[0001] La présente invention concerne les mortiers à tir rapide, c'est-à-dire les pièces
à tir courbe de calibre moyen et à haute puissance de feu et plus particulièrement
les mortiers à chargement par l'arrière.
[0002] L'augmentation de la cadence de tir des mortiers a imposé leur chargement arrière
par la culasse. De plus, la mobilité de ces mortiers nécessite leur adaptation sur
un véhicule porteur, le plus souvent léger : le tube du mortier est alors mobile par
rapport au support, du type coulissant et équipé d'un amortisseur de l'effort subi
par le support du canon à chaque tir.
[0003] On connaît un mortier de ce type, mais à chargement unitaire manuel sans magasin,
ce qui rend ce chargement pénible et ralentit la cadence, notamment en tir vertical.
Lors de l'utilisation de ce mortier sur un véhicule porteur protégé, l'intérieur de
ce dernier et la chambre d'explosion sont mis en communication lors de l'ouverture
de la culasse, ce qui implique les inconvénients d'inhalation de gaz toxiques par
les servants, inconvénients auxquels on tente de remédier par une forte aspiration
de ces gaz ou par la création d'une surpression à l'intérieur du véhicule. D'autre
part, l'encombrement de la boite de culasse est important et constitue un inconvénient
en tir vertical.
[0004] Le brevet français 2 163 932 décrit un autre mortier de ce type équipé d'un ou plusieurs
pots de chargement unitaires solidaires de la partie mobile d'une culasse à coin,
se plaçant, en position de tir, dans le prolongement arrière du tube et étant remplis
par gravité. Ces pots de chargement sont donc mobiles par rapport à l'affût du canon,
et par conséquent, ne permettent pas de remédier aux difficultés d'évacuation des
gaz de combustion si le mortier est chargé à partir d'un espace clos, par exemple
l'intérieur d'un véhicule porteur léger.
[0005] On connaît d'autre part des mortiers à magasin de munition constitué par un barillet
mais dont le tube n'est pas mobile par rapport à l'affût, ce qui, comme on l'a dit
plus haut, empêche leur adaptation sur un véhicule porteur léger et ne résoud pas
les difficultés précitées d'évacuation des gaz hors de l'espace clos constitué par
l'intérieur du véhicule où se trouvent les servants.
[0006] En évitant les inconvénients qui viennent d'être mentionnés, l'invention a pour objet
un mortier, du type comportant d'une part un tube mobile pendant le tir par rapport
à un support, et d'autre part un barillet à munitions, solidaire en translation du
tube, et présentant au moins deux chambres pouvant être placées l'une à un poste de
tir et l'autre à un poste d'alimentation, ce mortier étant caractérisé en ce que les
chambres comportant des moyens pour assurer leur fixité par rapport au support lorsqu'elles
sont placées à au moins un poste autre que le poste de tir.
[0007] Dans un mode préféré de réalisation, les moyens pour assurer la fixité de la chambre
comportent une fourrure, de préférence cylindrique, coulissant dans un barillet entre
une position de repos et une position de recul lors du tir.
[0008] De.,préférence, un poste d'évacuation des gaz est situé entre le poste de tir et
le poste d'alimentation dans le sens de rotation du barillet. Lorsque le mortier conforme
à l'invention est utilisé pour tirer à -partir d'un espace clos, l'une des butées
du poste d'évacuation peut avantageusement comporter des moyens d'évacuation des gaz
vers l'extérieur.
[0009] ! L'invention permet donc d'obtenir un mortier à tir rapide possédant une excellente
ergonomie de chargement, due à la fixité de la chambre placée au poste correspondant,et
susceptible d'être utilisé à partir d'un espace clos sans que les dégagements de gaz
toxiques abondants à haute cadence incommodent le personnel chargeur.
[0010] De plus l'encombrement à l'arrière de l'arme se trouve réduit au maximum, ce qui
est particulièrement favorable dans le cas d'une implantation sur véhicule protégé.
[0011] D'autres avantages ressortiront de la description ci-après d'un mode de réalisation,
sans caractère limitatif, d'un mortier selon l'invention, en référence aux dessins
annexés sur lesquels :
- la figure 1 représente une coupe brisée du mortier suivant l'axe du tube et l'axe
du poste de chargement, le mortier étant prêt au tir,
- la figure 2 représente une coupe brisée du mortier suivant l'axe du tube et l'axe
du poste d'aspiration, le mortier étant dans la même position qu'à la figure 1,
- la figure 3 représente le mortier en fonctionnement, suivant la même coupe que la
figure 1,
- la figure 4 représente le mortier en fonctionnement, suivant la même coupe que la
figure 2,
- la figure 5 représente une coupe suivant DD du barillet seul équipé de ses fourrures
suivant un plan perpendiculaire à son axe de rotation,
- la figure 6 représente une coupe suivant CC de la figure 2 et enfin,
- la figure 7 représente une vue suivant F, montrant la partier arrière du mortier.
[0012] Le mortier suivant la figure 1 comporte un bâti 1, ou support, suspendu.par des tourillons
2, ou une rotule, au toit 3 d'une casemate ou d'une tourelle, délimitant ainsi un
espace clos occupé par les servants de l'arme.
[0013] Le mortier comporte un tube 4 solidaire de la culasse 5 qui supporte le mécanisme
de percussion (non représenté), et qui comporte un axe 6, parallèle à l'axe du tube
4, sur lequel peut tourner un barillet 7. Le tube 4 est mobile en translation par
rapport au support 1 par l'intermédiaire d'un lien élastique 12 comportant des ressorts
récupérateurs 4a.
[0014] Le barillet 7 comporte trois chambres identiques 8,9 et 10 (figure 5) équidistantes
de l'axe 6 et qui, dans le mode de réalisation représenté, sont placées à 120° les
unes des autres par rapport à lui. Un mécanisme d'entraînement en rotation (non représenté)
le fait tourner de 120° dans le sens de la flèche H lorsque le tube 4 revient en batterie
après un tir.
[0015] Sur les figures 1,2 et 5 la chambre 8 se trouve placée à un poste de tir X où elle
se trouve dans l'alignement du tube 4, la chambre 9 à un poste d'évacuation des gaz
Y et la chambre 10 à un poste de chargement Z.
[0016] A partir de cette position, une rotation de 120° du barillet 7 autour de son axe
6 amènerait donc respectivement les chambres 8,9 et 10 aux postes Y,Z et X, et une
deuxième rotation de 120° les amènerait ensuite respectivement aux postes Z,X et Y.
[0017] Chacune des chambres 8,9 ou 10 comporte une fourrure 11
a,11
b ou 11c coulissant dans le barillet 7 parallèlement à l'axe 6. Les diamètres intérieurs
des fourrures 11
a,11
b et ll
c sont égaux à celui du tube 4.
[0018] A sa partie arrière, le bâti 1 comporte un carter 13 de protection de la partie du
barillet 7 qui se trouve en dehors de la culasse 5.
[0019] Le carter 13 comporte à sa partie avant, ou haute, une face d'appui
13a constituant une butée avant pour les fourrures 11a,11b et 11
c lorsqu' elles sont en dehors de la culasse 5. Solidaire du bâti 1, la butée 13a est
de ce fait fixe par rapport à lui.
[0020] Au droit du poste d'évacuation des gaz Y, la face d'appui 13a est percée d'un orifice
13
b d'admission d'air de ventilation, tandis qu'au droit du poste de chargement Z elle
est percée d'une ouverture de chargement 18 permettant le passage d'une munition et
alignée sur celle des fourrures 11
a,11
b ou 11
c qui se trouve au poste Z.
[0021] Le carter 13 comporte également une butée arrière 14 pour le poste de chargement
Z, sur laquelle porte la fourrure 11
a,11
b ou 11
c qui se trouve en Z, ainsi qu'une butée arrière tubulaire 15 pour le poste d'évacuation
Y.
[0022] La butée 15 se trouve appliquée de manière étanche sur la fourrure 11a,11b ou ll
c qui se trouve en Y,. et elle est percée d'un orifice d'évacuation 19 raccordé à des
moyens d'aspiration des gaz vers l'extérieur (non représentés)
[0023] Pour exposer le mode de fonctionnement du mortier qui vient d'être décrit, on suppose
que la pièce vient de revenir en batterie après un coup de feu.
[0024] L'ensemble se trouve alors dans la position représentée par les figures 1 et 2. La
chambre placée au poste de tir X, c'est-à-dire ici la chambre 8, contient une munition
prête au tir (figures 1 et 2), tandis que la chambre 9, placée au poste d'évacuation
Y, se purge des gaz brûlés du coup précédent grâce à l'entrée d'air frais par l'orifice
13
b, et à la sortie des gaz par l'orifice 19 de la butée tubulaire 15. La chambre 10,
qui se trouve au poste de chargement Z est prête à recevoir une nouvelle munition.
[0025] Si l'on met à feu la munition du poste X, le tube 4, la culasse 5 et le barillet
7 reculent ainsi que la fourrure 11
a, tandis que les fourrures 11
b et 11
c maintenues entre la face 13a formant butée haute et leurs butées basses respectives
14 et 15, restent immobiles. La position correspondante des différents éléments est
représentée sur les figures 3 et 4, qui montrent le début de la mise en place d'une
nouvelle munition 17 dans la chambre 10 au poste de chargement Z ainsi que la continuation
de l'évacuation des gaz brûlés de la chambre 9 au poste Y.
[0026] Tout de suite après le retour en batterie, la nouvelle munition se trouve en place
dans la chambre 10 et la chambre 9 est à nouveau remplie d'air frais. Il suffit alors
de faire tourner de 120° le barillet 7, comme le fait automatiquement le mécanisme
mentionné plus haut, pour que l'ensemble se retrouve dans une situation semblable
à celle des figures 1 - et 2, à la position du barillet près. On peut donc mettre
à feu la nouvelle munition qui occupe le poste de tir X pour recommencer une nouvelle
séquence identique à celle qui vient d'être décrite.
[0027] On voit donc que le chargement en munition s'effectue presque complètement en temps
masqué, la cadence obtenue étant essentiellement conditionnée par le temps de recul
et de retour en batterie de l'arme et pouvant ainsi atteindre le maximum compatible
avec le lien élastique 12.
[0028] D'autre part, l'évacuation des gaz restant dans la chambre après le tir est également
réalisée en temps masqué et les émissions toxiques de l'arme sont éliminées sans réduction
de la cadence.
[0029] ' Pour tirer le premier coup d'une salve, la procédure à suivre est d'introduire
une munition au poste de chargement Z puis de tourner le barillet 7 de 120° pour amener
la chambre correspondante au poste de tir. L'on se trouve alors ramené à la situation
des figures 1 et 2 et la séquence de tir précédemment exposée peut débuter.
[0030] Le-mode de réalisation de l'invention qui vient d'être décrit n'est pas le seul envisageable
et de nombreuses autres versions sont possibles.
[0031] Le mortier peut en particulier être tourillonné d'une manière différente de celle
qui a été indiquée, l'axe de rotation pouvant se trouver plus près et même éventuellement
au-delà de la culasse 5, et ne pas être placé en casemate.
[0032] On peut également envisager un mortier comportant seulement un poste de chargement
et un poste de tir, le poste d'évacuation des gaz étant supprimé, qui permettrait
une cadence élevée à condition de tirer àrpartir d'un local ouvert.
[0033] Le barillet peut aussi comporter plus de trois postes, les postes supplémentaires
pouvant être utilisés pour diverses fonctions, telles que le réglage des charges ou
le réglage des fusées.
[0034] Par ailleurs, le poste d'évacuation des gaz peut être conçu de manière à reculer
avec le barillet, ce qui permet d'éliminer la butée arrière correspondante au prix
d'une certaine complication des moyens d'extraction des gaz.
[0035] Enfin, les moyens d'immobilisation des chambres lors du recul peuvent être différents
des butées décrites et comporter par exemple des cames ou des doigts escamotables,
et les moyens d'entraînement en rotation du barillet peuvent être commandés - et éventuellement
manuellement- séparément au lieu de l'être automatiquement.
1 - Mortier à tir rapide, comportant d'une part un tube mobile pendant le tir par
rapport à un support et d'autre part un barillet à munitions ,solidaire en translation
du tube, et comprenant au moins deux chambres pouvant être placées l'une à un poste
de tir et l'autre à un poste d'alimentation, caractérisé en ce que les chambres comportant
des moyens pour assurer leur fixité par rapport au support lors du tir lorsqu'elles
sont placées à au moins un poste autre que le poste de tir.
2 - Mortier selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens pour assurer
la fixité comportent une fourrure cylindrique coulissant dans le barillet entre une
position de repos et une position de recul lors du tir.
3 - Mortier selon la revendication 2, caractérisé en ce que les postes autres que
le poste de tir comportent une butée avant et une butée arrière solidaires du support
et coopérant lorsque la chambre se trouve à ce poste avec la fourrure coulissante
correspondante.
4 - Mortier selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le poste d'alimentation
comporte une orifice fixe par rapport au support et' permettant d'introduire une munition
dans la chambre qui se trouve à poste, celle-ci étant également fixe par rapport au
support.
5 - Mortier selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il comporte
un poste d'évacuation des gaz situé entre le poste de tir et le poste d'alimentation
dans le sens de rotation du barillet.
6 - Mortier selon la revendication 5, tirant à partir d'un espace clos, caractérisé
en ce que la chambre placée au poste d'évacuation se trouve en communication avec
des moyens d'évacuation des gaz vers l'extérieur.
7 - Mortier selon les revendications 3 et 6, caractérisé en ce que l'une des butées
du poste d'évacuation se trouve appliquée de manière étanche sur la fourrure placée
à poste et comporte un orifice d'admission de l'air, tandis que l'autre butée présente
une forme tubulaire dont une extrémité est appliquée sur la tranche correspondante
de la fourrure et qui comporte un orifice d'aspiration vers l'extérieur.
8 - Mortier selon la revendication 7, caractérisé en ce que la butée avant du poste
d'évacuation se trouve appliquée de manière étanche sur la fourrure placée à poste
et comporte un orifice d'admission d'air, tandis que la butée arrière présente une
forme tubulaire dont une extrémité est appliquée sur la tranche arrière de la fourrure,
traverse cette butée tubulaire arrière présentant un orifice pour l'aspiration des
gaz vers l'extérieur..- . -