[0001] La présente invention concerne les appareils d'entraînement au pointage de cibles,
et plus particulièrement les appareils de simulation pour l'entrai- nement au tir.
Ces simulateurs de tir sont utilisés pour assurer la formation et l'instruction des
tireurs en leur permettant, en salle ou sur un terrain réel, de s'entraîner à commander
le pointage d'une arme sur une cible sans pour autant faire réellement consommation
de projectiles. Le projectile est un projectile fictif, dont un calculateur permet
de comparer la position avec celle d'une cible pour apprécier la qualité du pointage
opéré par le tireur sur la cible et déterminer en particulier si le tir est correct
pour conduire le projectile simulé à un impact sur la cible. La cible peut être elle-même
soit réelle, soit fictive. Quant au projectile, on sait aussi bien simuler de cette
manière des tirs de missiles que des tirs de simples projectiles à trajectoire balistique.
Dans le second cas, la trajectoire du projectile fictif est prédéterminée en fonction
des données balistiques, tandis que dans le premier, elle est modifiée par des ordres
qui sont internes au missile ou issus du système d'arme et qui sont reconstitués dans
le calculateur du simulateur.
[0002] Les simulateurs de tir comportent aussi, de manière classique, des moyens pour faire
apparaître aux yeux du tireur, en superposition avec le champ de tir observé par un
appareil de visée intégré à l'arme, des images lumineuses figurant le traceur d'un
missile, symbolisant une cible, ou visualisant les résultats d'un tir, par les effets
d'un impact notamment. Mais les moyens que l'on a proposés à ce jour pour cela restent
encore très imparfaits ; il ne s'agit jamais que d'effets lumineux simples et figés
dont on projette l'image dans le champ de l'appareil de visée.
[0003] L'invention vise à améliorer les performances des matériels connus dans la simulation
de tirs, et à permettre en particulier de réaliser les exercices de tirs sur des cibles
fictives, mais réalistes, aussi bien dans leur forme que dans leur évolution dans
le temps, même au cours d'un tir. Un tel principe de simulation dispense de l'utilisation
de cibles réelles pour l'entraînement au pointage, dans la simulation de tirs ou dans
toute autre application d'exercices de pointage analogues.
[0004] Dans ce but, l'invention propose un procédé de formation d'une cible fictive dans
un appareil d'entraînement au pointage à axe de visée orientable, tel que l'appareil
de visée optique d'un simultateur de tir, orientable au moins au départ d'un tir fictif.
Ce procédé est caractérisé en ce qu'il consiste essentiellement à produire des signaux
de cible définissant des images successives d'une cible fictive en fonction de sa
forme et de son évolution, au moins en distance de l'appareil et/ou en position angulaire
par rapport à l'axe de visée, à constituer chacune des images successives de cible
ainsi définies par un point lumineux que l'on déplace sur un écran, sous la commande
des signaux de cible, dans le temps de rétention des images rétiniennes, et à projeter
les images successives ainsi constituées dans le champ d'observation de l'appareil.
[0005] L'écran peut être notamment celui d'un tube cathodique, mais d'une manière plus générale,
tout autre système de visualisation de figures géométriques sur un écran dont la commande
se fait par des procédés électroniques peut convenir.
[0006] De préférence, le procédé selon l'invention se caractérise aussi en ce que dans lesdits
signaux de cible on définit chaque image de cible par au moins un segment linéaire
et en ce qu'en fonction desdits signaux de cible, on commande le déplacement du point
le long d'un tracé linéaire comprenant au moins ledit segment, avec une intensité
lumineuse continue le long de ce segment.
[0007] Le tracé linéaire peut suivre n'importe quelles courbes, et il peut être parcouru
en continu par un point lumineux dont l'intensité lumineuse est continue pendant qu'il
décrit le tracé complet de la cible à chaque image. On entend là que l'intensité lumineuse,
pour continue qu'elle soit, n'est pas nécessairement constante. On peut au contraire,
en la faisant varier, obtenir des effets de forme au sein de chaque image, ou des
effets d'éloignement d'une image à l'autre. Par ailleurs, on peut aussi faire comporter
au tracé linéaire des segments d'extinction, où le point lumineux est éteint, de sorte
que ces segments ne soient pas apparents dans l'image, par exemple lors du passage
à l'image suivante ou entre deux segments figurant des parties différentes de la cible.
Le mode préférentiel de déplacement du point lumineux que l'on a défini selon un tel
tracé linéaire se réalise en particulier par l'utilisation d'un tube cathodique du
type "flying spot", par opposition aux tubes à balayage où le point lumineux balaye
tout l'écran en coordonnées rectangulaires, avec extinction en dehors des zones couvertes
par l'image.
[0008] Un cas particulier du tracé linéaire est celui d'un tracé constitué par un ou plusieurs
segments rectilignes. Il est particulièrement avantageux dans la mise en oeuvre de
l'invention, car dans les signaux de cible, tout segment rectiligne peut être défini
avec une grande simplicité, dans un système de deux coordonnées rectangulaires, par
la longueur du segment et son angle de pente. Le cas échéant, les signaux peuvent
contenir une information d'intensité, pour commander des variations d'intensité lumineuse,
et en particulier pour commander l'extinction du point lumineux sur son trajet de
l'un à l'autre de deux segments devant être visualisés comme segments constitutifs
de l'image de cible. Il est évident que la juxtaposition de segments élémentaires
permet de réaliser des courbes quelconques. Il est évident aussi que le terme de cible
doit être compris dans un sens large, couvrant aussi bien la représentation de plusieurs
cibles, que l'on peut faire évoluer indépendamment les unes des autres.
[0009] La bonne résolution obtenue avec cette technique permet une représentation précise
et fidèle de la forme d'une cible, très ressemblante à une cible réelle. Et de plus,
la rapidité que l'on peut atteindre dans le déplacement du point lumineux et dans
la cadence de production des images permet de figurer l'évolution d'une cible même
très mobile pendant le temps réel d'observation, dans la simulation d'un tir par exemple.
De tels résultats seraient difficiles à obtenir, dans la pratique de la simultation
de tirs, si l'on cherchait par exemple à projeter dans le champ d'observation de l'appareil
de visée la reproduction photographique d'une cible réelle au lieu de la cible fictive
qui, selon l'invention, est entièrement synthétisée électroniquement.
[0010] En liaison avec le procédé qui a été défini ci-dessus, l'invention a aussi pour objet
un appareil d'entraînement au pointage de cibles en faisant application, constitué
avantageusement par un appareil de visée optique, monté par exemple sur une arme de
pointage d'un tir de projectile fictif, dans un simulateur de tir comportant des moyens
de formation d'une cible fictive dans le champ d'observation de l'appareil de visée
et des moyens de comparaison entre les positions respectives du projectile fictif
et de la cible fictive pour apprécier les résultats du tir. Selon l'invention l'appareil
d'entraînement au pointage, à axe de visée orientable, comportant des moyens de formation
d'une cible fictive dans le champ d'observation de l'appareil, est caractérisé en
ce que lesdits moyens de formation comportent un écran de visualisation d'images lumineuses,
des moyens générateurs de signaux de cible pour produire des signaux de cible définissant
des images successives d'une cible non ponctuelle en fonction de sa forme et de son
évolution, au moins en distance de l'appareil et/ou en position angulaire par rapport
à l'axe de visée, des moyens pour commander le déplacement d'un point lumineux sur
l'écran par lesdits signaux pour constituer sur l'écran chacune des images ainsi définies,
et des moyens de projection de l'image ainsi constituée dans le champ d'observation
de l'appareil.
[0011] L'invention sera maintenant plus complètement décrite en se référant à un mode de
réalisation particulier d'un appareil d'entraînement au pointage faisant application
du procédé selon l'invention pour la formation d'une cible fictive dans un simulateur
de tir. Ce mode de réalisation particulier n'est cependant nullement limitatif de
l'invention. Il est décrit en se référant aux figures 1 à 5 des dessins ci- annexés,
dans lesquels :
la figure 1 représente schématiquement la partie optique du simulateur de tir ;
la figure 2 montre un exemple des images qui peuvent être présentées à la vue du tireur
;
la figure 3 représente schématiquement les dispositifs électroniques utilisés pour
la formation de la cible fictive ;
la figure 4 montre un autre exemple d'image présentée à la vue du tireur ; et
la figure 5 illustre la correction d'une cible fictive par un masque.
[0012] Le simulateur de tir selon l'invention est conçu pour permettre d'apprécier les résultats
de tirs de projectiles fictifs, sur des cibles qui sont elles- mêmes fictives. Il
comporte donc, d'une manière qui est d'ailleurs en elle-même classique, une arme de
pointage du tir que l'opérateur règle en orientation pour que le tir atteigne la cible,
et des moyens de comparaison entre les positions respectives du projectile fictif
et de la cible pour apprécier les résultats du tir, et déterminer en particulier si
la trajectoire du projectile conduit à un impact sur la cible. Cette comparaison est
opérée en pratique à l'aide d'un calculateur qui traite des informations de position
qui comprennent les écarts angulaires en site et en gisement par rapport à un axe
de référence, et la distance par rapport à l'arme. Dans le cas où le projectile est
supposé suivre une trajectoire balistique, sa position angulaire est déterminée au
moment où sa distance de l'arme est égale à celle de la cible, d'après le pointage
effectué au moment du tir et des données balistiques préenregistrées, quels que puissent
être ensuite les déplacements de l'arme pendant que le projectile suit sa trajectoire.
Mais l'on peut aussi simuler des tirs de projectiles supposés être des missiles, auquel
cas le calculateur élabore les informations de position de projectile en tenant compte
des réactions propres du missile ou du déplacement de l'arme à laquelle est associée
la lunette de visée.
[0013] Conformément à la figure 1, le simulateur de tir comporte, dans ses dispositifs optiques,
un appareil de visée 1, qui peut être notamment une lunette de visée montée solidaire
de l'arme de tir ou un système optique de visée intégré à l'arme. Dans le champ d'observation
de cette lunette, le tireur voit le paysage 2 (figure 2), dont les rayons 3 (figure
1) lui parviennent à travers deux lames semi-transparentes 4 et 5. A la traversée
de ces lames, la luminosité est atténuée successivement de 20 % et de 50 % dans l'exemple
particulier considéré. Si l'appareil de visée 1 ne comporte pas de réticule pour marquer
l'axe de visée, on peut utiliser un générateur de réticule 6 qui permet de renvoyer
l'image d'une croix de visée formée à travers une lentille 7, par réflexion sur la
lame semi-transparente 4, dans le champ d'observation de l'appareil de visée 1, en
superposition avec le paysage observé. Le réticule reste toujours centré sur l'axe
optique de l'appareil de visée.
[0014] Pour faire apparaître dans le même champ d'observation de l'appareil de visée 1 une
cible fictive telle que la cible 8 de la figure 2, le simulateur comporte un tube
cathodique 9 associé à une lentille 10 qui permet, par réflexion sur la lame semi-transparente
5, de renvoyer vers l'appareil de visée une image formée sur l'écran 11 du tube. Ce
dernier est du type "flying spot", c'est-à-dire que l'image de cible souhaitée est
formée sur l'écran par déplacement du point lumineux selon un tracé linéaire, et non
pas par balayage.
[0015] On a en outre représenté sur la figure 1 un appareillage optionnel du simulateur
qui consiste en une caméra de télévision 12, associée à une lentille 13 et disposée
en regard du tube 9, de l'autre côté de la lame semi-transparente 5, de manière à
recevoir en superposition l'image du paysage réel et celle du réticule par réflexion
sur la lame 5, et l'image de cible par transmission à travers cette lame. On voit
sur la figure que les deux lames 4 et 5 sont inclinées à 45 degrés sur l'axe optique
de l'appareil de visée et que le générateur de réticule 6, le tube 9 et la caméra
12 sont orientés à 90 degrés de cet axe. La caméra 12 permet de la sorte de filmer
un témoin des exercices de tir réalisés au moyen du simulateur.
[0016] On notera en outre que pour des exercices en salle, on pourrait constituer l'image
d'un paysage dans le champ d'observation de l'appareil de visée, par projection à
partir de reproductions photographiques par exemple.
[0017] Le simulateur de tir est conçu de manière à pouvoir faire évoluer la cible fictive
par rapport au paysage, et éventuellement à pouvoir faire évoluer de même la trace
simulée du projectile dans le champ d'observation et figurer des effets d'impact,
dans des positions qui sont liées au paysage ou à la cible mais qui doivent être indépendantes
des mouvements de l'appareil de visée.L'axe de référence choisi pour toutes ces simulations
étant confondu avec l'axe de visée, le simulateur comporte un dispositif de détection
des mouvements de l'arme,figuré en 14, ce qui permet par la suite de retrancher ces
mouvements de la position des effets simulés, projectile et cible, vus à travers l'appareil
de visée. Le dispositif de détection est constitué d'une manière quelconque en elle-même
connue, par exemple par un gyroscope ou un gyromètre, ou par deux accéléromètres assurant
la compensation en site et en gisement ou par deux détecteurs angulaires de position
(respectivement en site et en gisement) si l'arme dispose d'une plateforme fixe liée
au sol. Le dispositif peut comporter en outre un détecteur de dévers de l'arme entraînant
une rotation angulaire autour de l'axe de visée de manière à respecter la verticale.
[0018] On décrira maintenant plus précisément comment sont constituées les images de cible
sur l'écran 11 du tube cathodique 9 (figure 3). On fera tout d'abord remarquer que
d'une manière générale le déplacement du point lumineux sur l'écran est assuré à une
vitesse constante prédéterminée suffisante pour que le temps nécessaire à la constitution
de chaque image de cible soit inférieur au temps de persistance des images rétiniennes,
et de plus on fait se succéder les images de cible sur l'écran à un rythme suffisamment
rapide, par rapport à la rémanence de l'écran, pour assurer la persistance lumineuse
sur l'écran d'une image à la suivante. Dans un exemple particulier, on constitue ainsi
les images de cible sur l'écran à un rythme d'une image par 20 millisecondes.
[0019] Ces différentes images sont définies par des signaux de cible qui sont produits par
un calculateur à microprocesseur 15. Les signaux sont élaborés dans ce calculateur
à partir d'informations introduites en 20 et définissant la forme de la cible et son
évolution et à partir des informations sur les mouvements de l'appareil de visée fournis
par le dispositif de détection 14.
[0020] Le tracé du point lumineux sur l'écran est constitué par une série de segments linéaires
successifs et, sur ce tracé, la cible fictive est dessinée par un certain nombre de
ces segments rectilignes le long desquels le point se déplace en conservant une intensité
lumineuse continue. On a représenté ainsi sur la figure 2 un ensemble de segments
constituant une image de cible ayant le profil d'un avion.
[0021] Pour chaque segment i de chaque image, les signaux de cible produits par le calculateur
15 comportent des informations traduisant la longueur du segment par le temps de déplacement
du point lumineux pour décrire ce segment et la pente angulaire du segment par les
dérivés par rapport au temps de deux coordonnées rectangulaires x et y définissant
la position du point lumineux. Ainsi, ces signaux comprennent plus exactement la vitesse
de déplacement du point lumineux selon l'axe des x, soit x'
i, sa vitesse de déplacement selon l'axe des y, soit y'
i, et la durée de la génération du segment i soit 4t
i.
[0022] Les signaux de ces trois groupes sont transmis à une interface 16 qui fournit les
signaux de commande au tube cathodique 9. Ces signaux commandent 1 les intensités
de courant traversant les enroulements 17 et 18 qui dévient le faisceau d'électrons
dans le tube 9, respectivement selon l'axe des x et selon l'axe des y. Ils sont obtenus
dans l'interface 16, pour chaque segment i, respectivement par intégration de x'i
et par intégration de y'i pendant le temps Ati. Une ligne 19 retransmet de l'interface
au calculateur un signal indiquant la fin du temps Ati alloué pour la constitution
d'un segment i et le calculateur peut alors transmettre les valeurs x
li, y'i et Ati correspondant au segment suivant. Pendant que l'interface 16 commande
le déplacement du point lumineux sur chaque segment en fonction des signaux de cible,
le calculateur 15 produit les signaux correspondant à l'image de cible suivante d'après
la position de l'avion dans l'espace (orientation, roulis, pique, vitesse, trajectoire
qui lui a été assignée) et en tenant compte des déplacements éventuels de l'arme.
[0023] La solution qui vient d'être décrite a.pour avantage que le calculateur n'a à produire
que trois valeurs à un instant donné pour chaque segment, ce qui lui laisse la majeure
partie du temps, pendant que les segments s'inscrivent sur le tube, pour faire le
calcul de la position future de la cible. Les coordonnées initiales en x et y du tracé
sont supposées, de manière arbitraire, coincider avec l'axe de référence.
[0024] La technique peut en fait être appliquée pour un profil de cible de n'importe quelle
forme, toute courbe pouvant être définie par juxtaposition de petits segments élémentaires.
Un effet d'éloignement de la cible peut être rendu par une variation homothétique
des dimensions des segments. On peut aussi éventuellement obtenir un effet analogue
en faisant varier l'intensité lumineuse du point lumineux d'une image à l'autre. Une
variation d'intensité au cours d'un même tracé permet de réaliser un effet de relief.
[0025] L'ensemble de l'appareillage électronique utilisé ci-dessus pour simuler une cible
fictive dans le champ d'observation de l'appareil de visée peut aussi être utilisé,
simultanément et de la même manière, pour y faire figurer la trace du projectile,
le réticule de visée, les effets d'impact sur la cible ou sur le sol. De plus, cette
simulation par l'appareillage électronique s'adapte aussi bien à la figuration d'un
ou plusieurs projectiles, qu'il s'agisse de projectiles balistiques ou de missiles,
comme à la figuration d'une ou plusieurs cibles, qui peuvent être variés, en forme,
dimensions et déplacement, indépendamment les uns des autres. On aura compris aussi
que le simulateur décrit peut être adapté à un entraînement en salle aussi bien qu'à
un entraînement en vraie grandeur dans la nature.
[0026] Dans la variante de réalisation illustrée par les figures 4 et 5, on a en outre prévu
de pouvoir intervenir sur les signaux de cible et la représentation des images successives
de la cible fictive en fonction du terrain observé par le champ de visée et des obstacles
que rencontrerait une cible réelle correspondant à cette cible fictive. Cette intervention
s'effectue par commande d'une extinction du point lumineux sur certaines parties de
son trajet. C'est pourquoi l'on a représenté en tirets sur la figure 3 la grille 21
du tube cathodique ainsi qu'une ligne 22 reliant le calculateur 15 à cette grille
pour commander l'émission de faisceau cathodique et son extinction. La détermination
des fractions du trajet sur lesquelles il doit y avoir extinction implique une comparaison
qui s'effectue dans le calculateur 15 entre les informations relatives à la cible
et des données pré-enregistrées définissant le terrain et ses obstacles. Les informations
pré-enregistrées sont introduites en 23 dans le calculateur.
[0027] L'enregistrement s'effectue en général par l'instructeur, avant le tir. On peut ainsi
enregistrer des données de terrain d'après un relevé topographique qui peut être effectué
selon toute méthode connue, permettant de caractériser chaque point du terrain, dans
les données de terrain, par sa distance par rapport à l'arme et sa position angulaire
par rapport à l'axe de visée, généralement par le site et le gisement. On a décrit
par exemple dans le brevet US 4 068 393 la mémorisation de données de terrain par
un procédé utilisant une représentation simplifiée du terrain.
[0028] L'enregistrement de ces données de terrain peut être réalisé à tout moment, éventuellement
bien avant la période de tir, avec mémorisation sur support magnétique. Pour permettre
lors de la séance d'entraînement de superposer le terrain enregistré avec le terrain
réel observé par le tireur, l'instructeur initialise le simulateur par une visée optique
précise sur un repère de référence spécialement choisi sur le terrain.
[0029] Un autre procédé qui sera décrit plus complètement ci-après consiste à relever directement
au moyen de l'appareil, les obstacles visibles sur le terrain réel. Pour chaque obstacle
derrière lequel la cible est susceptible de se cacher, on définit un masque, par sa
distance de l'arme et par son contour extérieur en position angulaire par rapport
à l'axe de visée. Ceci est illustré en faisant référence à la figure 4 sur laquelle
on a représenté les images présentées à la vue du tireur et comprenant d'une part
une cible fictive figurant un char 24 et d'autre part un terrain réel comportant entre
autre un obstacle 25, constitué par exemple par un arbre, à partir duquel est défini
un masque.
[0030] Chaque masque est considéré comme une surface de contour quelconque située à une
distance donnée, déterminée à vue par l'instructeur ou par télémétrie. Pour définir
le contour, on utilise un index mobile généré dans l'optique de visée du système (point-lumineux
pilotable généré par le tube "flying spot" par exemple) au moyen duquel est décrit
le contour extérieur du masque observé dans le champ de visée. Le calculateur mémorise
en permanence les coordonnées du point lumineux. Lorsque le contour est entièrement
décrit, on lui adjoint la valeur de la distance du masque (dm). Le calculateur traite
les valeurs enregistrées et élabore une table dans laquelle à chaque valeur d'ordonnée
Ym(k) sont associées des valeurs d'abscisse Xm(k, 1) caractéristiques de l'apparence
du masque.
[0031] Les masques sont enregistrés les uns après les autres au cours d'une même manipulation,
l'axe de visée de la lunette du simulateur à travers laquelle ils sont visibles étant
fixe et pointé sur un repère précis connu (existant sur le terrain, ou rapporté tel
qu'un piquet) situé à une distance quelconque. Mais on ne relève là que les obstacles
relativement proches, et non ceux qui sont sans intérêt étant situés au-delà de la
distance d'évolution de la ou des cibles fictives.
[0032] Si l'on désire enregistrer un masque à partir d'un obstacle situé en-dehors du champ
de la lunette, parce qu'il se trouve tout de même dans la zone de manoeuvre de la
ou des cibles fictives, il peut être enregistré en déplaçant le champ de la lunette
d'une valeur connue par rapport au repère.
[0033] Les enregistrements sont faits avant les séances d'instruction et mémorisés sur un
support non volatil (cassettes magnétiques). Au moment de l'instruction ils sont restitués
en mémoire du calculateur, et une initialisation sur le repère précis est effectuée
pour superposer correctement les masques enregistrés sur les obstacles réels, en site
et en gisement.
[0034] Chaque masque après traitement est donc en mémoire sous la forme d'une distance dm
et d'une série d'adresses Ym et de données Xm caractérisant les points du contour,
donc les extrémités de segments d'ordonnée Ym, séparés par un pas (p) aussi petit
que possible (environ 0,5 mrd).
[0035] A partir de cette table de données sont produits des signaux de masque qui servent
à corriger les signaux de cible définissant les segments des images de cible.
[0036] Ainsi, après le calcul des segments de la cible fictive, le calculateur détermine
le masque le plus proche dont la distance dm est inférieure à la distance dc de la
cible par rapport à l'arme, et les segments pour lesquels les extrémités sont à l'intérieur
du masque.
[0037] Par exemple, pour un segment i dont les extrémités A et B sont définies par les coordonnées
(Xi
l, Yi
l) et (Xi
2, Yi
2) :


[0038] Si non, le segment sera généré en entier.
[0039] Si oui, le segment sera visualisé en partie (si une des deux conditions est remplie)
ou totalement caché (si les deux conditions sont remplies).
[0040] Dans le cas où le segment est partiellement visualisé le segment (i) est alors divisé
en deux sous-segments dont un seul sera visualisé, celui qui est hors du masque. L'extrémité
commune des deux sous-segments est calculée dans ses coordonnées, pour correspondre
au point d'intersection entre le segment de cible AB considéré et la corde joignant
les deux points C et D du contour du masque de même adresse (ou ordonnée) que les
extrémités du segment, soit E (figure 6). De ce fait, il peut y avoir un léger recouvrement
du segment visible sur le masque, mais ceci n'est pas gênant pour la simulation.

[0041] Les segments (et sous-segments) successifs de la cible sont tous définis et générés
au niveau de la demande de déviation du tube cathodique (bobinages 17, 18), qu'ils
soient visibles ou non visibles. Lors de la génération d'un segment visible, la commande
de la grille 21 permet au faisceau d'électrons de frapper l'écran recouvert de phosphore.
Lors de la génération d'un segment non visible, la commande de grille bloque le faisceau
d'électrons.
[0042] On remarquera que la technique décrite pour masquer tout ou partie des cibles est
tout à fait applicable au masquage des projectiles missiles et impacts.
[0043] Naturellement et comme il résulte déjà de ce qui précède, l'invention n'est nullement
limitée au mode de réalisation particulier qui a été décrit ci-dessus à titre d'exemple
et aux variantes signalées. Bien d'autres variantes peuvent être apportées à la conception
de chacun des éléments de l'appareil sans sortir pour autant du cadre de l'invention.
1. Procédé de formation d'une cible fictive dans un appareil d'entraînement au pointage
à axe de visée orientable, caractérisé en ce qu'il consiste essentiellement à produire
des signaux de cible définissant des images successives d'une cible fictive non ponctuelle
en fonction de sa forme et de son évolution, au moins en distance de l'appareil et/ou
en position angulaire par rapport à l'axe de visée, à constituer chacune des images
successives de cible ainsi définies par un point lumineux déplacé sur un écran (11)
sous la commande desdits signaux de cible, et à projeter les images successives ainsi
constituées dans le champ d'observation de l'appareil, la vitesse de déplacement du
point lumineux étant suffisante pour assurer la persistance de sa perception pendant
tout le temps nécessaire à la constitution d'une image.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que dans lesdits signaux de
cible, on définit chaque image de cible par au moins un segment linéaire et en ce
qu'en fonction desdits signaux de cible, on commande le déplacement du point lumineux
le long d'un tracé linéaire comprenant au moins ledit segment, avec une intensité
lumineuse continue le long de ce segment.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que dans lesdits signaux de
cible on définit chaque image de cible par une pluralité de segments linéaires.
4. Procédé selon la revendication 2 ou 3, caractérisé en ce que ledit tracé est formé
de segments rectilignes.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
les signaux de cible comportent pour tout segment rectiligne dudit tracé des informations
traduisant la longueur du segment par le temps de déplacement du point lumineux à
une vitesse prédéterminée pour décrire le segment, et la pente angulaire du segment
par les dérivées par rapport au temps de deux coordonnées rectangulaires définissant
la position du point lumineux.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'à partir desdits signaux
de cible, on élabore des signaux de commande du déplacement du point lumineux à ladite
vitesse prédéterminée, selon lesdites coordonnées rectangulaires, par intégration
des deux dérivées correspondantes pendant ledit temps.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
chaque image est constituée par déplacement du point lumineux à une vitesse suffisante
pour que le temps nécessaire à chaque image soit inférieur au temps de persistance
des images rétiniennes et en ce que les images se succèdent à un rythme suffisamment
rapide, par rapport à la rémanence de l'écran, pour assurer la persistance lumineuse
sur l'écran d'une image à la suivante.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'il
consiste en outre à enregistrer des signaux de masque d'après des obstacles définis
sur un terrain par au moins leur distance et leur contour en position angulaire par
rapport à l'axe de visée, à comparer les signaux de cible avec ces signaux de masque,
et pour chacune des images de cible à commander l'extinction du point lumineux sur
les parties du tracé où la distance donnée dans les signaux de cible est supérieure
à celle du masque pour une position angulaire située à l'intérieur du contour de ce
dernier.
9. Appareil d'entraînement au pointage de cibles, à axe de vision orientable, comportant
des moyens de formation de l'image d'une cible fictive dans le champ d'observation
de l'appareil, caractérisé en ce que lesdits moyens de formation comportent un écran
de visualisation d'images lumineuses, des moyens générateurs de signaux de cible pour
produire des signaux de cible définissant des images successives d'une cible fictive
non ponctuelle en fonction de sa forme et de son évolution, au moins en distance de
l'appareil et/ou en position angulaire par rapport à l'axe de visée, des moyens pour
commander le déplacement d'un point lumineux sur l'écran par lesdits signaux pour
constituer sur l'écran chacune des images ainsi définies, et des moyens de projection
des images ainsi constituées dans le champ d'observation de l'appareil, la vitesse
de déplacement du point lumineux étant suffisante pour assurer la persistance de sa
perception pendant tout le temps nécessaire à la constitution d'une image.
10. Appareil selon la revendication 9, caractérisé en ce que lesdits moyens générateurs
de signaux de cible sont constitués par un calculateur élaborant lesdites images successives
sous forme d'une série de segments linéaires et fournissant pour chaque segment trois
valeurs correspondant respectivement aux dérivées par rapport au temps de deux coordonnées
rectangulaires définissant la position du point lumineux et au temps de déplacement
du point lumineux à une vitesse prédéterminée pour décrire le segment.
11. Appareil selon la revendication 10, caractérisé en ce que lesdits moyens pour
commander le déplacement du point lumineux sur l'écran comportent une interface traitant
les signaux élaborés par le calculateur pour élaborer des signaux de commande de déplacement
du point lumineux à ladite vitesse prédéterminée, selon lesdites coordonnées rectangulaires,
par intégration des deux dérivées correspondantes pendant ledit temps.
12. Appareil selon l'une quelconque des revendications 9 à 11, caractérisé en ce qu'il
est monté sur une arme de pointage d'un tir de projectile fictif, dans un simulateur
de tir comportant des moyens de-comparaison entre les positions respectives du projectile
fictif et de la cible fictive pour apprécier les résultats du tir.
13. Appareil selon l'une quelconque des revendications 9 à 12, caractérisé en ce que
ledit écran est celui d'un tube cathodique dont le faisceau électronique est dévié
sous la commande desdits signaux de cible.
14. Appareil selon la revendication 9 ou 10, caractérisé en ce qu'il comporte en outre
des moyens de comparaison entre lesdits signaux de cible et des signaux de masque
pré-enregistrés donnant la distance et la position angulaire d'obstacles relevés sur
le terrain et des moyens pour commander en fonction de ladite comparaison, l'extinction
du point lumineux lorsque la distance définie par les signaux de cible est supérieure
à celle définie par les signaux de masque pour une position angulaire située à l'intérieur
du contour de masque.
15. Appareil selon la revendication 9, 10 ou 14, caractérisé en ce qu'il comporte
des moyens pour modifier les signaux de cible d'une image à la suivante, sous la commande
de données de terrain pré-enregistrées.