[0001] Dans une installation de coulée continue, le métal en fusion commence à se solidifier
dans la lingotière, où il se forme une peau relativement mince, puis la solidification
se poursuit dans la zone de refroidissement secondaire équipée de buses ou de rampes
de pulvérisation ou d'atomisation d'eau.
[0002] La fonction de ce refroidissement secondaire par buses ou rampes est d'assurer une
croissance régulière de la peau formée dans la lingotière pour arriver à la solidification
complète du produit coulé sous forme de barre au bout d'un temps prédéterminé. Des
débits d'eau suffisants doivent être projetés sur la barre pour maintenir la température
de la peau du produit coulé à une valeur assez basse pour qu'elle présente une résistance
mécanique convenable. D'autre part, si des débits d'eau trop importants sont utilisés,
la température du produit coulé dans la zone de redressement de la barre de l'état
courbe à l'état rectiligne sera trop basse ; il s'en suivra une diminution de la ductilité
de la surface du métal coulé telle que les déformations dues au redressement de la
barre seront supérieures aux déformations limites acceptables par le métal dans cette
zone. D'une manière générale, un refroidissement non contrôlé du produit coulé peut
être la cause de défauts- métallurgiques importants, notamment de criques internes
et de surface.
[0003] Pour optimiser la production de l'installation et la qualité des produits coulés,
il est donc essentiel de contrôler le refroidissement du produit coulé. Différents
systèmes, plus ou moins évolués, ont été proposés dans ce but.
[0004] C'est ainsi qu'on a réalisé des installations où le débit total d'eau de refroidissement
était maintenu proportionnel à la vitesse d'extraction du produit coulé, la répartition
du débit entre les différentes zones étant prédéterminée. Il existe aussi des installations
où le débit d'eau de refroidissement est réglé en fonction de la vitesse de coulée,
de façon à maintenir le taux d'arrosage (débit d'eau/débit de métal) proportionner
à cette vitesse.
[0005] Dans d'autres installations, on règle périodiquement le débit d'eau total utilisé
dans la zone de refroidissement ou les débits partiels d'une ou plusieurs sections
de cette zone en fonction de l'âge des tranches fictives de produit coulé, formées
pendant des intervalles de temps égaux à la période du réglage, se trouvant dans la
zone ou la section de refroidissement correspondante. Pour cela on utilise une ou
plusieurs courbes de variation des débits d'eau en fonction de l'âge du produit qui
sont préétablies à partir de résultats d'essais et de calculs.
[0006] Tous ces systèmes qui se contentent de maintenir les débits d'eau de refroidissement
à des valeurs de consigne variables suivant différentes lois mais toujours prédéterminées,
ignorent le déroulement du processus de refroidissement et ne prennent pas en compte
les variations de certains paramètres, notamment de la quantité de chaleur extraite
en lingotière et du profil thermique de la barre coulée.
[0007] La présente invention propose un procédé et un système permettant de tenir compte
du comportement réel et de l'histoire thermique du produit coulé.
[0008] Le procédé objet de l'invention est caractérisé en ce qu'on détermine périodiquement,
au moyen d'un calculateur, les valeurs de consigne des débits d'eau de refroidissement
des différentes sections de la zone de refroidissement secondaire à partir d'une première
courbe représentant les variations, en fonction du temps de séjour dans la machine
de coulée, de la quantité de chaleur extraite d'une masse unitaire du produit coulé,
au cours de son trajet dépuis la surface libre du métal dans la lingotière jusqu'à
la zone de solidification complète ou au-delà, et d'une seconde courbe associée à
la précédente du fait des lois de comportement thermique et représentant les variations,
en fonction du temps de séjour dans la machine de coulée, de la température superficielle
du produit coulé. Ces courbes ont été définies préalablement à l'aide d'un modèle
mathématique de simulation du comportement thermique du produit coulé étalonné par
des résultats expérimentaux.
[0009] En divisant le produit coulé en tranches élémentaires fictives et en déterminant
périodiquement l'âge de chaque- tranche, on calcule, à partir des courbes, la quantité
de chaleur à extraire de chaque tranche et sa température superficielle, puis le coefficient
d'échange thermique pour chaque tranche. A l'aide d'une courbe donnant les variations
des débits spécifiques d'eau de refroidissement en fonction du coefficient d'échange
thermique, on détermine les débits d'eau à projeter sur chaque tranche, puis on calcule
les valeurs de consigne des débits d'eau de chaque section de la zone de refroidissement
en intégrant les débits d'eau pour toutes les tranches se trouvant à l'instant considéré
dans chaque section et on maintient, au moyen de régulateurs, les débits d'eau d'alimentation
des différentes sections égaux aux valeurs de consigne respectives.
[0010] Les équations à partir desquelles sont établies les courbes de la quantité de chaleur
extraite et de la température superficielle comprennent des paramètres dont la valeur
peut varier d'une coulée à l'autre : nature du métal coulé, format du produit coulé.
Il est donc nécessaire de disposer d'un jeu de courbes pour chaque nuance d'acier
et chaque format qu'il est prévu de couler.
[0011] Le tracé de ces courbes dépend aussi de la quantité de chaleur extraite en lingotière.
Le procédé de l'invention permet de tenir compte facilement de ce paramètre. Les calculs
ont en effet montré que les variations de l'efficacité thermique de la lingotière
ne font que décaler dans le temps la courbe de la quantité de chaleur extraite en
fonction du temps dans la zone de refroidissement secondaire, c'est-à-dire que les
différentes courbes de variation de la quantité de chaleur extraite dans cette zone
peuvent être déduites les unes des autres par une simple translation selon l'axe des
temps.
[0012] Conformément à l'invention, on détermine la quantité de chaleur extraite en lingotière,
on corrige la courbe de la quantité de chaleur extraite en la décalant parallèlement
à l'axe des temps de façon qu'elle passe par le point dont les coordonnées sont, d'une
part, le temps de séjour du produit coulé en lingotière et, d'autre part, la quantité
de chaleur extraite en lingotière, et on calcule les valeurs de consigne des débits
d'eau à partir de la courbe corrigée.
[0013] Pour déterminer la quantité de chaleur extraite en lingotière, on peut mesurer le
débit et l'échauffement de l'eau de refroidissement de la lingotière ou bien les débits
et les échauffements de l'eau de refroidissement des quatre faces de la lingotière.
[0014] On peut aussi déterminer la quantité de chaleur extraite en lingotière à partir de
données stockées dans la mémoire du calculateur et établies par des calculs prévisionnels
de simulation et/ou par des essais.
[0015] Lorsque la température superficielle réelle du produit coulé à la sortie de la lingotière
n'est pas égale à la température donnée par la courbe des températures superficielles,
on corrige cette courbe en reliant par une droite ou une courbe du 2ème ou 3ème degré
le point dont les coordonnées sont, d'une part, le temps de séjour en lingotière et,
d'autre part, la température superficielle du produit à la sortie de la lingotière
à un point de la courbe correspondant à une section supérieure de la zone de refroidissement,
et on calcule les valeurs de consigne des débits d'eau à partir de la courbe corrigée.
[0016] La température superficielle du produit coulé à la sortie de la lingotière est mesurée
au moyen d'un pyromètre optique ou calculée à partir de la quantité de chaleur extraite
en lingotière au moyen d'une courbe établie à l'aide de calculs prévisionnels de simulation.
[0017] Normalement, le profil de température superficielle qui est imposé dans la zone de
refroidissement secondaire permet d'atteindre la température souhaitée à la sortie
de la zone, notamment au point de redressement de la barre dans une installation de
coulée courbe. Cependant, l'efficacité du dispositif de refroidissement peut varier
accidentellement, par exemple par encrassement ou usure des buses.
[0018] Conformément à une autre caractéristique de l'invention, on comparè périodiquement
la température superficielle de la barre mesurée juste à la sortie de la zone de refroidissement
ou au voisinage du point de redressement dans le cas d'une machine courbe et la température
souhaitée et, si l'écart entre ces deux valeurs est supérieur à une valeur prédéterminée,
on corrige les valeurs de consigne des débits d'eau des dernières sections de la zone
de refroidissement secondaire. On corrige,tout d'abord la valeur de consigne du débit
d'eau de la dernière section ; l'importance de cette correction est fonction de l'écart
des températures. Si au bout d'un temps prédéterminé cet écart est encore trop important,
on peut corriger la valeur de consigne des débits d'eau d'une ou plusieurs sections
précédentes.
[0019] Par ailleurs, dans le but de respecter les contraintes métallurgiques, on utilise
une famille de courbes de quantité de chaleur extraite et de température superficielle
qui correspondent à différentes vitesses d'extraction du produit coulé. Conformément
à une autre caractéristique de l'invention, on définit plusieurs classes de vitesses
d'extraction et on associe à chaque classe un jeu de courbes de la quantité de chaleur
extraite et de la température superficielle. Pour une vitesse d'extraction donnée,
on calcule les valeurs de consigne des débits d'eau à partir du jeu de courbes correspondant
à la classe dans laquelle entre cette vitesse.
[0020] Lorsque la vitesse est modifiée pendant un court instant (de l'ordre de 2 à 4 minutes)
et reprend ensuite sa valeur initiale, on calcule les valeurs de consigne des débits
d'eau pendant la durée du régime transitoire à partir des courbes correspondant à
la vitesse initiale.
[0021] Lorsque la vitesse d'extraction prend une nouvelle valeur et la conserve durant une
période de temps dont la durée est supérieure à une valeur prédéterminée (environ
5 minutes), on établit après l'expiration de cette période de durée prédéterminée
et à partir des deux jeux de courbes correspondant aux vitesses initiales et finale
une loi de variation des valeurs de consigne des débits d'eau qui limite la vitesse
des variations des températures superficielles à une valeur prédéterminée (de 10°C/minute
à 200°C/ minute selon les cas) et on calcule les valeurs de consigne en appliquant
cette loi jusqu'à ce qu'elles correspondent à la nouvelle vitesse d'extraction.
[0022] On peut aussi diviser le produit coulé en tranches élémentaires fictives, déterminer
périodiquement l'âge de chaque tranche, calculer la vitesse d'extraction moyenne pour
la tranche considérée, calculer le débit d'eau spécifique à projeter sur cette tranche
à partir du jeu de courbes correspondant à cette vitesse moyenne et calculer la valeur
de consigne du débit d'eau de chaque section de la zone de refroidissement en intégrant
les débits d'eau calculés pour toutes les tranches se trouvant dans la section considérée.
La vitesse d'extraction moyenne d'une tranche est définie comme étant le quotient
de la distance parcourue par cette tranche dans la machine par l'âge de cette tranche.
[0023] Etant donné que la vitesse moyenne des tranches se trouvant dans une section donnée
de la zone de refroidissement varie progressivement dans le temps depuis la vitesse
initiale jusqu'à la vitesse finale, les débits d'eau des différentes sections, dont
les valeurs de consigne sont calculées périodiquement comme indiqué ci-dessus, vont
évoluer graduellement depuis les valeurs qu'ils avaient à la vitesse initiale jusqu'à
celles qui correspondent à la nouvelle vitesse.
[0024] Cette division du produit coulé en tranches élémentaires fictives est d'ailleurs
utilisée d'une manière générale dans le procédé de l'invention, de la même manière
que dans certains procédés connus, pour déterminer à un instant donné l'âge des différentes
tranches, informations à partir,desquelles sont calculées les quantités de chaleur
à extraire, les températures superficielles, les coefficients d'échange, les débits
spécifiques d'eau et les valeurs de consigne des débits d'eau des différentes sections
de la zone de refroidissement.
[0025] La description qui suit se réfère aux dessins l'accompagnant qui illustrent le procédé
de l'invention et sur lesquels :
La figure 1 est le schéma d'une machine de coulée continue courbe et du système de
contrôle du refroidissement de la barre coulée conforme à l'invention ;
la figure 2 est une courbe représentant les variations en fonction du temps de la
température superficielle de la barre pendant son déplacement dans la machine de coulée
;
la figure 3 est une courbe représentant les variations en fonction du temps de la
quantité de chaleur extraite d'une masse unitaire du produit coulé pendant son déplacement
dans la machine de coulée depuis la surface libre du métal dans la lingotière ;
la figure 4 montre plusieurs courbes de variation de la température superficielle
en fonction du temps pour différentes vitesses d'extraction de la barre ;
la figure- 5 montre plusieurs courbes de variation de la quantité de chaleur extraite
en fonction du temps pour différentes vitesses d'extraction de la barre ; et
la figure 6 est une courbe formée de plusieurs segments valables dans les différentes
sections de la zone de refroidissement et représentant les variations du coefficient
d'échange thermique superficiel en fonction du débit d'eau spécifique.
[0026] La machine pour la coulée continue de l'acier représentée schématiquement sur la
figure 1, comporte essentiellement une lingotière 10, un corset de rouleaux de guidage
12, des rouleaux redresseurs 14 et un dispositif de refroidissement comportant des
buses ou des rampes de pulvérisation ou d'atomisation groupées par sections, toutes
les buses ou rampes d'une même section étant branchées en parallèle sur une tuyauterie
d'alimentation munie d'une vanne l6 dont l'ouverture est commandée par un régulateur
18 pour maintenir le débit d'alimentation égal à un débit de consigne fixé par un
calculateur 20. Les buses ou rampes sont réparties tout autour de la barre coulée
ou, s'il s'agit d'une barre à section rectangulaire, seulement sur ses grandes faces.
Des moyens sont prévus pour régler manuellement la répartition entre les différentes
buses ou rampes d'une section, suivant leur position, du débit total d'eau alimentant
cette section.
[0027] La machine est équipée de différents dispositifs de mesure dont les informations
sont transmises au calculateur 20 : canne thermométrique 22 pour la mesure de la température
du métal en fusion dans le répartiteur 24, sondes thermométriques 26 pour la mesure
de la température de l'eau de refroidissement de la lingotière, à l'entrée et à la
sortie de celle-ci, débitmètre 28 pour la mesure du débit de l'eau de refroidissement
de la lingotière, générateur d'impulsions 30 pour la mesure de la vitesse d'extraction
de la barre et le calcul de l'âge des éléments de la barre, pyromètre 32 pour la mesure
de la température superficielle de la barre au voisinage du point de redressement,
etc...
[0028] A partir de ces informations et de données stockées en mémoire dans le calculateur,
ce dernier détermine à intervalles réguliers les valeurs de consigne des débits d'alimentation
en eau des différentes sections du dispositif de refroidissement. Cet intervalle régulier
de temps est compris par exemple entre 1 et 50 secondes.
[0029] Le principe de contrôle du refroidissement conforme à l'invention est de maintenir
dans le temps l'évolution de la solidification de la barre quel que soit le régime
de fonctionnement de la machine de coulée. Pour cela, on impose une loi de variation
de la quantité de chaleur C extraite par kilo d'acier en fonction du temps de séjour
dans la machine t (figure 3) à laquelle est associée une loi de variation de la température
superficielle T de la barre en fonction du temps de séjour dans la machine t (figure
2). Ces lois dépendent essentiellement de la nuance de l'acier, du format de la barre
et de la vitesse d'extraction. En pratique, pour un format de barre donné, on groupera
les nuances d'acier et les vitesses d'extraction en différentes classes. Pour les
nuances d'acier, le nombre de classes dépendra du carnet de commandes de l'aciérie.
Les vitesses d'extraction pourront par exemple être groupées en trois classes : élevées,
moyennes et faibles. On devra donc disposer de trois jeux de courbes C = f (t) et
T = g (t) pour chaque format de barre et chaque classe de nuance d'acier.
[0030] Les figures 4 et 5 montrent les familles de courbes T = g (t) et C = f (t) respectivement,
correspondant aux différentes classes de vitesses V
1, V
2 et V
3 pour un format de barre donné et une classe de nuance d'acier donnée avec V
1< V
2 < 3
[0031] La température portée sur les courbes T = g (t) peut être la température ponctuelle
sur la ligne médiane d'une face de la barre, ou la moyenne des températures sur les
lignes médianes des quatre faces de la barre, ou la température moyenne sur la largeur
d'une face ou sur toute la périphérie de la barre ; elle peut être aussi la température
moyenne sur la partie médiane d'une face de la barre ou la moyenne des températures
moyennes des parties médianes des quatre faces de la barre.
[0032] Toutes ces courbes sont définies par des équations paramétriques ou par des valeurs
ponctuelles introduites en mémoire dans le calculateur. Les données sur la nuance
d'acier et le format de la barre sont introduites dans le calculateur, avant chaque
coulée, pour lui permettre de sélectionner le jeu de courbes correspondantes. La vitesse
d'extraction est mesurée en permanence au moyen du générateur d'impulsions 30 et le
calculateur choisit à chaque instant le jeu de courbes correspondant à la vitesse
moyenne déduite de ces mesures.
[0033] A partir du jeu de courbes sélectionné, le calculateur peut, à chaque instant, calculer
le coefficient d'échange thermique superficiel K pour chaque élément de la barre à
partir de C et T et en déduire le débit d'eau spécifique q devant être projeté sur
l'unité de surface de l'élément considéré à l'aide d'une courbe K = h (q) stockée
dans la mémoire du calculateur et montrée par la figure 6 ; cette courbe peut être
unique pour l'ensemble de la zone de refroidissement ou être formée de plusieurs segments
de courbe distincts valables dans les différentes sections de la zone. Cette courbe
K = h (q) peut être relative à toute la périphérie de la barre ; dans ce cas on considère
le phénomène global. Elle peut aussi être relative aux parties médianes des quatre
faces de la barre ; dans ce cas on considère les phénomènes locaux sur la périphérie
de la barre.
[0034] Ce calcul est effectué périodiquement, par exemple toutes les 10 s, et la barre est
divisée en éléments dont la longueur est celle de la tranche coulée pendant l'intervalle
de temps entre deux calculs successifs.. Le numéro d'ordre affecté à chaque tranche
dès sa production permet donc à tout instant de connaître son âge et sa position dans
la machine. En supposant que, pour une tranche élémentaire fictive de la barre, les
courbes C = f (t) et T = g (t) donnent les valeurs C
1 et T
1 pour un temps de séjour t
1 et C
2 et T
2 pour leur temps de séjour t
2 = t
1 + Δt, la quantité de chaleur extraite d'une masse unitaire de cette tranche, pendant
la période de temps Δ t sera Δ C = C
2 - C
1.
[0035] Si L est la longueur de la tranche, 1 la largeur de la barre, e son épaisseur et
f la masse spécifique du métal, le flux de chaleur extrait de cette tranche au cours
de la période à t sera :

[0036] La densité de flux de chaleur extraite par la surface latérale S de la périphérie
de la tranche sera :

et le coefficient d'échange thermique sur la périphérie de la tranche sera :

T = Tl + T2 étant la température superficielle moyenne de 2 la tranche.
[0037] La courbe K = h (q) donne, à partir de la valeur calculée de K, le débit d'eau spécifique
q pour cette tranche élémentaire qui permet de calculer le débit d'eau Q = q x S à
projeter sur la surface latérale de la tranche.
[0038] Cette méthode est légèrement modifiée lorsque les faces de la barre ne sont pas refroidies
par projection d'eau sur toute leur largeur. On considère alors seulement les parties
médianes des faces de la tranche, c'est-à-dire que S ne représente que la surface
totale de ces parties médianes et T est la température superficielle- moyenne sur
cette surface.
[0039] Après avoir calculé les débits d'eau à projeter sur chaque tranche de barre se trouvant
à un instant donné dans la zone de refroidissement, on calcule par intégration les
valeurs de consigne des débits d'eau d'alimentation des différentes sections de la
zone de refroidissement et les valeurs calculées sont transmises aux régulateurs respectifs
18.
[0040] Dans le cas où on utilise des buses ou rampes d'atomisation dans lesquelles les jets
d'eau sont divisés en très fines gouttelettes au moyen d'air comprimé, on calcule
le débit d'eau total de la zone de refroidissement et on en déduit le débit d'air
total à utiliser, à l'aide d'une équation ou une courbe établissant une relation entre
ces deux débits. Des moyens sont prévus pour régler manuellement la répartition entre
les différentes sections du débit total d'air alimentant la zone de refroidissement
secondaire.
[0041] Pour déterminer la quantité de chaleur à extraire de chaque tranche élémentaire de
la barre dans la zone de refroidissement secondaire, il faut tenir compte de la quantité
de chaleur réellement extraite en lingotière. Pour cela on utilise une courbe de base
C = f (t) (en trait plein sur la figure 3) correspondant aux conditions de fonctionnement
(nuance de l'acier, format de la barre, vitesse d'extraction) que l'on décale parallèlement
à l'axe des temps pour la faire passer par le point A dont les coordonnées sont égales,
respectivement, au temps de séjour du produit coulé en lingotière t
1 et à la quantité de chaleur c
1 effectivement extraite en lingotière ; cette nouvelle courbe de formule générale
C = f (t-a) est représentée en traits interrompus sur la figure 3.
[0042] A chaque pas de calcul, le calculateur 20 détermine, à partir des valeurs du débit
et des températures à l'entrée et à la sortie de l'eau de refroidissement de la lingotière,
mesurées en continu par les sondes 26 et le débitmètre 28, ou à partir d'un fichier
de valeurs établies à l'aide de calculs prévisionnels de simulation, la quantité de
chaleur extraite en lingotière et en déduit le décalage dans le temps qui doit être
pris en compte pour la détermination des quantités de chaleur à extraire dans la zone
de refroidissement secondaire.
[0043] La température superficielle de la barre à la sortie de la lingotière est mesurée
au moyen d'un pyromètre optique ou est calculée à partir d'une courbe établie à l'aide
de calculs prévisionnels de simulation et donnant l'évolution de cette température
en fonction de la quantité de chaleur extraite en lingotière ; cette courbe est stockée
dans la mémoire du calculateur. Si cette température T'l est différente de la température
théorique Tl fournie par la courbe T = g (t) (en trait plein sur la figure 2) correspondant
aux conditions de fonctionnement, le calculateur corrigera le début de cette courbe
en admettant, par exemple, une variation linéaire de la température depuis la sortie
de la lingotière jusqu'à un point prédéterminé de la partie supérieure de la zone
de refroidissement secondaire (courbe en trait interrompu), de façon à retrouver en
ce point la température théorique. C'est cette courbe corrigée que le calculateur
utilisera pour déterminer la température superficielle pour le calcul des valeurs
de consigne des débits d'eau.
[0044] La mesure de la température superficielle de la barre au voisinage du point de redressement
est transmise en continu au calculateur 20 par le pyromètre 32. Si sa valeur s'écarte
trop de la valeur souhaitée (par exemple si l'écart est supérieur à 50°C), le calculateur
modifie en conséquence les valeurs de consigne calculées pour la ou les dernières
sections de la zone de refroidissement secondaire. Le calculateur corrige tout d'abord
la consigne du débit d'eau de la dernière section de refroidissement ; l'importance
de la correction est fonction de l'écart entre la température mesurée et la température
souhaitée. Puis au bout d'un certain temps, qui dépend de la position de la dernière
section de refroidissement par rapport au point de redressement, le calculateur corrige
les valeurs de consigne des débits d'eau des deux dernières sections de refroidissement
si l'écart des températures est encore trop important. Au bout d'une durée qui dépend
de la position de l'avant dernière section de refroidissement par rapport au point
de redressement, le calculateur maintient ou non, selon l'écart des températures,
la correction des consignes des débits d'eau des deux dernières sections. Eventuellement,
on pourrait corriger ainsi progressivement les consignes des débits d'eau des trois
ou quatre dernières sections de la zone de refroidissement.
[0045] Lorsque la vitesse d'extraction varie, deux cas sont à considérer : si la vitesse
est modifiée durant un court instant, de l'ordre de 2 à 4 minutes, et reprend ensuite
sa valeur initiale, on impose durant ce régime transitoire les profils thermiques
C = f (t) et T = g (t) correspondant à la vitesse initiale, c'est-à-dire que le calculateur
continue à utiliser un jeu de courbes correspondant à la classe de vitesses dans laquelle
entre la vitesse initiale ; c'est ce qui se produit, par exemple, lors d'un changement
de poche ou de répartiteur. Si, au contraire, la vitesse d'extraction prend une nouvelle
valeur et la conserve pendant un temps supérieur à un délai prédéterminé, par exemple
5 minutes, on impose, après expiration de ce délai, les profils thermiques correspondant
à la nouvelle vitesse d'extraction. En fait, on passe progressivement des profils
thermiques correspondant à la vitesse initiale à ceux correspondant à la nouvelle
vitesse en suivant une loi déterminée par le calculateur et qui limite la vitesse
de réchauffement ou de refroidissement superficiel à une valeur maximale comprise
entre 10°C/minute et 200°C/minute.
[0046] Le passage progressif des anciens profils thermiques aux nouveaux peut aussi s'effectuer
de la façon suivante : à chaque pas de calcul, le calculateur attribue à chaque tranche
élémentaire de la barre une vitesse moyenne fonction de sa position dans la machine
et de son âge et calcule le débit d'eau à projeter sur la tranche considérée en utilisant
le jeu de courbes C = f (t) et T = g (t) correspondant à la classe de vitesses dans
laquelle entre cette vitesse moyenne. Les valeurs de consigne des débits d'eau d'alimentation
de chaque section de la zone de refroidissement sont calculées en intégrant les débits-d'eau
calculés pour chaque tranche élémentaire se trouvant dans la section considérée. Comme
cette vitesse moyenne varie progressivement pour finalement devenir égale à la nouvelle
vitesse, si celle-ci est stable, les valeurs de consigne des débits d'eau pour chaque
section de la zone de refroidissement vont évoluer graduellement depuis les valeurs
qu'elles avaient à la vitesse initiale jusqu'aux valeurs qui correspondent à la nouvelle
vitesse.
[0047] En plus des valeurs de consigne du débit d'eau pour les différentes sections de la
zone de refroidissement secondaire et, le cas échéant, du débit total d'air utilisé
pour l'atomisation de l'eau, le calculateur peut délivrer d'autres informations :
proposition d'une vitesse d'extraction optimale en régime permanent qui dépend de
la nature du métal, du format du produit et de la température du métal dans le répartiteur,
alarmes dans le cas où la température de l'acier dans le répartiteur sort des limites
imposées, si les débits d'eau calculés sont supérieurs à des valeurs maximales prédéterminées,
si l'écart entre les débits d'eau mesurés et calculés est supérieur à 10 %, si la
vitesse réelle d'extraction est supérieure à la vitesse optimale, si la température
superficielle au point de redressement est trop basse, etc...
[0048] Le calculateur pourra aussi être avantageusement utilisé pour contrôler l'état du
dispositif de refroidissement secondaire entre deux coulées. Pour cela, on alimentera
les différentes sections du dispositif de refroidissement ; après avoir fixé des valeurs
de consigne des débits au moyen du calculateur on mesurera les débits réels et les
pressions réelles et on comparera les valeurs mesurées aux valeurs calculées. Si le
dispositif est en bon état (pas d'usure, pas d'encrassement, pas de fuite), il ne
doit pas y avoir d'écarts importants entre ces valeurs ; en particulier pour un débit
donné, la pression mesurée doit être conforme à la pression calculée. Les pressions
calculées sont déterminées par le calculateur à l'aide des courbes pression-débit
qui sont stockées dans la mémoire du calculateur et qui sont préétablies à partir
de résultats d'essais et de calculs.
[0049] Pour que le procédé de contrôle automatique du refroidissement secondaire objet de
l'invention ait une efficacité maximale, il faut que les conditions suivantes soient
remplies
- La zone de refroidissement secondaire doit avoir une longueur importante pour permettre
un meilleur contrôle de la solidification de la barre ; en particulier, l'extrémité
aval de cette zone doit se trouver le plus près possible du point de redressement
afin d'obtenir en ce point une température superficielle de la barre la plus proche'possible
de la température imposée par les contraintes métallurgiques.
- La zone de refroidissement doit être divisée en un nombre aussi grand que possible
de sections alimentées séparément de manière à réaliser un contrôle précis du refroidissement
et suivre au plus près les lois d'échange thermique imposées.
- Les dispositifs d'arrosage utilisés dans la zone de refroidissement secondaire doivent
avoir une large plage de réglage des débits d'eau. Les profils thermiques imposés
dépendent en effet du format de la barre, de la nuance de l'acier et de la vitesse
d'extraction et doivent être obtenus par des réglages différents des dispositifs d'arrosage
pour couvrir une large gamme de nuances et de vitesses, en régime permanent et en
régime transitoire, il faut donc disposer pour chaque section de la zone de refroidissement
d'une large plage de réglage du refroidissement, donc d'une large plage de réglage
des débits d'eau.
[0050] Pour la réalisation de cette dernière condition, il sera avantageux d'utiliser les
dispositifs d'atomisation faisant l'objet des brevets et certificat d'addition 74/00227,
74/09449, 75/38986 et 76/32685, au nom de la demanderesse. Ces dispositifs permettent
en effet des variations des débits d'eau dans un rapport de 1 à 6 voire 1 à 10, alors
que les dispositifs de pulvérisation classiques permettent des variations des débits
dans un rapport de 1 à 3 seulement.
1. Procédé de contrôle du refroidissement du produit coulé dans une installation de
coulée continue suivant lequel on divise le produit coulé en tranches élémentaires
fictives et on calcule périodiquement les valeurs de consigne des débits d'eau des
différentes sections de la zone de refroidissement secondaire en fonction de l'âge
des tranches se trouvant dans les dites sections, caractérisé en ce que les valeurs
de consigne des débits d'eau des différentes sections de la zone de refroidissement
secondaire sont déterminées périodiquement, au moyen d'un calculateur, à partir d'une
première courbe donnant les variations en fonction du temps de la quantité de chaleur
extraite d'une masse unitaire du produit coulé, au cours de son trajet depuis la surface
libre du métal dans la lingotière jusqu'à la zone de solidification complète ou au-delà,
et d'une seconde courbe donnant les variations en fonction du temps, au cours dudit
trajet, de la température superficielle du produit coulé, et en ce que, avant chaque
calcul, dés valeurs de consigne des debits, on corrige la première courbe en: fonction
de la quantité de chaleur extraite en lingotière.
2. Procédé de contrôle du refroidissement du produit coulé dans une installation de
coulée continue suivant lequel on divise le produit coulé en tranches élémentaires
fictives et on calcule périodiquement les valeurs de consigne des débits d'eau des
différentes sections de la zone de refroidissement secondaire en fonction de l'âge
des tranches se trouvant dans les dites sections, caractérisé en ce qu'on détermine
périodiquement, au moyen d'un calculateur, la quantité de chaleur à extraire de chaque
tranche, à l'aide d'une première courbe donnant les variations de la quantité de chaleur
extraite.d'une masse unitaire du produit coulé en fonction du temps de séjour de la
tranche dans la machine de coulée cette première courbe étant corrigée, avant chaque
calcul, en fonction de la quantité de chaleur extraite en lingotière, on détermine
la température superficielle de la tranche considérée à l'aide d'une seconde courbe
donnant les variations de la température superficielle en fonction du temps de séjour
de la tranche dans la machine de coulée, on calcule à partir des valeurs ainsi déterminées
le coefficient d'échange thermique pour la tranche considérée, on détermine le débit
d'eau spécifique pour la tranche considérée à l'aide d'une autre courbe donnant les
variations des débits d'eau spécifiques en fonction du coefficient d'échange thermique,
on calcule le débit d'eau à projeter sur la tranche considérée, on intègre les débits
d'eau pour toutes les tranches se trouvant à l'instant considéré dans chaque section-
de la zone de refroidissement pour déterminer les valeurs de consigne des débits d'eau
des différentes sections, et on maintient, au moyen de régulateurs, les débits d'alimentation
en eau des différentes sections égaux aux valeurs de consigne respectives.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce qu'on corrige la première
courbe en la décalant parallèlement à l'axe des temps de façon à la faire passer par
le point dont les coordonnées sont, d'une part, le temps de séjour du produit coulé
en lingotière et, d'autre part, la quantité de chaleur extraite en lingotière.
4. Procédé selon la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé en ce qu'on détermine à partir
de mesures ou de résultats de calculs prévisionnels la température superficielle du
produit coulé à la sortie de la lingotière et si cette température diffère de la température
correspondante donnée par la seconde courbe, on corrige cette courbe avant chaque
calcul des valeurs de consigne des débits, en reliant par une droite ou une courbe
du 2ème ou 3ème degré le point dont les coordonnées sont, d'une part, le temps de
séjour en lingotière et, d'autre part, ladite température superficielle déterminée
à partir de mesures ou à partir de résultats de calculs prévisionnels à un point de
cette seconde courbe correspondant à une section supérieure de la zone de refroidissement
secondaire.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
qu'on compare périodiquement la température superficielle du produit coulé mesurée
à la sortie de la zone de refroidissement et la température souhaitée et, si l'écart
entre ces deux valeurs est supérieur à une valeur prédéterminée, on corrige les valeurs
de consigne des débits d'eau de la ou des dernières sections de la zone de refroidissement.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que, pour un format de barre et une nuance d'acier donnés, on groupe les vitesses
d'extraction du produit coulé en plusieurs classes, on établit un jeu de première
et seconde courbes pour chaque classe de vitesses, on mesure la vitesse d'extraction
et on calcule les valeurs de consigne des débits en utilisant le jeu de courbes correspondant
à la classe des vitesses dans laquelle entre la vitesse mesurée.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que lorsque la vitesse d'extraction
du produit coulé varie, la substitution du jeu de courbes correspondant à la nouvelle
vitesse au jeu de courbes correspondant à la vitesse initiale n'est effectuée qu'à
l'expiration d'un délai prédéterminé, si la vitesse d'extraction n'a pas repris sa
valeur initiale.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que la substitution d'un jeu
de courbes à un autre est effectué progressivement de façon que la vitesse des variations
de la température superficielle du produit coulé soit comprise entre 10°C et 200°C
par minute.
9. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'on détermine périodiquement
l'âge de chaque tranche élémentaire, on calcule la vitesse d'extraction moyenne de
chaque tranche, on calcule le débit d'eau spécifique pour la tranche considérée à
l'aide du jeu de courbes correspondant à cette vitesse d'extraction moyenne, on calcule
le débit d'eau à projeter sur la tranche considérée et on intègre les débits d'eau
de toutes les tranches se trouvant dans chaque section de la zone de refroidissement
pour déterminer les valeurs de consigne des débits d'eau des différentes sections.
10. Procédé de contrôle du refroidissement du produit coulé dans une installation
de coulée continue équipée de buses ou rampes d'atomisation, caractérisé en ce qu'on
calcule le débit d'air total alimentant les buses ou rampes de la zone de refroidissement
à l'aide d'une équation établissant une relation entre les débits d'air et d'eau dans
la zone de refroidissement.
11. Procédé de contrôle selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que la seconde courbe donne les variations, en fonction du temps de séjour,
de la température superficielle sur la ligne médiane d'une face du produit coulé ou
la moyenne des températures superficielles sur les lignes médianes des quatre faces.
12. Procédé de contrôle selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé
en ce que la seconde courbe donne les variations, en fonction du temps de séjour,
de la température superficielle moyenne sur au moins une partie médiane d'une face
du produit coulé.
13. Procédé de contrôle selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé
en ce que la seconde courbe donne les variations, en fonction du temps de séjour,
de la température moyenne sur toute la largeur d'une ou plusieurs faces du produit
coulé.