difficultés, car la munition doit répondre à des impératifs de forme afin de pouvoir être accomodée normalement par le système d'alimentation et de chargement de l'arme.

    [0005] Pour contourner cette difficulté, on a proposé de munir une tête de balle anti-aérodynamique d'une coiffe ogivale de forme classique, destinée à être soufflée, lors du tir, dans l'âme même du canon de l'arme. Une telle solution est par exemple décrite dans le brevet belge n° 744.993.

    [0006] Ces solutions connues présentent le désavantage important de s'écarter des conditions de tir réel, qu'elles ne peuvent reproduire.

    [0007] En effet, ces projectiles d'entraînement ont une vitesse de départ de beaucoup inférieure à celle d'un projectile réel correspondant. Il s'ensuit que pour atteindre une cible située dans la zone utile, il faut nécessairement plus de hausse. La précision du tir est également moindre et il est en outre souvent nécessaire de modifier le réglage du mécanisme d'armement de l'arme.

    [0008] Le but de l'invention est de pallier ces inconvénients en fournissant une munition d'entraînement donnant lieu à un tir juste et précis jusqu'à une certaine distance de l'arme (en principe jusqu'à l'endroit ou se trouvent les cibles) sous les mêmes conditions de tir et avec le même temps de vol que la munition de guerre mais ayant une portée et une flèche maximale fort réduites.

    [0009] L'invention repose sur le fait que suite à l'onde de choc oblique créée par un projectile à vitesse supersonique, la pression, la masse spécifique et la température de l'air s'élèvent brusquement au passage de l'onde. Il s'ensuit que la surface de l'ogive du projectile est soumise à de hautes pressions et températures, cette ogive absorbant de la chaleur en cours de vol.

    [0010] Le principe de l'invention est d'utiliser ces facteurs pour entraîner une modification notable de la forme du projectile à partir d'un point de sa trajectoire correspondant à la portée utile, de manière à obtenir un brusque ralentissement et, partant, un raccourcissement important de la portée totale et de la flèche maximale.

    [0011] Une munition d'entraînement selon l'invention se caractérise dès lors en ce qu'une partie au moins de l'ogive du projectile est réalisée en un matériau s'érodant sous l'action de la chaleur et des pressions présentes à la surface de l'ogive en vol de manière à entraîner une modification de la forme de ladite ogive après un certain temps de vol, modification causant une notable augmentation de son coefficient aérodynamique, le restant ou corps de la balle étant métallique.

    [0012] Deux exemples de réalisation de projectiles selon l'invention sont décrits ci-après avec référence aux figures 1 et 2 annexées, représentant chacune une réalisation différente.

    [0013] La figure 1 représente une balle conforme à l'invention, constituée par un corps 1 présentant, en sa partie avant, une face plane annulaire 2 et un tenon central 3. Le corps 1 reçoit une ogive 4 réalisée dans cet exemple en polyéthylène haute densité, ayant une température de ramollissement fixée par la portée utile du projectile, par exemple de l'ordre de 120-130°C. L'ogive 4 est collée sur le corps 1 au niveau de la face 2.

    [0014] Le plan de la face avant 5 du tenon 3 est situé nettement en avant de la zone de plus grand échauffement de l'ogive en vol, pointe exceptée. Ainsi, après un premier temps calculé de vol, la matière constitutive de l'ogive 4, située entre les plans 2 et 5 aura disparu, tandis que la pointe de l'ogive aura été partiellement et progressivement érodée, ce qui assure la précision du tir.

    [0015] A remarquer que les dimensions de l'ogive dans le plan de la face 5 sont calculées de façon à assurer l'adhésion de ladite pointe ou tenon 3 durant le premier temps de vol. Ensuite, la matière en contact avec la face 5 s'érode très rapidement sous l'action de la chaleur et de la pression, ce qui entraîne la séparation du restant de la pointe de l'ogive du tenon 3.

    [0016] La face avant 5 du tenon 3 est situé dans un plan passant par une zone d'échauffement moindre que celles situées derrière ce plan lorsque le projectile est en vol. Les dimensions de la tête ogivale dans le plan de la face 5 sont calculées de façon à assurer l'adhésion de celle-ci au tenon pendant la première phase du vol, tout en permettant un changement lent et progressif de l'ogive, ce qui assure un tir juste et précis.

    [0017] Dans la deuxième phase, la matière se trouvant dans le plan de la face 5 du tenon s'érode très vite sous l'action de la chaleur et de la pression résultant dans la séparation de la tête (reste) du tenon (voir figures en annexe). Il ne reste dès lors plus qu'un projectile à coefficient aérodynamique élevé, ce qui se traduit par une chute brutale de la vitesse et une diminution importante de la portée totale.

    [0018] Le choix du matériau constitutif de l'ogive 4, sa forme et celle du corps 1 seront choisis de manière telle que ladite chute brutale de vitesse se situe en fin de portée utile du projectile ou juste au-delà de cette dernière. De cette manière, les caractéristiques balistiques du projectile sus- décrit seront, durant la première phase du vol (portée utile), en tous points comparables à celles d'un projectile réel.

    [0019] Le tenon 3 a pour avantage de faciliter le centrage et le maintien de l'ogive 4. Il pourrait toutefois être omis et remplacé par un simple évidement, comme indiqué en 6 à la figure 2.

    [0020] Il est clair de ce qui précède qu'une munition selon l'invention présente, dans la première phase de son vol, les mêmes caractéristiques qu'une munition réelle. Comme l'augmentation du coefficient de résistance aérodynamique au terme de cette première phase résulte uniquement de phénomènes physiques, le bon fonctionnement de la munition est garanti.

    [0021] Il est évident que d'autres formes de réalisation que celles décrites ci-dessus peuvent être envisagées, sans pour autant sortir du cadre de l'invention.


    Revendications

    1.- Munition d'entraînement du type constitué principalement par une douille, une charge propulsive et une balle à ogive de forme identique à celle d'une balle réelle, caractérisée en ce qu'une partie au moins de ladite ogive (4) est réalisée en un matériau s'érodant sous l'action de la chaleur et des pressions présentes à la surface de l'ogive en vol de manière à entraîner une modification de la forme de ladite ogive après un certain temps de vol, modification causant une notable augmentation de son coefficient aérodynamique, le restant ou corps (1) de la balle étant métallique.
     
    2.- munition selon la revendication l, caractérisée en ce que ladite ogive (4) est réalisée en une matière synthétique ayant une température de ramollissement de l'ordre de 120-130°C, cette ogive étant solidarisée à la balle (1) par collage.
     
    3.- Munition selon la revendication 2, caractérisée en ce que ladite ogive (4) présente un alésage borgne axial s'étendant à partir de sa face arrière.
     
    4.- Munition selon la revendication 3, caractérisée en ce que le corps de la balle (1) présente un tenon (3) destiné à remplir complètement ledit alésage.
     
    5.- Munition selon la revendication 4, caractérisée en ce que les longueurs et diamètres desdits alésage et tenon (3) sont tels que, durant le vol du projectile, la partie de l'ogive située entre le corps de la balle et l'extrémité avant (5) du tenon (3) s'érode complètement avant que ne disparaisse la partie restante ou pointe de l'ogive.
     




    Dessins







    Rapport de recherche