[0001] La présente invention se rapporte aux machines destinées à confectionner, par collage
à partir d'une ou plusieurs bandes de carton ondulé simple-face et d'une bande de
papier-couverture, une bande de carton ondulé double-face, double-double, etc...
[0002] Pour confectionner par collage une bande de carton double-face par exemple, on utilise
de manière classique une première machine, appelée "colleuse", dans laquelle d'une
part la bande de papier-couverture est préchauffée, et d'autre part de la colle est
déposée sur le sommet des cannelures de la bande de carton simple-face, après avoir
effectué également un préchauffage de cette dernière. Cette colleuse est suivie d'une
seconde machine, appelée "double-face" dans laquelle les deux bandes sont appliquées
l'une sur l'autre et collées par chauffage de la colle préalablement déposée sur les
crêtes du carton simple-face.
[0003] Pour confectionner des bandes de carton ondulé d'épaisseur encore plus importante,
telles que des bandes de carton double-double, triple, etc., on utilise une colleuse
de même type alors munie de deux, trois, etc. postes d'encollage des crêtes de chacune
des bandes de carton simple-face utilisées. Toutes ces bandes ainsi que la bande de
papier-couverture sont ensuite appliquées l'une sur l'autre et collées par chauffage
dans la double-face.
[0004] Les colleuses connues actuellement utilisent un dispositif d'enduction tel que par
exemple décrit et représenté à la figure 1 du brevet français n° 1.455.170. Dans un
tel dispositif, la colle liquide contenue dans un bac est déposée sur le sommet des
cannelures par frottement de celles-ci sur un rouleau applicateur qui trempe partiellement
dans le bac et tourne en permanence. La bande préchauffée de carton simple-face est
maintenue en contact avec le rouleau applicateur grâce à un rouleau presseur monté
sur deux leviers articulés et maintenus en position par deux vérins de réglage de
la position de ce rouleau presseur en fonction de la hauteur des cannelures.
[0005] On a pu constater qu'un tel dispositif ne permet pas un bon collage à grande vitesse.
En effet, la nappe de carton simple-face a naturellement tendance à flotter lorsque
sa vitesse de défilement est grande, c'est-à-dire à osciller entre une position de
tension supérieure à sa valeur nominale et une position de tension inférieure à celle-ci.
Comme le dispositif de retenue, c'est-à-dire le rouleau presseur, a un montage élastique
par l'intermédiaire des vérins de règlage, le rouleau presseur se trouve soulevé lors
de la forte tension de la bande, de sorte que les cannelures du carton simple-face
ne recoivent alors pas de colle ; quand la tension diminue pour devenir inférieure
à sa valeur nominale, le rouleau presseur écrase la cannelure sous son poids, de sorte
que celle-ci, restant écrasée, ne sera pas ultérieurement en contact avec le papier-couverture
dans la double-face, et n'y sera donc pas collée.
[0006] Outre cet inconvénient d'un mauvais collage à grande vitesse, les dispositifs connus
actuellement ne permettent pas de couper la nappe au moment de la fin d'une commande
et de la garder en attente pour redémarrage automatique et immédiat au moment d'une
nouvelle fabrication de même type. Avec ces dispositifs connus, il est nécessaire
d'effectuer la mise en place initiale des nappes, ou "embarquement", entièrement à
la main, ce qui introduit en particulier une perte de temps préjudiciable.
[0007] La colleuse de l'invention ne présente pas les inconvénients. des dispositifs connus
jusqu'alors. Elle est caractérisée en ce que sa ou ses dispositifs d'enduction sont
munis chacun d'un rouleau presseur équipé de moyens de retenue de la bande de carton
simple-face sur celui-ci.
[0008] L'invention sera explicitée plus en détails à l'aide de la description suivante de
deux exemples non limitatifs de réalisation d'une colleuse pour la confection de carton
ondulé double-double, en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue latérale schématique d'une colleuse conforme à l'invention,
- la figure 2 est une coupe latérale agrandie d'un rouleau presseur équipant la colleuse
de la figure 1,
- la figure 3 est une vue de face sur une section effectuée selon la direction AA'
de la figure 2,
- la figure 4 est une vue latérale schématique d'une variante de colleuse conforme
à l'invention.
[0009] La colleuse 1 schématisée sur la figure 1 est une colleuse à deux postes d'encollage
(2, 3) des crêtes de la bande unique (4) ou double (4, 5) de carton simple-face, et
est donc susceptible de fonctionner soit pour la confection de carton double-face,
soit pour la confection de carton double-double.
[0010] De manière extrêmement classique, chacun des postes d'encollage (2, 3) comporte un
rouleau applicateur, ou rouleau colleur 6 trempant dans de la colle 7 contenue dans
un bac 8. Le bac 8 a un double fond définissant un espace 9 dans lequel on fait circuler
de l'eau de manière à éviter que la température de la colle ne s'élève trop.
[0011] L'épaisseur de colle véhiculée par le rouleau colleur 6 est fonction de l'écart réglable
entre ce rouleau colleur et un rouleau lamineur 10, quelquefois appelé aussi rouleau
docteur. De manière extrêmement classique également et non représentée, les cylindres
6 et 10 sont entrainés en rotation à partir d'un cylindre de la double-face par l'intermédiaire
d'un arbre à joint de cardan, un moteur auxiliaire les entrainant par ailleurs à basse
vitesse pendant les arrêts de machine pour éviter le séchage de la colle.
[0012] La nappe 4 de carton simple-face passe autour d'un rouleau de renvoi 11, libre en
rotation, puis passe autour d'un rouleau presseur débrayable 12 qui l'applique, de
manière connue en soi,contre le rouleau colleur 6, et est dirigée enfin vers la double-face.
Par ailleurs, le rouleau presseur 12 est règlable en position à l'aide d'un excentrique
13 permettant de déplacer les leviers.d'extrémité 14 qui le supportent de manière
rigide, ce mode de support et de règlage de position étant identique à celui utilisé
ordinairement pour le cylindre lamineur 10.
[0013] Conformément à l'invention, le cylindre presseur 12 est un cylindre aspirant, de
sorte qu'au moment de la prise de colle par le sommet de ses cannelures, la nappe
de carton simple-face 4 est maintenue fermement contre le rouleau 12 contre lequel
il reste appliqué sur une portion de circonférence non négligeable comme on peut le
voir sur le dessin.
[0014] Comme on peut le voir également sur les.figures 2 et 3, le cylindre 12 possède un
espace intérieur creux 15 dans lequel on fait circuler de la vapeur saturante de façon
à réaliser un préchauffage de la nappe 4. Dans le corps de la virole formée par le
cylindre 12 sont perçés des canaux longitudinaux 16 régulièrement répartis. Des trous
axiaux 17 d'un plus petit diamètre sont par ailleurs percés régulièrement le long
de chaque canal 16 et mettent en communication chacun de ceux-ci avec des cavités
plus larges 18 usinées sur l'extérieur du cylindre 12.
[0015] A chaque extrémité du cylindre 12, et sur la tranche de celui-ci, est installé un
secteur 19 fixe, étanche, creux et en arc de cercle, qui s'appuie sur la partie de
la tranche du cylindre 12 qui correspond à la zone de retenue du carton simple-face
sur le cylindre 12. Chaque secteur 19 est relié à une pompe à vide non représentée
et fonctionnant en permanence.
[0016] Lorsque le cylindre 12 tourne, chaque canal 16 passe alternativement dans les secteurs
19 puis à l'air libre. Le passage devant les secteurs 19 permet de transmettre la
dépression due à la pompe à vide sur les cavités 18 qui correspondent aux canaux 16
se trouvant dans lesdits secteurs. Le carton est par suite maintenu par aspiration
contre le cylindre presseur 12 dans toute la zone de retenue englobée par les secteurs
19. Le carton est ensuite libéré par remise à l'air libre des canaux 16 lorsque ceux-ci
échappent aux secteurs 19.
[0017] De la même manière que les rouleaux 6 et 10, le rouleau débrayable 12 est entrainé
en rotation à partir de la double-face et fonctionne donc en synchronisme avec le
reste de la machine.
[0018] On voit donc qu'avec ce dispositif que, quelle que soit la tension qui s'exerce sur
la nappe 4, la distance entre le cylindre presseur 12 et le cylindre colleur 6 reste
rigoureusement constante et égale à celle règlée par l'excentrique 13, ce qui évite
toute déformation de la cannelure et permet un dépôt régulier de colle. Par ailleurs,
le cylindre 12, placé juste avant l'entrée de la double-face, étant chauffé à la vapeur
saturante, cette disposition facilite le collage dans la double face, puisque le carton
est chauffé plus près de la double-face, où se produit le collage, que sur les colleuses
classiques où les. cylindres préchauffeurs se trouvent à l'entrée de la colleuse.
De plus, du fait de l'aspiration du cylindre 12 entrainé en rotation, la colleuse
a un rôle moteur pour l'amenée du carton, ce qui permet une meilleure régulation du
collage des deux nappes dans la double-face.
[0019] La machine représentée comporte, outre un second poste d'encollage 2 identique au
poste 3 que l'on vient de décrire, un circuit d'amenée et de préchauffage de la nappe
de papier-couverture 20 comportant outre un rouleau de renvoi 21, un rouleau préchauffeur
22 qui a la particularité, conformément à l'invention, d'être un rouleau aspirant
identique au rouleau 12 précédemment décrit, la retenue par aspiration étant définie
par les secteurs 23 identiques aux secteurs 19. Cette disposition évite au papier
couverture de glisser sur le rouleau préchauffeur de couverture 22, améliorant ainsi
l'échange thermique. De plus, le rouleau 22, monté sur roue libre de manière classique
pour tous les rouleaux entrainés équipant ce genre de machine, est muni en bout d'arbre
d'un moteur auxiliaire 24 schématisé par des pointillés ce qui, après un arrêt da
la machine et à l'aide de l'aspiration, facilite l'embarquament de la nappe de papier-couverture
dans la double-face.
[0020] Pendant les arrêts de la machine ou en attente de fabrication, on débraye le rouleau
débrayable 12 t on le dégage du rouleau colleur 6 en manœuvrant l'excentrique 13.
Le carton simple-face reste alors immobile et plaqué par aspiration sur le rouleau
12, ce qui lui évite de toucher le rouleau colleur 6 qui, comme on l'a dit précédemment,
continue à tourner à basse vitesse pendant les arrêts de la machine. Il est donc possible
ainsi de maintenir en attente d'embarquement le début d'une nappe de carton simple-face,
alors qu'il est très difficile de le faire sur les colleuses actuelles, puisque rien
ne retient le "mou" de la nappe entre le cylindre préchauffeur et le poste d'encollage.
On peut donc ainsi préparer un embarquement ou laisser, après la fin d'une commande
d'un certain type de cannelure, la nappe de ce type de cannelure engagée dans la colleuse.
Pour ce faire, il est nécessaire de couper la nappe de simple-face quand la fabrication
est terminée.
[0021] Conformément à l'invention, la nappe est coupée de façon à pouvoir rester ensuite
plaquée sur le rouleau presseur 12 de la façon suivante :
Une lame 25 est montée à l'extrémité de la tige d'un vérin longitudinal 26 de manière
que lorsque ladite tige est rentrée, la lame 25 se trouve sur le côté de la nappe
en dehors de la zone de passage de celle-ci. Le vérin 26 est tel que la course de
sa tige s'étende sur toute la largeur de la machine. Ce vérin est commandé par exemple
par air comprimé.
[0022] Lorsque l'opérateur déclenche la coupe, le vérin 26 est sollicité et la lame 25 traverse
la largeur de la machine en coupant la nappe de carton simple-face. Comme le papier
avance pendant la coupe, on réalise une coupe en biais, la pointe de carton déjà coupée
continuant à avancer tant que la coupe n'est pas terminée. Quand la coupe est terminée,
on débraye le cylindre 12 qui s'arrête donc de tourner. La nappe engagée dans la colleuse
reste maintenue par aspiration sur le rouleau 12. Le rouleau de renvoi 11 permet au
carton d'avoir toujours le même circuit jusqu'au rouleau 12, de manière à ce que la
lame 25 rencontre toujours la nappe de la même façon.
[0023] Selon une autre disposition de colleuse conforme à l'invention que l'on a schématisée
sur la figure 4, les postes de collage (2, 3), identiques à ceux précédemment décrits,
au lieu d'être implantés l'un au dessus de l'autre, sont implantés l'un derrière l'autre.
Le préchauffeur de couverture.22 est alors contre le cylindre presseur 12 du premier
poste amont d'encollage 3 comme représenté sur la figure, de manière à poser la nappe
de simple-face 4 sur le papier-couverture 20, permettant ainsi de prêcoller ces deux
nappes l'une sur l'autre juste après que la cannelure ait reçu la colle. Ainsi., le
carton double-face sort de la colleuse en étant précollé, contrairement à la disposition
actuelle où les deux nappes ne se collent que dans la double-face.
[0024] Un calibrage réalisé de manière classique de l'entraxe des rouleaux 12 et 23 permet
de tenir compte de la hauteur de cannelure. Il en est de même sur le deuxième poste
de collage 2 où un calibrage de l'entraxe entre son rouleau presseur 12 et un rouleau
supplémentaire de soutien 27 non entrainé permet de tenir compte de la somme des hauteurs
des cannelures.
1. Colleuse pour machine double-face, du type comportant un ou plusieurs postes (3,
2) d'encollage des crêtes du carton simple-face (4, 5) et un cylindre (22) de préchauffage
de la bande (20) de papier-couverture, chacun desdits postes d'encollage comportant
un rouleau applicateur de colle (6) sur lesdites crètes et un rouleau presseur (12)
de la bande de carton simple-face (4 ou 5) contre ledit rouleau applicateur de position
réglable, caractérisée en ce que chacun desdits rouleaux presseurs (12) est équipé
de moyens de retenue (19,16,17,18) de la bande de carton simple-face (4 ou 5) sur
celui-ci.
2. Colleuse selon la revendication 1, caractérisée en ce que lesdits moyens permettent
la retenue de la bande de carton simple-face sur une portion non négligeable de la
circonférence dudit rouleau presseur.
3. Colleuse selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisée en ce que
ledit rouleau presseur est également muni de moyens (15) de préchauffage de la bande
(4 ou 5) de carton simple-face.
4. Colleuse selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que
ledit rouleau presseur (12) est un rouleau entrainé et débrayable.
5. Colleuse selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que
le cylindre (22) de préchauffage de la bande de papier-couverture est également muni
de moyens de retenue de la bande de papier-couverture sur une portion de la circonférence
de celui-ci.
6. Colleuse selon la revendication 5, caractérisée en ce que ledit cylindre (22) de
préchauffage de papier-couverture est muni d'un moteur auxiliaire d'entrainement (24).
7. Colleuse selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que
lesdits moyens de retenue sont des moyens d'aspiration.
8. Colleuse selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisée en ce qu'elle
est munie d'un organe de coupe (25, 26) de la bande (4 ou 5) de carton simple-face
placé immédiatement en amont dudit cylindre presseur (12) et effectuant la coupe en
se déplacant sur toute la largeur de ladite bande.
9. Colleuse selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, du type comportant plusieurs
postes d'encollage (3, 2), caractérisée en ce que lesdits postes d'encollage sont
implantés l'un derrière l'autre et en ce que le cylindre (22) de préchauffage de papier-couverture
est placé contre le cylindre presseur du premier poste amont d'encollage (3, figure
4).