[0001] La présente invention a pour objet un procédé et un appareillage automatique de laçage
pour la réalisation de pièces à armature tissée multidirectionnelle. Ces pièces sont
obtenues à partir d'une armature fabriquée par tissage multidirectionnel puis imprégnée
par un liant approprié de manière à pouvoir supporter des sollicitations mécaniques
et thermiques très élevées. Ce sont, par exemple, des tuyères, des fenêtres d'antenne
radio-électrique; des aubes de turbine, des pointes avant de corps de rentrée, des
plaques de blindage, des disques de frèins, etc.
[0002] Dans la plupart des procédés et machines de tissage multidirectionnel d'armatures
de forme simple ou complexe, une direction au moins est matérialisée par un réseau
de baguettesrelativement rigides. Ainsi, dans le brevet américain n° 3 904 464 est
décrit un procédé de fabrication d'un bloc en trois directions dans lequel la direction
verticale est formée de baguettes rigides. Egale- ment dans le brevet français n°
73/14956, au nom de la demanderesse, on décrit un procédé pour la réalisation d'armatures
de révolution creuses consistant à déposer simultanément, par l'intermédiaire d'une
tête de piquage, des fils circonférentiels et radiaux à travers un réseau de baguettes
relativement rigides. De même, dans le brevet français n° 74/24243, on revendique
un procédé de réalisation d'un composite à renfort tridimensionnel dans lequel tous
les éléments des faisceaux entrecroisés.sont constitués par des éléments rigides.
La demande de brevet français n° 77/18831, au nom de la demanderesse, décrit un procédé
de réalisation d'armatures tissées creuses, de révolution, pouvant offrir une forme
cylindro-conique complexe. Ce procédé consiste à effectuer un tissage tridimensionnel
en déposant en couches hélicoïdales des fils circonférentiels et des fils radiaux
tissés en un point fixe devant lequel défilent des baguettes mises en rotation autour
de l'axe fidif de l'armature de révolution.
[0003] Les baguettes mises en oeuvre selon ces brevets et demande de brevet sont constituées
par un mélange de fibres de toute;, nature et d'une résine polymérisée. Ces baguettes
sont donc consommées pour la réalisation de chaque armature, donc de chaque pièce.
Elle doivent être fabriquées préalablement à la réalisation de chaque armature. Cette
fabrication est d'un coût élevé. Aussi est-il avantageux de les remplacer par des
tiges métalliques qui sont réutilisables. Jusqu'à présent, le remplacement de ces
tiges provisoires par du fil s'effectue à la main. Or, l'opération est non seulement
délicate mais aussi très onéreuse.
[0004] Pour pallier ces différents inconvénients, la présente invention a pour objet un
procédé de laçage automatique d'armatures ou pièces tissées réalisées par tissage
multidirectionnel et composées d'éléments textiles filiformes disposés suivant plusieurs
directions, l'une des directions de tissage étant initialement matérialisée par des
tiges rigides provisoires qui doivent être remplacées, au cours d'opérations de laçage,
par des éléments textiles filiformes tels que des fils ou des mèches. Ce procédé est
caractérisé par le fait qu'il consiste à faire passer à travers la pièce tissée une
aiguille, laquelle pousse simultanément vers l'extérieur une tige rigide présélectionnée
et la chasse de la pièce tissée, à faire saisir à l'aiguille un élément textile préalablement
formé en boucle et à faire repasser en sens inverse à travers la pièce tissée l'aiguele
munie de l'élément textile ainsi saisi, lequel vient occuper l'espace dégagé par la
tige rigide antérieurement chassée, et à dégager l'aiguille de la pièce tissée, puis
à la libérer de l'élément textile. L'aiguille utilisée est de préférence une aiguille
à chas ouvrant, dont le chas, normalement fermé, est commandé à l'ouverture pour permettre
la saisie de l'élément textile par l'aiguille. Une telle aiguille fait l'objet d'une
demande de brevet conjointe.
[0005] Avantageusement, la sélection des tiges rigides s'effectue successivement par déplacement
pas à pas de la pièce tissée, lesdites tiges se présentant une à une sous l'aiguille.
[0006] Il convient de former la boucle avec l'élément textile de laçage en même temps que
l'aiguille traverse la pièce tissée en poussant la tige à chasser.
[0007] De préférence, on fait pivoter l'aiguille sur elle-même de 90° lorsque, après avoir
traversé la pièce tissée, sa tête en ressort, cette dernière se trouvant alors orientée
convenablement pour accrocher la boucle de l'élément textile, puis on ramène l'aiguille
dans sa position initiale par pivotement inverse tandis qu'elle accomplit sa course
de retour.
[0008] Lorsque les tiges rigides utilisées dans la fabrication de la pièce tissée dépassent
initialement d'une certaine longueur de la surface de la pièce tissée; elles sont
ramenées sensiblement au niveau de ladite surface avant d'être poussées par l'aiguille.
[0009] L'invention a également pour objet un appareillage-permettant de mettre en oeuvre
le procédé ci-dessus défini. Cet appareillage comprend un mécanisme d'avancement pas
à pas de la pièce tissée dans une direction perpendiculaire à celle de#iges rigides
qu'elle comporte, et deux ensembles stationnaires placés de part et d'autre de la
pièce tissée suivant la direction des tiges rigides, savoir un ensemble supérieur
comprenant un sous-ensemble de détection de la position des tiges et un sous-ensemble-d'actionnement
et de guidage d'une aiguille de laçage à chas ouvrant qui traverse la pièce tissée
en chassant une à une les tiges et, après avoir cueilli l'élément textile, revient
en ramenant celui-ci à la place de chaque tige chassée, et un ensemble inférieur comprenant
un sous-ensemble de formation, au moyen d'un organe mobile, d'une boucle de l'élément
textile apte à être saisie par l'aiguille à chas ouvrant, un sous-ensemble de présentation
de l'élément textile alternativement audit organe mobile et à ladite aiguille, et
un sous-ensemble d'ouverture du chas de l'aiguille.
[0010] Dans une forme d'exécution préférée, le sous-ensemble de détection de la position
des tiges comprend essentiellement une fourchette pivotante qui est commandée pour
venir s'appliquer sur chaque tige se présentant sous l'aiguille; lorsque la tige parvient
dans le prolongement exact de l'aiguille, cette tige se trouve embrassée par les deux
branches de la fourchette, laquelle achève alors de basculer et commande l'arrêt de
l'avancement de la pièce tissée.
[0011] Le sous-ensemble d'actionnement et de guidage comprend de préférence des vérins d'actionnement
en translation longitudinale et en rotation sur elle-même de l'aiguille et une colonne
guidant celle-ci et renfermant un agencement destiné à éviter son flambage.
[0012] L'ensemble supérieur peut comprendre en outre un sous-ensemble de mise à niveau des
tiges, qui enfonce presque au ras de la surface de la pièce tissée chaque tige avant
qu'elle vienne sous l'aiguille pour être chassée par celle-ci.
[0013] Le sous-ensemble de formation de boucle comprend avantageusement un crochet animé
par un vérin suivant une direction perpendiculaire à l'axe de l'aiguille, en même
temps que l'aiguille descend à travers la pièce tissée.
[0014] Une forme d'exécution préférée du sous-ensemble de présentation de l'élément textile
est caractérisée par le fait qu'il comprend un présentoir-guidant celui-ci et pivotant
sous l'action d'un vérin de manière à amener l'élément textile d'abord en prise avec
l'organe mobile de formation de boucle, puis contre l'aiguille pour le faire pénétrer
dans le chas - ouvert de celle-ci, ledit élément textile étant alors saisi et entraîné
à travers la pièce tissée à la remontée de l'aiguille. Le présentoir précité comporte
avantageusement plusieurs canaux de guidage convergents, susceptibles de recevoir
plusieurs fibres ou filaments et de les réunir à sa sortie en formant l'élément textile.
[0015] Quant au sous-ensemble d'ouverture du chas de l'aiguille, il comprend de préférence
une pièce offrant un couloir dans lequel_pénètre la tête de l'aiguille à la fin de
sa course de descente et où elle rencontre une rampe qui la repousse latéralement
vers un couteau, ce dernier pénétrant alors dans le chas de l'aiguille et en assurant
l'ouverture. Il convient que ce sous-ensemble soit animé radialement de petits mouvements
assurant son effacement pour laisser passer la tige chassée et son retour pour recevoir
l'aiguille.
[0016] La description qui va suivre en regard des dessins annexés à titre d'exemples non
limitatifs permettra de bien comprendre comment l'invention peut être mise en pratique.
La figure 1 représente en perspective un appareillage de laçage selon l'invention.
Les figures 2 et 3 représentent à plus grande échelle, en élévation avec coupe partielle,
le sous-ensemble d'actionnement et de guidage de l'aiguille, respectivement dans deux
situations fonctionnelles différentes.
La figure 4 représente en coupe, par un plan radial, le sous-ensemble de détection
de la position des tiges rigides à remplacer par un élément textile.
Les figures 5 et 6 représentent une coupe suivant la ligne A-A de l'objet de la figure
4, dans deux situations fonctionnelles successives.
La figure 7 représente en élévation les sous- ensembles de présentation de l'élément
textile et d'ouverture du chas de l'aiguille.
Les figures 8a à 8e illustrent schématiquement le fonctionnement de l'aiguille à chas
ouvrant.
[0017] La pièce à lacer se présente, dans le présent exemple, sous la forme d'une armature
de révolutipn 10 (dont seul un secteur est représenté) tissée selon le procédé et
avec l'appareillage décrit dans la demande française n° 77/18831. Cette armature (figure
1) est constituée par un réseau de tiges verticales 111 d'axe 116 garni de fils croisés
pendant l'opération dite de tissage. Ces tiges délimitent des couloirs circonférentiels
et radiaux qui sont remplis de fils dits drconférentiels et radiaux, lesquels sont
tassés par des doigts 30 disposés en couronne autour de l'axe 116. L'extrémité inférieure
des tiges 111 passe dans une ou plusieurs grilles telles que la
'.grille 21 où elles peuvent circuler librement. La pièce tissée est délimitée et soutenue
dans sa partie inférieure par un jeu de lames 50 tenues par embottement dans un plateau
intérieur 51 rainuré et, dans sa partie supérieure, par un autre jeu de lames ou doigts
30 ayant servi au tissage, retenu par un plateau extérieur 115 rainuré. Le tout est
conçu pour qu'au départ de l'opération de tissage les lames inférieures 50 puissent
venir au contact des doigts supérieurs 30. Tous ces éléments peuvent tourner autour
de l'axe de rotation 116 vertical de la pièce.
[0018] Au-dessus des tiges 111 est disposé un ensemble 79 comportant une aiguille 1 de grande
longueur (de l'ordre de 1 m) tenue dans un bâti fixe en forme de tube 53 où elle peut
coulisser, sa course étant suffisante pour lui permettre de traverser la pièce tissée
10.
[0019] Le tube 53 est agencé pour éviter le flambage de l'aiguille 1; il contient (figure
2) des entretoises 54 interposées entre des ressorts hélicoïdaux 55. La descente et
la remontée de l'aiguille 1 sont assurées par deux vérins : un vérin principal 56
qui, à la descente, commande l'abaissement de l'aiguille 1 à travers la pièce tissée
10 jusqu'à ce que sa tête 4 apparaisse au delà de la face inférieure de la pièce 10
(position représentée à la figure 3) et un vérin secondaire 57 qui assure la course
finale de l'aiguille 1 où celle-ci va saisir les fils destinés à remplacer les tiges
lll.
[0020] Les vérins 56 et 57 sont montés dos à dos, comme représenté. La tige 58 du vérin
56 porte un support 59 relié au sommet de l'aiguille 1 par une tige tubulaire 60.
Sur ce support est monté un petit vérin 61 capable d'actionner en rotation, grâce
à une manivelle 62, la tige 60 et par suite l'aiguille 1, comme on peut le voir sur
la figure 3. Les éléments 56 à 62 n'ont pas été représentés sur la figure 1.
[0021] L'agencement qui vient d'être décrit constitue un sous-ensemble 94 d'actionnement
et de guidage de l'aiguille 1.
[0022] La première fonction de l'aiguille 1 est d'éliminer les tiges 111 de la pièce tissée
10, en les chassant une à une lors de ses descentes successives à travers la pièce
tissée. A cet effet, les tiges 111 de chaque nappe circonférentielle centrée sur l'axe
116 sont amenées l'une après l'autre au droit de l'aiguille 1 en position haute, par
mise en rotation pas à pas de la pièce tissée 10 autour de l'axe 116 au moyen d'un
mécanisme non représenté.
[0023] Préablement, les tiges 111, qui dépassent habituellement de la face supérieure de
la pièce 10 une fois son tissage achevé, sont chacune enfoncées par un poussoir 63
mû par un vérin 64 (sous-ensemble
95 de mise à niveau des tiges 111) de manière à amener leur extrémité presque au ras
de la face supérieure de la pièce 10.
[0024] Il importe ensuite que chaque tige 111 vienne se positionner exactement sous l'aiguille
1, afin que celle-ci la rencontre en descendant et puisse la chasser. Un sous-ensemble
65 de détection de la position des tiges 111 est prévu à cet effet. Celui-ci comprend
(figure 4) un vérin 66 à simple effet dont la tige 67 appuie sur un levier 68 pivotant
autour d'un axe horizontal 69 et portant à son extrémité inférieure une fourchette
70 Située dans le plan radial contenant l'aiguille 1, de manière à maintenir ladite
fourchette dans sa position de repos (figurée en tirets) où elle est écartée de l'endroit
où passent les tiges 111. Lorsqu'une tige 111 arrive à proximité de l'aiguille l,
on rend inactif le vérin 66. Le levier 68 bascule alors sous l'action d'un ressort
71 qui agit en poussant la fourchette 70 vers la tige 111. En général, celle-ci est
alors mal positionnée et l'une des branches de la fourchette 70 la rencontre (figure
5), le levier 68 s'arrêtant dans la position représentée en traits mixtes sur la figure
4. On continue de faire tourner la pièce tissée 10 jusqu'à ce que le creux de la fourchette
70 vienne embrasser la tige 111 (figure 6). Le levier 68 bascule alors complètement
en prenant la position représentée en traits continus sur la figure 4, ce qui est
constaté par un détecteur 72, par exemple un détecteur magnétique de proximité, lequel
commande l'arrêt de la rotation de la pièce tissée 10. La tige 111 sélectionnée se
trouve alors exactement positionnée sous l'aiguille 1 et dans le prolongement de celle-ci,
laquelle en descendant, la poussera vers le bas par sa tête 4 dotée d'une pointe 4'
qui se loge dans une cavité conjuguée 73 prévue à l'extrémité de chacune des tiges
111. Bien entendu, le corps du vérin 66, l'axe 69 du levier 68 et le détecteur 72
sont liés au bâti supérieur 53 de l'ensemble supérieur 79.
[0025] Les doigts 30, qui ont servi à tasser la pièce tissée en cours de confection, reposent
sur celle-ci lorsqu'elle est achevée. Ceux qui arrivent, durant la rotation pas à
pas de la pièce tissée 10 suivant la flèche 35, dans la région de l'aiguille 1, doivent
en être écartés. A cet effet, sont prévus deux vérins 74, 77 fixes et orientés radialement.
Le vérin 74 assure le dégagement des doigts 30 et agit par l'intermédiaire d'un dispositif
d'accrochage 75 à cliquet commandé par un petit vérin 75a, qui coopère avec une crémaillère
76 que comporte chacun des doigts 30 sur une partie de sa longueur; le vérin 77 doté
d'un poussoir 78 assure la remise en place desdits doigts, lesquels coulissent dans/le
plateau rainuré 115 tournant avec la pièce tissée 10. Chaque doigt 30 arrivant à une
certaine distance de l'aiguille 1 est accroché par le dispositif 75 et tiré en direction
centrifuge par le vérin 74. Puis il continue à tourner en situation de dégagement
jusqu'à ce qu'il arrive devant le vérin 77 dont le poussoir le ramène en situation
normale, au delà de l'aiguille 1.
[0026] La deuxième fonction de l'aiguille 1 est d'accrocher et de tirer à l'intérieur de
la pièce tissée 10 l'élément textile 11. A cet fonction correspond l'ensemble inférieur
80 de l'appareillage de laçage lequel, placé au-dessous de la pièce tissée 10, comporte
un sous-ensemble 81 de formation d'une boucle de l'élément textile 11 qui doit remplacer
les tiges 111, un sous-ensemble 82 de présentation de l'élément textile 11 successivement
pour la formation de ladite boucle et pour l'accrochage par l'aiguille 1, et un sous-ensemble
96 d'ouverture du chas 7 de cette dernière.
[0027] L'élément textile 11 est, dans le présent exemple, une mèche formée de trois fils
87 issus de bobines de réserve (non représentées) et passant sur des détecteurs de
défilement 83 (figure
7) qui signalent toute rupture ou immobilisation affectant éventuellement l'un ou l'autre
desdits fils. Ceux-ci pénètrent suivant la flèche 15 dans des canaux de.guidage 13
convergents, creusés dans un présentoir 12, mobile autour d'un axe de pivotement 19,
qui forme, avec son vérin d'actionnement 84 à la tige 8
5 duquel il est articulé, le sous-ensemble de présentation 82 précité.
[0028] Le sous-ensemble 81 assurant la formation d'une boucle sur la mèche 11 comprend un
vérin 86 disposé horizontalement et un poussoir 14 actionné par ce vérin et doté à
son extrémité d'un crochet 14a susceptible d'entrainer la mèche 11 vers la gauche
sur les figures pour y faire apparaltre à la sortie du présentoir 12 une boucle lla
de longueur convenable, avec dévidage corrélatif des fils 87.
[0029] L'aiguille 1 est une aiguille à chas ouvrant telle que l'aiguille décrite dans la
demande de brevet déposée au nom de la demanderesse le même jour que la présente demande.
Cette aiguille comprend un long fût 2 qui se recourbe à sa partie inférieure 3 pour
former une tête 4 et une lame élastique 5, présentant une zone amincie 8, dont l'extrémité
6 est normalement appliquée contre le fût 2, mais peut en être écartée sous l'action
d'un ouvreur (qui sera décrit plus loin) de manière à faire s'ouvrir le chas 7 apparaissant
entre la lame 6 et la partie 3 du fût de l'aiguille.
[0030] L'ouvreur précité (figure 7) comprend un couloir 16 pratiqué dans une pièce fixe
20 et offrant une rampe latérale 17 que rencontre la tête 4 de l'aiguille 1 et qui
la repousse légèrement vers la gauche, ce qui cause la pénétration d'un couteau 18,
fixé sur la pièce 20, dans le chas 7 de l'aiguille 1.
[0031] Le sous-ensemble 96 d'ouverture du chas 7 de l'aiguille 1, comprenant principalement
l'ouvreur et la pièce de guidage 20, est monté sur un support 88 qui porte en outre
une gouttière 89 de guidage de l'aiguille 1 à sa sortie de la pièce tissée 10. Ce
support 88 peut être déplacé radialement selon une faible course par un vérin non
représenté.
[0032] Les différentes phases du fonctionnement de l'appareillage donné ici en exemple vont
maintenant être décrites.
[0033] Dans un premier temps, le poussoir 63 descend sur une tige 111 pour l'amener au niveau
voulu, puis remonte en position de repos; la fourchette 70 détecte l'arrivée de la
tige 111 précédente en alignement avec l'aiguille 1 et commande l'arrêt de la rotation
de la pièce tissée 10.
[0034] Au temps suivant, l'aiguille 1 commence à descendre sous l'action du vérin 56, tandis
que le vérin 66 ramène la fourchette 70 en position de repos. L'aiguille 1, orientée
comme montré à la figure 4, son chas 7 offrant son orifice en direction radiale, traverse
la pièce tissée en chassant la tige 111 sélectionnée, puis s'arrête lorsque sa tête
4 sort par le bas de la pièce tissée 10. La tige 111, dégagée de cette dernière, continue
à descendre sur sa lancée à travers la grille 21 et s'arrête sur une plaque horizontale
(non visible sur les dessins); son extrémité supérieure dépassant légèrement de la
grille 21 (figure 1) (il résulte de cette disposition que les tiges 111 chassées de
la pièce tissée 10 n'échappent pas à la grille 21, ni aux autres grilles non visibles,
ce qui facilite leur remise en place sur la machine de tissage pour la confection
d'une nouvelle pièce 10). Un détecteur 90 constate que chaque tige 111 a bien atteint
la position finale que l'on vient de préciser; sinon, le détecteur 90 commande l'arrêt
de l'appareillage.
[0035] Pendant que l'aiguille 1 descendait, le poussoir
14 a formé une boucle lla sur la mèche 11 (figure 7). D'autre part, pour éviter que
la lame 50a du plateau inférieur 51 située en amont de l'aiguille 1, entre celle-ci
et la mèche 11 émergeant de la pièce tissée 10, ne soit prise dans la boucle lla,
cette lame a été accrochée et provisoirement extraite radialement du plateau 51 par
un vérin 91 (figure 1).
[0036] La tige 111 ayant quitté l'aiguille 1, cette dernière pivote de
90° sous l'action du vérin 61 (figure
3) pour prendre la position représentée à la figure 7. La pièce 88 se déplace vers
l'axe 116 de manière que la gouttière 8
9 et le couloir 16 de la pièce 20, précédemment.éclipsés;pour baisser libre passage
à la tige 111, se présentent dans l'axe de l'aiguille 1. L'aiguille 1 continue de
descendre sous l'action du vérin 57, pénètre dans le couloir 16, rencontre la rampe
17 et son chas 7 est ouvert par le couteau 18 . (figures 7 et 8a). Finalement, elle
rencontre l'actionneur 92 d'un contacteur 93 qui enregistre l'arrivée de l'aiguille
en fin de course, dont le chas est alors complètement ouvert (figure 8b), et autorise
la séquence suivante.
[0037] Le présentoir 12 bascule sous l'action du vérin 84 et vient présenter la mèche 11
contre l'aiguille 1, au-dessus de l'extrémité 6 de sa lame 5 (figure 8c). Le poussoir
14 se retire et libère la boucle lla. L'aiguille commence à remonter, saisit la mèche
11 (figures 8d et 8e) et pivote à nouveau de 90°, en sens inverse du pivotement effectué
à la descente, dès que sa tête 4 a franchi l'ensemble inférieur 80, en continuant
sa remontée et en entraînant la mèche 11 dans son chas 7 refermé à travers la pièce
tissée 10, à la place de la tige 111 chassée, tandis que la boucle lla se résorbe.
[0038] Quand l'aiguille 1 arrive en fin de remontée, la lame inférieure 50a est remise en
place, ainsi que, sur le plateau supérieur 115, le premier doigt reculé 30a, tandis
qu'un nouveau doigt 30b en amont du poussoir 63 est extrait (figure 1).
[0039] Puis la pièce tissée 10 tourne d'un pas, avec les plateaux 115 et 51, les doigts
30, les lames 50 et la grille 21, de manière à présenter la tige 111 suivante dans
l'axe de l'aiguille 1. Un nouveau cycle de laçage peut alors être accompli. Au sommet
de la pièce 10, la mèche 11 est soit rompue à chaque pas, soit agencée en point de
chaînette par l'aiguille 1.
[0040] Les différentes rangées circonférentielles de tiges 111 sont traitées successivement
par déplacement radial des ensembles 79 et 80.
1.- Procédé de laçage automatique d'armatures ou pièces tissées réalisées par tissage
multidirectionnel et composées d'éléments textiles filiformes disposés suivant plusieurs
directions, l'une des directions de tissage étant initialement matérialisée par des
tiges rigides provisoires qui doivent être remplacées, au cours d'opérations de laçage
par des éléments textiles filiformes, caractérisé par le fait qu'il consiste à faire
passer à travers la pièce tissée une aiguille, laquelle pousse simultanément vers
l'extérieur une tige rigide présélectionnée et la chasse de la pièce tissée, à faire
saisir à l'aiguille un élément textile préalablement formé en boucle et à faire repasser
en sens inverse à travers la pièce tissée l'aiguille munie de l'élément textile ainsi
saisie, lequel vient occuper l'espace dégagé par la tige rigide antérieurement chassée,
et à dégager l'aiguille de la pièce tissée, puis à la libérer de l'élément textile.
2.- Procédé selon la revendication 1, . caractérisé par le fait que l'aiguille utilisée
est une aiguille à chas ouvrant, dont le chas, normalement fermé, est commandé à l'ouverture
pour permettre la saisie de l'élément textile par l'aiguille.
3.- Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé par le fait que la sélection
des tiges rigides s'effectue successivement par déplacement pas à pas de la pièce
tissée, lesdites tiges se présentant une à une sous l'aiguille.
4.- Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé par le fait qu'on forme la
boucle avec l'élément textile de laçage en même temps que l'aiguille traverse la pièce
tissée en poussant la tige à chasser.
5.- Procédé selon l'une quelconque des revendications.1 à 4, caractérisé par le fait
qu'on fait pivoter l'aiguille sur elle-même de 90° lorsque, après avoir traversé la
pièce tissée, sa tête en ressort, cette dernière se trouvant alors orientée convenablement
pour accrocher la boucle de l'éLément textile, puis qu'on ramène l'aiguille dans sa
position initiale par pivotement inverse tandis qu'elle accomplit sa course de retour.
6.- Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que les tiges rigides
utilisées dans la fabrication de la pièce tissée, dépassant initialement d'une certaine
longueur de la surface de la pièce tissée, sont ramenées sensiblement au niveau de
ladite surface avant d'être poussées par l'aiguille.
7.- Procédé selon les revendications 1 à 6, caractérisé par le fait que les tiges
rigides utilisées dans la fabrication de la pièce tissée sont chassées par l'aiguille
de laçage hors de la pièce tissée de telle manière qu'elles restent dans les grilles
de positionnement de l'appareillage de tissage pour servir au tissage de la pièce
suivante.
8.- Appareillage permettant de mettre en oeuvre le procédé selon l'une quelconque
des revendications 3 à 7, caractérisé par le fait qu'il comprend un mécanisme d'avancement
pas à pas de la pièce tissée (10) dans une direction (35) perpendiculaire à celle
des tiges rigides (111) qu'elle comporte, et deux ensembles stationnaires placés de
part et d'autre de la pièce tissée suivant la direction des tiges rigides, savoir
un ensemble supérieur (79) comprenant un sous-ensemble (65) de détection de la ppsition
des tiges (111) et un sous-ensemble (94) d'actionnement et de guidage d'une aiguille
(1) de laçage à chas ouvrant qui traverse la pièce tissée (10) en chassant une à une
les tiges (111), et, après avoir cueilli l'élément textile (11), revient en ramenant
celui-ci à la place de chaque tige (111) chassée, et un ensemble inférieur (80) comprenant
un sous-ensemble (81) de formation, au moyen d'un organe mobile (14a), d'une boucle
(lla) de l'élément textile (11) apte à être saisi par l'aiguille (1) à chas ouvrant,
un sous-ensemble (82) de présentation de l'élément textile (11) alternativement audit
organe mobile (14a) et à ladite aiguille (1), et un sous-ensemble (96) d'ouverture
du chas de l'aiguille (1).
9.- Appareillage selon la revendication 8, caractérisé par le fait que le sous-ensemble
(65) de détection de la position des tiges (111) comprend essentiellement une fourchette
pivotante (70) qui est commandés pour venir s'appliquer sur chaque tige (111) se présentant
sous l'aiguille (1), et que, lorsque la tige (111) parvient dans le prolongement exact
de l'aiguille (1), cette tige se trouve embrassée par les deux branches de la fourchette
(70), laquelle achève alors de basculer et commande l'arrêt de l'avancement de la
pièce tissée (10).
10.- Appareillage selon la revendication 8, caractérisé par le fait que le sous-ensemble
(94) d'actionnement et de guidage comprend des vérins (56, 57, 61) d'actionnement
en translation longitudinale et en rotation sur elle-même de l'aiguille (1) et une
colonne (53) guidant celle-ci et renfermant un agencement (54, 55) destiné à éviter son flambage.
11.- Appareillage selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, caractérisé par
le fait que l'ensem- ble supérieur (79) comprend en outre un sous-ensemble (95) de mise à.niveau des tiges (111), qui enfonce presque au ras de la surface de la
pièce tissée (10) chaque tige avant qu'elle vienne sous l'aiguille (1) pour être chassée
par celle-ci.
12.- Appareillage selon la revendication 8, caractérisé par le fait que le sous-ensemble
(81) de formation de boucle comprend un crochet (14a) animé par un vérin (86) suivant
une direction perpendiculaire à l'axe de l'aiguille (1), en même temps que l'aiguille
(1) descend à travers la pièce tissée (10).
13.- Appareillage selon la revendication 8, caractérisé par le fait que le sous-ensemble
(82) de présentation de l'élément textile (11) comprend un présentoir (12) guidant
celui-ci et pivotant sous laction d'un vérin (84) de manière à amener l'élément textile
d'abord en prise avec l'organe mobile (14a) de formation de boucle, puis contre l'aiguille
(1) pour le faire pénétrer dans le chas (7) - ouvert - de celle-ci, ledit élément
textile étant alors saisi et entraîné à travers la pièce tissée à la remontée de l'aiguille.
14.- Appareillage selon la revendication 13, caractérisé par le fait que le présentoir
(12) comporte plusieurs canaux de guidage (13) convergents, susceptibles de recevoir
plusieurs fibres ou filaments (87) et de les réunir à sa sortie en formant l'élément
textile (11).
15.- Appareillage selon la revendication 8, caractérisé par le fait que le sous-ensemble
(96) d'ouverture du chas de l'aiguille (1) comprend une pièce (20) offrant un couloir
(16) dans lequel pénètre la tête (4) de l'aiguille à la fin de sa course de descente
et où elle rencontre une rampe (17) qui la repousse latéralement vers un couteau (18),
ce dernier pénétrant alors dans le chas (7) de l'aiguille et en assurant l'ouverture.
16.- Appareillage selon la revendication 8 ou 15, caractérisé par le fait que le sous-ensemble
(96) d'ouverture du chas de l'aiguille (1) est animé radialement de petits mouvements
assurant son effacement pour laisser passer la tige (111) chassée et son retour pour
recevoir l'aiguille (1).
17.- Appareillage selon la revendication 8, caractérisé par le fait qu'il comporte
des systèmes de sécurité constitués par un premier détecteur (72) de proximité monté
de manière à entrer en relation avec l'extrémité du levier (68) porteur de la fourchette
pivotante (70) quand les deux branches de cette dernière embrassent une tige (111)
devant être chassée par l'aiguille (1), et de manière à commander dans ce cas l'arrêt
de l'avancement de la pièce tissée des seconds détecteurs (83) de défilement des fils
issus des bobines de réserve et destinés à former un élément textile (11) amené à
remplacer une lige (111), montés en regard desdits fils de manière à signaler toute
rupture ou immobilisation affectant ceux-ci et à provoquer dans ces cas l'arrêt de
l'appareillage de laçage, un troisième détecteur (90) placé à la partie supérieure
de la grille (21) de manière à constater la position finale de chaque tige (111) chassée
par l'aiguille (1) et à commander l'arrêt de l'appareillage en cas d'anomalie, et
un contacteur (93) dont l'actionneur (92) est situé à l'entrée du couloir (16) de
l'ouvreur et destiné à enregistrer l'arrivée de l'aiguille (1) en fin de course, et
à autoriser la séquence suivante.