[0001] L'invention a trait aux machines frigorifiques utilisant, pour produire du froid,
la vaporisation d'un fluide frigorigène. Dans les installations conventionnelles à
un étage, le fluide frigorigène en phase vapeur est comprimé, condensé en cédant de
la chaleur à un fluide extérieur, le plus souvent eau ou air, puis détendu et envoyé
à l'étape de vaporisation.
[0002] Lorsque l'on cherche à obtenir par un tel procédé des températures de réfrigération
relativement basses, par exemple inférieures à -40 °C, on observe que le rendement
de l'installation, qui peut être défini par le rapport de la puissance frigorifique
réalisée à la puissance mécanique consommée, diminue rapidement lorsque la température
de réfrigération requise baisse. Pour améliorer ce rendement, il est possible de réaliser
une cascade de deux étages montés en série, ce qui permet de descendre jusqu'à une
température d'environ -100 °C.
[0003] Afin d'éviter de doubler les équipements, il est également possible de recourir à
la solution qui a fait l'objet du brevet français N° 2 314 456. Cette solution est
schématisée sur la Figure 1.
[0004] Le fluide frigorigène est vaporisé dans l'échangeur E2 en refroidissant un fluide
extérieur. Il est recyclé au compresseur K1 soit directement, soit à travers l'échangeur
E1 (cette dernière disposition est illustrée par la Figure 1). La phase vapeur comprimée
VFC est mélangée avec une phase solvant S. Le mélange de phase vapeur VFC et de phase
solvant passe à travers l'échangeur C1 dans lequel la phase vapeur est condensée en
présence du solvant. La phase liquide ainsi obtenue est refroidie dans l'échangeur
E1. Avec des couples solvant-soluté correctement choisis, il se produit une démixtion
qui conduit à la formation de deux phases liquides, dont une phase riche en solvant
et une phase riche en fluide frigorigène qui sont recueillies dans le bac 81 de décantation.
La phase solvant est entraînée par la pompe P1 et recyclée à travers l'échangeur E1.
La phase liquide riche en fluide frigorigène est détendue à travers la vanne de détente
V1 et envoyée à l'échangeur E2.
[0005] Si l'on analyse le fonctionnement de ce procédé, on constate que la température T
d du mélange de fluide frigorigène et de solvant sortant de l'échangeur E1 et recueilli
dans le bac 81 est un paramètre essentiel. En particulier plus cette température T
d est basse, plus la concentration en fluide frigorigène de la phase solvant recyclée
à partir du bac 81 est faible. Il en résulte, lorsque cette température T
d est abaissée, la possibilité de réduire le taux de recirculation de solvant et également
la pression de dissolution.
[0006] Dans le cas du fonctionnement schématisé sur la Figure 1, le refroidissement du mélange
de solvant et de.soluté sortant du condenseur C1 est assuré par échange avec la phase
solvant sortant du bac 81 et la phase vapeur sortant de l'échangeur E2. Dans ces conditions,
il n'y a pas de possibilité de réglage de la température T
d et d'autre part la capacité calorifique du fluide frigorigène en phase vapeur étant
nettement inférieure à la capacité calorifique du fluide frigorigène en phase liquide,
cette température T
d ne peut pas être abaissée jusqu'à une valeur proche de la température atteinte dans
l'échangeur E2.
[0007] Le procédé perfectionné de l'invention comprend les étapes suivantes :
a) on comprime, dans une zone de compression, une phase gazeuse d'un fluide réfrigérant,
de manière à obtenir une phase gazeuse comprimée, on dissout au moins partiellement
la phase gazeuse comprimée dans une phase solvant liquide, pour obtenir une solution
et on transfère au moins une partie de la chaleur de.compression et de la chaleur
de dissolution à un fluide externe de refroidissement,
b) on refroidit la solution provenant de l'étape (a) comme indiqué à l'étape (d),
pour obtenir la séparation de la solution en deux phases liquides distinctes,
c) on sépare la phase liquide légère de la phase liquide lourde,
d) on met la phase liquide lourde de l'étape (c) en relation d'échange de chaleur
avec la solution à refroidir de l'étape (b) et on envoie ensuite ladite phase liquide
lourde, comme phase solvant, à l'étape (a) pour dissoudre une nouvelle quantité de
phase gazeuse comprimée,
e) on détend la phase liquide légère de l'étape (c) et on la vaporise pour produire
du froid,
f) on renvoie la phase légère vaporisée de l'étape (e) à la zone de compression comme
phase gazeuse de fluide réfrigérant, ledit procédé étant caractérisé en ce que, à
l'étape (e), on divise la phase liquide légère en au moins deux parties (FI et F2), on vaporise la première partie (FI) de la phase liquide légère en contact d'échange thermique avec la solution provenant
de l'étape (a), pour abaisser davantage la température de ladite solution et favoriser
ainsi sa démixtion, et une autre partie (F2).de ladite phase liquide légère en contact d'échange thermique avec un milieu externe
à refroidir autre que la solution provenant de l'étape (a).
[0008] Selon une première réalisation, ladite vaporisation de la partie (F
I) de la phase liquide légère est effectuée simultanément à l'échange de chaleur de
l'étape (d).
[0009] Selon une autre réalisation, ladite vaporisation de la partie (F
I) de la phase liquide légère est effectuée au contact de la solution provenant de
l'étape (a) après que celle-ci ait subi le refroidissement de l'étape (b).
[0010] Le procédé perfectionné selon l'invention, tel qu'il est schématisé sur la Figure
2, consiste à séparer le fluide frigorigène sortant du bac 81 en deux fractions. Une
première fraction F
1 passe à travers la vanne de détente V2 puis est mise en contact d'échange thermique
avec le mélange de solvant et de fluide frigorigène, pour en abaisser la température
jusqu'au niveau requis. En particulier, pour abaisser cette température T
d' on est amené à augmenter la fraction F
1 de fluide frigorigène passant par la vanne de détente. La fraction restante F
2 est détendue à travers la vanne de détente V3 et vaporisée à travers l'échangeur
E2 pour refroidir le fluide extérieur qui arrive dans l'échangeur E2.
[0011] Une telle disposition est particulièrement avantageuse lorsque la température T
d est proche de la température moyenne T
f à laquelle on vaporise le fluide frigorigène dans l'échangeur E2. Par contre, si
cette température est intermédiaire entre la température T
c du mélange sortant du condenseur et la température T
fi la disposition schématisée sur la Figure 2 conduit à détendre la fraction F jusqu'à
une pression inutilement basse. Il est alors possible d'opérer selon le schéma représenté
sur la Figure 3.
[0012] Dans ce schéma, la fraction F
1 est détendue à une pression intermédiaire entre la pression basse et la pression
haute du cycle. Dans ce cas, pour réduire la consommation d'énergie de compression,
il est avantageux, si la compression du fluide frigorigène est effectuée en plusieurs
étages, d'introduire la phase vapeur obtenue par vaporisation de la fraction F
1 en un point intermédiaire de l'étape de compression.
[0013] Différentes dispositions sont possibles pour fournir le refroidissement complémentaire
du mélange de solvant et de fluide frigorigène qu'apporte la vaporisation de la fraction
F
1. Ce refroidissement peut être assuré dans le même échangeur que celui qui assure
l'échange avec la phase solvant recyclée (Figures 2 et 3). Ceci nécessite un échangeur
à plusieurs passes. De tels échangeurs sont disponibles dans l'industrie du froid.
Il peut s'agir par exemple d'échangeurs à plaques tels que les échangeurs à plaques
d'aluminium brasées ou d'échangeurs bobinés.
[0014] Il est également possible d'assurer le refroidissement du mélange de solvant et de
fluide frigorigène sortant de l'échangeur C1 en deux étapes successives comme indiqué
par exemple sur le schéma de la Figure 4.
[0015] Sur ce schéma le mélange de solvant et de fluide frigorigène sortant de l'échangeur
C1 est refroidi successivement dans l'échangeur E4- par échange de chaleur avec la
phase solvant recyclée puis dans l'échangeur E5 par échange de chaleur avec la fraction
F
1 qui est vaporisée. Sur ce schéma, la phase vapeur obtenue en mélangeant les fractions
vapeur provenant de la vaporisation des fractions liquides
F1 et F
2 est renvoyée directement au compresseur K1. De cette manière, il est possible d'utiliser
pour les échangeurs E4 et E5 des échangeurs à tubes et calandre conventionnels.
[0016] Une variante consiste à échanger de la chaleur entre la fraction F
2 sortant de l'échangeur E2 et la solution sortant du condenseur C1. Ceci peut être
réalisé, par exemple, dans l'échangeur E4 qui est alors un échangeur triple.
[0017] L'invention s'applique à tous les mélanges de fluide réfrigérant et de solvant qui
permettent de réaliser l'étape de dissolution avec transmission de la chaleur de dissolution
à un fluide extérieur et l'étape de démixtion liquide-liquide par abaissement de la
température.
[0018] L'étape de dissolution peut avantageusement être réalisée à une température voisine
de la température ambiante, cette température étant obtenue par échange de chaleur
avec de l'eau ou de l'air. Cette température peut être comprise, par exemple, entre
20 et 50 °C. Toutefois en vue de réaliser des températures de réfrigération très basses
en utilisant un fluide frigorigène à très bas point d'ébullition, il est possible
de réaliser cette dissolution à une température plus basse en utilisant une installation
de réfrigération auxiliaire.
[0019] Le fluide frigorigène peut être choisi parmi les fluides suivants, sans que cette
liste constitue une limitation du domaine de l'invention :
1. - Hydrocarbures ayant de préférence 1 à 3 atomes de carbone par molécule, par exemple
:
. méthane, éthane et propane
2. - Hydrocarbures halogénés ou fluides "fluorocarbonés" du type "Fréons" ayant de
préférence 1 ou.2 atomes de carbone par molécule. On utilisera par exemple les fluides
suivants :

3. - Autres gaz utilisés communément dans les procédés de réfrigération
. dioxyde de carbone
. ammoniac
[0020] Aux niveaux de température les plus bas, d'autres fluides tels que azote, hélium,
hydrogène qui sont utilisés pour atteindre de telles températures peuvent être également
envisagés.
[0021] Le solvant est un solvant de préférence polaire, qui peut être, par exemple, un alcool,
une cétone, un aldéhyde, un éther, un dérivé nitré, un nitrile, un amide ou une amine.
Les formules chimiques d'un tel solvant seront par exemple de la forme R-OH, R-CO-R',
R-CHO, R-O-R', R-N0
2, R-CN, R-CONH
2, R-NH2, R-NH-R' ou NRR'R'', R, R' et R" désignant des radicaux alkyles renfermant
de 1 à 3 atomes de carbone.
[0022] Ainsi le solvant peut être, par exemple le méthanol, l'éthanol, le propanol, le butanol,
l'acétone, l'acétaldéhyde, le propionitrile, le nitropropane, l'éther éthylique, le
tétrahydrofurane, la diméthylfor- mamide, l'ammoniac, la méthylamine ou la triméthylamine.
Le solvant peut être également un produit perfluoré tel que le FC75 de formule chimique
C
a F
16O et le FC77 de formule chimique C
a F
18.
[0023] Les couples fluide frigorigène-solvant peuvent être par exemple (le premier terme
désigne le fluide frigorigène] :
Ethane + acétone
Ethane + propionitrile
Propane + propionitrile
Ethylène + FC75
Ethylène + FC77
R-13 + propanol
R-23 + propanol
R-115 + propanol
R-115 + éthanol
[0024] D'autres types de solvants peuvent convenir dans certains cas. Par exemple un hydrocarbure
ou un hydrocarbure halogéné peut être utilisé comme solvant.
[0025] Ainsi, par exemple, on peut utiliser le couple :
. R-13 + toluène
[0026] Pour obtenir des températures très basses, on peut utiliser par exemple le couple
:
. Azote + éthane
[0027] Les solvants peuvent être utilisés purs ou en mélange. En particulier en utilisant
en mélange deux solvants dont les pouvoirs solvants sont différents, il est possible,
en modifiant les proportions relatives de ces solvants, d'ajuster la concentration
en fluide frigorigène.
[0028] Par exemple, avec l'éthane comme fluide frigorigène, il est pos-. sible d'utiliser
un mélange d'acétone et de méthanol. En augmentant la proportion de méthanol, on diminue
la concentration en éthane à la température
Td.
[0029] Le solvant peut être également un lubrifiant et notamment le lubrifiant utilisé dans
le compresseur, si le compresseur utilisé est un compresseur lubrifié. Ce lubrifiant
peut être constitué par une base hydrocarbure. Dans ce cas, le fluide frigorigène
sera constitué de préférence par un hydrocarbure halogéné ou un fluide "fluorocarboné"
du type "Fréon" tels que le R-22, le R-23, le R-13, le R-115, le R-13B1 ou le R-14.
Cette base hydrocarbure peut être du type naphténique ou du type paraffinique. On
a observé que par abaissement de la température, les phénomènes de démixtion liquide-liquide
sont plus marqués et la séparation des deux phases liquides plus poussée dans le cas
d'une base paraffinique que dans le cas d'une base naphténique. On conçoit que par
mélange des deux types de lubrifiants, og puisse ajuster la solubilité mutuelle de
manière à obtenir une dissolution suffisante du fluide frigorigène à la température
du condenseur C1 et une séparation par démixtion suffisamment poussée à la température
T
d. Il est également possible d'utiliser comme solvant un lubrifiant de synthèse. Différents
types de polymères peuvent être utilisés. Le lubrifiant peut être par exemple du type
polyoléfine ou du type alkylphényle.
[0030] La pression basse du cycle est généralement comprise entre 1 et 10 atm.
[0031] La pression haute du cycle est généralement comprise entre 10 et 70 atm.
[0032] Différents équipements peuvent être utilisés pour effectuer les différentes étapes
du procédé.
[0033] Le compresseur peut être par exemple un compresseur à pistons, un compresseur à vis,
un compresseur centrifuge, un compresseur axial à un ou plusieurs étages, des refroidissements
intermédiaires pouvant être opérés entre les étages.
[0034] Les échangeurs utilisés peuvent être, par exemple, des échangeurs à tubes et calandre,
bobinés ou à plaques. Des revêtements de surface peuvent être utilisés pour faciliter
la vaporisation ou la condensation des produits.
[0035] Lorsque la phase solvant et le fluide frigorigène sont mis en contact, la chaleur
de dissolution étant évacuée par l'intermédiaire de l'échangeur C1, ce contact peut
être favorisé par des dispositifs destinés à améliorer le mélange de la phase liquide
et de la phase vapeur, tels que hélices, garnissages, etc...
[0036] Les organes de détente peuvent être régulés automatiquement. Ainsi la vanne de détente
V3 peut être asservie de manière à réaliser une température de réfrigération imposée
dans l'échangeur E2 et la vanne de détente V2 peut être asservie de manière à réaliser
une température T
d imposée à la sortie de l'échangeur E1.
EXEMPLE 1 -
[0037] Dans cet exemple on procède selon le schéma représenté sur la Figure 2. Dans la conduite
1, à la sortie de l'échangeur 'C1, le mélange liquide est constitué d'éthane et d'acétone
; la composition en fraction molaire est : éthane : 0,6 - acétone : 0,4. La température
est de 35 °C et la pression est de 4,25 MPa. Le débit est de 10750 Kg/h. Le mélange
traverse l'échangeur E1 d'où il sort par la conduite 2 à une température de -70 °C.
L'abaissement de température produit dans le mélange une démixtion en deux phases
liquides qui sont séparées dans le ballon B1.
[0038] La phase légère est constituée de 96 % molaire d'éthane et de 4 % molaire d'acétone
et sort du ballon 81 par le conduit 3 avec un débit de 3250 Kg/h. Une partie de cette
phase légère (conduite 4), soit 2340 Kg/h, est détendue à travers la vanne V3 jusqu'à
une pression de 0,2 MPa, ce qui abaisse sa température à -75 °C, et entre dans l'échangeur
E2 par le conduit 5. Dans l'échangeur E2, l'éthane est vaporisé à une température
de -75 °C, en fournissant du froid à un fluide extérieur entrant dans l'échangeur
E2 par le conduit 16 et en ressortant par le conduit 17. La quantité de froid produite
est de 273,2 kW. L'autre partie de la phase légère, soit 910 Kg/h, est envoyée par
le conduit 7 à la vanne V2 où elle est détendue jusqu'à une pression de 0,2 MPa, ce
qui abaisse sa température jusqu'à -75 °C ; elle sort par le conduit 8 pour être mélangée
à l'éthane gazeux qui provient de l'échangeur E2 par le conduit 6. Le mélange gaz-liquide
ainsi formé entre par le conduit 9 dans l'échangeur E1, dans lequel l'éthane et l'acétone
liquides se vaporisent. A la sortie de l'échangeur E1, dans le conduit 10, le mélange
est entièrement gazeux et se trouve à une température de 30 °C : il est aspiré par
le compresseur K1, dans lequel il subit une compression en deux étages avec refroidissement
intermédiaire, jusqu'à une pression de 4,3 MPa. Le gaz à haute pression est envoyé
par le conduit 11 vers l'échangeur C1.
[0039] La fraction lourde du ballon 61 est constituée de 36 % molaire d'éthane et 64 % molaire
d'acétone : elle est évacuée par le conduit 12 et passe dans l'échangeur E1 d'où elle
sort par le conduit 13 à une température de 30 °C ; elle est reprise par la pompe
P1 et renvoyée par le conduit 14 pour être mélangée en ligne avec l'éthane haute pression
issu du compresseur K1, dans le conduit 15. Dans l'échangeur C1, il se produit une
dissolution de l'éthane gazeux dans l'acétone qui s'accompagne d'un dégagement de
chaleur qui est évacué par un fluide extérieur.
EXEMPLE 2
[0040] Dans cet exemple, on procède selon le schéma représenté sur la Figure 3. Dans le
conduit 21, à la sortie de l'échangeur C1, le mélange liquide est constitué d'éthane
et d'un mélange équimolaire d'acétone et de méthanol ; la composition en fraction
molaire est : éthane = 0,5 - mélange équimolaire acétone-méthanol = 0,5. La température
est de 30 °C et la pression est de 4,15 MPa. Le débit est de 14630 Kg/h. Le mélange
traverse l'échangeur E1 d'où il sort par le conduit 22 à une température de -40 °C.
L'abaissement de température produit dans le mélange une démixtion en deux phases
liquides qui sont séparées dans le ballon 81.
[0041] La phase légère contient 90 % en poids d'éthane ; elle sort du ballon B1 par le conduit
23 avec un débit de 3350 Kg/h. Une partie de cette phase légère, soit 1976 Kg/h,pénètre
par le conduit 24 dans l'échangeur de sous-refroidissement E3. Elle en ressort par
le conduit 25 à une température de -ô2 °C, est détendue à travers la vanne V3 jusqu'à
une pression de 0,12 MPa et entre dans l'échangeur E2 par le conduit 26. Dans cet
échangeur, l'éthane se vaporise à une température de -85 °C, en fournissant du froid
à un fluide extérieur qui entre dans l'échangeur E2 par le conduit 38 et en ressort
par le conduit 39 : la quantité de froid produite est de 207,2 kW. La phase légère
sort de l'échangeur E2 par le conduit 27 à une température de -85 °C et entre dans
l'échangeur E3, dont elle ressort à une température de -45 °C par le conduit 28 ;
par ce même conduit, elle entre dans l'échangeur E1, elle en ressort à une température
de 25 °C, entièrement gazeuse. Ce gaz est aspiré par le premier étage du compresseur
K1 par le conduit 31. A la sortie du premier étage de compression, le gaz se trouve
à une pression de 0,707 MPa, il traverse un refroidisseur intermédiaire C2 qui ramène
sa température à 30 °C. La deuxième partie de la phase légère (conduit 29), soit 1374
Kg/h, provenant du conduit 23, est détendue à travers la vanne V2 jusqu'à une pression
de 0,707 MPa, ce qui abaisse sa température jusqu'à -43 °C : elle entre'dans l'échangeur
E1 par le conduit 30, elle en ressort entièrement vaporisée et à une température de
25 °C par le conduit 32 ; elle est ensuite mélangée à la partie qui est issue du premier
étage de compression. La totalité de la phase légère gazeuse est aspirée par le deuxième
étage du compresseur, d'où elle ressort à une pression de 4,25 MPa. Le gaz haute pression
est envoyé par le conduit 33 vers l'échangeur C1.
[0042] La fraction lourde du ballon B1 contient 25,3 % en poids d'éthane. Elle est évacuée
par le conduit 34 et traverse l'échangeur E1 ; elle en ressort par le conduit 35 à
une température de 25 °C ; elle est reprise par la pompe P1 et renvoyée par le conduit
36 pour être mélangée en ligne avec l'éthane haute pression issu du compresseur, dans
le conduit 37. Dans l'échangeur C1, il se produit une dissolution de l'éthane gazeux
dans le solvant qui s'accompagne d'un dégagement de chaleur, qui est évacué par un
fluide extérieur.
EXEMPLE 3
[0043] On opère selon le schéma de la Figure 4, avec le même mélange liquide que dans l'exemple
1. Ce mélange gazeux (conduite 41), à la température de 32 °C, pénètre dans l'échangeur
E4 puis dans l'échangeur E5. Il passe à l'état liquide dans la conduite 42 et décante
dans le ballon B1 à la température de -70 °C. Une partie de la phase légère est détendue
dans la vanne V2 et est envoyée à la conduite 43, à la pression de 0,2 MPa ; une autre
partie est détendue dans la vanne V3 et parvient à -7.5 °C à l'échangeur E2 à 0,2
MPa par le conduit 44. Elle fournit du froid au fluide circulant dans les conduites
46 et 47. Elle est évacuée par le conduit 45 et parvient au compresseur K1 après mélange
avec la phase légère de la conduite 43. Le mélange gazeux résultant est recom- primé
à 4,2 MPa et est envoyé par le conduit 48 à l'échangeur C1. La phase liquide lourde
du ballon B1 passe dans la conduite 49, l'échangeur E4 et la conduite 50 où sa pression
est remontée par la pompe P1 jusqu'à 4,2 MPa. Elle est mélangée ensuite avec la phase
légère de la conduite 48.
[0044] Bien que dans l'exemple 2, on ait utilisé un mélange équimolaire d'acétone et de
méthanol, il a été constaté que l'on pouvait utiliser avec succès un mélange de 20
à 80 % en moles d'acétone et de 80 à 20 % en moles de méthanol.
1. - Procédé perfectionné de production de froid dans un cycle à démixtion, dans lequel
:
a) on comprime, dans une zone de compression, une phase gazeuse d'un fluide réfrigérant,
de manière à obtenir une phase gazeuse comprimée, on dissout au moins partiellement
la phase gazeuse comprimée dans une phase solvant liquide, pour obtenir une solution
et on transfère au moins une partie de la chaleur de compression et de la chaleur
de dissolution à un fluide externe de refroidissement,
b) on refroidit la solution provenant de l'étape (a) comme indiqué à l'étape (d),
pour obtenir la séparation de la solution en deux phases liquides distinctes,
c) on sépare la phase liquide légère de la phase liquide lourde,
d) on met la phase liquide lourde de l'étape (c) en relation d'échange de chaleur
avec la solution à refroidir de l'étape (b) et on envoie ensuite ladite phase liquide
lourde, comme phase solvant, à l'étape (a) pour dissoudre une nouvelle quantité de
phase gazeuse comprimée,
e) on détend la phase liquide légère de l'étape (c) et on la vaporise pour produire
du froid,
f) on renvoie la phase légère vaporisée de l'étape (e) à la zone de compression comme
phase gazeuse de fluide réfrigérant, ledit procédé étant caractérisé en ce que, à
l'étape (e), on divise la phase liquide légère en au moins deux parties (F1 et F2), on vaporise la première partie (F1) de la phase liquide légère en contact d'échange thermique avec la solution provenant
de l'étape (a), pour abaisser davantage la température de ladite solution et favoriser
ainsi sa démixtion, et une autre partie (F2) de ladite phase liquide légère en contact d'échange thermique avec un milieu externe
à refroidir autre que la solution provenant de l'étape (a).
2. - Procédé selon la revendication 1, dans lequel ladite vaporisation de la partie
(F1) de la phase liquide légère est effectuée simultanément à l'échange de chaleur de
l'étape (d).
3. - Procédé selon la revendication 1, dans lequel ladite vaporisation de la partie
(F1) de la phase liquide légère est effectuée au contact de la solution provenant de
l'étape (a) après que celle-ci ait subi le refroidissement de l'étape (b).
4. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel, à l'étape
(e), la partie (F1) de la phase liquide légère qui doit être vaporisée au contact de la solution provenant
de l'étape (a) est soumise à une plus faible détente que la partie (F2) de la phase liquide légère qui doit être vaporisée au contact du milieu externe
à refroidir, et dans lequel la partie (F2), après vaporisation, est envoyée à l'entrée de la zone de compression et la partie
(F1) en un point intermédiaire de ladite zone de compression.
5. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel la partie
(F2) de la phase liquide légère, après détente et vaporisation au contact du milieu externe
à refroidir, est mise en contact d'échange thermique avec une nouvelle quantité de
la même partie (F2) avant détente de cette dernière.
6. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans lequel la partie(F2)de la phase liquide légère, après détente et vaporisation au contact du milieu externe
à refroidir est mise en contact d'échange thermique avec la solution à refroidir provenant
de l'étape (a) avant son fractionnement de l'étape (c).
7. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, dans lequel le fluide
réfrigérant est un ou plusieurs hydrocarbures, un ou plusieurs hydrocarbures halogénés,
le dioxyde de carbone, le monoxyde de carbone, l'ammoniac, l'azote, l'hélium, l'hydrogène
ou un mélange de certains de ces fluides, et le solvant est un composé appartenant
à la classe des alcools, cétones, aldéhydes, éthers, esters, dérivés nitrés, nitriles,
amides, amines, hydrocarbures, hydrocarbures fluorés et/ou chlorés, ou un mélange
de certains de ces compcsés.
8. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel le fluide
réfrigérant est un ou plusieurs hydrocarbures halogénés, et le solvant est un propanol.
9. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel le fluide
réfrigérant est l'éthane et le solvant est un mélange de 20 à 80 % en moles d'acétone
et de 80 à 20 % en moles de méthanol.
10. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel le fluide
réfrigérant est l'éthane et le solvant est l'acétone.
11. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, dans lequel l'échange
thermique entre la partie (F1) de phase liquide légère vaporisée et la solution provenant de l'étape (a) est réalisé
à contre-courant.
12. - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, mis en oeuvre dans
une machine frigorifique comportant un compresseur lubrifié, et dans lequel le fluide
frigorigène est choisi parmi les hydrocarbures halogénés et le solvant est constitué
par le même liquide que celui utilisé pour lubrifier le compresseur.