[0001] La présente invention se rapporte à un injecteur à bille à commande électromagnétique,
destiné à assurer l'injection de fluide, notamment de carburant dans les moteurs à
combustion interne.
[0002] Un injecteur de ce type a déjà été décrit dans le brevet français antérieur n° 2166734
et dans son addition n° 2211049 déposés par le présent demandeur.
[0003] On y décrit notamment un injecteur à commande électromagnétique comprenant une cuirasse
à l'intérieur de laquelle est logé un noyau compor- tant un conduit d'arrivée de fluide,
une bobine d'excitation entourant le noyau, un logement compris entre le couvercle
et le noyau et dans lequel est logée une bille d'obturation du conduit d'injection
ménagé dans le couvercle, cette bille étant sollicitée dans le sens de l'ouverture
du conduit d'injection par le champ magnétique créé par la bobine d'excitation à l'encontre
d'un système élastique qui tend à repousser la bille contre son siège.
[0004] Dans cette réalisation, il est nécessaire d'usiner l'extrémité du noyau pour y loger,
d'une part, le système élastique qui peut être un simple ressort hélicoïdal et, d'autre
part, une pièce rapportée en matériau non magnétique pour éviter le collage de la
bille contre le noyau par magnétisme rémanent. Ces usinages ne présentent pas de difficultés
particulières, mais ils augmentent notablement les coûts de fabrication de l'injecteur.
[0005] Par ailleurs, malgré la force de rappel du ressort, l'étanchéité de la bille sur
son siège n'est pas toujours réalisée avec une efficacité suffisante.
[0006] Enfin, il se produit des turbulences liées à des phénomènes de cavitation qui ont
lieu habituellement sous le siège de l'injecteur lorsque le fluide atteint une température
où il commence à se vaporiser. Le débit dans le conduit d'injection se trouve alors
modifié en fonction de la température.
[0007] Le but de la présente invention est d'éviter les principaux inconvénients ci-dessus
mentionnés et de réaliser un injecteur à bille perfectionné de fabrication plus facile
et plus économique tout en améliorant ses caractéristiques de fonctionnement, notamment
de débit et d'étanchéité.
[0008] Ce résultat est obtenu essentiellement par l'interposition d'une pastille pleine
en matériau magnétique de grande dureté entre le noyau et la bille, la face de la
pastille tournée vers la bille étant recouverte d'une couche mince non magnétique,
par la réalisation d'une portée parfaitement sphérique sur la zone de contact du siège
avec la bille et par l'introduction d'une buse auto-régulatrice de débit de profil
prédéterminé, à l'intérieur du siège.
[0009] La fabrication de la pastille est beaucoup plus aisée et plus économique que l'usinage
des extrémités des noyaux des solutions antérieures. Le ressort de rappel repose alors
sous une collerette de la pastille, cette dernière étant appliquée directement sur
une face lisse du noyau en fer doux.
[0010] Le siège, également en matériau d'une très grande dureté, peut être usiné par différents
procédés pour obtenir une portée sphérique assurant une étanchéité parfaite avec la
bille. De préférence, on réalise cette portée par matriçage du siège directement avec
une bille de mêmes caractéristiques dimensionnelles.
[0011] La buse est en forme d'entonnoir, dont le profil est déterminé de façon empirique
et permet un écoulement du fluide sans décollement aux parois quelle que soit la température,
ce qui évite les turbulences et assure un débit constant et autorégulé.
[0012] D'autres avantages et particularités apparaîtront dans la description qui suit de
plusieurs modes et variantes de réalisation de l'invention, en référence au dessin
annexé sur lequel :
- La figure 1 représente en coupe un injecteur à alimentation par le noyau, équipé
de certains perfectionnements selon l'invention,
- la figure 2 est une vue agrandie de la bille d'obturation sur son siège,
- la figure 3 est une coupe partielle selon la ligne III de la figure 1,
- la figure 4 est un second mode de réalisation à alimentation latérale par le nez
de l'injecteur,
- les figures 5 et 6 représentent des variantes de nez d'injection à rampes hélicoïdales,
permettant d'obtenir des jets coniques,
- la figure 7 est une autre variante de nez d'injection à rondelle rainurée,
- la figure 8 est une coupe de la rondelle selon la ligne VIII de la figure 7.
[0013] On reconnaît sur la figure 1 un injecteur du type déjà décrit dans les brevets antérieurs
précités et comprenant un boîtier en matériau magnétique dont une première partie
forme la cuirasse 1, une deuxième partie forme le noyau 2 d'un électro-aimant et une
troisième partie forme le couvercle 3 se terminant par le nez d'injection 4. Le noyau
peut être réalisé dans la même masse que la cuirasse (figure 1), le couvercle 3 étant
immobilisé sur la cuirasse par tout moyen d'assemblage connu, par exemple des goupilles
5, ou bien être rapporté directement sur le noyau par tout moyen d'assemblage, par
exemple par vissage 6 (figure 4), le couvercle 3 faisant alors partie intégrante de
la cuirasse 1.
[0014] Dans la réalisation de la figure 1, l'alimentation du fluide se fait par l'intermédiaire
de conduits 7, 8 traversant le noyau tandis que, sur la figure 4, le noyau 2 étant
massif, l'alimentation du fluide est réalisée latéralement au niveau du nez 4 de l'injecteur,
à travers un conduit 9 traversant le conduit d'admission 10 du moteur à combustion
interne, pour des raisons qui seront expliquées par la suite.
[0015] Un logement 11 est formé dans le couvercle 3 pour y placer un clapet constitué d'une
bille 12 en matériau magnétique poussée par un système élastique tel qu'un ressort
hélicoïdal 13 contre un siège annulaire 14 en matériau non magnétique.
[0016] Sous l'action du champ magnétique créé par une bobine 15 alimentée en courant électrique
par un conducteur d'amenée 16 et enroulée autour d'un support ou carcasse 17 de préférence
en matière synthétique moulée, la bille 12 est appliquée contre l'extrémité du noyau
2, en opposition à la force de rappel du ressort 13, et le fluide s'écoule d'abord
par un passage 18 prévu dans le logement (figure 3), puis à travers le siège 14 et
par le conduit d'injection 19 traversant le nez et se terminant selon le cas par une
buse d'injection 20 de forme et de caractéristiques appropriées au fonctionnement
de l'injecteur, percée de un ou plusieurs orifices 21 de pulvérisation du fluide avec,
éventuellement, un canal 22 de mise à la pression atmosphérique (figure 1).
[0017] L'étanchéité du circuit électrique par rapport au circuit fluidique est réalisée
de façon connue, d'une part, au moyen d'une enveloppe synthé- tique 23 enrobant le
bobinage et, d'autre part, par l'interposition de joints d'étanchéité 24, 25 comprimés
entre la carcasse du bobinage et la cuirasse, le noyau ou le couvercle selon le montage
adopté.
[0018] Le noyau pénétrant à l'intérieur de la carcasse du bobinage, la circulation du fluide,
dans le cas d'une alimentation par le noyau, est facilitée par un conduit annulaire
26 réalisé par la différence des diamètres entre l'extrémité du noyau 2 et l'élargissement
de l'alésage de la carcasse 17.
[0019] Conformément à une première caractéristique de l'invention (figure 2), on interpose
une pastille pleine 27 en matériau magnétique de grande dureté entre le noyau 2 en
fer doux et la bille 12, la face 28 de la pastille orientée vers la bille étant recouverte
d'une couche mince de métal non magnétique pour éviter le collage avec la bille par
effet magnétique rémanent.
[0020] La couche non magnétique peut être par exemple une couche de nickel déposée électrolytiquement
d'une épaisseur de préférence inférieure à 1/lOOe de mm. La grande dureté de l'acier
employé pour la pastille permet d'éviter le matage provoqué par les attractions successives
de la bille.
[0021] Le ressort de rappel 13 prend appui sous une collerette 29 de la pastille, cette
dernière étant appliquée directement sur la face plane de l'extrémité du noyau 2.
[0022] Selon une autre caractéristique de l'invention, le siège annulaire 14, réalisé également
en matériau non magnétique de grande dureté, présente une portée sphérique 30 adaptée
aux caractéristiques dimensionnelles de la bille, portée qui peut être réalisée par
tout moyen d'usinage connu mais de préférence par matriçage à froid. On obtient ainsi
une étanchéité parfaite au moment de l'obturation du conduit d'injection par la bille.
[0023] Selon une autre caractéristique, le siège 14 loge une buse 31 autorégulatrice de
débit du fluide, à profil 32 en forme d'entonnoir, dont la géométrie déterminée de
façon empirique peut être réalisée par différents procédés d'usinage mécaniques ou
électromécaniques connus, sa finition étant obtenue de préférence par calibrage-matriçage.
La buse 31 peut être rapportée à l'intérieur du siège 14 et, dans ce cas, .Iès matériaux
utilisés pour le siège et la buse peuvent être différents. On utilisera par exemple
du laiton ou du bronze plus facile à travailler pour la- buse, le siège restant en
acier dur.
[0024] La buse peut aussi être fabriquée dans la même pièce et donc avec le même métal que
le siège.
[0025] Comme on l'a vu, le profil 32 de la buse permet de réguler le débit de fluide, c'est-à-dire
de le rendre pratiquement indépendant de la température de l'injecteur. L'on sait,
en effet, que des turbulences apparaissent sous le siège 14 de l'injecteur lorsque
le fluide atteint une température où il commence à se vaporiser. La forme de la buse
31 empêche le décollement des veines de fluide sur les parois et supprime alors le
phénomène de cavitation.
[0026] Dans la variante de la figure 4 où l'injecteur est alimenté latéralement, outre la
présence de la buse 31 autorégulatrice, il est possible de s'affranchir encore davantage
des variations de température en créant une circulation du fluide d'alimentation 9
autour du nez 4 de l'injecteur, au niveau de la sortie de la buse 31, au moyen d'une
chambre annulaire 33 ménagée entre le conduit d'admission 10 et le nez.
[0027] Cette réserve de fluide communique alors avec le logement 11 du clapet par un canal
34 percé dans le couvercle, le joint d'étanchéité 25 étant repoussé vers l'extérieur
de l'axe de symétrie de l'injecteur et un autre joint 35 étant interposé entre le
couvercle et le conduit d'admission.
[0028] Les figures 5 et 6 illustrent des variantes de réalisation du nez de l'injecteur
de la figure 4, permettant d'obtenir en sortie la vaporisation du fluide selon un
jet conique. Dans ce cas, la buse 31 à l'intérieur du siège devient inutile et peut
être retirée.
[0029] Sur la figure 5, le nez 4 se prolonge par un embout fileté 36, c'est-à-dire comportant
des rainures héticoïdates et placé à l'intérieur d'une buse 37 à fond conique percée
en son axe d'un orifice d'injection 38. L'extrémité de l'embout est également conique.
La buse peut être fixée sur le nez par tout moyen approprié par exemple au moyen d'un
filetage 39.
[0030] Le nez est percé sous le siège 14 par un conduit 40 en forme de T débouchant à la
partie supérieure des rainures hélicoïdales si bien que le fluide est guidé selon
un mouvement de même nature tout autour de l'embout jusqu'à sa sortie en jet conique
dont l'angle au sommet peut être réglé en modifiant simplement la géométrie et les
positions relatives de la buse 37 et de l'embout 36.
[0031] Sur la figure 6, l'embout fileté devient une pièce indépendante 41 rapportée à l'intérieur
d'un nez 4 creux, communiquant avec le clapet par le conduit 42 et maintenue en place
par serrage. Une buse conique 43 est rapportée à l'extrémité du nez.
[0032] Cependant, les variantes des figures 5 et 6 sont plus favorables à un fonctionnement
en continu de l'injecteur étant donné la quantité de fluide en mouvement dans les
rampes hélicoïdales.
[0033] Pour un fonctionnement par impulsions de fluide, il est préférable de recourir à
la variante de réalisation des figures 7 et 8 dans laquelle l'embout fileté est remplacé
par une rondelle 44 pleine à fond conique 45 possédant, sur sa périphérie, une ou
plusieurs rainures obliques 46 reliant les deux faces de la rondelle et faisant communiquer
le trou d'injection 47 de la buse 48 à fond conique, rapportée sur le nez 4 de façon
réglable, avec une chambre 49 de distribution de fluide aménagée dans la masse de
l'extrémité du nez 4. Ce dernier vient donc en appui contre la face supérieure de
la rondelle 44 qui est maintenue par l'assemblage de la buse 48. Le nez est percé
d'un conduit d'injection 50 en forme de T alimentant la chambre de distribution depuis
le siège du clapet.
[0034] Cette variante fournit également un jet conique mais ici, le volume situé en aval
des rampes hélicoïdales est plus faible que dans le cas précédent, ce qui favorise
la mise en rotation du fluide. Outre cet avantage, il faut signaler que la fabrication
des rondelles en un matériau quelconque est très facile à réaliser et donc peu coûteuse.
[0035] L'invention n'est pas limitée aux exemples de réalisation décrits mais englobe également
tous les équivalents techniques-simples à la portée de l'homme de métier.
1. Injecteur à commande électromagnétique, pour l'injection de fluide notamment dans
les moteurs à combustion interne, comprenant une cuirasse (1), un noyau (2) logé à
l'intérieur de la cuirasse, une bobine d'excitation (15) entourant le noyau, un conduit
d'arrivée (7) de fluide, un logement (11) compris entre un couvercle (3) et le noyau
et dans lequel est prévue une bille (12) d'obturation, par l'intermédiaire d'un siège
(14), du conduit d'injection (19) ménagé dans le couvercle, cette bille étant sollicitée
par la bobine d'excitation à l'encontre d'un système élastique (13) monté à l'avant
du noyau et qui tend à repousser la bille contre son siège, caractérisé en ce qu'il
comporte en outre une pastille pleine (27) en matériau magnétique de grande dureté,
interposée entre la bille et le noyau, dont la face (28) orientée vers la bille est
recouverte d'une couche mince de métal non magnétique, ladite pastille étant sollicitée
contre le noyau par le système élastique (13).
2. Injecteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que le siège (14), réalisé
en métal non magnétique de grande dureté présente une portée sphérique (30) adaptée
aux caractéristiques dimensionnelles de la bille (12), portée obtenue de préférence
par matriçage.
3. Injecteur selon les revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que le siège loge
une buse (31) autorégulatrice de débit du fluide, à profil (32) en forme d'entonnoir
et de finition obtenue de préférence par calibrage-matriçage.
4. Injecteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que le siège (14) et la buse
(31) sont fabriqués d'une seule pièce.
5. Injecteur selon les revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le couvercle (3)
est prolongé du côté de l'injection par un nez (4) dont la température est maintenue
constante par l'alimentation latérale (9) de l'injecteur et par la circulation du
fluide à l'intérieur d'une chambre annulaire (33) ménagée entre le conduit d'admission
(10) et le nez d'injection (4).
6. Injecteur selon la revendication 5, caractérisé en ce que le nez se prolonge par
un embout fileté (36) placé à l'intérieur d'une buse (37) à fond conique, rapportée
sur le nez (4), les rampes hélicoîdales de l'embout imprimant au fluide un mouvement
de même nature favorisant la vaporisation du fluide à la sortie (38) de la buse suivant
un jet conique.
7. Injecteur selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'embout fileté est une
pièce (41) rapportée à l'intérieur d'un nez creux et maintenue en place par le montage
en bout de la buse d'injection (43).
8. Injecteur selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'extrémité du nez (4)
prend appui sur une rondelle (44) pleine à fond conique maintenue par une buse (48)
rapportée sur le nez, la rondelle possédant sur sa périphérie plusieurs rainures (46)
obliquer faisant communiquer le trou d'injection (47) de la buse avec une chambre
(49) de distribution de fluide aux rainures, aménagée dans l'extrémité du nez, et
alimentée par le conduit d'injection (50) traversant le nez.