[0001] La présente invention est un système de télémétrie acoustique passive pouvant fournir
la direction et la distance d'une source, appelée bruiteur, émettant des signaux sonores.
Ces systèmes sont utilisés principalement par les sous-marins et permettent après
détection d'un ou plusieurs bruiteurs de les suivre. Ces informations permettent ensuite
la commande d'un système d'armes.
[0002] Il est connu de déterminer la direction et la distance d'un bruiteur, en utilisant
3 récepteurs alignés, généralement équidistants.
[0003] Les signaux reçus par les récepteurs extrêmes sont appliqués chacun à un circuit
de corrélation, qui reçoit par ailleurs le signal du récepteur central. Les deux signaux
d'intercorrélation passent chacun par un maximum temporel, qui fournit la valeur algébrique
du retard des deux signaux reçus par les récepteurs extrêmes par rapport au signal
reçu par le récepteur central.
[0004] Un circuit de calcul permet de déterminer à partir de ces valeurs de retard la direction
et la distance du bruiteur.
[0005] La précision obtenue pour les paramètres mesurés dépend du rapport entre le signal
émis par un bruiteur, dans une certaine bande de fréquence, et la puissance de bruit
autre que le signal utile, dans cette même bande de fréquence. Ce rapport est appelé
rapport signal sur bruit.
[0006] Il est connu que pour augmenter le rapport signal sur bruit (S/B) en télémétrie passive
acoustique, d'utiliser comme récepteurs un ensemble de capteurs ou hydrophones formant
une antenne. Le rapport S/B en sortie de l'antenne se trouve ainsi augmenté du gain
d'antenne par rapport au rapport S/B à l'entrée de chaque hydrophone.
[0007] Par exemple, dans certains systèmes commercialisés, chaque ensemble récepteur est
constitué d'antennes, comportant plusieurs colonnes de plusieurs hydrophones chacune.
Sur chaque côté du sous-marin, sont ainsi disposés trois ensembles formant antenne
couvrant deux secteurs angulaires de 120°, à bâbord et à tribord. Chaque antenne permet
de former plusieurs faisceaux directifs.
[0008] Dans les sous-marins munis d'un système de télémétrie passive, suivant l'art antérieur,
est monté généralement en plus, un système d'écoute passive. Les signaux d'écoute
passive sont traités pour former des voies angulaires d'une largeur angulaire de quelques
degrés et c'est le système d'écoute passive, qui fournit dans ce cas la direction
du bruiteur.
[0009] La nécessité de former des voies à la fois pour le système de télémétrie et pour
celui d'écoute passive, présente l'inconvénient d'être d'une grande complexité.
[0010] Le système de télémétrie selon l'invention, remédie à cet inconvénient par le fait
qu'il ne comporte pas de formation de voies à partir des signaux fournis par les récepteurs
du système de télémétrie. La diminution du rapport sur bruit, qui en résulte est compensée
au moins partiellement, suivant l'invention, par l'utilisation en combinaison des
signaux de ces récepteurs et de ceux fournis par le système d'écoute passive, en utilisant
les informations de voies préformées directives d'un système d'écoute passive.
[0011] Brièvement c'est un système de télémétrie passive utilisé notamment en acoustique
sous-marine à bord des sous-marins équipés d'un système d'écoute passive à voies préformées
directives, comportant au moins trois récepteurs alignés R,, R
2, R
3, des moyens permettant de mesurer les différences de temps d'arrivée d'un signal
produit par au moins un bruiteur situé dans une direction a et à une distance D entre
les récepteurs R
1, R
2 et R
2, R 3 soit respectivement Δt
12 et Δt
23, des moyens permettant de calculer la direction a et la distance D à partir de ces
deux différences de temps, des moyens permettant d'assurer la poursuite d'un ou de
plusieurs bruiteurs, caractérisé par le fait que, les différences de temps Δt
12 et Δt
23 sont obtenues en mesurant les retards T
1, τ
2, τ
3 entre d'une part le signal de voie provenant du système d'écoute passive correspondant
à la voie de direction la plus proche de celle du bruiteur et d'autre part les signaux
provenant du récepteur R
1, du récepteur R
2 et du récepteur R
3 de sorte que Δt
12 = τ
1 - τ
2 et Δt
23 = τ
2 - τ
3.
[0012] D'autres caractéristiques et avantages ressortiront de la description qui va suivre,
illustrée par les figures qui représentent :
- figure 1, le principe d'un télémètre, suivant l'art antérieur ;
- figure 2, le bloc diagramme, montrant les circuits de traitement de télémétrie,
suivant cet art antérieur ;
- figure 3, le bloc diagramme, montrant le système de télémétrie, suivant l'invention
;
- figure 4, l'implantation sur un sous-marin de ce système de télémétrie ;
- figure 5, des signaux de corrélation pour deux bruiteurs ;
- figures 6 et 7, les circuits de traitement en numérique, du télémètre suivant l'invention
;
- figure 8, une variante des circuits de traitement par lignes à retard et dispositif
à transfert de charge.
[0013] Les systèmes de télémétrie passive existent depuis les années 50 et sont largement
répandus dans le domain de l'acoustique sous-marine. Aux Etats-Unis par exemple, la
Société Sperry a développé depuis 1956, la fabrication de systèmes de télémétrie passive
destinés aux sous-marins et appelés : "Micropuffs".
[0014] La figure 1 représente un diagramme explicatif du principe de fonctionnement. On
considère 3 récepteurs R
1, R
2 et R
3 alignés. Avantageusement, ces 3 récepteurs sont équidistants de d mais ils peuvent
être non équidistants, il suffit que les distances soient connues.
[0015] Soit un but 1 situé dans une direction repérée par un angle a , mesuré par rapport
à l'alignement des récepteurs, ce but 1 constitue une source de bruit qui rayonne
dans toutes les directions, et qui est figuré par une série d'ondes circulaires concentriques
telle que O. Avec la direction considérée, le front d'onde arrive sur le récepteur
RIen premier, puis sur le récepteur R
2 avec un retard Δt
12 par rapport à l'instant d'arrivée sur R
1 et enfin sur le récepteur R
3 avec un retard Δt
23 par rapport à l'instant d'arrivée sur R
Z.
[0016] On considère ce but 1 comme un point M, et l'on pose R
2 M | =
D et soit a l'angle que fait la droite R
2 M avec la droite R
1R
2R
3.
[0017] Ces différences de temps d'arrivée sur les récepteurs Δt
12, Δt
23 permettent d'obtenir la direction repérée par a et la distance D d'après les expressions
suivantes obtenues en première approximation :

et

où c est la vitesse des ondes.
[0018] Pour calculer les valeurs de a et D, figure 2, on utilise deux circuits 21 et 22,
comportant chacun un corrélateur et un circuit de mesure du temps, correspondant au
maximum du signal d'intercorrélation. Ainsi le premier circuit, 21, reçoit les signaux
des récepteurs R
1 et R
2 et fournit le temps de retard Δt
12. Le second circuit, 22, reçoit les signaux des récepteurs R
2 et R
3 et fournit le temps de retard Δt
23. Les valeurs de Δt
12 et Δt
23 sont appliquées au circuit de calcul 23, qui fournit, suivant les relations (1) et
(2) les valeurs de a et de D.
[0019] Les erreurs sur l'angle a et sur la distance D dépendent de l'erreur 6t obtenue sur
la mesure de la position temporelle de chaque maximum d'intercorrélation.
[0020] L'erreur δt obtenue sur les maxima des fonctions d'intercorrélation dépend de la
bande A F et du rapport signal sur bruit S/B suivant :

avec K voisin de 0,5 (3)
[0021] En acoustique sous-marine ce bruit dépend en particulier de l'état de la mer, du
trafic maritime et du bruit propre du porteur.
[0022] Pour réduire le bruit par rapport à des récepteurs omnidirectionnels, il est connu
de remplacer chacun des récepteurs R
1, R
2 et R
3 par un ensemble d'hydrophones, suivi d'une unité de formation de voies angulaires.
La corrélation est effectuée entre les voies formées pour le même secteur angulaire,
pour chacun des ensembles d'hydrophones.
[0023] Il est connu que dans ce cas, l'amélioration du rapport signal sur bruit est due
au fait, que le bruit à considérer est celui du domaine angulaire d'une voie. Le rapport
signal sur bruit est ainsi augmenté du "gain d'antenne".
[0024] Suivant l'invention on utilise trois simples récepteurs, dont les signaux sont corrélés
avec un signal de voie du système d'écoute passive, qui équipe le sous-marin.
[0025] Pour ce système d'écoute passive plusieurs faisceaux directifs sont formés à partir
d'une antenne, de manière à obtenir une surveillance panoramique en gisement (angle
dans un plan parallèle à la surface de la mer) dans plusieurs secteurs angulaires
adjacents. A chaque faisceau directif correspond un signal de vole angulaire.
[0026] On utilise un signal de voie (pris en référence) fourni par le système d'écoute passive,
pour le corréler avec les trois signaux reçus par les trois récepteurs, formant la
base de télémétrie. Les écarts de temps d'arrivée Δt
12 et Δt
23 sont calculés à partir des positions temporelles τ
1, T
2 et T3 des maxima des trois fonctions d'intercorrélation par les relations :

[0027] Si on considère l'intercorrélation de deux signaux dont les rapports signal sur bruit
différent de K décibels, le rapport signal sur bruit résultant en sortie d'intercorrélation
est augmenté de K/2 décibels.
[0028] Ainsi, le rapport S/B au niveau des intercorrélations est amélioré par le fait que
le signal de voie bénéficie du gain d'antenne du système d'écoute passive. De plus,
on améliore la télémétrie en présence de plusieurs bruiteurs.
[0029] La figure 3 représente schématiquement le système de télémétrie passive selon l'invention.
[0030] Ce système est par exemple monté sur un sous-marin comme indiqué par la figure 4.
Deux bases de trois récepteurs alignés R'
1, R'
2, R'3 et R
1, R
2, R
3 sont montées de chaque côté, à bâbord et à tribord, sur la longueur maximum, de manière
à obtenir une longueur de chaque base de télémétrie aussi grande que possible ; leur
alignement est parallèle à l'axe du sous-marin porteur, et l'angle a est le gisement.
Si les récepteurs sont équidistants, la longueur de chaque base est égale à 2d.
[0031] Sur la figure 4, on a représenté une antenne d'écoute passive 30 de forme cylindrique
et située à l'avant du sous-marin.
[0032] Les systèmes de télémétrie permettent en général, d'effectuer la poursuite d'un ou
plusieurs buts. Un calculateur de poursuite 31 fournit des données d'exploitation
nécessaires à l'opérateur (figure 3). Ce calculateur de poursuite 31 reçoit les informations
de cap et de vitesse du sous-marin V.
[0033] Selon l'invention, le système de télémétrie proprement dit est utilisé en combinaison
avec le système d'écoute passive. Ce dernier représenté par l'ensemble 3 comporte
principalement l'antenne panoramique 30 par exemple cylindrique, et les circuits de
formation de voies 33.
[0034] Les signaux reçus par les trois récepteurs R
I, R
2 et R
3 de la base de télémétrie tribord ou R'
1, R'
2 et R'
3 de la base de télémétrie bâbord sont amplifiés, filtrés dans la bande d'écoute du
système d'écoute passive, et régulés par contrôle automatique de gain (CAG) dans l'ensemble
de prétraitement 34.
[0035] Un circuit 35 permettant de sélectionner un signal de voie S parmi l'ensemble des
signaux de voies du système d'écoute passive est connecté en sortie des circuits de
formation de voies 33. Ce circuit 35 reçoit du calculateur de poursuite, une adresse
de voie W déterminée à partir du gisement a du but poursuivi.
[0036] Le gisement a du but est fourni par le calculateur de poursuite 31 à un circuit 36,
qui commande le choix d'une des deux bases de télémétrie, bâbord ou tribord, suivant
la valeur de a.
[0037] La valeur du gisement a est également fournie à un circuit 37 qui calcule les retards
dits "grossiers"

,

,

à partir de la valeur de et des données géométriques des antennes. Ces retards estiment
grossièrement les retards entre le signal de voie S
v pour la direction α et les trois récepteurs de la base.
[0038] La formation des voies angulaires est obtenue par traitement des N signaux reçus
par N colonnes, parmi les M colonnes formant l'antenne, avec N
<M.
[0039] Des lignes à retard permettent d'annuler pour un angle de gisement a les avances
de ces N signaux par rapport à un point de référence M
V (figure 4). Ce point M
V varie pour les différentes voies formées.
[0040] Si x
B et y
B sont les projections du vecteur M
V R
1 sur des axes x et y, où l'axe x est parallèle à l'axe du sous-marin et l'axe y perpendiculaire
à l'axe x et horizontal, et en se reportant à la figure 4, le retard

entre le signal de R
1 est égal à

cos α +

sin a,où c est la vitesse du son dans l'eau.
[0041] Les valeurs x
B et y
B sont fonction également de l'angle a .

et τ
G3 sont donnés par les relations :

[0042] Le système comporte un ensemble 38 mettant en oeuvre le calcul des trois fonctions
d'intercorrélation entre le signal de voie S
v et chacun des trois signaux prétraités provenant des récepteurs R
1, R
2 et R
3 où R'
1R'
2 et R'
3.
[0043] Sur la figure 3, on a représenté l'ensemble 38 comprenant trois dispositifs corrélateurs
381, 382, 383, recevant sur une entrée les signaux de sortie de l'ensemble de prétraitement
34 et sur l'autre entrée, le signal de voie S
v sélectionné par le circuit 35. Les valeurs des retards "grossiers"

,

et

sont introduites au niveau des corrélateurs, de manière à recaler les signaux autour
de ces retards. Ainsi, les intercorrélations sont calculées dans une plage de retards,
±

, plus faible correspondant à l'incertitude sur l'angle a et sur le site d'arrivée
des rayons sonores, les différences entre

,

et

n'intervenant plus.
[0044] Les trois fonctions d'intercorrélation C
1, C
2 et C
3, ainsi calculées autour des retards "grossiers", sont envoyées dans un circuit de
mesure 39 des retards "fins"

,

,

, du signal sur les trois récepteurs R
1, R
2 et R
3, par rapport au signal de voie S
v. Ce circuit 39 met en oeuvre la recherche de la position temporelle du maximum de
chaque fonction d'intercorrélation.
[0045] Les retards
Tl, τ
2,
T3 des signaux reçus par les 3 récepteurs par rapport au signal de voie S sont alors
donnés par τ. =

+

, où i = 1, 2, 3.
[0046] Les écarts de temps d'arrivée sur les trois récepteurs Δt
12 et Δt
23 sont donnés par les relations (4) et (5).
[0047] Par conséquent, le calculateur 40 qui reçoit les valeurs des retards "fins" et des
retards "grossiers", met en oeuvre le calcul d'un gisement α
o et d'une distance D
0 suivant les expressions (1) et (2).
[0048] Plusieurs valeurs du gisement
αo et de la distance D
o sont ensuite transmises au calculateur de poursuite 31. Ce calculateur met en oeuvre
le filtrage et l'intégration des données d'angle et de distance en tenant compte du
cap et de la vitesse du porteur, par exemple en utilisant l'algorithme de Kalman.
Il fournit en particulier le gisement a du bruiteur, calculé à partir de plusieurs
valeurs de gisement, α
o et la distance D à partir de plusieurs valeurs de D . 0
[0049] L'opérateur initialise en I, la poursuite au .niveau du calculateur de poursuite
31, à partir des indications du système d'écoute passive. Ainsi pour un bruiteur situé
dans une voie dont la direction correspond à α
V, l'opérateur envoie un calculateur de poursuite 31, cette valeur α
V, qui constitue la valeur initiale de α
[0050] Les systèmes d'écoute passive possèdent en général un grand gain d'antenne de manière
à augmenter le rapport signal à bruit en sortie. En effet, de par leur destination,
ces systèmes doivent être sensibles.
[0051] Il est connu que si l'on utilise pour former une voie, un nombre N de récepteurs
distants d'au moins une demi-longueur d'onde λ/2, correspondant à la fréquence centrale
de la bande d'écoute, le gain d'antenne est de l'ordre de N.
[0052] D'après les considérations précédentes sur le rapport signal sur bruit du signal
d'intercorrélation, on comprendra, que le système selon l'invention permet d'améliorer
la précision des mesures d'angle et de direction en bénéficiant du gain d'antenne
du système d'écoute passive.
[0053] De plus, le système selon l'invention permet d'améliorer la télémétrie en présence
de plusieurs bruiteurs. Sur la figure 5, on voit la fonction d'intercorrélation courbe

, obtenue avec deux récepteurs peu directifs en présence de deux bruiteurs. Ils sont
reçus avec des niveaux très différents

ou

et leurs directions a
1 et a ne sont pas séparables par la directivité des deux récepteurs qui est large.
On voit que le niveau résiduel du maximum
d'i
nt
ercorré
lation

relatif au bruiteur le plus fort masque le maximum d'intercorrélation du bruiteur
le plus faible

. 2
[0054] En revanche, sur la figure 5, on a représenté également la fonction d'intercorrélation
C
i(2) obtenue avec ces mêmes deux bruiteurs entre un signal de voie dont la directivité
a une largeur angulaire inférieure à |α
1 - a
2 |et un récepteur peu directif. On voit que le niveau résiduel du maximum d'interconnexion
relatif au bruiteur le plus fort

est
attenué par la fonction de directivité de la voie axée dans la direction α
2, permettant d'améliorer la télémétrie du bruiteur plus faible.
[0055] L'antenne d'écoute passive est, par exemple, un cylindre de l'ordre de 2 mètres de
diamètre, comportant sur son pourtour plusieurs dizaines de colonnes d'hydrophones
équidistants, placées devant un réflecteur. Une voie est formée à partir de 24 colonnes
et le gain d'antenne en gisement est de l'ordre de 17 décibels.
[0056] Chaque récepteur de télémétrie est formé, par exemple, d'une seule colonne d'hydrophones
placée devant un réflecteur. On obtient un faisceau directif en site (angle dans le
plan vertical) tandis qu'en gisement, l'angle d'ouverture est de l'ordre de 150°,
ce qui conduit à un gain d'antenne en gisement d'environ 3 dB.
[0057] On a donc K de l'ordre de 14 décibels et d'après les enseignements précédents, le
système de télémétrie proposé permet d'obtenir un rapport signal à bruit au niveau
des intercorrélations supérieur de 7 dB, au rapport signal à bruit qui serait obtenu
avec deux récepteurs formés d'une colonne d'hydrophones placée devant un réflecteur.
Pour obtenir un rapport signal à bruit identique avec un système de télémétrie classique,
chaque récepteur doit être une antenne dont le gain en gisement est de 7 dB, ce qui
entraine l'utilisation de plusieurs colonnes d'hydrophones et la formation de voies
directives.
[0058] Une réalisation préférée de l'invention utilise les techniques numériques. La figure
6 représente un exemple de réalisation des circuits qui mettent en oeuvre les intercorrélations
et la mesure des retards
T1, T T 2' 3.
[0059] Le fonctionnement du système est sous contrôle d'un signal d'horloge H fourni par
un générateur non représenté et il se déroule suivant des cycles de calculs successifs,
chaque cycle fournissant une valeur de la direction et une valeur de la distance D
d'un bruiteur poursuivi. Le cycle de calcul démarre à l'instant, où l'adresse de la
voie du système d'écoute passive W et la valeur de l'angle a sont fournies au système,
par le calculateur de poursuite 31 de la figure 3.
[0060] Les coordonnées x
B et y
B étant fonction de la voie sont stockées sous la forme réduite

et

dans la mémoire 64 dont la lecture est commandée par le numéro de la voie W.
[0061] Un circuit 610, par exemple une mémoire programmée recevant les valeurs de l'angle
α, fournit les valeurs de sinα et de cos α, qui sont multipliés dans les circuits
multiplicateurs 612 et 611 par y
B/c, x
B/c, puis les résultats partiels sont additionnés par un circuit 614 pour donner le
retard grossier

. Le retard

est obtenu par l'additionneur 615 en ajoutant à

la quantité d c cos α, puis

est obtenu par l'additionneur 616 en ajoutant à

la même quantité

cos α, La valeur

étant fournie par une mémoire 620. Un circuit multiplicateur 613 reçoit les valeurs
de

et cos α.
[0062] Les retards

,

,

ainsi obtenus sont stockés dans une mémoire tampon 65.
[0063] Par ailleurs, les signaux reçus par les récepteurs R
1, R
2 et R
3, et prétraités, sont échantillonnés par les convertisseurs analogiques-numériques
61.1,61.2 et 61.3 et stockés dans des mémoires numériques 62.1, 62.2 et 62.3. Egalement,
le signal de voie S
v sélectionné par le circuit 35 est stocké dans une mémoire numérique 67. Notons que
dans les systèmes d'écoute passive modernes, les signaux de voies sont déjà fournis
sous forme numérique. Chaque intercorrélation est calculée sur une durée de signal
T grande devant le retard maximum obtenu dans la direction la plus inclinée.
[0064] Les signaux des trois récepteurs S
1, S
2 et S
3 sont stockés dans les mémoires telles que 62.i sur une tranche de durée plus grande
que T. Un calcul d'adresses des échantillons lus dans ces mémoires est effectué dans
le circuit 63, qui reçoit les valeurs des retards grossiers

. Cet adressage permet de lire dans chaque mémoire une tranche de signal S. de durée
T, décalée par rapport à la tranche T du signal S
v du retard

.
[0065] Le calculateur 66 met en oeuvre le calcul de la fonction d'intercorrélation entre
chaque signal S
i et le signal S
v sur une plage de retard ±

. A chaque décalage
T, il effectue le produit des échantillons correspondant à la durée T et fournissant
ainsi un "point" de la fonction d'intercorrélation :

à l'instant t
o, t étant le temps.
[0066] A chaque fois qu'un point de la fonction d'intercorrélation est calculé, il est envoyé
dans un ensemble de circuits tel que 68.i (figure 7) mettant en oeuvre la mesure du
retard fin

. Chaque point est comparé dans un comparateur 70.i au point de valeur la plus grande
à cet instant stocké dans une mémoire tampon 69.i. Cette mémoire tampon ainsi qu'un
circuit de comptage et de totalisation 71.i des périodes d'horloge H sont commandés
par le résultat de la comparaison. Lorsque tous les points d'une fonction ont été
calculés, le compteur totalisateur 71.i fournit une estimation quantifiée de

Le pas de quantification en Test égal au pas d'échantillonnage temporel des signaux
S
v et Si. La valeur finale de

est obtenue par interpolation en utilisant les échantillons de la fonction d'intercorrélation
autour du maximum trouvé. Le retard grossier correspondant

est additionné au retard fin

dans le circuit 72.i, pour fournir la valeur du retard τ
i qui est envoyée dans le calculateur 80.
[0067] Cet exemple de réalisation n'est pas limitatif. Ainsi, suivant un mode de réalisation
préféré, le calculateur 66 et l'ensemble de circuits 68.i constituent un seul calculateur.
De plus, suivant le nombre de mémoires, d'opérateurs, et de moyens d'entrée-sortie,
ce calculateur peut calculer soit séquentiellement soit simultanément les trois retards
T
1, τ
2, τ
3. Avantageusement, ce calculateur est un circuit microprocesseur, convenablement programmé.
[0068] Suivant un autre mode de réalisation, le calculateur 66, l'ensemble de circuits 68.i
et le calculateur 80 sont constitués par un seul circuit microprocesseur.
[0069] Une variante de réalisation suivant l'invention est montrée par la figure 8, les
signaux des récepteurs R
1, R
2, R
3 prétraités dans les circuits 34 sont retardés analogiquement dans des lignes à retard
à prises 75.1, 75.2 et 75.3 dont le choix de la prise de sortie est commandé à partir
des retards grossiers

préalablement déterminés. Chaque signal S
i convenablement retardé est ensuite corrélé avec le signal de voie S
v dans un corrélateur réalisé avec des circuits à transfert de charge 76.1, 76.2 et
76.3, dont le fonctionnement est analogue à un registre à décalage et permettant de
réaliser un filtre transversal dont les prises sont pondérées par des échantil-Ions
du signal S .
1.Système de télémétrie passive, pour l'acoustique sous-marine, notamment pour des
sous-marins, équipés d'un système d'écoute passive (3) à ,voies préformées directives
pour la détection d'au moins un bruiteur d'angle de gisement α, et de distance D.
Ce système de télémétrie comportant au moins trois récepteurs alignés R1, R2 et R3 recevant les signaux produits par les bruiteurs ainsi que des moyens pour déterminer
le retard Δt12 du signal reçu par le récepteur R2 par rapport à celui du récepteur R1, ainsi que le retard Δt23 du signal reçu par le récepteur R2 par rapport à celui du récepteur R3, ce système comportant également des moyens (40) pour calculer à partir des valeurs
Δt12 et Δt23 les valeurs de a et de D et des moyens (31) permettant la poursuite d'un ou plusieurs
bruiteurs, caractérisé par le fait que les différences de temps Δt12 et Δt13 sont obtenues en mesurant les retards τ1, τ2, T3, entre d'une part le signal de voie provenant du système d'écoute passive (3) correspondant
à la voie de direction la plus proche de celle du bruiteur et d'autre part les signaux
provenant du récepteur R1, du récepteur R2 et du récepteur R3 de sorte que Δt12 = τ1-τ2 et Δt23 = T2- τ3.
2. Système de télémétrie selon la revendication 1 caractérisé par le fait que les
retards τ1, τ2 et τ3 sont obtenus en calculant les trois fonctions d'intercorrélation entre le signal
de voie du système d'écoute passive et les trois signaux provenant des trois récepteurs
R1, R2 et R3.
3. Système de télémétrie suivant la revendication 2, caractérisé par le fait qu'une
des voies du système d'écoute passive (3) est sélectionnée par un circuit de sélection
(35) commandé par le calculateur de poursuite (31), que ce calculateur de poursuite
(31) reçoit les informations de cap (0), de vitesse du sous-marin (V) ainsi que plusieurs
valeurs du gisement αo et la distance Do du bruiteur, calculés par un calculateur (40), ce calculateur recevant les valeurs
de retards des signaux reçus par les récepteurs R1, R2 et R3 par rapport au signal de voie Sv fourni par le système d'écoute passive (3).
4. Système de télémétrie suivant les revendications 2 et 3, caractérisé par le fait
que le calculateur de poursuite (31) fournit la valeur du gisement a et la distance
D ainsi qu'un signal W qui est appliqué à un circuit de sélection (35), qui reçoit
les signaux de voies du système d'écoute passive (3) et qui sélectionne une des voies
Sv à partir de l'angle de gisement a et que les signaux fournis par les récepteurs R1, R2 et R3 sont filtrés et traités dans un circuit (34) et appliqués à des corrélateurs (381,
382, 383), ces corrélateurs recevant par ailleurs le signal de voie Sv, et fournissant les fonctions d'intercorrélation (C,, C2, C3) appliquées au circuit de calcul des retards (39).
5. Système de télémétrie suivant la revendication 1, caractérisé par le fait que le
sous-marin comporte deux ensembles de trois récepteurs (R1R2R3), (R'1R'2R'3) l'un à bâbord, l'autre à tribord du sous-marin, la sélection des deux ensembles
étant commandée par le calculateur de poursuite (31).
6. Système de télémétrie suivant la revendication 1, caractérisé par le fait qu'à
partir des valeurs de l'angle de gisement a fourni par le calculateur de poursuite
(31) et le signal de sélection de voie W sont calculées des valeurs dites grossières

,

,

, des retards des signaux reçus par les récepteurs R
1, R
2 et R
3, par rapport au signal de voie sélectionné W et que les signaux fournis par les récepteurs
R
1, R
2 et R
3 sont numérisés et mis en rr.émoire dans les mémoires (62.1, 62.2, 62.3), la lecture
de ces mémoires étant commandée par un circuit (63) qui reçoit les valeurs de retards
grossiers G
l, G
2 et G
3 et que les signaux lus dans ces mémoires (S
1, S
2, S
3) sont appliquées à un calculateur de corrélation (66) recevant par ailleurs les valeurs
numérisées du signal de voie S
v et qu'à partir des valeurs des fonctions d'intercorrélation (C
1, C
2, C
3), des circuits de calcul (68.1, 68.2, 68.3) fournissent des retards "dits fins"

,

,

qui ajoutés aux retards grossiers

,

,

fournissent les retards qui appliqués à un calculateur (80) fournissent les valeurs
de l'angle de gisement α
o et d'une distance D
o du bruiteur (1).
7. Système de télémétrie suivant la revendication 1, caractérisé par le fait que les
signaux d'intercorrélation (C
1, C
2, C
3) entre les signaux reçus par les récepteurs R
1, R
2 et R
3 avec un signal de voie S
v est obtenu par des dispositifs à transfert de charges (76.1, 76.2, 76.3) précédé
par des lignes à retard variables (75.1, 75.2, 75.3) qui reçoivent par ailleurs des
signaux de commande de retard (

,

,

) élaboré à partir du signal de voie et de l'angle de gisement α.
8. Système de télémétrie suivant la revendication 3, caractérisé par le fait que le
système d'écoute passive (3) comporte une antenne (30), composée de plusieurs colonnes
d'hydrophones, les signaux de ces colonnes étant appliqués en circuit de formation
de voies (33).
9. Système de télémétrie suivant la revendication 3, caractérisé par le fait que le
calculateur de poursuite (31) fournit une valeur initiale de l'angle - de gisement
égale à la direction en gisement αV de la voie dans laquelle le bruiteur est détecté.