[0001] On sait que dans une mécanique d'armure la sélection des crochets s'effectue avec
comme support d'information des cartons ou papiers préalablement perforés sur des
machines usuellement appelées "piqueuses".
[0002] Lorsqu'une mécanique d''armure est destinée à coopérer avec un métier dont les fils
de chaîne sont en nombre réduit, ou pour d'autres raisons, on peut se contenter d'une
mécanique ne comportant que huit rangs de crochets au lieu de seize dans le sens longitudinal.
[0003] Les "piqueuses" usuelles sont agencées pour perforer le papier suivant des zones
comportant cinquante-six rangées de huit trous, lesquelles zones sont séparées par
un espace non perforé.
[0004] On comprend aisément que lorsqu'une mécanique à huit rangs de crochets est utilisée,
il existe un nombre correspondant d'aiguillettes destinées à palper le papier de sorte
qu'il faut que la mécanique comporte des moyens de faire travailler les aiguillettes
deux fois dans chaque zone. Il est donc nécessaire d'utiliser des piqueuses spécialement
aménagées sur lesquelles le papier est déplacé suivant deux courses différentes, la
première correspondant à la demi-hauteur de chaque zone tandis que l'autre doit être
égale à ladite demi-hauteur augmentée de l'espace compris entre deux zones. Comme
le travail avec une mécanique à huit crochets est relativement rare, il semble anormal
de créer une piqueuse spéciale. On a alors pensé de n'utiliser que la moitié des trous
de chaque zone de telle sorte qu'on travaille carton par carton sur la mécanique d'armure
comme habituellement. Mais bien entendu une telle façon de travailler entraîne un
gaspillage important de papier puisqu'en fait on en utilise deux fois plus que nécessaire.
[0005] Les perfectionnements qui font l'objet de la présente invention visent à réaliser
une mécanique d'armure pourvue d'un dispositif de palpage du papier susceptible d'effectuer
la lecture successive des perforations des deux moitiés d'un même carton.
[0006] Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention,
les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de
procurer:
Fig. 1 est une vue partielle d'un papier Verdol perforé utilisé sur une mécanique
d'armure conventionnelle.
Fig. 2 à 7 illustrent les différentes phases de fonctionnement d'un mécanisme susceptible
de faire avancer le papier conformément à l'invention. Les trois premières de ces
figures correspondent à la plus grande rotation du tambour porte-papier, tandis que
les trois autres se rapportent à la plus faible course d'avance.
[0007] On a représenté en fig. 1 la partie latérale d'un papier Verdol affecté de la référence
générale 1 et dont chacun des bords comporte une série de perforations 2 longitudinales
destinées à recevoir des griffes radiales portées par un tambour rotatif assurant
l'entraînement dudit papier. Celui-ci est destiné à être perforé dans des zones successives
Z de largeur déterminée et qui sont séparées par un espace transversal non perforé
référencé e.
[0008] Lorsqu'on a affaire à un papier standard, les trous sont disposés en rangées 3 comprenant
chacune deux files 3a , 3b de huit trous dans le sens du défilement du papier, tandis
que dans le sens transversal il existe vingt-huit rangées ce qui donne un total de
quatre-cent-quarante-huit possibilités de perforations. Dans la figure considérée
on a représenté une seule rangée 3 comportant deux files 3a, 3b de huit trous décalés
longitudinalement. L'espacement des trous est tel que la distance entre les axes géométriques
du premier trou de la rangée 3a au dernier de la rangée 3b correspond à la distance
Z précitée.
[0009] On rappellera que chaque trou d'une zone Z est attribué à un élément de lecture ou
aiguillette qui vient buter sur le papier s'il n'existe pas de trou ou au contraire
traverse celui-ci en vue d'actionner une aiguille qui se trouve en relation avec un
crochet. On ne reviendra pas plus en détail sur cet agencement bien connu dans la
pratique.
[0010] Dans une mécanique standard chaque zone est palpée en une seule fois, les informations
recueillies correspondant à la sélection des crochets pour le passage d'une duite.
Cette zone est appelée aussi "carton".
[0011] Lorsqu'on utilise une mécanique à huit rangs de crochets, on désire lire deux sélections
successives sur le même carton comme on l'a expliqué plus haut en vue d'économiser
du papier et aussi d'augmenter la vitesse.
[0012] Dans ces conditions la zone Z est partagée en deux bandes de même largeur comportant
chacune une succession de deux rangées 3 de quatre trous. Chacune de ces bandes a
été référencée Z 1 et Z 2 dans la figure considérée. Au moment de la lecture la disposition
considérée pose des problèmes car le déplacement nécessaire pour palper l'une des
bandes perforées sous le dispositif de lecture n'est pas de valeur constante. On constate
en effet que pour passer d'une bande à une autre il faut d'abord déplacer le papier
d'une course C correspondant à la largeur de la bande Z 1 afin de faire lire les perforations
de la bande Z 2, puis en vue d'amener la bande Z 1 sous le dispositif de lecture,
il faut avancer le papier d'une quantité C 1 telle que : C 1 = Z 2 + e.
[0013] On note en passant que la somme P des courses C et C 1 est égale à quatre fois le
pas p des trous d'entraînement 2 du papier.
[0014] Il est donc nécessaire de prévoir l'avancement du papier de manière discontinue avec
deux courses différentes, ce qui n'est pas le cas dans les mécaniques usuelles dont
les avances sont régulières.
[0015] Le dispositif de commande suivant la présente invention comprend comme illustré en
fig. 2 à 7 une croix de malte 4 calée sur l'arbre du tambour d'entraînement du papier
et un entraîneur simple 5 tournant en continu. La croix de malte 4 comporte deux rainures
perpendiculaires 4a, 4b constituant quatre encoches répartis de manière régulière
sur sa périphérie, tandis que l'entraîneur 5 est pourvu de deux goujons 5a, 5b dont
les distances à son centre sont différentes. C'est ainsi que la distance d séparant
le goujon 5a du centre de l'entraîneur est plus grande que celle D 1 qui sépare le
goujon 5b dudit centre.
[0016] L'entraîneur 5 est calé sur un arbre non représenté entraîné de manière appropriée
afin de communiquer à la croix de malte les déplacements angulaires désirés.
[0017] Au départ du mouvement le goujon 5a se trouve à l'entrée de la rainure 4b qui est
orientée de manière à déterminer avec l'horizontale un angle supérieur à 45° d'une
valeur. CK L'entraîneur 5 provoque en tournant la rotation de la croix de malte 4,
le goujon 5a effectuant comme à l'accoutumée un aller-retour dans la partie correspondante
de la rainure 4b. Il ressort de celle-ci lorsque la croix de malte 4 a effectué une
rotation dans le sens contraire à celle de l'entraîneur 5, c'est-à-dire dans le sens
horaire, d'un angle supérieur à 45° de la quantité α Dans ces conditions la rotation
totale de la croix de malte 4 est de 90° + 2 α.
[0018] Le débouché de la rainure 4a de la croix de malte se trouve alors orienté par rapport
à l'horizontale suivant un angle de 45° - α (fig. 5). C'est à cette orientation que
le goujon 5b pénètre dans ladite rainure 4a pour entraîner la rotation de la croix
de malte 4. Là encore le goujon 5b fait un aller-retour dans la rainure considérée
pour sortir de cette dernière (fig. 7) lorsqu'elle est orientée d'un angle de 45°
- α en dessous de l'horizontale. Dans ces conditions la croix de malte 4 a décrit
un angle de 90° - 2 α.
[0019] La rainure 4d est alors orientée obliquement suivant un angle de 45° + α au-dessus
de l'horizontale si bien que le goujon 5a va venir pénétrer dans cette rainure come
illustré en fig. 2. On assiste donc à une rotation saccadée de la croix de malte suivant
deux courses angulaires successives différentes. Bien entendu le temps d'arrêt de
la croix de malte correspond au temps nécessaire à la lecture des perforations de
chaque zone.
[0020] Une exécution particulièrement bien adaptée comprend une croix de malte à quatre
encoches entraînant à travers un jeu de pignons ayant un rapport de réduction de 9/1
l'arbre portant le tambour d'entraînement du papier. On obtient ainsi dix-huit avances
pour un tour de l'arbre qui porte le tambour d'avance du papier. Avec cette disposition
les temps moyens d'immobilisation pour la palpage et le déplacement du papier sont,
exprimés en degrés de rotation du métier à tisser, d'environ 200° et 160°.
1. Mécanique d'armure pourvue d'un dispositif de palpage d'un carton Jacquard pour
l'actionnement des crochets de commande des lisses, caractérisée en ce qu'elle comprend
des moyens d'effectuer le palpage successif des deux moitiés de chaque "carton" d'un
papier perforé usuel.
2. Mécanique d'armure suivant la revendication 1, caractérisée en ce que les moyens
d'effectuer le palpage des deux moitiés d'un carton sont réalisés sous la forme d'un
mécanisme pourvu de moyens de commander l'avance du papier perforé de deux pas successifs
différents afin que l'une des avances permette de passer de la lecture de la première
moitié des perforations à la seconde d'un même carton tandis que la deuxième avance
le papier afin que la lecture puisse s'effectuer au niveau de la première moitié des
perforations du carton suivant séparé du précédent par une zone non perforée.
3. Mécanique d'armure suivant la revendication 2, caractérisée en ce que le mécanisme
de commande de l'avance du papier comprend une croix de malte (4) à quatre encoches
perpendiculaires (4a, 4b) et un entraîneur (5) à deux goujons (5a, 5b) diamétralement
opposés et situés à des distances différentes (d, dl)du centre.
4. Mécanique d'armure suivant la revendication 3, caractérisée en ce que la croix
de malte entraîne l'arbre portant les systèmes d'avance du papier par l'intermédiaire
d'un réducteur à rapport de réduction 9/1 en vue d'obtenir 18 avances du papier pour
un tour d'arbre.