[0001] L'invention est relative à un interrupteur à arc tournant ayant une enceinte étanche
remplie d'un gaz à rigidité diélectrique élevée, dans laquelle sont logés :
- un contact fixe ou semi-fixe,
- un contact mobile coulissant coopérant en position de fermeture avec le contact
fixe,
- une bobine annulaire de soufflage agencée pour engendrer un champ magnétique transversal
dans la zone d'extension de l'arc tiré lors de la séparation desdits contacts,
- une électrode annulaire disposée au voisinage de l'arc pour capter ce dernier, ladite
électrode étant reliée électriquement à ladite bobine pour mettre en circuit cette
dernière lors du transfert de l'arc sur l'électrode et soumettre la racine de l'arc
à une rotation sur l'électrode annulaire.
[0002] La demanderesse a déjà proposé dans sa demande de brevet fran- çais N° 80 06561 du
24-3-1980 un interrupteur à arc tournant du genre mentionné, équipé de contacts principaux
qui se séparent sans arc, préalablement à l'ouverture des contacts d'arc. En position
de fermeture le contact mobile traverse l'orifice ménagé dans la bobine de soufflage
et coopère par sa périphérie externe avec un contact principal en forme de tulipe.
Un contact semi-fixe accompagne le contact mobile sur une partie de sa course d'ouverture
de manière à réaliser une ouverture sans arc des contacts principaux, l'arc étant
tiré lors de la séparation du contact semi-fixe et du contact mobile. Le contact principal
fixe est disposé à l'arrière de la bobine de soufflage, ce qui nécessite une augmentation
de la course du contact mobile. La structure de l'ensemble fixe, constitué par la
bobine de soufflage et les contacts fixes, se prête mal à un soufflage pneumatique
à travers le contact fixe.
[0003] La présente invention a pour but de perfectionner l'interrupteur précité, notamment
d'en accroître les performances de tension par une mise en série de deux chambres
et de permettre la réalisation d'un interrupteur de structure simple à performances
accrues.
[0004] L'interrupteur selon l'invention est caractérisé en ce que ladite bobine est disposée
dans la zone de séparation desdits contacts en position ouvert et présente un orifice
de passage du contact mobile en position fermé et que ladite bobine est flanquée latéralement
de deux électrodes annulaires reliées électriquement respectivement à l'entrée et
à la sortie de la bobine, l'une des électrodes étant orientée en regard du contact
fixe et l'autre en regard du contact mobile en position ouvert.
[0005] L'arc tiré lors de la séparation des contacts se subdivise en deux arcs divisionnaires
ancrés sur les deux électrodes encadrant la bobine en mettant cette dernière en circuit.
Chaque arc divisionnaire est soumis à l'action de soufflage magnétique engendré par
la bobine, et les racines migrent sur les électrodes associées à la bobine. La bobine
de soufflage est mise automatiquement en circuit dès le retrait du contact mobile
hors de la bobine. En position de fermeture de l'interrupteur la bobine n'est pas
alimentée.
[0006] Selon un développement de l'invention, le contact fixe comporte un contact d'arc
semi-fixe susceptible d'accompagner sur une course limitée le contact mobile pour
permettre une séparation sans arc des contacts principaux constitués par une tulipe
de contact fixe coopérant avec le pourtour externe du contact mobile.
[0007] Selon un autre développement de l'invention, les contacts fixe et mobile sont de
forme tubulaire pour permettre un échappement des gaz à travers les contacts et assurer
un soufflage pneumatique des arcs ancrés sur les contacts. L'enceinte est avantageusement
subdivisée par deux cloisons intermédiaires en trois chambres, la chambre médiane
contenant les contacts et constituant une chambre de coupure communiquant en position
de séparation des contacts avec les deux chambres d'expansion adjacentes. L'action
des arcs tirés entre les contacts provoque une expansion thermique du gaz de la chambre
de coupure et un échappement vers les chambres d'expansion à travers les contacts
tubulaires. Le diamètre interne de la bobine de soufflage n'est que légèrement supérieur
au diamètre du contact mobile tubulaire qui la traverse en position de fermeture,
de façon à disposer d'un champ magnétique de soufflage intense dans la zone d'arc.
En regard des électrodes annulaires flanquant les faces de la bobine sont avantageusement
disposées des couronnes annulaires de diamètre équivalent associées au contact fixe
et au contact mobile de manière à capter les arcs divisionnaires d'une manière connue
en soi.
[0008] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description
qui va suivre d'un mode de mise en oeuvre de l'invention, donné à titre d'exemple
non limitatif et représenté au dessin annexé, dans lequel :
la figure 1 est une vue schématique en coupe axiale d'un pôle d' interrupteur selon
l'invention, la demi-vue de gauche représentant l'interrupteur en position fermé,
et la demi-vue de droite représentant cet interrupteur en position ouvert.
[0009] Sur la figure, une enveloppe 10 de forme cylindrique en un matériau isolant, est
obturée d'une manière étanche à ses extrémités par des fonds 12, 14, constituant des
bornes d'entrée et de sortie de l'interrupteur. L'enveloppe 10 est remplie d'un gaz
électronégatif, tel que l'hexafluorure de soufre,sous une pression appropriée. Le
fond 12 est traversé d'une manière étanche par une tige coulissante 16
-de commande prolongée dans sa partie interne à l'enveloppe 10 par un contact mobile
tubulaire 18 présentant à son extrémité une face annulaire de contact 20. Le contact
mobile tubulaire 18 est entouré dans sa partie arrière d'un support tubulaire 22 dont
l'extrémité 24 est conformée en collet de support d'un contact en tulipe, désigné
par le repère général 26. Le contact en tulipe 26 comprend d'une manière bien connue
des spécialistes une pluralité de doigts de contact 28, répartis circonférentiellement
autour du collet 24 et du contact tubulaire mobile 18, un ressort 30 maintenant les
extrémités des doigts de contact 28 en appui du collet 24 et un ressort 32 maintenant
les extrémités opposées des doigts de contact 28 au contact de la périphérie du contact
mobile tubulaire 18. Les doigts de contact se prolongent en une piste annulaire d'arc
34 faisant saillie de l'extrémité 20 du contact tubulaire mobile 18 en position rétractée
d'ouverture de ce dernier.
[0010] Au fond opposé 14 est fixé, d'une manière analogue à celle décrite ci-dessus, un
support 22' portant à son extrémité une tulipe de contact 26' dont les éléments constitutifs
sont identiques à ceux de la tulipe de contact 26 et sont affectés du même numéro
de repère portant un indice. Un contact tubulaire semi-fixe 36 est monté à coulissement
limité dans le support 22', un ressort 38 coopérant avec le contact semi-fixe 36 pour
solliciter ce dernier en position de -saillie, représentée sur la partie droite de
la figure, dans laquelle la face frontale 40 de contact d'arc est en retrait de la
couronne annulaire 34', les doigts de contact 28' étant en appui du pourtour externe
du contact semi-fixe 36. Ce dernier contact 36 peut être repoussé à l'encontre du
ressort 38 en une position de retrait, représentée sur la partie gauche de la figure.
Des cloisons intermédiaires 42, 44 subdivisent le volume interne de l'enceinte 10
en trois chambres, en l'occurrence une chambre de coupure 46, délimitée par les cloisons
42, 44, et deux chambres d'expansion 48, 50, délimitées respectivement par la cloison
42 et le fond 14, et la cloison 44 et le fond 12. Les contacts mobile 18 et semi-fixe
36 ainsi que les tulipes de contact 26, 26' sont disposés coaxialement dans la chambre
de coupure 46. Les volumes intérieurs des contacts mobile 18 et semi-fixe 36 communiquent
par des orifices 52, respectivement avec la chambre d'expansion 50 et avec la chambre
d'expansion 48, permettant un échappement des gaz de coupure hors de la chambre de
coupure 46 vers les chambres
d'expansion 48, 50.
[0011] Dans la partie centrale de la chambre de coupure 46 est disposée une bobine de soufflage
54, de forme annulaire, en étant intercalée sensiblement à la même distance entre
les contacts en tulipe 26, 26'. Les faces latérales annulaires de la bobine 54 sont
coiffées par des électrodes 56, 58, présentant chacune une piste annulaire en bourrelet
60, 62 faisant face respectivement aux couronnes d'arc 34' et 34. La bobine 54 et
les électrodes annulaires 56, 58 sont serrées entre des brides 64 par des boulons
66, l'ensemble étant assujetti à la cloison intermédiaire 42 par un ou plusieurs supports
68. Un cylindre 70, en un matériau magnétique avec interposition d'un tronçon isolant
ou en un matériau isolant résistant à l'action de l'arc, gaine la face interne cylindrique
de la bobine 54 et présente un diamètre interne légèrement supérieur à celui du contact
tubulaire mobile 18 pour permettre un passage à faible jeu de ce dernier. Les conducteurs
d'alimentation de la bobine 54 sont reliés électriquement respectivement à l'électrode
annulaire 56 et à l'électrode annulaire 58. Des écrans 72 prolongeant les électrodes
annulaires 56, 58 sont agencés en déflecteurs des gaz ionisés par l'arc.
[0012] L'interrupteur selon l'invention fonctionne de la manière suivante :
En position fermé, représentée sur la partie gauche de la figure, les contacts tubulaire
mobile 18 et semi-fixe 36 sont aboutés, le contact semi-fixe 36 étant repoussé en
position de retrait mettant en contact le pourtour du contact mobile 18 et le contact
principal en tulipe 26'. La quasi-totalité du courant parcourt le support 22', le
contact en tulipe 26', le contact mobile 18; le contact en tulipe 26 et le support
22, seule une fraction du courant passant par les extrémités du contact d'arc 20,
40. Un coulissement vers le bas sur la figure, de la tige de commande 16 provoque
en un premier stade la séparation des contacts principaux constitués par la tulipe
de contact 26' et le pourtour externe du contact mobile 18, cette séparation s'effectuant
sans arc. Le contact semi-fixe 36 accompagne dans son déplacement le contact mobile
18 et le courant est commuté sur les contacts d'arc 20, 40. A la fin de cette phase
initiale le contact semi-fixe 36 vient en butée et le déplacement poursuivi du contact
mobile 18 provoque la séparation des contacts d'arc 20, 40 avec formation d'un arc.
La racine de l'arc commute rapidement du contact semi-fixe 36 sur la couronne annulaire
34. Le contact mobile 18 défile par la suite devant l'électrode annulaire 60 et l'électrode
annulaire 62 en créant une subdivision de l'arc en deux arcs divisionnaires ancrés
sur les électrodes annulaires 60, 62 mettant en circuit la bobine 54. En fin de course
d'ouverture le contact mobile 18 vient en retrait de la couronne annulaire d'arc 34
sur laquelle commute l'arc. Le champ magnétique engendré par la bobine de soufflage
54 provoque une rotation des racines des arcs divisionnaires sur les électrodes annulaires
60, 62 et les couronnes annulaires 34, 34'. Les gaz contenus dans la chambre de coupure
46 sont soumis à l'action des arcs et à une expansion thermique provoquant un échappement
des gaz à travers les contacts tubulaires 18, 36 vers les chambres d'expansion 48,50.
L'action combinée du soufflage magnétique par rotation des arcs et du soufflage pneumatique
par expansion thermique des gaz et écoulement à travers les contacts tubulaires engendre
une extinction rapide des arcs. La fermeture s'effectue par un mouvement de coulissement
en sens inverse du contact mobile 18, qui vient en premier lieu en contact de la face
annulaire 40 du contact semi-fixe 36, puis en contact de la tulipe de contact 26',
le contact semi-fixe 36 étant repoussé en position de retrait. L'ouverture des contacts
principaux s'effectue sans arc et de ce fait sans risque d'érosion. La bobine 54 est
hors circuit en position de fermeture de l'interrupteur, sa mise en circuit s'effectuant
automatiquement lors de l'ouverture.
[0013] Il est clair que la disposition n'est pas obligatoirement symétrique, telle que décrite
et illustrée par la figure annexée, et que la bobine 54 peut comporter un circuit
magnétique de renforcement du champ de soufflage. La subdivision de l'arc en deux
arcs divisionnaires avec insertion de la bobine de soufflage peut être utilisée en
combinaison avec des moyens de soufflage additionnels, soit par expansion thermique
des gaz, soit par autocompression par piston et cylindre ou autoaspiration. L'interrupteur
peut être dépourvu de contacts principaux et/ou de couronnes annulaires de captation
des racines d'arc, ce dernier restant ancré sur les contacts pendant toute sa durée.
Quoique la disposition fixe, illustrée par la figure, de la bobine de soufflage soit
la plus simple, il est concevable d'utiliser une bobine semi-fixe, qui accompagne
le contact mobile dans son mouvement d'ouverture sur une course limitée, de manière
à engendrer le champ magnétique plus rapidement. Le ou les contacts ne sont pas obligatoirement
creux, ni du type à coulissement, toute autre structure étant concevable. Les performances
de l'interrupteur correspondent à celles d'un interrupteur à deux chambres en série.
1. Interrupteur à arc tournant ayant une enceinte étanche (10) remplie d'un gaz à
rigidité diélectrique élevée, dans laquelle sont logés :
- un contact fixe ou semi-fixe (36),
- un contact mobile (18) coulissant dans la direction axiale pour coopérer en position
de fermeture avec le contact fixe (36),
- une bobine annulaire (54) de soufflage agencée pour engendrer un champ magnétique
transversal dans la zone d'extension de l'arc tiré lors de la séparation desdits contacts,
- au moins une électrode annulaire (56, 58) disposée au voisinage de l'arc pour capter
ce dernier, ladite électrode étant reliée électriquement à ladite bobine (54) pour
mettre en circuit cette dernière lors du transfert de l'arc sur l'érectrode et soumettre
la racine de l'arc à une rotation sur l'électrode annulaire,
caractérisé en ce que ladite bobine (54) est disposée dans la zone de séparation desdits
contacts (18, 36) en position ouvert en étant décalée du contact fixe ou semi-fixe
(36) par un intervalle axial, et présente un orifice de passage du contact mobile
(18) en position fermé, et que ladite bobine (54) est flanquée latéralement de deux
électrodes (56, 58) annulaires reliées électriquement respectivement à l'entrée et
à la sortie de la bobine, l'une (56) des électrodes étant orientée en regard du contact
fixe (36) et l'autre (58) en regard du contact mobile (18) en position ouvert.
2. Interrupteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que les extrémités (40,
20) desdits contacts fixe (36) et mobile (18) de forme annulaire sont disposées coaxialement
à la bobine de soufflage (54).
3. Interrupteur selon la revendication 1 ou 2, caractérisé par le fait que la bobine
(54) est intercalée sensiblement au milieu entre lesdits contacts (18,36) en position
ouvert. 4. Interrupteur selon la revendication 1, 2 ou 3, caractérisé par le fait
qu'une couronne annulaire (34, 34') est associée au contact fixe (36) et/ou au contact
mobile (18), de manière à faire saillie de l'extrémité (40, 20) du contact en position
ouvert en direction de l'électrode associée (56, 58) et à capter l'arc tiré.
5. Interrupteur selon la revendication 4, caractérisé en ce que les diamètres de la
couronne annulaire (34, 34') et de l'électrode annulaire (56, 58) associée sont sensiblement
égaux.
6. Interrupteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que lesdits contacts (18,36) sont de forme tubulaire pour permettre un échappement
des gaz à travers lesdits contacts hors de la zone d'extension de l'arc.
7. Interrupteur selon la revendication 6, caractérisé en ce que ladite enceinte (10)
comporte deux cloisons intermédiaires (42, 44) encadrant la zone d'extension de l'arc
de façon à constituer une chambre de coupure (46) encadrée de deux chambres d'expansion
(48, 50) et un soufflage par expansion thermique des gaz de la chambre de coupure
(46) à travers les deux contacts (18, 36).
8. Interrupteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que lesdits contacts (36,18) coopèrent par aboutement, le contact fixe (36)
étant monté à coulissement limité pour permettre l'engagement du pourtour cylindrique
du contact mobile (18) dans une tulipe de contact principal (26').
9. Interrupteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
par un écran (70) de gainage interne de la bobine -(54), intercalé sans solution de
continuité entre les deux électrodes annulaires (56, 58).