[0001] La présente invention a pour objet un dispositif de verrouillage pour fixation de
ski.
[0002] On connait, par de nombreuses publications, des fixations de ski de sécurité dont
le dispositif de verrouillage est commandé automatiquement, dans le sens du déverrouillage,
par un circuit électronique approprié. Ce dernier donne un signal de déverrouillage
lorsque les contraintes s'exerçant sur la jambe du skieur, détectées par des capteurs
appropriés, atteignent un niveau dangereux en durée et/ou en amplitude.
[0003] Une grande difficulté qui se pose lors de la conception de ce type de fixations de
ski est leur approvisionnement en énergie. En effet, il apparaît lors de la pratique
du ski des forces très élevées tendant à séparer la chaussure du ski. C'est en général
au moment où ces forces ont atteint leur valeur maximale que doit s'opérer l'ouverture
de la fixation. Or ces forces sont transmises au dispositif de verrouillage. Pour
commander ce dernier, dans le sens du déverrouillage, il faut donc vaincre des forces
de frottements très importantes et par conséquent fournir au dispositif une énergie
très élevée en un temps très bref, généralement au moyen d'un dispositif Pyrotechnique
ou électromagnétique.
[0004] Diverses propositions ont été faites pour pallier à cette difficulté, notamment l'utilisation
d'organes de roulement 'ou de surfaces antifriction et de systèmes à leviers démultiplicateurs
de forces. Ces améliorations n'ont malheureusement pas donné entière satisfaction
et à l'heure actuelle la consommation d'énergie de ce type de fixations est encore
nettement excessive ; c'est ce qui explique probablement qu'elles n'aient pas encore
été mises sur le marché, leur utilisation nécessitant soit d'employer des piles spéciales
très coftteuses, soit de changer très fréquemment de piles. Il s'agit là de contraintes
rédhibitoires.
[0005] L'invention se propose de résoudre cette difficulté.
[0006] A cet effet le dispositif de verrouillage objet de la présente invention comprend
deux organes mobiles en appui mutuel, dont l'un au moins est constitué par un levier
articulé autour d'un axe, les surfaces d'appui étant agencées de telle manière que
la résultante géométrique de la force d'appui des deux surfaces l'une contre l'autre
(normale à ces surfaces) et de la force de frottement (tangente à ces surfaces) passe
par l'axe d'articulation du levier de verrouillage et, par conséquent, exerce sur
celui-ci un couple nul. Il suffit donc d'un effort très faible et, corrélativement,
d'une énergie réduite pour provoquer le déverrouillage.
[0007] L'invention sera mieux comprise au cours de la description qui va maintenant être
faite en se référant aux dessins annexés qui montrent, à simple titre d'exemple, une
forme de réalisation d'un dispositif de verrouillage selon l'invention.
- Figure 1 montre, en coupe verticale, le.dispositif à l'état verrouillé,
- Figure 2 montre le dispositif après déverrouillage,
- Figure 3 est un schéma à échelle agrandie montrant les forces s'exerçant sur le
levier de verrouillage.
[0008] La fixation de ski représentée à la figure 1 est une talonnière destinée à coopérer
avec le talon de la chaussure de ski (figuré en traits mixtes forts) pour le retenir
normalement appliqué sur le ski.
[0009] Elle comprend une plaque de base 1 fixée par des vis non représentées sur la surface
du ski 2, un capot ou boîtier protecteur 3, un organe agrippe-talon 4, un dispositif
de verrouillage 5 et un électro-aimant 6.
[0010] L'organe agrippe-talon 4 est articulé autour d'un axe transversal 7 porté par le
boîtier 3. Il comporte un prolongement ou bras de verrouillage 8 qui s'étend vers
l'arrière du ski à l'intérieur du boîtier 3, et présente une surface inclinée 9 dont
le rôle sera expliqué plus loin.
[0011] A l'intérieur du boîtier 3, autour d'axes transversaux 10, 14, portés par ce dernier,
sont articulés deux leviers 11, 15 respectivement. Le levier 11 présente une surface
inclinée 12 apte à s'appliquer contre la surface 9 du bras 8 ainsi qu'une saillie
13 tournée vers l'arrière du ski. Le levier 15 affecte la forme d'un L dont la branche
horizontale 16 est en appui par l'intermédiaire d'un galet 17 contre la saillie 13,
tandis que sa branche verticale 18 est en appui contre la tige de commande 19 de l'électroaimant
6.
[0012] Un ressort de traction 20 de faible raideur, accroché à une pièce fixe 21, agit sur
le levier 11 en tendant à le faire pivoter dans le sens de la séparation des surfaces
d'appui 9, 12 (flèche E).
[0013] Un ressort de traction 22, de faible raideur, accroché sur le fond du boîtier 3 agit
sur le levier 15 pour l'appliquer contre la tige d'électroaimant 19 (flèche G).
[0014] Dans un but de simplification, les composants de la fixation servant à la commande
de l'électroaimant tels que pile et microprocesseur n'ont pas été représentés sur
les dessins.
[0015] Le fonctionnement du dispositif de verrouillage est le suivant : en position normale
de pratique du ski l'agrippe-talon 4 maintient l'arrière de la chaussure de ski appliquée
contre une partie 1a de la platine 1 formant appui-talon.
[0016] L'agrippe-talon 4 est immobilisé dans sa position de retenue de la chaussure au moyen
des leviers de verrouillage 11 et 15 qui occupent la position verrouillée représentée
à la figure 1.
[0017] Le signal de déclenchement, fourni à l'électro-aimant lorsque la force de traction
T (Figure 1) exercée par la chaussure sur l'agrippe -talon 4 devient dangereuse, provoque
le déplacement de la tige de commande 19 (Figure 2). Celle-ci repousse le levier 15
à l'encontre du ressort 22 ; le levier 15 pivote autour de l'axe 14 dans le sens H
contraire à celui de la flèche G et le galet 17 de la branche 16 quitte la partie
saillante 13 du levier 11. Sollicité par le ressort 20, le levier 11 pivote autour
de l'axe 10 selon la flèche E et la surface d'appui 12 quitte la surface 9 de l'agrippe-talon
4. Ce dernier est donc libre de basculer verticalement et la chaussure peut s'échapper
de la talonnière.
[0018] La figure 3 montre, à plus grande échelle,le levier de verrouillage 11. Dans un but
de simplification, la zone d'appui mutuel entre les surfaces 9 et 12 a été assimi-
lée à un point A. La force de traction verticale T s'exerçant sur l'agrippe-talon
4 engendre au point A une force P dont l'amplitude est proportionnelle à T et dont
la direction est normale à la surface 12. Le coefficient de frottement entre les surfaces
9 et 12 étant égal par définition à f = tg ϕ, il apparaît dans le plan de ces surfaces
une force F = Ptg ϕ qui s'oppose à leur déplacement relatif, c'est-à-dire qui s'oppose
au pivotement du levier 11 selon la flèche E dans le sens du déverrouillage.
[0019] La force R résultante de P et F forme par conséquent avec la normale aux surfaces
d'appui 9, 12 un angle ϕ. Or, conformément à l'invention, la droite joignant la zone
d'appui (assimilée au point A) à l'axe de pivotement 10 du levier 11 forme également
l'angle ϕ avec la normale aux surfaces d'appui 9, 12. Il en résulte donc que le moment
exercé par la force R sur le levier 11 est nul et que la commande du déverrouillage
peut être obtenue au moyen d'une énergie extrêmement faible.
[0020] En effet, le moment parasitaire s'exerçant sur le levier 11 étant nul, le frottement
parasitaire s'exerçant entre la saillie 13 et le galet 17 du levier 15 est également
nul si bien qu'au cours du déclenchement l'électroaimant n'a à vaincre que les efforts
dOs aux petits ressorts 20 et 22 dont la force est négligeable.
[0021] La remise du mécanisme en position de verrouillage, à partir de la position déverrouillée
de la figure 2, s'effectue manuellement au moyen d'une came appropriée, non représentée
pour simplifier le dessin. Cette came est montée sur un axe rotatif disposé transversalement
au boîtier 3 entre les leviers 11 et 15. La came est agencée de telle sorte que sa
rotation dans le sens approprié fasse pivoter les leviers 11, 15 de leur position
de la figure 2 à leur position verrouillée de la figure 1.
[0022] Il va de soi que le dispositif de verrouillage selon l'invention pourrait également
être adapté à une butée avant libérant la chaussure latéralement en cas d'efforts
de torsion excessifs ou à une fixation multidirectionnelle, par exemple du type à
rotule, apte à libérer la chaussure à la fois verticalement et latéralement. Cette
adaptation est possible par des modifications mineures, à la portée de l'homme de
l'art.
1. Dispositif de verrouillage pour fixation de ski de sécurité à déclenchement commandé
par un circuit électronique, qui comprend deux organes mobiles (8,11) en appui mutuel
dont l'un au moins (11) est constitué par un levier articulé autour d'un axe (10)
caractérisé en ce que les surfaces d'appui (9, 12) sont agencées de telle manière
que la résultante géométrique (R) de la force d'appui (P) (normale aux surfaces d'appui)
et de la force de frottement (F) (tangente aux surfaces d'appui) qui s'exercent sur
le levier (11) passe par l'axe d'articulation (10) de ce dernier.
2. Dispositif de verrouillage suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les
surfaces d'appui (9, 12) sont planes.