[0001] La présente invention a trait à un contact électrique du type autodénudant, c'est-à-dire
susceptible d'être raccordé à un conducteur électrique entouré d'un isolant, sans
dénudage préalable. L'invention a aussi trait à un procédé de fabrication de ce contact.
L'invention a également trait aux connecteurs comprenant un ou de préférence une pluralité
de ces contacts et permettant le raccordement de l'ensemble des contacts du connecteur
sur un ou plusieurs conducteurs ou ensembles de conducteurs isolés, notamment sous
forme de câbles en nappe, encore appelés "câbles plats".
[0002] Selon l'un de ses aspects, l'invention concerne plus particulièrement un contact
électrique destiné à être raccordé à un câble électrique qui est formé d'au moins
un conducteur entouré d'un isolant, sans enlèvement préalable de cet isolant, lequel
contact présente à son extrémité avant deux branches sensiblement semi-cylindriques
entourant un évidement central de forme sensiblementcylin- drique et séparées par
deux fentes longitudinales diamétralement opposées destinées à recevoir le conducteur,
ces branches se terminant vers l'avant par des pointes qui sont capables de pénétrer
dans l'isolant et qui convergent deux par deux vers l'arrière jusqu'à l'une ou l'autre
des fentes, les branches étant reliées l'une à l'autre à l'arrière des deux fentes.
[0003] Un tel contact électrique est décrit dans le JP-A-51-119991 (figures 7 et 8). Le
contact électrique révélé par ce document comporte quatre pointes qui bordent deux
à deux les fentes. De part et d'autre de chaque fente, les pointes voisines convergent
l'une vers l'autre par l'intermédiaire d'un biseau très peu profond. Cette construction
a pour inconvénient que, lors de l'enfoncement du contact dans l'isolant du câble
électrique, le conducteur de celui-ci risque d'être dévié hors de la fente et de ne
toucher le contact que par la surface extérieure de celui-ci, c'est-à-dire dans de
très mauvaises conditions.
[0004] Pour remédier à cet inconvénient, le contact conforme à l'invention est.essentiellement
caractérisé en ce qu'il ne comporte que deux pointes décalées circonférentiellement
de 90° par rapport aux fentes, ce grâce à quoi le conducteur est guidé vers les deux
fentes lors de la pénétration des pointes dans l'isolant.
[0005] De façon particulièrement préférée, l'extrémité de chaque branche, au niveau de la
pointe, est munie d'un chanfrein extérieur tendant à s'opposer à toute déformation
vers l'extérieur et donc à tout agrandissement des fentes, ce chanfrein pouvant être
d'une taille relativement réduite du fait que l'évidement central, en accueillant
la matière isolante découpée, évite un effet de bourrage et par conséquent une tendance
à l'écartement des deux branches.
[0006] De préférence, la hauteur des fentes est telle que l'extrémité de la fente opposée
aux pointes est.située en deçà du fond dudit évidement sensiblement cylindrique.,
En d'autres termes,'la hauteur des fentes est inférieure à la profondeur dudit évidement.
[0007] La queue de contact peut être réalisée de toute façon pour former elle-même, par
exemple, un contact mâle ou femelle enfichable.
[0008] L'invention a également pour objet un procédé de fabrication de ce contact, caractérisé
en ce que l'on utilise un tronçon de tige métallique rigide (à l'échelle du contact
qui peut être de très petite dimension), dont on assure de préférence le décolletage
de l'extrémité, que de préférence on chanfreine extérieurement l'extrémité.de cette
tige, que l'on effectue le perçage axial de l'évidement central à un diamètre de préférence
légèrement inférieur au diamètre du chanfrein, que l'on usine les deux fentes et que
l'on forme les pointes.
[0009] De préférence, l'usinage des fentes est effectué à l'aide d'une fraise-scie alors
que la mise en forme des pointes, selon un plan perpendiculaire au plan de découpage
des fentes, s'effectue à l'aide d'une fraise de forme, présentant une gorge de préférence
triangulaire.
[0010] L'invention a également pour objet un connecteur comprenant un ou de préférence une
pluralité de contacts, caractérisé en ce qu'il comporte, sur un berceau de connecteur,
un ou plusieurs contacts selon l'invention avec les branches de contact émergeant
dudit berceau, le contact prenant appui sur le berceau pour rester fixe par. rapport
à celui-ci lors de la pénétration dans la matière isolante.
[0011] Le berceau, qui peut être associé à un boîtier usuel de connecteur contenant les
parties non dépassantes de contact, peut également être associé à un couvercle de
connecteur susceptible de recevoir le fil ou le câble en nappe pour l'appliquer contre
le berceau et réaliser la pénétration des branches des différents contacts individuels
dans la matière isolante.
[0012] D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description suivante, faite à titre d'exemple non limitatif et se référant aux
dessins annexés dans lesquels :
La figure 1 représente une vue en élévation de l'extrémité d'un connecteur selon l'invention.
La figure 2 représente une vue en perspective de cette extrémité.
Les figures 3 à 7 représentent schématiquement les différentes étapes du procédé de
fabrication d'un contact selon l'invention.
La figure 8 représente une vue schématique en perspective d'une partie d'un connecteur
comprenant les contacts selon l'invention.
La figure 9 représente une vue schématique d'une partie du connecteur lors de l'enfoncement
des contacts dans un câble en nappe.
La figure 10 représente une vue schématique du conducteur serré dans les fentes d'un
contact.
[0013] On se réfère aux figures 1 et 2.
[0014] L'extrémité 18 du contact que l'on voit sur ces figures présente, par rapport à la
partie centrale cylindrique 1 du contact, un diamètre réduit de façon à former un
épaulement radial 2. Cette extrémité présente deux branches sensiblement semi-cylindriques
3,4 qui entourent un évidement cylindrique concentrique 5. Chacune des branches 3,
4 possède une pointe de pénétration 6,7 dont la partie supérieure est disposée pratiquement
dans le cylindre géométrique qui délimite l'évidement cylindrique interne 5. Les extrémités
6, 7 présentent vers l'extérieur une partie chanfreinée.8,9. Par ailleurs, depuis
l'extrémité 6 de la branche 3, s'étendent en retrait deux pans 10 auxquels correspondent
des pans 11 sur la branche 4. Les pans 10, comme on le voit sur le dessin, de même
que les pans 11, présentent une inclinaison telle que, vue dans la direction longitudinale
du contact, l'arête supérieure 12, qui constitue l'intersection du pan 10 avec la
surface cylindrique interne de l'évidement 5, se trouve disposée constamment au-dessus
de l'arête 13, qui constitue l'intersection du pan 10 avec la surface cylindrique
extérieure de la branche 3.
[0015] Les deux pans 10, 11 situés en face l'un de l'autre convergent en retrait vers une
fente longitudinale 14 dont le fond 15 est situé au-dessus du fond 16 de l'évidement
central cylindrique 5.
[0016] Pour fabriquer un contact ainsi décrit, on voit, en se reportant aux figures 3.à
7, les différentes étapes du procédé utilisé.
[0017] On part d'un tronçon de tige métallique conductrice usuelle pour réaliser le contact,
en métal à ressort ou non, ayant le diamètre de la partie 1. A l'aide d'un tour schématiquement
représenté par son outil 17, on réalise un décolletage de l'extrémité 18 de la tige
de façon à en réduire le diamètre et réaliser l'épaulement 2 (figure 3).
[0018] On réalise ensuite sur le tour un chanfrein 19 à l'extrémité de la partie rétrécie
18, grâce à un outil à chanfreiner 20 (figure 4).
[0019] En se référant ensuite à la figure 5, on voit que l'on effectue le perçage, à l'aide
d'un outil de perçage usuel 21, de l'évidement cylindrique interne 5.
[0020] Ensuite, comme on le voit sur la figure 6, on réalise en un-seul temps les deux fentes
14 à l'aide d'une fraise-scie 22 ayant l'épaisseur voulue.
[0021] Enfin, comme on le voit sur la figure 7, on réalise les pointes 6 et 7 et les pans
10 et 11 à l'aide d'une fraise de forme 23 ayant une gorge interne à section en V,
l'axe de rotation de la fraise 23 étant perpendiculaire à l'axe de rotation de la
scie 22 de façon que les deux sommets 6,7 soient angulairement décalés de 90° par
rapport aux fentes 14.
[0022] Bien entendu, le procédé ainsi défini peut faire l'objet de différentes variantes,
certaines étapes pouvant être interverties et le chanfreinage pouvant être éventuellement
omis. De même, il n'est pas absolument nécessaire de réaliser un épaulement 2, le
positionnement du contact dans le connecteur pouvant être assuré d'une autre façon.
[0023] Par ailleurs, on n'a pas représenté l'usinage du reste du contact, y compris de sa
queue. Le reste du contact peut être de toute forme connue ou autre. La queue du contact
peut être réalisée sous forme de fiche mâle ou femelle.
[0024] On se réfère maintenant aux figures 8 à 10.
[0025] On a représenté schématiquement à la figure 8 un connecteur comprenant des contacts
selon l'invention.
[0026] Ce connecteur comporte, d'une façon en soi connue, un berceau 24 muni d'une pluralité
de trous 25 répartis sur deux rangées parallèles, décalées d'un demi-pas l'une par
rapport à l'autre. Le berceau 24 est solidaire d'un boîtier de connecteur 26 muni
de moyens de fixation 27 pour l'assujettissement du couvercle 28 de connecteur.
[0027] Les différents contacts individuels sont insérés dans les différents trous 25 du
berceau 24 de façon que leurs branches 3, 4 restent apparentes. Des moyens de type
connu (à méplat, à bossage.ou semblables) maintiennent les contacts de façon telle
que leurs fentes 14 restent perpendiculaires aux rangées de trous 25. On voit en 29
apparaître la queue, sous forme de fiche mâle, de l'un des contacts 3,4.
[0028] Un câble en nappe 30, muni de différents conducteurs électriques parallèles 31, est
disposé sous le couvercle 28 dans la configuration représentée sur le dessin. Chaque
bord latéral du câble est précentré par un épaulement 32 du couvercle 28 et centré
par des nervures parallèles que comprend le couvercle 28 et qui s'engagent dans des
rainures parallèles 36 du câble en nappe 30. Il en résulte que, lorsque l'on viendra
appliquer le couvercle 28 sur le berceau 24, les différents conducteurs 31, qui sont
séparés les uns des autres par la moitié du pas de deux trous 25 consécutifs de la
même rangée, viendront se disposer au-dessus des contacts 3, 4, chaque conducteur
31 étant ainsi associé à un seul contact.
[0029] Lorsque le couvercle 28 a été mis en place sur le connecteur, des plots 35, portés
en saillie par ce couvercle, ont pénétré respectivement dans les évidements cylindriques
5 des différents contacts et les différentes branches 3, 4 de ceux-ci ont perforé
et traversé la matière isolante 33 de la nappe de câble, les pointes 6, 7 émergeant
de l'autre côté de la nappe 30. Lors du mouvement de pénétration des branches 3, 4
d'un contact dans la matière isolante, cette matière est refoulée sans bourrage à
l'intérieur de l'évidement intérieur 5 et, à mesure que le contact s'enfonce dans
la matière isolante, le conducteur 31, par exemple à sept torons, est guidé par les
arêtes 12 et progressivement déformé pour venir s'enfoncer dans les deux fentes 14
comme représenté sur la figure 9. Dans cette position, les bords des fentes 14 assurent
un contact électrique parfait entre les branches 3,4 et le conducteur 31.
[0030] En se référant plus particulièrement à la figure 10 qui représente une vue schématique
en section transversale d'un contact au niveau du conducteur 31 déformé, on voit que
la matière isolante 33, entourant le conducteur 31, a pu largement trouver sa place
dans l'évidement intérieur 5. Le conducteur 31 lui-même est déformé en étant en quelque
sorte pincé uniquement lors de'son passage à travers les deux fentes 14 dans les zones
34.
[0031] Bien que l'invention ait été décrite à propos d'une forme de.réalisation particulière,
il est bien entendu qu'elle n'y est nullement limitée et qu'on peut lui apporter diverses
modifications de forme ou de matériaux sans pour cela s'éloigner ni de son cadre ni
de son esprit.
[0032] Il est à noter qur l'extrémité 18 de chaque contact, au lieu d'être cylindrique jusqu'à
l'épaulement 2, pourrait être par exemple tronconique ou cylindrique sur la majeure
partie de sa hauteur en étant raccordée à l'épaulement 2 par un congé à profil arqué.
De plus, il serait possible de donner aux fentes 14 de chaque contact des largeurs
inégales.
1. Contact électrique destiné à être raccordé à un câble électrique qui est formé
d'au moins un conducteur (31) entouré d'un isolant (33), sans enlèvement préalable
de cet isolant (33), lequel contact présente à son extrémité avant deux branches sensiblement
semi-cylindriques (3,4) entourant un évidement central (5) de forme sensiblement cylindrique
et séparées par deux fentes longitudinales diamétralement opposées (14) destinées
à recevoir le conducteur (31), ces branches (3,4) se terminant vers l'avant par des
pointes (6,7) qui sont capables de pénétrer dans l'isolant (33) et qui convergent
deux par deux vers l'arrière jusqu'à l'une ou l'autre des fentes (14), les branches
(3,4) étant reliées l'une à l'autre à l'arrière des deux fentes (14), caractérisé
en ce qu'il.ne comporte que deux pointes (6,7) décalées circonférentiellement de 90°
par rapport aux fentes (14), ce grâce à quoi le conducteur (31) est guidé vers-les
deux fentes (14) lors de la pénétration des pointes (6,7) dans l'isolant (33).
2. Contact électrique selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'extrémité
de chaque branche (3,4); au niveau de la pointe (6,7), est munie d'un chanfrein extérieur
(8,9) tendant à s'opposer à la déformation du contact vers l'extérieur.
3. Contact électrique selon l'une des revendications et 2, caractérisé en ce que la
hauteur des fentes (14) est telle que l'extrémité (15) de la fente opposée aux pointes
(6,7) est située en deçà du fond (16) dudit évidement central (5).
4. Contact électrique selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé
en ce que chaque branche (3,4) possède, de part et d'autre de la pointe (6,7), deux
pans (10) s'étendant vers l'arrière jusqu'à la fente correspondante (14), l'arête
d'intersection (12) de chaque pan (10) avec la surface interne dudit évidement (5)
étant située à un niveau supérieur plus proche du sommet de la pointe correspondante
(6,7) que l'arête opposée (13) formant l'intersection dudit pan (10) avec la surface
semi- cylindrique extérieurede la branche (3,4).
5. Procédé de fabrication d'un contact électrique selon l'une quelconque des revendications
1 à 4, caractérisé en ce qu'on utilise un tronçon de tige métallique, que l'on effectue
le perçage axial de l'évidement central (5), que l'on usine les deux fentes (14) et
que l'on forme les pointes (6,7).
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que l'on effectue un chanfreinage
(19) de l'extrémité du tronçon et que l'on effectue le perçage axial de l'évidement
central (5) à un diamètre légèrement inférieur au diamètre du chanfrein (19).
7. Connecteur, notamment pour câbles en nappe, caractérisé en ce qu'il comprend au
moins un contact selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, sur un berceau de
connecteur (24) de façon que les deux branches (3,4) du connecteur émergent dudit
berceau (24).