[0001] La présente invention concerne les dispositifs utilisables pour nettoyer les articles
ménagers, et plus particulièrement pour récurer les ustensiles de cuisine. On sait
que dans ce domaine il est devenu usuel de remplacer les éponges traditionnelles par
des tampons en matière plastique. Ces tampons sont parfois réalisés en matière suffisamment
rugueuse pour leur donner un rôle de récurage par abrasion. On a aussi proposé d'imprégner
des éponges en mousse synthétique souple d'une matière à la fois abrasive et détergente.
Cependant, ces projets n'ont pu être suivis de réalisations satisfaisantes. L'une
des raisons en est que la matière abrasive se consomme beaucoup trop vite par rapport
à la durée de vie que l'on est en droit d'attendre de l'éponge.
[0002] La présente invention permet d'éviter ces inconvénients grâce au fait que l'on réserve
l'essentiel de l'action abrasive à un tampon de mousse synthétique auquel on adjoint
un réservoir de pâte de nettoyage permettant à chaque utilisation le prélèvement d'un
peu de pâte pour imprégner le tampon.
[0003] Ainsi, l'invention a pour objet un dispositif à récurer qui comprend un tampon en
mousse synthétique abrasive, à pores ouverts, supporté sur une paroi perforée d'un
réservoir de pâte de nettoyage, contenant une matière abrasive de granulométrie nettement
inférieure aux dimensions de pores de la mousse du tampon.
[0004] Pour être suffisamment abrasif tout en distribuant correctement la pâte de nettoyage
sur un article à récurer, le tampon du dispositif selon l'invention est avantageusement
constitué d'une mousse de polyuréthane à pores éclatés. De telles mousses sont connues
en elles-mêmes. La technique d'éclatement des pores, telle qu'elle est décrite par
exemple dans le brevet américain No. 3 175 025, conduit à un produit dans lequel au
moins 90 %, et de préférence au moins 95 % des pores sont ouverts et dans lequel les
parois de ces cellules ouvertes sont relativement rigides, beaucoup plus que dans
une mousse souple. Par ailleurs, il est avantageux d'utiliser, pour constituer ce
tampon, une mousse de polyuréthane réalisée à partir d'un polyester prépolymère et
réticulée en présence d'huile de silicones, ce qui permet de conférer au tampon des
propriétés d'auto-nettoyage particulièrement utiles dans l'application au récurage
des ustensiles de cuisine. A titre d'exemple, le tampon peut être constitué d'une
mousse de type rigide, de préférence à base de polyuréthane et à pores éclatés, d'épaisseur
comprise entre 5 mm et 20 mm, de densité de l'ordre de 30 à 50 kg par m
3 et dans laquelle les cellules ou pores sont de dimensions moyennes, s'exprimant par
exemple par un nombre de 5 à 15 pores par centimètre linéaire. La rigidité de la mousse,
utile à l'action de grattage assuré au moyen du tampon, peut se traduire par exemple
par une résistance à la compression de l'ordre de 30 à 40 kpascal à 40 %.
[0005] La pâte utilisée en liaison avec un tel tampon, dans un dispositif selon l'invention,
contient une poudre abrasive, ou éventuellement plusieurs poudres abrasives de natures
différentes, de granulométrie relativement fine, soit par exemple inférieure à 500
microns. Ceci permet de faire jouer à la pâte abrasive un rôle de polissage et de
brillantage en évitant les rayures. De ce point de vue, on peut utiliser en particulier
du carbonate de calcium et/ou de la silice, de granulométrie comprise entre 20 et
400 microns. Une granulométrie moyenne de l'ordre de 30 à 100 microns est particulièrement
avantageuse. La poudre abrasive est mise sous forme d'une pâte de viscosité avantageusement
de l'ordre de 2000 à 6000 et de préférence 3000 à 4500 centistockes à 20°C, dans un
liant qui peut être notamment un liant minéral tel que le silicate de magnésium et/ou
un liant organique tel que les liants cellulosiques, et plus particulièrement la carboxyméthylcellulose.
En général, la pâte contient en outre d'autres additifs en eux-mêmes classiques, notamment
des agents mouillants, des émulsifiants, des agents de brillantage, et de l'eau pour
ajuster la viscosité. Le plus souvent, la proportion de poudre abrasive qui joue le
rôle d'agent de polissage est avantageusement de l'ordre de 40 à 80 % en poids dans
la pâte. Si l'on utilise comme liant du silicate de magnésium (talc) ou d'aluminium,
celui-ci a l'avantage de constituer simultanément un agent de polissage.
[0006] Une pâte préférée contient par exemple de 40 à 70 % et de préférence 35 à 50 % de
carbonate de calcium et/ou de silice, de 5 à 15 % en poids de silicate d'aluminium
ou de magnésium et de 15 à 25 % en poids de détergent émulsifiant, l'ensemble étant
en dispersion dans l'eau éventuellement additionnée d'environ 0,5 à 5 % en poids de
liant cellulosique. A cette composition, on peut avantageusement ajouter un agent
de brillantage tel que le stéarate de glycérol, en proportion de l'ordre de 1 à 5
% en poids, et un stabilisateur de dispersion comme la diéthanolamine de coprah, en
proportion de l'ordre de O,5 à 2 % en poids.
[0007] Un exemple de pâte répondant aux caractéristiques qui précèdent, présente la composition
suivante :

[0008] Dans un autre exemple, la silice présente une dimension de particules de 20 à 80
microns et du silicate d'aluminium présentant une dimension de particules de moins
de 60 microns est utilisé au lieu du silicate de magnésium. En outre, le composé connu
sous le nom commercial SIPON est remplacé par de la carboxyméthylcellulose.
[0009] En variante, le carbonate de calcium peut être supprimé et remplacé par de la silice
et le silicate de magnésium peut être remplacé plus ou moins complètement par de la
carboxyméthylcellulose.
[0010] La pâte selon la composition détaillée précédente présente une viscosité cinématique
de l'ordre de 1200 cSk à 20°C (essai ASTM D445).
[0011] Dans le dispositif selon l'invention, cette pâte est contenue dans le réservoir de
manière à pouvoir être consommée à travers le tampon de mousse synthétique, en imprégnant
celui-ci à chaque utilisation, mais de manière aussi que ce tampon soit facile à nettoyer
après utilisation, sans aucun démontage. La quantité de pâte dans le réservoir est
avantageusement de l'ordre de 50 à 200 g initialement.
[0012] Le réservoir peut présenter des formes diverses, tout en conservant toujours l'avantage
de pouvoir être tenu facilement à la main et de permettre à l'utilisateur de manoeuvrer
aisément le tampon sans se salir les mains, ni même se les mouiller. De préférence,
le réservoir contenant la pâte de nettoyage est fermé par un couvercle perforé distinct
de la paroi perforée qui supporte le tampon et distant de celle-ci de manière à former
un sas que traverse la pâte avant d'imprégner le tampon. Le montage du tampon sur
le dispositif peut par ailleurs s'effectuer avantageusement par l'intermédiaire de
la paroi perforée, encliquetée sur le réservoir, par-dessus le couvercle.
[0013] La figure unique du dessin annexé représente à titre d'exemple un mode de réalisation
particulier d'un tel réservoir avec son tampon.
[0014] Sur cette figure, le dispositif selon l'invention est représenté partiellement en
coupe verticale, partiellement en vue extérieure.
[0015] Le réservoir est formé par un récipient 1 en matière plastique rigide ou semi-rigide,
ici en polypropylène injecté, de forme cylindrique à fond étanche. Il peut avoir par
exemple un diamètre de 55 mm et une hauteur de 45 mm. Une fois la pâte de nettoyage
introduite, par exemple 100 g de la pâte dont la composition a déjà été donnée, le
réservoir est fermé par un couvercle 2 engagé à force. Dans le cas particulier représenté,
ce couvercle présente une forme bombée vers l'extérieur, vers le haut sur la figure,
avec cependant un pourtour qui remonte le long de la paroi latérale du récipient 1
et qui se termine au-dessus de cette paroi par un rebord 4. Il comporte par ailleurs
un orifice 5, dans l'axe du dispositif, qui peut présenter par exemple un diamètre
de l'ordre de 5-8 mm.
[0016] Par-dessus le couvercle 2, le dispositif comporte une paroi perforée 3 qui supporte
le tampon 6. La paroi 3 est également bombée vers l'extérieur. Elle comporte un rebord
annulaire 7 qui vient s'encliqueter dans le rebord 4 du couvercle. Une couronne 8
engagée sur la paroi 3, se prolonge au-delà, sur tout son pourtour. La paroi 3 comporte
des perforations, en particulier dans le cas décrit, un orifice 9 dans l'axe, de 3
à 6 mm de diamètre et quatre orifices 10 répartis autour de lui, de 1 à 1,2 mm de
diamètre.
[0017] Le tampon 6 est monté sur le réservoir par l'intermédiaire de la couronne 8 et de
la paroi 3. Sur son pourtour, il est retourné autour de la couronne 8 pour être coincé
entre elle et le pourtour du réservoir. Eventuellement, la paroi 3 et le couvercle
2 peuvent être réalisés d'une seule pièce.
[0018] Ainsi supporté par la paroi 3, le tampon 6 présente une forme en chapeau de champignon
sur le récipient 1, avec un débordement périphérique qui permet au tampon d'accéder
dans toutes les parties de l'ustensile à récurer. Le pourtour de la couronne peut
être réalisé relativement souple pour augmenter cet effet. L'espace compris entre
le couvercle 2 et la paroi supérieure 3 constitue un sas dans lequel la pâte de nettoyage
pénètre par gravité à travers l'orifice 5. Lorsque la partie du dispositif portant
le tampon est ensuite passée sous l'eau, cette pâte se dilue et imprègne le tampon
à travers les orifices 9 et 10 et sur toute sa surface. Quand on appuie sur le tampon,
on crée un effet d'aspiration de la pâte diluée qui peut encore être favorisé si la
paroi support 3 est réalisée en matière plastique relativement souple.
[0019] A titre d'exemple, le tampon est réalisé par une couche de 11 mm d'épaisseur d'une
mousse de polyuréthane du type commercialisé sous la dénomination V10 par la société
Reisgies, présentant une densité de 35 kg/m
3 et une résistance à la compression de 35 kpascal à 40 % et comportant environ 10
pores par centimètre linéaire. Il s'agit d'une mousse formée en présence d'huile de
silicones à partir d'un prépolymère de polyester. Elle présente des qualités d'auto-
nettoyage qui font qu'après chaque utilisation le tampon est aisément débarrassé de
l'excédent de pâte de nettoyage par passage sous l'eau et qu'il reste propre après
chaque utilisation. Mais il pénètre dans le réservoir une humidité suffisante pour
maintenir la pâte toujours à la bonne viscosité.
[0020] En outre, jusqu'à la première utilisation du dispositif, il est préférable que le
tampon soit imprégné d'une pâte abrasive ayant essentiellement la même composition
que celle de la pâte que contient le réservoir, mais qui est sous forme d'une masse
à la fois solide et souple qui se ramollit facilement dès qu'elle se trouver au contact
de l'eau.
[0021] Par exemple, la pâte de la composition spécifique indiquée ci-dessus peut être rendue
solide par une réaction de saponification lorsqu'une proportion.de 10 à 30 % d'acide
gras tel.que la stéarine est ajoutée, la proportion étant en rapport avec les composants
solides de la pâte.
[0022] Naturellement, l'invention n'est pas limitée à la nature particulière de la mousse
de polyuréthane utilisée, ou à la composition particulière de la pâte de nettoyage,
non plus qu'à la forme de réservoir décrite à titre d'exemple. Selon l'une des variantes
possibles, on peut monter par-dessus le tampon une coiffe en toute matière désirée
pour constituer la surface du tampon ; par exemple, un filet métallique s'accroche
facilement à la surface du tampon, auquel il confère un aspect et des propriétés propres.
1. Dispositif à récurer, caractérisé en ce qu'il comprend un tampon (6) en mousse
synthétique abrasive, à pores ouverts, supporté sur une paroi perforée (3) d'un réservoir
de pâte de nettoyage (1), contenant une matière abrasive de granulométrie nettement
inférieure aux dimensions de pores de la mousse du tampon.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit tampon (6) est
en mousse de polyuréthane à pores éclatés, dans laquelle au moins 9Q %, et de préférence
au moins 95 % des pores sont ouverts.
3. Dispositif selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ledit tampon est
en mousse de polyuréthane réticulé en présence de silicones.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que la mousse constituant
le tampon est de type rigide et présente une densité de l'ordre de 30 à 40 kg/cm3, avec environ 5 à 15 pores par centimètre linéaire.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
la matière abrasive est constituée de carbonate de calcium et/ou de silice, de granulométrie
inférieure à 500 microns.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
la pâte contient du silicate de magnésium constituant à la fois un liant minéral et
un agent de polissage.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
ledit réservoir contenant la pâte de nettoyage est fermé par un couvercle perforé
(12) .
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que le tampon y est monté
sur ladite paroi perforée par l'intermédiaire d'une couronne engagée sur le réservoir,
par-dessus cette paroi.