(19)
(11) EP 0 046 434 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
24.02.1982  Bulletin  1982/08

(21) Numéro de dépôt: 81401294.4

(22) Date de dépôt:  12.08.1981
(51) Int. Cl.3D21F 1/02, D21G 9/00, D21F 7/06
(84) Etats contractants désignés:
AT DE FR GB IT SE

(30) Priorité: 18.08.1980 FR 8018048

(71) Demandeur: CHLEQ FROTE ET CIE
F-75007 Paris (FR)

(72) Inventeur:
  • Brieu, François Marie Paul
    F-92210 Saint-Cloud Hauts-de-Seine (FR)

(74) Mandataire: Lepeudry-Gautherat, Thérèse et al
ARMENGAUD JEUNE CABINET LEPEUDRY 52, avenue Daumesnil
75012 Paris
75012 Paris (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Dispositif de réglage de la lèvre d'une caisse d'arrivée d'une machine à papier


    (57) L'invention concerne le réglage d'une lèvre mobile 14 d'une caisse d'arrivée de machine à papier.
    Selon linvention, des tubes 22 montés sur des vérins 30 contiennent chacun une résistance de chauffage électrique qui permet leur allongement par dilatation thermique, en fonction du courant transmis à la résistance électrique. Ce courant est réglé par un ordinateur en fonction de mesures de masse en continu effectuées sur la feuille de papier fabriquée par la machine.
    Application au réglage de la caisse d'arrivée d'une machine à papier.




    Description


    [0001] La présente invention concerne un dispositif de réglage fin de la position d'une lame de raclage, notamment d'une lèvre de la caisse d'arrivée d'une machine à papier ou à carton. Elle concerne aussi un procédé de réglage d'une propriété du matériau fabriqué en continu sur une machihe ayant une lame de raclage, par exemple une machine de fabrication de papier ou de carton, par réglage fin de la position de la lame de raclage.

    [0002] La description qui suit concerne le réglage fin de la position de la lèvre d'une caisse d'arrivée ou de tête d'une machine à papier ou à carton, mais il faut noter qu'elle a d'autres applications dans des domaines qui nécessitent le réglage d'une lame de raclage.

    [0003] La caisse d'arrivée d'une machine à papier transforme l'écoulement de la suspension fibreuse, formant la pâte à papier, d'une veine cylindrique en une lame ou couche correspondant à la largeur de formation de la feuille. Cette caisse d'arrivée se présente comme un réservoir de forme variable dont la face antérieure est percée vers le bas d'une fente munie de lèvres entre lesquelles la pâte liquide est projetée sur une table de fabrication. La fonction de la caisse d'arrivée est d'assurer un débit constant et régulier de la suspension fibreuse sur toute la largeur de la machine qui peut atteindre 9 m dans le cas d'installations modernes.

    [0004] La lame ou couche de suspension fibreuse, contenant aussi des charges minérales, est chassée sous une pression comprise entre environ 0,03 et 2 bars entre les lèvres, dans les machines rapides modernes. La régularité de la vitesse de sortie de la couche de suspension fibreuse et de l'épaisseur conditionne, avec la régularité de la concentration, celle du poids par unité de surface du produit fabriqué. Dans les machines à papier modernes, l'écoulement se fait entre deux lèvres métalliques dont l'une est fixe et l'autre est mobile dans son ensemble afin qu'elle règle. l'épaisseur. En outre, la lèvre mobile, habituellement la lèvre supérieure, est déformable suivant sa longueur sous l'action de tiges commandées par des vérins manuels à vis. Une caisse d'arrivée de machine moderne comporte plusieurs dizaines de tels vérins manuels.

    [0005] La correction de l'épaisseur de la lame de suspension fibreuse au passage de la lèvre en fonction des variations de poids par unité de surface du produit obtenu en fin de machine est peu commode à l'aide de tels vérins manuels dont le réglage est délicat et qui ne donnent de bons résultats que par tâtonnement.

    [0006] Pour remédier à cet inconvénient, on a construit des caisses d'arrivée dans lesquelles les vérins manuels de réglage sont commandés chacun par un ensemble motoréducteur lui-même commandé en fonction de mesures de masse en continu, par l'intermédiaire d'un ordinateur qui reçoit le résultat desmesures de masse et calcule les corrections à apporter par action sur des éléments de machine et notamment sur la lèvre mobile.

    [0007] Ces systèmes de commande par motoréducteur ne donnent pas suffisamment satisfaction. En effet, il existe toujours des jeux mécaniques relativement importants et la précision du réglage n'est pas très grande. L'inconvénient le plus important est cependant le coût très élevé de ces mécanismes puisque la caisse d'arrivée d'une machine moderne peut en comporter jusqu'à 60 et plus.

    [0008] Le brevet des Etats-Unis d'Amérique n° 2 779 253 décrit un dispositif de réglage purement mécanique de la lèvre mobile d'une caisse de tête d'une machine à papier. Selon ce brevet, le réglage est réalisé de façon purement mécanique à l'aide des vérins, et les variations sont détectées àl'aide d'un comparateur mécanique. Le brevet français n° 1 192 516 décrit un appareil de réglage de l'orifice de passage de la pâte à papier dans une caisse d'arrivée par gonflement et dégonflement de vessies qui délimitent des bords des lèvres. Il s'agit donc d'un dispositif pneumatique ou hydraulique.

    [0009] Par ailleurs, les brevets des Etats-Unis d'Améri- que n° 2 938 231 et 3 940 221 décrivent des filières d'extrusion de matière plastique dans lesquelles la position d'une partie d'un premier côté de la filière est réglée à l'aide d'un dispositif thermodilatable. En particulier, le brevet précité des Etats-Unis d'Amérique n° 3 940 221 décrit une filière d'extrusion de matière plastique comprenant un bloc dont une partie destinée à délimiter l'orifice de sortie est séparée du corps du bloc par une partie amincie afin qu'elle ait une certaine élasticité. Une tige thermodilatable repousse plus ou moins cette extrémité flexible afin de déterminer avec précision sa position.

    [0010] Les filières d'extrusion de matière plastique sont des dispositifs totalement différents des lèvres des caisses d'arrivée des machines à papier. En effet, dans une filière d'extrusion, la matière plastique est chassée sous une pression extrêmement élevée. La filière doit former un canal ayant des parois presque parallèles, au moins sur une certaine distance, afin qu'elles guident progressivement la matière qui subit un effet d'alignement lors de son écoulement dirigé dans l'orifice de la filière. Au contraire, la lèvre d'une caisse d'arrivée de machine à papier est formée par une lame de raclage qui fait un angle relativement important, en général d'au moins 30° et parfois égal à 90°, avec la direction de la couche formée. Une telle lèvre ne doit surtout pas provoquer l'orientation des fibres de la suspension qui passent au-dessous. En effet, une telle orientation des fibres serait désastreuse dans le papier fabriqué (formation d'une direction de déchirure préférentielle). Il est donc essentiel non seulement que la lèvre soit fortement inclinée par rapport à la couche formée mais aussi que la pression de la suspension fibreuse soit faible.

    [0011] Il est donc clair que la lèvre d'une caisse d'arrivée de machine est un dispositif totalement diffèrent d'une filière d'extrusion de matière plastique.

    [0012] Etant donné qu'il existe actuellement des appareils de mesure de masse' en continu et que ces appareils peuvent être reliés à des ordinateurs qui permettent la connaissance et le calcul de corrections qui peuvent être nécessaires, il est très souhaitable que des dispositifs simples et peu coûteux permettent le réglage fin, en continu, de la position de la lèvre mobile d'une caisse d'arrivée de machine à papier, en différents points le long de cette lèvre.

    [0013] L'invention concerne un tel dispositif ayant un organe de positionnement monté entre le bâti de la machine et la lèvre, et un dispositif de chauffage de l'organe de positionnement afin que la longueur de celui-ci varie et assure le maintien de la lèvre dans la position voulue. Cette dernière est déterminée d'après les résultats de mesure en continu, par exemple de mesure de masse, par un ordinateur qui permet la commande des dispositifs de chauffage de nombreux organes placés le long de la caisse d'arrivée. Le dispositif de positionnement est donc un mécanisme passif ne nécessitant aucun entretien et aucune lubrification, et ayant une fiabilité extrêmement élevée.

    [0014] Plus précisément, l'invention concerne un dispositif de réglage fin de la position, par rapport à un support, d'une lame inclinée de raclage d'un fluide sur une surface, par déplacement de la lame dans une direction prédéterminée, ce dispositif comprenant :

    - un organe de positionnement coopérant en un premier point avec le support et en un second point avec la lame de raclage,

    - un dispositif de chauffage d'une partie au moins de l'organe de positionnement comprise entre les deux points de coopération, et

    - un organe de commande du dispositif de chauffage en fonction de la position voulue pour la lame de raclage par rapport au support.



    [0015] Il est avantageux que le dispositif comporte en outre un dispositif de réglage grossier, par exemple un vérin manuel à vis, destiné à modifier la distance comprise entre les deux points de coopération. Dans un mode de réalisation avantageux, l'organe de positionnement comporte au moins une partie de montage et une partie thermodilatable destinée à être chauffée, et la partie de montage est refroidie, notamment par convection ou circulation d'un fluide de refroidissement.

    [0016] Dans un mode de réalisation de type différentiel, la partie de montage de l'organe de positionnement est disposée parallèlement à la partie thermodilatable, du même côté que celle-ci par rapport à leur emplacement de coopération, et un dispositif de chauffage supplémentaire est destiné à chauffer la partie de montage, entre ses emplacements de coopération avec la partie thermodilatable et avec le support. Dans ce cas, un dispositif d'isolation thermique est avantageusement placé entre la partie de montage et la partie thermodilatable.

    [0017] L'organe de positionnement peut avantageusement comporter en outre un élément de transmission de force destiné à provoquer le déplacement de la lèvre dans ladite direction déterminée alors que la partie thermodilatable s'allonge et se raccourcit dans une autre direction. De plus, cet élément de transmission de force ou un autre élément peut constituer un élément multiplicateur qui provoque un déplacement de la lame de raclage sensiblement égal à un multiple de la distance parcourue par l'extrémité de la partie thermodilatable qui est opposée à la partie de montage.

    [0018] Il est avantageux que le dispositif de chauffage de la partie thermodilatable et, le cas échéant, le dispositif de chauffage de la partie de montage, soient d'au moins un type choisi parmi au moins un élément chauffant par effet Joule, placé en contact thermique avec l'organe de positionnement, un dispositif de chauffage direct par effet Joule de l'organe de positionnement par circulation d'uncourant électrique dans celui-ci, un dispositif de chauffage à la flamme, et un dispositif de chauffage par contact avec un fluide caloporteur.

    [0019] Dans un mode de réalisation avantageux, la partie thermodilatable est souple, et le dispositif comporte en outre un ressort destiné à repousser la lame de raclage en direction sensiblement parallèle à ladite direction déterminée.

    [0020] Bien entendu, une application particulièrement avantageuse de l'invention est celle dans laquelle le support est une partie d'une caisse d'arrivée d'une machine à papier, et la lame de raclage est une lèvre de réglage de l'épaisseur de la couche de suspension fibreuse destinée à former un papier.

    [0021] L'invention concerne aussi un procédé de réglage d'une propriété d'un matériau fabriqué en continu sur une machine, celle-ci étant d'un type qui comporte une lame de raclage mobile par rapport à un support et montée à un premier emplacement sur un organe de positionnement quiestlui- même monté sur un support à un second emplacement, la position de la lame de raclage par rapport au support influant sur ladite propriété du matériau fabriqué en continu ; selon l'invention, ce procédé comprend :

    - la mesure directe ou indirecte de ladite propriété du matériau et la formation d'un signal représentatif de cette mesure ;

    - la comparaison du signal de mesure à un signal de référence et la formation d'un signal de comparaison ; et

    - en fonction du signal de comparaison, le réglage du chauffage d'une partie au moins de l'organe de positionnement, entre ses deux emplacements de coopération avec la pièce mobile et avec le support.



    [0022] Dans un mode de réalisation avantageux, dans lequel les organes de positionnement peuvent être chauffés différen- tiellement, c'est-à-dire lors de l'utilisation d'un organe de positionnement ayant une partie de montage et une partie thermodilatable, placées d'un même côté de leur point de coopération, le procédé comprend le réglage du chauffage soit de la partie thermodilatable, soit de la partie de montage, selon que la lèvre doit être déplacée dans un sens ou dans l'autre.

    [0023] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description qui va suivre, faite en référence aux dessins annexés sur lesquels :

    - la figure 1 est une coupe schématique d'une partie d'une caisse d'arrivée de machine à papier, représentant un dispositif de positionnement de la lèvre mobile de la caisse, selon l'invention ;

    - la figure 2 est une coupe détaillée agrandie d'une partie du dispositif de la figure 1 ;

    - la figure 3 est analogue à la figure 1 mais représente une variante de dispositif de positionnement selon l'invention ;

    - la figure 4 est une coupe schématique partielle analogue à la figure 3, représentant un dispositif de positionnement différentiel selon l'invention ;

    - la figure 5 est une coupe schématique analogue à la figure 1 représentant une variante de dispositif de positionnement selon l'invention ;

    - la figure 6 est une vue en plan de l'organe de positionnement de l'appareil de la figure 5 ;

    - les figures 7 et 8 sont respectivement une élévation frontale et une élévation latérale d'une variante d'organe de positionnement destiné au mode de réalisation de la figure 5 ; et

    - la figure 9 est un schéma illustrant la mise en oeuvre de l'invention pour le réglage fin d'une lame d'une coucheuse.



    [0024] Les figures 1 et 2 représentent un exemple de dispositif de positionnement selon l'invention. La figure 1 représente le montage du dispositif de positionnement dans une caisse d'arrivée de type connu et dont une partie seulement est représentée, cette caisse ayant un bâti 10. La lame de suspension fibreuse formée par la caisse passe entre une lèvre fixe 12, sensiblement horizontale, et une lèvre mobile 14. La lame est formée sur le cylindre 16 de tête de la table de fabrication comportant une toile métallique 18 soutenue par un support 20 juste après le cylindre 16. L'extrémité de la lèvre mobile 14 qui est la plus proche de la table de fabrication est fixée à un tube 22 par une articulation 24. Le tube 22 passe dans des orifices 26 et 28 d'organes du bâti 10 de la caisse. L'autre extrémité du tube 22 est fixée à un vérin à vis 30 commandé à la main par un bouton moleté 32. La partie fixe du vérin est montée sur un tube 34 de support fixé au bâti. Ce tube 34 est percé de petits orifices 36 à sa partie supérieure.

    [0025] Le dispositif de positionnement selon l'invention comprend le tube 22, le vérin à vis 30 et le tube 34.

    [0026] La figure 2 représente plus en détail la partie supérieure du tube 22. L'intérieur du tube contient un élément électrique chauffant 38 ayant des fils 40 de raccordement qui passent par un orifice 42 de la paroi du tube 22. Un garnissage 44 d'une poudre d'une matière ayant une bonne conductibilité thermique maintient avantageusement l'élé7 ment chauffant 38 dans le tube 22. Dans un exemple de réalisation, la longueur de la résistance 38 introduite dans le tube 22 est de 1 m. Le tube 22 est lui-même formé de laiton et, lorsque la résistance dont la puissance est égale à 70 W et qui est alimentée à une tension de 20 V, fonctionne au maximum de sa puissance, le tube atteint une température maximale de 90°C. Dans ces conditions, la variation de longueur du tube 22 entre ces deux températures extrêmes est de l'ordre de 1,2 mm. Comme l'épaisseur de la lame de suspension fibreuse formée sur la table de fabrication est en général comprise entre 5 et 40 mm, cette plage de réglage est tout à fait satisfaisante pour la correction des variations observées en cours de fabrication, lorsque le réglage grossier a été effectué manuellement sous la commande des vérins à vis 30.

    [0027] Dans une caisse d'arrivée d'une machine moderne, une soixantaine de dispositifs de positionnement du type représenté sur la figure 1 peuvent être commandés simultanément en fonction des ordres transmis par un ordinateur.

    [0028] La commande des éléments chauffants des différents dispositifs de positionnement peut être réalisée suivant les nombreuses techniques connues, par exemple par variation de la tension appliquée, par variation de la durée d'application d'une tension fixe, par variation de la fréquence d'impulsions appliquées ou par tout autre procédé ou combinaison de procédés de contrôle bien connus des hommes du métier.

    [0029] Dans le mode de réalisation de la figure 1, il est évidemment souhaitable que seul le tube 22 s'échauffe et que le tube 34 reste à température ambiante. Comme la chaleur dégagée dans le tube 22 doit être évacuée, les trous 36 formés à la partie supérieure du tube 34 permettent la circulation d'un courant d'air passant par le bâti 10 et remontant dans le tube 34 remplissant uniquement une fonction de support.

    [0030] Etant donné l'inertie relativement grande du tube 22 lorsqu'il est chauffé, il faut plusieurs minutes pour qu'une perturbation soit effectivement corrigée. Compte tenu des vitesses de mesure de la masse en continu sur les machines à papier, une telle constante de temps est tout à fait satisfaisante. Si elle apparaissait cependant trop grande dans certaines applications, elle pourrait être réduite par utilisation d'un chauffage plus puissant et d'un refroidissement forcé du tube 22. Par exemple, celui-ci peut porter des ailettes qui accroissent son refroidissement. Dans une variante, le tube 22 peut être sous forme d'une double enveloppe dans laquelle circule un liquide de refroidissement, par exemple de l'eau.

    [0031] Lors de la mise en route d'une machine à papier ayant une caisse d'arrivée munie de dispositifs de positionnement selon l'invention, la lèvre mobile est initialement réglée à l'aide des vérins à vis 30 de manière qu'elle soit parallèle à la lèvre fixe. La machine à papier est alors mise en production. Suivant le résultat de la mesure du poids au mètre carré, effectuée en continu en fin de machine, un profil de feuille est établi. Les dispositifs de positionnement étant initialement froids, les parties de la feuille qui sont trop lourdes peuvent être corrigées par chauffage des dispositifs de positionnement qui correspondent à ces points forts, afin qu'ils se dilatent.

    [0032] La figure 3 est analogue à la figure 1 et représente une variante de dispositif de positionnement selon l'invention. Dans cette variante, la longueur du dispositif de positionnement est plus faible que celle du dispositif de la figure 1. Sur la figure 3, les références identiques à celles de la figure 1 désignent des éléments analogues. Ainsi, le bâti 10 d'une caisse d'arrivée ayant une lèvre fixe 12 et une lèvre mobile 14, formant une lame de suspension fibreuse sur le cylindre 16 de tête d'une table de fabrication, supporte un dispositif de positionnement qui comporte un tube 46, analogue au tube 22 mais nettement plus court, un vérin à vis 48 qui peut être identique au vérin 30 du mode de réalisation de la figure 1, et un tube de support 50 analogue au tube 34.

    [0033] Dans le mode de réalisation de la figure 3, les changements de longueur du tube ne sont pas transmis directement à la lame mobile 14 mais par l'intermédiaire d'une bielle 54. Celle-ci est articulée en 52 à l'extrémité du tube 46. Une extrémité de la bielle est articulée en 56 sur le bâti 10 alors que l'autre extrémité est articulée en 58 sur une tige 60 qui est elle-même articulée en 62 sur la lèvre mobile 14. Comme l'indique la figure 3, la distance comprise entre l'articulation 52 du tube thermodilatable 46 et l'articulation 56 sur le bâti 10 est bien inférieure à la distance séparant l'articulation 58 de la tige 60 qui commande le déplacement de la lèvre 14 à l'articulation 56. De cette manière, le déplacement de la tige 46 est amplifié par la bielle 54. Comme la force qui doit être appliquée à la lèvre mobile 14 par un dispositif de positionnement est au maximum de l'ordre de 200 N, la force appliquée par le tube 46 à l'articulation 52 est seulement de l'ordre de 600 N, lorsque le rapport de multiplication est égal à trois. Une telle force peut être facilement appliquée par un tube de faible diamètre et de faible épaisseur de paroi.

    [0034] L'avantage essentiel du mode de réalisation de la figure 3 par rapport à celui de la figure 1 est une réduction importante de la longueur totale du dispositif de positionnement. Cependant, ce mode de réalisation présente l'inconvénient d'introduire des éléments mobiles qui ne peuvent que réduire la fiabilité des dispositifs, bien qu'il s'agisse de mécanismes très simples et très robustes.

    [0035] La figure 4 représente une variante du dispositif selon l'invention assurant un positionnement différentiel. Ce réglage différentiel est représenté dans son application au mode de réalisation de la figure 3, mais il faut noter qu'il s'applique aussi de façon générale à tous les autres modes de réalisation.

    [0036] Plus précisément, comme indiqué sur la figure 4, la tige 76, correspondant à la tige 46 du mode de réalisation de la figure 3, est montée sur le vérin à vis 48 et elle passe par l'orifice 26 du bâti 10. Le tube 50 de support est remplacé par un tube 78 qui a le même rôle que le tube 50 mais qui, en outre, a avantageusement un coefficient de dilatation thermique relativement important.

    [0037] Un élément 80 de chauffage sous forme d'un manchon de chauffage par résistance, entoure le tube 78 de support. Il reçoit l'énergie électrique d'une alimentation non représentée, par des fils non représentés. Selon une caractéristique avantageuse, un manchon d'isolation thermique 82 est maintenu entre la tige 76 et le tube 78 de support.

    [0038] Le fonctionnement du mode de réalisation de la figure 4 est le suivant. Lorsque la lèvre commandée doit être rapprochée de la table de fabrication, la tige 76 est chauffée de la manière décrite en référence aux figures 1 à 3. Cependant, si la lèvre doit être rapidement écartée de la table de fabrication, l'inertie thermique du tube 76 empêche un retour rapide. Dans ces conditions, l'élément 80 de chauffage est alors alimenté et il échauffe rapidement le tube 78 de support. Celui-ci se dilate et écarte donc rapidement la lèvre de la table de fabrication. Le manchon isolant 82 améliore le découplage thermique des tubes 76 et 78.

    [0039] Ce mode de réalisation a une sensibilité bien plus grande que ceux des figures 1 à 3 car on sait que l'échauffement peut être bien plus rapide que le refroidissement naturel. Il s'agit donc d'une variante intéressante pouvant être utilisée à la place du refroidissement forcé du tube 76.

    [0040] La figure 5 représente une variante du dispositif de la figure 1. Les références 10, 14 et 30 représentent les mêmes éléments que sur la figure 1, à savoir le bâti, la lèvre de réglage et le vérin à vis.

    [0041] Ce mode de réalisation comprend un organe de positionnement 84 de type souple, représenté plus en détail sur la figure 6, placé dans un tube 86 de support, tout à fait analogue au tube 34 ou 50. L'orqane 84 de positionnement comporte quatre bandessouples formées d'un alliage métallique convenable, par exemple "Kanthal" qui est utilisé pour la formation de résistances électriques et qui possède cependant une bonne résistance mécanique. Les extrémités des bandes 86 sont serrées dans deux supports 88 et 90. Ce dernier a un prolongement 92 destiné à être fixé au vérin 30 alors que le support 88 a une patte 94 percée d'un trou destiné au passage d'une tige filetée dépassant d'un levier 96. Ce dernier est articulé sur des bras 100 fixés au bâti 10 et sur une tige 98 de commande de la lèvre 14. En outre, un ressort 102 est avantageusement disposé entre le bâti et le levier 96 afin qu'il repousse ce levier dans le sens qui provoque l'application d'une force de traction à l'organe 84 de positionnement.

    [0042] L'avantage de l'organe 84 de positionnement est d'être chauffé directement par effet Joule et d'avoir donc une grande sensibilité à réchauffement. En outre, comme il est formé par des bandes plates de faible épaisseur et ayant cependant une surface importante, il se refroidit rapidement. Le levier 96 représente un exemple d'élément de transmission de force, mais le montage peut aussi être réalisé comme représenté sur la figure 3, avec déplacement convenable d' ressort 102. Le bras 100 peut être disposé à tout emplacement convenable afin qu'il donne le rapport multiplicateur voulu, par exemple égal à 1.

    [0043] Les figures 7 et 8 représentent une variante d'organe souple de positionnement, analogue à l'organe 84 de la figure 6. Dans cette variante, l'organe 104 comporte un premier support 106 d'extrémité, muni d'une patte 108 analogue à la patte 94 de l'organe 84, et un autre support 110 d'extrémité muni d'un dispositif 112 de montage sur un vérin à vis. Les fils 114 de chauffage par résistance, ayant une bonne résistance mécanique à la traction, passent sur des manchons isolants portés par des vis 116 passant dans le support 106 et sur d'autres manchons isolants portés par des vis 118 et 120 placées sur l'autre support 110. Les fils sont maintenus sur le support 110 de manière qu'ils puissent transmettre des forces de traction entre les deux supports 106 et 110. Cet organe souple 104 de positionnement peut être utilisé à la place de l'organe 84 dans le mode de réalisation de la figure 5, et il possède les mêmes avantages que celui-ci.

    [0044] La figure 9 représente un autre exemple d'application de l'invention. Il s'agit d'un schéma très simple d'une coucheuse à lame. Un papier 64 est entraîné sur un cylindre 68 et un rouleau enducteur 66 applique une couche superficielle d'une dispersion aqueuse contenant par exemple essentiellement des particules de kaolin et un adhésif convenable. Une lame 70 est appliquée contre le papier 64 porté par le cylindre 66 et la régularité de la couche formée nécessite l'application d'une certaine force à la lame 70. Les dispositifs de positionnement conviennent parfaitement à cet effet, étant donné leur plage de réglage. On a représenté schématiquement, sur la figure 4, l'extrémité d'un tube 72 d'un dispositif de positionnement qui peut être d'un type analogue à ceux qui sont représentés sur les figures 1 5 4. Une articulation 74 transmet la force appliquée par le tube 72 à la lame 70.

    [0045] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation particuliers décrits. Ainsi, bien qu'on ait considéré une machine à papier de type horizontal, l'invention s'applique aussi bien au réglage de la lèvre mobile dans des machines verticales. En outre, on a décrit le dispositif de réglage fin selon l'invention sous une forme associée à un dispositif de réglage grossier, formé par un vérin à vis 30 ou 48. Il faut noter que l'invention convient aussi aux caisses modernes dont chaque tige est commandée par un groupe motoréducteur. Dans ce cas, le groupe motoréducteur n'assure qu'un réglage grossier et le chauffage des dispositifs de positionnement selon l'invention assure le réglage fin.

    [0046] Il faut surtout noter que les dispositifs de réglage fin selon l'invention sont très fiables étant donné leur caractère essentiellement passif, ne nécessitent pas d'entretien, ne nécessitentpas de lubrification, et sont particulièrement peu coûteux. La technologie nécessaire à la mise en oeuvre de l'invention est en outre connue des hommes du métier depuis plusieurs dizaines d'années.


    Revendications

    1. Dispositif de réglage fin de la position, par rapport à un support, d'une lame inclinée de raclage d'un fluide sur une surface, par déplacement de la lame dans une direction déterminée, ledit dispositif de réglage étant caractérisé en ce qu'il comprend :

    - un organe de positionnement (22, 34) coopérant en un premier point avec le support (10) et en un second point (24) avec la lame de raclage (14),

    - un dispositif (38) de chauffage d'une partie (22) au moins de l'organe de positionnement comprise entre les deux points de coopération, et

    - un organe de commande du dispositif (38) de chauffage en fonction de la position voulue pour la lame de raclage par rapport au support (10).


     
    2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend en outre un dispositif (30) de réglage grossier, par exemple un vérin manuel à vis, destiné à modifier la distance comprise entre les deux points de coopération.
     
    3. Dispositif selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que l'organe de positionnement (22, 34) comporte au moins une partie de montage (34) et une partie thermodilatable (22) destinée à être chauffée.
     
    4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que la partie de montage (34) est refroidie, notamment par convection ou circulation d'un fluide de refroidissement.
     
    5. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que la partie de montage (78) de l'organe de positionnement est disposée en direction sensiblement parallèle à la partie thermodilatable (76) et d'un même côté par rapport à 'leur emplacement commun de coopération, et le dispositif de réglage comporte en outre un dispositif (80) de chauffage de la partie de montage (78), entre ses emplacements de coopération avec la partie thermodilatable (76) et avec le support (10).
     
    6. Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il comprend en outre un dispositif (82) d'isolation thermique placé entre la partie de montage (78) et la partie' thermodilatable (76).
     
    7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 3 à 6, caractérisé en ce que l'organe de positionnement comporte en outre un élément de transmission de force destiné à provoquer le déplacement de la lame de raclage dans ladite direction déterminée alors que la partie thermodilatable s'allonge et se raccourcit dans une autre direction.
     
    8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 3 à 7, caractérisé en ce qu'il comporte en outre un élément multiplicateur (54) qui provoque un déplacement de la lame de raclage (14) sensiblement égal à un multiple de la distance parcourue par l'extrémité de la partie thermodilatable (46) qui est opposée à la partie de montage (50).
     
    9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le dispositif (38) de chauffage de la partie thermodilatable et, le cas échéant, le dispositif (80) de chauffage de la partie de montage sont compris dans le groupe qui comprend au moins un élément chauffant par effet Joule, placé en contact thermique avec l'organe de positionnement, un dispositif de chauffage direct par effet Joule de l'organe de positionnement par circulation d'un courant électrique dans celui-ci, un dispositif de chauffage à la flamme et un dispositif de chauffage par contact avec un fluide caloporteur.
     
    10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend en outre un dispositif élastique (102) destiné à repousser la lame de raclage (14) en direction sensiblement parallèle à ladite direction déterminée.
     
    11. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le support (10) est une partie d'une caisse d'arrivée d'une machine à papier, et la lame de raclage (14) est une lèvre de réglage de l'épaisseur de la couche de suspension fibreuse destinée à former un papier.
     
    12. Procédé de réglage d'une propriété d'un matériau fabriqué en continu sur une machine, celle-ci étant du type qui comprend une lame de raclage mobile par rapport à un support, cette lame de raclage étant montée à un premier emplacement sur un organe de positionnement qui est lui-même monté sur le support à un second emplacement, la position de la lame de raclage par rapport au support influant sur ladite propriété du matériau fabriqué en continu, ledit procédé étant caractérisé en ce qu'il comprend :

    - la mesure directe ou indirecte de ladite propriété du matériau et la formation d'un signal représentatif de cette mesure,

    - la comparaison du signal de mesure à un signal de référence et la formation d'un signal de comparaison, et

    - en fonction du signal de comparaison, le réglage du chauffage d'une partie au moins de l'organe de positionnement, entre ses deux emplacements de coopération avec la pièce mobile et avec le support.


     
    13. Procédé selon la revendication 12, destiné à être mis en oeuvre avec un dispositif dont l'organe de positionnement comporte une partie de montage et une partie thermodilatable qui sont sensiblement parallèles, qui sont fixées l'une à l'autre et qui sont placées toutes deux du même côté de leur emplacement de fixation, le dispositif comprenant un dispositif de chauffage de la partie de montage et un dispositif de chauffage de la partie thermodilatable, ledit procédé étant caractérisé en ce que, après l'opération de comparaison, il comprend, en fonction du signal de comparaison,la commande du chauffage de la partie de montage ou du chauffage de la partie thermodilatable selon que le signal de mesure est supérieur ou inférieur au signal de référence.
     




    Dessins













    Rapport de recherche