[0001] La présente invention se réfère aux cheminées industrielles destinées à déverser
dans l'atmosphère des produits gazeux dont on veut se débarrasser, ce terme de produits
gazeux englobant les vapeurs et les particules solides ou liquides en suspension dans
un gaz. Le cas le plus fréquent est celui des produits de combustion provenant de
foyers, fours et analogues.
[0002] Pour réduire au minimum la gêne et la pollution que ces produits peuvent provoquer,
il convient que les cheminées correspondantes soient aussi hautes que possible, ce
qui aboutit à des constructions coûteuses.
[0003] Pour éviter cet inconvénient on a proposé de rejeter les gaz sous pression à travers
un ajutage sous la forme d'un jet à grande vitesse qui s'élève très haut dans l'atmosphère
avant de s'y diluer. On a également imaginé d'associer aux produits gazeux à rejeter
un courant d'air auxiliaire qui les entraîne de façon plus ou moins efficace. Tous
ces moyens se sont avérés coûteux en énergie et n'ont donné que des résultats assez
approximatifs.
[0004] Conformément à l'invention, pour résoudre ce problème on déverse dans la masse de
produits gazeux à évacuer un gaz auxiliaire, tel que de l'air, suivant une direction
centripète à une faible distance au-dessous du débouché supérieur de la cheminée.
[0005] Dans une forme d'exécution préférée, on utilise une cheminée à tirage forcé comportant
une tuyère supérieure d'évacuation des produits gazeux et l'on déverse le gaz auxiliaire
à travers des ouvertures prévues à la base de cette tuyère, sous une pression légèrement
supérieure à celle desdits produits dans cette zone. La cheminée peut avantageusement
être prévue à cet effet à double paroi avec colonne centrale d'écoulement des produits
à évacuer et espace annulaire pour le passage du gaz auxiliaire.
[0006] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer
Fig. 1 est une coupe d'une cheminée suivant l'invention avec indication schématique
de l'installation correspondante.
Fig. 2 montre schématiquement comment se comporte cette cheminée en fonctionnement.
[0007] La cheminée représentée en fig. 1 comprend une colonne centrale 1 établie de toute
façon appropriée, par exemple en briques, et une paroi extérieure 2 faite par exemple
en béton, armé ou non, et qui entoure la colonne 1 en ménageant un espace annulaire
intermédiaire 3. La colonne 1 se termine dans le haut par une partie la à moindre
diamètre propre à constituer ajutage ou tuyère. Dans la forme d'exécution représentée,
cette partie la est cylindrique, mais il est parfaitement possible de la prévoir convergente
sur une partie au moins de sa hauteur. Quant à la paroi extérieure 2, elle vient se
raccorder à la colonne 1 vers la base de la partie ou tuyère la, comme indiqué en
2a.
[0008] Le raccordement entre la colonne 1 et la tuyère la s'effectue par une partie arrondie
lb immédiatement au-dessous de laquelle on a prévu des ouvertures 4 qui font communiquer
l'espace annulaire 3 avec l'intérieur de la colonne.
[0009] Le foyer, four ou autre appareil 5 qui engendre les produits gazeux à évacuer est
relié à la base de la colonne 1 par une canalisation 6 (schématisée par un simple
trait) sur laquelle est inséré un ventilateur soufflant 7, de manière à réaliser ce
qu'il est convenu d'appeler le tirage forcé. Bien entendu la canalisation 6 pourrait
en outre comporter tous dispositifs de filtration, épuration, refroidissement, déshumidification
ou autre traitement qu'on pourrait désirer. De son côté l'espace annulaire intermédiaire
3 reçoit par une canalisation 8 de l'air refoulé par un ventilateur 9. Il est d'autre
part prévu un mano-comparateur 10 relié aux canalisations respectives 6 et 8 par des
dérivations 11 et 12, ce comparateur agissant sur le ventilateur 9 par l'intermédiaire
d'une liaison appropriée quelconque, par exemple mécanique ou électrique, qu'on a
schématisée par le trait interrrompu 13.
[0010] Pendant la marche, le ventilateur 7 refoule les produits gazeux à évacuer dans la
base de la colonne 1 sous une certaine surpression. En même temps le ventilateur 9
refoule de l'air dans l'espace intermédiaire 3 sous une pression que le mano-comparateur
10 maintient très légèrement supérieure à celle engendrée par le ventilateur 7. Dans
ces conditions à la base de la tuyère la l'air de l'espace 3 sort radialement à travers
les ouvertures 4 suivant une direction centripète et se mélange à la masse de produits
gazeux qui monte dans la colonne 1, l'ensemble s'évacuant à grande vitesse par la
tuyère la dans laquelle la pression statique se transforme en pression dynamique,
c'est-à-dire en énergie cinétique.
[0011] Il est toutefois très important de noter qu'en réalité l'air qui sort des ouvertures
4 s'écoule préférentiellement contre la paroi de la tuyère la, de sorte qu'au sortir
de celle-ci on se trouve en présence d'un jet gazeux dont la périphérie est presque
exclusivement constituée par de l'air. Cette conformation comporte de nombreux avantages
:
1°) Du fait qu'une fraction de l'air se mélange aux gaz à évacuer, le jet qui sort
de la tuyère la reste sans solution de continuité dans le sens transversal. En d'autres
termes il n'y a pas de séparation entre une lame d'air extérieure et une masse centrale
de produits gazeux.
2°) La gaine d'air presque pur qui adhère au jet central de produits gazeux est relativement
sèche et isolante au point de vue thermique. Elle retarde donc considérablement les
phénomènes de condensation qui n'apparaissent qu'à une hauteur notable au-dessus de
la tuyère la.
3°) Du fait de la communication assurée entre l'espace 3 et la colonne 1 par les ouvertures
4 il se produit à l'entrée de la tuyère la un phénomène d'auto-régulation des pressions
respectives de l'air et des produits gazeux à évacuer. En effet le débit de l'air
à travers les ouvertures 4 est fonction non pas de la pression de refoulement du ventilateur
9, mais bien de la différence entre cette pression et celle de tirage forcé assurée
par le ventilateur 7. Par conséquent les pertes de charges entre la sortie du ventilateur
d'air 9 et le débouché desdites ouvertures 4 est également fonction de cette différence.
Il en résulte que les petites erreurs de réglage du mano-compensateur 10 lors des
variations d'allure du four 5 sont automatiquement compensées par ces pertes de charge.
Si par exemple lors d'une réduction de cette allure et donc de la pression de tirage
dans la colonne 1 le mano-comparateur 10 impose au ventilateur 9 une pression de refoulement
trop forte, les pertes de charge interviennent efficacement pour limiter une trop
importante augmentation du débit d'air.
[0012] On peut encore noter que la présence de l'air en très légère surpression dans l'espace
3 évite tous les suintements à travers les joints de la colonne 1 (notamment quand
celle-ci est faite en briques). En outre la paroi de cette colonne est soumise sur
ses deux faces à des pressions pratiquement égales et ne court aucun risque d'éclatement.
Quant à la paroi extérieure 2, même si elle comporte des fuites légères, cela est
sans importance puisque c'est alors de l'air qui s'échappe vers l'extérieur.
[0013] On a schématiquement représenté en fig. 2 l'allure générale du jet de gaz 14 sortant
d'une cheminée suivant l'invention. Celle-ci comporte une hauteur H. Le jet 14 de
gaz de combustion ou autres et l'air périphérique s'élève d'abord verticalement, puis
s'incline progressivement sous l'effet du vent (indiqué par la flèche 15). Le panache
horizontal 16 n'apparaît qu'à une hauteur h au-dessus de la tuyère la, de sorte qu'à
ce point de vue tout se passe comme si l'on avait affaire à une cheminée classique
de hauteur H + h. Il convient encore de noter que du fait du retard à la condensation,
le jet 14 est au début parfaitement transparent et pratiquement invisible. Il ne prend
la couleur blanche usuelle que très progressivement, par exemple au niveau indiqué
en 14a. On pourrait d'ailleurs augmenter cette action de l'air auxiliaire en le pré-traitant
par chauffage et/ou déshydratation avant de le refouler dans l'espace 3.
[0014] Il est d'ailleurs à noter à cet égard que l'air auxiliaire est automatiquement réchauffé
par échange de chaleur avec la paroi de la colonne 1. Cela comporte le double avantage
de réduire l'énergie nécessaire à l'obtention d'une température déterminée de cet
air à la sortie des ouvertures 4, d'autre part d'éviter un échauffement exccessif
de ladite paroi dans le cas de produits gazeux très chauds.
[0015] Il doit d'ailleurs être entendu que la description qui précède n'a été donnée qu'à
titre d'exemple et qu'elle ne limite nullement le domaine de l'invention dont on ne
sortirait pas en remplaçant les détails d'exécution décrits par tous autres équivalents.
Le gaz auxiliaire pourrait être autre que l'air atmosphérique. On pourrait le traiter
avant de l'envoyer dans l'espace 3. Bien qu'il soit particulièrement avantageux de
réaliser cet espace 3 sur toute la hauteur de la cheminée jusqu'à la tuyère la, on
pourrait à la rigueur le réduire à une sorte de gorge entourant les ouvertures 4 et
qu'une canalisation parallèle à la colonne 1 relierait au ventilateur 9.
1. Cheminée pour l'évacuation dans l'atmosphère de gaz de combustion ou autres, du
genre dans lequel, en vue de surélever le panache de fumée ou de vapeur, on souffle
de l'air dans la zone du débouché supérieur de celle-ci de manière à réaliser un jet
qui entoure le courant de produits gazeux à évacuer sur au moins une partie de son
pourtour, caractérisée en ce qu'elle comporte des moyens pour que de l'air ou autre
gaz auxiliaire soit déversé dans ledit courant de produits gazeux à évacuer suivant
une direction centripète à une faible distance au-dessous de son débouché supérieur.
2. Cheminée suivant la reveudication 1, du genre comprenant une colonne centrale pour
l'écoulement des produits gazeux à évacuer et une paroi extérieure qui entoure cette
colonne en ménageant un espace annulaire dans lequel passe l'air destiné à être mélangé
à ces produits vers le débouché supérieur de ladite cheminée, et du genre également
à tirage forcé dans lequel l'extrémité supérieure est conformée en tuyère, caractérisée
en ce qu'elle comporte à la base de cette tuyère (la) des ouvertures radiales de déversement
(4) qui font communiquer l'espace annulaire (3) avec l'intérieur de la colonne centrale
(1), le gaz auxiliaire étant refoulé dans cet espace de manière à se trouver en surpression
par rapport aux produits gazeux à évacuer au niveau desdites ouvertures.
3. Cheminée suivant la revendication 2, caractérisée en ce que la paroi extérieure
(2) se raccorde à la colonne centrale (1) immédiatement au-dessus des ouvertures d'injection
(4) et au dessous de la tuyère.
4. Cheminée suivant l'une quelconque des revendications qui précèdent, caractérisée
en ce qu'elle comporte des moyens (mano-comparateur 10) pour régler automatiquement
à sa base la pression de refoulement du gaz auxiliaire à une valeur légèrement supérieure
à celle de soufflage des produits gazeux à évacuer.
5. Cheminée suivant l'une quelconque des revendications qui précèdent, caractérisée
en ce qu'on traite le gaz auxiliaire avant de le déverser dnas les produits gazeux
à évacuer de façon à abaisser son humidité relative et/ou absolue et à réduire et/ou
retarder la formation du panache de vapeur au-dessus du débouché de ladite cheminée.