[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication d'un multidétecteur de rayons
X, et notamment de rayons X qui ont traversé un objet ou un organe après avoir été
émis par une source émettant en direction de l'objet ou de l'organe, ces rayons X
se présentant sous la forme d'un faisceau plan présentant une large ouverture angulaire
et une faible épaisseur. Cette invention s'applique plus particulièrement à la fabrication
de multidétecteurs destinés à la tomographie ou radiographie d'organes, mais également
au contrôle industriel, tel que le contrôle de bagages par exemple.
[0002] On sait que dans ces applications les multidétecteurs de rayons X permettent de mesurer
l'absorption d'un faisceau de rayons X traversant un objet ou un organe, cette absorption
étant liée à la densité des tissus de l'organe examiné ou à la densité des matériaux
constituant l'objet étudié.
[0003] Si l'on veut établir la carte de densité d'un organe ou d'un objet, il est possible
et connu d'envoyer un faisceau plan de rayons X incidents sur cet objet ou cet organe,
ce faisceau présentant une large ouverture angulaire et une faible épaisseur et d'observer
pour chaque position des faisceaux de rayons X incidents par rapport à l'objet ou
l'organe, l'absorption correspondante. Une multiplicité de balayages dans des directions
croisées, permet de connaître grâce au multidétecteur de rayons X, après un traitement
numérique approprié des signaux recueillis sur les cellules du détecteur, la valeur
de l'absorption des rayons X en un point du plan de coupe considéré, et ainsi de connaître
la densité des tissus de l'organe ou la densité des matériaux constituant l'objet.
[0004] Un premier type de multidétecteurs de rayons X à ionisation utilisé en radiographie
et en tomographie est multicellulaire et comporte des cellules délimitées par des
plaques conductrices perpendiculaires au plan du faisceau de rayons X et portées alternativement
à des potentiels positif et négatif. Ces cellules sont situées dans une enceinte étanche
contenant un gaz ionisant. Les avantages de ce type de multidétecteur sont les suivants
: il procure une bonne collimation des rayons X lorsque les plaques utilisées dans
les cellules de détection sont constituées dans un matériau très absorbant ; le temps
de collection des charges résultant de l'ionisation du gaz par les rayons X est très
faible à cause du faible espacement des plaques conductrices et de la bonne séparation
entre les cellules de détection. Cependant, ce type de multidétecteur présente des
inconvénients importants : il est très difficile à fabriquer et par conséquent, coûteux.
De plus, si l'on désire diminuer l'épaisseur des plaques afin d'augmenter la quantité
de rayons X détectés, il y a diminution de la collimation du fait de la faible épaisseur
des plaques ; cette faible épaisseur des plaques provoque en outre une microphonie
très importante. Enfin, les multidétecteurs de ce type, comme indiqué plus haut, présentent
une grande complexité de réalisation qui entraîne un coût de fabrication élevé ils
nécessitent un montage en salle dépoussiérée, car toute poussière sur l'une des plaques,,peut
provoquer un amorçage ou une détérioration du courant de fuite entre deux plaques
consécutives. Il s'ajoute à ces inconvénients que les nombreuses électrodes utilisées
nécessitent des connexions électriques très nombreuses, à l'intérieur de la chambre
étanche., ce qui pose des problèmes difficiles de fiabilité des soudures des connexions
sur les électrodes.
[0005] On connaît un second type de multidétecteur qui présente une structure beaucoup plus
simple, mais qui n'est pas parfait. Cet autre type de multidétecteur comprend une
chambre étanche contenant un gaz ionisable par des rayons issus de l'organe ou de
l'objet et, dans cette chambre, une plaque de collection des électrons résultant de
l'ionisation du gaz ; cette plaque est parallèle au plan du faisceau de rayons incidents
et elle est portée à une haute tension positive. Une série d'électrodes de collection
des ions résultant de l'ionisation du gaz par les rayons X issus de l'objet, est disposée
parallèlement et en regard de la plaque précédente ; ces électrodes de collection
des ions sont portées à un potentiel voisin de 0 et sont dirigées vers la source qui
émet les rayons X, en direction de l'objet. Elles sont situées dans un plan parallèle
au plan du faisceau des rayons incidents et fournissent respectivement un courant
de mesure fonction. de la quantité d'ions obtenus par l'ionisation du gaz en regard
de chaque électrode, sous l'effet des rayons issus de l'objet ou de l'organe, dans
une direction correspondant à celle des rayons incidents.
[0006] Ce type de multidétecteur présente certains avantages : il n'y a plus, comme dans
le multidétecteur mentionné précédemment, de plaques de séparation ; ceci élimine
tout phénomène gênant de microphonie. Du fait de la suppression de ces plaques de
séparation, la quantité de rayons X détectés est maximale ; la réalisation de ce type
de multidétecteur est plus simple et il est très peu sensible aux poussières. Enfin,
il est possible, sans connexion à l'intérieur de la chambre étanche, de recueillir,
à l'intérieur de la chambre les signaux disponibles sur chacune des électrodes portées
à un potentiel voisin de 0.
[0007] Ce type de multidétecteur présente cependant encore une grave difficulté de fabrication
car les électrodes sont reliées à des points de mesure extérieurs à l'enceinte, par
des connexions qui nécessitent des soudures sur ces électrodes, à l'intérieur de l'enceinte.
Ces soudures sont très difficiles à réaliser et le passage de ces connexions à travers
l'enceinte pose des problèmes d'étanchéité et d'isolation électrique, très difficiles
et très coûteux à résoudre.
[0008] La présente invention a pour but de remédier à cet inconvénient et notamment de fabriquer
un multidétecteur de ce second type, de manière simple et peu coûteuse, sans soudure
sur les électrodes à l'intérieur de l'enceinte pour relier celles-ci, par des connexions,
à des points extérieurs à l'enceinte.
[0009] L'invention se rapporte à uri procédé de fabrication d'un multidétecteur de rayons
X apte à détecter- notamment les rayons X ayant traversé un objet ou un organe, ces
rayons étant fournis par une source émettant un faisceau plan d
Q rayons X de faible épaisseur, ce multidétecteur comprenant une enceinte étanche remplie
d'un gaz ionisable, et dans cette enceinte, au moins un ensemble multidétecteur principal
comportant une plaque plane conductrice, électriquement isolée de l'enceinte, parallèle
au faisceau de rayons X et portée à un premier niveau de potentiel, et une pluralité
d'électrodes planes parallèles à la plaque, électriquement isolées de cette plaque,
ces électrodes étant isolées entre elles, portées à un deuxième niveau de potentiel
et s'étendant dans la direction des rayons fournis par la source, procédé caractérisé
en ce qu'il consiste à réaliser les électrodes ainsi que des connexions principales
entre ces électrodes et des points de mesure extérieurs à l'enceinte permettant de
prélever les courants circulant respectivement dans ces électrodes, sur une face principale
d'une plaque électriquement isolante, ces connexions principales étant électriquement
isolées de l'enceinte et traversant celle-ci de manière étanche, à l'opposé de la
source de rayons X à détecter.
[0010] Selon une autre caractéristique du procédé, on réalise au moins un autre ensemble
multidétecteur secondaire, de structure identique à celle de l'ensemble multidétecteur
principal, la plaque de ce multidétecteur secondaire étant portée à un troisième niveau
de potentiel et les électrodes étant portées à un deuxième niveau de potentiel, les
électrodes de ce multidétecteur secondaire ainsi que des connexions respectives entre
ces électrodes et des points secondaires extérieurs à l'enceinte étant réalisées sur
une face secondaire de la plaque électriquement isolante, opposée à la face principale,
ces connexions secondaires étant électriquement isolées de l'enceinte et traversant
celle-ci de manière -étanche à l'opposé de la source de rayons X, le procédé-consistant
ensuite à relier respectivement les connexions principales et secondaires.
[0011] Selon une autre caractéristique, les électrodes et les connexions sont réalisées
sous forme de dépôts conducteurs sur la plaque isolante. De préférence, ces dépôts
conducteurs sont des dépôts métallisés gravés.
[0012] L'invention concerne aussi un procédé de fabrication de multidétecteurs de rayons
X appartenant à un faisceau plan, caractérisé en ce que l'enceinte étanche est constituée
par au moins une plaque électriquement isolante portant les électrodes et les connexions
entre ces électrodes et les points de mesure extérieurs, au moins une plaque conductrice,
et au moins une entretoise électriquement isolée dont l'intérieur creux forme ladite
enceinte et séparant les deux plaques, isolante et conductrice.
[0013] Ce procédé de fabrication permet évidemment encore de réaliser une structure à multidétecteur
principal et multidétecteur secondaire, les deux enceintes définies par deux plaques
et une entretoise étant superposées et remplies d'un gaz ionisable ; il permet aussi
de réaliser une superposition de multidétecteurs, soit à structure simple, soit à
structure double (multidétecteur principal et multidétecteur secondaire), permettant
d'analyser simultanément plusieurs faisceaux plans parallèles juxtaposés.
[0014] Enfin, l'invention a pour objet un multidétecteur de rayons X obtenu selon le procédé
décrit plus haut.
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description
qui va suivre, donnée en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 représente schématiquement un multidétecteur de type connu, qu'il est
possible de fabriquer selon le procédé de l'invention,
- la figure 2 est une vue de face du multidétecteur de la figure 1,
- la figure 3 représente schématiquement un multidétecteur d'un autre type connu,
qu'il est possible de fabriquer selon le procédé de l'invention,
- la figure 4 est une vue latérale du multidétecteur de la figure 3,
- la figure 5 est une vue schématique en coupe latérale d'un multidétecteur multicoupe,
de fonctionnement comparable à celui du multidétecteur de la figure 3, et qu'il est
possible de fabriquer selon le procédé de l'invention,
- la figure 6 est une vue de dessus schématique d'une partie des électrodes du multidétecteur
de la figure 5.
[0016] La figure 1 représente schématiquement et en perspective, un multidétecteur qu'il
est possible de fabriquer selon le procédé de l'invention. Ce . multidétecteur comprend
une plaque 1 portée à un premier niveau de potentiel (haute tension positive +HT)
et, en regard, une série d'électrodes 2 portées à un deuxième niveau de potentiel
(voisin de 0 volt). Cette plaque et ces électrodes sont situées dans une chambre principale
3 étanche, représentée schématiquement et qui contient au moins un gaz ionisable,
tel que le xénon par exemple. Ce multidétecteur permet de détecter les rayons X qui
ont traversé un objet ou un organe 0, ces rayons étant fournis par une source S ponctuelle
ou linéaire qui émet en direction de l'objet ou de l'organe, un faisceau F plan de
rayons X incidents. Ce faisceau présente une large ouverture angulaire et une faible
épaisseur. La plaque 1 est parallèle au plan du faisceau de rayons incidents, tandis
que les électrodes planes 2 sont situées dans un plan parallèle au plan du faisceau
de rayons incidents, en regard de la plaque 1. La plaque 1 qui est portée à un potentiel
positif voisin de quelques kilovolts, est une plaque de collection des électrons,
tandis que les électrodes 2 sont des électrodes de collection des ions. Ces électrodes
sont généralement portées par une plaque isolante (non représentée sur cette figure)
et sont isolées électriquement entre elles. La pression du xénon à l'intérieur de
la chambre étanche a une valeur qui est fonction de l'énergie du rayonnement X à détecter
(de 1 à 40 bars environ) ; ce gaz peut d'ailleurs être additionné à d'autres gaz destinés
à améliorer la détection. Les électrodes 2 forment des bandes convergentes en direction
de la source S.
[0017] La figure 2 représente schématiquement une vue de face du multidétecteur précédent.
On a représenté sur cette figure, la plaque 1 portée à un potentiel positif +HT ainsi
que les électrodes 2 portées à un potentiel voisin de 0 volt ; ces électrodes sont
supportées par une plaque électriquement isolante 4 et chacune d'elles est reliée
à un amplificateur 5 qui permet de prélever le courant circulant dans chacune des
électrodes ; ces courants sont appliqués à un système de traitement (non représenté)
et de visualisation, qui permet de visualiser le corps ou l'objet 0 traversé par les
rayons X émis par la source S. Sur cette figure, on a représenté par des lignes pointillées
verticales, les lignes de champ. Dans la chambre 3 contenant au moins du xénon, on
a représenté par Xe
+ les ions positifs de xénon qui se dirigent vers les électrodes 2 et par e
- les électrons qui se dirigent vers la plaque 1 ; ces ions et ces électrons résultant
de l'ionisation du xénon par les rayons X issus de l'objet ou de l'organe 0. Dans
le cas de l'adjonction d'un gaz électronégatif les électrons sont remplacés par les
ions négatifs, formés à partir du gaz additionnel.
[0018] Selon l'invention, le procédé de fabrication de ce multidétecteur consiste à réaliser
les électrodes 2 ainsi que des connexions principales entre ces électrodes et des
points extérieurs à l'enceinte, permettant de prélever les courants circulant respectivement
dans ces électrodes, sur une face principale d'une plaque 4 électriquement isolante.
Ces connexions sont représentées de manière plus complète sur les figures 5 et 6.
Ces connexions principales sont électriquement isolées de l'enceinte et traversent
celles-ci de manière étanche, à l'opposé de la source.
[0019] La figure 3 représente schématiquement et en perspective, un autre multidétecteur
obtenu selon le procédé de l'invention. Ce multidétecteur comprend une chambre étanche
6 métallique par exemple contenant au moins un gaz ionisable tel que le xénon par
exemple cette chambre se subdivise en deux chambres d'ionisation : une chambre d'ionisation
principale 3 et une chambre d'ionisation secondaire 7. La chambre d'ionisation principale
3 contient, comme le multidétecteur de la figure 1, une plaque 1 portée à un premier
niveau de potentiel (haute tension positive +HT) et une série d'électrodes 2 portées
à un deuxième niveau de potentiel (voisin de 0 volt). La plaque 1 et les électrodes
2 dans la chambre d'ionisation principales 3 forment un ensemble multidétecteur principal.
Comme précédemment, ces électrodes sont planes et sont portées par une plaque 4 électriquement
isolante ; la plaque 1 ainsi que les électrodes 2 sont situées dans un plan parallèle
au plan du faisceau de rayons X issus de l'objet 0 (ce faisceau étant incomplètement
représenté sur la figure). Les électrodes 2 convergent dans la direction de la source
S. Chacune des électrodes 2 de la chambre d'ionisation principale 3 est reliée à un
amplificateur 5 qui permet de prélever., en vue du traitement, le courant circulant
dans chacune de ces électrodes. La chambre d'ionisation secondaire 7 est accolée à
la chambre principale pour compenser le courant de diffusion provenant des rayons
X diffusés par l'organe 0. En effet, comme on le verra plus loin en détail, les électrodes
2 de la chambre d'ionisation principale 3, fournissent respectivement un courant I
qui est la somme d'une part, d'un courant de mesure I
M proportionnel à la quantité d'ions obtenus par l'ionisation du gaz en regard de chaque
électrode de la chambre d'ionisation principale sous l'effet des rayons issus de l'objet,
dans des directions correspondant à celle des rayons incidents 9, et d'un courant
de diffusion i
D résultant de l'ionisation du gaz par les rayons 8 diffusés, notamment par l'objet,
dans d'autres directions que celle des rayons incidents. La chambre d'ionisation secondaire
7 contient, comme la chambre d'ionisation principale, une plaque 10 parallèle au plan
du faisceau de rayons X incidents, est portée à un troisième niveau de potentiel (haute
tension négative -HT), ainsi qu'une série d'électrodes 11 planes, parallèles au plan
du faisceau de rayons X in- .cidents, et situées sur une autre face de la plaque isolante
4 qui porte les électrodes 2 de la chambre d'ionisation principale 3. La plaque 10
et les électrodes 11 dans la chambre secondaire 7 forment un ensemble multidétecteur
secondaire. Les électrodes 11 sont portées, comme les électrodes 2 de la chambre d'ionisation
principale, à un potentiel voisin de 0. Elles sont respectivement reliées par des
connexions 12, aux électrodes correspondantes de la chambre d'ionisation principale
3. Les électrodes 11 de la chambre d'ionisation secondaire et les électrodes 2 de
la chambre d'ionisation principale sont, de préférence, identiques et situées en regard
les unes des autres. La chambre d'ionisation secondaire 7 permet, comme on le verra
plus loin en détail, de compenser, pour le traitement ultérieur des courants issus
des amplificateurs 5, les courants diffusés qui circulent dans chaque électrode de
la chambre d'ionisation principale et qui proviennent des rayons X diffusés par l'objet
ou l'organe 0. Les électrodes 11 de la chambre d'ionisation secondaire 7 sont des
électrodes de collection des électrons e
- ou des ions négatifs, tandis que la plaque 10 est une plaque de collection des ions
Xe
+ provenant de l'ionisation du xénon contenu dans la chambre secondaire 7, par les
rayons X diffusés par l'objet ou l'organe 0. De préférence, les électrodes de la chambre
d'ionisation secondaire sont situées en regard des électrodes de la chambre d'ionisation
principale et les hautes tensions positive et négative ont la même valeur absolue.
La référence 50 désigne un diaphragme.
[0020] La figure 4 représente schématiquement une vue latérale du multidétecteur précédent.
Sur cette vue, on distingue la source S, l'objet ou l'organe 0, l'un des rayons 9
émis par la source S et, en sortie de l'objet 0, le rayon direct 13 issu de l'objet
0, dans la même direction que le rayon incident 9 ; on distingue aussi sur cette figure
1!un des rayons diffusés 8, issu de l'objet 0, dans une direction différente de la
direction du rayon incident 9. Sur la figure, on a représenté l'une des électrodes
2 de la chambre d'ionisation principale qui est reliée à un amplificateur 5 et qui
est portée à un potentiel voisin de 0, et l'une des électrodes 11 de la chambre d'ionisation
secondaire 7, qui est située en regard de l'électrode 2 et qui est séparée de cette
électrode par la plaque isolante 4. On a également représenté la connexion 12 entre
les électrodes des chambres d'ionisation principale et secondaire. Enfin, on a représenté
les plaques 1 et 10 des chambres d'ionisation principale et secondaire, portées respectivement
à des potentiels positif et négatif +HT et -HT. Sur cette figure, on n'a pas représenté
en détail la chambre étanche 6 qui contient le gaz ionisable ; les plaques isolantes
42, 14 supportent les plaques conductrices 1, 10 des chambres d'ionisation principale
et secondaire. Lorsque le gaz ionisable est du xénon, les rayons X représentés en
13 et qui sont issus de l'objet, dans la direction des rayons incidents 9, parviennent
entre les électrodes 2 et la plaque 1 de la chambre d'ionisation principale ; il se
produit alors une ionisation du xénon entre ces électrodes et cette plaque. Cette
ionisation est représentée schématiquement sur la figure par des ions Xe
+ qui sont attirés par les électrodes 2, et par des électrons e
- ou ions négatifs qui sont attirés par la plaque positive 1. Une ionisation se produit
ainsi en regard de chacune des électrodes de la chambre d'ionisation principale grâce
aux rayons X issus de l'objet, dans la direction des rayons incidents. Ces mouvements
d'ions produisent respectivement dans chaque électrode, un courant I qui est la somme
d'un courant I
m résultant de l'ionisation du gaz en regard de chacune des électrodes, sous l'effet
des rayons X issus de l'objet (rayons représentés en 13 sur la figure), dans une direction
correspondant à celle des rayons incidents, et d'un courant I
D de diffusion, qui résulte de l'ionisation du gaz, en regard de chacune des électrodes,
à partir des rayons diffusés par l'objet, dans des directions qui ne correspondent
pas à celles des rayons X incidents. La chambre d'ionisation 7 permet de compenser
ce courant de diffusion, grâce à l'ionisation que produisent dans cette chambre, les
rayons X diffusés 8 ; cette ionisation provoque la circulation, dans les électrodes
11 de la chambre secondaire, d'un courant I
D qui vient se retrancher, grâce à la connexion 12, au courant de diffusion parasite
pris en compte par les électrodes de la chambre d'ionisation principale. Ainsi, les
amplificateurs 5 reliés à chacune des électrodes des chambres d'ionisation principale
et secondaire, reçoivent un courant I
M qui est effectivement le courant de mesure correspondant à l'ionisation du gaz, provoquée
en regard de chacune des électrodes de la chambre d'ionisation principale, par les
rayons 13 issus de l'objet ou de l'organe, dans les directions qui correspondent à
celles des rayons incidents 9.
[0021] Selon l'invention, le procédé de fabrication de ce multidétecteur consiste, comme
pour le multidétecteur de la figure 3, à réaliser sur une face principale 16 de la
plaque électriquement isolante 4, les électrodes 2 ainsi que les connexions principales
15 entre ces électrodes et les points de mesure 19 extérieurs à l'enceinte ; ces points
de mesure permettent de prélever les courants circulant respectivement dans ces électrodes
; les connexions princpales 15 sont électriquement isolées de l'enceinte et traversent
celles-ci de manière étanche, à l'opposé de la source. Le procédé consiste ensuite
à réaliser au moins l'autre ensemble multidétecteur secondaire, de structure identique
à celle de l'ensemble multidétecteur principal ; la plaque 10 de ce multidétecteur
secondaire est portée comme on l'a indiqué plus haut, à une haute tension négative
et les électrodes 11 sont portées à un potentiel voisin de 0. Les électrodes 11 de
ce multidétecteur secondaire, ainsi que des connexions 17 respectives entre ces électrodes
11 et des points secondaires 20, extérieurs à l'enceinte, sont réalisées sur une face
secondaire 18 de la plaque électriquement isolante 4 ; cette face secondaire 18 est
opposée à la face principale 4 ; les connexions secondaires 17 sont électriquement
isolées de l'enceinte et traversent celles-ci de manière étanche, à l'opposé de la
source S ; le procédé consiste ensuite à relier respectivement le point de mesure
19 et les points secondaires 20.
[0022] Les électrodes et les connexions sont réalisées sous forme de dépôts conducteurs
sur la plaque isolante- ; de préférence, ces dépôts conducteurs sont des dépôts métallisés
gravés sur la plaque isolante. Comme on le verra plus loin en détail, les plaques
conductrices 1 et 7 sont portées respectivement à une tension positive +HT et à une
haute tension négative -HT, en réalisant une connexion entre chacune de ces plaques
et une source de haute tension extérieure à l'enceinte ; cette connexion est électriquement
isolée de l'enceinte et la traverse de manière étanche.
[0023] La figure 5 est une vue schématique en coupe latérale, d'un multidétecteur multicoupe,
dont le fonctionnement est comparable à celui du multidétecteur de la figure 3 ; ce
multidétecteur est fabriqué selon le procédé de l'invention, en empilant une pluralité
d'ensembles multidétecteurs principaux et secondaires tels que décrits sur la figure
3.
[0024] Le multidétecteur de la figure 5 est un empilement de multidétecteurs principaux
et secondaires, tels que décrits sur la figure 3. Cet empilement comprend un premier
ensemble multidétecteur principal comportant une plaque plane conductrice 1 destinée
à être portée à une haute tension positive +HT, électriquement isolée de l'enceinte,
(celle-ci pouvant être constituée par exemple par de la résine époxy). Cette plaque
plane conductrice est parallèle au faisceau F' de rayons X issus de l'objet ou de
l'organe à analyser (non représenté sur cette figure). Ce premier ensemble multidétecteur
comprend aussi une pluralité d'électrodes planes 2 parallèles à la plaque 1 et s'étendant
dans la direction des rayons X du faisceau F'. Ces électrodes sont isolées entre elles
comme on le verra plus loin en détail, et sont portées à un potentiel voisin de 0.
Ces électrodes ainsi que des connexions principales 15 entre ces électrodes et des
points de mesure 19 extérieurs à l'enceinte permettant de prélever les courants circulant
respectivement dans ces électrodes, sont réalisées sur une face 16 de la plaque 4
électriquement isolante. Ces connexions principales 15 sont électriquement isolées
de l'enceinte et traversent celle-ci de manière étanche, à l'opposé de la source qui
émet le faisceau F' de rayons X. L'enceinte contenant un gaz ionisable, est ici constituée
par l'entretoise isolante 21, de résine époxy par exemple, dont l'intérieur creux
forme une chambre ; cette entretoise permet de séparer les électrodes 2 et la plaque
1 et la chambre peut contenir du xénon par exemple. Les couvercles 33 et 34 sont prévus
en alliage d'aluminium, mais les plaques 10 et 31 sont identiques aux plaques 1, 15
et 10, 14 de la figure 4. Les couvercles 33, 34 pourraient éventuellement s'appuyer
de manière étanche sur la plaque 1 et sur la plaque isolante 4, pour former avec les
électrodes 2, un multidétecteur élémentaire dont la face avant serait munie d'une
fenêtre étanche 38.
[0025] Selon l'invention, on réalise au moins un autre ensemble multidétecteur secondaire,
de structure identique à celle de l'ensemble multidétecteur principal qui vient d'être
décrit. La plaque 10 de ce multidétecteur secondaire est portée à une haute tension
négative -HT, tandis que les électrodes 11 de ce multidétecteur, dont la structure
est identique à celle des électrodes 2 du multidétecteur principal, sont portées à
un potentiel voisin de 0. Les électrodes 11 ainsi que les connexions respectives 17
entre ces électrodes et des points secondaires extérieurs à l'enceinte formée par
les entretoises 21, 22, sont réalisées sur l'autre face 18 de la plaque électriquement
isolante 4. Les connexions secondaires 17 sont électriquement isolées de l'enceinte,
celle-ci étant constituée de résine époxy par exemple ; ces connexions traversent
l'enceinte formée par les entretoises 21, 22 de manière étanche, à l'opposé de la
source émettant le faisceau F' de rayons X. Le procédé consiste ensuite à relier les
connexions principales 15 et secondaires 17 aux points de mesure 19, pour chacune
des électrodes, par un connecteur 40, représenté schématiquement sur la figure. Si
on ferme les entretoises creuses 21, 22 par des couvercles 33, 34 s'appuyant de manière
étanche sur les plaques 1 et 10, on obtient un multidétecteur de structure comparable
à celui de la figure 3 ; ce multidétecteur permettant de compenser, grâce à l'ensemble
secondaire, comme on l'a mentionné plus haut, le courant de diffusion présent dans
le courant prélevé sur chacune des électrodes. On peut également afin de réaliser
un multidétecteur multicoupes, fabriquer un autre empilement comparable à l'empilement
qui vient d'être décrit. Cet autre empilement comprend un multidétecteur principal
formé par la plaque 1 portée à la haute tension positive et des électrodes 23 de collections
des ions, portées à un potentiel voisin de 0, reliées à des points de mesure 24, par
des connexions principales 25 ; les électrodes 23 et les connexions principales 25
sont réalisées, comme précédemment, sur une face 26 d'une plaque électriquement isolante
27. Les électrodes 23 et la plaque 1 sont séparées par une entretoise isolante creuse
28. De la même manière que pour l'empilement précédent, un multidétecteur secondaire
est formé de l'autre côté de la plaque isolante 27. Ce multidétecteur secondaire comprend
des électrodes 29 portées à un potentiel voisin de 0. Ces électrodes sont isolées
entre elles et dirigées dans la direction des rayons du faisceau F'. Elles sont reliées
respectivement par des connexions secondaires 30, à des points extérieurs. Cet ensemble
multidétecteur secondaire comprend aussi une plaque 31 portée à une haute tension
négative -HT et séparée des électrodes 29 par une entretoise isolante 32 ; les différentes
entretoises, électrodes et plaques de cet empilement sont rendues solidaires par des
couvercles 33, 34 et munis de moyens de fixation 35 ; les couvercles, les entretoises,
les plaques et connexions, ainsi que les plaques supportant tes électrodes, sont rendus
solidaires de manière que l'ensemble forme un volume creux 36 étanche, contenant du
xénon par exemple. Les différentes chambres formées dans ce volume creux peuvent être
mises en communication par des ouvertures telles que 37 réalisées dans les plaques
supportant les électrodes et dans la plaque 1 portée à la haute tension positive +HT.
Les électrodes 29 et la plaque 31 de la chambre secondaire du second empilement, forment
une chambre de compensation des courants de diffusion qui viennent perturber les courants
mesurés sur les électrodes 23 de la chambre principale de ce second empilement. A
cet effet, le connecteur 41 permet de relier respectivement aux points de mesure 24
des électrodes 23 et 29 de ce second empilement. Afin d'assurer la solidité et l'étanchéité
du dispositif qui contient du xénon par exemple, à une pression supérieure à 10 atmosphères,
une fenêtre étanche 38, maintenue par une bride 39, est disposée sur la face avant
du multidétecteur.
[0026] Il est bien évident que le détecteur représenté sur cette figure comprend deux empilements
qui permettent de réaliser deux coupes parallèles d'un organe ou d'un objet à analyser
; ce multidétecteur pourrait comporter un seul empilement ou plus de deux empilements.
Il est bien évident aussi que chaque multidétecteur pourrait ne pas comporter la chambre
de compensation des courants de diffusion ; l'invention porte en effet sur la réalisation
des électrodes et de leurs connexions avec des points extérieurs, ces électrodes et
ces connexions étant réalisées sous forme de dépôts conducteurs sur une plaque isolante.
Ces dépôts sont métallisés et gravés sur la plaque isolante.
[0027] L'invention porte aussi, et surtout, sur la fabrication d'un multidétecteur par empilement
de telles plaques isolantes équipées de dépôts conducteurs et d'entretoises isolantes,
cet empilement réalisant l'enceinte isolante remplie de gaz détecteur.
[0028] La figure 6 est une vue de dessus du détecteur de la figure 5, selon une coupe effectuée
au niveau de la plaque 4 par exemple. On distingue sur cette figure, les électrodes
2 dirigées dans la direction des rayons du faisceau F' de rayons X et les connexions
principales 15 entre ces électrodes et des points de mesure 19 extérieurs au multidétecteur.
On distingue mieux également que les électrodes 2 et les connexions 15 sont réalisées
sous forme de dépôts conducteurs sur la plaque isolante 4. Il est bien évident que
les électrodes 11, 23 et 29 sont réalisées de la même manière.
[0029] Les plaques et électrodes des chambres d'ionisation principale et secondaire de chaque
empilement sont réalisées, de préférence, sous forme d'un dépôt de cuivre sur un support
isolant.
[0030] A titre indicatif, le nombre des cellules de chaque chambre peut être supérieur à
500, pour un angle d'ouverture du faisceau de rayons X supérieur à 40° ; dans ce cas,
le pas entre chacune des électrodes de chaque chambre est de 1 mm environ. De préférence,
la plaque isolante qui supporte les électrodes des chambres principale et secondaire
est située à mi-distance entre les plaques qui sont respectivement portées au potentiel
positif et négatif. La distance entre ces plaques est d'environ 14 mm et le temps
de collection des ions est voisin de 10 ms.
1. Procédé de fabrication d'un multidétecteur de rayons X apte à détecter un faisceau
(F) plan de rayons X de faible épaisseur, ce multidétecteur comprenant une enceinte
étanche remplie d'un gaz ionisable et, dans cette enceinte, au moins un ensemble multidétecteur
principal comportant une plaque plane conductrice (1), électriquement isolée de l'enceinte,
parallèle au faisceau de rayons X et portée à un premier niveau de potentiel (+HT),
et une pluralité d'électrodes planes (2) parallèles à la plaque (1), isolées de cette
plaque, ces électrodes (2) étant isolées entre elles, portées à un deuxième niveau
de potentiel et s'étendant dans la direction des rayons fournis par la source, procédé
caractérisé en ce qu'il consiste à réaliser les électrodes (2) ainsi que des connexions
principales (15) entre ces électrodes et des points de mesure (19) extérieurs à l'enceinte
permettant de prélever les courants circulant respectivement dans ces électrodes,
sur une face principale (16) d'une plaque électriquement isolante (4), ces connexions
principales étant électriquement isolées de l'enceinte et traversant celle-ci de manière
étanche, à l'opposé de la source qui émet les rayons X.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il consiste à réaliser au
moins un autre ensemble multidétecteur secondaire, de structure identique à celle
de l'ensemble multidétecteur principal, la plaque (10) de ce multidétecteur secondaire
étant portée à un troisième niveau de potentiel (-HT) et les électrodes (11) étant
portées à un deuxième niveau de potentiel, les électrodes (11) de ce multidétecteur
secondaire ainsi que des connexions (17) respectives entre ces électrodes (11) et
des points secondaires extérieurs à l'enceinte étant réalisées sur une face secondaire
(18) de la plaque électriquement isolante (4), opposée à la face principale (16),
ces connexions secondaires étant électriquement isolées de l'enceinte (21, 22, 34,
35, 38) et traversant celle-ci de manière étanche à l'opposé de la source de rayonx
X, le procédé consistant ensuite à relier respectivement les connexions principales
et secondaires.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que
les électrodes et les connexions sont réalisées sous forme de dépôts conducteurs sur
la plaque isolante.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que les dépôts conducteurs
sont des dépôts métallisés gravés sur la plaque isolante.
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il consiste à porter chaque
plaque conductrice à la haute tension en réalisant une connexion entre cette plaque
et une source de haute tension extérieure à l'enceinte, cette connexion étant électriquement
isolée de l'enceinte et la traversant de manière étanche.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'il consiste à empiler une
pluralité d'ensemble multidétecteurs principaux et secondaires.
7. Procédé de fabrication d'un multidétecteur de rayons X selon l'une au moins des
revendications 1 à 6, caractérisé en ce que l'enceinte étanche est constituée par
au moins une plaque électriquement isolante (4) portant les électrodes (2) et les
connexions (15) entre ces électrodes et les points de mesure extérieurs, au moins
une plaque conductrice (10), et au moins une entretoise isolante (22), électriquement
isolée des électrodes et de la plaque conductrice et séparant les deux plaques isolante
et conductrice, dont l'intérieur creux forme ladite enceinte.
8. Multidétecteur de rayons X obtenu par le procédé selon l'une au moins des revendications
1 à 7.