[0001] L'invention concerne les appareils de traction agissant sur un câble par deux pinces
auto-serreuses à mouvements alternatifs inverses pour assurer le halage ou le déhalage
du câble.
[0002] Les appareils de ce genre, tels que celui décrit au brevet français N° 914 400 du
5 septembre 1945, sont généralement ancrés à un point fixe au moyen d'un crochet.
Cet ancrage est efficace mais encombrant et il est apparu qu'un montage à broche offrait
pratiquement les mêmes résultats pour un encombrement moindre, un poids moins élevé
et un prix plus bas. Toutefois, la broche d'amarrage doit trouver dans le carter de
l'appareil des surfaces de contact suffisantes ; d'autre part, dans la zone d'ancrage,
la section de métal doit être compatible avec les efforts subis par le carter de l'appareil,
efforts majorés d'un large coefficient de sécurité. Ceci explique que la plupart des
appareils de traction munis d'une broche d'ancrage sont réalisés en fonderie et non
pas en tôle emboutie.
[0003] En effet, une réalisation en tôle emboutie requiert la création d'une sorte de caisson
nervuré dont les divers constituants doivent être solidement assemblés. Or les modes
d'assemblage conventionnels, soudure ou rivetage, présentent dans ce cas divers inconvénients,
en particulier la multiplication des points de corrosion dans des zones inaccessibles
à la peinture ou autre mode de protection.
[0004] La présente invention a pour objet de proposer un appareil de traction à ancrage
par broche qui soit conçu pour éviter les inconvénients mentionnés ci-dessus et qui
offre une grande résistance en fonctionnement, en particulier sous forte charge, tout
en permettant un mode de réalisation aisé.
[0005] A cet effet, selon l'invention, le carter de l'appareil de traction est constitué
de deux demi-carters identiques assemblés autour d'un axe longitudinal, chaque demi-carter
comprenant un demi-carter principal réalisé en tôle emboutie dans lequel sont ménagées
des cheminées dont les dimensions correspondent à celles de la broche d'amarrage et
de l'axe du vilebrequin de l'appareil et une pièce de renfort en tôle emboutie nervurée,
montée sur le demi-carter principal, qui présente des ouvertures correspondant en
diamètre et en entre-axe aux cheminées du demi-carter principal et qui coopèrent avec
celles-ci. Chaque carter principal, et la pièce de renfort qui lui est associée, comporte
un revêtement anti-corrosion.
[0006] Avantageusement, la broche d'amarrage destinée à s'engager dans les cheminées en
regard ménagées à l'extrémité avant du carter de l'appareil de traction selon l'invention
est conçue pour ne pas présenter les inconvénients des broches d'amarrage traditionnelles
à fixation par filetage ou par goupille.
[0007] A cet effet la broche présente un corps cylindrique doté à une extrémité d'une tête
de manoeuvre et qui comporte vers son extrémité opposée une encoche venant se verrouiller
par rotation sur une partie saillante de retenue solidaire de la chape destinée à
recevoir la broche afin d'empêcher le déplacement axial de celle-ci, un ressort de
rappel agissant sur la broche, en position verrouillée de celle-ci, pour empêcher
sa rotation.
[0008] Diamétralement opposé à l'encoche de verrouillage, l'extrémité de la broche présente
un méplat d'une profondeur légèrement supérieure à la hauteur de la partie saillante
de retenue de la chape de façon que le méplat s'appuie sur cette partie saillante
lors de la mise en place de la broche, avant qu'une rotation de la broche d'environ
180
0 assure le verrouillage.
[0009] De plus, comme on prévoit généralement dans l'appareil de traction selon l'invention
de placer le levier de commande de halage dans l'axe de l'appareil, c'est-à-dire entre
les deux demi-carters, cette disposition implique la création d'une ouverture permettant
le débattement de ce levier et, par cette ouverture, on peut craindre l'introduction
de corps étrangers qui peuvent perturber le fonctionnement de l'appareil.
[0010] Pour pallier cet inconvénient l'appareil de traction selon l'invention est avantageusement
muni d'un dispositif de protection qui ferme presque totalement l'ouverture du carter
tout en autorisant le libre débattement du levier de halage. Le dispositif de protection
présente la forme d'une pièce en matière souple, de dimensions adaptées pour obturer
l'intervalle compris entre les deux demi-carters de l'appareil, qui présente à une
extrémité un moyen d'accrochage à un axe fixe et à son autre extrémité un moyen de
fixation à un autre axe fixe en ménageant une possibilité de mouvement longitudinal
de la pièce souple par rapport à cet autre axe fixe. En particulier, cette possibilité
de mouvement longitudinal est permise par une forme en boutonnière de ladite autre
extrémité de la pièce souple de protection. Sur sa longueur, la pièce de protection
présente une fente pour le passage du câble traversant l'appareil, ainsi qu'une ouverture
permettant le passage du levier de commande de déhalage.
[0011] Pour bien faire comprendre l'invention, on en décrira ci-après des formes d'exécution
et réalisation préférées, en référence au dessin schématique annexé dans lequel :
la figure 1 est une vue en coupe longitudinale de l'avant d'un demi-carter principal
utilisé pour la réalisation du carter d'un appareil de traction selon l'invention
;
la figure 2 est une vue en coupe longitudinale d'une pièce de renfort ;
la figure 3 est une vue en coupe longitudinale de la partie avant d'un demi-carter
composite ;
la figure 4 est une vue en coupe longitudinale de l'assemblage de deux demi-carters
composites identiques ;
la figure 5 est une vue de profil d'une broche d'amarrage en position dans son logement
ménagé dans le carter de l'appareil de traction selon l'invention ;
la figure 6 est une vue en coupe verticale prise selon la ligne VI-VI de la figure
5 ;
la figure 7 est une vue en coupe verticale prise selon la ligne VII-VII de la figure
5 ;
la figure 8 est une vue en plan d'un dispositif de protection adaptable sur le carter
de l'appareil de traction selon l'invention ;
la figure 9 est une coupe prise selon la ligne IX-IX de la figure 8 ;
la figure 10 est une vue de côté, l'un des demi-carters ayant été enlevé, de la partie
avant de l'appareil de traction selon l'invention équipé du dispositif de protection
; et
la figure 11 est une vue de dessus correspondant à la figure 10.
[0012] A la figure 1, on a représenté la partie avant d'un demi-carter principal 1 obtenu
en tôle emboutie et présentant vers l'intérieur une cheminée 2, destinée à recevoir
une extrémité de la broche d'ancrage de l'appareil de traction selon l'invention,
et une autre extrémité 3 pour la réception d'une extrémité de l'axe de pivotement
du vilebrequin ou levier de halage de l'appareil. Ce demi-carter principal reçoit
une protection contre la corrosion, par exemple par zingage.
[0013] La pièce de renfort 4 représentée à la figure 2, en tôle d'épaisseur suffisante et
convenablement nervurée, est également réalisée par emboutissage avec des trous 5,6
correspondant en entraxe et diamètre aux cheminées 2,3 du demi-carter principal. Cette
pièce de renfort 4 est également traitée contre la corrosion.
[0014] Comme on l'a représenté à la figure 3, la pièce de renfort 4 est ensuite montée sur
le demi-carter principal, pour réaliser un demi-carter composite 7, puis on effectue
un galetage intérieur des cheminées 2,3 à l'aide d'un outillage comportant, en plus
de l'outil de galetage, des moyens pour stopper l'extension des galets de telle façon
qu'on obtienne des alésages présentant des cotes précises qui correspondent respectivement
à la broche d'amarrage et à l'axe du vilebrequin.
[0015] Enfin, comme on l'a schématisé à la figure 4, on assemble deux demi-carters composites
7 identiques autour d'un axe de symétrie longitudinal pour protéger le mécanisme (non
représenté) de l'appareil de traction.
[0016] Aux figures 5 à 7, on a plus particulièrement représenté une broche d'amarrage destinée
à être positionnée dans les ouvertures du carter constituées par les cheminées 2.
[0017] La broche est une pièce monobloc qui comporte à son extrémité de droite (en regardant
la figure 5) une tête 11 d'une forme permettant une prise en main aisée. Le corps
12 de la broche, de forme cylindrique, comporte vers son extrémité de gauche en regardant
la figure 5 une gorge circulaire concentrique 13. Un plat 14 s'étend de l'extrémité
de la broche jusqu'à la gorge 13 dans laquelle il débouche au niveau du fond de celle-ci.
Egalement au niveau du fond de la gorge 13, mais diamétralement opposé par rapport
au plat 14, part un fraisage 15 qui ne s'étend pas cette fois jusqu'à l'extrémité
de la broche.
[0018] La broche comporte également, sous la tête 11, une gorge 16 destinée à recevoir la
dernière spire d'un ressort 17, avantageusement de forme conique, dont la fonction
est de solliciter le corps 12 de la broche vers la droite de la figure 5. La gorge
16 sert également au logement d'un anneau 18 pour la retenue d'un lien 19 destiné
à éviter la perte de la broche. Sur le côté gauche en regardant la figure 5, une plaquette
20 est fixée à la face extérieure du carter 7 de l'appareil en masquant une portion
du trou constitué par la cheminée 2 recevant la broche, l'épaisseur de cette plaquette
étant inférieure à la largeur de la gorge 13 et la hauteur de la partie saillante
de la plaquette étant inférieure à la profondeur de la gorge 13.
[0019] On expliquera ci-après la manoeuvre de positionnement de la broche. L'utilisateur
introduit le corps 12 de la broche dans le trou 2 du carter 7, du côté opposé à la
plaquette 20, le plat 14 de l'extrémité de la broche étant en regard de cette plaquette.
Il pousse ensuite à fond la broche en comprimant le ressort 17 en tournant le corps12
de la broche indifféremment à droite ou à gauche. Dès que la broche est engagée sur
la plaquette 20, l'opérateur peut cesser d'appuyer et se contenter de tourner la broche.
A l'arrivée du fraisage 15 devant la plaquette 20, le ressort 17 ramène légèrement
la broche vers la droite de la figure 5 et cette opération s'accompagne d'un claquement
signalant que la broche se trouve correctement positionnée. La broche se trouve ainsi
immobilisée en rotation et elle ne peut pas non plus subir une translation de dégagement
vers la droite.
[0020] Pour le retrait de la broche, l'opérateur devra faire l'inverse des manoeuvres ayant
conduit à l'introduction et au positionnement, c'est-à-dire forcer la broche vers
la gauche contre l'action du ressort 17, tourner la broche pour amener le plat 14
au contact de la plaquette 20, puis retirer la broche par traction vers la droite.
[0021] En référence aux figures 8 à 11, on a représenté un dispositif de protection destiné
à obturer l'extrémité avant ouverte du carter 7 de l'appareil de traction selon l'invention.
[0022] Le dispositif de protection 21 se présente sous la forme d'une pièce moulée d'un
seul bloc en matière souple, par exemple en caoutchouc. La pièce 21 présente, en partant
du haut des figures 8 et 9, un passage circulaire 22 destiné à fournir un second point
de fixation.
[0023] Aux figures 10 et 11 on a représenté l'extrémité avant d'un appareil de traction
comportant deux demi-carters 7 assemblés autour du mécanisme de l'appareil et ménageant
entre eux un espace libre pour le débattement du levier de commande de halage 26 monté
pivotant sur un axe transversal 27 disposé dans les cheminées 3. La pièce de protection
21, qui est d'une largeur telle qu'elle entre à frottement doux entre les deux demi-carters
7, est mise en place pour obturer l'espace libre ménagé entre ceux-ci. A cet effet
le passage 22 de la pièce 21 est fixé sur l'entretoise inférieure 28 d'assemblage
des demi-carters 7, alors que la partie intermédiaire du corps de la pièce 21 est
guidée par une autre entretoise d'assemblage 29 et que la boutonnière 25 s'accroche
sur l'entretoise d'assemblage supérieure 30. Comme on le voit au dessin, le levier
de commande de halage 26 fait saillie à travers l'ouverture 24 alors que le câble
31 traverse la fente 23. Ainsi disposée, la pièce 21 protège efficacement le mécanisme
contre l'introduction de tout corps étranger.
[0024] A la figure 10 on a représenté en trait plein le levier 26 et la pièce de protection
21 dans les positions correspondant à une rotation extrême du levier 26 dans un sens
et, en traits mixtes, les mêmes éléments dans les positions correspondant à une rotation
extrême du levier 26 dans le sens opposé. On voit ainsi le rôle joué par la boutonnière
25, qui coopère avec l'entretoise supérieure 30 et permet de limiter les déformations
de la pièce 21 ainsi que l'extension de celle-ci.
[0025] On comprendra que la description ci-dessus n'a été donnée qu'à simple titre d'exemple,
sans caractère limitatif, et que des adjonctions ou des modifications constructives
pourraient y être apportées sans sortir du cadre de l'invention définie par les revendications.qui
suivent.
1. Appareil de traction traversé par un câble, comprenant un mécanisme à l'intérieur
d'un carter formé de deux demi-carters assemblés de chaque côté d'un plan longitudinal
et une broche transversale pour l'amarrage de l'appareil, caractérisé par le fait
que chaque demi-carter (7) est constitué par un demi-carter principal (1) en tôle
emboutie dans lequel sont ménagées des cheminées (2,3) dont les dimensions correspondent
à celles de la broche d'amarrage et de l'axe du vilebrequin de l'appareil et sur lequel
est montée une pièce de renfort (4) en tôle emboutie nervurée présentant des ouvertures
(5,6) correspondant en diamètre et en entraxe aux cheminées (2,3) du demi-carter principal
(1), ledit demi-carter principal (1) et ladite pièce de renfort (4) comportant chacun
un revêtement anti-corrosion.
2. Appareil de traction selon la revendication 1, comprenant une broche d'amarrage
positionnée dans des cheminées (2) en regard des demi-carters, caractérisé par le
fait que le corps (12) de la broche présente, à l'opposé d'une tête d'actionnement
(11), une partie de verrouillage comportant un évidement (15) venant engager par rotation
un élément de retenue (20) solidaire du demi-carter (7), un ressort de rappel (17)
agissant sur la broche pour maintenir l'engagement de l'élément de retenue (20)et
de l'évidement (15).
3. Appareil de traction selon la revendication 2, caractérisé par le fait que ladite
partie de verrouillage du corps de broche présente, diamétralement opposé à l'évidement
(15), un plat (14) s'étendant jusqu'à l'extrémité de la broche et destiné à coopérer
avec l'élément de retenue (20) pour permettre sélectivement l'introduction du corps
de broche (12) dans l'ouverture (2) du demi-carter (7) ou son retrait.
4. Appareil de traction selon l'une quelconque des revendications précédentes présentant
à sa partie avant une ouverture pour le débattement d'un levier de commande de halage
(26) monté dans l'axe de l'appareil sur un arbre (27) disposé dans des cheminées (3)
des demi-carters (7) assemblés, caractérisé par un élément de protection (21) conçu
pour obturer l'intervalle compris entre les demi-carters (7) de l'appareil, ledit
élément de protection (21) étant constitué en matière souple et comportant à une extrémité,
pour sa fixation, un logement (22) de forme et dimension compatibles avec un axe fixe
(28) et présentant un autre logement (25) permettant un mouvement longitudinal limité
par rapport à un autre axe fixe (3O)·
5. Appareil de traction selon la revendication 4, caractérisé en ce que le logement
(25) de l'élément de protection (21), permettant le déplacement longitudinal limité
de celui-ci, est constitué par une boutonnière.
6. Appareil de traction selon la revendication 4 ou la revendication 5, caractérisé
en ce que l'élément de protection (21) présente une ouverture (24) pour le passage
du levier de commande de halage (26).
7. Appareil de traction selon l'une quelconque des revendications 4 à 6, caractérisé
en ce que l'élément de protection (21) présente une fente (23) pour le passage du
câble (30).
8. Appareil de traction selon l'une quelconque des revendications 4 à 7, caractérisé
en ce que la fixation et le guidage de l'élément de protection (21) sont assurés par
trois des entretoises d'assemblage (28, 29, 30) des demi-carters (7).