[0001] Dans les boîtes de montres-bracelets connues, qui correspondent au préambule de la
revendication 1 (CH - A - 214 660), les organes de verrouillage sont constitués par
des goupilles, c'est-à-dire par des éléments métalliques, éventuellement malléables,
mais relativement peu souples, qui, de surcroît, sont enfilés entièrement dans des
canaux relativement longs de la boîte. Or, dans la plupart des montres, où les canaux
en question débouchent dans les entre-cornes afin que leurs orifices soient masqués
par le bracelet, ces canaux ne sont pas rectilignes. Des goupilles relativement rigides
ne peuvent donc y être introduites que si ces canaux sont au moins approximativement
en arc de cercle et si les goupilles ont été trempées dans la courbure voulue. Par
ailleurs, l'introduction de goupilles en un métal relativement malléable est délicate,
car le frottement et l'effort de déformation de la partie de la goupille déjà engagée
dans son canal expose le reste de la goupille au flambement.
[0002] Ressortir les goupilles en place pour ouvrir la boîte, n'est pas non plus une opération
aisée. Il faut notamment pousser l'une des extrémités de chaque goupille à l'intérieur
de son canal à l'aide d'une pointe assez fine pour pénétrer suffisamment loin dans
ce canal, afin de pouvoir saisir la partie émergente de la goupille à l'autre extrémité
du canal et tirer cette goupille hors de son canal.
[0003] Si bon nombre d'horlogers-rhabilleurs sont en mesure d'effectuer ces opérations,
il n'est, en revanche, pas certain que ces mêmes goupilles puissent être remises en
place pour refermer la boîte.
[0004] Enfin, dans les montres de hauteur réduite, le tube de la tige de commande manuelle
des opérations du mouvement (mise à l'heure des aiguilles, mise à jour du calendrier,
éventuellement remontage), qui se trouve habituellement en regard ae "3 h", ne permet
pas d'ouvrir un canal s'étendant d'un entre-corne à l'autre pour une goupille de ce
côté-là de la montre.
[0005] On connaît, il est vrai, des boîtes dans lesquelles la mise en place de goupilles
dans des logements, qui sont formés en partie dans une paroi externe de l'une et dans
une paroi interne de l'autre de deux pièces emboîtées l'une dans l'autre, s'effectue
sans difficulté (CH - B - 541 171). Ces goupilles ne servent toutefois pas à fixer
ces deux pièces de la boîte l'une dans l'autre en comprimant axialement une garniture
d'étanchéité, mais uniquement à les empêcher de tourner l'une autour de l'autre.
[0006] On connaît aussi des boîtes dans lesquelles la fixation axiale de deux pièces emboîtées
l'une dans l'autre est assurée par des verrous élastiques s'étendant en partie dans
une rainure de la pièce intérieure de la boîte et en partie dans une fenêtre située
entre les cornes de la pièce extérieure de la boîte (JP - U - 54 3737).
[0007] La position, la forme, la trempe et le montage de ces verrous demandent cependant
beaucoup de soins pour qu'ils entrent comme il se doit dans les dites fenêtres et
qu'on puisse les pousser hors de celles-ci en les escamotant dans les rainures correspondantes
de la pièce intérieure de la boîte, afin d'ouvrir cette dernière.
[0008] La fixation de la pièce intérieure de la boîte dans sa pièce extérieure n'est, en
outre, assurée effectivement qu'en regard des deux fenêtres pratiquées dans les entre-cornes
de la pièce extérieure, c'est-à-dire pratiquement en deux points diamétralement opposés
seulement. Il faut donc que ces deux pièces de la boîte soient assez massives afin
de comprimer la garniture d'étanchéité dans la mesure voulue tout autour de la boîte.
[0009] Une boîte de montre-bracelet selon le préambule de -la revendication 1, qui présente
les particularités définies par la caractéristique de cette revendication, ne connaît
ni les difficultés ni les inconvénients des boîtes connues susmentionnées. Un fil
en matière plastique est assez souple pour épouser le contour de n'importe quelle
forme de boîte, même s'il est rectiligne à l'état naturel. Son introduction dans les
canaux de la boîte est aisée du fait que le travail de déformation de ce fil est pratiquement
nul et en raison du faible coefficient de frottement entre le plastique du fil et
le métal de la boîte. Par rapport aux boîtes connues, correspondant au préambule de
la revendication 1, chacun des deux fils de la boîte selon l'invention n'est introduit
au plus que dans la moitié de la longueur des canaux de la boîte. Pourtant, l'effet
de verrouillage qu'ils déploient est le même que celui des goupilles des boîtes connues,
puisqu'une fois mis en place, les deux fils de la boîte selon l'invention en remplissent
pratiquement les canaux. Le tube de la tige de commande ne fait nullement obstacle
au verrouillage à l'aide des dits fils. Il va sans dire que ces derniers supportent
les efforts de cisaillement engendrés par la garniture d'étan-
chéité sans subir de déformation permanente. Les parties médianes de ces fils offrent
une bonne prise pour retirer ces derniers des canaux respectifs, lorsqu'on veut déboî-
t
er les deux pièces de la boîte. Ces fils peuvent, en ef-
fet, être retirés de leurs canaux même à l'aide d'un gros tournevis dont la lame est
presque aussi large que le bra-
celet de la montre. En raison de leur grande souplesse, ces fils ne risquent pas de sauter
au loin et de se per-
dre, comme des ressorts, à la suite de manipulations maladroites. Même après avoir été
mis en place et enlevés plusieurs dizaines de fois, les mêmes fils peuvent encore
être utilisés pour refermer la boîte.
[0010] Les formes spéciales d'exécution définies par la re-
vendication 2 ont l'avantage, en particulier dans le cas des boîtes carrées ou rectangulaires,
que les parties médianes des brins de fil se plaquent automatiquement contre la pièce
intérieure, lorsque la longueur voulue des extrémités de ces brins est enfilée dans
les canaux correspondants.
[0011] Les organes de verrouillage de la boîte selon l'in-
vention sont tout particulièrement intéressants dans le cas des boîtes comprenant une
pièce extérieure de protection en métal dur ou une coiffe extérieure massive en métal
précieux, comme défini par la revendication 3, car ils assurent d'un coup la fixation
entre elles de trois pièces indépendantes et permettent surtout de les séparer à nouveau,
par exemple pour corriger, raffraichir ou remplacer une pièce défectueuse ou abîmée,
sans exposer les autres pièces de la boîte à des déprédations.
[0012] Le fond fixé amoviblement à la pièce intérieure de la boîte, selon la première éventualité
de la revendication 4, est destiné plus spécialement aux montres électroniques, en
vue de faciliter le remplacement de la pile, tandis que le fond intégré à la pièce
intérieure de la boîte, selon l'autre éventualité de cette revendication 4, servira
plutôt aux montres avec mouvement mécanique traditionnel. Dans ce dernier cas, l'entretoise
portant le verre et la pièce intérieure de la boîte avec le fond forment une enceinte
étanche du mouvement, grâce à la seule garniture d'étanchéité insérée entre ces deux
pièces de la boîte.
[0013] Une forme d'exécution de la boîte selon l'invention est représentée schématiquement
et à simple titre d'exemple au dessin dans lequel:
la Fig. 1 en est une vue en plan, partiellement coupée selon la ligne I-I de la Fig.
2;
la Fig. 2 en est une vue en élévation en direction de "3 h", coupée selon le rayon
de "6 h", et
la Fig. 3 en est une vue en élévation en direction de "12 h", coupée selon le rayon
de "3 h".
[0014] La boîte représentée au dessin a la forme générale d'un carré (Fig. 1). Le mouvement
1 de la montre qu'elle est destinée à recevoir (Fig. 2 et 3) est électronique à affichage
analogique. Il est emprisonné dans une enveloppe étanche composée du verre 2, d'une
entretoise 3, d'une pièce intérieure 4 et du fond 5. Le verre 2, de forme semblable
à la boîte, est plat; il peut être en" saphir ou en un minéral trempé. Il est fixé
de façon usuelle dans un logement périphérique 6, formant ainsi cran de glace, de
l'entretoise 3, faisant office de lunette, avec interpo-
sition d'une garniture 7, qui, outre la fixation du verre
2, assure l'étanchéité du joint entre ce dernier et l'en- t
retoise 3. En reposant sur le cadran 8, de forme sembla-
ble à celle de la boîte, l'entretoise 3, dont la section est constante tout autour de
la boîte, tient aussi lieu de rehaut. A l'opposé du logement 6, elle présente un lo-
g
ement périphérique 9 pour une garniture d'étanchéité 10 de section circulaire, qui
est comprimée axialement par une saillie périphérique 11 de la pièce intérieure 4
au fond du logement 9, délimité extérieurement par la pièce 12 de la boîte, qui est
en métal dur.
[0015] La pièce intérieure 4, qui est engagée dans le même logement 13 de la pièce 12 que
l'entretoise 3, a la même- forme extérieure que cette dernière. Son ouverture cent
rale 14, destinée à recevoir le mouvement 1, est, en re-
vanche, circulaire. Une creusure circulaire 15, coaxiale à l'ouverture 14, est pratiquée
autour de l'orifice supérieure de cette ouverture. Un rebord périphérique 16 du mouvement
1 repose sur le fond de la creusure 15, qui détermine ainsi la position axiale du
mouvement dans la boîte. Une seconde creusure 17, pratiquée dans la pièce 4, de forme
semblable à celle de la boîte, tient lieu/de logement au cadran 8. Une lèvre circulaire
18, de profil constant, entoure l'orifice inférieur de l'ouverture 14. Sa face extérieure
est tronconique pour permettre de crocher le fond 5 à la pièce 4. Une garniture 19
garantit l'étanchéité du joint entre le fond 5 et la pièce inté-
rieure 4. Un trou 20 (Fig. 3) est percé radialement à travers la pièce 4 pour permettre
la fixation à celle-ci, par exemple par soudage, d'un tube 21 livrant passage à une
tige de commande (non représentée) des fonctions du mouvement 1 et de la mise à l'heure
de la montre.
[0016] Un rebord interne 22 est formé à la partie supérieure de la pièce extérieure 12 en
métal dur de la boîte. Ce rebord 22 entoure le verre 2 d'assez près pour masquer la
garniture 7 et prendre l'apparence d'une lunette. Le long des côtés de la boîte, en
regard de "6 h" et de "12 h", la pièce extérieure 12 est plus large que le long des
côtés en regard de "3 h" et de "9 h". Les deux larges côtés de la pièce 12 sont échancrés
en 23 dans la partie inférieure de cette pièce 12, de façon à former des cornes 24
permettant l'accrochage à la boîte des extrémités d'un bracelet (non représenté).
En regard de "3 h" (Fig. 3), un premier évidement 25 est formé dans la pièce 12 pour
livrer passage au tube 21 et un second, 26, pour tenir lieu de logement à la couronne
(non représentée) fixée à la tige qui traverse ce tube 21. Au porter, la pièce 12
apparaît par conséquent comme carrure-lunette, c'est-à-dire comme une pièce faisant
partie intégrante de la boîte et non comme boîtier supplémentaire.
[0017] Pour assurer la fixation, d'une part, des deux parties (2, 3) et (4, 5) de l'enveloppe
étanche du mouvement 1 l'une à l'autre, et, d'autre part, de la pièce extérieure 12
à cette enveloppe, une gorge rectangulaire 27 est formée tout autour de la pièce intérieure
4, dans sa face externe, et des gorges également rectangulaires 28 sont formées dans
la paroi interne des parties non échancrées de la pièce 12. Les dimensions des gorges
27 et 28 sont choisies de façon qu'elles forment des canaux de section carrée, lorsqu'elles
sont placées exactement en regard l'une de l'autre. Dans cette position, il y a ainsi
un canal qui s'étend de façon ininterrompue tout
'le long du côté de la boîte situé en regard de "9 h". Un canal similaire s'étend du
côté opposé de la boîte; il est toutefois interrompu partiellement au milieu de sa
longueur par le tu-
be 21. Deux brins de fil souple 29, en matière plastique, de section circulaire, engagés
dans ces canaux, retiennent en place les deux parties (2, 3) et (4, 5) ainsi que la
pièce extérieure 12 qui les coiffe. Ces deux brins sont identiques. Ils ont une longueur
légèrement inférieure à la moitié du périmètre de la pièce intérieure 4.
[0018] Pour fermer la boîte, on procède comme suit:
la partie 2, 3 de l'enveloppe du mouvement 1, munie de la garniture 10, est placée
dans la partie extérieure 12, de façon à appuyer contre le rebord 22 de cette pièce,
puis la partie 4, 5 de cette envelcppe, garnie du mouvement 1, est introduite à son
tour dans la pièce 12. Elle est alors pressée à l'intérieur de cette pièce 12, par
exemple à l'aide d'une potence, en comprimant la garniture 10 jusqu'au moment où la
gorge 27 est exactement en regard des gorges 28. Un premier brin de fil 29 est alors
introduit depuis l'un des deux entre-cornes dans celui des deux canaux débouchant
dans cet entre-cornes, qui se trouve du côté du tube 21. On le pousse dans ce canal
jusqu'à ce que son extrémité bute contre le tube 21. L'autre extrémité de ce brin
est ensuite enfilée dans le canal opposé, par son orifice situé dans le même entre-cornes,
puis poussée dans ce canal jusqu'à ce que la partie médiane de ce brin de fil repose
au fond de la partie de la gorge 27 qui est découverte dans cet entre-cornes. Le second
brin de fil 29 est mis en place exactement de la même manière, à partir de l'entre-cornes
opposé. Après la mise en place des deux brins de fil 29, la pression sur la partie
4, 5 est relâchée. La garniture 10 repousse alors cette partie vers l'extérieur de
la pièce 12, jusqu'à ce que les brins de fil 29 soient coincés fermement entre les
faces latérales, supérieure de la gorge 27 et inférieures des gorges 28.
[0019] Pour faciliter l'introduction et le retrait des brins de fil 29 dans les canaux décrits,
la section de ces brins pourra être choisie légèrement inférieure au diamètre du cercle
inscrit dans la section des dits canaux. En outre, pour rendre plus aisé le placage
des parties médianes des brins 29 au fond des parties découvertes de la gorge 27,
on moulera de préférence ces brins 29 avec des coudages, suivant le contour de la
pièce 4.
[0020] On remarquera que le bracelet (non représenté), une fois fixé à la boîte, masque
et protège en même temps les parties découvertes des brins 29. Par ailleurs, ces parties
découvertes des brins 29 offrent une prise amplement. suffisante pour retirer ces
brins des canaux décrits, si l'on veut démonter la boîte. Auparavant, il faudra naturellement
presser le fond 5 contre le verre 2, comme lors de l'assemblage décrit ci-dessus,
afin de débloquer les parties des brins 29 engagées dans les canaux de la boîte. Cette
opération ne sera toutefois nécessaire qu'exceptionnellement, si, d'aventure, il faut
remplacer le verre ou une autre partie de la boîte. Pour changer la pile, on décrochera
simplement le fond 5 de la pièce 4.
[0021] Il va sans dire que la boîte décrite n'est pas destinée spécifiquement à recevoir
des mouvements de montre électronique. On peut y loger tout aussi bien un mouvement
mécanique traditionnel. Dans ce cas, si l'on veut économiser les opérations nécessaires
à la confection du cran de fermeture du fond et supprimer la garniture 19, on pourra
fabriquer la pièce intérieure 4 en une pièce avec le fond 5.
[0022] L'intérêt des moyens de verrouillage décrits, comprenant les brins de fil 29 et les
canaux correspondants, n'est pas confiné aux boîtes comprenant une coiffe en métal
dur. Ces moyens offrent tout autant d'avantages dans le cas des boîtes comprenant
une coiffe massive en métal précieux et même des boîtes dont la pièce extérieure est
en métal vil. Dans ce dernier cas
', toutefois, et si la matière de cette pièce extérieure est aisément usinable, il
n'y aura plus lieu de fabriquer une entretoise 3 indépendante. Cette dernière sera
alors faite en une pièce avec la pièce extérieure 12.
1. Boîte de montre-bracelet étanche, comprenant deux pièces emboîtées l'une dans l'autre,
la pièce extérieure formant carrure-lunette, au moins en apparence, ces deux pièces
étant fixées l'une à l'autre dans une position déterminée, en comprimant axialement
une garniture d'étanchéité à l'aide d'une paire d'organes de verrouillage filiformes,
engagés de façon amovible dans des canaux débouchant entre les cornes de fixation
du bracelet et formés en partie dans la paroi interne de la pièce extérieure et dans
la paroi externe de la pièce intérieure de la boîte, caractérisée
- en ce qu'en regard de "6 h" et de "12 h", la pièce extérieure (12) de la boîte présente
des échancrures (23) qui s'étendent, en hauteur, depuis le bord inférieur de la pièce
extérieure (12) jusqu'au niveau de l'orifice des dits canaux (27, 28) qu'elles découvrent,
et qui constituent les entre-cornes destinés à recevoir les extrémités du bracelet,
- en ce que les dits organes de verrouillage sont constitués par des brins de fil
souples (29), identiques, en matière plastique, dont la longueur est un peu inférieure
à la moitié du périmètre de la pièce intérieure (4) de la boîte
- et en ce que seules les extrémités de ces brins de fil sont enfilées dans les dits
canaux de façon à s'étendre au plus sur la moitié de la longueur de ceux-ci, tandis
que la paroi médiane de chacun des dits brins de fil s'étend à travers l'une des dites
échancrures (23) de la pièce extérieure (12) de la boîte, de l'un à l'autre des canaux
(27, 28) débouchant dans la même échancrure (23).
2. Boîte de montre-bracelet selon la revendication 1,
de forme polygonale,
caractérisée
en ce que les deux brins de fil souples (29) sont venus de fabrication avec des coudages
correspondant aux angles du contour de la pièce intérieure (4) qu'ils entourent.
3. Boîte de montre-bracelet selon la revendication 1 ou
la revendication 2,
caractérisée
en ce que les dits brins de fil (29) fixent également dans la pièce extérieure (12)
une entretoise (3), disposée axialement entre la dite pièee intérieure (4) et un rebord
interne (22) formé à l'extrémité supérieure de la pièce extérieure (12),
en ce que cette dernière est en métal dur ou précieux,
en ce que la dite entretoise (3) porte le verre (2) et tient lieu de rehaut
et en ce que la dite garniture d'étanchéité (10) est disposée entre cette entretoise
(3) et la dite pièce intérieure (4) de la boîte.
4. Boîte de montre-bracelet selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisée
en ce que sa pièce intérieure (4) porte le fond (5) de la boîte, qui est amovible
ou venu de fabrication en une pièce avec elle.