[0001] La présente invention se rapporte aux transducteurs électroacoustiques permettant
de convertir une pression acoustique ou un gradient de pression en une tension électrique.
Elle concerne plus particulièrement les microphones et les hydrophones à pression
ou à vitesse dans lesquels la conversion d'une vibration acoustique en tension électrique
est assurée par un élément vibrant en polymère piézoélectrique.
[0002] Il est connu de réaliser des microphones à membrane en polymère piézoélectrique tendue
ou thermoformée. En particulier, il est courant d'utiliser un film mince de polyfluorure
de vinylidène (PVF
2) d'une épaisseur de l'ordre de quinze microns pour former un élément transducteur
sollicité à se déformer sous l'action d'une différence de pression créée entre ses
faces. La différence de pression est obtenue en montant la membrane piézoélectrique
dans un écran, mais pour obtenir une sensibilité à la pression acoustique l'écran
est remplacé par un boîtier fermé. L'élément piézoélectrique forme un condensateur
électrique dont la capacité varie en sens contraire de l'épaisseur du film utilisé.
L'effet transducteur piézoélectrique fournit sur les électrodes une charge électrique
induite par les contraintes mécaniques subies par le film piézoélectrique. En circuit
ouvert, la tension induite par effet piézoélectrique varie en sens inverse de la capacité
interélectrode de sorte qu'avec un film mince, il est nécessaire de produire une forte
déformation pour obtenir une bonne sensibilité. La compliance mécanique d'une membrane
mince est élevée, mais le fait de clore la face arrière introduit une capacité acoustique
qui réduit sensiblement la compliance de l'ensemble. Pour diminuer l'effet de charge
de la membrane par le coussin d'air à comprimer, on peut augmenter le volume du boîtier,
mais cette solution est souvent inacceptable par suite de l'encombrement du microphone.
[0003] Lorsqu'on utilise comme élément vibrant une membrane plane faite d'une seule couche
de matériau polymère, l'énergie de déformation prédominante est celle qui correspond
à la traction-compression et comme cette sollicitation ne change pas de signe avec
la pression acoustique alternative, la tension délivrée est en majeur partie redressée.
Pour utiliser une telle membrane, on peut prévoir une polarisation mécanique en créant
une surpression dans le boîtier porteur de la membrane. Cette surpression peut être
obtenue au moyen d'un coussin élastique acoustique. Le fonctionnement à fréquence
double peut être évité en utilisant comme élément vibrant une structure bimorphe,
ce qui complique la fabrication des membranes, mais évite d'avoir à prévoir une précontrainte.
Enfin, on peut utiliser une membrane thermoformée en forme de protubérance, mais la
fabrication et la stabilité dimensionnelle présentent des difficultés.
[0004] La présente invention vise à pallier ces inconvénients en conservant une structure
particulièrement simple à réaliser grâce à l'utilisation d'une plaque vibrante en
lieu et place d'une membrane.
[0005] L'invention a pour objet un transducteur électroacoustique à polymère piézoélectrique
dont l'élément vibrant est constitué par une structure élastique en polymère piézoélectrique
soumise directement à la pression acoustique sur l'une au moins de ses faces, les
faces de ladite structure étant munies d'électrodes formant condensateur reliées à
un circuit électrique adaptateur d'impédance ; ladite structure et ledit circuit électrique
étant montés dans un boîtier muni d'une paire de bornes de sortie, caractérisé en
ce que ladite structure élastique est une plaque encastrée comportant au moins une
incurvation.
[0006] L'invention sera mieux comprise au moyen de la description ci-après et des figures
annexées, parmi lesquelles :
La figure 1 représente une capsule microphonique de type connu.
La figure 2 représente une capsule microphonique à l'élément vibrant en forme de plaque
encastrée.
La figure 3 représente un premier mode de réalisation d'une capsule microphonique
selon l'invention.
La figure 4 représente un second mode de réalisation d'une capsule microphonique selon
l'invention.
La figure 5 est une vue en coupe méridienne d'un microphone selon l'invention.
Les figures 6 et 7 représentent les schémas électriques des circuits adaptateurs d'impédance.
Les figures 8 et 9 sont des diagrammes explicatifs.
Les figures 10 à 12 représentent des détails de réalisation de l'élément transducteur
en forme de plaque.
La figure 13 est une vue en coupe méridienne d'un autre microphone selon l'invention.
La figure 14 est une vue isométrique d'une capsule microphonique utilisant une plaque
cintrée.
La figure 15 est un diagramme explicatif.
La figure 16 est un schéma électrique de circuit adaptateur d'impédance.
[0007] Sur la figure 1, on peut voir une capsule microphonique à membrane en polymère piézoélectrique
selon l'art connu. Elle se compose d'un boîtier en deux parties comprenant un fond
1 et une collerette 2. Une membrane 3 en film mince de polymère piézoélectrique est
pincée entre la collerette 2 et le rebord du fond de boîtier 1. Cette membrane 3 est
soumise à la pression acoustique p et en se déformant elle comprime le volume intérieur
du fond de boîtier 1. Si ce volume est rempli d'air à la pression atmosphérique, une
surpression Ap produit l'affaissement indiqué en pointillé sur la figure 1. Avec un
film de 15 microns d'épaisseur et un diamètre de membrane de 15 millimètres, la déformée
de la membrane est régie par les tensions de traction dont la composante verticale
doit équilibrer la poussée. Des électrodes 4 et 5 recouvrant les deux faces de la
membrane 3 permettent de recueillir des charges électriques induites par la piézoélectricité
intrinsèque du film 3. Un circuit amplificateur 7 recueille une tension proportionnelle
à ces charges et inversement proportionnelle à la constante diélectrique apparente
de l'ensemble membrane-électrodes. Le circuit 7 présente une très forte impédance
d'entrée et son impédance de sortie est adaptée à l'impédance de la ligne de transmission
LL. En présence d'une pression acoustique alternative, le dispositif de la figure
1 fournit une tension redressée, mais la réponse peut être linéarisée en créant une
précontrainte de la membrane 3.
[0008] La structure de capsule microphonique représentée sur la figure 2 ne diffère de celle
de la figure 1 que par l'utilisation d'une plaque encastrée 3 d'épaisseur e à la place
d'une membrane. Cependant, cette différence en apparence minime entraîne un fonctionnement
sensiblement différent du transducteur piézoélectrique.
[0009] Contrairement à une membrane mince, une plaque présente une résistance à la flexion
qui s'ajoute à la résistance à la traction pour compenser la poussée exercée par la
pression p. Lorsque la plaque est encastrée, la déformée 6 présente un point d'inflexion
de part et d'autre duquel la courbure s'inverse. Le travail de déformation se compose
de plusieurs termes qui font intervenir la tension de traction, le moment fléchissant
et l'effort tranchant. Globalement, la compliance mécanique d'une plaque est moindre
que celle d'une membrane, ce qui rend cette structure plus épaisse moins sensible
à la présence d'un volume intérieur à comprimer.
[0010] La piézoélectricité intrinsèque permet de calculer la charge électrique induite par
étirement de la plaque dans son plan, mais elle ne rend pas compte des charges électriques
induites par flexion. C'est la piézoélectricité de flexion, c'est à dire une piézoélectricité
évaluée sur la base d'un gradient de contrainte qui peut rendre compte d'une bonne
partie de la charge électrique induite. Lorsqu'une pression acoustique alternative
excite une plaque plane, le gradient de contrainte change de signe à chaque alternance
de sorte que la tension développée entre les électrodes 4 et 5 renferme une composante
alternative, sans qu'il soit nécessaire d'appliquer une précontrainte. A charge électrique
induite égale, la tension à vide développée par une plaque piézoélectrique est supérieure
à celle que produirait une membrane, car la capacité électrique est plus faible. C'est
la raison pour laquelle, une plaque est susceptible d'offrir avec une compliance plus
faible une sensibilité en tension convenable et une distorsion plus faible grâce à
l'action linéarisante de la piézoélectricité de flexion.
[0011] Les considérations qui précèdent ont conduit à expérimenter avec des plaques de polyfluorure
de vinylidène (PVF
2) d'épaisseur (e) croissante les propriétés microphoniques du dispositif de la figure
2.
[0012] Le diagramme de la figure 8 donne dans le cas d'une plaque de polymère piézoélectrique
PVF
2 ayant un diamètre de 15 mm à l'encastrement la sensibilité S en millivolt par Pascal
et la plus basse fréquence de résonance F en kHz pour différentes épaisseurs e exprimées
en microns.
[0013] Les courbes 28 et 29 se rapportent à une plaque encastrée de forme plane. La courbe
28 montre que la fréquence de résonance croit linéairement avec l'épaisseur e de la
plaque vibrante, ce qui est typique d'une structure résistant à la flexion. La courbe
29 montre que la sensibilité en tension augmente avec l'épaisseur e jusqu'à 200 microns
et qu'elle s'infléchit ensuite pour des épaisseurs plus fortes. La mesure de la sensibilité
est effectuée nettement en deça de la fréquence de résonance, ce qui revient à rendre
négligeable l'effet de masse de la plaque vibrante et à s'intéresser à la déformation
statique. La fréquence F doit être considérée comme illustrative de la bande de fréquences
susceptible d'être reproduite fidèlement et ce que montre la courbe 29, c'est que
jusqu'à une épaisseur de 200 microns la sensibilité et la bande passante croissent
simultanément alors qu'au delà on assiste à un phénomène courant en acoustique, à
savoir que le gain réalisé sur la bande passante s'obtient au détriment de la sensibilité.
[0014] L'utilisation d'une plaque plane encastrée comme organe transducteur directement
soumis à la pression acoustique présente un grand intérêt du point de vue de la commodité
de fabrication et de la stabilité dans le temps des caractéristiques. Cependant, la
notion de planéité et celle d'encastrement sont dans la pratique des approximations
qui peuvent avoir une grande influence sur la reproductibilité des caractéristiques
d'un microphone. Un petit défaut de planéité changeant d'un échantillon au suivant
crée une grande dispersion de sensibilité à tel point qu'en veillant à réaliser une
plaque aussi plane que possible, on a observé un véritable effondrement de la sensibilité.
[0015] Au lieu de laisser au hasard le soin de fixer la sensibilité d'un microphone, l'invention
prévoit de créer systématiquement dans la plaque une légère incurvation prenant le
pas sur tous les défauts de planéité inhérents à la fabrication.
[0016] Sur la figure 3, on peut voir une vue isométrique éclatée d'une capsule microphonique
selon l'invention. La plaque piézoélectrique 3 présente des ondulations sectorales
produites en pinçant celle-ci entre les faces ondulées de la collerette 2 et du rebord
du fond de boîtier 3. Comparativement à un encastrement par pinçage d'une plaque aussi
plane que possible entre deux portées annulaires planes, on observe un gain sensible
de sensibilité pouvant atteindre 20 dB. Après démontage et remontage de la plaque
3 dans cet encastrement de type ondulé, on constate une bonne reproductibilité des
caractéristiques de la capsule microphonique. Les ondulations de la plaque 3 ont une
incidence favorable sur la réponse aux sollicitations de traction-compression dont
l'effet s'ajoute aux sollicitations de flexion. En effet, l'incurvation de la plaque
forme une structure légèrement arcboutée qui réagit linéairement à la pression acoustique
alternative.
[0017] La réalisation des surfaces de pinçage ondulées de l'encastrement nécessite un usinage
précis de la collerette 2 et du fond de boîtier 1.
[0018] Pour simplifier l'usinage,la figure 4 montre une vue isométrique partielle d'une
autre forme de réalisation de l'invention. La capsule microphonique représentée utilise
une plaque 3 partiellement bombée grâce à un encastrement légèrement conique. A cet
effet, les surfaces annulaires de la collerette 2 et du fond de boîtier 1 qui pincent
la plaque 3 sont des portions de cônes coaxiaux dont l'angle au sommet 0 vaut un peu
moins de 180°. Avec un angle au sommet de 166° et une plaque de 200 microns d'épaisseur
encastrée sur un diamètre de 15 mm on a obtenu une sensibilité de 3,5 millivolts par
Pascal.
[0019] D'après ce qui vient d'être dit, on voit que la sensibilité d'une plaque piézoélectrique
est fortement dépendante de petits défauts de planéité qui sont perceptibles lorsqu'on
examine en réflexion les faces métallisées. Ce léger gondolement peut résulter de
contraintes internes que l'on peut relacher par un traitement thermique approprié.
Cependant, on obtient une bien meilleure sensibilité et une bonne reproductibilité
de la courbe de réponse en imposant à la plaque encastrée des déformations supérieures
aux déformations aléatoires dues à un montage imparfait, ou à un manque de planéité
initial. Le montage d'une plaque initialement plane dans un encastrement tronconique
tend à lui donner une forme de dôme qui dépend de la rigidité à la flexion. Cette
forme ne nécessite ni formage préalable, ni appui de la plaque sur un milieu élastique
destiné à créer un renflement.
[0020] Les courbes 26 et 27 du diagramme de la figure 8, ont été obtenues avec un encastrement
tronconique d'angle au sommet égal à 160". La courbe 26 montre que la sensibilité
en tension est nettement supérieure à celle que l'on obtient avec un encastrement
plan. La courbe 27 montre que la fréquence du premier mode de résonance est relevée
sauf pour les fortes épaisseurs. L'épaisseur optimale pour une plaque de polyfluorure
de vinylidène ayant un diamètre intérieur de 15 mm se situe aux alentours de 200 microns.
[0021] La figure 9 illustre la courbe de réponse en fréquence d'une capsule microphonique
à plaque vibrante épaisse de 200 microns. Les profils 30 et 31 délimitent le gabarit
d'un microphone à usage téléphonique. La courbe de réponse 32 a été obtenue avec un
amortissement acoustique de la première résonance de plaque. La portion de courbe
33 en pointillé montre la différence de tracé lorsque l'amortissement acoustique n'est
pas employé.
[0022] La figuré 5 est une vue en coupe méridienne d'une capsule microphonique à plaque
piézoélectrique. Le boîtier comporte une partie supérieure 2 en métal qui s'emboîte
dans un fond de boîtier 11 muni de bornes de raccordement isolées 14. La plaque piézoélectrique
3 munie de ses métallisations 4 et 5 est encastrée tronconiquement entre le rebord
de la partie supérieure 2 du boîtier et un anneau métallique 8 à section trapézoidale.
L'anneau 8 est pressé contre la plaque 3 par une rondelle isolante 9 reposant sur
une pièce élastique de blocage 10 qui pénètre dans une fente circulaire de la partie
supérieure 2 du boîtier. Un tampon 12 de matière absorbante acoustique est logé dans
l'évidement central de la partie supérieure 2 du boîtier. Ce tampon est coincé entre
la pièce 9 et une plaquette 11 de circuit imprimé sur laquelle sont agencés les composants
électroniques d'un circuit électrique adaptateur d'impédance.
[0023] Les matériaux polymères piézoélectriques tels que le polyfluorure de vinylidène et
ses copolymères sont particulièrement indiqués, car ils permettent de réaliser aisément
les incurvations illustrées sur les figures 3 à 5. En ce qui concerne la bande passante,
on peut définir en première approximation la limite supérieure à partir du calcul
de la fréquence f du premier mode de résonance d'une plaque circulaire soit :
où e est l'épaisseur de la plaque
R le rayon intérieur du cercle non encastré
E le module d'Young du matériau piézoélectrique
v le coefficient de Poisson
ρ la masse volumique.
Pour une plaque de PVF2 on a :



avec R = 0,75 cm et e = 200 microns, on trouve :
f2 = 2,45 kHz.
[0024] En amortissant cette pointe de résonance avec un coussin de mousse en appui sur la
face arrière de la plaque, on peut atteindre une limite supérieure de l'ordre de 3,6
kHz, comme illustré sur la figure 9.
[0025] La limite inférieure de la bande passante est nulle si la capacité que constitue
la plaque est reliée à un circuit amplificateur à impédance d'entrée infinie.
[0026] Cependant, en pratique on souhaite atténuer la réponse en deça d'une fréquence f
2 et dans ce cas une résistance R
e doit être branchée en parallèle sur la capacité C de la plaque. On applique alors
la relation :

[0027] Si f
2 est par exemple égale à 300 Hz et si les électrodes ont un diamètre de 15 mm et sont
séparées par une épaisseur de 225 microns de PVF
2, sachant que E
r ε
o = 10
-10 F.m
-1, on trouve :

et

[0028] Le circuit amplificateur à monter en aval de la capsule microphonique devra par exemple
fournir un gain en tension' proche de l'unité et pour débiter sur une impédance extérieure
de 200 ohms. il devra fournir un gain en courant égal à
[0029] 
[0030] Sur la figure 6, on peut voir un circuit électrique permettant d'assurer la liaison
entre la capsule microphonique 3, 4, 5 et une ligne téléphonique LL. Ce circuit fait
appel à un transistor unipolaire 17 à grille isolée. La source du transistor 17 est
reliée par une résistance de polarisation 16 à l'électrode de masse 4. Un limiteur
à diodes 18 et un condensateur de découplage 19 peuvent être branchés en parallèle
sur la résistance pour polariser convenablement la grille du transistor 17. La résistance
15 branchée en parallèle sur la capsule 3, 4, 5 fixe comme indiqué ci-dessus la fréquence
de coupure inférieure f
2. Les résistances de charge 20 et 21 relient respectivement les pôles + et - d'une
source d'alimentation à l'électrode 4 et au drain du transistor 17. Des capacités
de découplage 22 empêchent la composante continue d'être transmise à la ligne LL.
[0031] Le circuit adaptateur d'impédance peut être réalisé au moyen de transistors bipolaires
comme illustrés sur le schéma électrique de la figure 7. La ligne de transmission
LL peut fournir la tension d'alimentation à l'étage amplificateur via une résistance
25 reliée à un condensateur de filtrage 24. L'étage amplificateur comprend un montage
Darlington 23 à deux transistors NPN utilisé en émetteur suiveur. La résistance 16
joue le rôle de charge d'émetteur et est reliée à la ligne de transmission LL par
un condensateur de liaison 22. La polarisation en courant du montage Darlington est
obtenue par une résistance 15 de forte valeur qui relie la base du premier transistor
NPN du montage 23 au pôle positif du condensateur 24. La capsule microphonique proprement
dite 3, 4, 5 est branchée en parallèle sur la résistance 15.
[0032] Sur la figure 10, on peut voir une vue isométrique d'une plaque piézoélectrique de
capsule microphonique selon l'invention. Il s'agit d'une construction intégrée dans
laquelle la plaque de polyfluorure de vinylidène sert de support à un circuit intégré
34 qui regroupe les éléments 22, 23, 25 et 16 de la figure 7. La métallisation 5 est
échancrée et deux languettes de connexion L sont prévues pour le raccordement à la
ligne de transmission. Le condensateur 24 est relié extérieurement à l'une de ces
languettes de connexions et à la contre-électrode 4. La résistance 15 est réalisée
sous la forme d'un remplissage de diélectrique 36 rendu légèrement conducteur de l'électricité.
La connexion 35 relie l'électrode 5 à la connexion de base du montage Darlington 23.
[0033] La figure 11 est une vue isométrique partielle et retournée de la plaque piézoélectrique
de la figure 10. On voit que la réalisation de la résistance branchée entre les électrodes
4 et 5 est obtenue en perçant un trou 36 et en le remplissant de polymère conducteur
obtenu par exemple avec une charge de carbone.
[0034] La figure 12 montre que la résistance reliant les électrodes 4 et 5 peut être matérialisée
par un dépôt faiblement conducteur 37 occupant en partie ou en totalité la tranche
de la plaque piézoélectrique 3.
[0035] Enfin, il faut signaler que la résistance de fuite 15 des schémas électriques des
figures 6 et 7 peut être obtenue par un dopage dans la masse du polymère piézoélectrique.
Le dopage peut être réalisé par diffusion d'ions ou en mélangeant à une solution de
polymère des traces d'iodure de potassium. L'avantage de cette technique est que la
constante de temps est définie de façon intrinsèque, donc indépendante de la forme
géométrique de la plaque.
[0036] Il est à noter que la surcharge constituée par la présence du circuit intégré 34
est faible par rapport à la masse effective de la plaque vibrante et que la baisse
correspondante de la fréquence de résonance est peu marquée.
[0037] En ce qui concerne la réalisation des électrodes 4 et 5, on peut adopter la technique
de l'évaporation sous vide de métaux tels que l'aluminium, le nickel-chrome, le chrome-or.
Les plaques circulaires peuvent être découpées à l'emporte-pièce dans une feuille
métallisée double face. Etant donné les hautes impédances rencontrées à l'entrée du
circuit électrique adaptateur, il n'y a aucun inconvénient à réaliser les électrodes
4 et 5 sous la forme de minces pellicules dé ' polymère chargé de particules conductrices.
Ces particules peuvent être métalliques, par exemple en nickel, cuivre argenté, argent,
mais on peut également utiliser des particules de carbone.
[0038] Le polymère utilisé comme liant peut être différent du polymère piézoélectrique,
par exemple latex, silicones, caoutchouc synthétique ou naturel. On peut également
utiliser avantageusement le même polymère comme liant. Ainsi, pour confectionner les
électrodes d'une plaque de polyfluorure de vinylidène, on peut partir d'une solution
à 20 gr/litre dans le diméthyl formamide, à laquelle est ajouté 20 % en poids de noir
de carbone Corax L (produit de la firme DEGUSSA). Un dépôt conducteur de ce type offre
une excellente adhérence avec le PVF
2 et une conductivité électrique largement suffisante. Les dépôts par sérigraphie,
tournette, pinceau et projection sont utilisables. Le séchage a lieu à une température
supérieure à 70° C pour éviter la formation d'un dépôt pulvérulent.
[0039] Sur la figure 13, on peut voir une coupe méridienne de capsule microphonique particulièrement
simple à réaliser.
[0040] Elle comprend deux flasques métalliques 1 et 2 à rebords tronconiques qui pinçent
le bord d'une plaque 3 en polymère piézoélectrique de façon à lui donner une forme
bombée. Le flasque supérieur 2 est en contact avec un dépôt conducteur 4 déposé sur
la face convexe de la plaque 3 ; il joue le rôle de coiffe et à cet effet, il présente
un évidement 46 communiquant avec l'extérieur par une série d'orifices 38 percés dans
le fond. Une rondelle d'amortissement en textile 39 est collée au fond de l'évidement
46. La pression acoustique extérieure agit donc sur la face convexe de la plaque 3
via les orifices 38 et la couche amortissante 39. La face concave de la plaque 3 est
revêtue d'un dépôt conducteur 5 en contact avec le rebord supérieur du flasque 1.
Le flasque 1 comporte une paroi intérieure percée d'un orifice 42 qui établit une
communication entre deux cavités 47 et 48. Un tampon textile amortisseur 41 est collé
sur l'orifice 42. La cavité 47 est délimitée par la face concave de la plaque 3 et
un évidement supérieur du flasque 1. La cavité 48 est délimitée par un évidement inférieur
du flasque 1 et par une plaquette 43 de matériau isolant qui porte des bornes de connexion
45 et les composants électroniques 44 d'un circuit adaptateur d'impédance. La fermeture
de la capsule .microphonique est assurée par sertissage au moyen d'une enveloppe métallique
40 qui serre l'un contre l'autre les flasque 1 et 2, la plaque 3 et la plaquette porte
circuit 43. Le flasque 2 sert d'électrode de masse et l'enveloppe 40 assure le blindage
électrostatique. Le flasque 1 est isolé de l'enveloppe 40 et est raccordé à l'entrée
d'un amplificateur. La courbe de réponse 50 de la capsule microphonique de la figure
13 est donnée à la figure 15. On voit que l'allure de cette courbe de réponse est
très régulière et bien située à l'intérieur du gabarit imposé pour l'application téléphonique.
[0041] La figure 16 montre le schéma électrique du circuit adaptateur d'impédance utilisé
en liaison avec la capsule microphonique 51 de la figure 13. Il comprend deux étages
amplificateurs à liaison directe. Le premier étage comprend un transistor T
1 bipolaire NPN dont l'émetteur est relié à une résistance R
2 ayant une borne à la masse 4. Une résistance collecteur- base R
1 assure la polarisation en courant. L'électrode 5 est reliée à la base du transistor
T
1. Le deuxième étage amplificateur comprend un transistor T
2 bipolaire PNP dont le collecteur est relié à l'émetteur du transistor T
1. La base du transistor T2 est reliée au collecteur du transistor T
1 et son émetteur est relié via une résistance de charge R
3 au pôle posistif + V d'une source d'alimentation. Le pôle négatif - V de la source
d'alimentation est relié à la masse 4 via une autre résistance R
3. La chute de tension variable engendrée entre l'émetteur du transistor T2 et la masse
4 est transmise à la ligne de transmission Z par deux condensateurs de couplage 22.
[0042] Bien entendu, l'invention n'est nullement limitée à des plaques circulaires encastrées
sur leur pourtour. La figure 14 est une vue isométrique d'une capsule microphonique
dont la plaque piézoélectrique 3 a une forme rectangulaire. Le boîtier 1 comporte
deux bords opposés qui coopèrent avec deux longerons 2 afin de réaliser un encastrement
ayant pour effet de cintrer la plaque 3. Les deux autres bords du boîtier 1 sont remontants,
afin d'encadrer les bords non encastrés de la plaque 3. Des joints 49 en mousse élastique
garnissant les bords remontant du boîtier 1 isolent la face concave de la plaque 3
de l'action de la pression acoustique extérieure. Dans ce cas, le boîtier 1 possède
un fond rigide et au moins une cavité interne comprimée par la vibration de la plaque
3.
[0043] L'invention s'applique également aux capsules microphoniques à gradient de pression.
Dans ce cas, la plaque vibrante est encastrée dans un écran qui crée une différenciation
entre les pressions acoustiques agissant sur les deux faces. On peut aussi utiliser
deux plaques piézoélectriques encastrées dans un cadre de façon à enfermer un volume
d'air. L'interconnexion électrique de ces plaques permet d'obtenir une caractéristique
de réponse de type gradient de pression, afin de favoriser les sources sonores rapprochées
au détriment des sources éloignées.
[0044] Le microphone décrit ci-dessus peut être utilisé avantageusement comme hydrophone
avec une fréquence de premièe résonance réduite par la charge d'eau. Dans ce cas,
le couplage entre l'élément vibrant et le milieu aqueux peut se faire par l'intermédiaire
d'un enrobage, par exemple en polyuréthane choisi pour présenter une impédance acoustique
proche de celle de l'eau.
1. Transducteur électroacoustique à polymère piézoélectrique dont l'élément vibrant
est constitué par une structure élastique en polymère piézoélectrique (3) soumise
directement à la pression acoustique (p) sur l'une au moins de ses faces, les faces
de ladite structure étant munies d'électrodes (4, 5) formant condensateur reliées
à un circuit électrique adaptateur d'impédance (7) ; ladite structure et ledit circuit
électrique étant montés dans un boîtier (1, 11) muni d'une paire de bornes de sortie
(14), caractérisé en ce que ladite structure élastique est une plaque encastrée comportant
au moins une incurvation.
2. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite plaque encastrée
est une plaque encastrée sur son pourtour.
3. Transducteur selon la revendication 2, caractérisé en ce que ladite plaque encastrée
est circulaire.
4. Transducteur selon la revendication 2, caractérisé en ce que les pièces de pinçage
réalisant l'encastrement de ladite plaque ont une forme ondulée.
5. Transducteur selon la revendication 3, caractérisé en ce que les pièces de pinçage
réalisant l'encastrement de ladite plaque ont une forme tronconique.
6. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'une résistance (15)
est branchée entre lesdites électrodes (4, 5), afin d'atténuer la sensibilité en deça
d'une fréquence inférieure à la première fréquence de résonance de plaque.
7. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que des moyens d'amortissement
(12) sont associés à ladite plaque en vue d'étaler la pointe de sensibilité correspondant
à la. première résonance de plaque.
8. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit circuit électrique
adaptateur d'impédance comporte un transistor unipolaire (17).
9. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit circuit électrique
adaptateur d'impédance comporte au moins un transistor bipolaire (Tl, T 2).
10. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que la pression acoustique
agit sur ladite plaque par l'une de ses faces ; l'autre face de ladite plaque comprimant
un volume fermé (47, 48) délimité par un boîtier rigide (1, 2).
11. Transducteur selon la revendication 10, caractérisé en ce que ladite pression
acoustique agit sur ladite plaque par l'intermédiaire d'une cavité (46) coiffée par
une grille (38).
12. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdites électrodes
(4, 5) sont métalliques.
13. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que lesdites électrodes
(4, 5) sont faites d'un dépôt de matériau polymère chargé de particules conductrices.
14. Transducteur selon la revendication 6, caractérisé en ce que ladite résistance
(15) est un élément discret (36, 37) solidaire de ladite plaque.
15. Transducteur selon la revendication 6, caractérisé en ce que ladite résistance
(15) est distribuée dans l'étendue de ladite plaque ; ledit polymère piézoélectrique
étant dopé de façon à conduire l'électricité.
16. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit circuit électrique
adaptateur d'impédance (34) est au moins partiellement porté par ladite plaque.
17. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite plaque est
une plaque ayant deux bords rectilignes opposés encastrés de façon à lui communiquer
une forme cintrée.
18. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que les deux faces de
ladite plaque sont soumises à des pressions acoustiques différenciées au moyen d'un
écran.
19. Transducteur selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comporte deux plaques
encastrées sensibles à ladite pression acoustique.
20. Transducteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que ledit polymère piézoélectrique est du polyfluorure de vinylidène ou l'un
de ses copolymères.