[0001] La présente invention a pour objet un procédé et un dispositif pour l'électrotraitement
de poudres de matériaux composites comportant au moins une phase conductrice ou semiconductrice
de l'électricité, telles que les matériaux pulvérulents obtenus par broyage de minerais
sulfurés complexes massifs.
[0002] De façon plus précise, elle concerne un procédé et un dispositif pour dissoudre électrochi-
miquement et sélectivement une ou plusieurs phases contenues dans des minerais, des
concentrés minéral- lurgiques, sélectifs ou globaux, des concentrés py- rométallurgiques
tels que des mattes, ou encore des résidus et des sous-produits industriels ou urbains.
[0003] On sait que l'exploitation des minerais sulfurés complexes pose certains problèmes
car ces minerais sont difficiles à traiter par les procédés classiques.
[0004] En effet, dans ces minerais complexes, la très fine granulométrie des minéraux utiles
contenant les éléments de valeur à récupérer et l'intimité de leur association entre
eux et avec la gangue pyriteuse rend difficile l'obtention d'une séparation satisfaisante
de ces minéraux utiles.
[0005] En raison des caractéristiques texturales de ces minerais, les problèmes se posent
non seulement au niveau du broyage dont le coût croit très rapidement avec la finesse
de la maille de libération, mais également au stade de la séparation sélective par
flottation, dont l'efficacité décroît avec la granulométrie.
[0006] Aussi, depuis quelques années, on a envisagé de traiter les minerais de ce type par
lixiviation pour solubiliser les éléments de valeur. Cependant, les procédés de lixiviation
"in situ" ou "en tas" se sont révélés peu efficaces tant au niveau de la récupération
qu'à celui de la sélectivité d'attaque.
[0007] De ce fait, pour obtenir la sélectivité souhaitée et améliorer le taux de récupération
des éléments utiles, on a envisagé de réaliser la lixiviation en réacteur, le plus
souvent par oxydation chimique. Cependant, les procédés de ce type utilisés jusqu'à
présent sur des matériaux composites n'ont pu conduire à l'obtention d'une sélectivité
et d'une récupération satisfaisante des éléments de valeur.
[0008] La présente invention a justement pour objet un procédé d'électrotraitement de poudres
de matériau composite comportant au moins une phase conductrice ou semi-conductrice
de l'électricité, par exemple de minerais sulfurés complexes, qui permet non seulement
d'obtenir la sélectivité souhaitée mais également d'assurer une bonne récupération
des éléments de valeur dans le réacteur utilisé pour la dissolution sélective.
[0009] Le procédé, selon l'invention, se caractérise en ce qu'il comprend les étapes suivantes
:
a) - dissoudre certains des constituants de la poudre dans l'un des compartiments,
dit compartiment de dissolution, d'une cellule d'électrolyse comportant au moins deux
compartiments séparés par un diaphragme poreux et munis chacun d'une électrode, en.mettant
en circulation dans ledit compartiment de dissolution une suspension de ladite poudre
dans une solution électrolytique et en maintenant le potentiel de l'électrode dudit
compartiment de dissolution à une valeur sensiblement constante, et
b) - déposer dans un autre desdits compartiments certains des éléments qui ont été
dissous par la solution électrolytique dans ledit compartiment de dissolution, en
équilibrant les courants cathodiques et anodiques de ladite cellule.
[0010] Selon un premier mode de réalisation du procédé de l'invention, particulièrement
adapté au traitement d'une poudre obtenue à partir d'un minerai pyriteux sulfuré complexe
:
a) - on dissout certains des sulfures présents dans ledit minerai par oxydation anodique
en opérant dans une cellule d'électrolyse comportant au moins un compartiment anodique
et au moins un compartiment cathodique, séparés par un diaphragme poreux et munis
respectivement d'une anode et d'une cathode, en mettant en circulation dans le ou
les compartiments anodiques une suspension de ladite poudre dans une solution électrolytique
et en maintenant le potentiel de l'anode à une valeur sensiblement constante,
b) - on récupère la solution électrolytique sortant du ou des compartiments anodiques
et on l'introduit dans le ou les compartiments cathodiques de façon à y déposer certains
des éléments présents dans la solution électrolytique ainsi récupérée, et
c) - on ajoute à la solution électrolytique introduite dans le ou les compartiments
anodiques ou cathodiques des ions réductibles ou oxydables de façon à équilibrer électriquement
la cellule d'électrolyse.
[0011] Dans ce cas, la solution électrolytique est avantageusement une solution chlorhydrique
ayant un pH voisin de 1 et une concentration en ions chlorure de 3 à 4 M.
[0012] Cette concentration en ions chlorure est réglée par addition à la solution d'acide
chlorhydrique de chlorures choisis dans le groupe comprenant les chlorures de métaux
alcalins, les chlorures de métaux alcalino-terreux et leurs mélanges.
[0013] Dans ce mode de réalisation du procédé de l'invention qui est destiné à assurer la
dissolution des éléments de valeur sans attaquer la pyrite, on maintient l'anode à
un potentiel inférieur à +450 millivolts par rapport à l'électrode au calomel saturé,
et on opère de préférence avec un potentiel d'anode maintenu à une valeur de +425
millivolts par rapport à une électrode au calomel.
[0014] De préférence-, dans ce mode de réalisation, on équilibre électriquement la cellule
en ajoutant à l'anolyte des ions réductibles constitués par des ions ferriques.
[0015] Ces ions ferriques peuvent être obtenus lors d'une étape de purification de la solution
électrolytique avant son recyclage. Dans ce but, on traite la solution électrolytique
pour éliminer une partie du fer qu'elle contient en le précipitant sous forme d'oxydes
et/ou d'hydroxydes au moyen d'oxygène sous pression à chaud, et on recycle dans le
compartiment anodique la solution électrolytique ainsi traitée qui contient le reste
du fer sous forme d'ions ferriques.
[0016] La présente invention a également pour objet un dispositif d'électrotraitement de
matériaux composites en poudre comportant au moins une phase conductrice ou semiconductrice
de l'électricité, qui permet d'assurer dans de bonnes conditions une dissolution sélective
de certains constituants de la poudre, puis de récupérer ensuite par électrodéposition
les éléments de valeur qui ont été dissous.
[0017] A cet effet, le dispositif d'électrotrai- tement d'une poudre d'un matériau composite
comportant au moins une phase conductrice ou semi-conductrice de l'électricité, se
caractérise en ce qu'il comprend :
- une cellule d'électrolyse séparée en au moins deux compartiments par un diaphragme
perméable aux ions, lesdits compartiments constituant respectivement au moins un compartiment
cathodique et au moins un compartiment anodique, l'un au moins desdits compartiments
constituant un compartiment de dissolution et l'un au moins desdits compartiments
cathodiques constituant un compartiment d'électrodéposition ;
- une anode disposée dans chacun des compartiments anodiques ;
- une cathode disposée dans chacun des compartiments cathodiques ;
- des moyens pourlrelier la ou les cathodes et la ou les anodes à un générateur de
courant électrique ;
- des moyens pour mettre en circulation dans le ou les compartiments de dissolution
une suspension de la poudre de matériau composite dans une solution électrolytique
;
- des moyens pour agiter les particules de poudre présentes dans le ou les compartiments
de dissolution afin de les projeter sur l'électrode ;
- des moyens pour séparer la poudre de matériau composite de la solution électrolytique
à la sortie du ou des compartiments de dissolution ;
- de4 moyens pour mettre en circulation dans le ou les compartiments cathodiques d'électrodéposition
la solution électrolytique ainsi séparée ;
- des moyens pour récupérer la solution électrolytique sortant du ou des compartiments
d'électrodéposition et la recycler dans au moins l'un des compartiments de dissolution;
et
- des moyens pour maintenir le potentiel de l'électrode du ou des compartiments de
dissolution à une valeur pratiquement constante.
[0018] Selon l'invention, le fait d'utiliser une cellule d'électrolyse séparée en au moins
deux compartiments par un diaphragme perméable aux ions et de mettre en circulation
dans le compartiment d'électrodéposition la solution électrolytique provenant du compartiment
de dissolution, permet ainsi de réaliser la dissolution sélective d'au moins une phase
de la poudre et de pouvoir ensuite récupérer certains des éléments ainsi dissous par
dépôt électrolytique.
[0019] En opérant ainsi, on utilise au mieux l'énergie électrique mise en jeu puisqu'elle
sert non seulement à solubiliser les éléments de valeur, mais également à les récupérer
sous forme métallique par dépôt sur une cathode. De plus, on peut limiter le dégagement
d'hydrogène gazeux à la cathode et simplifier de ce fait l'installation par équilibrage
électrique de la cellule.
[0020] De plus, pour obtenir dans le compartiment de dissolution une attaque de la phase
à dissoudre sans engendrer simultanément une électrolyse de la solution électrolytique,
on réalise l'électrodissolution à un potentiel constant afin de rester dans la gamme
des potentiels correspondant à l'attaque de la phase à dissoudre. Si l'on opérait
au contraire avec une intensité de courant sensiblement constante, le potentiel de
l'électrode varierait en raison, d'une part, de l'épuisement de la pondre en espèces
électroactives et, d'autre part, de la passivation de ces dernières résultant de leur
recouvrement par des produits de réaction solides protecteurs ; de ce fait, ce potentiel
pourrait prendre une valeur telle que la solution électrolytique serait électrolysée.
Cette réaction parasite présente plusieurs inconvénients : tout d'abord, le rendement
énergétique de l'opération diminue puisque le courant n'est pas seulement utilisé
pour la solubilisation de la phase solide à récupérer ; - par ailleurs, les produits
d'électrolyse de la solution électrolytique tels que le chlore si l'on opère par oxydation
en milieu chlorhydrique,.ou l'oxygène si l'on opère en milieu basique ou sulfurique,
constituent des agents oxydants qui peuvent être corrosifs pour l'installation et
dissoudre certains produits de la gangue, altérant de ce fait la sélectivité de dissolution
recherchée et accentuant le salissage des solutions.
[0021] Aussi, pour éviter les inconvénients liés aux variations du potentiel dans la cellule,
on opère potentiostatiquement.
[0022] De plus, lors de l'attaque d'un matériau comportant plusieurs phases conductrices,
le fait de réaliser une électrodissolution potentiostatique permet de dissoudre sélectivement
certaines phases par rapport aux autres.
[0023] En effet, compte tenu des courbes de polarisation ou courbes E-I des différentes
phases conductrices présentes dans la poudre, on peut définir différents intervalles
de potentiel dans lesquels une seule, deux ou plusieurs phases peuvent être dissoutes.
[0024] De ce fait, en opérant à un potentiel situé dans l'intervalle où une seule phase
est elec- trolysable et en maintenant tout au cours de l'opération le potentiel de
l'électrode dans cette gamme, on pourra assurer la dissolution de cette phase à l'exclusion
des autres. De même, on peut attaquer simultanément et sélectivement deux phases en
imposant un potentiel commun à leurs deux domaines d'électroactivité.
[0025] Enfin, le fait de réaliser une électrodissolution potentiostatique permet de contrôler
les degrés d'oxydation des éléments solubilisés, qui détermine le bilan énergétique
de l'opération et peut favoriser le traitement ultérieur de la solution.
[0026] Selon l'invention, la cellule d'électrolyse qui est séparée en au moins deux compartiments
par un diaphragme perméable aux ions, présente une géométrie favorisant la cinétique
des opérations.de dissolution et de dépôt.
[0027] Avantageusement, cette cellule est cylindrique et comprend deux compartiments concentriques
séparés par le diaphragme perméable aux ions ; pour une dissolution par électrooxydation,
le compartiment interne constitue le compartiment anodique de dissolution et le compartiment
externe constitue le compartiment cathodique d'électrodéposition. De préférence, le
compartiment anodique présente un fond hémisphérique évitant les zones hydrodynamiques
mortes.
[0028] On peut aussi réaliser la cellule sous la forme d'un ensemble modulaire comprenant
une pluralité de compartiments anodiques disposés à l'intérieur d'une cuve constituant
le compartiment cathodique. Dans ce cas, les moyens pour mettre en circulation dans
les compartiments anodiques de dissolution une suspension de la poudre de matériau
composite dans une solution électrolytique, sont conçus de façon à alimenter les compartiments
anodiques en série ; le débit d'alimentation qui détermine le temps de séjour de la
poudre dans les différents compartiments, est fixé de façon telle que la poudre soit
épuisée en phase à attaquer à la sortie du dernier compartiment anodique.
[0029] Dans tous les cas, la cellule est réalisée en un matériau présentant une bonne résistance
mécanique et une inertie chimique dans les conditions de fonctionnement du dispositif
d'électrotraitement.
[0030] Avantageusement, cette cellule peut être réalisée en matériau renforcé par des fibres
de verre.
[0031] Le diaphragme perméable aux ions qui sépare les différents compartiments de la cellule
d'électrolyse est avantageusement constitué par une membrane poreuse, de faible épaisseur,
réalisée par exemple en céramique ou en matière plastique telle que le polytétrafluoroéthylène.
Tout matériau poreux suffisamment inerte dans les conditions de fonctionnement du
dispositif peut être utilisé. En effet, le diaphragme n'intervient pas sur la sélectivité
de la diffusion des ions entre les compartiments anodique et cathodique ; sa fonction
est seulement d'éviter que la poudre de matériau composite présente dans l'un des
compartiments ne pénètre dans le compartiment voisin afin de ne pas provoquer de réactions
défavorables dans la solution électrolytique circulant dans ce compartiment, notamment
lorsque celui-ci. est le compartiment d'électrodéposition afin de ne pas perturber
le dépôt des éléments métalliques sur l'électrode de ce compartiment.
[0032] De préférence, lorsque le diaphragme est constitué par une membrane poreuse de faible
épaisseur qui est relativement fragile, cette membrane est protégée du choc des particules
de poudre mises en circulation dans le compartiment de dissolution par des moyens
appropriés.
[0033] Par ailleurs, ce diaphragme poreux est disposé dans la cellule de façon telle qu'il
ne soit pas trop proche de l'électrode du compartiment d'électrodéposition afin d'éviter
la cristallisation d'éléments métalliques dans le diaphragme.
[0034] Dans chacun-des compartiments de dissolution, l'électrode a de préférence une structure
tridimensionnelle afin d'augmenter la fréquence des contacts avec les particules de
poudre circulant dans ce compartiment. En effet, pour obtenir l'élec- 'trodissolution
des phases conductrices ou semicon-. ductrices de la poudre, il est nécessaire que
cette poudre puisse s'intégrer dans le circuit électrique de la cellule : lorsqu'une
particule de poudre vient au contact de l'électrode, elle prend, si elle est conductrice,
le potentiel de cette électrode et si ce potentiel correspond à son domaine d'électrodissolution,
elle se dissout pendant un temps très court. Aussi, pour favoriser cette réaction,
l'électrode doit présenter une forme telle qu'elle augmente la fréquence des contacts
avec la poudre en suspension, cette fréquence de contacts étant par ailleurs favorisée
par la turbulence de la solution circulant dans le compartiment de dissolution.
[0035] Cette électrode est avantageusement réalisée en matériau bon conducteur de l'électricité,
par exemple en graphite.
[0036] Ainsi, on peut obtenir un potentiel relativement homogène et contrôlé, car l'ensemble
de l'électrode est équipotentiel et toute sa surface travaille. Par ailleurs, la surface
de contact of- ferte aux particules de poudre rapportée à l'encombrement de la cellule
qui détermine le coût de l'installation, est élevée.
[0037] Ainsi, pour favoriser ces contacts, l'électrode tridimensionnelle peut être constituée
par une grille déployée dans la totalité du volume du compartiment de dissolution
ou encore par un ensemble de barreaux répartis dans ce compartiment.
[0038] Selon l'invention, les moyens pour agiter les particules de poudre présentes dans
le compartiment de dissolution peuvent être constitués par un agitateur de type classique
comprenant un arbre muni de plusieurs pales réparties sur toute la hauteur du compartiment
de façon à assurer une bonne turbulence de la poudre en suspension, cet arbre étant
disposé de préférence selon l'axe du compartiment.
[0039] De préférence, l'électrode tridimensionnelle est constituée par un tube creux conducteur
de l'électricité, disposé selon l'axe du compartiment de dissolution, ledit tube supportant
une pluralité de plateaux perforés en matériau conducteur, en contact avec ledit tube
creux, lesdits plateaux étant espacés les uns des autres dans le sens vertical et
occupant pratiquement la totalité de la section transversale du compartiment de dissolution.
[0040] Dans ce cas, les moyens d'agitation sont constitués par des moyens pneumatiques.
Le tube creux est percé d'orifices à sa partie supérieure et il est associé à un second
tube disposé coaxialement à l'intérieur du tube creux, le second tube étant en communication
par son extrémité supérieure avec une source d'air comprimé et étant ouvert à
.son extrémité inférieure de façon à constituer les moyens d'agitation de la suspension
mise en circulation dans chaque compartiment de dissolution.
[0041] Le dispositif de l'invention comprend également des moyens pour recueillir la solution
électrolytique sortant du compartiment de dissolution et la mettre en circulation
dans le compartiment d'électrodéposition. Ces moyens comprennent avantageusement un
dispositif de filtration pour séparer les particules de poudre de la solution électrolytique
sortant du compartiment de dissolution, et une pompe pour injecter la solution électrolytique
ainsi séparée dans le compartiment d'électrodéposition.
[0042] Par ailleurs, le dispositif comprend de préférence des moyens pour recycler dans
le compartiment de dissolution une partie de la solution électrolytique séparée à
la sortie de ce compartiment.
[0043] Ainsi, lorsque le matériau composite à traiter a une faible teneur en élément de
valeur, on peut obtenir, dans le compartiment de dissolution, une solution plus concentrée
en éléments de valeur, avant de l'introduire-dans le compartiment d'électrodéposition
afin d'améliorer la cinétique de dépôt électrolytique de ces éléments.
[0044] Par ailleurs, on augmente également la vitesse d'électrodéposition en utilisant comme
électrode dans les compartiments d'électrodéposition, une électrode'de grande surface
constituée par exemple, par une électrode poreuse percolante.
[0045] Selon l'invention, cette électrode poreuse percolante est de préférence une électrode
poreuse percolante fixe. Celle-ci peut être constituée par un lit de grains conducteurs
de l'électricité en contact les uns avec les autres et avec une amenée de courant.
Cette amenée de courant peut être noyée dans le lit de grains conducteurs ou être
constituée par deux grilles disposées respectivement à la base et au sommet du lit.
Ainsi, on peut faire circuler la solution électrolytique au travers du lit et obtenir
un lit équipotentiel dont toute la surface travaille.
[0046] Cependant, avec une électrode de ce type, le fonctionnement de la cellule est généralement
discontinu. En effet, lors du fonctionnement de la cellule, les grains conducteurs
de l'électrode poreuse percolante se recouvrent d'un dépôt métallique et le lit se
colmate progressivement. Aussi, pour limiter la chute de pression de la solution électrolytique
dans le lit et le coût de pompage qui augmente au fur et à mesure que la porosité
diminue, il est nécessaire d'arrêter l'opération à partir d'un certain stade. A ce
stade,.on peut, soit retirer le lit de grains conducteurs pour récupérer les éléments
déposés et regarnir la cellule avec un nouveau lit de grains conducteurs, soit régénérer
le lit en dissolvant le dépôt métallique, par exemple en inversant la polarité de
la cellule. Cependant, dans les deux cas, le mode opératoire est discontinu, ce qui
peut être gênant.
[0047] Aussi, il peut sembler plus intéressant d'utiliser une électrode poreuse percolante
fluidisée.
[0048] Cependant, étant donné que les conditions de fonctionnement optimales d'une électrode
poreuse percolante fluidisée se trouvent réalisées au minimum de fluidisation, soit
dans des conditions voisines de celles d'une électrode poreuse percolante fixe, on
utilise de préférence une électrode fixe poreuse ou non qui présente l'avantage d'être
équipotentielle.
[0049] Avantageusement, on dispose l'électrode dans le compartiment d'électrodéposition
de façon à ce que ses éléments conducteurs ne soient pas en contact avec le diaphragme
pour éviter que le dépôt ne puisse avoir lieu dans les pores du diaphragme.
[0050] Lorsque le dépôt formé est un dépôt pulvérulent, on peut utiliser avantageusement
une électrode poreuse percolante fixe dont les grains conducteurs ont un diamètre
suffisamment important pour que le dépôt pulvérulent puisse être entraîné par le courant
de solution électrolytique percolant dans le lit de grains conducteurs.
[0051] Par ailleurs, pour favoriser cet entraînement du dépôt pulvérulent, on peut périodiquement
pulser le lit. Ainsi, on peut récupérer le dépôt pulvérulent qui décante par gravité
à la base du compartiment d'électrodéposition en réalisant un simple soutirage. De
préférence dans ce cas, la base du compartiment cathodique est munie d'un revêtement
conducteur porté au même potentiel que l'amenée de courant, de façon à éviter une
attaque chimique éventuelle de la poudre métallique par la solution électrolytique.
Après extraction du dépôt métallique pulvérulent entraîné par la solution, on sépare
ce dépôt rapidement par filtration et on. le lave.
[0052] Lorsque le dépôt formé dans le compartiment d'électrodéposition est constitué par
un matériau qui adhère à l'électrode, on peut récupérer ce matériau par redissolution
électrochimique dans un faible volume de solution pour obtenir directement une solution
concentrée. Ce matériau électrodéposé peut être constitué par une phase métallique
immédiatement utilisable ou encore par une phase composite qui doit être soumise à
un traitement complémentaire en vue d'en séparer les éléments. Dans ce cas, on peut
dissoudre chimiquement ou électrochimi- quement le dépôt composite dans un faible
volume de solution pour obtenir une solution concentrée et ainsi pouvoir la traiter
par des techniques de séparation onéreuses mais performantes telles que l'extraction
par solvant, la précipitation par l'hydrogène sous pression, etc...
[0053] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lecture
de la description qui suit, donnée bien entendu à titre illustratif et non limitatif,
en référence au dessin annexé sur lequel :
- la figure 1 est une représentation schématique en coupe verticale d'un dispositif
d'élec- trotraitement selon l'invention ;
- la figure 2 est une représentation schématique en coupe verticale d'une variante
de réalisation d'une cellule d'électrotraitement de l'invention ;
- la figure 3 représente des courbes illustrant la sélectivité de dissolution anodique
de la chalcopyrite par rapport à la pyrite pour différents potentiels de l'anode (courbes
1 à 4) en fonction de l'avancement de la réaction, et
- les figures 4 et 5 sont des courbes illustrant les résultats obtenus pour le même
traitement du mélange pyrite chalcopyrite, en ce qui concerne l'évolution du rendement
pondéral (figure 4) et électrique (figure 5) de solubilisation de la chalcopyrite
en fonction du potentiel de l'anode.
[0054] En se reportant à la figure 1, on voit que le dispositif de l'invention comprend
une cellule d'électrolyse 1 séparée en deux compartiments concentriques, par un diaphragme
3 perméable aux ions, le compartiment interne 5 constituant le compartiment anodique
de dissolution et le compartiment externe 6 constituant le compartiment cathodique
d'électrodéposition.
[0055] Une anode 7 et un agitateur 8 sont disposés à l'intérieur du compartiment anodique
5 ; l'anode 7 est constituée par un ensemble de barreaux de graphite qui sont reliés
au pôle positif d'un dispositif potentiostatique 9. La cathode 11 disposée dans le
compartiment d'électrodéposition 6, est constituée par des barreaux de graphite 11
qui sont reliés au pôle négatif du dispositif 9. La suspension de poudre à traiter
ou pulpe peut être introduite dans le compartiment anodique par la conduite 13, cette
pulpe est préparée dans le dispositif 15 qui est alimenté, d'une part, en soli.de
à traiter par la trémie de décharge 17 et, d'autre part, en solution_électrolytique
par la conduite 19.
[0056] La pulpe s'évacue du compartiment anodique par un système de trop-plein 21, puis
est filtrée sur un filtre poreux 23, les particules solides étant évacuées de l'installation
en 25 et la solution électrolytique étant recueillie dans un réservoir 27 puis mise
en circulation par l'intermédiaire d'une pompe 29 dans le compartiment cathodique
6 de la cellule d'électrolyse.
[0057] La solution électrolytique est ensuite évacuée du compartiment cathodique 6 par la
conduite 31, puis recyclée par la pompe 33 dans le compartiment anodique 5 par l'intermédiaire
du dispositif 15 de préparation de la pulpe.
[0058] Le dispositif comprend de plus un système pour maintenir l'anode 7 à un potentiel
constant par rapport à l'électrode de référence 35.
[0059] Sur la figure 2, on a représenté une variante de réalisation de la cellule du dispositif
représenté sur la figure 1. Sur cette figure, on a repris les mêmes références pour
désigner les constituants de la cellule qui sont identiques à ceux décrits sur la
figure 1. Selon cette variante de réalisation, on utilise comme amenée de courant,
un tube creux 51 qui supporte une pluralité de plateaux perforés 53 en matériau conducteur
de l'électricité, qui occupent pratiquement la totalité de la section transversale
du compartiment anodique. Ces plateaux sont espacés lès uns des autres dans le sens
vertical et ils constituent avec le tube 51 une anode ayant une structure tridimensionnelle
qui permet d'obtenir une grande surface d'électrode par volume de cellule. Par ailleurs,
le tube 51 constitue l'un des éléments d'un système du type "Air Lift", qui assure
le brassage des particules de poudre en suspension dans la solution électrolytique
qui circule dans le compartiment anodique. Dans ce but, le tube 51 est associé à un
second tube 55 disposé coaxialement à l'intérieur du tube 51, ce tube 55 est en communication
à son extrémité supérieure avec une source d'air comprimé et il est ouvert à son extrémité
inférieure 55a qui débouche à un niveau légèrement supérieur à l'extrémité inférieure
du tube 51. Par ailleurs, le tube 51 est percé d'orifices 5la dans sa partie supérieure
de façon que lors de l'injection d'air dans le tube 55, le mélange pulpe-air qui s'élève
à l'intérieur du tube 51 puisse être déversé par ces orifices et assurer l'agitation
de la suspension qui circule dans le compartiment anodique dans lequel les particules
heurtent les plateaux de l'électrode avant d'être à nouveau aspirées par "l'Air Lift".
On précise que l'appoint de solution électrolytique et de poudre à traiter est effectué
par une conduite 56 qui débouche dans la partie supérieure du tube 51. La suspension
de poudre de minerai est évacuée du compartiment anodique 5 par la conduite de sortie
munie d'une vanne 57 de réglage de débit, et elle est dirigée sur un système de filtration
comme dans le cas de la figure 1.
[0060] Le dispositif de l'invention peut être utilisé pour traiter un mélange pyrite (Py)-chalcopyrite
(Cp) dans une solution électrolytique d'acide chlorhydrique ayant un pH sensiblement
égal à 1 et une concentration en ions chlorure de 3M , en opérant à 50°C.Pour choisir
le potentiel d'électrooxydation sélective de la chalcopyrite, le potentiel de l'anode
a été fixé à différentes valeurs allant de +400 à +500 millivolts par rapport à l'électrode
de référence au calomel. Dans chaque expérience, on suit l'évolution de la sélectivité
de dissolution de la chalcopyrite que mesure le rapport cuivre/fer solubilisés(il
y a sélectivité lorsque Cu/Fe est égal à 1), en fonction de l'avancement de la réaction
mesurée par la quantité d'électricité Q ayant traversé le circuit.
[0061] La figure 3 illustre les résultats obtenus pour un potentiel de +400 et +425 millivolts
(courbe 1), pour un potentiel de +450 millivolts (courbe 2), pour un potentiel de
+475 millivolts (courbe 3) et' pour un potentiel de +500 millivolts (cour
- be 4).
[0062] Au vu de cette figure, on constate que au-delà de +425 mV/ECS la sélectivité diminue
au fur et à mesure que le potentiel augmente. Aussi, il est préférable d'utiliser
un potentiel de +425 millivolts pour réaliser l'électrooxydation sélective de la chalcopyrite
à partir de mélanges pyrite-chalcopyrite tels que les minerais appelés pyrites cuprifères.
[0063] Sur les figures 4 et 5, on a représenté l'évolution du rendement pondéral P en poids
% (figure 4) et du rendement électrique en Q % (figure 5) de la solubilisation de
la chalcopyrite par rapport à la totalité des sulfures en fonction du potentiel de
l'anode.
[0064] De même, ces courbes confirment que les meilleurs résultats sont obtenus avec un
potentiel de l'anode de +425 Millivolts.
[0065] De la même manière, on traite un concentré global pyriteux contenant du cuivre, du
plomb et du zinc. Dans ce cas, on opère à une température allant de 50°C à 80°C et
on introduit le concentré global dans le compartiment anodique sous la forme de pulpe
dans une solution d'acide chlorhydrique ayant un pH voisin de 1 et une concentration
en ions chlorure d'environ 4M, qui a été réglée par adjonction de chlorure de sodium
et de chlorure de calcium. Pour oxyder cette pulpe, le potentiel de l'anode est fixé
à +425 millivolts/ECS, potentiel auquel la pyrite n'est pas attaquée.
[0067] On précise que x correspond à la fraction de H
2S collectée par l'anode, et qu'il est compris entre 0 et 1.
[0068] Ainsi, on obtient dans le compartiment anodique la solubilisation de A Zn
2+, (
B+C) Pb2+,
D Cu
2+ et
D Fe
2+ sans compter les ions ferreux provenant de la sphalérite et solubilisés par attaque
acide.
[0069] La quantité de soufre produite est (xA + xB + C + 2D)S
0 et la quantité de courant utilisée à l'anode correspond à 2(xA + xB + C + 2D)e .
[0071] La quantité de. courant utilisée est de 2 (A+B+C+D)e
-.
[0072] On remarque ainsi que la quantité de courant utilisée à la cathode est inférieure
à celle qui est utilisée à l'anode. De ce fait, pour équilibrer électriquement la
cellule, on introduit des ions Fe
3+ réductibles dans ces conditions dans le compartiment anodique : (D+(1-x)A + (1-x)B)
ions Fe
3+ doivent être réduits en Fe2+ sur l'anode pour équilibrer les courants anodiques et
cathodiques en diminuant le courant anodique global. Par ailleurs, l'introduction
d'ions Fe
3+ permet d'oxyder la fraction de H
2S qui n'est pas électrooxydée.
[0073] Cette adjonction d'ions ferriques peut être effectuée en utilisant des ions Fe
3+ récupérés à partir de la solution ferrique qui sort de l'étape de purification de
la solution. En effet, la solution issue du compartiment cathodique contient des ions
ferreux qui proviennent de la solubilisation du fer de la chalcopyrite et de la sphalérite
présentes dans les minerais sulfurés pyriteux. Pour éviter une accumulation de fer
dans le circuit de traitement, on doit éliminer une partie de celui-ci en soumettant
à un traitement par de l'oxygène sous pression la solution électrolytique qui sort
du compartiment. cathodique 6.
[0074] Ainsi, on précipite environ le tiers du fer sous la forme de Fe
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3 et l'on peut recycler dans le compartiment anodique une solution contenant le reste
du fer sous la forme d'ions ferriques, ce qui permet d'équilibrer la cellule.
1. Procédé d'électrotraitement d'une poudre d'un matériau composite comportant au
moins une phase conductrice ou semi-conductrice de l'électricité, ladite poudre étant
obtenue à partir d'un minerai pyriteux sulfuré complexe, caractérisé en ce qu'il comprend
les étapes suivantes :
a) - on dissout certains des sulfures présents dans ledit minerai par oxydation anodique
en opérant dans une cellule d'électrolyse comportant au moins un compartiment anodique
et au moins un compartiment cathodique, séparés par un diaphragme poreux et munis
respectivement d'une anode et d'une cathode, en mettant en circulation dans le ou
les compartiments anodiques une suspension de ladite poudre dans une solution électrolytique
et en maintenant le potentiel de l'anode à une valeur sensiblement constante,
b) - on récupère la solution électrolytique sortant du ou des compartiments anodiques
et on l'introduit dans le ou les compartiments cathodiques de façon à y déposer certains
des éléments présents dans la solution électrolytique, ainsi récupérée, et
c) - on ajoute à la solution électrolytique introduite dans le ou les compartiments
anodiques ou cathodiques des ions réductibles ou oxydables de façon à équilibrer électriquement
la cellule d'électrolyse.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la solution électrolytique
est une solution chlorhydrique ayant un pH voisin de 1 et une concentration en ions
chlorure de 3 à 4 M.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'on règle la concentration
en ions chlorure de ladite solution en lui ajoutant des chlorures choisis dans le
groupe comprenant les chlorures de métaux alcalins, les chlorures de métaux alcalino-terreux
et leurs mélanges. B. 7039 MDT
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'on maintient l'anode à un potentiel inférieur à +450 millivolts par rapport à une
électrode au calomel saturé.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
l'on ajoute à l'anolyte des ions réductibles constitues par des ions ferriques.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce que les ions ferriques sont
obtenus lors d'une étape de purification de la solution électrolytique avant son recyclage.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'on traite la solution
électrolytique pour éliminer une partie du fer qu'elle contient en le précipitant
sous forme d'oxydes et/ou d'hydroxydes au moyen d'oxygène sous pression à.chaud, et
en ce que l'on recycle dans le compartiment anodique la solution électrolytique ainsi
traitée qui contient des ions ferriques.
8. Dispositif d'électrotraitement d'une poudre d'un matériau composite comportant
au moins une phase conductrice ou semiconductrice de l'électricité,caractérisé en
ce qu'il comprend :
- une cellule d'électrolyse (1) séparée en au moins deux compartiments par un diaphragme
(3) perméable aux ions, lesdits compartiments constituant respectivement au moins
un compartiment cathodique (6) et au moins un compartiment anodique (5), l'un au moins
desdits compartiments constituant un compartiment de dissolution et l'un au moins
desdits compartiments cathodiques constituant un compartiment d'électro- . déposition
;
- une anode (7) disposée dans chacun des compartiments anodiques ;
- une cathode (11) disposée dans chacun des compartiments cathodiques ;
- des moyens pour relier la ou les cathodes et la ou les anodes à un générateur de
courant électrique (9) ;
- des moyens (15) pour mettre en circulation dans le ou les compartiments de dissolution
une suspension de la poudre de matériau composite dans une solution
- des moyens (o) pour agiter les particules de poudre présentes dans le ou les compartiments
de dissolution afin de les projeter sur l'électrode ;
- des moyens (23) pour séparer la poudre de matériau composite de la solution électrolytique
à la sortie du ou des compartiments de dissolution ;
- des moyens (29) pour mettre en circulation dans le ou les compartiments cathodiques
d'électrodéposition la solution électrolytique ainsi séparée ;
- des moyens (33) pour récupérer la solution électrolytique sortant du ou des compartiments
d'électrodéposition et la recycler dans au moins l'un des compartiments de dissolution
; et
- des moyens pour maintenir le potentiel de l'électrode du ou des compartiments de
dissolution à une valeur pratiquement constante.
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'électrode (7) de chaque
compartiment de dissolution a une structure tridimensionnelle.
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'électrode tridimensionnelle
(7) est constituée par des barreaux de graphite répartis dans le compartiment de dissolution.
11. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'électrode tridimensionnelle
est constituée par un tube creux (51) conducteur de l'électricité, disposé selon l'axe
du compartiment de dissolution, ledit tube supportant une pluralité de plateaux perforés
(53) en matériau conducteur, en contact avec ledit tube, lesdits plateaux étant espacés
les uns des autres dans le sens vertical, et occupant pratiquement la totalité de
la section transversale du compartiment de dissolution.
12. Dispositif selon la revendication 11, caractérisé en ce que ledit tube creux est
percé d'orifices (51a) à sa partie supérieure et en ce qu'il est associé à un second
tube interne (55) disposé coaxialement à l'intérieur dudit tube creux, ledit tube
interne (55) étant en communication par son extrémité supérieure avec une source d'air
comprimé et étant ouvert à son extrémité inférieure de façon à constituer les moyens
d'agitation de la suspension mise en circulation dans chaque compartiment de dissolution.
13. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 8 à 12, caractérisé en ce
que la ou les électrodes (11) du ou'des compartiments d'électrodéposition sont des
électrodes poreuses percolantes fixes, constituées par un lit de grains conducteurs
de l'électricité en contact avec une amenée de courant reliée au générateur de courant
électrique.
14. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 8 à 13, caractérisé en ce
qu'il comprend des moyens pour recycler dans le ou les compartiments de dissolution
une partie de la solution électrolytique sortant de ce ou de ces compartiments.