(19)
(11) EP 0 055 666 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
07.07.1982  Bulletin  1982/27

(21) Numéro de dépôt: 81402060.8

(22) Date de dépôt:  23.12.1981
(51) Int. Cl.3E04B 1/41, E04G 11/06
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE GB IT LI LU NL SE

(30) Priorité: 24.12.1980 FR 8027435

(71) Demandeur: Mithois, René Louis Félix
F-78170 La-Celle-Saint-Cloud (FR)

(72) Inventeur:
  • Mithois, René Louis Félix
    F-78170 La-Celle-Saint-Cloud (FR)

(74) Mandataire: Viard, Jean 
Cabinet VIARD 28 bis, avenue Mozart
75016 Paris
75016 Paris (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Panneau de liaison d'armatures de béton armé


    (57) Selon l'invention, on forme dans le panneau (1) des orifices (2) régulièrement répartis dans lesquels sont introduites les extrémités ou une partie de la longueur des armatures (5) dont les extrémités peuvent être munies de manchons sertis (4).




    Description


    [0001] La présente invention a pour objet un panneau de liaison d'armatures destiné en particulier, mais non exclusivement, à permettre le raccordement entre les armatures d'une première partie d'ouvrage obtenue par une première coulée de béton et les armatures d'une seconde partie d'ouvrage qui peut être obtenue par une seconde coulée de béton ou par assemblage de matériaux divers tels que des briques, par exemple, ladite seconde partie devant être solidaire de la première.

    [0002] Dans la mesure'où les armatures du béton de première phase doivent être réunies à celles de deuxième phase pour assurer une bonne liaison entre les deux phases, il est nécessaire de prévoir des moyens qui doivent faire partie intégrante des deux constituants de l'ouvrage. Ces moyens peuvent consister soit en un ensemble d'armatures de liaison reprenant les efforts des armatures incluses dans les deux parties de l'ouvrage, soit en des manchons de raccordement, sertis et/ou taraudés par exemple.

    [0003] Le problème qui se pose est double: la liaison doit être efficace, c'est-à-dire assurer une bonne transmission des efforts entre les deux parties d'ouvrage; le positionnement des éléments de liaison et leur maintien en bonne position, notamment au cours de la coulée du béton de première phase, doit être assuré. On sait que la coulée du béton de première phase est habituellement réalisée dans un coffrage qui reproduit en creux le contour externe de la première partie de l'ouvrage. Dans le cas où l'on utilise des armatures de liaison, une première extrémité de celles-ci est reliée, par exemple par recouvrement aux armatures du béton de première phase. La seconde extrémité desdites armatures de liaison peut alors, soit passer à travers des trous percés dans le coffrage et se trouver ainsi en position d'attente du coulage de la deuxième phase, soit être repliée à l'intérieur du coffrage, cette seconde solution, plus économique étant la plus couramment utilisée. Après dépose du coffrage, habituellement en bois, les secondes extrémités sont dépliées de sorte qu'elles se trouvent en position adéquate pour remplir leur rôle de transmission des efforts aux armatures de seconde phase, par recouvrement ou par tout autre moyen.

    [0004] Dans le cas où l'on utilise des manchons de raccordement, les barres d'armature de première phase sont munies, par exemple par sertissage, d'embouts venant au contact du cof- frage du béton de première phase; ces embouts ou manchons sont protégés au cours de la coulée par des obturateurs d'étanchéité, par exemple en matière plastique, et apparaissent, après décoffrage, dans la paroi du béton coulé, pour autant qu'ils soient restés bien positionnés pendant le coulage et le durcissement du béton de première phase. Les obturateurs plastiques, en arasant la paroi favorisent le repérage.

    [0005] Si ces procédés ne présentent pas de_problèmes notables en théorie, il n'en va pas de même en pratique. Dans le cas d'armatures de liaison, les extrémités repliées sont enrobées de béton et il est nécessaire d'une part de les repérer, ce qui n'est pas toujours évident, puis de les dégager.au marteau- piqueur avec tous les risques de blessure de l'acier que celà implique. La même difficulté de recherche et de dégagement peut exister avec les manchons dont la surface externe peut être recouverte de laitance de béton. Cette difficulté est accrue lorsque la paroi de coulée n'est pas plane, en particulier dans le cas de parois moulées dans le sol. D'autre part, même lorsque les armatures de liaison ou les manchons ont été convenablement positionnés avant le coulage, il existe toujours un risque de déplacement lors des différents traitements que le béton est amené à subir, tel que le vibrage par exemple.

    [0006] Par ailleurs, il est connu de réaliser des réserves à l'intérieur d'un coffrage en fixant sur les parois de celui-ci des éléments constitués autrefois par des planches de bois mais qui sont de plus en plus remplacés par des panneaux de mousse synthétique telle que de la mousse de polystyrène ou de-polyuré- thane. Lesdits panneaux sont ensuite retirés ou détruits afin de permettre le contact avec le meilleur accrochage possible entre le béton de première phase et le béton de deuxième phase.

    [0007] La présente invention repose sur l'idée qu'il est possible d'utiliser de tels panneaux pour simplifier, améliorer et bien maîtriser la mise en place de manchons ou d'armatures de liaison.

    [0008] Selon la présente invention, le panneau de liaison, moulé en mousse synthétique, pouvant être fixé à l'intérieur d'un coffrage, est caractérisé en ce qu'il présente un ensemble d'orifices régulièrement répartis.

    [0009] Dans le cas des manchons sertis en bout de barres, le diamètre des orifices circulaires est sensiblement égal au diamètre externe des manchons dont les extrémités peuvent ainsi être emprisonnées lors de la coulée ce qui empêche tout risque de déplacement. Après décoffrage, le panneau de mousse apparaît distinctement et les manchons peuvent être facilement repérés et débarassés de la mousse plastique qui les enrobe, en vue du raccordement des armatures de deuxième phase. Eventuellement., lesdits orifices peuvent être borgnes de façon à protéger l'intérieur du manchon lors de la coulée du béton de première phase.

    [0010] Dans le cas où l'on utilise des armatures de liaison, les orifices sont approximativement de même diamètre que les armatures de liaison, leurs espacements étant conforme à celui qui est défini par les calculs. Dans ce cas et selon l'une des caractéristiques de l'invention, le panneau présente sur l'une de ses faces (celle qui est destinée à être plaquée contre le coffrage) des rainures sensiblement longitudinales dont chacune correspond avec un ou plusieurs orifices. En effet, pour obtenir une bonne adhérence du panneau sur le coffrage, il est souhaitable que le panneau présente une face d'appui de forme correspondante à celle du coffrage contre laquelle elle est appliquée. Le but de ces rainures est de permettre leur insertion dans le panneau, après qu'elles aient été repliées, du coté coffrage. Les rainures ont une profondeur de l'ordre du diamètre ou de plusieurs fois le diamètre d'une armature de liaison. Afin d'éviter la superposition de celles-ci, les rainures peuvent être inclinées par rapport à la direction longitudinale du panneau. Les extrêmités repliées des armatures sont insérées dans les rainures avant fixation du panneau sur le coffrage, les extrêmités opposées faisant saillie perpendiculairement au panneau,après avoir traversé celui-ci.

    [0011] Lorsque l'on désire que les armatures de liaison forment des boucles, il est possible comme connu en soide plier lesdites armatures de liaison en "U" . Dans ce cas, c'est la boucle non fermée constituée par l'âme ou branche transversale du "U" ainsi que par une partie des ailes qui est repliée une seconde fois perpendiculairement aux branches du "U" et après ce second pliage insérée dans l'une des faces du panneau. Dans ce cas, les rainures affectent la forme d'un quadrilatère non fermé dont deux cotés opposés débouchent dans deux orifices du panneau. Avant fixation du panneau sur le coffrage, les armatures sont glissées dans ledit panneau de sorte que le "U" vienne s'encastrer dans la rainure correspondante. Le "U" est ainsi enveloppé sur la plus grande partie de sa périphérie par la mousse plastique qui à tendance à se refermer sur l'acier, donc à bien l'enrober, le protégeant par là du contact avec le béton. Cet enrobage est accru par la pression exercée sur la face du panneau; lors de la fixation de celui-ci sur le coffrage. Après décoffrage, le "U" est déplié et forme une boucle à l'intérieur de laquelle fait prise le béton de deuxième phase. Le panneau peut être livré avec armatures de liaison montées et ces armatures peuvent également être moulées avec le panneau, les boucles étant disposées au voisinage de l'une des parois du moule.

    [0012] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la description qui va suivre de modes particuliers de réalisation, donnés uniquement à titre d'exemples non limitatifs, en regard des figures qui représentent :

    - La Fig.l, un panneau selon l'invention;

    - La Fig.2 et la Fig.3 un exemple d'utilisation d'un panneau avec des manchons;

    - La Fig.4 une armature de liaison pliée en "U"

    - La Fig.5, un panneau après coulée du béton de première phase;

    - La Fig.6, une coupe selon la ligne VI-VI de la Fig.5 après dépliage des armatures et coulée du béton de seconde phase.



    [0013] Sur la Fig.l, le panneau 1, destiné au maintien de manchons présente un ensemble d'orifices alignés 2, régulièrement espacés, la distance entre les trous les plus extérieurs et les bords latéraux du panneau étant de préférence égale à un demi-pas, de manière à permettre un assemblage de panneaux par juxtaposition en conservant la régularité de répartition des armatures. Bien entendu, les panneaux 1 peuvent être assemblés verticalement ou horizontalement.

    [0014] Comme celà apparaît sur la Fig.2 qui est une coupe par un plan vertical d'un ouvrage en béton après coulée du béton de première phase 9, le panneau 1 est fixé sur le coffrage 3 au moyen de pointes, par exemple, et l'extrêmité du manchon 4 est insérée dans l'un des orifices 2 du panneau 1 qui, dans l'exemple représenté est disposé horizontalement. Le manchon 4 a été préalablement serti sur l'extrémité d'une armature 5 que l'on se propose de relier à l'armature 6 du béton de deuxième phase. A cette fin, un manchon 7 est également serti en bout de l'armature 6, les deux manchons 4 et 6 étant eux-mêmes reliés mécaniquement par un raccord 8 à double filetage inversé. Sur la Fig.2, seul le manchon 4 est maintenu dans un orifice 2 du panneau 1. Lors de la coulée, le béton 9 vient entourer la barre's, le manchon 4 et le panneau 1 sans pouvoir pénétrer à l'intérieur du manchon. Bien entendu, un ensemble de barres 5 s'étendent parallèlement à la barre 5 représentée. Le béton prend alors la conformation qui résulte de la forme du coffrage. Après décoffrage, il appa- rait une surface 10 plus ou moins lisse sur laquelle se détachent des zones non bétonnées constituées par l'une des faces des panneaux 1. Le dégagement des extrémités des manchons, immédiatement repérés est obtenu très facilement en détruisant ou en retirant le panneau 1. Il est d'ailleurs possible, afin d'augmenter l'accrochage du béton de deuxième phase sur le béton de première phase de prévoir sur la face du panneau 1 opposée au coffrage un relief superficiel, par exemple au moyen d'un grillage. L'armature 6 est alors raccordée à l'armature 5 comme décrit précédemment et la coulée du béton de deuxième phase peut intervenir, le creux dégagé par la destruction du panneau étant comblé par le béton 11 de deuxième phase. La Fig.3, représente en coupe par un plan vertical, l'assemblage réalisé. On remarquera que les panneaux selon l'invention jouent le rôle de gabarits ce qui permet d'obtenir un positionnement extrêmement précis des armatures.

    [0015] Des panneaux de même structure peuvent servir au positionnement d'armatures de liaison. Dans ce cas toutefois, d'une part le diamètre des orifices est plus petit que précédemment et des rainures doivent être prévues sur la face appliquée contre le coffrage. En effet, afin d'éviter la pénétration du béton entre le coffrage et le panneau, il est souhaitable que l'une des faces de celui-ci ait la même forme que celle de de la paroi contre laquelle elle est appliquée. Il est d'ailleurs éventuellement possible d'interposer entre le panneau proprement dit et la face intérieure du coffrage, recevant le panneau, une sorte de chapeau ou couvercle qui assure un bon contact entre le panneau et le coffrage. Pratiquement, la forme de la paroi interne du coffrage n'est pas toujours plane et l'invention peut bien entendu s'appliquer au cas où cette paroi a la forme d'un secteur cylindrique.

    [0016] Si les armatures sont simplement pliées une fois à 90°, les rainures peuvent consister en de simples saignées sensiblement longitudinales, dans lesquelles débouchent les orifi- ces précités, lesdites rainures étant inclinées les unes par rapport aux autres pour éviter les superpositions.

    [0017] Il est par ailleurs connu d'utiliser comme armatures de liaison des barres pliées en "U", telle que celle qui est représentée sur la Fig.4. Après un premier pliage, la barre 12 présente deux brins parallèles 13 et 14 réunis par une boucle 15. Un second pliage amène la boucle 15 en position verticale ou plus exactement dans un plan perpendiculaire au plan des brins 13 et 14. Bien entendu, tous ces pliages sont effectués avec des rayons de courbure conformes aux règlements en vigueur dans le domaine. Parallèlement, on forme, lors du moulage du panneau une rainure 16 en forme d'arc, de sorte que la boucle 15 puisse être totalement insérée dans le panneau. Toutes les boucles 15 sont ainsi intégrées dans le panneau et le contact entre la face 18 de celui-ci et le coffrage est excellent.

    [0018] Les orifices 2 et les rainures 16 peuvent être obtenus directement par surmoulage des armatures. Celles-ci sont disposées dans le moule, les boucles repliées étant contre le fond du moule de manière à être facilement repérables et dépliables après décoffrage. Les Fig. 5 et 6 représentent un mode d'utilisation d'armatures de liaison, moulées dans un panneau ou introduites dans celui-ci après moulage. Le processus de mise en oeuvre d'un tel panneau est sensiblement identique au précédent. Les armatures de liaison 12 pliées deux fois de manière à former une boucle 15 perpendiculaire aux brins 13 et 14 sont glissées dans le panneau 1 si elles n'ont pas été moulées avec celui-ci. Le panneau 1 est alors fixé dans une position appropriée sur le coffrage 3 de sorte que les brins 13 et 14 viennent en recouvrement avec les armatures du béton de première phase (non représentées sur les Fig. 5 et 6). La face 19 du panneau 1, peut présenter des reliefs superficiels pour améliorer l'accrochage du béton de deuxième phase 11 sur le béton 9, dans la cavité laissée libre après disparition du panneau.

    [0019] La Fig.5 représente en coupe verticale la disposition des armatures de liaison après coulée du béton 9. Une fois le coffrage 3 retiré, les boucles 15 sont dépliées, le panneau 1 étant alors détruit ce qui ne pose pas de problème étant donné sa friabilité. Après dépliage, les boucles 15 occupent la position représentée sur la Fig.6, qui est une coupe par un plan horizontal selon la ligne VI-VI de la Fig.5. Les boucles ancrées dans le béton 9 par leurs brins 13 et 14 peuvent constituer les armatures de la seconde partie de l'ouvrage si celle-ci est de dimension relativement faible ou être raccordées par tout moyen approprié tel que le recouvrement, par exemple, à un second ensemble d'armatures intégrées à la seconde partie de l'ouvrage réalisée par coulée du béton 11 de deuxième phase.

    [0020] Il va de soi que des modifications peuvent être introduites, notamment par substitution de moyens techniques équivalents, sans sortir pour celà du cadre de la présente invention.


    Revendications

    1° Panneau de liaison d'armatures pour béton armé, réalisé par moulage de mousse synthétique et pouvant être fixé à l'intérieur d'un coffrage, caractérisé en ce qu'il présente un ensemble d'orifices régulièrement répartis pour l'introduction sur au moins une partie de son épaisseur d'extrémités d' armatures.
     
    2° Panneau selon la revendication 1, caractérisé en ce que les armatures étant munies de manchons sensiblement cylindriques, les orifices précités sont des trous borgnes.
     
    3° Panneau selon la revendication 1, caractérisé en ce que la face destinée à être appliquée contre le coffrage présente des rainures de profondeur au moins égale au diamêtre d'une. armature de liaison.
     
    4° Panneau selon l'une des revendications 1 ou 3, caractérisé en ce que des armatures de liaison sont glissées dans les orifices et les rainures, avant fixation sur le coffrage.
     
    5° Panneau selon l'une des revendications 1 ou 3, caractérisé en ce que les armatures sont introduites dans le panneau lors du moulage de celui-ci.
     
    6° Panneau selon l'une quelconque des revendications 1,3,4 ou 5, caractérisé en ce que les armatures de liaison étant constituées par des barres pliées en U, la partie inférieure du U étant ensuite repliée perpendiculairement aux brins parallèles, les orifices précités sont regroupés par paires, chaque paire étant reliée sur l'une des faces par une rainure en forme d'arc à l'intérieur de laquelle vient se loger la boucle du U.
     
    7° Panneau selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la face opposée au coffrage présente des reliefs destinés à améliorer l'accrochage des bétons dans la réserve formée par le panneau.
     
    8° Construction en béton armé coulée en au moins deux phases ou faisant appel à des éléments préfabriqués dans laquelle est utilisé au moins un panneau selon l'une quelconque des revendications précédentes.
     




    Dessins










    Rapport de recherche