[0001] L'invention concerne un procédé et des moyens pour réaliser, à partir d'un dessin
coté, des éléments en bois assemblés dans un même plan, particulièrement destinés
aux charpentes et bâtiments industrialisés, cette application n'étant pas limitative.
[0002] La technique la plus courante, utilisée jusqu'à présent, consiste à dessiner sur
une surface ou table de traçage, en grandeur nature, la structure à assembler par
tous moyens connus d'assemblage. Selon ce tracé, on réalise un modèle servant de gabarit
pour la fabrication répétitive de cette structure.
[0003] Une amélioration de cette technique consiste à définir par calcul la longueur et
les angles de chaque élément à assembler, ainsi que les coordonnées des points de
jonction.
[0004] Lorsque l'on utilise pour l'assemblage des connecteurs métalliques, les moyens connus
pour enfoncer ceux-ci dans le bois sont, soit des presses à plateaux, soit des presses
à rouleaux.
[0005] D'autre part, on utilise pour faciliter la manutention des éléments une fois assemblés,
des releveurs mécaniques ou hydrauliques.
[0006] L'invention a pour but de supprimer les inconvénients des systèmes connus, de proposer
un procédé de fabrication rationnel, précis, rapide et facile à mettre en oeuvre.
[0007] L'invention a également pour objet un dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé.
[0008] Conformément à l'invention, le procédé consiste essentiellement à projeter une image
sur une table d'assemblage mobile, à positionner cette image par rapport à un réseau
quadrillé de repères référencés sur cette table, à utiliser cette image pour positionner
les pièces de maintien des éléments à assembler, à exercer sur la table en déplacement
une compression progressive entre deux surfaces, à évacuer et à empiler automatiquement
les structures assemblées.
[0009] Le dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé comporte une table d'assemblage
mobile, un projecteur se déplaçant le long de cette table et perpendiculairement à
celle-ci, une presse à compression progressive constituée de deux trains de rouleaux
sans fin motorisés et d'un tapis métallique sans fin, une machine à empiler comportant
un chariot latéral et des bras de levage.
[0010] Le réseau quadrillé et référencé à l'échelle naturelle, est reproduit à une échelle
moindre sur un plan transparent juxtaposable sur le plan d'ensemble définissant la
structure à réaliser.
[0011] Ce procédé part du fait que seul le tracé des zones de jonction, communément appelées
"noeuds", est utile pour l'assemblage d'une structure.
[0012] A l'aide du plan quadrillé et transparent, on choisira une zone carrée ou rectangulaire
déterminée par quatre points référencés, dans laquelle se trouve un "noeud" que l'on
souhaite reproduire sur la table de traçage.
[0013] On déterminera de préférence par calcul l.a mesure de l'abcisse et de l'ordonnée
du point de jonction du noeud par rapport aux quatre points de référence.
[0014] En partant du point de jonction, on réalise un dessin,rentrant de préférence dans
un cadre de formant A4, en choisissant pour ce faire une échelle de réduction, par
exemple 1 sur 3, en se rapprochant le plus possible de l'échelle naturelle, pour que
la précision du dessin soit aussi grande que possible.
[0015] Ce dessin établi, et indiquant avec précision les quatre points référencés, correspondant
à ceux de la table de traçage, sera reproduit sur un support transparent, par exemple,
à l'aide d'une photocopieuse, ou analogue.
[0016] L'image agrandie du dessin sera ensuite projetée à l'échelle naturelle à l'aide d'un
projecteur, par exemple un rétro-projecteur utilisant une lentille de Fresnel, avec
une précision optimum de l'image.
[0017] La projection de l'image sera perpendiculaire à la surface de la table pour éviter
les distorsions, et on agira sur la distance focale du projecteur pour obtenir l'échelle
d'agrandissement souhaitée.
[0018] Ce projecteur mobile au-dessus de la table sera déplacé sur un plan parallèle au
plan de cette table, et l'opérateur fera coïncider les quatre coins référencés du
dessin projeté avec les quatre points portant la même référence de la table.
[0019] Aussi bien la distorsion que l'agrandissement peuvent être corrigés et on obtiendra
une grande exactitude de l'image projetée à l'échelle grandeur nature, lorsque les
quatre références du dessin se juxtaposeront sur les quatre références correspondantes
de la table.
[0020] La table sera de préférence munie de trous taraudés .à chaque point de jonction référencé,
ces trous servant à la fixation de pièces de positionnement des éléments à assembler.
[0021] Après mise en place des éléments et des connecteurs à enfoncer, la table mobile est
introduite entre deux trains de rouleaux sans fin, l'un inférieur, l'autre supérieur,
ce dernier étant entouré d'un tapis métallique sans fin.
[0022] Ce tapis métallique circule par l'intermédiaire du train de rouleaux sur une surface
inclinée de l'avant vers l'arrière, de manière à obtenir une compression régulière
entre deux surfaces.
[0023] A la sortie de la presse, la structure est dégagée automatiquement au fur et à mesure
de l'avancement de la table à l'aide d'un volet incorporé dans celle-ci, et conduite
sur un train de rouleaux.
[0024] Ce train de rouleaux comporte des bras de levage qui, articulés sur un chariot latéral,
transportent les structures et les empilent en position verticale ou inclinée les
unes à côté des autres, le déplacement de ce chariot étant commandé par deux chaînes
sans fin actionnées par un motoréducteur-frein indépendant de ce chariot.
[0025] L'invention sera bien comprise à l'aide du complément de description qui suit, ainsi
que des dessins annexés, décrivant et illustrant l'un des modes préférentiels de réalisation
de l'invention et ne comportant bien entendu aucun caractère limitatif. Dans ces dessins
:
la figure 1 est une vue en coupe schématique en perspective d'une machine selon l'un
des modes préférentiels de mise en oeuvre du procédé ;
la figure 2 est une vue en perspective schématique d'un dispositif de projection,
et
la figure 3 est une vue schématique en perspective et en coupe éclatée d'un dispositif
d'empilage.
[0026] La table d'assemblage (1), par exemple en acier, circule sur un train de rouleaux
(2), actionné par un ensemble de pignons, chaînes, motoréducteur (3). Les éléments
à assembler avec les connecteurs sont maintenus par des pièces de positionnement,
fixées sur la table (1) à l'aide de trous taraudés (4) dont est munie la table sur
toute sa surface et à intervalles réguliers, par exemple tous les 10 cm.
[0027] Un bâti rigide (5) comporte plusieurs trains de rouleaux reliés par des maillons
(6). Ces trains de rouleaux (6) sont actionnés par des pignons (7) et (8) et circulent
sur une table rigide (9), par exemple en acier. Des trains de rouleaux (10) identiques
aux trains (6) sont actionnés par un train de pignons (11), ces trains circulant sur
une table rigide (12) solidaire d'un sommier (13) réglable en hauteur et orientable
grâce aux colonnes de réglage (14). La table (12), inclinable, est prolongée par des
surfaces incurvées (15) servant de chemins de roulement aux trains (10). Un tapis
métallique (16), formé d'éléments, en acier par exemple parallélépipédiques et articulés,
reliés entre eux par des broches cylindriques, recouvre le train de rouleaux (10).
Un train de rouleaux (17), analogue au train de rouleaux (2), est actionné par un
dispositif identique au dispositif (3) décrit.
[0028] Le fonctionnement de la machine ainsi décrite est le suivant :
Les éléments à assembler étant placés dans les pièces de positionnement, l'opérateur
met en mouvement simultanément les trains de rouleaux (2) (17) (6) (10). La table
(1) s'engage sous le tapis (16), qui comprime progressivement les connecteurs lors
de leur passage. Les fortes pressions sont transmises par les trains de rouleaux (6)
(10) aux tables (9) (12), et absorbées par le bâti (18). L'inclinaison de la table
(12) déterminera l'amplitude de la compression. A titre d'exemple, elle pourra être
de l'ordre de 3 cm sur une longueur de pression de 150 cm.
[0029] Dans la figure 2, est représenté un dispositif utilisant un rétro-projecteur (19)
se déplaçant selon un plan horizontal au-dessus de la table d'assemblage (1). Le portique
(20) se déplace sur un rail (21) disposé de chaque côté de la table (1) et comporte
un chariot (22) pour le déplacement dans le sens de la largeur de la table. Ce chariot
(22) comporte un chariot (23) support du rétro-projecteur (19), assurant le déplacement
en dernière approche de celui-ci.
[0030] L'ensemble est réalisé, à titre d'exemple, en profilés légers et les galets sont
montés sur roulements à billes, afin d'obtenir un positionnement manuel et sans effort
du projecteur.
[0031] Les rails (21) sont prolongés au-delà de la table, afin de déplacer le portique (20)
en dehors de la zone de travail, lorsque le travail de positionnement des noeuds est
effectué. L'opérateur se sert des repères (4) matérialisés sur la table, et les fait
correspondre avec les repères du dessin (24) fixé sur la plage de travail du projecteur
(19).
[0032] Pour faire coïncider les quatre repères de la table avec ceux du dessin projeté,
l'opérateur agit sur la tige de déplacement (25) du projecteur, et éventuellement
sur la manette de réglage (26) de la distance focale du projecteur, celle-ci déterminant
l'échelle de l'image. En agissant sur l'angle de renvoi du miroir (27), on peut corriger
une éventuelle distorsion de l'image, qu'il est aisé de déceler lorsque les points
de repère ne se juxtaposent pas tous très exactement.
[0033] Le réglage effectué, et l'exactitude du positionnement vérifié, l'opérateur fait
coulisser un poids (28), situé à la base de la tige de déplacement (25). Ce poids,
en venant s'appuyer sur la table (1), immobilise le projecteur (19), et par voie de
conséquence le dessin projeté. Ce dernier servira de guide à l'opérateur pour la mise
en place des moyens de positionnement, tous les détails nécessaires pouvant être reproduits
sur le dessin avec une grande précision.
[0034] Une grande visibilité sera atteinte en peignant la table (1) de couleur blanche ou
claire, formant ainsi écran.
[0035] Grâce à la maniabilité du dispositif, l'opérateur peut passer rapidement d'un noeud
de la structure à l'autre.
[0036] La figure 3 est une vue en perspective schématique éclatée représentant le dispositif
d'empilage automatique des structures assemblées.
[0037] La table (1), à la sortie de la machine à enfoncer (18), est entraînée par le train
de rouleaux (17). Immédiatement au-dessus de ce train de rouleaux et dans un plan
parallèle à celui-ci, se trouve un autre train de rouleaux, qui vient reprendre la
structure disposée sur la table (1), celle-ci se séparant de la table par l'action
d'un volet (29) articulé perpendiculairement à la table (1). Ce volet (29) est commandé
par un galet (30) qui se soulève au moment de l'avancement de la table (1) par l'action
d'un plan incliné (31). Une butée, munie d'un contact de fin de course, située à l'extrémité
du train de rouleaux (17), actionne des bras (45) disposés tout le long d'une poutre
(33) articulée sur deux paliers (34) et dont la rotation est commandée par un motoréducteur
(35). Lorsque les bras (45) ont une position d'environ 70° par rapport à l'horizontale,
le chariot (36) circulant sur deux galets à bandages (37) avance perpendiculairement
au sens de marche de la table (1). L'avancement est obtenu par un motoréducteur (38)
lui-même commandé par un contact de fin de course situé sur l'axe du bras (33). Le
motoréducteur (38) actionne un arbre (39) sur lequel sont clavetés deux pignons entraînant
deux chaînes sans fin (40). Ces deux chaînes sans fin (40) se trouvent de part et
d'autre des deux.bras (32) et sont rendues solidaires du chariot (36) par deux pièces
de fixation (41). L'extrémité de chaque bras (32) est elle-même guidée par un galet
(42) circulant à l'intérieur d'un profilé (43) solidaire du bâti du train de rouleaux
(17). Un palpeur (44), venant en contact avec les structures déjà empilées, assure
le retour du chariot (36) ainsi que le retour en position normale des bras (45).
[0038] A titre d'exemple, et pour donner une indication de performance que l'on peut obtenir,
la table ayant une vitesse d'avancement de 1 m/sec., une opération d'enfoncement d'une
structure sera réalisée en moins de 40 secondes.
[0039] Finalement, et quels que soient les modes de réalisation adoptés, l'invention présente
un certain nombre d'avantages parmi lesquels on peut citer ceux résumés par les points
suivants :
- le traçage d'une structure s'effectue rapidement, avec facilité et sans risques
d'erreur,
- le positionnement des éléments de la structure à assembler ne nécessite plus des
pièces lourdes et volumineuses à déplacer à chaque changement de modèle, grâce à l'emploi
d'un dessin projeté et de tables d'assemblage munies de trous taraudés,
- l'enfoncement de connecteurs métalliques s'effectue d'une manière très rapide, selon
un processus continu et entre deux surfaces droites, ce qui assure un enfoncement
optimum à l'aide de connecteurs les plus usuellement usités et les moins coûteux,
- l'empilage automatique des structures est aisé grâce au dispositif proposé, et les
empilages sont évacués facilement à l'aide de moyens de manutention classiques, tels
que chariots élévateurs,
- par l'adjonction d'une ou plusieurs tables et de trains de rouleaux en amont et
en aval de la machine, on obtient un rendement très élevé de l'ensemble, même si les
séries répétitives des structures à assembler sont courtes et variées,
- par l'archivisation et le classement des dessins transparents des structures, la
mise en oeuvre d'une commande est très rapide et d'une précision invariable.
[0040] Bien entendu, cette description n'a aucun caractère restrictif, chaque caractéristique
pouvant être combinée avec des moyens connus d'assemblage, d'enfoncement et de manipulation
des structures, sans pour celà sortir du champ d'application de l'invention et de
son domaine de protection.
1. Procédé d'assemblage de structures en bois, caractérisé en ce qu'il consiste à
projeter une image sur une table d'assemblage mobile (1), à positionner cette image
par rapport à un réseau quadrillé de repères référencés sur cette table, à utiliser
cette image pour positionner les pièces de maintien des éléments à assembler, à exercer
sur la table en déplacement une compression progressive entre deux surfaces, à évacuer
et à empiler automatiquement les structures assemblées.
2. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé décrit dans la revendication 1, caractérisé
par le fait qu'il comporte une table d'assemblage mobile (1), un projecteur (19) se
déplaçant le long de cette table (1) et perpendiculairement à celle-ci, une presse
à compression progressive constituée de deux trains de rouleaux sans fin motorisés
(6, 10) et d'un tapis métallique sans fin (16), une machine à empiler comportant un
chariot latéral (36) et des bras de levage.
3. Dispositif selon revendication 2, caractérisé en ce que le projecteur (19) se déplace
sur un portique (20) le long de la table d'assemblage (l) et qu'il est supporté par
un chariot (23) règlable en hauteur par rapport à la table, en déplacement sur ce
portique (20), la distance focale de la projection étant règlable ainsi que l'angle
de projection, par déplacement de la distance et modification de l'angle du miroir
d'un rétro-projecteur.
4. Dispositif selon revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la table d'assemblage
(1) comporte sur sa surface un réseau quadrillé et référencé, quatre points de ce
réseau formant une surface carrée ou rectangulaire étant juxtaposables aux quatre
points (24) d'une image projetée.
5. Dispositif selon revendication 4; caractérisé en ce que la table d'assemblage (1)
est en acier, supportée par des trains de rouleaux (2) motorisés et munie sur toute
sa surface de trous taraudés (14) disposés de préférence aux intersections du réseau
quadrillé et référencé.
6. Dispositif selon revendication 4 et 5, caractérisé en ce que la table d'assemblage
(1) se déplace entre deux trains de rouleaux motorisés sans fin (6, 10) et un tapis
métallique sans fin (16).
7. Dispositif selon revendication 6, caractérisé en ce que le tapis métallique sans
fin est règlable par rapport à la table mobile (1) de même que son inclinaison d'avant
en arrière, par l'intermédiaire de colonnes filetées.
8. Dispositif selon l'ensemble des revendications 2 à 7, caractérisé en ce que deux
ou plusieurs tables sont disposées l'une derrière l'autre, et sont, soit indépendantes,
soit interconnectables.
9. Dispositif selon revendication 2, caractérisé en ce que la machine à empiler comporte
un chariot d'évacuation (36) circulant sur deux roues non guidées (37) et sur la surface
de travail de l'aire d'assemblage.
10. Dispositif selon revendication 9, caractérisé en ce que l'avance et le retour
du chariot (36) sont assurés par deux chaînes sans fin (40) disposées de part et d'autre
du chariot (36), solidaires dans leur mouvement, et disposées en travers des trains
de rouleaux supportant les structures à empiler, le lien avec le chariot (36) étant
assuré par deux bras (32),dont les extrémités circulent dans des rails (43) dans lesquels
sont disposées les deux chaînes sans fin (40).