[0001] On connaît différents procédés permettant la fabrication de pièces moulées et notamment
de pièces en alliage coulées sous basse pression.
[0002] La coulée basse pression est une technique de fonderie très connue dans laquelle
:
- on remplit par le bas un moule, métallique ou non, avec un métal, ou alliage liquide,
contenu dans un four hermétiquement clos et susceptible de se solidifier. Ce métal
peut remonter dans le moule par l'intermédiaire d'un tube d'injection,
- on effectue ce remplissage à l'aide d'un fluide de refoulement - introduit dans
le four sous une pression de quelques déci- bars,
- après remplissage du moule, on maintient une surpression de masselottage au cours
de la solidification du matériau,
- on récupère le matériau non solidifié, situé dans le bas du moule dans les canaux
d'injection, dès solidification de la pièce et après cessation de la pression de refoulement.
[0003] On utilise dans cette technique :
- soit des moules métalliques,
- soit des moules réalisés en sable, ou en matériaux divers (graphite, zircon, carborundum)
dont les grains sont réunis par un liant (généralement, ce liant est une résine synthétique),
- soit quelquefois aussi des moules construits en céramique ou en plâtre.
[0004] Les moules métalliques sont robustes mais chers et réservés de ce fait aux grandes
séries.
[0005] Les 'moules non métalliques ont un coût comparativement peu élevé. Ils présentent,
de plus, l'avantage d'avoir une perméabilité réglable et permettent l'obtention d'un
remplissage satisfaisant de l'empreinte.
[0006] Cette technique de coulée basse pression dans des moules en sable à bon marché est
particulièrement adaptée aux nouveaux besoins de l'industrie, notamment dans le domaine
aéronautique, qui nécessitent la production de séries moyennes de pièces moulées en
alliage de haute qualité mécanique, avec des tolérances fines et définies.
[0007] Les problèmes techniques de coulée agissant sur la qualité des produits concernés
sont principalement :
- la maîtrise de la turbulence du métal lors de son élévation dans le moule, turbulence
liée à la vitesse d'évolution du métal et qui détermine son oxydation,
- la protection contre les coups de bélier pouvant intervenir lors de l'établissement
des surpressions de masselotage des pièces (c'est-à-dire de compensation de leur retrait)
et pouvant conduire à une incrustation du métal entre les grains du moule,
- un déroulement non prématuré de la solidification,
- une évolution du métal (en structure, en déplacement, en refroidissement, etc ...
) conforme aux nécessités thermiques de la coulée,
- une reproductibilité des opérations permettant d'uniformiser la qualité des pièces
produites,
- une rationalisation du déroulement des tâches.
[0008] Afin de mieux comprendre le principe de fonctionnement du procédé selon l'invention,
il convient de remarquer que lorsque le "front de coulée" du métal se trouve de façon
quasi statique à un niveau H au-dessus du niveau du métal dans le creuset, la pression
de refoulement dans le creuset est P = Hpg (p étant la masse volumique du métal considéré
et g représentant le coefficient d'accélération de la pesanteur). Dès qu'il y a mouvement
du liquide, des forces de freinage se développent entre le métal et les parois.
[0009] L'expérience et les calculs montrent que l'on obtient alors une loi différentielle
de variation de la pression de refoulement régie par la formule :

(V est la vitesse verticale de montée du front de coulée et K≥1 est un coefficient
tenant compte des frottements qui dépend de la géométrie du moule et de V).
[0010] Pour les faibles valeurs de la vitesse V, et donc de dp, K
= 1.
[0011] Pour les fortes valeurs de V, K et donc V tendent vers une valeur asymptotique.
[0012] Dans toute la suite, nous nous placerons dans le cas le plus courant où V est faible,
on a alors
- en phase de remplissage : P = pgH et

dt =ρ gV
- en phase de surpression : P = pgH + a P, ΔP étant la surpression subie par le métal
à la partie supérieure du moule.
[0013] Nous pouvons remarquer que, lorsque le métal-est en phase de surpression, cette surpression
dépend du niveau de ce métal dans le creuset, par l'intermédiaire du terme H, ce dernier
variant avec la succession des coulées.
[0014] La prise en compte des conditions d'ordre théorique concernant la coulée rappelées
précédemment nécessite :
- d'une part, d'agir sur la pression de refoulement du métal, pendant les phases dynamiques,
de telle sorte que le front de coulée progresse régulièrement et suivant des caractéristiques
de vitesse précises. Quelle que soit la forme ou la finesse des empreintes à remplir,
cette progression doit s'effectuer sans ralentissement brusque provoquant un fi- geage
trop rapide de la masse liquide et interrompant brusquement cette dernière avant qu'elle
ait pu être achevée, mais aussi sans turbulences susceptibles de provoquer des oxydations
déterminant des faiblesses ou des discontinuités locales dans les pièces à couler,
- d'autre part, d'appliquer au métal, après qu'il ait rempli l'empreinte, des surpressions
assez rapides et importantes pour compenser le retrait en cours de solidification,
mais dans des conditions de variation telles qu'elles ne provoquent pas de pénétration
du métal entre les grains du moule,
- enfin, d'effectuer ces actions en tenant compte des perturbations aléatoires telles
que la baisse de niveau du métal dans le creuset et les fuites de gaz.
[0015] L'art antérieur s'est vainement attaché à résoudre globalement ces problèmes
- dans certains systèmes décrits à ce jour, le cycle de coulée suit des phases limitées
par des repères situés dans l'empreinte. L'écoulement est provoqué par l'admission
dans le creuset de débits d'air constants fixés à l'avance. La vitesse d'écoulement
du métal n'est alors que la conséquence plus ou moins imprévisible de ces débits,
de la géométrie des pièces et des fuites inéluctables de gaz,
- d'autres systèmes imposent une vitesse de variation de pression constante pour tout
le cycle, ou encore effectuent un réglage en plusieurs paliers de pression jusqu'à
obtention d'une pression finale déterminée.
[0016] Ces systèmes ne corrigent pas la pression pour tenir compte de la baisse du niveau
du métal. Ceci interdit toute reproductibilité des coulées.
[0017] - Enfin, certains systèmes effectuent une correction à partir d'indications données
au début de la séquence, notamment à un calculateur analogique. Mais ceci exige un
réglage préalable et exclut la possibilité de couler des pièces différentes à chaque
cycle comme cela est souvent le cas dans le domaine aéronautique. Par ailleurs, les
corrections effectuées souffrent d'imprécision dans leur évaluation et les erreurs
commises ne font en général que croître quand se succèdent les coulées.
[0018] L'objet de la présente invention est de résoudre globalement l'ensemble des problèmes
précédemment cités que pose la coulée sous basse pression ,
- elle propose un procédé permettant d'imposer au métal,
- au cours des phases dynamiques de remplissage de l'empreinte, un cycle ayant des
caractéristiques de vitesse et d'accélération précises adapté à son évolution et défini
à l'avance,
- et après remplissage de l'empreinte, avant solidification, des phases de surpression
à un niveau convenable prédéterminé.
[0019] Le procédé selon l'invention prend soin, pour imposer ces caractéristiques, de tenir
compte de façon directe des perturbations aléatoires telles que la baisse du niveau
du métal dans le moule et les fuites de gaz.
[0020] Un autre objet de l'invention est de proposer des matériels adaptés à la mise en
oeuvre de ce procédé général et de décrire d'une part des procédés et d'autre part
des dispositifs permettant un développement rationnel et automatique du procédé selon
t'invention.
[0021] En particulier, l'invention consiste à réguler l'évolution du cycle de coulée suivant
des caractéristiques précises par l'intermédiaire d'un pilote automatique agissant
sur la pression de refoulement du métal grâce à une vanne asservie par ce pilote.
[0022] Le système proposé comporte essentiellement :
- une machine de coulée basse pression classique,
- un pilote automatique,
- une vanne asservie par le pilote,
- un capteur de la pression dans le four contenant le creuset, transmettant ses informations
au pilote,
- un certain nombre d'organes sensoriels capteurs de présence de métal, situés sur
le parcours d'élévation du métal dans le moule au point de changement d'étape, et
transmettant eux aussi leurs informations au pilote,
- un capteur de température du métal dans le creuset lié au pilote.
[0023] Suivant le procédé de l'invention, la fabrication d'une série de pièces s'effectue
en deux stades :
- le premier stade est une stade de mise au point,
[0024] Après dessin du système de coulée établi de façon théorique, on trace une courbe
de variation de pression conduisant à des vitesses de montée du métal et à des surpressions
susceptibles d'engendrer une pièce de qualité métallurgique satisfaisante. Selon une
caractéristique préférée de l'invention, on choisit alors un cycle divisé en huit
phases.
[0025] Les trois premières phases correspondent au remplissage du moule. On impose au métal,
au cours de chacune d'elles, une vitesse d'élévation constante adaptée à la géométrie
de la pièce. Pour ce faire, on établit une vitesse de variation de pression de refoulement
constante au cours de ces phases.
[0026] . La première phase correspond à l'étape de montée du métal de son niveau. de repos
dans le creuset vers le moule et s'effectue à l'intérieur d'un tube débouchant dans
le moule.
[0027] Au cours de cette phase, la vitesse peut être assez rapide et ne dépend que de l'appareil
de coulée.
[0028] . Pendant la deuxième phase, le remplissage du cône d'entrée dans le moule est effectué.
[0029] . La troisième phase correspond à l'entrée du métal dans le système de coulée du
moule, c'est-à-dire la partie joignant le tube au moule. Cette phase est effectuée
à une vitesse variable suivant le type de pièces.
[0030] . Durant la quatrième phase, le métal emplit l'empreinte.
[0031] Cette phase est éventuellement divisée en sous-phases.
[0032] La vitesse optimale est alors liée à la forme géométrique de la pièce : épaisseur
et hauteur en particulier.
[0033] A l'issue de la quatrième phase, le métal doit avoir rempli l'empreinte.
[0034] Afin de coordonner durant cette partie dynamique de la coulée les phases d'action
sur la pression de refoulement aux différentes étapes dynamiques du métal, quatre
détecteurs de présence (notamment électrodes intérieures traversant les parois du
moule ou système émetteur-récepteur ultrasons situé à la partie supérieure du tube
d'alimentation) sont situés au point de changement d'étapes géométriques et transmettent
au pilote les ordres de changement de phase.
[0035] Un capteur particulier, notamment le premier rencontré par le métal, permet d'établir
le lien entre la pression de refoulement et les pressions ultérieures de masselottage.
A cet effet, le capteur donne l'ordre au pilote, au moment du passage du métal à sa
hauteur, d'enregistrer le niveau de la pression de refoulement. Par la suite, le pilote
ne considère que des pressions relatives en prenant, comme zéro de pression, la valeur
de la mesure enregistrée lors de cette opération déclenchée par le capteur.
[0036] Ainsi, le problème causé par la baisse du niveau du métal dans le creuset est résolu.
[0037] Des capteurs supplémentaires peuvent éventuellement servir à diviser chaque phase
en sous-phases.
[0038] Les trois étapes suivantes sont effectuées après remplissage de l'empreinte.
[0039] . Durant la phase 5, on établit une surpression ΔP1 par rapport au niveau de pression
à la fin du remplissage du moule. Elle est effectuée pendant un temps AT1. La vitesse
et l'accélération de la pression de refoulement sont choisies de façon à éviter les
coups de bélier, ceci afin de pouvoir utiliser des moules en sable fin.
[0040] . Durant la phase 6, on établit une surpression AP2 pendant un temps ΔT2 très court.
[0041] La somme ΔP1 + ΔP2 représente la pression de masselottage et doit s'exercer avant
que la pièce ne commence à se solidifier.
[0042] ΔP1 et AP2, ΔT1 et ΔT2 dépendent des caractéristiques de la pièce et en particulier
de la nature de l'alliage, de l'épaisseur, de la longueur et de la hauteur.
[0043] . La phase 7 correspond au maintien de la surpression. Cette phase est interrompue
par le pilote après. information transmise par un thermocouple de la fin de la solidification
à la base de la pièce. Ce thermocouple est situé dans la partie la plus chaude du
sytème de coulée.
[0044] . La phase 8 est la phase de relaxation.
[0045] Les paramètres imposés à la coulée, au cours d'un essai, sont donc au nombre de 8
:
. la température,
[0046] . les vitesses de montée du métal au cours des phases 2, 3 et 4. Ces vitesses sont
proportionnelles aux vitesses de variation de pression au cours de ces phases et imposent
donc la valeur de ces dernières
[0047] . la valeur de la surpression ΔP1 et le temps ΔT1
[0048] . la valeur de la surpression ΔP2 et le temps AT2. Toutes ces grandeurs peuvent donc
être imposées par l'intermédiaire de la pression de refoulement.
[0049] Ces paramètres influencent énormément les qualités métallurgiques des pièces en régissant
les différents taux d'oxyde, de souflure, de non venue, d'abreuvage, de microposités,
de retassures et de microtassures.
[0050] En général, plusieurs essais de ce type sont effectués par itération et exploités
notamment statistiquement en faisant varier les paramètres du cycle de coulée et en
agissant de plus sur la température du four. Ces essais sont poursuivis jusqu'à obtention
de la qualité métallurgique satisfaisante. Le pilote enregistre les valeurs des caractéristiques
précédentes
[0051] effectivement obtenues au cours des coulées et les délivre.
[0052] De plus, il enregistre et délivre les durées des phases de remplissage du moule.
Après chaque coulée, on examine la qualité des pièces obtenues.
[0053] A la suite de cette série d'essais, les huit valeurs des caractéristiques optimales
de la coulée sont isolées. Les temps des phases 5, 6 et 7 leur sont associés.
[0054] On introduit dans la mémoire du pilote la corrélation existante entre le type de
la pièce (ou sa référence) les huit caractéristiques du cycle, les trois durées des
phases 5, 6 et 7 correspondantes.
[0055] - Le deuxième stade ou stade de production en série peut alors commencer.
[0056] Le moule étant mis en place sur la machine basse pression, les seules opérations
manuelles à effectuer sont l'affichage de la référence de la pièce et éventuellement
le démarrage du cycle. Sur ces seules indications, le pilote effectue la régulation
de la coulée et de la température suivant les caractéristiques optimales qu'il possède
en mémoire.
[0057] Selon une forme préférée de l'invention, le dispositif utilisé en phase productive
peut être simplifié de façon à ne posséder qu'un seul capteur de présence qui sera
décrit plus loin. Ce capteur peut être, par exemple, situé à la sortie du tube de
montée du métal. Les moules sont alors dépourvus de capteur. Dans ce cas, il est judicieux
d'utiliser ce capteur à la fois pour interrompre la première phase et pour définir
le niveau de pression de référence de la coulée. Cette référence permettra la prise
en compte de la baisse du niveau du métal.
[0058] Dans ce type de coulée et en stade de série, les informations de temps, correspondant
aux changements des phases 2, 3 et 4, ne sont plus données par les capteurs de présence
du moule mais imposées par le pilote lui-même, suivant leurs valeurs optimales.
[0059] Toujours selon le procédé de l'invention, des moyens sont prévus afin de pouvoir
réaliser des pièces possédant des parties de très faible épaisseur. Dans ce cas, on
crée une dépression à l'extrémité de la cavité intérieure du moule destinée à former
les parties fines de la pièce. En cours de coulée, le métal emprisonne une bulle de
gaz dans ces cavités. Selon l'invention, l'établissement du vide dans cette cavité
est programmé. Cette action s'effectue par l'intermédiaire d'un canal traversant les
parois du moule dans la zone considérée. On assure cette dépression selon des paramètres
du même type que ceux de l'établissement de la surpression dans le four. Dans ce cas,
l'écoulement du métal n'est pas perturbé par la finesse des cavités concernées et
il est ainsi possible d'obtenir dans ces zones un remplissage complet avec état de
surface très satisfaisant. Cette technique consiste donc à établir de façon automatique
et régulée suivant les formes des pièces un vide-pression dans les zones de faible
section transversale.
[0060] Par ailleurs, selon l'invention, des moyens sont prévus pour évi:- ter les fuites
de métal liquide à la base du moule. Il est en effet nécessaire de maintenir le moule
en place malgré l'action de la poussée du métal dirigé de bas en haut.
[0061] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention se dégagent de la description
qui va suivre en regard des dessins annexés, lesquels descriptions et dessins ne sont
donnés qu'à titre d'exemple non limitatif.
[0062] Sur ces dessins :
- la figure 1 montre une coupe schématique d'une machine de coulée basse pression
adaptée à la mise en oeuvre du procédé selon l'invention, ainsi que le pilote qui
en commande automatiquement le fonctionnement ;
- la figure 2 représente le cycle de coulée jugé idéal selon l'invention ;
- la figure 3 est un schéma du dispositif d'asservissement de la vanne et du dispositif
d'automatisation du cycle ;
- la figure 4 représente un capteur de pression à ultrasons utilisé suivant le procédé
de l'invention à la partie supérieure du tube de montée du métal dans le moule ;
- la figure 5 représente un schéma. d'un dispositif selon l'invention, utilisé dans
le cas du moulage de pièces, possédant une zone de faible épaisseur tranversale ;
- la figure 6 représente une forme de calage des moules adaptée au stade de mise au
point ;
- la figure 7 représente une solution au problème de calage dans le stade de production
de pièces différentes.
[0063] Sur la figure 1, si l'on s'intéresse aux différents organes qui constituent la machine
de coulée, on voit un creuset 1 situé à l'intérieur d'un four étanche 2. Ce four est
fermé par un couvercle fixe 3. A l'intérieur du creuset, se trouve le métal 4. L'empreinte
du moule 5 est alimentée en métal liquide par l'intermédiaire du tube d'injection
6 et du système de coulée 7. Un débit de gaz de refoulement (air ou gaz neutre) est
introduit dans le moule par l'intermédiaire du conduit 8. Le moule représenté est
adapté au stade de mise au point, il est doté de trois capteurs de présence du métal
E2, E3 et E4. Ces capteurs de présence sont des électrodes mises à la masse par le
passage du métal.
[0064] Un quatrième capteur E1 est situé de façon fixe à la partie supérieure du tuyau 6.
Pour éviter tout encrassement d'un organe immergé dû à la succession des opérations
de coulée, on choisit de préférence comme capteur de présence un système composé d'un
émetteur, d'un récepteur, d'un générateur et d'un analyseur de faisceau d'ondes. La
forme préférée de ce système sera précisée plus en détail par la suite.
[0065] On remarquera la présence d'une vanne assistée 9 commandant l'arrivée du fluide de
refoulement dans le moule, d'un thermocouple 10 situé à 20 mm en-dessous de la pièce
dans l'attaque la plus chaude du système de coulée et d'un thermocouple 11 situé à
l'intérieur du creuset de métal. Un capteur de pression 12 est placé à l'intérieur
de l'enceinte du four. Le four est réchauffé par une résistance 13.
[0066] Quant au tableau de commande, du pilote, nous y trouvons à la partie supérieure dix
roues codeuses 14 à 23. La partie centrale du tableau est équipée à sa partie supérieure
par douze cadrans 24a à 241 et à sa partie inférieure par un cadran de visualisation
25 sur lequel est matérialisée une ligne brisée entrecoupée par neuf petites lampes
26a à 26i. A la base du tableau se trouvent à gauche une roue codeuse 27, puis un
commutateur tri-positions 28, un commutateur 29 et un poussoir 30 avec visualisation
lumineuse.
[0067] Les quatre capteurs de présence E1, E2, E3 et E4, les thermocouples 10 et 11 et le
capteur de pression 12 transmettent leurs informations au pilote par l'intermédiaire
de câbles 31 à 37. Le pilote, quant à lui, commande l'ouverture et la fermeture de
la vanne assistée 9 par l'intermédiaire -du câble 38 et la mise sous tension de la
résistance 13 par l'intermédiaire du câble 39.
[0068] Nous allons maintenant décrire le déroulement de la régulation du système de coulée
par le pilote au cours d'un essai de mise au point d'une pièce d'un type donné.
[0069] Ce pilotage consiste à imposer à la pression de refoulement P le suivi des phases
de variation dont la courbe est représentée à la figure 2.
[0070] Sur la figure 2, les quatre premières phases numérotées 1, 2, 3 et 4 correspondent
aux étapes d'évolution dynamique du métal dans le moule. Les phases 5 et 6 correspondent
à l'établissement de surpressions après remplissage de l'empreinte par le métal. La
phase 7 maintient la surpression de massellotage en cours de solidification. La phase
8 effectue la relaxation du système ; au cours de cette phase le métal retombe dans
le creuset.
[0071] Un essai consiste à imposer des vitesses de variation de pression précises pendant
les phases 2, 3 et 4 à des niveaux tels que les vitesses de montée de métal dans le
moule (qui leur sont, comme nous l'avons vu, proportionnelles) soient établies à des
valeurs choisies V2, V3 et V4. Au cours- d'un essai, on impose de plus la durée T1
et la surpression P1 de la phase 5, ainsi que la durée T2 et la surpression P2 de
la phase 6.
[0072] Avant tout essai de ce type, on règle à l'aide des roues codeuses 14 à 20 les valeurs
choisies pour cet essai de V2, V3, V4, P1, T1, P2, T2. On fixe de plus la température
T du métal au cours de la coulée grâce à la roue codeuse 21. Toutes les valeurs fixées
s'affichent sur la face avant des roues codeuses.
[0073] Le pilote prend en compte et mémorise ces huit valeurs.
[0074] Le déroulement de la coulée d'essai va se poursuivre de la façon suivante.
[0075] On met tout d'abord en place le moule concerné.
[0076] On met en route l'appareil en appuyant sur l'interrupteur 30.
[0077] Après une phase de stabilisation du système qui se termine par une visualisation
lumineuse rouge de l'interrupteur, la coulée commence.
[0078] Pendant la première phase la vanne assistée, initialement fermée, est ouverte par
le pilote.
[0079] La pression monte, et le métal initialement au repos à son niveau dans le creuset,
s'élève dans le tube 6 à une vitesse fixée lors de la construction de la machine.
Il atteint la capteur de présence E1. Celui-ci transmet au pilote l'information du
passage du métal à son niveau. Le pilote interroge alors le capteur de pression 12.
Ce dernier transmet l'indication de niveau de pression dans le four. Le pilote mémorise
cette valeur et la considèrera par la suite comme pression de référence.
[0080] A partir de cet instant, le pilote prend en charge toute l'évolution du système et
asservit les variations de pression suivant un principe qui sera exposé plus loin,
de façon à établir au cours des phases ultérieures, les caractéristiques qui lui ont
été précisées et que celui-ci a mémorisées.
[0081] S'ouvre alors la phase 2.
[0082] Le métal remplit le canal d'entrée dans le moule. Au cours de cette phase, le pilote
va agir sur la vanne assistée de façon à établir effectivement la vitesse de variation
de pression de refoulement qui imposera la vitesse de montée du métal V2. Le plus
souvent cette vitesse V2 est inférieure à la vitesse V1 de montée du métal dans le
tube. Cette phase 2 est interrompue au moment où le métal passe devant le capteur
de présence E2. L'information est transmise au pilote qui change de phase.
[0083] Durant la phase 3, le métal emplit le système de coulée. Le pilote impose alors par
l'intermédiaire de la pression de refoulement une vitesse d'élévation V3.
[0084] Durant la phase 4, le métal remplit l'empreinte. Le pilote adapte les variations
de la pression de refoulement de façon à élever le métal à la vitesse V4, le métal
rencontre enfin l'électrode E4 qui signifie au pilote que le métal a rempli complètement
l'empreinte.
[0085] Les phases suivantes sont les phases de surpression.
[0086] Au cours de la phase 5, le pilote impose l'accroissement de pression ΔP1 pendant
le temps ΔT1.
[0087] Au cours de la phase 6, le pilote impose l'accroissement de pression AP2 pendant
le temps AT2.
[0088] Pendant la phase 7, le pilote stabilise la surpression. La solidification du métal
intervient au cours de cette phase, elle s'effectue en général de haut en bas. Le
thermocouple 10 analyse le niveau de température dans le système de coulée à la base
de l'empreinte.
[0089] Dès que la température atteint la fin du palier de solidification, c'est-à-dire dès
que le métal est complètement solidifié dans l'empreinte, l'information est transmise
au pilote. La phase 7 est terminée, la phase 8 commence, le pilote décomprime l'enceinte.
Le métal liquide redescend dans le creuset.
[0090] En cours d'essai, l'opérateur est informé de l'élévation de la coulée par l'intermédiaire
du cadran 25. En effet, les lampes 26a, 26b, ... 26i s'allument successivement après
chaque changement de phase.
[0091] A l'issue de chaque étape, le pilote évalue et mémorise les caractéristiques qui
ont été effectivement obtenues. A la fin de la coulée, les caractéristiques de cycles
V2, V3, V4, Δp1, ΔT1, ΔP2, AT2, les caractéristiques de temps t2, Δt3, Δt4 des phases
2, 3 et 4 et la température du cycle effectivement obtenues sont affichées dans les
cadrans 24a, 24b, 24c ... 24k.
[0092] L'opérateur peut les utiliser à fins de vérification.
[0093] On va maintenant décrire le principe de fonctionnement du pilote. Il a trois fonctions
principales :
- une fonction entrées-sorties qui relie le pilote d'une part aux organes de mesure
et, d'autre part aux indications données sur son tableau d'affichage,
- une fonction calcul-comparaison-décision,
- une fonction mémoire.
[0094] Considérons, par exemple, le déroulement de la deuxième phase :
Elle est initiée par le capteur de présence E1. A partir de cet instant, le pilote
prend en mains la destinée de la coulée.
[0095] Le rythme de fonctionnement du pilote est séquencé par un système d'horloges divisant
l'échelle des temps en pas élémentaires successifs.
[0096] A partir des caractéristiques du cycle qu'il a mémorisé, le pilote sait qu'il doit
imposer une vitesse d'élévation V2 au cours de cette phase. Grâce à son ensemble calcul,
il en déduit qu'au cours de chaque intervalle de temps de cette phase, il va devoir
accroître la pression d'un accroissement théorique ΔPt = pgV2At. Or, le capteur de
pression 12, branché dans l'enceinte, transmet au pilote au cours de chaque intervalle
de temps la valeur de l'augmentation réelle de pression ΔPr. Le pilote effectue alors
la comparaison décrite sur la figure 3 entre A Pt et Δ Pr. Si ΔPt est supérieur à
ΔPr, c'est-à-dire si au cours de l'intervalle de temps l'accroissement de pression
réel a été plus faible que l'accroissement de pression théorique, le pilote ouvre
la vanne assistée 9 par l'intermédiaire de son ensemble entrées-sorties. De même,
si ΔPt est inférieur ou égal à ΔPr, le pilote ferme la vanne assistée 9 et ceci se
répète successivement pas à pas au cours du déroulement de l'échelle des temps devant
chaque pas de temps.
[0097] Suivant que le pilote a été branché à l'aide du commutateur 28 en position mise au
point ou en position série, les fins de phases lui sont, soit communiquées de l'extérieur
à l'aide de capteurs de présence, soit communiquées de l'intérieur par les durées
de phases mises en mémoire et imposant le nombre de pas de temps de chaque phase.
[0098] La courbe réelle résultant du pilotage global d'une coulée peut être visualisée à
l'aide d'une table traçante. Ces courbes comportent, comme on peut le voir en figure
2, une série continue de petits escaliers encadrant la courbe théorique. Chaque petit
escalier correspond à un intervalle de temps At et une action du pilote sur la vanne
assistée 9.
[0099] Les quatre fonctions du pilote au cours de ces intervalles de temps sont donc
. le calcul de A Pt,
. la mesure de APr,
. la comparaison entre APt et Δ Pr,
. l'action sur l'électrovanne.
[0100] Le système comprend un microprocesseur lui permettant d'effectuer ces quatre fonctions
et de parvenir ainsi au pilotage complet de la coulée.
[0101] L'appareil peut adapter ses caractéristiques de pilotage de pression de façon à couler
des pièces de quelques centimètres à plus de 2m 50 avec une précision satisfaisante
et constante pour chacune d'elles. Pour ce faire, on indique au départ de chaque coulée
à l'aide de la roue codeuse 22 la gamme à l'intérieur de laquelle évoluera la pression.
Le pilote divise cette gamme de pression en 2
12 = 4.096 paliers. Or, la précision du pilotage, c'est-à-dire la finesse avec laquelle
le pilote suit sa courbe théorique, est exprimée par le rapport

du saut de l'accroissement de pression de refoulement à la durée At du pas de temps
correspondant.
[0102] Aussi, lors du choix de la gamme, le pilote choisit la durée de chacun des pas de
façon à conserver une précision constante. Ces durées varient de 50/1000 de seconde
pour la gamme la plus basse à environ 200/1000 de seconde pour la gamme la plus haute.
[0103] Six gammes sont rendues accessibles dans l'appareil par l'intermédiaire de la roue
codeuse 22. Pour chacune de ces gammes, l'augmentation de chaque palier élémentaire
de pression et la durée du pas de temps sont mises en mémoire dans le microprocesseur
lors de la construction du pilote.
[0104] Généralement, à l'issue d'un tel essai, les pièces sont observées et leurs caractéristiques
mécaniques évaluées. On réitère plusieurs fois ces essais en tenant compte des essais
précédents. A l'issue de la série de mise au point, les caractéristiques optimales
du cycle, suivant lesquelles la pièce doit être coulée, sont établies statistiquement.
Elles se concrétisent par les onze valeurs affichées en 24a, 24b, 24c ... 24k qui
ont été obtenues à la suite de la coulée de la pièce ayant présenté les meilleures
qualités mécaniques. L'opérateur affiche alors, grâce à la roue codeuse 27, la référence
de la pièce concernée et place le commutateur multipositions 28 dans l'état enregistrement.
Les onze valeurs caractéristiques de la coulée sont alors affichées en 27, mémorisées
par le pilote en corrélation avec la référence de la pièce affichée en 27.
[0105] La succession des opérations d'essai précédentes a été décrite dans le cas où le
commutateur 29 est en position "automatique", c'est-à-dire que comme nous l'avons
vu, la phase 7 est interrompue automatiquement par ordre du thermocouple 10. Suivant
une autre option, quand le commutateur 29 est en position "manuelle", la durée D de
la phase 7 est imposée précédemment à la coulée parmi les caractéristiques du cycle.
On l'affiche sur la roue codeuse 23.
[0106] Toujours dans ce cas, lors de l'enregistrement des caractéristiques optimales, la
valeur trouvée D est visualisée en 241 et mémorisée parmi les caractéristiques à imposer
par le pilote pour la phase de série.
[0107] Pour entamer en stade série une pièce d'un type donné, dont la mise au point a été
précédemment réalisée et dont les caractéristiques optimales sont mémorisées, il suffit
d'afficher la référence de la pièce grâce à la roue codeuse 27, de placer le commutateur
multipositions en état série et d'appuyer sur le bouton de fonctionnement 30. Le pilote
appelle alors les onze valeurs V2, V3, V4, ΔP1, AT1, AP2, ΔT2, At2, Δt3, At4 etΔT
relevant du stade d'essai le type de la gamme G et éventuellement la durée D. Ces
valeurs se trouvent en mémoire, les coulées s'effectuent et les paramètres obtenus
sont visualisés en 24.
[0108] Pour effectuer une coulée du stade série, il n'est plus nécessaire d'utiliser des
moules comportant des capteurs de présence. On ne conserve que le capteur E1. En effet,
les indications de temps que transmettent pendant la phase d'essai les capteurs E2,
E3 et E4 seront remplacés par les données Δt2, Δt3 et Δt4 mémorisées.
[0109] En dehors de ces simplifications, les coulées en stade de série s'effectuent de la
même façon que les coulées en stade d'essai.
[0110] Sur la figure 4, est représenté le capteur de présence E1 préféré selon l'invention.
Celui-ci est du type à ultra-sons. Il est composé d'un ensemble générateur-décodeur
40 extérieur au système et d'un palpeur 41 situé à l'intérieur du plateau fixe 42
en regard et à l'extérieur de la buse de liaison 43 et figuré à la partie gauche de
celle-ci.
[0111] L'ensemble générateur-décodeur 40 émet un signal dans la bande ultra-sons, celui-ci
est transmis au palpeur 41 par le conducteur 44 et émis par le palpeur. Le faisceau
réfléchi d'ultra-sons résultant est récupéré par le palpeur 41, transmis à l'ensemble
40 par l'intermédiaire du conducteur 45 et analysé par le décodeur.
[0112] Dans le cas où le front de coulée du métal 46a est situé à un niveau inférieur au
palpeur 41, le fonctionnement de l'appareil peut être schématisé grâce à la courbe
4a. Le palpeur émet un faisceau d'ultra-sons dont l'action peut être schématisée par
le pic E. Ce faisceau se réfléchit tout d'abord sur la partie interne gauche 43a de
la buse de liaison, traverse ensuite le canal interne à la buse de liaison en s'affaiblissant
légèrement puis se réfléchit sur la face interne droite 43b de la même buse de liaison
43.
[0113] Ces réflexions successives se caractérisent en ce qui concerne la réflexion sur la
face gauche de la buse par le pic R1 et sur la face droite de la buse par le pic R2.
On peut remarquer que les pics E, R1 et R2 sont respectivement décroissants mais les
pics R1, R2 sont du même ordre de grandeur. Les deux pics R1 et R2 représentent à
la fois le déphasage et l'énergie des faisceaux réfléchis et reçus par le palpeur
41 et conduits vers la partie décodeur de l'ensemble 40.
[0114] Dans le cas où le front de coulée 46b se trouve à un niveau supérieur à celui du
palpeur 41, le fonctionnement du système est représenté par la courbe 4b. Les réflexions
respectivement sur la face gauche et droite de la buse de liaison se concrétisent
par les pics R
I1 et R'2, le pic d'émission étant représenté par E'. On remarque que, dans ce cas,
le pic R'2 est très affaibli par rapport au pic R'1. Ces informations sont, comme
précédemment, transmises à la partie décodeur de l'ensemble 40.
[0115] En période de fonctionnement, -le rôle de ce décodeur est de distinguer les dispositions
du front de coulée de type 46a et de type 46b. Pour ce faire, ce décodeur possède
des organes capables de distinguer les pics résultants du type R2 et du type R'2.
[0116] Le décodeur transmet au pilote 47, par l'intermédiaire du câble 48, l'information
concernant la position du métal par rapport à la position du palpeur.
[0117] Si nous nous référons maintenant à la figure 5, on y voit la partie mince d'une pièce
en cours de coulée. Cette pièce est le bord de fuite d'une aube turbo-machine en cours
de coulée. Le métal 49 progresse à l'intérieur de la cavité 50 laissée à l'intérieur
du moule 51. A l'extrémité de cette cavité se trouve un petit canal 52 de 1 mm de
hauteur x 2mm de largeur. Ce canal débouche dans un tuyau 53 relié à une source de
vide 54 par l'intermédiaire d'une vanne assitée 55.
[0118] Des moyens sont prévus et notamment le câble 56 pour transmettre au pilote des indications
de pression et pour lui permettre d'effectuer un pilotage de la dépression dans la
cavité au fur et à mesure de l'avance du métal. Ces moyens sont du même type que ceux
décrits précédemment et utilisés pour asservir la pression de refoulement. Le pilote
asservit dans ce cas un vide-pression de façon à aspirer la bulle de gaz emprisonnée
par le métal dans la cavité 40 lors de son évolution et de permettre ainsi une bonne
pénétration du métal dans tous les points de l'empreinte en conduisant un état de
surface satisfaisant.
[0119] Une électrode 57 est mise en place dans certains cas pour remplir le rôle de capteur
de présence et initier la phase de vide-pression dirigée par le pilote. En phase série,
56 et 57 sont supprimés et les déclenchements s'effectuent par des temps mémorisés
dans le pilote.
[0120] En se reportant à la figure 6, nous voyons un dispositif de calage des moules, utilisé
en phase de mise au point. Ce dispositif comporte essentiellement un coffre métallique
58 à l'intérieur duquel sont positionnés les noyaux d'un moule en sable 59. Sous l'action
de la poussée du métal 60 s'élevant dans l'empreinte du moule, ce dernier supporte
des contraintes qui tendent à l'élever par rapport au plateau fixe 61. Des moyens
sont prévus pour le maintenir en place. A cet effet, des règles 62 sont fixées par
clavetage en travers de la portée supérieure 63 du coffre 58. Des vis 64, solidaires
des règles précédentes appliquent frontalement les noyaux du moule 59 vers la base
du coffre par l'intermédiaire de cales 65. Le moule et le coffre se trouvent alors
solidarisés. Pour les appliquer contre le plateau fixe 61, des barres 67 et 68 transmettent
un effort vertical de haut en bas exercé par le plateau mobile 69. Différents types
de cales 70 et 71 sont prévus pour adapter ce système aux différentes dimensions de
moules et de coffres.
[0121] La figure 7 représente un système de calage utilisé en stade de production. Il est
adapté aux positionnements successifs de moules de dimensions différentes. Pour ce
faire, les différents moules sont maintenus en place dans des coffres 72 ou 73 par
l'intermédiaire de systèmes règles-vis-cales du type décrit dans la figure 5. Un couple
de vérins 74 est solidaire du plateau mobile 69. Des moyens sont prévus pour déplacer
symétriquement ces deux vérins de part et d'autre de l'axe de la machine de coulée.
Les flèches f1 et f'1 symbolisent ces mouvements. De plus, les tiges 75 sont mobiles
verticalement par rapport à chacun des vérins et se terminent par un épaulement 76.
Les flèches f2 et f'2 rendent compte de ces mouvements. Lors de chaque mise en place
de moules, le type de la pièce correspondante est prise en compte par le pilote 40.
Celui-ci possède en mémoire la position des vérins correspondant au type de la pièce.
Il commande automatiquement, par l'intermédiaire du cerveau moteur 77 le déplacement
suivant f1 de l'axe des deux vérins de façon à les amener en regard de la portée supérieure
des deux coffres métalliques. Le pilote commande ensuite le déploiement des deux vérins
74. Les deux épaulements 76 viennent plaquer le coffre 73 contre le plateau fixe 61.
Une fois la coulée terminée, le pilote commande la rentrée des deux tiges de vérins
75. Le moule et le coffre contenant la pièce fraîchement coulée peuvent être évacués
du système.
[0122] On se rend compte que les procédés et dispositifs décrits précédemment permettent
de maîtriser complètement les conditions dynamiques, statiques et thermiques de chaque
coulée, suivant des caractéristiques prédéterminées réglables. Les conditions imposées
au cours de la coulée prennent en compte les différents types de variations aléatoires
qui peuvent intervenir lors d'un moulage. Dans ce cas, le déroulement des coulées
est parfaitement indépendant de la baisse du niveau du métal dans le creuset, des
fuites de gaz de refoulement et des pertes thermiques. Les conditions de coulée sont
entièrement reproductibles et conduisent à des séries de pièces tout à fait identiques
en qualité.
[0123] On se rend compte également que le procédé décrit rationalise les déroulements successifs
d'une série de pièces d'un type donné. Il propose des solutions adaptées aux stades
de mise au point et aux stades de production en série. Chaque démarrage de série ne
nécessite alors que des opérations humaines très limitées.
[0124] Par ailleurs, on réalise que les matériels décrits sont simples mais cependant précis
et efficaces dans leurs actions. Le système de capteur à ultrasons élimine les problèmes
d'encrassements. Le procédé de vide-pression régulé autorise la fabrication de pièces
très fines qui, jusqu'ici, étaient très difficiles à obtenir par moulage. Enfin, les
systèmes de calage proposés simplifient considérablement la mise en place des moules.
[0125] On remarquera que les procédés décrits peuvent s'adapter à tous matériaux moulables
tels le magnésium, l'acier ou les matières plastiques et que les dispositifs considérés
peuvent être appliqués à tout appareil de coulée sous pression. L'origine du mouvement
du métal provoqué par un débit de gaz peut tout à fait être remplacé par un liquide,
un champ tournant ou une pompe électro-magnétique. Il suffit, en effet, de connaître
la corrélation qui existe entre la hauteur du métal dans le tube d'injection et le
facteur qui a provoqué son mouvement. Cette corrélation peut être, dans tous les cas,
établie mathématiquement ou expérimentalement.
[0126] L'invention ayant maintenant été exposée et son intérêt justifié par des exemples
détaillés, la demanderesse s'en réserve l'exclusivité, pendant toute la durée du brevet,
sans limitation autre que celle des termes des revendications ci-après.
1. Procédé d'automatisation d'un cycle de coulée du type à basse pression d'un métal
dans un moule qui consiste :
- à comprimer à l'aide d'un fluide de refoulement le métal en fusion contenu dans
un four fermé,
- à refouler ainsi le métal liquide dans un moule situé à la partie supérieure du
four par l'intermédiaire d'un tube d'injection plongeant dans le four et débouchant
dans ce moule,
- à faire subir au métal un cycle divisé en phases destinées à adapter les caractéristiques
de la coulée aux étapes d'évolution du métal dans le moule,
chaque phase étant définie, notamment :
. par des caractéristiques de temps,
. par des caractéristiques associées à l'état du métal au cours de cette phase, notamment
la vitesse d'élévation du métal et la pression de masselotage, ces caractéristiques
étant choisies de manière à être liées biunivo- quement par un coefficient dépendant
du niveau du métal dans le four et évoluant en fonction du nombre des coulées effectuées,
à l'état d'une variable intensive unique d'action sur le système, notamment la pression
de refoulement,
- à imposer préalablement à la coulée les caractéristiques jugées idéales pour le
cycle d'action,
ledit procédé étant caractérisé en ce que on asservit
. durant la coulée les variations de la variable intensive d'action sur le système
à l'établissement réel des caractéristiques de variation de l'état du métal choisies
pour chaque phase,
. en tenant compte des phénomènes aléatoires non déterminés accompagnant la coulée,
ceci en mesurant en cours de coulée ledit coefficient de dépendance avec le niveau
initial du métal, ( ce grâce à quoi on impose réellement au ( métal des conditions
fixées à l'avance adap-( tées à ses étapes d'évolution dans l'appareil ( de coulée
et aux étapes de surpression.
2. Procédé selon la revendication 1 dans lequel les indications de temps, relatives
aux débuts et fins de phases, sont définies par l'une des options suivantes :
- détermination préalablement à la coulée des durées de phases,
- arrêt de phases en cours de coulée par le métal lui-même rencontrant des organes
sensoriels, capteurs de présence du métal,
- informations de changement de phases données par des organes de mesure,
ledit procédé étant caractérisé en ce que au moins une consigne est donnée en cours
de coulée par un organe sensoriel activé par le métal et au moins une consigne de
temps est imposée au cycle avant la coulée, - ( ce grâce à quoi on effectue un phasage
( adapté à la fois aux évolutions dynamiques ( et aléatoires du métal et à la fois
aux évo-( lutions statiques du métal à prévoir par ( avance en durée.
3. Procédé d'automatisation suivant l'une des revendications 1 et 2, dans lequel le
cycle de coulée comporte huit phases de base, ledit procédé étant remarquable en ce
que les caractéristiques de ces phases sont les suivantes :
- phase 1 : on ouvre le circuit de fluide de refoulement, on fait monter le métal
dans le tube d'injection à partir de son niveau dans le creuset avec une vitesse constante
pouvant être rapide ;
- phase 2 : le métal sort du tube d'injection, on l'introduit dans le cône d'entrée
du système de coulée avec une vitesse constante ralentie ;
- phase 3 : on remplit de métal le système de coulée avec une vitesse d'écoulement
fonction du dessin dudit système, respectivement variable avec les pièces à réaliser
;
- phase 4 : on emplit l'empreinte de métal avec une vitesse fonction de la forme géométrique
de la pièce ;
- phase 5 : on établit une surpression avec une vitesse et une accélération évitant
les coups de bélier ;
- phase 6 : on établit une surpression s'ajoutant à la surpression précédente dans
un temps très court
. la somme de ces deux surpressions représentant la pression de masselotage et s'exerçant
avant que la pièce ne commence sa solidification
. et ces surpressions étant fonction des caractéristiques de la pièce à réaliser ;
- phase 7 : on maintient la surpression pendant une durée définie par l'une des options
suivantes
. un temps défini à l'avance,
. ou une fin commandée par un organe sensoriel ;
- phase 8 : on décompresse, le métal redescend dans le tube d'injection ; ( ce grâce
à quoi on associe une phase d'ac-( tion sur la coulée à chacune des étapes ( successives
d'évolution du métal dans le ( système. permettant d'adapter chacune de ( ces phases
aux conditions jugées optimales ( à faire subir au métal et en imposant pour ( chaque
phase un nombre minimal de para-( mètres dynamiques.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, consistant à utiliser, pendant les
phases d'essais, au moins un capteur de présence situé notamment à la partie supérieure
du tube d'injection, capable de rendre compte des mouvements du métal et destiné à
coordonner le déroulement desdites phases du procédé de coulée à celui des étapes
suivies par le métal,
ledit procédé étant caractérisé en ce que l'on enregistre les indications de temps
que délivrent les organes sensoriels de façon à les exploiter, notamment stastistiquement,
à la fin de la coulée pour les utiliser lors des phases de production en série.
5. Procédé destiné à simplifier les matériels utilisés dans la phase productive d'un
des procédés selon les revendications 1 à 3 consistant notamment :
-à établir de façon théorique les caractéristiques du moule nécessaires à la série
de pièces à effectuer,
- à réaliser l'équipement nécessaire à la mise en oeuvre du procédé,
- à effectuer une série d'essais suivant le procédé revendiqué en 4, notamment à l'aide
de moules possédant trois électrodes afin de définir le cycle optimal de coulée ;
ledit procédé étant caractérisé en ce que :
- on dépouille, notamment statistiquement, les résultats fournis par les organes sensoriels,
- et dans le cas où ces données de temps sont suffisamment homogènes, on réalise l'étape
de production de la série de pièces en utilisant un seul capteur de présence
. ce dernier permettant à l'aide d'un principe connu en lui-même d'évaluer pour chaque
coulée le coefficient de dépendance entre la variable intensive d'action et les caractéristiques
du cycle
. et éventuellement interrompant une des phases d'action pour faire démarrer la suivante.
Les phases non interrompues par cet organe ayant une durée définie égale à l'optimum
trouvé pendant les essais statistiques.
6. Procédé destiné à améliorer la rapidité de mise en oeuvre de la coulée d'une chaîne
de pièces, complétant le procédé revendiqué en 5, caractérisé en ce que :
- on met en mémoire, en corrélation avec chaque type de pièce, les caractéristiques
de cycle jugées optimales, statistiquement obtenues à la suite d'essais de mise au
point,
- on met en route la coulée d'une pièce en imposant, par asservissement de moyens
adaptés, la réalisation des caractéristiques isolées avant la coulée, ( ce grâce à
quoi on diminue et rationalise ( les tâches accompagnant les mises en oeuvre ( successives
de pièces de différents types.
7. Procédé selon les revendications 2 à 6, caractérisé en ce que on utilise au moins
un capteur de présence situé à l'extérieur du chemin suivi par le métal. ( ce grâce
à quoi cet appareil n'est pas ( perturbé par un encrassement dû à la ( succession
des coulées.
8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que :
- on utilise un capteur de présence formé d'un générateur, d'un émetteur, d'un récepteur
et d'un analyseur de faisceau d'ondes,
- on émet un faisceau d'ondes en direction d'un point du trajet du métal au cours
de la coulée,
- on reçoit les faisceaux provoqués par les réflexions successives sur les différentes
couches de matière en regard de l'émetteur,
- on en déduit, par l'intermédiaire de l'analyseur, la présence ou non du métal en
regard de l'émetteur.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'on impose
le suivi de la caractéristique d'au moins une des phases de la façon suivante :
-
- on choisit les caractéristiques à faire suivre à la phase,
- on divise l'échelle des temps en pas élémentaires successifs,
- on en déduit la valeur souhaitée de la variable intensive d'action,
- on établit la corrélation entre chaque pas temporel et la valeur correspondante
de la variable intensive d'action sur le système, notamment la pression de refoulement,
- on mémorise la corrélation effectuée,
lors du déroulement de l'échelle des temps devant chaque pas,
- on isole la valeur mémorisée de la variable d'action correspondant à l'état souhaité
des caractéristiques locales de la phase durant ce pas,
- on mesure la valeur réelle de la variable intensive d'action,
- si la valeur souhaitée est supérieure à la valeur réelle, on active des organes
destinés à incrémenter la variable d'action,
- si la valeur souhaitée est inférieure à la valeur réelle de la variable d'action,
on active des organes destinés à décré- menter cette dernière.
10. Procédé selon la revendication 9 au cours duquel on utilise comme variable intensive
d'action sur le système la pression de refoulement et caractérisé en ce que :
- avant la coulée :
. on évalue une gamme à l'intérieur de laquelle évoluera la variable intensive d'action
sur le système, notamment la pression de refoulement,
. on divise cette gamme en nombre, notamment fixé de pas égaux,
. on choisit la longueur des pas de temps en fonction de celle des pas de pression
de refoulement, on associe, d'une part à la valeur souhaitée de la pression de refoulement,
et d'autre part, à la valeur réelle de cette dernière, le pas de la gamme qui leur
correspond,
- en cours de coulée :
. on effectue la comparaison décrite dans le procédé revendiqué en 9 de ces deux valeurs
en comparant la position de leurs pas associés, ( ce grâce à quoi le choix de la gamme
per-( met de s'adapter aux différentes hauteurs ( de pièces, et l'adaptation de la
longueur ( des pas de temps à celle des pas de pres-( sion permet d'adapter la précision
de régu-( lation à la valeur souhaitée.
11. Procédé selon l'une des revendications 1 à 10 dans lequel. on assure la non-déformation
du moule sous l'effet de la poussée du métal :
- en fixant le moule dans un coffre rigide, notamment métallique, adapté à sa taille
et à sa géométrie,
- en compensant la poussée du métal tendant à élever l'équipage moule-coffre par l'intermédiaire
d'organes de calage agissant sur le coffre, ces organes ayant une géométrie et une
position variables adaptées au coffre,
ledit procédé étant caractérisé en ce que :
- on stocke dans un système mémoire la corrélation existant entre chaque type de pièces
et les évolutions adaptées à cette pièce des organes de calage du coffre,
- au cours de chaque coulée, on fait effectuer aux organes de calage les évolutions
nécessaires par l'intermédiaire d'un pilote automatique en identifiant au pilote la
pièce à couler, ce dernier demandant et recevant de l'ensemble mémoire, grâce à cette
identification, les informations nécessaires à son action et activant en conséquence
le mouvement des organes de calage.
12. Procédé selon la revendication 11, caractérisé en ce que on maintient en place
les noyaux du moule à l'intérieur du coffre en les appliquant frontalement vers le
bas du coffre par l'intermédiaire d'au moins une vis solidaire du coffre, les vis
étant reliées au coffre, notamment par l'intermédiaire de règles liées par clavettes
au coffre et le traversant à sa partie supérieure, ( ce grâce à quoi on confie à l'homme
les ( tâches nécessitant de la précision telles ( que le maintien du moule dans le
coffre et ( on confie à un automate les tâches plus ( grossières de calage du coffre.
13. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que on choisit parmi les caractéristiques
optimisées du cycle la température du métal dans le four.
14. Procédé selon l'une des revendications 1 à 13, appliqué au moulage des pièces
possédant des parties de faible épaisseur et caractérisé en ce que :
- on utilise des moules comportant au moins une solution de continuité entre une cavité
intérieure destinée à former une partie fine de la pièce et l'extérieur du moule,
- on dépressurise en cours de coulée et par l'intermédiaire de ladite solution de
continuité la bulle de gaz emprisonnée par le métal évoluant dans ladite cavité intérieure.
15. Procédé selon les revendications 6 et 14, caractérisé en ce que on choisit parmi
les caractéristiques optimisées imposées en cours du cycle les variations de la pression
dans la cavité emprisonnant la bulle de gaz.
16. Dispositif relié à un système de coulée basse pression et ses accessoires, destiné
à en piloter les phases de fonctionnement de façon à optimiser la qualité et la rapidité
de sa production en mettant en oeuvre l'un des procédés décrits dans les revendications
9 à 14 et comprenant de façon caractéristique :
- un ensemble entrées-sorties prenant en charge les indications sur les différentes
variables d'action, aussi bien réelles et délivrées par des organes de mesure situés
sur le dispositif de coulée, que souhaitées et transmises par l'opérateur, de façon
à les délivrer sous forme numérique et les transmettre à un calculateur,
- un ensemble calculateur reliant les caractéristiques de phases aux évolutions nécessaires
à imposer à la variable d'action et effectuant les calculs annexes nécessaires au
déroulement du procédé, ce calculateur étant relié, d'une part, à un ensemble de mémoires
et, d'autre part, à un organe de décision,
- un ensemble mémoires stockant de façon transitoire les informations à utiliser en
cours de coulée et éventuellement sur une longue durée des informations générales
sur la coulée,
- un système d'horloges relié à un ensemble programmé rythmant les activités de chacun
des organes,
- un organe de décision activant des organes d'action sur le système, notamment des
vannes, et recevant ces informations, notamment de la part de l'ensemble mémoires
et de l'ensemble entrées-sorties de l'ensemble programmé et du système d'horloges.
17. Moule destiné à la confection de pièces comportant des parties fines selon l'un
des procédés revendiqués en 14 et 15 et caractérisé en ce que il comporte une solution
de continuité entre une cavité intérieure de faible dimension transversale et l'extérieur.
18. Système générateur, émetteur, récepteur et analyseur de faisceaux d'ondes, notamment
d'ultrasons, permettant la mise en oeuvre du procédé revendiqué en 4 et caractérisé
en ce que sa pastille émettrice-réceptrice dirige son faisceau d'ondes en direction
du trajet du métal et est situé à l'extérieur d'une paroi délimitant l'évolution de
ce métal.