[0001] La présente invention est relative à un procédé de revêtement permettant d'améliorer
considérablement la résistance à la corrosion des métaux ferreux.
[0002] Les procédés de revêtement de surfaces de métaux ferreux actuellement utilisés donnent
normalement, dans les meilleurs cas, une résistance au brouillard salin de plus ou
moins 250 heures. Cette résistance à la corrosion peut être améliorée par l'application
de vernis acryliques ou encore par application de polymères organiques. Ces derniers
procédés se sont révélés peu satisfaisants, d'une part parce que l'épaisseur des dépôts
de vernis et de copolymères est non seulement difficile à évaluer et à contrôler,
mais qu'elle est également profondément affectée par la morphologie des pièces à revêtir.
Il en résulte des difficultés pour les pièces à faibles tolérances. D'autre part,
des risques de fissuration et de détérioration du film protecteur existent, aggravés
par d'éventuels chocs ou frottements principalement au montage des pièces ou après
celui-ci.
[0003] De plus, dans les procédés susmentionnés, les surfaces des pièces ainsi protégées
présentent rapidement une altération qui s'accentue donnant un aspect de plus en plus
médiocre, bien longtemps avant que la rouille n'apparaisse, à mesure que la corrosion
s'accentue, ce qui est rédhibitoire pour des pièces apparentes.
[0004] Ces mêmes inconvénients ont été constatés lorsque l'on recouvre les pièces d'un dépôt
de nickel et d'un dépôt de zinc en intercalant entre ces deux dépôts, un traitement
thermique.
[0005] L'invention a pour but de remédier aux inconvénients susmentionnés, et d'offrir un
procédé de revêtement superficiel des métaux ferreux, leur conférant une résistance
au brouillard salin sensiblement supérieure à 250 heures, donc une résistance à la
corrosion sensiblement améliorée comparativement aux procédés de la technique antérieure,
mais également un aspect brillant qui ne s'altère pratiquement pas avant l'apparition
de la rouille.
[0006] A cet effet, suivant l'invention, on revêt la surface du métal ferreux d'une première
couchede cuivre, on applique ensuite sur la surface ainsi revêtue de cuivre, une seconde
couche de nickel, et on soumet la surface ainsi revêtue des deux couches successives
de cuivre et de nickel, à un traitement thermique assurant la diffusion de ces deux
métaux, à une température comprise entre environ 500°C et 1050°C, et de préférence
à une température de l'ordre de 85O°C.
[0007] Suivant une forme de réalisation particulière du procédé de l'invention, la période
du traitement thermique de diffusion est de l'ordre de 5 à 10 minutes.
[0008] Suivant une autre forme de réalisation particulière du procédé de l'invention, le
traitement thermique de diffusion est suivi d'un traitement de refroidissement contrôlé,
ce traitement de refroidissement pouvant être constitué d'un processus de refroidissement
lent ou d'un processus de refroidissement rapide, tel qu'une trempe à l'eau ou à l'huile.
[0009] Avantageusement, le traitement thermique de diffusion est réalisé dans une atmosphère
neutre ou réductrice, et si une cémentation du métal ferreux est désirée, ce métal
doit être soumis à une cémentation préalablement à l'application des couches de cuivre
et de nickel, suivie d'un traitement de refroidissement contrôlé.
[0010] L'invention concerne également les objets en métal ferreux, en particulier les objets
en acier, tels qu'obtenus par le procédé décrit ci-desus.
[0011] D'autres détails et particularités de l'invention ressortiront de la description
donnée ci-après à titre d'exemple non limitatif ou de quelques formes particulières
de l'invention.
[0012] La présente invention est donc relative à un procédé de revêtement permettant d'améliorer
la résistance à la corrosion d'un métal ferreux, en particulier d'un acier, qui consiste
à revêtir la surface du métal ferreux d'une première couche de cuivre, qu'à l'obtention
d'une épaisseur de couche de l'ordre de 5 à 20 microns, à appliquer ensuite sur la
surface de la couche de cuivre, une seconde couche de nickel, également jusqu'à l'obtention
d'une épaisseur de couche de l'ordre de 5 à 20 microns, et à soumettre la surface
ainsi revêtue des deux couches successives de cuivre et de nickel, à un traitementthermique
assurant la diffusion du cuivre et du nickel au sein de la couche superficielle.
[0013] La couche superficielle de cuivre est appliquée à l'objet en métal ferreux ou en
acier d'une manière traditionnelle, par exemple par électrolyse, par pulvérisation
de métal en fusion, ou par dépôt chimique. Il en est de même pour la couche superficielle
de nickel.
[0014] La température du traitement thermique de diffusion peut varier entre 500°C et 1050°C.
Des résultats particulièrement intéressants ont été obtenus à la température de 850°C.
La durée de maintien à haute température varie en fonction de celle-ci. C'est ainsi
que la durée du traitement thermique de diffusion est d'autant plus courte que sa
température est plus élevée. Des excellents résultats ont été obtenus avec des temps
de maintien allant de 5 à 10 minutes, suivis d'un refroidissement rapide. On a constaté,
à cet effet, qu'un traitement thermique de diffusion à une température inférieure
à 500°C, c'est-à-dire bien en dessous de la température à laquelle une transition
de phase en structure austénitique des aciers commence, ne donne pas une bonne adhérence
des couches superficielles de cuivre et de nickel.
[0015] Le procédé de revêtement de l'invention s'applique à tous les métaux ferreux, c'est-à-dire
aux aciers de construction au carbone, aux aciers à outils au carbone, aux aciers
alliés, aux aciers de cémentation, aux aciers rapides, aux fontes et au fer. Toutes
les formes conviennent, qu'il s'agisse de plaques, tubes, pièces coulées, boulons,
vis, etc.
[0016] Le traitement thermique de diffusion suivant l'invention est habituellement réalisé
dans une atmosphère neutre ou réductrice. De telles conditions peuvent impliquer l'utilisation
d'un gaz protecteur, tel que l'argon, ou d'un gaz réducteur, tel que de l'hydrogène
ou de l'oxyde de carbone. Le traitement thermique peut, si on le désire, être également
réalisé dans l'air, en particulier si on désire une surface colorée. C'est ainsi que
le traitement thermique peut être constitué, par exemple, par une cémentation, un
traitement sous vide ou sous atmosphère protectrice ou à l'air, suivi d'un refroidissement
plus ou moins lent, ou bien d'un refroidissement rapide, tel qu'une trempe à l'eau,
à l'huile ou autre, suivant l'état mécanique final que l'on souhaite obtenir. Lorsque
l'on utilise comme traitement thermique, une cémentation, celle-ci peut se faire,
ainsi que cela est bien connu
dss spécialiste de la technique, en milieu solide, liquide (carbonitruration ) ou gazeux
(gaz ou hydrocarbures susceptibles par craquage ou combustion ménagée, de donner naissance
à des atmosphères cémentantes). Lorsque le traitement thermique de diffusion est constitué
d'une cémentation, et en particulier d'une carbonitruration, notamment dans le cas
où l'on souhaite obtenir sur la pièce à traiter une couche superficielle dure,à la
pièce de métal ferreux ou d'acier est soumise à un traitement de cémentation (ou de
carbonitruration) préalablement à l'application des couches de cuivre et de nickel,
effectué sous les mêmes conditions que le traitement thermique de diffusion,cette
cémentation préalable pouvant également être suivie d'un refroidissement contrôlé.
On notera, suivant l'invention, que le traitement thermique de diffusion est, dans
tous les cas, indispensable après la déposition du cuivre et du nickel. Ainsi qu'on
l'a déjà mentionné précédemment, l'épaisseur des couches superficielles de cuivre
et de zinc pourra varier suivant les besoins de 5 à 20 microns. Toutefois, on a constaté
qu'une couche de cuivre de 10 à 12 microns recouverte à son tour d'une couche de nickel
de 10 à 12 microns, donnait, après traitement thermique, des résistances à la corrosion
exceptionnellement élevées et qu'il n'était généralement pas nécessaire d'augmenter
l'épaisseur des revêtements.
[0017] Suivant l'invention, après le traitement thermique de diffusion, il est également
possible d'appliquer sur la surface des pièces à revêtir, une couche superficielle
mince des métaux utilisés pour la décoration, tels que le chrome, le zinc dans les
différentes teintes obtenues par passivation, le cadmium, l'étain, le plomb, etc,
suivant la teinte et l'aspect que l'on désire obtenir. Il est évident que cette dernière
couche superficielle sera sacrifiée lors de l'attaque corrosive
[0018] Dans la plupart des cas, le procédé de la présente invention permettra également
de remplacer très avantageusement les pièces en aciers inoxydables, ainsi que les
pièces en alliage d'aluminium dont les prix de matière et de façonnage sont très importants
et dont les caractéristiques mécaniques sont parfois mal appropriées. D'autre part,
l'adhérence extrême entre le métal de base et les couches de protection, ainsi que
celle existant entre les couches de protection de cuivre et de nickel, permettent
de soumettre la pièce traitée à des actions mécaniques importantes sans risque de
fissurer ou d'arracher la couche protectrice, ce qui bien entendu enlèverait toute
valeur à la couche protectrice.
[0019] Les exemples non limitatifs donnés ci-après permettront d'illustrer certaines particularités
du procédé suivant l'invention.
Exemple 1
[0020] Des pièces en acier à 0,18% de carbone sont recouvertes par électrolyse d'une couche
de cuivre de 10 à 12 microns, ensuite d'une couche de nickel brillante de 10 à 12
microns, enfin traitées thermiquement à 850°C pendant environ 10 minutes en atmosphère
carburante et trempées à l'huile. Les essais au brouillard salin (norme ASTM B-117)
ont mis en évidence qu'il n'y avait aucune altération du brillant du nickel après
650 heures. Ces mêmes essais réalisés sur des pièces d'acier similaires, revêtues
d'un dépôt de nickel et d'un dépôt de zinc, ces pièces ayant subi un traitement thermique
à 850°C entre le dépôt de nickel et le dépôt de zinc, ont permis de mettre en évidence
des altérations après 250 heures.
[0021] L'avivage des pièces d'acier après traitement thermique peut se faire mécaniquement
ou chimiquement. Dans le cas d'un traitement thermique à l'huile, il y a lieu de procéder
à un dégraissage avant l'opération d'avivage, par exemple aux solvants chlorés.
Exemple 2
[0022] Des pièces en acier à 0,23% de carbone sont d'abord traitées à 850
0C en atmosphère carbonitrurante, ce traitement étant suivi d'une trempe à l'huile.
Ensuite, ces pièces sont recouvertes par électrolyse d'une couche de cuivre de 10
à 12 microns, puis également par électrolyse d'une couche de 10 à 12 microns de nickel.
Ensuite, les pièces sont repassées dans le four de traitement thermique à 850°C en
présence d'une atmosphère carbonitrurante et trempées à l'huile.
[0023] De la sorte on a réalisé :
- par la trempe à l'huile finale la résistance mécanique à coeur;
- par la carbonitruration primaire et la trempe secondaire la dureté superficielle
désirée;
- par le traitement thermique secondaire la diffusion métallique permettant d'obtenir
la très haute résistance à la corrosion.
[0024] Ces pièces ont été traitées dans un seul et même type de four sans qu'il se soit
avéré nécessaire de procéder à des réglages différents de température ou de composition
d'atmosphère. Les essais au brouillard salin (norme ASTM B-117) ont, dans ce cas,
également mis en évidence qu'il n'y avait aucune altération du brillant du nickel
après 650 heures. Ces mêmes essais, comme dans le cas précédent, réalisés sur des
pièces revêtues d'un dépôt de nickel et d'un dépôt de zinc avec intercalation entre
ces deux dépôts d'un traitement thermique à 850°C, ont permis de mettre en évidence
des altérations après 250 heures.
[0025] Il est bien entendu que l'invention n'est pas limitée aux formes de réalisation décrites
et que bien des modifications peuvent y être envisagées sans sortir du cadre du présent
brevet.
1. Procédé de revêtement permettant d'améliorer la résistance à la corrosion d'un
métal ferreux, ce procédé étant caractérisé en ce qu'il consiste à revêtir la surface
du métal ferreux d'une première couche de cuivre, à appliquer ensuite sur la surface
ainsi revêtue de cuivre, une seconde couche de nickel, et à soumettre la surface ainsi
revêtue des deux couches successives de cuivre et de nickel, à un traitement-thermique
assurant la diffusion de ces deux métaux, à une température comprise entre environ
500°C et 1050°C.
2. Procédé suivant la revendication l,caractérisé en ce que le traitement thermique
de diffusion est réalisé à une température de l'ordre de 850°C.
3. Procédé suivant l'une ou l'autre des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que
la période du traitement thermique de diffusion est de l'ordre de 5 à 10 minutes.
4. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
le traitement thermique de diffusion, est suivi d'un traitement de refroidissement
contrôlé.
5. Procédé suivant la revendication 4, caractérisé en ce que le traitement de refroidissement
est un processus de refroidissement lent.
6. Procédé suivant la revendication 4, caractérisé en ce que le traitement de refroidissement
est un processus de refroidissement rapide, tel qu'une trempe à l'eau ou à l'huile.
7. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
le traitement thermique de diffusion est réalisé dans une atmosphère neutre ou réductrice.
8. Procédé suivant la revendication 7, caractérisé en ce que le traitement thermique
est une cémentation.
9. Procédé suivant la revendication 8, caractérisé en ce que lorsque le traitement
thermique de diffusion est constitué d'une cémentation la surface du métal ferreux
est soumise à une cémentation préalablement à l'application des couches de cuivre
et de nickel, suivie d'un traitement de refroidissement contrôlé.
10. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que
les couches de cuivre et de nickl sont appliquées sur la surface du métal ferreux
par électrolyse ou par voie chimique.
11. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce
que les couches de cuivre et de nickel ont chacune une épaisseur de l'ordre de 5 à
20 microns.
12. Procédé suivant la revendication 11, caractérisé en ce que les couches de cuivreet
de nickel ont chacune une épaisseur de l'ordre de 10 à 12 microns.
13. Procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé en ce
qu'après le traitement thermique susdit, on applique une couche de métal contenant
au moins l'un des métaux formés par le chrome, le zinc, le cadmium, l'étain et le
plomb.
14. Procédé de revêtement permettant d'améliorer la résistance à la corrosion d'un
métal ferreux, tel que décrit ci-dessus, notamment dans les exemples donnés.
15.Objets en métal ferreux, en particulier objets en acier,tels qu'obtenus par le
procédé suivant l'une quelconque des revendications 1 à 14.