[0001] La présente invention concerne les tubes analyseurs pour caméras de télévision, munis
d'une cible photoconductrice à accumulation stockant une quantité de charges électriques
fonction de l'intensité du flux lumineux reçu et du temps d'accumulation, et les caméras
comportant de tels tubes.
[0002] Les tubes analyseurs actuels équipés d'un photosenseur à accumulation sont fréquemment
l'objet de phénomènes de scintillement. Ces phénomènes se produisent systématiquement
lorsque le diamètre du pinceau d'électrons balayant la cible photoconductrice est
inférieur à la distance qui sépare deux lignes consécutives. C'est le cas en particulier
des tubes analyseurs destinés aux systèmes de télévision dont le nombre de lignes
d'analyse est 625 par image, et que l'on utilise pour un système de télévision dont
le nombre de lignes d'analyse est 312,5 lignes par image. L'explication de ces phénomènes
de scintillement est la suivante :
La cible est formée par une couche conductrice transparente constituant la plaque
de signal sur laquelle est déposé un matériau photoconducteur, cette plaque de signal
est portée à un potentiel positif par rapport à la cathode du canon du tube.
[0003] L'image optique est focalisée sur la couche photoconductrice. La conductivité de
chaque point de cette dernière varie avec l'intensité lumineuse reçue, les charges
positives dues au potentiel positif appliqué à la plaque de signal diffusent plus
ou moins rapidement à travers la couche, en sorte que l'on obtient sur la face arrière
de la cible un relief de charges positives constituant une image électrique, fidèle
reflet de l'image optique projetée. Lors du passage du faisceau analyseur, chaque
point de la cible capte la quantité d'électrons nécessaire pour ramener son potentiel
à celui de la cathode du canon. Les divers courants correspondants aux apports d'électrons
du faisceau, qui annulent les charges positives de la cible, traversent la résistance
de charge placée dans le circuit de la plaque du signal, et créent à ses bornes des
variations de potentiel qui constituent le signal vidéofréquence.
[0004] Le faiseau d'électrons généré par la cathode du tube est destiné à balayer la cible
selon des lignes d'analyse principales. Entre deux passages successifs du faisceau,
les éléments illuminés de la couche photoconductrice de la cible reprennent peu à
peu le potentiel d'alimentation de la cible, c'est ce qu'on appelle l'accumulation.
Ce potentiel positif est d'autant plus élevé que l'illumination est intense et que
la durée entre deux passages successifs du faisceau est importante.
[0005] Lorsque le faisceau est d'un diamètre trop petit par rapport à la distance qui sépare
deux lignes d'analyse principales, certaines zones situées entre les lignes ne sont
pas balayées. C'est en particulier ce qui arrive lorsqu'il est appliqué un balayage
312,5 lignes par image à un tube analyseur conçu pour un balayage 625 lignes par image.
Le potentiel de ces zones non balayées ne peùt donc pas rejoindre celui de la cathode.
Etant donné que ces zones sont illuminées, elles atteignent rapidement le potentiel
d'alimentation de la cible.
[0006] Les phénomènes de scintillement sont liés à la différence de potentiel localisée
ainsi créée entre les lignes balayées et les zones non balayées. En effet, au moment
de son "atterrissage" sur la cible, le faisceau d'électrons, au lieu de balayer à
nouveau les lignes principales précédemment analysées, est dévié vers les zones contigües
non balayées précédemment et qui sont polarisées plus positivement que les lignes
principales. Une décharge s'opère alors, engendrant un signal parasite important qui
est le plus souvent périodique.
[0007] Pour obvier à cet inconvénient il est nécessaire de balayer toutes les zones de la
cible.
[0008] Une solution consiste à faire varier la distance focale des lentilles électrostatiques
qui permettent de concentrer le faisceau d'électrons. Ce moyen permet d'augmenter
la grosseur du faisceau d'électrons sur la cible mais, dans ce cas, la résolution
horizontale (dans la direction des lignes principales) est diminuée.
[0009] Une autre solution consiste à réaliser un pinceau d'électrons à section elliptique.
Ceci a déjà été réalisé pour des tubes de réception, précisément pour combler l'intervalle
entre les lignes au moment de la reproduction des images. Pour mettre en oeuvre cette
méthode, il suffit de réaliser une cathode elliptique. Cette dernière solution relativement
simple résoud bien le problème, mais une fois la cathode modifiée, il n'est plus possible
avec le même tube de réaliser soit un balayage aux normes conventionnelles 625 lignes,
soit un balayage aux normes 312,5 lignes.
[0010] Une autre solution consiste à réaliser une modulation du balayage de la cible, soit
en modulant le signal de balayage vertical par un signal périodique d'amplitude égal
à un demi intervalle de ligne et de fréquence au moins égale à deux fois la fréquence
maximale, soit en utilisant des bobines de déflexion complémentaires. Cette méthode
est connue sous le nom de "wobulation du faisceau d'analyse" et a déjà été mise en
oeuvre pour la reproduction d'images sur tubes récepteurs. Mais la "wobulation" magnétique
est difficile à réaliser sur un tube analyseur, car quantités de blindages protègent
le tube contre les actions du champ terrestre. Ainsi, le champ magnétique qui produit
la déviation verticale est difficilement modulable par un signal de fréquence élevée,
du fait qu'il faudrait utiliser des bobines ayant des coefficients d'auto-induction
trop importants. En outre, l'utilisation de bobines complémentaires est difficile
à cause du problème de couplage avec les bobines principales.
[0011] La présente invention a pour objet un tube analyseur évitant le phénomène de scintillement
et les inconvénients précités, par modification controlée de la hauteur du pinceau
d'analyse au niveau de la cible balayée à l'aide de moyens simples.
[0012] Selon l'invention, un tube analyseur à cible photoconductrice comportant une cathode
principale chauffée par un filament principal et permettant le balayage de la cible
par un faisceau d'électrons selon n lignes d'analyse (n entier positif), est caractérisé
en ce qu'il comporte une cathode supplémentaire chauffée par un filament supplémentaire
et juxtaposée à la cathode principale de façon à permettre le balayage des interlignes.
[0013] L'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques apparaîtront à l'aide
de la description ci-après et'du dessin s'y rapportant sur lequel est représenté une
coupe schématique d'un exemple de réalisation du tube analyseur selon l'invention;
[0014] Le tube analyseur représenté sur la figure unique se présente sous la forme d'un
cylindre de verre V dont une première extrémité en verre optique porte la cible photoconductrice.
A la deuxième extrémité se trouve le canon électronique dont le faisceau est focalisé
par une bobine de concentration B
1 disposée autour du cylindre de verre V, et dévié par des bobines de déflexion B
2 et B
3 disposées autour du cylindre de verre V. La cible est formée par une couche métallique
assez fine pour être transparente constituant une plaque de signal P. Sur cette couche
métallique est déposée un matériau photoconducteur C. Les électrons générés par le
canon à électrons sont accélérés par une électrode d'accélération G
1 et focalisés sur la couche, photoconductrice C par une électrode de focalisation
G
2, qui permet d'obtenir conjointement avec la bobine de focalisation B
1 une parfaite concentration du faisceau.
[0015] Une grille G
3 à fines mailles est placée à faible distance de la couche photoconductrice C de façon
à provoquer un ralentissement des électrons entre cette grille G
3 et la surface sensible C, de manière que le faisceau électronique frappe la couche
photosensible suivant une de ses normales.
[0016] Une embase cylindrique E placée à la seconde extrémité du cylindre de verre
V est munie de quatre bornes de connexion A
1, A
2, A
3, A
4 qui permettent d'assurer la mise sous tension des différents éléments internes du
tube analyseur.
[0017] Le canon à électrons de ce tube analyseur comporte une cathode principale K
1 chauffée par un filament principal F
1, et une grille de contrôle W (appelée "wehnelt" en littérature anglaise) .La cathode
principale K
1 émet un faisceau d'électrons qui est utilisé pour balayer la cible selon n lignes
d'analyse principales. Le canon à électrons comporte en outre une cathode supplémentaire
K
2 chauffée par un filament supplémentaire F
2. Cette cathode supplémentaire K
2 est juxtaposée à la cathode principale K
1 de façon à permettre le balayage des interlignes (c'est-à-dire des zones non balayées
par le faisceau issu de la cathode principale K
1). Les filaments Flet F
2 sont destinés à être connectés par l'intermédiaire des bornes de connexion à un dispositif
d'alimentation commandé par un commutateur à deux positions. Lorsque ce commutateur
est placé sur sa première position, seul le filament F
1 est alimenté, par conséquent seule la cathode K
1 émet des électrons. Lorsque le commutateur est placé sur sa deuxième position, les
deux filaments Flet F
2 sont chauffés, de sorte que les deux cathodes K et K
2 émettent des électrons.
[0018] Il s'ensuit que le tube analyseur ainsi constitué peut être utilisé soit pour un
système de télévision 625 lignes, soit pour un système de télévision 312,5 lignes.
Pour un système de télévision 625 lignes, il suffira de n'utiliser que la cathode
K
1 en plaçant le commutateur sur sa première position; pour un système de télévision
à 312,5 lignes, il suffira d'utiliser les deux cathodes K
1 et K
2 en plaçant le commutateur sur sa deuxième position, de façon à éliminer les phénomènes
de scintillement.