[0001] La présente invention concerne un procédé de fixation de pierres précieuses sur une
monture ; elle concerne également les produits obtenus par ce procédé.
[0002] Il est connu, en joaillerie, de fixer les pierres précieuses sur une monture support
au moyen de griffes façonnées sur ladite monture.
[0003] On a également décrit, dans le brevet français 1 379 772, un procédé de fixation
des pierres précieuses sur une monture consistant essentiellement à utiliser des étriers
disposés sur la monture perpendiculairement à l'alignement desdites pierres et appuyant
sur deux pierres jointives dudit alignement. La fixation des étriers sur la monture
est réalisée par brasage. Ce procédé comporte certaines limitations lorsque l'on veut
fixer plusieurs rangées contigües de pierres et présente quelques difficultés pour
la fixation des étriers sur la monture.
[0004] Enfin on a également décrit, dans le brevet français 807 480, un système de montage
de pierres pour joaillerie dans lequel la culasse de la pierre est immobilisée dans
un chaton en forme de cuvette tronconique, à génératrice concave, par au moins deux
vis qui se fixent dans des oreilles encadrant ladite cuvette et dont les têtes, à
base tronconique, prennent appui sur le biseau de la table de cette pierre. Ce système
de montage est théoriquement intéressant mais est relativement difficile à mettre
en oeuvre compte tenu des dimensions des vis (et des pas de vis) à utiliser.
[0005] La présente invention vise un procédé industriel de fixation de pierres précieuses
sur une monture permettant de surmonter les difficultés dues à l'utilisation des techniques
de fixation connues.
[0006] Le procédé selon la présente invention est caractérisé en ce que la fixation est
réalisée à l'aide de pièces individuelles, constituées par une tête et par une tige,
ladite tête présentant une partie inférieure tronconique réalisée de façon à prendre
appui sur le biseau de la table de la ou des pierres à fixer et ladite.tige étant
pourvue d'au moins une excroissance qui coopèrant avec le trou correspondant ménagé
dans la montureprovoque un frottement suffisant pour provoquer le coincement de chaque
pièce individuelle mise en place.
[0007] Les pièces individuelles utilisables selon l'invention comportent donc une tige et
une tête.
[0008] La tige est destinée à entrer dans un trou ménagé dans la monture de façon à réaliser
une solidarisation de ladite pièce avec la monture. Pour réaliser cette solidarisation
on utilisera essentiellement le coincement de ladite tige (munie d'au moins une excroissance)
à l'intérieur du trou ménagé dans la monture. Dans le cas particulier où l'on utilise
une monture en or et une pièce individuelle également en or, il a été trouvé, que
pour les tiges d'au moins une excroissance circulaire on devait employer de préférence
une monture ayant une dureté de 50 à 60 vickers, un rivet de 130 à 140 vickers et
à faire en sorte que le diamètre de la partie de la tige qui entre en contact avec
la surface interne du trou soit d'environ 0,02 mm supérieur au diamètre dudit trou.
[0009] Il est possible après mise en place des pierres au moyen de ces pièces individuelles
de solidariser ces pièces avec la monture à l'aide d'un point de soudure mais cette
précaution n'est pas indispensable.
[0010] Ce que l'on appelle "excroissance" sur la tiqe des pièces individuelles est une portion
métalliaue faisant saillie sur la surface cylindrique formant la tige. Cette excroissance
peut être formée de plusieurs élément individuels (picots) ou d'une collerette ou
de préférence une collerette tronconique dont les extrémités sont très fines (cf.
figure). Il peut y avoir une ou plusieurs excroissances analogues ou différentes sur
la même tige.
[0011] Les têtes des pièces individuelles utilisables selon l'invention sont destinées,
par leur face inférieure, à appuyer en un point (ou suivant une faible surface) sur
la face supérieure du bord d'une pierre. Il suffit donc que cette tête ait des dimensions
suffisantes en largeur (au-delà de la tige) pour s'appuyer sur la (ou les) pierre.
On notera que dans un mode de réalisation particulier de l'invention ladite tête peut
être formée, sur place, par déformation de l'extrémité de la tige qui.sort du trou
pratiqué dans la monture. Les têtes peuvent avoir des formes très différentes circulaires,
ellipsoïdales, triangulaires, en étoile, etc...
[0012] Dans le cas où l'on veut réaliser la fixation d'une seule pierre sur une monture,
on utilisera au moins deux pièces individuelles selon l'invention.
[0013] Mais lorsque l'on veut réaliser la fixation de plusieurs pierres, il est très avantageux
selon l'invention de faire en sorte que chaque pièce appuie sur au moins deux pierres
contigües. Si les pierres sont disposées selon une rangée on utilisera, de préférence,
de part et d'autre de l'axe de cette rangée, deux pièces s'appuyant chacune sur deux
pierres contigües. Si les pierres sont disposées en plusieurs rangées on aura avantage,
selon la disposition relative des pierres, à utiliser des pièces aptes à s'appuyer
sur trois ou quatre des pierres contigues.
[0014] La présente invention est utilisable à la fixation de pierres précieuses sur des
montures quelconque mais elle est particulièrement intéressante dans le cas de monture
en métal ou alliage métallique précieux.
[0015] La .préparation de la monture pour mettre en oeuvre l'invention est particulièrement
simple ; il suffira d'une part, de réaliser dans cette monture des trous ou alvéoles
de forme cylindrique susceptibles de recevoir les pierres puis d'autre part, de percer
des trous, convenablement placés, destinés à recevoir les tiges des pièces individuelles
utilisables. On notera en particulier que si les trous ou alvéoles destinés à recevoir
les pierres doivent avoir des diamètres adaptés auxdites pièces, la précision de l'usinage
de ces trous est nettement moins importante que dans le cas de fixation des pierres
par d'autres systèmes industrialisés.
[0016] A titre d'exemple on a représenté sur la figure unique une pièce individuelle selon
l'invention utilisée pour la fixation de deux pierres contigües sur une monture.
[0017] Sur cette figure sont schématisés :
- en 1 la monture ; cette monture est en or d'une dureté de 55 vickers ; dans cette
monture on a ménagé un trou borgne 2 de diamètre 0,43 mm,
- en 3 deux pierres qui sont représentées comme disposées sur la surface supérieure
de la monture, en fait, compte tenu de la forme des pierres précieuses et notamment
par exemple des diamants, ces pierres sont disposées dans des trous (non représentés)
ménagés dans la monture.
- en 4 la pièce individuelle de fixation qui est constituée d'une tige 5 et d'une
tête 6 ; la tiqe présente trois excroissances qui ont la forme de tronc de cône et
qui donnent à ladite tige la forme générale d'un sapin ; ces excroissances ont des
diamètres de 0,45 mm et la pièce individuelle est réalisée en un or ayant une dureté
de 130 vickers ; la tête de chaque pièce individuelle presse, par sa face inférieure,
le biseau de la table des deux pierres 3 voisines.
1. Procédé de fixation de pierres précieuses sur une monture, caractérisé en ce que
la fixation est réalisée à l'aide de pièces individuelles, constituées par une tête
et par une tige, ladite tête présentant une partie inférieure tronconique réalisée
de façon à prendre appui sur le biseau de la table de la ou des pierres à fixer et
ladite tige étant pourvue d'au moins une excroissance qui, coopérant avec le trou
correspondant ménagé dans la monture, provoque un frottement suffisant pour provoquer
le coincement de chaque pièce individuelle mise en place.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la monture et lesdites
pièces individuelles sont en or, ladite monture étant en or d'une dureté de 50 à 60
vikers, lesdites pièces étant en or d'une dureté de 130 à 140 vickers et que le diamètre
de la partie de la tige (excroissance) en contact avec ledit trou est supérieure d'environ
0,02 mm au diamètre dudit trou.