[0001] La présente invention a pour objet une machine à bourrer les voies ferrées, en particulier
une machine à bourrer, niveler et dresser les voies ferrées, comprenant au moins un
agrégat de bourrage mobile longitudinalement relativement au châssis de la machine
et au moins une paire de pioches coopérant l'une avec l'autre et réglables en hauteur.
[0002] On connaît de telles machines progressant à une vitesse uniforme et sur lesquelles
est monté un agrégat de bourrage travaillant de façon intermittente et déplaçable
longitudinalement sur la machine afin de bourrer successivement les traverses de la
voie (demande de brevet DE 1 067 837). Comparativement aux machines à bourrer conventionnelles
qui progressent pas à pas sur la voie, de traverse en traverse, et doivent par conséquent
être constamment et brusquement accélérées et freinées, les machines dont le châssis
progresse de manière uniforme et sur lesquelles l'agrégat de bourrage est déplacé
périodiquement et pas à pas selon un mouvement de va et vient, ont pour avantage que
les masses à accélérer et à freiner à chaque cycle de bourrage sont plus petites et
que par conséquent les énergies et forces nécessaires sont réduites. Dans les machines
à bourrer mentionnées plus haut, l'agrégat de bourrage progressant pas à pas peut
se déplacer longitudinalement sur le châssis de la machine dans des guidages particuliers.
Une telle disposition est toutefois liée à des problèmes d'ajustement. Après avoir
terminé le bourrage d'une traverse, les outils de bourrage étant alors levés au-dessus
du niveau des voies, l'agrégat de bourrage se trouve à l'extrémité postérieure de
son chemin de déplacement sur le châssis et doit être amené aussi rapidement que possible
à l'extrémité antérieure de son chemin de déplacement, au-dessus de la traverse suivante,
puis descendu sur cette traverse ; durant la phase suivante de bourrage proprement
dite l'agrégat de bourrage doit être ramené en arrière avec une vitesse correspondant
à la vitesse de progression de la machine sur la voie. La commande de ce mouvement
et l'ajustement de l'agrégat de bourrage dans la position correcte de travail présentent
toutefois des difficultés dans le cas d'un agrégat se déplaçant selon un mouvement
de va et vient dans des guidages.
[0003] Les mêmes inconvénients se retrouvent dans une autre machine connue pour le bourrage,
le nivellement et le dressage des voies (brevet AT 350 612), qui comprend un cadre
principal et des cadres auxiliaires mobiles relativement au cadre principal au moyen
d'un dispositif d'accouplement avec entraînement longitudinal, de telle sorte qu'une
partie de la machine peut être déplacée à une vitesse uniforme, tandis qu'une autre
partie de la machine peut être déplacée pas à pas sur la voie.
[0004] L'invention a pour but de simplifier de telles machines, tant en ce qui concerne
l'ajustement et la commande de l'agrégat de bourrage qu'en ce qui concerne sa construction.
[0005] A cet effet la machine à bourrer selon l'invention est caractérisée par le fait que
l'agrégat de bourrage est suspendu pendulairement autour d'un axe transversal au châssis
de la machine, laquelle comprend un dispositif pour faire pivoter l'agrégat de bourrage
autour de son axe de suspension.
[0006] L'agrégat de bourrage peut ainsi se déplacer à la manière d'un pendule dans un plan
vertical et relativement au châssis de la machine. Cet arrangement présente plusieurs
avantages. En particulier, l'ajustement rapide exact de l'agrégat de bourrage relativement
au châssis de la machine par basculement de cet agrégat autour d'un axe fixe relativement
au châssis est sensiblement plus simple à réaliser qu'un déplacement en translation
de cet agrégat sur des rails de guidage. D'autre part, le frottement de la rotation
autour d'un axe peut être maintenu beaucoup. plus faible que le frottement d'un agrégat
roulant sur des rails de guidage. Comme en outre seules les pioches des agrégats de
bourrage doivent se déplacer de la distance séparant deux traverses consécutives et
que les masses principales de l'agrégat de bourrage doivent se déplacer d'autant moins
qu'elles sont proches de l'axe d'oscillation, les forces d'accélération et de freinage
sont bien inférieures aux forces exigées pour déplacer l'ensemble de l'agrégat selon
un mouvement linéraire de va-et-vient. Enfin, l'encombrement de l'agrégat de bourrage
dans la partie supérieure de la machine est sensiblement inférieur, puisqu'il n'est
pas nécessaire de prévoir de la place pour l'entraînement en translation de cet agrégat.
[0007] Selon une forme d'exécution préférée de l'invention, les outils de bourrage sont
montés sur un support et ce . support 'est déplaçable verticalement sur un bâti lui-même
monté pendulairement sur le châssis. Deux colonnes peuvent être avantageusement fixées
au bâti pour le guidage du support lors du déplacement vertical de celui-ci, ces colonnes
étant pourvues de galets de guidage à leurs extrémités inférieures, qui roulent sur
les rails. On assure de cette manière un guidage permanent de l'agrégat de bourrage,
guidage qui peut être encore facilité en suspendant son bâti au moyen d'une liaison
à cardan, ce qui permet à celui-ci de se déplacer également transversalement par rapport
à la machine, de telle sorte que le bâti avec son agrégat de bourrage peut suivre
librement le mouvement des galets de guidage sur les rails. La commande du basculement
du bâti avec l'agrégat de bourrage est avantageusement réalisée au moyen d'un vérin
attaché d'une part au châssis et d'autre part à l'une des colonnes.
[0008] Le dispositif est avantageusement commandé automatiquement, de telle manière que
la progression uniforme de la machine correspondant à la vitesse moyenne de travail
est commandée en fonction de la durée minimale d'un cycle de bourrage, ou, ce qui
revient au même, en fonction de la distance entre deux traverses consécutives mesurée
au moyen d'un détecteur de traverses.
[0009] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, des formes d'exécution de l'invention.
La figure 1 est une vue schématique, de côté, d'une machine à bourrer, niveler et
dresser les voies selon l'invention.
La figure 2 est une vue de détail de l'agrégat de bourrage et de sa suspension au
châssis de la machine.
La figure 3 est un schéma bloc du système de commande de l'agrégat de bourrage et
de la vitesse de progression de la machine.
La figure 4 montre sous forme de diagramme, la relation entre les mouvements verticaux
H de l'agrégat de bourrage et le temps t.
La figure 5 représente une deuxième forme d'exécution, avec un double agrégat de bourrage.
La figure 6 représente schématiquement une troisième forme d'exécution à double agrégat
de bourrage.
[0010] La figure 1 représente une machine à bourrer, niveler et dresser les voies se déplaçant
avec une vitesse uniforme sur les voies dans le sens de la flèche. Cette machine comprend
un châssis 2 muni de deux trains de roues 3 et 4 roulant sur les voies 5 et deux cabines
de commande et de contrôle 6 et 7 à l'avant et à l'arrière de la machine. Dans le
milieu du châssis 2 sont montés des dispositifs connus de nivellement et de dressage
constitués par des pinces à galets 8, au moyen desquels la machine assure le nivellement
des voies, c'est-à-dire les rabote à la hauteur désirée et simultanément dresse latéralement
ces voies.
[0011] La commande des pinces à galets 8 s'effectue automatiquement sur la base de mesures
exécutées au moyen d'un système de référence, respectivement une base de mesure, laquelle
est définie par des points de référence de la voie et délivre une grandeur de consigne.
A cet effet, on a besoin d'un point de référence A sur la partie non encore corrigée
de la voie et, dans le cas d'une ligne droite comme base de mesure, d'un point de
référence C dans la partie corrigée de la voie. Dans le cas d'un arc de cercle comme
base de mesure d'une courbe, il est nécessaire d'avoir un second point de référence
dans la partie corrigée de la voie. Les points dé référence A et C sont définis au
moyen de roues de mesure 9 et 10 montées sur le châssis 2 de la machine et roulant
sur les rails 5. Un autre point de mesure dans la partie corrigée de la voie peut
être défini au moyen d'un équipage mobile attaché derrière la machine..A proximité
de l'endroit de travail on définit également un point de mesure B, au moyen d'une
roue de mesure 11, qui définit la forme du rail immédiatement derrière les outils
de nivellement et de dressage. Les grandeurs mesurées sont comparées à la grandeur
de consigne pour commander les pinces à galets 8.
[0012] Derrière les pinces à galets 8, est monté, sur la machine 1, un agrégat de bourrage
12 suspendu pendulairement sur un axe 13 fixé transversalement au châssis 2. Cet agrégat
est commandé de telle sorte qu'il bourre successivement, en avançant pas à pas, les
traverses 15 au moyen de ses outils de bourrage 14, pendant que la machine 1 progresse
uniformément à une vitesse moyenne constante et que les pinces à galets 8 assurent
le nivellement et le dressage de la voie. Ainsi, pendant l'avance de la machine, l'agrégat
de bourrage 12 est animé d'un mouvement pendulaire. Comme les rails 5 sont pincés
en permanence par les pinces à galets 8, un déplacement par retour élastique des voies,
tel qu'il se produit dans les machines à travail intermittent des pinces à galets,
est ainsi avantageusement empêché.
[0013] L'agrégat de bourrage 12 et sa suspension sont représentés plus en détail à la figure
2. Cet agrégat de bourrage 12 présente de chaque côté d'une voie 5, une paire d'outils
de bourrage 14 réglables l'un par rapport à l'autre et munis de pioches 16 s'enfonçant
dans le ballast de chaque côté d'une traverse 15. Les outils de bourrage 14 des deux
paires, dont une seule est visible à la figure 2, sont articulés à un arbre excentrique
commun 18 tournant dans un support 17, les outils de bourrage 14 de chaque paire étant
constitués par des leviers à deux bras qui se croisent autour de l'arbre excentrique
18. Le support 17 est suspendu à un bâti 20 sur lequel il est déplaçable verticalement
au moyen d'un vérin hydraulique 19, le bâti 20, ainsi que l'extrémité supérieure du
vérin hydraulique 19, étant susceptibles de basculer autour de l'axe transversal 13
perpendiculaire à la direction longitudinale de la voie, dans le sens de la double
flèche, dans un plan vertical. Le bâti 20 présente une traverse 21 à laquelle est
fixé le vérin hydraulique 19, tandis que le support 17 est fixé à l'extrémité inférieure
de la tige de piston 23 du vérin 19.
[0014] Pour le guidage du support 17 dans son déplacement de haut en bas et inversément,
il est prévu deux colonnes 24 et 25 orientées parallèlement à la tige de piston 23
et qui sont fixées à la traverse 21 du bâti 20. Les extrémités inférieures de ces
colonnes sont pourvues de galets de guidage 26 et 27 roulant sur le rail 5 et dont
les chapes peuvent coulisser axialement sur les colonnes 24 et 25, lors du basculement
du bâti 20, en comprimant des ressorts. Le support 17 coulisse sur la colonne 24 au
moyen d'une douille de guidage 28, tandis qu'il présente de l'autre côté un profil
de guidage 29 pouvant glisser sur un profil conjugué 30 de la colonne 25.
[0015] Les extrémités supérieures opposées aux pioches 16, des outils de bourrage 14 de
chaque paire d'outils de bourrage, sont reliées aux articulations 31 avec les extrémités
inférieures de deux vérins hydrauliques à double effet 32, dont les extrémités supérieures
sont articulées aux points d'articulations 33 à une portée 37 du support 17. Par l'actionnement
du vérin hydraulique 32 il est possible d'écarter ou de rapprocher l'un de l'autre
les outils de bourrage 14 d'une paire. Pour obtenir une vibration des pioches 16,
les outils de bourrage 14 sont pivotés sur des portées excentriques, de telle sorte
que la rotation de l'arbre 18 a pour effet d'entraîner les pioches 16 dans un mouvement
oscillant.
[0016] Pour la commande du basculement du bâti 20 avec son agrégat de bourrage 12, il est
prévu un vérin hydraulique 34 articulé d'une part en un point 35 au châssis 2 et d'autre
part en un point 36 à la colonne 25 et dont la tige de piston, lors de son extension,
fait basculer l'ensemble basculant avec l'agrégat de bourrage 12 autour de l'axe 13,
dans la position représentée, partiellement, en traits mixtes à la figure 2, les galets
de guidage 26 et 27 roulant sur le rail 5 lors de ce basculement. Avant chaque basculement,
l'agrégat de bourrage 12 avec ses outils de bourrage 14 est élevé au-dessus du niveau
des rails 5 au moyen du vérin 19.
[0017] Afin d'avoir une suspension à cardan du bâti 20, l'axe transversal 13 n'est pas monté
directement sur le châssis mais sur un arbre 40 monté longitudinalement sur la machine
entre deux paliers 41. De cette manière le bâti 20 avec l'agrégat de bourrage 12 peut
osciller dans un plan transversal à la voie et suivre librement le mouvement des galets
de guidage 26 et 27 sur les rails, et ainsi se centrer et s'ajuster de lui-même latéralement.
[0018] L'arbre transversal 13 pourrait en principe également être fixé directement au châssis
2.
[0019] Un agrégat de bourrage identique, suspendu de la même manière, et également muni
de deux paires d'outils de bourrage, se trouve au voisinage de l'autre rail, non visible
à la figure 2, et bourre simultanément la même traverse 15 de chaque côté de l'autre
rail.
[0020] La commande du dispositif décrit ci-dessus sera elle-même décrite au moyen du schéma-bloc
représenté à la figure 3 et du diagramme représenté à la figure 4, qui montre schématiquement
les phases de mouvement de l'agrégat de bourrage en fonction du temps t porté en abscisse,
le déplacement vertical H étant porté en ordonnée. Dans l'exemple considéré, les phases
de mouvement d'un cycle de bourrage se déroulent chacune selon un rythme fixe prédéterminé
et programmé. La vitesse de progression v de la machine est commandée en fonction
de la durée minimale nécessaire d'un cycle de bourrage, respectivement, ce qui revient
au même, en fonction de la distance mesurée entre deux traverses de telle sorte que
les temps morts entre les cycles de bourrage soient réduits à un minimum, voire disparaissent.
[0021] Le système de commande et de réglage installé à cet effet sur la machine 1 comprend
essentiellement, selon la figure 3, un détecteur de traverses 50 constitué par exemple
par un détecteur de proximité électro-magnétique réagissant à la fixation métallique
du rail, un dispositif de mesure de la vitesse et du chemin parcouru 51 constitué
par un compteur d'impulsions qui mesure les impulsions engendrées par un générateur
d'impulsions 52 monté sur un axe de roues, respectivement la fréquence de ces impulsions,
une mémoire électronique 53, un organe de comparaison 54, un dispositif de réglage
55 et un organe de réglage 56, par exemple hydraulique, au moyen duquel la vitesse
de progession v de la machine est réglée. Les organes de mesure 50 et 51 délivrent
des valeurs de mesure de la distance entre deux traverses consécutives, ces valeurs
étant emmagasinées temporairement dans la mémoire 53. De ces valeurs mesurées on déduit
à chaque instant la grandeur de consigne de la vitesse de progession pour laquelle
l'intervalle de temps, pendant lequel la machine se déplace de la distance de deux
traverses, correspond à la durée d'un cycle de bourrage. La mémorisation tempo- .raire
de la grandeur mesurée dans la mémoire 53 est nécessaire, car le détecteur de traverses
50 est disposé en avant de l'agrégat de bourrage 12, le signal de commande, calculé
sur la base de la mesure, ne devant être appliqué à l'agrégat de bourrage 12 que lorsque
les outils de bourrage ont atteint l'endroit où s'est effectuée la mesure, c'est-à-dire
la traverse 15 à bourrer. La grandeur de consigne et la grandeur mesurée de la vitesse
d'avance de la machine sont comparées dans le comparateur 54 et l'écart délivré par
ce comparateur commande l'organe de réglage 56 à travers le dispositif de réglage
55, et par là la vitesse de l'avance de la machine.
[0022] La mémoire 53 reçoit d'autre part, à chaque fin d'un cycle de bourrage, un signal
engendré par un détecteur 57 signalant la fin du cycle. Un cycle est défini par exemple
par l'espace de temps entre deux élévations consécutives de l'agrégat de bourrage
12, c'est-à-dire entre l'instant auquel l'agrégat 12 atteint sa position élevée représentée
en pointillés à la figure 3 et l'instant auquel l'agrégat de bourrage, après avoir
terminé le bourrage d'une traverse 15, atteint à nouveau sa position supérieure. Le
détecteur 57 réagit chaque fois que l'agrégat de bourrage 12 atteint sa position la
plus élevée. La mémoire 53, sur la base des mesures décrites ci-dessus, délivre sur
sa sortie 58 un signal d'initialisation, chaque fois que l'agrégat de bourrage 12
doit commencer un nouveau cycle de bourrage, et que le détecteur 57 a annoncé la fin
du cycle de bourrage précédent. Simultanément, la valeur emmagasinée dans la mémoire
53 est effacée.
[0023] Pour des raisons de sécurité de fonctionnement, il est prévu un autre détecteur de
traverses 59 représenté très schématiquement à la figure 3, fonctionnant en tant que
détecteur de position et installé de telle manière qu'il peut contrôler immédiatement,
avant le début d'un cycle de bourrage, respectivement l'abaissement de l'agrégat de
bourrage 12, si la traverse 15 à bourrer occupe la position correcte, attendue, relativement
à l'agrégat de bourrage 12, afin que lors de l'abaissement de l'agrégat, les outils
de bourrage pénètrent avec certitude dans le ballast de chaque côté de cette traverse.
Dans le cas.où la présence de cette traverse n'est pas annonçée ou n'est pas annonçée
à temps par le détecteur de traverses 59 disposé dans la zone antérieure de l'agrégat
de bourrage 12 ou immédiatement devant, sur la machine, le déclenchement d'un nouveau
cycle de bourrage est retardé ou, si ce cycle a déjà commencé, interrompu avant la
descente de l'agrégat de bourrage. L'installation peut par exemple être agencée de
telle sorte que le signal de sortie du détecteur de traverses 59 et le signal d'initialisation
sur la ligne 58 sont appliqués aux entrées d'une porte ET, de telle sorte qu'un signal
n'apparait sur la ligne 61, pour le déclenchement du cycle de bourrage suivant, que
si les deux signaux sont présents simultanément sur les entrées de la porte 60. Dans
ce circuit de contrôle, il faut bien entendu tenir compte du retard apparaissant entre
l'émission du signal de traverses et l'abaissement de l'agrégat de bourrage, respectivement
du chemin parcouru durant ce temps, lorsque la première phase de déplacement du cycle
de bourrage consiste à basculer vers l'avant l'agrégat de bourrage soulevé. Un cycle
de bourrage peut naturellement également commencer avec l'abaissement de l'agrégat
de bourrage déjà basculé vers l'avant ; dans ce cas, le signal de fin de cycle est
engendré par un détecteur réagissant lorsque l'agrégat de bourrage prend sa position
basculée vers l'avant, et le détecteur de traverses fonctionnant comme détecteur de
position se trouve dans la zone où a lieu l'abaissement de l'agrégat de bourrage,
de telle sorte que la présence de la traverse à bourrer est annonçée, en vue du déclenchement
du nouveau cycle de bourrage, lorsque cette traverse se trouve sous les outils de
bourrage.
[0024] Etant donné que dans la commande et le réglage décrits ci-dessus, la vitesse d'avance
de la machine est adaptée à chaque instant à la distance entre deux traverses consécutives,
cette distance peut sans autre varier. Si elle devient plus petite, respectivement
plus grande, la vitesse d'avance v diminue, respectivement augmente.
[0025] Dans un exemple typique, le cycle indiqué par a à la figure 4 est égal à 3,6 secondes.
Un cycle de bourrage comprend les phases suivantes, telles qu'indiquées à la figure
4 : à l'apparition du signal de déclenchement sur la ligne de sortie 61, le vérin
de commande 34 (figure 2) est actionné et le bâti 20, avec l'agrégat de bourrage 12,
est basculé rapidement durant l'intervalle b (figure 4) dans sa position avancée,
dans laquelle il se trouve au moins approximativement au-dessus de la traverse 15
suivante à bourrer. Le vérin hydraulique 19 assure l'abaissement de l'agrégat de bourrage
12 durant l'intervalle de temps c, les pioches 16 pénétrant alors dans le ballast
de chaque côté de la traverse concernée.
[0026] Commence alors la phase de bourrage proprement dite, durant laquelle les pioches
16 sont rapprochées l'une de l'autre au moyen du vérin hydraulique 32 et simultanément
l'agrégat de bourrage 12, avec son bâti 20, revient en basculant en arrière, relativement
au châssis 2 à une vitesse dépendant de la vitesse d'avance de la machine 1. Ce basculement
vers l'arrière n'a pas besoin d'être commandé, mais il suffit de supprimer la pression
dans le vérin de commande, de telle sorte que celui-ci puisse suivre librement le
mouvement forcé du bâti 20. Durant cette phase de bourrage proprement dite, représentée
par l'intevalle de temps d à la figure 4, par exemple de 1,8 seconde, les pioches
16 restent dans le ballast, tandis que la machine 1 avance à une vitesse uniforme.
Ensuite, après la fin de la phase de bourrage proprement dite, les pioches 16 sont
à nouveau écartées et l'agrégat de bourrage 12 est à nouveau élevé au moyen du vérin
hydraulique 19 durant l'intervalle de temps e (figure 4), sur quoi le nouveau cycle
de bourrage est déclenché. Dans l'exemple considéré à la figure 4, le temps mort est
réduit à très peu de chose.
[0027] Le basculement de l'agrégat de bourrage 12 autour d'une suspension à cardan fixe
avec un axe transversal 13 pratiquement fixe est plus simple à commander et avec des
moyens moins importants qu'un déplacement en translation de l'agrégat de bourrage
sur des rails de guidage. Etant donné qu'en raison du basculement pratiquement seulement
les pioches inférieures 16 de l'agrégat de bourrage 12 doivent effectuer un déplacement
complet relativement au châssis 2, déplacement correspondant à la distance entre deux
traverses consécutives, les forces nécessaires à l'accélération de l'agrégat de bourrage
sont moindres que les forces nécessaires à l'accélération de tout le dispositif en
translation relativement au châssis 2, car le moment d'inertie correspondant de l'ensemble
est plus petit, sans compter que les forces de frottement de roulement sur des rails
de guidage sont supprimées.
[0028] La commande de la machine durant un cycle de bourrage peut être effectuée d'une autre
manière que celle décrite ci-dessus. Par exemple, les phases de déplacement de l'agrégat
de bourrage peuvent être commandées en fonction d'une vitesse moyenne de travail prédéterminée
de la machine 1. Il est naturellement en principe possible de commander tout ou partie
des phases de déplacement décrites à la main, par un opérateur placé dans une cabine
située sur la machine 1 et permettant l'observation de l'agrégat de bourrage.
[0029] Selon une variante d'exécution représentée à la figure 5, l'agrégat de bourrage 12'
comprend deux paires d'outils de bourrage 14a et 14b montés l'un derrière l'autre
sur un support commun 17', ces deux outils de bourrage étant réalisés de manière identique,'
comme décrit en relation avec la figure 2. Dans ce cas, les deux arbres excentriques
18a et 18b sont entraînés par un moteur commun 44 au moyen d'une courroie 43. Le support
17' est à nouveau suspendu pendulairement dans un plan longitudinal vertical de la
machine, comme indiqué par les flèches en arc de cercle, au moyen de deux vérins hydrauliques
19a et 19b dont les extrémités inférieures sont attachées en deux points d'articulation
42a et 42b au support 17' et dont les extrémités supérieures sont articulées respectivement
à deux axes transversaux 13a et 13 b sur le châssis 2. On constate que la structure
en forme de parallélogramme constitué par le support 17', les deux vérins hydrauliques
19a et 19b et la partie du châssis 2 auquel ils sont attachés, assure un maintien
horizontal, parallèle à la voie, du support 17', de telle sorte que les deux paires
d'outils de bourrage 14a et 14b se trouvent toujours à la même hauteur. En outre,
il est possible de prévoir un bâti, non représenté à la figure 5, correspondant au
bâti 20 de la figure 2, muni de guidages verticaux pour les outils de bourrage 14a
et 14b et de galets de centrage roulant sur les rails. Au moyen de ce double agrégat
de bourrage il est ainsi possible de bourrer simultanément deux traverses voisines.
L'amplitude de basculement de cet agrégat de bourrage correspond alors bien entendu
au double de la distance séparant deux traverses consécutives.
[0030] Une variante'de cette exécution est représentée schématiquement à la figure 6. Dans
cette exécution, il est prévu deux paires d'outils de bourrage 14a et 14b montées
chacune sur leur propre support 17a et 17b aux extrémités 47a et 47b d'une bascule
45 dont le point milieu est attaché à l'extrémité de la tige de piston d'un vérin
hydraulique 19' prévu pour soulever la bascule 45 et dont l'extrémité supérieure est
suspendue pendulairement à l'axe transversal 13 sur le châssis. De manière à maintenir
les deux paires d'outils de bourrage 14a et 14b à la même hauteur, il est prévu par
exemple une articulation à parallélogramme constituée d'une part par le vérin 19 et
la bascule 45 et d'autre part par deux bras 48 et 49 articulés entre eux, représentés
en pointillés.
[0031] L'invention n'est pas limitée aux exemples d'éxécution décrits, de nombreuses variantes
étant possibles, tant en ce qui concerne l'exécution de l'agrégat de bourrage que
sa suspension oscillante et la commande des cycles de bourrage.
1. Machine à bourrer les voies ferrées, en particulier machine à bourrer, à niveler
et à dresser les voies ferrées, comprenant au moins un agrégat de bourrage mobile
longitudinalement relativement au châssis de la machine et au moins une paire de pioches
coopérant l'une avec l'autre et réglables en hauteur, caractérisée par le fait que
l'agrégat (12 ; 12') est suspendu pendulairement au châssis (2) de la machine (1),
autour d'un axe transversal (13), et que la machine comprend un dispositif (34) pour
faire pivoter l'agrégat de bourrage autour de son axe de suspension (13) de telle
manière que lors d'une progression de la machine à une vitesse uniforme, les opérations
de bourrage sont exécutables pas à pas, de traverse en traverse, respectivement de
groupe de traverses en groupe de traverses.
2. Machine à bourrer selon la revendication 1, caractérisée par le fait que les outils
de bourrage (14) sont montés sur un support (17) fixé de manière réglable en hauteur
à un bâti (20) suspendu au châssis (2) autour dudit axe transversal (13).
3. Machine à bourrer selon la revendication 2, caractérisée par le fait que ledit
bâti (20) porte deux colonnes (24, 25) pour le guidage dudit support (17) avec les
outils de bourrage (14) dans son déplacement vertical, ces colonnes étant munies à
leur extrémité inférieure de galets de guidage (26, 27) roulant sur le rail (5).
4. Machine à bourrer selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée par le fait
que l'agrégat de bourrage (12) est suspendu au châssis (2) par une articulation du
type cardan, de telle sorte qu'en plus d'un pivotement autour dudit axe transversal
(13) il peut pivoter autour d'un axe (40) orienté longitudinalement par rapport au
châssis (2).
5. Machine à bourrer selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée par le fait
qu'elle comprend un vérin (34) pour le pivotement de l'agrégat de bourrage.
6. Machine à bourrer selon les revendications 3, 4 et 5, caractérisée par le fait
que ledit vérin (34) est articulé par l'une de ses extrémités au châssis (2) et par
l'autre extrémité à l'une des dites colonnes de guidage(25).
7. Machine à bourrer selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée par le fait
que l'agrégat de bourrage (12') comprend deux paires d'outils de bourrage (14a, 14b)
montés l'un derrière l'autre sur un support commun (17') dans le sens de déplacement
de la machine, un guidage parallèle étant prévu pour le support déplaçable verticalement
(17'), ce guidage comprenant de préférence deux vérins hydrauliques (19a, 19b) pour
le déplacement vertical.
8. Machine à bourrer selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisée par le fait
que l'agrégat de bourrage comprend deux paires d'outils de bourrage (14a, 14b), montés
l'un derrière l'autre, respectivement sur deux supports (17a, 17b), dans la direction
de déplacement de la machine, ces deux supports (17a, 17b) étant fixés aux extrémités
d'une bascule (45) pourvue d'un guidage parallèle et articulée en sont point milieu
à un vérin (19') servant au déplacement vertical de l'agrégat de bourrage et suspendue
par son extrémité supérieure audit axe transversal (13).
9. Machine à bourrer selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisée par le fait
qu'elle comprend un dispositif de commande automatique de l'agrégat de bourrage (12
; 12') et de la progression uniforme de la machine (1), comprenant un détecteur de
traverses (50), un tachymètre (51), une mémoire électronique (50), un comparateur
de vitesse (54), un dispositif de réglage (55) commandant un organe de réglage (56)
pour la commande de la vitesse de progression (v) et un détecteur (57) annonçant la
fin d'un cycle de bourrage et délivrant un signal de fin de cycle, la vitesse de progression
(v) étant commandable en fonction de la durée minimale d'un cycle de bourrage, respectivement
de la distance mesurée entre deux traverses, un nouveau cycle de bourrage étant susceptible
d'être déclenché en fonction de la distance mesurée entre les traverses, du signal
de fin de cycle et, le cas échéant, d'un signal émis par un second détecteur de traverses
(59) annonçant la présence de la traverse à bourrer sous l'agrégat de bourrage.
10. Machine à bourrer selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisée par le fait
qu'elle présente des pinces à galets (8) enserrant les rails (5) en permanence et
commandables de façon continue pour le nivellement et le dressage continue de la voie.
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