[0001] La présente invention se rapporte aux échangeurs thermiques à surface destinés à
récupérer, par un fluide en circulation, la chaleur perdue contenue dans les effluente
caloporteurs. L'invention s'applique en particulier aux effluents caloporteurs que
l'on peut aisément canaliser dans une conduite d'évacuation, comme les fumées de combustion
produites, par-exemple, dans les fours industriels ou les chaudières des installations
de chauffage.
[0002] Les échangeurs de ce type, habituellement dénommés "récupérateurs de chaleur" visent
notamment à une meilleure utilisation des combustibles et s'inscrivent ainsi dans
l'ensemble des mesures qui contribuent à apporter une réponse aux impératifs toujours
plus pressants d'économie d'énergie.
[0003] A titre indicatif, les fumées de combustion à la sortie des chaudières de chauffage
habituelles atteignent souvent des températures de 250 °C et plus. Les pertes thermiques
ainsi occasionnées entrent pour près de 20% sinon d'avantage dans le bilan thermique
et pénalisent d'autant le rendement de l'installation. En fait, cette dernière valeur
doit être nettement corrigée à la hausse, si on prend en compte l'enthalpie de changement
de phase de la vapeur d'eau contenue dans les fumées.
[0004] Grâce aux récupérateurs de chaleur, ces fumées perdues peuvent gratuitement constituer
une nouvelle source d'énergie, par-exemple pour la production d'eau chaude sanitaire,
ou pour le réchauffage de l'eau de retour à la chaudière dans les installations de
chauffage central.
[0005] Toutefois, une conception optimale de ces appareils doit obligatoirement satisfaire
à un compromis entre des exigences contradictoires auxquelles les récupérateurs actuellement
connus ne paraissent pas répondre de façon satisfaisantes refroidir'les fumées de
combustion au maximum, en perturbant le moins possible leur écoulement vers la cheminée
d'évacuation.
[0006] En effet, les récupérateurs actuels peuvent être classés schématiquement en deux
familles:
- Les dispositifs dits "à paroi d'eau", constitués essentiellement de deux conduits
concentriques, à distance l'un de l'autre. Ces conduits définissent entre-eux un espace
annulaire dans lequel un fluide à chauffer, en général de l'eau, circule à co-, ou
à contre-courant des fumées à refroidir s'écoulant dans un conduit intérieur, l'échange
se faisant au travers de la surface de ce dernier (brevets français n° 2 257 875 et
n° 2 445 935).
- Les dispositifs dits "à écran d'eau" dans lesquels un conduit de fumées est traversé
transversalement soit par un réseau de tubes à eau agencés en faisceau multitubulaire
ou en serpentin (brevet français n° 2 293 674) soit par une ou plusieurs plaques creuses
ajourées à circulation d'eau interne (brevet français n° 2 287 663).
[0007] Les performances des récupérateurs de la première famille se trouvent pénalisées
par une surface d'échange nécessairement limitée non seulement en grandeur, mais également
par sa localisation à la périphérie de la veine gazeuse chaude.
[0008] Ceux de la deuxième famille sont en principe, thermiquement plus efficaces. Mais
la contre-pression engendrée dans le courant gazeux par les pertes de charge et la
réduction de la section de passage occasionnelles par la présence de l'écran d'eau
impose une adaptation du générateur de chaleur qui, elle aussi, a ses limites et ses
inconvénients. Par ailleurs, ces dispositifs sont généralement bruyants. De plus,
si les gaz à refroidir sont des fumées de combustion, les im- brulés solides qu'elles
véhiculent se déposent et s'accumulent dans les volumes morts créés inévitablement
dans l'écoulement gazeux.
[0009] Le but de la présente invention est de parvenir à extraire le maximum de calories
des fumées de combustion et, de façon plus générale de tout effluent caloporteur,
tout en perturbant le moins possible leur écoulement.
[0010] A cet effet, l'invention a pour objet un échangeur thermique à surface pour la récupération,
par un fluide en circulation, tel que de l'eau, de la chaleur perdue contenue dans
les effluents caloporteurs, notamment dans les fumées de combustion, et comprenant
deux conduits concentriques: un conduit intérieur dans lequel passent les effluents
caloporteurs à refroidir et un conduit extérieur entourant le conduit intérieur à
distance de façon à définir entre-eux un espace annulaire formant une paroi d'eau
dans laquelle circule le fluide à chauffer, échangeur caractérisé en ce que la paroi
d'eau est à passages multiples, et en ce qu'il comporte au moins un tube à eau traversant
longitudinalement la région centrale du conduit intérieur et monté en parallèle avec
la paroi d'eau.
[0011] Par "paroi d'eau à passages multiples", on entend désigner un compartimentage de
l'espace annulaire permettant au fluide à chauffer de circuler selon une trajectoire
en serpentin longitudinal, au moyen d'ailettes rectilignes disposées parallèlement
et en quinconce selon les génératrices du conduit intérieur, ou selon une trajectoire
hélicoïdale, par-exemple, au moyen d'une ailette spiralée entourant le conduit intérieur.
[0012] Pour fixer les idées, on supposera par la suite que les effluents à refroidir et
le fluide à chauffer sont respectivement des fumées de combustion et de l'eau, sans
que l'on puisse pour autant limiter à ces exemples la nature des fluides participant
à l'échange thermique.
[0013] Comme on le comprend, l'invention réalise donc la combinaison au sein d'un seul et
même appareil, de solutions techniques déjà connues, mais séparément et en les adaptant
de manière à cumuler leurs avantagés respectifs sans avoir à en supporter les inconvénients:
D'un cδté, la paroi d'eau à passages multiples augmente le temps de séjour de l'eau
en circulation contre le surface du tube intérieur, ce qui entraine une augmentation
corrélative de la quantité de chaleur cédée à l'eau par les fumées, et plus précisément
par la région périphérique de la veine de fumées en écoulement qui se trouve ainsi
très efficacement refroidie.
[0014] De l'autre cδté, le, ou plus généralement, les tubes à eau placés longitudinalement
dans la partie centrale du conduit intérieur vont chercher les calories restantes
là où elles se trouvent, c'est--à-dire au coeur même de la veine de fumées, conjuguant
ainsi leur action avec celle de la paroi d'eau pour extraire des fumées le maximum
de calories au profit de l'eau à chauffer. Ce résultat est obtenu sans perturber de
façon significative l'écoulement des fumées, puisque les tubes sont disposés longitudinalement.
[0015] L'efficacité de l'échange entraine en outre une condensation importante de la vapeur
d'eau contenue dans les fumées. Cette élimination de la vapeur sous forme liquide
au sein de l'échangeur est favorable à tout point de vue.
[0016] Au plan thermique, elle permet de récupérer la chaleur latente de condensation de
l'eau. Au plan aérodynamique ensuite, la diminution du débit de fumées qui en résulte
compense la réduction, au demeurent minime, de la section de passage due à la présence
des tubes centraux.
[0017] Par ailleurs, ces derniers, étant montés en parallèle avec la paroi d'eau, présentent,comme
on le verre plus en détail par la suite, des extrémités coudées qui, loin de représenter
un obstacle à l'écoulement des fumées, constituent au contraire des points froids
favorisant la condensation de la vapeur.
[0018] D'autre part, la paroi d'eau à passages multiples entraînent des effets secondaires
particulièrement avantageux.
[0019] En effet, les ailettes de cloisonnage étant avantageusement en matériau bon conducteur
de la chaleur -généralement en métal- la surface d'échange à ce niveau se trouve donc
augmentée et avec elle, le flux thermique global.
[0020] De plus, on évite toute possibilité de stagnation de l'eau dans l'espace entre les
deux conduites, ce qui favorise de surcroit une bonne circulation de l'eau dans les
tubes centraux puisque ceux-ci sont montés en dérivation sur la paroi d'eau.
[0021] Conformément à une autre variante, une extrémité du conduit de fumées -correspondant
à l'entrée des fumées dans l'échangeur- comporte des moyens pour conférer à la partie
périphérique de l'écoulement gazeux un mouvement giratoire qui améliore encore le
transfert des calories en augmentant la durée de l'échange avec la paroi d'eau.
[0022] Selon une réalisation préférée, ces moyens sont constitués par des ailettes fixées
sur chant contre la surface intérieure du conduit de fumées et décalées angulairement
dans le même sens par rapport à l'axe longitudinal du conduit de façon à se situer
en dehors de tout plan passant par cet axe.
[0023] Il faut encore souligner que l'appareil est technologiquement simple, robuste et
fiable. Sa construction ne pose aucune difficulté particulière puisque tous ses éléments
constitutifs peuvent se trouver aisément dans le commerce et à faible coQt.
[0024] Son entretien est très commode. Il se limite au nettoyage périodique des dépôts éventuels
sur la surface d'échange, à savoir la surface extérieure des tubes à eau centraux
et la surface interne du conduit de fumées.
[0025] Ce nettoyage s'opère très facilement à partir d'une extrémité de ce conduit, après
en avoir libéré l'accès.
[0026] L'invention sera bien comprise et d'autres aspects et avantages ressortiront plus
clairement au vu de la description qui suit, donnée à titre d'exemple non limitatif
et en référence aux planches de dessins annexées, sur lesquellest
- la figure 1 est une vue en perspective, partiellement arrachée, d'un récupérateur
selon l'invention,
- la figure 2 est une vue en coupe diamétrale selon le plan AA de la figure 1,
- la figura 3 est un schéma d'ensemble montrant l'implantation du récupérateur sur
une installation de chauffage central,
- la figure 4 est une vue partielle montrant l'entrée du conduit de fumées équipée
d'ailettes déflectrices pour la mise en rotation des fumées.
[0027] Sur les figures, les mêmes éléments sont désignés par des références identiques.
[0028] Le récupérateur 1, représenté sur les figures 1 et 2, est principalement formé de
deux conduits concentriques à distance, respectivement intérieur 2 et extérieur 3,
définissant un passage central 4, pour les fumées de combustion à refroidir, et un
espace annulaire périphérique 5 pour une circulation d'eau à chauffer.
[0029] Comme on le voit, l'espace 5 est fermé à ses extrémités au moyen de flasques 6 et
7. Il communique avec le milieu extérieur par des tubulures 8 et 9 prévues sur le
tube extérieur 3 au voisinage des flasques 6 et 7 respectivement, en des positions
angulaires diamétralement opposées et servant respectivement pour l'introduction et
la sortie de l'eau à chauffer, comme l'indique le sens des flèches sur les figures.
[0030] Bien entendu, les rôles respectifs de ces tubulures sont réversibles, la circulation
de l'eau pouvant s'opérer dans un sens ou l'autre. On verra toutefois que, dans une
variante avantageuse de l'invention, il est préférable de respecter le sens de circulation
indiqué ici.
[0031] On voit par ailleurs que le passage 4 est traversé longitudinalement par des tubes
10 (ici au nombre de trois), localisés dans la partie centrale du passage au voisinage
de l'axe longitudinal de l'échangeur symbolisé en 11. Les tubes 10 sont montés en
dérivation sur l'espace annulaire 5 et comportent à cet effet des extrémités recourbées
à angle droit débouchant dans cet espace au moyen d'ouvertures 12 et 13 ménagées dans
la paroi du conduit intérieur 2, au voisinage respectivement des tubulures 8 et 9.
[0032] Conformément à une réalisation préférée, l'espace annulaire 5 est compartimenté de
façon à constituer une paroi d'eau à passages multiples.
[0033] Dans l'exemple considéré, le compartimentage est réalisé au moyen d'ailettes 14,
disposées parallèlement selon les génératrices du conduit intérieur 2 et espacées
les unes des autres de façon à définir entre-elles des chambres à eau longitudinales.
Les ailettes 14 sont avantageusement constituées par de simples plaquettes en acier
de forme rectangulaire très allongée et présentant une longueur légèrement plus courte
(10 cm par-exemple) que la distance séparant les deux flasques 15 de fermeture 6 et
7. Elles sont décalées longitudinalement l'une par rapport à la suivante selon un
agencement en quinconce de manière à venir en appui par une extrémité alternativement
contre l'un puis l'autre flasque, l'autre extrémité étant alors libre pour ménager
entre elle et le flasque voisin un passage de communication entre deux chambres d'eau
adjacentes.
[0034] Dans l'exemple considéré, le nombre d'ailettes a été limité à quatre, de sorte que
le compartimentage présente une structure en trois étages superposés: un étage d'entrée
supérieur 15A pourvu de la tubulure d'arrivée 8, un étage de sortie inférieur 15
C comportant la tubulure de départ 9 et un étage intermédiaire composé des deux compartiments
15'g et 15"
B symétriques de part et d'autre du plan passant par les tubulures 8 et 9.
[0035] Il est clair cependant que, le décalage en quinconce ne s'applique pas à l'égard
des ailettes délimitant entre-elles l'étage d'entrée 15A et l'étage de sortie 15
e.
[0036] Dans ces conditions, l'eau qui pénètre par la tubulure d'entrée 8 rejoint la tubulure
de sortie 9 après avoir traversé le récupérateur en s'y étant partagée dans deux circuits
en parallèle, de manière à assurer une extraction des calories contenues dans tout
le volume de la veine de fumées à refroidir:
- Une partie de l'eau passe par l'espace annulaire 5 (ou paroi d'eau) selon un circuit
en serpentin à trois passages longitudinaux en se répartissant équitablement entre
les deux chambres 15'8 et 15"B de l'étage intermédiaire. Au cours de ce parcours, l'eau s'échauffe en prenant les
calories contenues dans la région périphérique de la veine gazeuse è refroidir,
- L'autre partie de l'eau emprunte les tubes centraux 10, pour atteindre directement
l'extrémité de sortie de l'étage inférieur 15C après avoir traversé longitudinalement le coeur de la veine gazeuse et avoir capté
les calories restantes localisées dans cette région.
[0037] Conformément à une réalisation préférée de l'invention, bien visible sur la figure
2, les ailettes de cloisonnage 14 sont réparties autour du tube intérieur 2 avec des
écartements variables de manière que la section de passage des chambres à eau ne soit
pas égale dans les étages, mais diminue progressivement depuis l'étage d'entrée 15A
jusqu'à l'étage de sortie 15
C. Cette disposition particulière présente l'avantage d'offrir à l'eau dans l'espace
5 une surface d'échange d'autant plus grande que sa température est basse. De plus,
l'eau est mise en vitesse au fur et à mesure de son échauffement, ce qui est également
favorable sur le plan thermique, par-exemple à l'égard des risques de calefaction.
On trouve ici, l'explication de la remarque faite auparavant concernant la réversibilité
des rôles des tubulures 8 et 9.
[0038] Conformément à une aise en oeuvre avantageuse du récupérateur, et en application
de règles bien connues en thermique, on favorise une circulation de type à contre-courant
de l'eau par rapport à l'écoulement des fumées. Cetta condition est toujours satisfaite
lorsque, comme le montre la figure 1, on place la tubulure d'entrée 8 à l'extrémité
aval du récupérateur par rapport au sens d'écoulement des fumées (indiqué par la flèche
sur l'axe 11). On voit sur la figure 2 en particulier, que dans ce cas, la paroi d'eau
5 comporte deux passages à contre-courant (étage 15A et 15
C) pour un passage à co-courant (étage 15
B). Sur cette figure, le sens de circulation de l'eau et des fumées ont été indiqués
par les symboles conventionnels. Bien entendu, lorsque le nombre d'étages est d'ordre
pair, les passages à co- et à contre-courant de la paroi d'eau 5 sont en nombre égal,
indépendamment du choix de la tubulure d'entrée.
[0039] On va maintenant décrire brièvement un mode de fabrication du récupérateur selon
l'invention.
[0040] On commence par souder les flasques de fermeture 6 et 7 sur le pourtour du conduit
intérieur 2 et de préférence à environ
15 ou 20 cm de ces extrémités de manière à ménager des parties terminales libres qui
permettront un montage facilité du dispositif sur l'installation à laquelle il est
destiné. Ces flasques sont de tailles légèrement différentes: l'un d'eux, par-exemple
le flasque 6, présente un diamètre égal au diamètre extérieur du conduit 3, alors
que le flasque 7 présente un diamètre égal au diamètre intérieur du conduit 3 et détermine
donc l'épaisseur de l'espace 5.
[0041] Puis on perce les ouvertures 10 et
11 et on fixe les tubes centraux 10 par soudage étanche sur le bord des orifices effectué
de l'extérieur du conduit 2. Auparavant, les tubes 10 ont été conformés en "S" par
pliage des extrémités dans des sens opposés, à partir de tronçons de tube étiré en
acier que l'on se procure facilement dans le commerce. On place ensuite les ailettes
14 sur chant sur le conduit intérieur 2 en prenant soin d'appuyer l'une de leur extrémité
contre l'un des flasques de fermeture, de manière à réaliser une disposition en quinconce,
telle qu'explicité précédemment. Les ailettes, qui présentent une hauteur égale à
celle du petit flasque 7, sont alors fixées à demeure par soudage.
[0042] Par ailleurs, on perce sur le conduit extérieur 3 les deux ouvertures destinées à
recevoir les tubulures 8 et 9 pour l'arrivée et la sortie de l'eau.
[0043] Ensuite, on place le conduit intérieur 2 verticalement, le flasque le plus grand
(flasque 6) étant en position basse, et on installe alors le conduit extérieur 3 en
le faisant coulisser de haut vers le bas sur le conduit intérieur 2 jusqu'à ce qu'il
vienne en butée sur le flasque 6. Cette opération est facilitée par les ailettes qui
servent d'organes de guidage et de centrage. Le conduit extérieur 3 a été préalablement
dimensionné de façon que, une fois mis en place, son extrémité supérieure vienne dans
le plan de la surface extérieure du flasque 7. L'assemblage des deux conduits 2 et
3 est alors réalisé au niveau des deux flasques par les cordons de soudure étanche
16 et 17 visibles sur la figure 1.
[0044] Il doit être souligné que le positionnement angulaire correct du conduit extérieur
est simplifié grâce aux différents orifices préalablement ménagés sur les deux conduits
2 et 3 et qui servent de repères visuels.
[0045] Une fois l'assemblage effectué, on rapporte les tubulures 8 et 9 par soudage sur
le conduit extérieur 3. On peut avantageusement achever la construction par un calorifugeage
du récupérateur au moyen d'une enveloppe d'isolation thermique placée autour du conduit
extérieur 3. Cette enveloppe n'a pas été représentée pour ne pas surcharger inutilement
les figures.
[0046] On va maintenant décrire brièvement, en référence à la figure 3, une installation
de chauffage central équipée d'un échangeur--récupérateur selon l'invention. Sur cette
figure, on a représenté très schématiquement en 18 une chaudière alimentant en eau
chaude, par un système classique de canalisations en boucle fermée comprenant une
vanne à quatre voies 19 et d'un accélérateur 20, un ensemble de radiateurs 21 pour
le chauffage de locaux d'habitation. Les fumées de combustion sortent à l'arrière
de la chaudière pour rejoindre la cheminée d'évacuation à l'atmosphère, représentée
en 22.
[0047] Comme on le voit, l'échangeur-récupérateur 1 s'installe entre la chaudière et la
cheminée 22, en remplacement de la conduite habituelle de sortie de la chaudière.
La mise en place s'effectue sans difficulté particulière grâce aux parties terminales
libres du conduit interne qui dépassent de part et d'autre de l'appareil et qui permettent
par simple emmanchement de se raccorder à deux éléments coudés 23 et 24 qui ont été
prévus pour assurer une orientation verticale du récupérateur.
[0048] Il doit être souligné que la présence de ces éléments coudés n'est nullement impérative,
le récupérateur pouvant être placé dans n'importe quelle position. Il demeure toutefois
souhaitable de conserver une légère inclinaison sur l'horizontale, positive dans le
sens de l'écoulement des fumées,afin de favoriser par un orifice tel que 25, prévu
entre le récupérateur et la chaudière (ou sur la partie terminale libre du conduit
intérieur), l'évacuation des condensats, notamment l'eau formée dans le conduit intérieur
par condensation de la vapeur d'eau contenue dans les fumées.
[0049] Comme on le voit, le récupérateur 1 est utilisé en tant que réchauffeur: l'eau de
chauffage, qui sort refroidie des radiateurs 21, retourne à la chaudière 18 en traversant
auparavant le récupérateur 1, lequel dans ce cas constitue un accessoire de l'installation
de chauffage dont il améliore le redement et permet par conséquent une économie de
combustible.
[0050] A titre purement indicatif, des essais effectués sur une chaudière à combustible
liquide (fuel domestique) ont montré que l'on pouvait, grâce au dispositif selon l'invention,
abaisser la température des fumées d'une valeur de plus 250 °C à la sortie de la chaudière
jusqu'à.une valeur résiduelle d'environ 80 °C à la sortie du récupérateur. A partir
de ces données, on calcule approximativement une amélioration de près de 15 % du rendement
thermique de l'installation, et ceci sans prendre en compte la récupération de la
chaleur latente de condensation d'une partie de la vapeur, Par ailleurs, l'eau à la
sortie du réchauffeur accuse une élévation de température de 8 °C. environ sous le
débit habituel, imposé par l'installation de chauffage en marche normale (plus de
2 m
3/h).
[0051] D'autres essais effectués avec une chaudière à combustible solide (bois), ont permis
de faire chuter la température des fumées de près de 400 °C, d'où une réduction (en
pourcentage) des pertes par les fumées d'un coefficient voisin de six. Corrélativement,
la température de l'eau de retour s'est élevée de 15 °C.
[0052] Par ailleurs, un circulateur, non représenté sur la figure 3, peut-être avantageusement
prévu sur la tubulure de sortie 9 du réchauffeur. Dans ce cas, le rendement thermique
global est encore sensiblement amélioré grâce à une homogénéisation de la température
de l'eau au sein de la chaudière, due à un effet de brassage permanent.
[0053] Il va de soi que l'invention ne saurait se limiter aux exemples décrits, mais s'étend
à de multiples variantes ou équivalents dans la mesure où sont respectées les caractéristiques
énoncées dans les revendications jointes.
[0054] En particulier de nombreuses variantes peuvent être envisagées tant en ce qui concerne
la paroi d'eau à passages multiples, que les tubes d'eau centraux ou que l'agencement
relatif de la paroi d'eau avec ces tubes.
[0055] A propos du premier point, il a déjà été dit que le compartimentage peut être réalisé,
non seulement au moyen des ailettes récti- lignes longitudinales 14, mais également
à l'aide par-exemple d'une ailette hélicoïdale unique enroulée sur chant autour du
conduit intérieur 2.
[0056] De même, on peut opter pour de multiples variantes d'agencement des ailettes rectilignes
14, permettant toutes une circulation d'eau selon un parcours en serpentin avec plusieurs
"allers et retours" dans la direction longitudinale. En particulier, on pourra choisir
entre les variantes qui permettent à tout volume d'eau élémentaire pénétrant dans
l'espace annulaire 5, soit, comme c'est le cas de l'exemple décrit, de parcourir seulement
l'une ou l'autre moitié de la surface du conduit intérieur 2, soit de parcourir la
totalité de cette surface, donc de traverser successivement toutes les chambres à
eau. Dans ce cas, l'agencement en quinconce s'applique à l'ensemble des ailettes,
à l'exception d'une seule, laquelle relie les deux flasques 6 et 7 et sépare ainsi
de façon étanche les deux chambres adjacentes, destinées à recevoir respectivement
la tubulure d'entrée 8 et la tubulure de sortie 9.
[0057] Il doit cependant être précisé que ces deux variantes ne sont pas tout à fait équivalentes,
mais que la première, à savoir la variante à circulation étagée, présente par rapport
à la seconde certains avantages particuliers:
- sur le plan hydraulique, les pertes de charges, à débit d'eau égal, sont plus faibles
car l'espace annulaire 5 se compose de deux circuits en parallèle recouvrant chacun
une moitié de la surface du tube intérieur;
- sur le plan thermique, le partage de l'espace 5 en deux circuits parallèles équivalents
entraine une symétrie de la carte des températures dans toute section droite du récupérateur.
Cette symétrie, absente dans la seconde variante'semble globalement favorable à une
meilleure transmission du flux thermique; \
- sur le plan physico-chimique, les tubulures d'entrée 8 et de sortie 9 étant angulairement
diamétralement opposées, les tubes à eau centraux 10 traversent la veine de fumées
de part en part (tubes 10 conformés en "S"). Il en résulte, non seulement un refroidissement
plus complet et plus homogène du coeur de la veine de fumées, mais également une condensation
plus importante de la vapeur d'eau, ce qui est un avantage à tout point de vue. Dans
la seconde variante, les tubulures d'entrée et de sortie étant angulairement très
voisines l'une de l'autre, les tubes centraux présentent une conformation en "U" aplati,
de sorte que leur effet d'extrémité reste limité à une partie seulement de l'épaisseur
de la veine gazeuse.
[0058] En ce qui concerne maintenant le eecond point, il doit être bien compris que le nombre
de tubes centraux ne peut être fixé à priori pour tous les cas. Il dépend essentiellement
des conditions locales d'utilisation du récupérateur et doit être déterminé dans chaque
cas en relation avec le diamètre des tubes choisis de manière à ne pas créer dans
l'écoulement une contre-pression difficilement acceptable pour l'installation de chauffage.
A titre indicatif, les conduites de sortie des fumées des installations de chauffage
habituelles sont généralement surdimensionnées pour des raisons de sécurité, de sorte
qu'une réduction de la section de passage dans une proportion pouvant aller Jusqu'à
20% environ reste tout-à-fait acceptable. Ainsi, dans le cas d'une chaudière dont
la conduite d'évacuation des fumées présente un diamètre de l'ordre de 180 mm (chaudière
de chauffage central d'une maison d'habitation moyenne), le remplacement de cette
conduite par un récupérateur dont le tube interne présente un diamètre intérieur de
même dimension et comporte trois tubes à eau centraux de 21mm de diamètre extérieur,
n'entraine des modifications ni de la chaudière, ni du fonctionnement normal de l'installation.
[0059] A propos enfin du troisième point, concernant l'agencement relatif des tubes centraux
et de la paroi d'eau à passages multiples, il doit être souligné, qu'en accord avec
l'invention, les tubes à eau 10 peuvent être montés en dérivation totale ou seulement
partielle sur la paroi d'eau 5. L'exemple décrit en référence aux figures 1 et 2 correspond
à une dérivation totale puisque les ouvertures 12 et 13 sur le tube intérieur 2 ont
été ménagées au voisinage immédiat des tubulures d'entrée 8 et de sortie 9. Dais il
est possible de prévoir ces ouvertures à d'autres endroits sur le tube intérieur 2
de façon à réaliser une mise en dérivation partielle des tubes 10 sur la paroi d'eau
5. Une telle disposition s'impose d'ailleurs d'elle-même dans le cas d'une paroi d'eau
à circuits parallèles et à nombre pair d'étages, comme celà se comprend aisément.
[0060] En outre, une mise en dérivation totale peut s'opérer non seulement par les ouvertures
12 et 13 sur le tube intérieur 2, mais par tout autre moyen approprié, par-exemple
par un branchement direct des tubes centraux 10 sur les tubulures 8 et 9.
[0061] Selon une autre variante de réalisation, on prévoit d'équiper l'espace 5 d'une purge
d'air.
[0062] De même, il peut être utile de prévoir un assemblage temporaire du conduit extérieur
(fixation par bride boulonnée, par-exemple, au lieu du soudage) de façon à pouvoir
le retirer à volonté en vue d'un nettoyage éventuel de l'espace annulaire 5 et de
l'intérieur des tubes à eau centraux par accès aux ouvertures 12 et 13. Bien entendu,
cette particularité présente surtout un intérêt si le récupérateur est placé dans
un circuit d'eau de type "ouvert", par-exemple dans le cas d'une utilisation pour
la production directe d'eau chaude sanitaire,
[0063] De même encore, dans une autre variante de réalisation de l'invention, le conduit
intérieur 2 est pourvu, à son extrémité par où pénètre les fumées, de moyens pour
conférer un mouvement giratoire à la partie périphérique de la veine gazeuse en écoulement.
De cette façon, la durée de passage des fumées contre la paroi du conduit intérieur
2 est augmenté et le transfert thermique est encore amélioré.
[0064] Comme on le voit sur la figure 4, les moyens utilisés peuvent être des ailettes déflectrices
26 , constituées par de simples plaquettes métalliques fixées sur chant contre la
paroi intérieure du conduit 2 et décalées angulairement, par-exemple de 40°, environ,
toutes dans le même sens par rapport aux génératrices du conduit 2 de façon à se situer
hors de tout plan passant par l'axe de symétrie 11.
[0065] Les ailettes 26 ont une dizaine de centimètres de longueur et leur hauteur fait environ
le quart du diamètre du tube 2 de manière à ne mettre en rotation que la partie périphérique
de l'écoulement des fumées sans trop perturber de préférence la région centrale où
agissent les tubes à eau longitudinaux 10 non représentés sur cette figure.
[0066] Le récupérateur selon l'invention peut, non seulement être installé entre la chaudière
et la cheminée, sur les installations existantes, mais également être prévu de fabrication
sur les chaudières neuves.
[0067] Enfin, l'application du récupérateur selon l'invention n'est pas limité au domaine
du chauffage central pour le réchauffage de l'eau de retour des radiateurs ou pour
la production d'eau chaude sanitaire, mais s'étend, comme on l'a déjà dit, à la récupération,
au moyen d'un échangeur à surface, des calories contenues dans tout effluent caloporteur,
dans la mesure où ce dernier est ou peut être canalisé dans une conduite d'évacuation,
1) Echangeur thermique à surface pour la récupération, par un fluide en circulation,
de la chaleur perdue contenue dans des effluents caloporteurs, notamment les fumées
de combustion, et comprenant deux tubes concentriques: un conduit intérieur (2) définissant
un passage central (4) pour les effluents à refroidir, et un conduit extérieur (3)
entourant à distance le conduit intérieur de façon à définir entre-eux un espace annulaire
périphérique (5) formant "paroi d'eau" dans laquelle circule le fluide à chauffer
et qui communique avec l'extérieur par deux tubulures (8, 9) prévues sur le conduit
extérieur (3) respectivement pour l'entrée du fluide à chauffer dans l'espace annulaire
(5) et pour sa sortie, échangeur caractérisé en ce qu'il comporte au moins un tube
(10) monté en parallèle avec la paroi d'eau et traversant longitudinalement la région
centrale du conduit intérieur.
2) Echangeur selon la revendication 1 caractérisé en ce que la paroi d'eau à passages
multiples est réalisée par un compartimentage de l'espace annulaire (5) au moyen d'ailettes
parallèles espacées (14), disposées en quinconce selon les génératrices du conduit
intérieur (2) et définissant entre-elles des chambres longitudinales (15) communiquant
à l'une de leurs extrémités et parcourues par le fluide à chauffer.
3) Echangeur selon les revendications 1 et 2 caractérisé en ce que les tubulures d'entrée
(8) et de sortie (9) du fluide à chauffer prévues sur le conduit extérieur (3) sont
angulairement diamétralement opposées et en ce que le compartimentage de l'espace
annulaire (5) partage ledit espace en deux circuits parallèles équivalents couvrant
chacun une moitié de la surface du conduit intérieur (2).
4) Echangeur selon les revendications 1 et 2 caractérisé en ce que les tubulures d'entrée
(8) et de sortie (Q) du fluide à chauffer prévues sur le conduit extérieur (3) présentent
des positions angulaires voisines et en ce que le compartimentage de l'espace annulaire
(5) aménage ledit espace en un circuit couvrant toute la surface du conduit intérieur
(2).
5) Echangeur selon la revendication 1 caractérisé en ce que le ou les tubes (10) montés
en parallèle avec la paroi d'eau et traversant longitudinalement la région centrale
du conduit intérieur (2) débouchent à leurs extrémités respectives dans l'espace annulaire
(5) par des ouvertures (12, 13) ménagées sur le conduit intérieur (2).
6) Echangeur selon la revendication 5 caractérisé en ce que les ouvertures (12, 13)
ménagées sur le conduit intérieur (2) sont disposées au voisinage immédiat des emplacements
des tubulures (8, 9) prévues sur le conduit extérieur (3).
7) Echangeur selon les revendications 3 et 5 ou 6 caractérisé en ce que le ou les
tubes (10) montés en parallèle avec la paroi d'eau et traversant longitudinalement
la région centrale du conduit intérieur (2) présentent des extrémités coudées dans
des sens opposés leur con- féran- une conformation en "S".
8) Echangeur selon les revendications 4 et 5 ou 6 caractérisé en ce que le ou les
tubes (10) montés en parallèle avec la paroi d'eau et traversant longitudinalement
la région centrale du conduit intérieur (2) présentent des extrémités coudées dans
le même sens leur conférant une conformation en "U".
9) Echangeur selon la revendication 2 caractérisé en ce que les ailettes (14) sont
réparties autour du conduit intérieur (2) avec des écartements variables de manière
que la section de passage des chambres (15) diminue progressivement dans le sens de
circulation du fluide à chauffer.
10) Echangeur selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en
ce que le conduit intérieur (2) est pourvu à l'une de ses extrémités de moyens pour
conférer à la partie périphérique de l'écoulement des effluents à refroidir un mouvement
giratoire.
11) Echangeur selon la revendication 10 caractérisé en ce que lesdits moyens sont
constitués par des ailettes (26) fixées sur chant contre la paroi intérieure du conduit
(2) et décalées angulairement dans le même sens par rapport à l'axe longitudinal(11)de
façon à se situer hors de tout plan passant par ledit axe.