[0001] La présente invention concerne un dispositif de réglage fin de la position d'une
lame de raclage, notamment d'une lèvre de la caisse d'arrivée d'une machine à papier
ou à carton. Elle concerne aussi un procédé de réglage d'une propriété du matériau
fabriqué en continu sur une machi
he ayant une lame de raclage, par exemple une machine de fabrication de papier ou de
carton, par réglage fin de la position de la lame de raclage.
[0002] La description qui suit concerne le réglage fin de la position de la lèvre d'une
caisse d'arrivée ou de tête d'une machine à papier ou à carton, mais il faut noter
qu'elle a d'autres applications dans des domaines qui nécessitent le réglage d'une
lame de raclage.
[0003] La caisse d'arrivée d'une machine à papier transforme l'écoulement de la suspension
fibreuse, formant la pâte à papier, d'une veine cylindrique en une lame ou couche
correspondant à la largeur de formation de la feuille. Cette caisse d'arrivée se présente
comme un réservoir de forme variable dont la face antérieure est percée vers le bas
d'une fente munie de lèvres entre lesquelles la pâte liquide est projetée sur une
table de fabrication. La fonction de la caisse d'arrivée est d'assurer un débit constant
et régulier de la suspension fibreuse sur toute la largeur de la machine qui peut
atteindre 9 m dans le cas d'installations modernes.
[0004] La lame ou couche de suspension fibreuse, contenant aussi des charges minérales,
est chassée sous une pression comprise entre environ 0,03 et 2 bars entre les lèvres,
dans les machines rapides modernes. La régularité de la vitesse de sortie de la couche
de suspension fibreuse et de l'épaisseur conditionne, avec la régularité de la concentration,
celle du poids par unité de surface du produit fabriqué. Dans les machines à papier
modernes, l'écoulement se fait entre deux lèvres métalliques dont l'une est fixe et
l'autre est mobile dans son ensemble afin qu'elle règle. l'épaisseur. En outre, la
lèvre mobile, habituellement la lèvre supérieure, est déformable suivant sa longueur
sous l'action de tiges commandées par des vérins manuels à vis. Une caisse d'arrivée
de machine moderne comporte plusieurs dizaines de tels vérins manuels.
[0005] La correction de l'épaisseur de la lame de suspension fibreuse au passage de la lèvre
en fonction des variations de poids par unité de surface du produit obtenu en fin
de machine est peu commode à l'aide de tels vérins manuels dont le réglage est délicat
et qui ne donnent de bons résultats que par tâtonnement.
[0006] Pour remédier à cet inconvénient, on a construit des caisses d'arrivée dans lesquelles
les vérins manuels de réglage sont commandés chacun par un ensemble motoréducteur
lui-même commandé en fonction de mesures de masse en continu, par l'intermédiaire
d'un ordinateur qui reçoit le résultat desmesures de masse et calcule les corrections
à apporter par action sur des éléments de machine et notamment sur la lèvre mobile.
[0007] Ces systèmes de commande par motoréducteur ne donnent pas suffisamment satisfaction.
En effet, il existe toujours des jeux mécaniques relativement importants et la précision
du réglage n'est pas très grande. L'inconvénient le plus important est cependant le
coût très élevé de ces mécanismes puisque la caisse d'arrivée d'une machine moderne
peut en comporter jusqu'à 60 et plus.
[0008] Le brevet des Etats-Unis d'Amérique n° 2 779 253 décrit un dispositif de réglage
purement mécanique de la lèvre mobile d'une caisse de tête d'une machine à papier.
Selon ce brevet, le réglage est réalisé de façon purement mécanique à l'aide des vérins,
et les variations sont détectées àl'aide d'un comparateur mécanique. Le brevet français
n° 1 192 516 décrit un appareil de réglage de l'orifice de passage de la pâte à papier
dans une caisse d'arrivée par gonflement et dégonflement de vessies qui délimitent
des bords des lèvres. Il s'agit donc d'un dispositif pneumatique ou hydraulique.
[0009] Par ailleurs, les brevets des Etats-Unis d'Améri- que n° 2 938 231 et 3 940 221 décrivent
des filières d'extrusion de matière plastique dans lesquelles la position d'une partie
d'un premier côté de la filière est réglée à l'aide d'un dispositif thermodilatable.
En particulier, le brevet précité des Etats-Unis d'Amérique n° 3 940 221 décrit une
filière d'extrusion de matière plastique comprenant un bloc dont une partie destinée
à délimiter l'orifice de sortie est séparée du corps du bloc par une partie amincie
afin qu'elle ait une certaine élasticité. Une tige thermodilatable repousse plus ou
moins cette extrémité flexible afin de déterminer avec précision sa position.
[0010] Les filières d'extrusion de matière plastique sont des dispositifs totalement différents
des lèvres des caisses d'arrivée des machines à papier. En effet, dans une filière
d'extrusion, la matière plastique est chassée sous une pression extrêmement élevée.
La filière doit former un canal ayant des parois presque parallèles, au moins sur
une certaine distance, afin qu'elles guident progressivement la matière qui subit
un effet d'alignement lors de son écoulement dirigé dans l'orifice de la filière.
Au contraire, la lèvre d'une caisse d'arrivée de machine à papier est formée par une
lame de raclage qui fait un angle relativement important, en général d'au moins 30°
et parfois égal à 90°, avec la direction de la couche formée. Une telle lèvre ne doit
surtout pas provoquer l'orientation des fibres de la suspension qui passent au-dessous.
En effet, une telle orientation des fibres serait désastreuse dans le papier fabriqué
(formation d'une direction de déchirure préférentielle). Il est donc essentiel non
seulement que la lèvre soit fortement inclinée par rapport à la couche formée mais
aussi que la pression de la suspension fibreuse soit faible.
[0011] Il est donc clair que la lèvre d'une caisse d'arrivée de machine est un dispositif
totalement diffèrent d'une filière d'extrusion de matière plastique.
[0012] Etant donné qu'il existe actuellement des appareils de mesure de masse
' en continu et que ces appareils peuvent être reliés à des ordinateurs qui permettent
la connaissance et le calcul de corrections qui peuvent être nécessaires, il est très
souhaitable que des dispositifs simples et peu coûteux permettent le réglage fin,
en continu, de la position de la lèvre mobile d'une caisse d'arrivée de machine à
papier, en différents points le long de cette lèvre.
[0013] L'invention concerne un tel dispositif ayant un organe de positionnement monté entre
le bâti de la machine et la lèvre, et un dispositif de chauffage de l'organe de positionnement
afin que la longueur de celui-ci varie et assure le maintien de la lèvre dans la position
voulue. Cette dernière est déterminée d'après les résultats de mesure en continu,
par exemple de mesure de masse, par un ordinateur qui permet la commande des dispositifs
de chauffage de nombreux organes placés le long de la caisse d'arrivée. Le dispositif
de positionnement est donc un mécanisme passif ne nécessitant aucun entretien et aucune
lubrification, et ayant une fiabilité extrêmement élevée.
[0014] Plus précisément, l'invention concerne un dispositif de réglage fin de la position,
par rapport à un support, d'une lame inclinée de raclage d'un fluide sur une surface,
par déplacement de la lame dans une direction prédéterminée, ce dispositif comprenant
:
- un organe de positionnement coopérant en un premier point avec le support et en
un second point avec la lame de raclage,
- un dispositif de chauffage d'une partie au moins de l'organe de positionnement comprise
entre les deux points de coopération, et
- un organe de commande du dispositif de chauffage en fonction de la position voulue
pour la lame de raclage par rapport au support.
[0015] Il est avantageux que le dispositif comporte en outre un dispositif de réglage grossier,
par exemple un vérin manuel à vis, destiné à modifier la distance comprise entre les
deux points de coopération. Dans un mode de réalisation avantageux, l'organe de positionnement
comporte au moins une partie de montage et une partie thermodilatable destinée à être
chauffée, et la partie de montage est refroidie, notamment par convection ou circulation
d'un fluide de refroidissement.
[0016] Dans un mode de réalisation de type différentiel, la partie de montage de l'organe
de positionnement est disposée parallèlement à la partie thermodilatable, du même
côté que celle-ci par rapport à leur emplacement de coopération, et un dispositif
de chauffage supplémentaire est destiné à chauffer la partie de montage, entre ses
emplacements de coopération avec la partie thermodilatable et avec le support. Dans
ce cas, un dispositif d'isolation thermique est avantageusement placé entre la partie
de montage et la partie thermodilatable.
[0017] L'organe de positionnement peut avantageusement comporter en outre un élément de
transmission de force destiné à provoquer le déplacement de la lèvre dans ladite direction
déterminée alors que la partie thermodilatable s'allonge et se raccourcit dans une
autre direction. De plus, cet élément de transmission de force ou un autre élément
peut constituer un élément multiplicateur qui provoque un déplacement de la lame de
raclage sensiblement égal à un multiple de la distance parcourue par l'extrémité de
la partie thermodilatable qui est opposée à la partie de montage.
[0018] Il est avantageux que le dispositif de chauffage de la partie thermodilatable et,
le cas échéant, le dispositif de chauffage de la partie de montage, soient d'au moins
un type choisi parmi au moins un élément chauffant par effet Joule, placé en contact
thermique avec l'organe de positionnement, un dispositif de chauffage direct par effet
Joule de l'organe de positionnement par circulation d'uncourant électrique dans celui-ci,
un dispositif de chauffage à la flamme, et un dispositif de chauffage par contact
avec un fluide caloporteur.
[0019] Dans un mode de réalisation avantageux, la partie thermodilatable est souple, et
le dispositif comporte en outre un ressort destiné à repousser la lame de raclage
en direction sensiblement parallèle à ladite direction déterminée.
[0020] Bien entendu, une application particulièrement avantageuse de l'invention est celle
dans laquelle le support est une partie d'une caisse d'arrivée d'une machine à papier,
et la lame de raclage est une lèvre de réglage de l'épaisseur de la couche de suspension
fibreuse destinée à former un papier.
[0021] L'invention concerne aussi un procédé de réglage d'une propriété d'un matériau fabriqué
en continu sur une machine, celle-ci étant d'un type qui comporte une lame de raclage
mobile par rapport à un support et montée à un premier emplacement sur un organe de
positionnement quiestlui- même monté sur un support à un second emplacement, la position
de la lame de raclage par rapport au support influant sur ladite propriété du matériau
fabriqué en continu ; selon l'invention, ce procédé comprend :
- la mesure directe ou indirecte de ladite propriété du matériau et la formation d'un
signal représentatif de cette mesure ;
- la comparaison du signal de mesure à un signal de référence et la formation d'un
signal de comparaison ; et
- en fonction du signal de comparaison, le réglage du chauffage d'une partie au moins
de l'organe de positionnement, entre ses deux emplacements de coopération avec la
pièce mobile et avec le support.
[0022] Dans un mode de réalisation avantageux, dans lequel les organes de positionnement
peuvent être chauffés différen- tiellement, c'est-à-dire lors de l'utilisation d'un
organe de positionnement ayant une partie de montage et une partie thermodilatable,
placées d'un même côté de leur point de coopération, le procédé comprend le réglage
du chauffage soit de la partie thermodilatable, soit de la partie de montage, selon
que la lèvre doit être déplacée dans un sens ou dans l'autre.
[0023] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description
qui va suivre, faite en référence aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 est une coupe schématique d'une partie d'une caisse d'arrivée de machine
à papier, représentant un dispositif de positionnement de la lèvre mobile de la caisse,
selon l'invention ;
- la figure 2 est une coupe détaillée agrandie d'une partie du dispositif de la figure
1 ;
- la figure 3 est analogue à la figure 1 mais représente une variante de dispositif
de positionnement selon l'invention ;
- la figure 4 est une coupe schématique partielle analogue à la figure 3, représentant
un dispositif de positionnement différentiel selon l'invention ;
- la figure 5 est une coupe schématique analogue à la figure 1 représentant une variante
de dispositif de positionnement selon l'invention ;
- la figure 6 est une vue en plan de l'organe de positionnement de l'appareil de la
figure 5 ;
- les figures 7 et 8 sont respectivement une élévation frontale et une élévation latérale
d'une variante d'organe de positionnement destiné au mode de réalisation de la figure
5 ; et
- la figure 9 est un schéma illustrant la mise en oeuvre de l'invention pour le réglage
fin d'une lame d'une coucheuse.
[0024] Les figures 1 et 2 représentent un exemple de dispositif de positionnement selon
l'invention. La figure 1 représente le montage du dispositif de positionnement dans
une caisse d'arrivée de type connu et dont une partie seulement est représentée, cette
caisse ayant un bâti 10. La lame de suspension fibreuse formée par la caisse passe
entre une lèvre fixe 12, sensiblement horizontale, et une lèvre mobile 14. La lame
est formée sur le cylindre 16 de tête de la table de fabrication comportant une toile
métallique 18 soutenue par un support 20 juste après le cylindre 16. L'extrémité de
la lèvre mobile 14 qui est la plus proche de la table de fabrication est fixée à un
tube 22 par une articulation 24. Le tube 22 passe dans des orifices 26 et 28 d'organes
du bâti 10 de la caisse. L'autre extrémité du tube 22 est fixée à un vérin à vis 30
commandé à la main par un bouton moleté 32. La partie fixe du vérin est montée sur
un tube 34 de support fixé au bâti. Ce tube 34 est percé de petits orifices 36 à sa
partie supérieure.
[0025] Le dispositif de positionnement selon l'invention comprend le tube 22, le vérin à
vis 30 et le tube 34.
[0026] La figure 2 représente plus en détail la partie supérieure du tube 22. L'intérieur
du tube contient un élément électrique chauffant 38 ayant des fils 40 de raccordement
qui passent par un orifice 42 de la paroi du tube 22. Un garnissage 44 d'une poudre
d'une matière ayant une bonne conductibilité thermique maintient avantageusement l'élé
7 ment chauffant 38 dans le tube 22. Dans un exemple de réalisation, la longueur de
la résistance 38 introduite dans le tube 22 est de 1 m. Le tube 22 est lui-même formé
de laiton et, lorsque la résistance dont la puissance est égale à 70 W et qui est
alimentée à une tension de 20 V, fonctionne au maximum de sa puissance, le tube atteint
une température maximale de 90°C. Dans ces conditions, la variation de longueur du
tube 22 entre ces deux températures extrêmes est de l'ordre de 1,2 mm. Comme l'épaisseur
de la lame de suspension fibreuse formée sur la table de fabrication est en général
comprise entre 5 et 40 mm, cette plage de réglage est tout à fait satisfaisante pour
la correction des variations observées en cours de fabrication, lorsque le réglage
grossier a été effectué manuellement sous la commande des vérins à vis 30.
[0027] Dans une caisse d'arrivée d'une machine moderne, une soixantaine de dispositifs de
positionnement du type représenté sur la figure 1 peuvent être commandés simultanément
en fonction des ordres transmis par un ordinateur.
[0028] La commande des éléments chauffants des différents dispositifs de positionnement
peut être réalisée suivant les nombreuses techniques connues, par exemple par variation
de la tension appliquée, par variation de la durée d'application d'une tension fixe,
par variation de la fréquence d'impulsions appliquées ou par tout autre procédé ou
combinaison de procédés de contrôle bien connus des hommes du métier.
[0029] Dans le mode de réalisation de la figure 1, il est évidemment souhaitable que seul
le tube 22 s'échauffe et que le tube 34 reste à température ambiante. Comme la chaleur
dégagée dans le tube 22 doit être évacuée, les trous 36 formés à la partie supérieure
du tube 34 permettent la circulation d'un courant d'air passant par le bâti 10 et
remontant dans le tube 34 remplissant uniquement une fonction de support.
[0030] Etant donné l'inertie relativement grande du tube 22 lorsqu'il est chauffé, il faut
plusieurs minutes pour qu'une perturbation soit effectivement corrigée. Compte tenu
des vitesses de mesure de la masse en continu sur les machines à papier, une telle
constante de temps est tout à fait satisfaisante. Si elle apparaissait cependant trop
grande dans certaines applications, elle pourrait être réduite par utilisation d'un
chauffage plus puissant et d'un refroidissement forcé du tube 22. Par exemple, celui-ci
peut porter des ailettes qui accroissent son refroidissement. Dans une variante, le
tube 22 peut être sous forme d'une double enveloppe dans laquelle circule un liquide
de refroidissement, par exemple de l'eau.
[0031] Lors de la mise en route d'une machine à papier ayant une caisse d'arrivée munie
de dispositifs de positionnement selon l'invention, la lèvre mobile est initialement
réglée à l'aide des vérins à vis 30 de manière qu'elle soit parallèle à la lèvre fixe.
La machine à papier est alors mise en production. Suivant le résultat de la mesure
du poids au mètre carré, effectuée en continu en fin de machine, un profil de feuille
est établi. Les dispositifs de positionnement étant initialement froids, les parties
de la feuille qui sont trop lourdes peuvent être corrigées par chauffage des dispositifs
de positionnement qui correspondent à ces points forts, afin qu'ils se dilatent.
[0032] La figure 3 est analogue à la figure 1 et représente une variante de dispositif de
positionnement selon l'invention. Dans cette variante, la longueur du dispositif de
positionnement est plus faible que celle du dispositif de la figure 1. Sur la figure
3, les références identiques à celles de la figure 1 désignent des éléments analogues.
Ainsi, le bâti 10 d'une caisse d'arrivée ayant une lèvre fixe 12 et une lèvre mobile
14, formant une lame de suspension fibreuse sur le cylindre 16 de tête d'une table
de fabrication, supporte un dispositif de positionnement qui comporte un tube 46,
analogue au tube 22 mais nettement plus court, un vérin à vis 48 qui peut être identique
au vérin 30 du mode de réalisation de la figure 1, et un tube de support 50 analogue
au tube 34.
[0033] Dans le mode de réalisation de la figure 3, les changements de longueur du tube ne
sont pas transmis directement à la lame mobile 14 mais par l'intermédiaire d'une bielle
54. Celle-ci est articulée en 52 à l'extrémité du tube 46. Une extrémité de la bielle
est articulée en 56 sur le bâti 10 alors que l'autre extrémité est articulée en 58
sur une tige 60 qui est elle-même articulée en 62 sur la lèvre mobile 14. Comme l'indique
la figure 3, la distance comprise entre l'articulation 52 du tube thermodilatable
46 et l'articulation 56 sur le bâti 10 est bien inférieure à la distance séparant
l'articulation 58 de la tige 60 qui commande le déplacement de la lèvre 14 à l'articulation
56. De cette manière, le déplacement de la tige 46 est amplifié par la bielle 54.
Comme la force qui doit être appliquée à la lèvre mobile 14 par un dispositif de positionnement
est au maximum de l'ordre de 200 N, la force appliquée par le tube 46 à l'articulation
52 est seulement de l'ordre de 600 N, lorsque le rapport de multiplication est égal
à trois. Une telle force peut être facilement appliquée par un tube de faible diamètre
et de faible épaisseur de paroi.
[0034] L'avantage essentiel du mode de réalisation de la figure 3 par rapport à celui de
la figure 1 est une réduction importante de la longueur totale du dispositif de positionnement.
Cependant, ce mode de réalisation présente l'inconvénient d'introduire des éléments
mobiles qui ne peuvent que réduire la fiabilité des dispositifs, bien qu'il s'agisse
de mécanismes très simples et très robustes.
[0035] La figure 4 représente une variante du dispositif selon l'invention assurant un positionnement
différentiel. Ce réglage différentiel est représenté dans son application au mode
de réalisation de la figure 3, mais il faut noter qu'il s'applique aussi de façon
générale à tous les autres modes de réalisation.
[0036] Plus précisément, comme indiqué sur la figure 4, la tige 76, correspondant à la tige
46 du mode de réalisation de la figure 3, est montée sur le vérin à vis 48 et elle
passe par l'orifice 26 du bâti 10. Le tube 50 de support est remplacé par un tube
78 qui a le même rôle que le tube 50 mais qui, en outre, a avantageusement un coefficient
de dilatation thermique relativement important.
[0037] Un élément 80 de chauffage sous forme d'un manchon de chauffage par résistance, entoure
le tube 78 de support. Il reçoit l'énergie électrique d'une alimentation non représentée,
par des fils non représentés. Selon une caractéristique avantageuse, un manchon d'isolation
thermique 82 est maintenu entre la tige 76 et le tube 78 de support.
[0038] Le fonctionnement du mode de réalisation de la figure 4 est le suivant. Lorsque la
lèvre commandée doit être rapprochée de la table de fabrication, la tige 76 est chauffée
de la manière décrite en référence aux figures 1 à 3. Cependant, si la lèvre doit
être rapidement écartée de la table de fabrication, l'inertie thermique du tube 76
empêche un retour rapide. Dans ces conditions, l'élément 80 de chauffage est alors
alimenté et il échauffe rapidement le tube 78 de support. Celui-ci se dilate et écarte
donc rapidement la lèvre de la table de fabrication. Le manchon isolant 82 améliore
le découplage thermique des tubes 76 et 78.
[0039] Ce mode de réalisation a une sensibilité bien plus grande que ceux des figures 1
à 3 car on sait que l'échauffement peut être bien plus rapide que le refroidissement
naturel. Il s'agit donc d'une variante intéressante pouvant être utilisée à la place
du refroidissement forcé du tube 76.
[0040] La figure 5 représente une variante du dispositif de la figure 1. Les références
10, 14 et 30 représentent les mêmes éléments que sur la figure 1, à savoir le bâti,
la lèvre de réglage et le vérin à vis.
[0041] Ce mode de réalisation comprend un organe de positionnement 84 de type souple, représenté
plus en détail sur la figure 6, placé dans un tube 86 de support, tout à fait analogue
au tube 34 ou 50. L'orqane 84 de positionnement comporte quatre bandessouples formées
d'un alliage métallique convenable, par exemple "Kanthal" qui est utilisé pour la
formation de résistances électriques et qui possède cependant une bonne résistance
mécanique. Les extrémités des bandes 86 sont serrées dans deux supports 88 et 90.
Ce dernier a un prolongement 92 destiné à être fixé au vérin 30 alors que le support
88 a une patte 94 percée d'un trou destiné au passage d'une tige filetée dépassant
d'un levier 96. Ce dernier est articulé sur des bras 100 fixés au bâti 10 et sur une
tige 98 de commande de la lèvre 14. En outre, un ressort 102 est avantageusement disposé
entre le bâti et le levier 96 afin qu'il repousse ce levier dans le sens qui provoque
l'application d'une force de traction à l'organe 84 de positionnement.
[0042] L'avantage de l'organe 84 de positionnement est d'être chauffé directement par effet
Joule et d'avoir donc une grande sensibilité à réchauffement. En outre, comme il est
formé par des bandes plates de faible épaisseur et ayant cependant une surface importante,
il se refroidit rapidement. Le levier 96 représente un exemple d'élément de transmission
de force, mais le montage peut aussi être réalisé comme représenté sur la figure 3,
avec déplacement convenable d' ressort 102. Le bras 100 peut être disposé à tout emplacement
convenable afin qu'il donne le rapport multiplicateur voulu, par exemple égal à 1.
[0043] Les figures 7 et 8 représentent une variante d'organe souple de positionnement, analogue
à l'organe 84 de la figure 6. Dans cette variante, l'organe 104 comporte un premier
support 106 d'extrémité, muni d'une patte 108 analogue à la patte 94 de l'organe 84,
et un autre support 110 d'extrémité muni d'un dispositif 112 de montage sur un vérin
à vis. Les fils 114 de chauffage par résistance, ayant une bonne résistance mécanique
à la traction, passent sur des manchons isolants portés par des vis 116 passant dans
le support 106 et sur d'autres manchons isolants portés par des vis 118 et 120 placées
sur l'autre support 110. Les fils sont maintenus sur le support 110 de manière qu'ils
puissent transmettre des forces de traction entre les deux supports 106 et 110. Cet
organe souple 104 de positionnement peut être utilisé à la place de l'organe 84 dans
le mode de réalisation de la figure 5, et il possède les mêmes avantages que celui-ci.
[0044] La figure 9 représente un autre exemple d'application de l'invention. Il s'agit d'un
schéma très simple d'une coucheuse à lame. Un papier 64 est entraîné sur un cylindre
68 et un rouleau enducteur 66 applique une couche superficielle d'une dispersion aqueuse
contenant par exemple essentiellement des particules de kaolin et un adhésif convenable.
Une lame 70 est appliquée contre le papier 64 porté par le cylindre 66 et la régularité
de la couche formée nécessite l'application d'une certaine force à la lame 70. Les
dispositifs de positionnement conviennent parfaitement à cet effet, étant donné leur
plage de réglage. On a représenté schématiquement, sur la figure 4, l'extrémité d'un
tube 72 d'un dispositif de positionnement qui peut être d'un type analogue à ceux
qui sont représentés sur les figures 1 5 4. Une articulation 74 transmet la force
appliquée par le tube 72 à la lame 70.
[0045] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation particuliers
décrits. Ainsi, bien qu'on ait considéré une machine à papier de type horizontal,
l'invention s'applique aussi bien au réglage de la lèvre mobile dans des machines
verticales. En outre, on a décrit le dispositif de réglage fin selon l'invention sous
une forme associée à un dispositif de réglage grossier, formé par un vérin à vis 30
ou 48. Il faut noter que l'invention convient aussi aux caisses modernes dont chaque
tige est commandée par un groupe motoréducteur. Dans ce cas, le groupe motoréducteur
n'assure qu'un réglage grossier et le chauffage des dispositifs de positionnement
selon l'invention assure le réglage fin.
[0046] Il faut surtout noter que les dispositifs de réglage fin selon l'invention sont très
fiables étant donné leur caractère essentiellement passif, ne nécessitent pas d'entretien,
ne nécessitentpas de lubrification, et sont particulièrement peu coûteux. La technologie
nécessaire à la mise en oeuvre de l'invention est en outre connue des hommes du métier
depuis plusieurs dizaines d'années.
1. Dispositif de réglage fin de la position, par rapport à un support, d'une lame
inclinée de raclage d'un fluide sur une surface, par déplacement de la lame dans une
direction déterminée, ledit dispositif de réglage étant caractérisé en ce qu'il comprend
:
- un organe de positionnement (22, 34) coopérant en un premier point avec le support
(10) et en un second point (24) avec la lame de raclage (14),
- un dispositif (38) de chauffage d'une partie (22) au moins de l'organe de positionnement
comprise entre les deux points de coopération, et
- un organe de commande du dispositif (38) de chauffage en fonction de la position
voulue pour la lame de raclage par rapport au support (10).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend en outre
un dispositif (30) de réglage grossier, par exemple un vérin manuel à vis, destiné
à modifier la distance comprise entre les deux points de coopération.
3. Dispositif selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que l'organe
de positionnement (22, 34) comporte au moins une partie de montage (34) et une partie
thermodilatable (22) destinée à être chauffée.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que la partie de montage
(34) est refroidie, notamment par convection ou circulation d'un fluide de refroidissement.
5. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que la partie de montage
(78) de l'organe de positionnement est disposée en direction sensiblement parallèle
à la partie thermodilatable (76) et d'un même côté par rapport à 'leur emplacement
commun de coopération, et le dispositif de réglage comporte en outre un dispositif
(80) de chauffage de la partie de montage (78), entre ses emplacements de coopération
avec la partie thermodilatable (76) et avec le support (10).
6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comprend en outre
un dispositif (82) d'isolation thermique placé entre la partie de montage (78) et
la partie' thermodilatable (76).
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 3 à 6, caractérisé en ce que
l'organe de positionnement comporte en outre un élément de transmission de force destiné
à provoquer le déplacement de la lame de raclage dans ladite direction déterminée
alors que la partie thermodilatable s'allonge et se raccourcit dans une autre direction.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 3 à 7, caractérisé en ce qu'il
comporte en outre un élément multiplicateur (54) qui provoque un déplacement de la
lame de raclage (14) sensiblement égal à un multiple de la distance parcourue par
l'extrémité de la partie thermodilatable (46) qui est opposée à la partie de montage
(50).
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le dispositif (38) de chauffage de la partie thermodilatable et, le cas échéant,
le dispositif (80) de chauffage de la partie de montage sont compris dans le groupe
qui comprend au moins un élément chauffant par effet Joule, placé en contact thermique
avec l'organe de positionnement, un dispositif de chauffage direct par effet Joule
de l'organe de positionnement par circulation d'un courant électrique dans celui-ci,
un dispositif de chauffage à la flamme et un dispositif de chauffage par contact avec
un fluide caloporteur.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce qu'il comprend en outre un dispositif élastique (102) destiné à repousser la
lame de raclage (14) en direction sensiblement parallèle à ladite direction déterminée.
11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que le support (10) est une partie d'une caisse d'arrivée d'une machine à papier,
et la lame de raclage (14) est une lèvre de réglage de l'épaisseur de la couche de
suspension fibreuse destinée à former un papier.
12. Procédé de réglage d'une propriété d'un matériau fabriqué en continu sur une machine,
celle-ci étant du type qui comprend une lame de raclage mobile par rapport à un support,
cette lame de raclage étant montée à un premier emplacement sur un organe de positionnement
qui est lui-même monté sur le support à un second emplacement, la position de la lame
de raclage par rapport au support influant sur ladite propriété du matériau fabriqué
en continu, ledit procédé étant caractérisé en ce qu'il comprend :
- la mesure directe ou indirecte de ladite propriété du matériau et la formation d'un
signal représentatif de cette mesure,
- la comparaison du signal de mesure à un signal de référence et la formation d'un
signal de comparaison, et
- en fonction du signal de comparaison, le réglage du chauffage d'une partie au moins
de l'organe de positionnement, entre ses deux emplacements de coopération avec la
pièce mobile et avec le support.
13. Procédé selon la revendication 12, destiné à être mis en oeuvre avec un dispositif
dont l'organe de positionnement comporte une partie de montage et une partie thermodilatable
qui sont sensiblement parallèles, qui sont fixées l'une à l'autre et qui sont placées
toutes deux du même côté de leur emplacement de fixation, le dispositif comprenant
un dispositif de chauffage de la partie de montage et un dispositif de chauffage de
la partie thermodilatable, ledit procédé étant caractérisé en ce que, après l'opération
de comparaison, il comprend, en fonction du signal de comparaison,la commande du chauffage
de la partie de montage ou du chauffage de la partie thermodilatable selon que le
signal de mesure est supérieur ou inférieur au signal de référence.