[0001] La présente invention concerne un dispositif de montage et d'équilibrage permettant
le réglage et le verrouillage en place des couteaux utilisés dans les machines employées
pour couper, broyer et hacher des produits alimentaires, en particulier en charcuterie
et salaisons, ces machines comportant un certain nombre de couteaux disposés sur un
axe tournant à grande vitesse dans une cuve de forme généralement semi-torique. Les
couteaux sont placés soit à 180°, soit à 120°, soit à 90°, soit à 60°, soit à 30°
les uns des autres, suivant le nombre de couteaux, sur une seule ligne.
[0002] Il est également rappelé que dans les machines modernes, dites machines cutter, la
vitesse de rotation des couteaux est extrêmement élevée puisqu'il existe des machines
qui tournent normalement entre 3 000 à 6 000 t/mn. Ces vitesses ont entraîné l'apparition
de phénomènes qui, jusqu'à présent, étaient négligeables mais provoquent aujourd'hui
de graves risques. En effet, la force centrifuge engendrée par la rotation des couteaux
atteint des valeurs très élevées qui tendent à les déplacer par rapport à l'arbre
sur lequel ils sont fixés et, malgré les mesures de précaution prises, certains couteaux
se déplacent avec toutes les conséquences désastreuses que l'on peut imaginer puisque
ces couteaux viennent en contact avec la cuve de la machine, cassent, rayent profondément
cette cuve et risquent de se transformer en projectiles extrêmement dangereux pour
le personnel avoisinant. D'autre part, les éclats métalliques rendent inutilisables
les produits en cours de traitement et le prix de ces produits est élevé puisque l'on
traite parfois plusieurs centaines de kilogrammes en une seule passe de travail.
[0003] On doit également remarquer que la vitesse de rotation très élevée fait apparaître
des vibrations si les couteaux ne sont pas soigneusement équilibrés. En effet, les
couteaux neufs présentent des poids peu différentsmais des écarts sensibles apparaissent
immanquablement après quelques affûtages pouvant atteindre des différences de plusieurs
dizaines de grammes. Les vibrations ainsi provoquées entraînent une fatigue générale
de la machine, la détérioration des roulements de l'arbre porte-couteau et un bruit
assourdissant dans l'atelier rendant pénible le travail pour le personnel.
[0004] On a déjà tenté de remédier à ces inconvénients par différentes solutions mécaniques
aussi bien en ce qui concerne la suppression du déplacement des couteaux sous l'effet
de la force centrifuge qu'en ce qui concerne les vibrations dues à des déséquilibres
en utilisant des dispositifs complémentaires rééquilibreurs. Toutefois, les réalisations
existantes présentent le plus souvent ensemble ou séparément divers inconvénients
ou limitations d'emploi tels que prix élevé, possibilités de réglage réduites, possibilités
d'équilibrage limitées, restriction quant au choix du nombre de couteaux utilisés
et la façon de les disposer sur l'arbre porte-couteau, etc.
[0005] La présente invention remédie à ces inconvénients en créant un dispositif équilibreur
et de serrage assurant une complète sécurité.
[0006] Conformément à l'invention, dans la partie centrale massive du couteau est percée
une ouverture de forme sensiblement rectangulaire pour permettre la mise en place
d'un bossage de forme carrée solidaire d'une rondelle-support percée elle-même d'une
ouverture dont la forme est identique à celle de l'arbre de la machine, le bossage
présentant un trou excentré destiné à coopérer avec un doigt, une rondelle porte-équilibreur
munie d'un manchon sur lequel vient se placer la rondelle équilibreuse de forme circulaire
mais présentant en son centre un évidement de forme oblongue assurant ainsi la possibilité
de supprimer les balourds pour réaliser un équilibrage des couteaux montés sur l'arbre
de la machine.
[0007] Suivant une autre caractéristique de l'invention, il est placé entre le bossage de
la rondelle-support et l'un des côtés de l'ouverture des couteaux une cale ou pièce
intermédiaire convenablement ajustée puis cette pièce intermédiaire est bloquée par
une pièce de blocage ou verrou tandis que le bossage de la rondelle-support est également
bloqué par une pièce de blocage ou verrou.
[0008] Diverses autres caractéristiques de l'invention ressortent d'ailleurs de la description
détaillée qui suit.
[0009] Une forme de réalisation de l'objet de l'invention est représentée, à titre d'exemple,
aux dessins annexés.
La fig. 1 montre une élévation d'un couteau conforme à l'invention.
La fig. 2 est un plan d'une rondelle-support de couteau.
La fig. 3 est une coupe suivant la ligne III-III de la fig. 2.
La fig. 4 est une vue en plan d'une rondelle porte-équilibreur.
La fig. 5 est une coupe suivant la ligne V-V de la fig. 4.
La fig. 6 est une vue en plan d'une rondelle équilibreuse.
La fig. 7 est une élévation latérale correspondant à la fig. 6.
La fig. 8 est une élévation montrant un couteau équipé de la rondelle support.
La fig. 9 est un plan d'un cache placé en bout de l'ensemble des couteaux et rondelles-support
et équilibreuse.
La fig. 10 est une coupe suivant la ligne X-X de la fig. 9.
La fig. 11 montre un outil permettant la mise en place et le réglage en équilibre
des couteaux.
La fig. 12 est une élévation latérale de l'ensemble des couteaux montés sur l'arbre
d'entraînement d'une machine cutter.
Les fig. 13 et 14 montrent une légère modification de la réalisation d'un élément
de blocage du couteau.
[0010] A la fig. 1, on a représenté un couteau dit couteau cutter 1 dont la forme est classique,
la zone tranchante du couteau étant désignée par 2. La partie centrale massive ld
du couteau présente une ouverture 3 de forme sensiblement rectangulaire mais dont
le côté 3b n'est pas parallèle au côté opposé 3a mais, au contraire, s'éloigne de
droite à gauche du côté 3b. Des découpes semi-circulaires 4, 5 sont prévues dans la
zone médiane des côtés 3b, 3c de l'ouverture 3.
[0011] A la fig. 2, on a représenté une rondelle-support 10 cylindrique dont la partie centrale
10a comporte une sur- épaisseur ou bossage 11 percé d'une ouverture 12 à six pans
correspondant à la section de l'arbre d'entraînement de la machine. En outre, il est
prévu dans le bossage 11 un trou 13 dont le rôle sera expliqué ci-après. A la place
du trou 12 à six pans on pourrait avoir une ouverture d'une autre forme.
[0012] A la fig. 4 on a représenté une rondelle circulaire porte-équilibreur 15 dont la
partie centrale 15A forme un manchon 16. Un doigt téton 17 est prévu sur la face de
la rondelle 15 opposée au manchon 16, ce doigt téton 17 étant destiné à coopérer avec
le trou 13 de la rondelle-support 10.
[0013] A la fig. 6 on voit une rondelle-équilibreuse 20 de forme circulaire mais dont la
partie centrale est évidée en 21 sous une forme oblongue et qui présente, dans sa
partie inférieure 22, des trous 23 de diamètre différent permettant son allègement.
De plus, il est prévu, diamétralement opposés, deux tétons à vis 25, 26.
[0014] Comme on peut le voir à la fig. 9, il est également prévu un couvercle 30 ayant en
section la forme d'une cuvette (voir fig. 10) et dont la partie centrale est percée
d'un trou 32 destiné à permettre la mise en place de la cuvette 30 sur l'arbre de
la machine.
[0015] A la fig. 11, on voit un pointeau fixe 40 qui supporte une pièce cylindrotronconique
41 terminée, à sa base, par une collerette 42. Cette pièce cylindrotronconique 41
est destinée à permettre le montage, le réglage et l'équilibrage des couteaux qui
sont, ensuite, montés sur l'arbre 50 (fig. 12) d'une machine cutter. En effet, la
pièce cylindrotronconique 41, qui se trouve en équilibre instable sur l'extrémité
pointue du pointeau 40, permet le réglage précis d'équilibrage des couteaux. Comme
le bou- chen fileté 45 peut se visser dans le canal 46 on peut le déplacer en hauteur
suivant le réglage que l'on désire réaliser et ajuster ainsi la sensibilité de la
pièce cylindrotronconique 41. Le diamètre extérieur de la pièce 41 correspond au diamètre
de l'arbre 50 de la machine.
[0016] Comme on peut le voir à la fig. 8, on place dans d'ouverture 3 d'un couteau 1 le
bossage central 11 d'une rondelle-support 10 de façon à permettre la mise en place
du couteau 1 sur la pièce cylindrotronconique 41 dont la face 41a comporte six pans
comme l'arbre 50 de la machine. Lorsque l'on a placé le premier couteau 1 avec sa
rondelle-support 10, on place le deuxième couteau 1 avec sa rondelle-support, par
exemple à 60° du premier couteau, puis le troisième couteau 1 à 60° par rapport au
deuxième couteau, etc., jusqu'au sixième couteau 1 (voir fig. 8 et 12). Dans le cas
présent, les six couteaux sont disposés à 60° les uns des autres sur la partie 41a
de la pièce cylindrotronconique 41. Chaque couteau 1 est calé par une pièce intermédiaire
60 par rapport à la rondelle 10 correspondante. La pièce 60 a une forme sensiblement
rectangulaire et est ajustée de façon à combler l'espace entre le bossage 11 et le
côté 3b de l'ouverture 3, puis des pièces de blocage 61 sont placées dans les découpes
4, 5, ces pièces de blocage étant de petites cames pouvant être tournées à l'aide
d'un tournevis puisqu'elles comportent une tête fendue comme cela est représenté à
la fig. 8. On obtient ainsi un ajustage exact du couteau sans risquer de le voir ensuite
se déplacer sur l'arbre 50 de la machine puisque les pièces de blocage 61, coopérant
avec les pièces intermédiaires 60, assurent une fixation parfaite de ce couteau sur
l'arbre 50. Comme les ouvertures 12 à six pans des rondelles-supports 10, les ouvertures
des manchons 16 des rondelles porte-équilibreur, l'ouverture évidée 21 de forme oblongue
de la rondelle équilibreuse et l'ouverture 32 de la cuvette 30 sont prévues suffisamment
grandes pour le passage de l'arbre 50, on peut empiler aisément les éléments les uns
sur les autres étant bien entendu que la forme six pans pourrait être remodifiée dans
le cas où l'arbre 50 présenterait une autre forme, par exemple une forme circulaire
avec un dispositif de blocage.
[0017] Lorsque la mise en place des couteaux et leur réglage en longueur sont réalisés sur
la pièce cylindrotronconique 41, on procède alors à l'équilibrage de l'ensemble en
faisant lentement tourner ce montage qui est verrouillé, par l'introduction dans le
trou 13 de la rondelle-support 10 du dernier couteau placé sur l'arbre du doigt-téton
17 de la rondelle porte-équilibreur 15. La rondelle équilibreuse 20 est alors mise
en place sur le manchon 16 dans sa position neutre et, si-l'ensemble des couteaux
1 fait apparaître un déséquilibre, on place correctement la rondelle équilibreuse
20 pour compenser le mouvement de déséquilibre. A ce moment, et grâce aux vis 25,
26 la rondelle équilibreuse 20 est bloquée. Il reste alors à mettre en place la cuvette
30 pour que l'ensemble soit particulièrement bien équilibré et réglé en disposition
et en longueur. Dès ce moment, on peut monter l'ensemble des couteaux sur l'arbre
50 d'une machine éliminant tous les risques provoqués par la force centrifuge tendant
à déplacer longitudinalement les couteaux 1 ainsi que par suppression de tout balourd
provoquant des vibrations dangereuses pour la machine et les couteaux.
[0018] La fixation de l'ensemble des couteaux sur l'arbre 50 s'effectue, en général, par
un écrou de blocage se vissant sur la partie filetée 50a de l'arbre 50 mais d'autres
moyens peuvent être envisagés.
[0019] Comme cela apparaît très bien à la fig. 2, la rondelle-support 10, qui présente un
bossage 11 de forme carrée et en son centre une ouverture 12 à six pans, permet d'une
manière simple l'emploi de cette rondelle-support pour la mise en place des couteaux
soit à 30°, soit à 60°, soit à 90°, soit à 120°, soit à 180°, etc., les uns des autres
sans aucune modification de structure de l'ensemble puisque la combinaison du bossage
11 carré avec l'ouverture six pans assure cette division d'une manière simple et aisée.
De même, ce bossage 11 permet un excellent guidage de chaque couteau, la surface de
contact entre les côtés de l'ouverture 3 et le bossage 11 étant plus importance que
celle existant actuellement entre les éléments permettant le montage d'un couteau
sur un arbre six pans d'une machine existante. On assure ainsi un meilleur contact
par une plus grande surface, la fatigue de l'arbre 50 est donc réduite considérablement
et il se produit moins d'usure de cet arbre et des roulements à billes maintenant
cet arbre.
[0020] Il y a également lieu d'attirer l'attention sur le fait que la rondelle équilibreuse
20 est réalisée en une seule pièce ce qui n'était pas le cas dans les dispositifs
comportant un élément équilibreur puisque l'on était amené à régler l'équilibrage
par plusieurs masselottes séparées d'où, d'une part, un tâtonnement plus grand et,
d'autre part, une limitation des compensations de balourd à une faible valeur qui
ne dépasse guère 20 à 30 grammes.
[0021] Finalement, il y a lieu de signaler que la cale ou pièce intermédiaire 60, qui est
réalisée le plus souvent en acier doux facilement meulé ou limé, permet l'ajustage
exact et très rapide même dans les conditions de travail précaires.
[0022] On peut également, comme cela est représenté aux fig. 13 et 14, remplacer la cale
60 par deux pièces 160, 161 présentant des dentures opposées 160a, 161a, qui sont
disposées en regard l'une de l'autre et entre le bossage central 11, la rondelle-support
10 et le fond de l'ouverture 3. Ainsi en ayant des pièces 161, 161d, 161e, de hauteurs
différentes on peut aisément bloquer la rondelle-support 10 quelle que soit la position
que l'on veut obtenir de cette rondelle 10.
[0023] Il n'y a donc pas la nécessité comme avec la pièce 60 de procéder à l'enlèvement
de matières pour le réglage du couteau 1 après usure de celui-ci par exemple par réaf-
fûtage.
1. Dispositif de montage et d'équilibrage de couteaux rotatifs pour machine cutter,
dans lequel la partie centrale massive(ll)du couteau est percée d'une ouverture (3)
de forme sensiblement rectangulaire pour permettre la mise en place d'un bossage (11)
de forme carrée solidaire d'une rondelle-support percée elle-même d'une ouverture
(12) dont la forme est identique à celle de l'arbre de la machine, caractérisé en
ce que le bossage (11) présente un trou excentré (13) destiné à coopérer avec un doigt
(17) d'une rondelle porte-équilibreur (15) munie d'un manchon (16) sur lequel vient
se placer la rondelle équilibreuse (20) de forme circulaire mais présentant en son
centre un évidement (21) de forme oblongue assurant ainsi la possibilité de supprimer
les balourds pour réaliser un équilibrage des couteaux (1) montés sur l'arbre de la
machine.
2. Dispositif ae montage et d'équilibrage suivant la revendication 1, caractérisé
en ce qu'est placé, entre le bossage (11) de la rondelle-support et l'un des côtés
(3b) de l'ouverture (3) des couteaux (1), une cale ou pièce intermédiaire (60) convenablement
ajustée puis cette pièce intermédiaire (60) est bloquée par une pièce de blocage ou
verrou (61) tandis que le bossage (11) de la rondelle-support (10) est également bloqué
par une pièce de blocage ou verrou (61).
3. Dispositif de montage et d'équilibrage suivant l'une des revendications 1 et 2,
caractérisé en ce que le bossage (11) de la rondelle-support (10) présente une forme
carrée destinée à permettre une disposition à 90° des couteaux (1) les uns par rapport
aux autres.
4. Dispositif de montage et d'équilibrage dont la rondelle équilibreuse (20), de forme
circulaire, est percée en son centre d'une ouverture (21) de forme oblongue permettant
ainsi son déplacement à volonté sur l'arbre de la machine suivant l'une des revendications
1 à 3, caractérisé en ce que l'une des parties de la rondelle équilibreuse est percée
de trous (23) pour l'alléger et que deux doigts mobiles (25, 26) permettent, en les
déplaçant, de bloquer la rondelle équilibreuse (20) dans la position permettant la
compensation des balourds et de ce fait l'équilibrage des couteaux (1) de la machine.
5. Dispositif de montage et d'équilibrage suivant l'une des revendications 1 à 4,
caractérisé en ce que l'ouverture (3) portée dans la partie centrale massive (1d)
du couteau a une forme sensiblement rectangulaire mais dont le côté (3b) n'est pas
parallèle au côté (3a) mais s'éloigne légèrement de lui pour permettre l'insertion
aisée de la cale ou pièce intermédiaire (60) convenablement ajustée.