[0001] Procédé de fabrication de muselets pour bouteilles de champagne et analogues, et
muselets réalisés par sa mise en oeuvre.
[0002] La présente invention se réfère aux muselets qu'on dispose sur les bouteilles de
champagne ou autres vins ou liquides mousseux pour retenir le bouchon sur le goulot
à l'encontre de la pression intérieure qui tend à l'expulser.
[0003] Ces muselets sont généralement réalisés en fil de fer étamé ou galvanisé. Ils comportent
un anneau central destiné à porter sur la tête du bouchon et quatre pattes qui descendent
autour de celui-ci, puis du goulot de la bouteille et qui reçoivent au-dessous de
la nervure périphérique ou bague de celui-ci un fil ou ceinture qui les relie et les
serre contre la paroi. Dans le procédé de fabrication classique on les établit à l'aide
d'un fil ou segment de fil unique convenablement replié et tortillé. On a également
utilisé parfois deux segments de fil en vue de faciliter et d'accé- lèrer les opérations
et d'abaisser ainsi les prix de revient.
[0004] On se heurte toutefois à un inconvénient, savoir que pour assurer le passage du fil
de ceinture on doit rouler les extrémités libres des pattes sous la forme de petites
boucles. Or lorsqu'on empile de tels muselets dans le magasin d'un distributeur automatique,
les parties ainsi roulées s'imbriquent parfois les unes dans les autres, ce qui bloque
le fonctionnement du distributeur et nécessite l'intervention d'un opérateur pour
le remettre en état de marche normale.
[0005] La présente invention vise à permettre d'accélérer encore la cadence de fabrication
de tels muselets tout en évitant l'inconvénient précité.
[0006] Conformément à l'invention l'on établit un muselet à l'aide de quatre segments de
fil dont chacun est conformé de façon à présenter une partie centrale en arc de cercle
s'étendant sur environ 90° et deux branches qui partent des extrémités de cet arc
de cercle, substantiellement de façon radiale par rapport au centre de celui-ci. On
dispose les segments ainsi conformés de façon à réaliser un anneau central à partir
duquel rayonnent quatre branches doubles, on torsade ou tortille ensemble les deux
segments parallèles et en contact l'un avec l'autre dans la partie restante, puis
on les inverse dans la zone centrale de cette partie restante en les faisant se chevaucher,
c'est-à-dire en les tordant d'un demi-tour, et enfin l'on roule la partie restante
de chaque branche pour que celle-ci comporte une boucle terminale et puisse ainsi
constituer l'une des pattes de muselet désiré. Il ne reste plus qu'à emboutir l'ensemble
de manière à lui donner la forme requise pour s'emboîter sur un bouchon.
[0007] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer :
Fig. 1 montre quatre segments de fil métallique disposés en vue de fabrication d'un
muselet conformément à l'invention.
Fig. 2 représente l'ensemble de ces segments après la phase de conformation.
Fig. 3 est une vue de l'ébauche de muselet obtenue après torsion d'une partie de la
longueur des branches rayonnantes doubles de l'ensemble de fig. 4 et inversion des
deux segments de fil sur la partie restante.
Fig. 4 est une vue partielle montrant l'une des branches de l'ébauche de fig. 3 après
roulage de la partie non torsadée de façon à réaliser une boucle d'extrémité et à
permettre à la branche considérée de constituer l'une des pattes du muselet finalement
obtenu.
Fig. 5 est une coupe à grande échelle suivant V-V (fig.4), faisant ressortir le détail
de la boucle terminale.
Fig. 6 est une vue de côté de cette boucle.
[0008] En fig. 1 quatre segments 1, 2, 3, 4 découpés à partir de fil de fer étamé ou galvanisé
(ou de tout autre genre de fil métallique convenable) sont disposés sur un support
approprié, non détaillé, suivant les côtés d'un carré en dépassant légèrement au-delà
des sommets de celui-ci. On conçoit aisément que le support puisse comporter des moyens
de centrage tels que des butées, des pions, etc... faciles à imaginer pour tout technicien.
L'amenée de ces segments sur le support peut s'effectuer automatiquement par découpage
à partir de fil dressé provenant de bobines appropriées. On peut prévoir par exemple
de disposer d'abord les deux segments parallèles 2 et 4, puis de placer sur ceux ci
les deux autres 1, et 3.
[0009] Après cette première phase de mise en place des segments 1, 2, 3, 4, la seconde consiste
à conformer chacun d'eux de façon qu'il comporte dans sa partie centrale un arc de
cercle la, 2a, 3a, 4a (fig. 2) s'étendant sur environ 90° autour d'un centre commun
0, les extrémités de ces arcs étant solidaires chacune d'une branche Ib, 2b, 3b, 4b,
orientée vers l'extérieur à peu près radialement par rapport au centre 0 précité.
Pour réaliser cettte conformation l'on peut, comme indiqué en traits interrompus en
fig. 1, utiliser un noyau central fixe 5, des butées radiales 6 en forme de couteaux
disposés autour de celui-ci et des poinçons 7 convenablement profilés qui, en se déplaçant
vers le centre 0 du noyau, appliquent les segments 1, 2, 3, 4 contre celui-ci en les
obligeant à se conformer au profil de sa périphérie ainsi qu'à celui des butées radiales
6. On notera au passage que les butées 6 et les poinçons 7 peuvent servir de moyens
de centrage pour la mise en place des segments lors de la première phase opératoire.
On remarquera encore qu'en raison de la présence des butées radiales 6, les branches
adjacentes, telles que 4b, Ib, ou Ib, 2b, divergent très légèrement vers l'extérieur,
ce qui n'est nullement obligatoire, mais ne constitue pas un inconvénient pour la
suite des opérations. De toute façon pour la clarté des explications l'on peut considérer
que chacune de ces paires de branches adjacentes constitue une branche double.
[0010] La troisième phase opératoire consiste à torsader ou tortiller chacune de ces branches
doubles lb-2b, 2b-3b, 3b-4b et 4b-lb sur une partie de sa longueur à partir de l'anneau
central que constituent les quatre arcs de cercle la, 2a, 3a et 4a. En fig 3 l'on
a référencé A le point où se termine la partie ainsi tortillée. L'opération peut se
réaliser aisément à l'aide de pinces tournantes qui s'avancent radialement en direction
du centre 0 jusqu'au point A, ces pinces se refermant sur les fils sans toutefois
les serrer afin qu'ils puissent se rapprocher l'un de l'autre dès le début de la torsion.
De ce fait quand l'opération est terminée, la partie de la branche double qui n'a
pas été tortillée, c'est-à-dire la partie restante AB en fig. 3, est constituée par
deux fils qui s'étendent plus ou moins au contact l'un de l'autre. Bien entendu, au
cours de l'opération les arcs de cercle la, 2a, 3a, 4a doivent être maintenus pour
que la torsion ne les affecte pas. On notera que cela peut être aisément obtenu si
l'on a soin de conserver le noyau central 5 de fig. l.
[0011] La longueur de la partie ainsi tortillée peut par exemple représenter environ le
tiers de la longueur de la branche double initiale.
[0012] Au cours de la quatrième phase on inverse les deux fils constitutifs de ladite partie
restante AB. Cette inversion s'effectue en tordant localement d'un demi-tour l'ensemble
de ces deux fils en un point référencé C en fig. 3. Cela peut se réaliser là encore
au moyen d'une pince tournante ne s'avançant que jusqu'au point C. Pour localiser
la torsion, il faut bien entendu maintenir à plat les deux fils tels que lb et 4b,
dans la zone comprise entre les deux point A et C, ce qui peut s'obtenir sans difficulté
à l'aide de dispositifs de pression, tels que des pinces maintenues fixes.
[0013] En variante la troisième et la quatrième phase peuvent s'effectuer simultanément
au moyen de deux pinces tournantes indépendantes qui viennent serrer l'une la partie
AC, l'autre la partie CB (en ménageant évidemment un petit espace intermédiaire).
Il suffit alors de prévoir une différence d'un demi-tour dans le cycle de rotation
de ces deux pinces.
[0014] On passe ensuite à la cinquième phase, laquelle consiste à rouler les extrémités
des branches doubles substantiellement entre les points A et B de fig. 3, de manière
à constituer pour chacune d'elles une boucle terminale grâce à laquelle elle peut
alors se présenter sous la forme de l'une des pattes du muselet désiré. Cette opération
de roulage étant bien connue dans la technique, il est inutile d'exposer comment on
l'effectue. Il convient toutefois de noter, ce qui est très important, que le point
d'inversion C se situe dans la partie roulée formant boucle, comme le font bien comprendre
fig. 4 à 6 dans lesquelles ladite boucle a été référencée 8. Il en résulte que les
deux fils ou segments de fils tels que 3b et 4b qui constituent cette boucle 8 sont
intimement maintenus l'un contre l'autre et ne risquent nullement de se séparer intempestivement
en permettant à des parties d'un muselet adjacent de venir s'imbriquer avec la boucle
considérée à l'intérieur du magasin d'un distributeur automatique.
[0015] Comme signalé plus haut, fig 4 n'est qu'une vue partielle limitée à l'une des branches
doubles constituant les pattes de muselet. Les emplacements des trois autres pattes
y sont indiqués par des axes en traits mixtes.
[0016] Pour terminer le muselet, il suffit de l'emboutir en forme de cloche à la façon usuelle,
opération qui peut s'effectuer soit au préalable pour tous les muselets d'une série,
soit successivement pour chacun d'eux lors de sa mise en place sur une bouteille.
[0017] Il doit d'ailleurs être entendu que la description qui précède n'a été donnée qu'à
titre d'exemple et qu'elle ne limite nullement le domaine de l'invention dont on ne
sortirait pas en remplaçant les détails d'exécution décrits par tous autres équivalents.
C'est ainsi qu'on pourrait prévoir de conformer d'abord des segments rectilignes au
profil tel que Ib-la-lb de fig. 2. avant de les asssocier par quatre en vue de l'opération
de torsion, c'est-à-dire, pour voir les choses sous un autre angle, en n'effectuant
la phase de mise en place, qu'après celle de conformation, ce qui pourrait présenter
des avantages en certains cas en raison de la facilité et de la rapidité de la conformation
de tels segments à la presse. On pourrait alors se dispenser de la légère divergence
des branches élémentaires adjacentes. Par ailleurs, bien qu'on ait supposé ci-dessus
qu'on utilisait quatre segments de fil métallique, il va sans dire que ce nombre pourrait
varier moyennant un dimensionnement correspondant de l'arc de cercle central de chacun
d'eux pourvu qu'il soit supérieur à deux. Rien n'empêcherait au point de vue technique
d'établir des muselets suivant l'invention comportant par exemple six pattes et réalisés
à partir de six segments dans chacun desquels l'arc de cercle central représenterait
60° seulement.
1. Procédé de fabrication d'un muselet destiné à être disposé sur une bouteille de
champagne ou autre liquide mousseux, en utilisant à cet effet des segments de fil
métallique comportant des parties assemblées par torsion, caractérisé en ce qu'il
comporte les phases opératoires ci-après ;
a) on part de plus de deux segments de fil métallique (1, 2, 3, 4) qu'on conforme
de manière que chacun comporte un arc de cercle central (la, 2a, 3a, 4a,) d'étendue
angulaire égale à celle d'une circonférence (360°) divisée par le nombre des segments,
cet arc étant solidaire par ses extrémités de deux branches substantiellement rectilignes
(lb, 2b, 3b, 4b) orientées à peu près radialement vers l'extérieur par rapport au
centre de courbure de l'arc de cercle ;
b) on dispose ces segments (1, 2,3, 4) autour d'un centre commun (0) de manière que
leurs parties en arc de cercle (la, 2a, 3a, 4a) réalisent un anneau central à partir
duquel rayonnent des branches doubles (lb-2b, 2b- 3b, 3b-4b, 4b-lb) dont chacune est
constituée par une paire de branches élémentaires faisant entre elles un angle de
divergence nul ou faible ;
c) on assemble par torsion les deux branches élémentaires constitutives de chaque
branche double sur une partie seulement (jusqu'en A) de la longueur de cette dernière
en partant de l'anneau central (la-2a-3a-4a), les fils des deux segments étant parallèles
et substantiellement en contact l'un avec l'autre dans la partie restante (AB) ;
d) dans la zone centrale de la partie restante (AB) de chaque branche double on inverse
localement (en C) par torsion d'un demi-tour les deux fils ou branches élémentaires
(lb-2b, 2b-3b, 3b-4b, 4b-lb) qui la constituent ;
e) on roule sur elle-même la partie restante (ACB) ainsi agencée pour réaliser à la
façon connue une boucle terminale (8) propre à recevoir le fil de ceinture du muselet.
2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'on part de quatre segments
de fil métallique (1, 2, 3, 4) dans lesquels l'arc de cercle (la, 2a, 3a, 4a) conformé
sur chacun s'étend sur environ 90°.
3. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'au cours d'une première
phase on dispose sur un support approprié les segments de fil initialement rectilignes
(1, 2, 3, 4) de manière qu'il réalisent un polygone substantiellement régulier, l'opération
de conformation étant réalisée sur ce support.
4. Procédé suivant la revendication 3, caractérisé en ce qu'en vue de faciliter l'opération
de conformation l'on prévoit que les deux branches élémentaires (lb et 2b, 2b et 3b,
3b et 4b, 4b et lb) de chaque branche double divergent légèrement l'une par rapport
à l'autre.
5. Muselets pour bouteilles de champagne et autres liquides mousseux, caractérisé
en ce qu'ils sont établis par mise en oeuvre du procédé suivant l'une quelconque des
revendications qui précèdent.