[0001] L'invention est relative aux techniques de formation de matelas de fibres, dans lesquelles
les fibres portées par un courant gazeux sont recueillies sur un organe de réception
qui sépare les fibres des gaz qui les transportent.
[0002] En raison de son importance industrielle il est fait particulièrement référence au
domaine de la formation des matelas de fibres minérales. Il va de soi néanmoins que
l'invention est applicable à tous les types de fibres transportées par un courant
gazeux jusqu'à un organe de réception.
[0003] Dans l'établissement de conditions opératoires satisfaisantes pour ce qui concerne
les étapes comprises entre la formation des fibres et leur réception sous forme d'un
matelas plus ou moins dense, ou d'un produit de ce type, différents problèmes se posent.
Certains concernent par exemple le cheminement des fibres, leur dispersion dans le
courant gazeux, d'autres sont liés aux traitements effectués sur les fibres pendant
leur transport, notamment à l'imprégnation au moyen de compositions de liants. Des
problèmes se posent aussi à propos des conditions auxquelles sont soumises les fibres
recueillies sur l'organe de réception. L'invention vise particulièrement à améliorer
ces dernières en respectant voire même en améliorant les performances économiques
de ces procédés notamment en ce qui concerne leur coût énergétique.
[0004] Quels que soient les procédés de formation des fibres considérés, les quantités de
gaz mises en oeuvre sont importantes. A ces gaz nommés "gaz moteurs" ou "gaz d'étirage"
viennent s'ajouter sur le parcours compris entre l'organe de fibrage et celui de réception
des quantités considérables d'air induit. En effet, bien que de nombreuses propositions
aient été faites pour réduire ou même supprimer cet air induit, il ne semble pas que
les résultats obtenus jusqu'à présent aient donné satisfaction. Aussi dans les modes
utilisés industriellement, la part d'air induit dans les gaz portant les fibres est
très importante au niveau de l'organe de réception. Il n'est donc pas surprenant que
ces gaz interviennent de façon significative dans les condi- ions de formation du
matelas.
[0005] Deux types d'action des gaz sur le matelas en formation sont particulièrement visés
par l'invention. Il s'agit d'une part de l'action liée à la quantité de chaleur à
laquelle le matelas est soumis, et d'autre part de la compression exercée par le gaz
qui traverse le matelas de fibres retenu sur l'organe de réception.
[0006] Ces deux actions des gaz sont importantes pour les raisons suivantes.
[0007] Pour l'obtention d'un matelas de fibres présentant une certaine cohésion, il est
nécessaire d'avoir recours à des compositions de liants. Ces compositions appliquées
sous forme liquide (ordinairement sous forme de solutions aqueuses) sont fixées ultérieurement
sur le matelas par un traitement aboutissant à la formation de produits "résineux".
Le traitement en question est de façon générale un traitement thermique.
[0008] Les gaz moteurs mis en oeuvre pour la formation des fibres, et le matériau utilisés
pour former les fibres particulièrement dans le cas des fibres minérales telles que
les fibres de verres et analogues, font que les gaz traversant le matelas en formation
sont à température relativement élevée. Si cette température n'est pas parfaitement
mal- trisée il peut en résulter ce que l'on nomme une "précuisson". Le liant se trouve
au moins partiellement "traité" sur la fibre au niveau de l'organe de réception..
Cette précuisson est extrêmement désavantageuse. Elle aboutit en effet à fixer les
fibres alors que celles-ci sont dans un état peu favorable à l'obtention d'un matelas
présentant des caractéristiques satisfaisantes, notamment en raison de la compression
exercée par la circulation des gaz. A la limite le phénomène peut aboutir à la formation
d'un matelas très dense impropre à l'usage auquel il est initialement destiné.
[0009] Un but de l'invention est de permettre le contrôle des conditions thermiques auxquelles
sont soumises les fibres sur l'organe de réception.
[0010] Indépendamment du problème de précuisson, le tassement des fibres sur l'organe de
réception est désavantageux. Il faut rappeler tout d'abord à ce propos que le volume
des produits préparés est un facteur de coût important pour les opérations de stockage
et de transport.
[0011] Pour-minimiser ces coûts, les produits fibreux en bout de chaîne de production sont
habituellement conditionnés sous un volume réduit obtenu par compression. Les produits
conditionnés de cette façon sont caractérisés par le taux de compression. Ce taux
est défini par le rapport de l'épaisseur nominale, c'est-à-dire de l'épaisseur garantie
à l'utilisateur une fois le produit déballé, à l'épaisseur du produit comprimé tel
qu'il est dans l'emballage. Expérimentalement on constate que ce taux peut être d'autant
plus élevé que le matelas est moins tassé sur l'organe de réception.
[0012] Un des buts de l'invention est donc de faire en sorte que le matelas soit le moins
tassé possible pour permettre l'accroissement du taux de compression et par suite
la diminution des coûts de stockage et de transport.
[0013] D'autres buts et avantages de l'invention apparaitront dans le cours de la description.
[0014] Dans un procédé de formation de matelas de fibres, lesquelles sont véhiculées par
un courant gazeux constitué à la fois de gaz moteur et d'air induit, l'invention consiste
à prélever une partie du courant gazeux à la périphérie de celui-ci.
[0015] Il n'est évidemment pas possible d'effectuer un partage au niveau où s'effectue le
fibrage. En effet à ce niveau les fibres se trouvent dispersées dans la totalité des
gaz. Un prélèvement se traduirait donc par l'élimination d'une quantité importante
de fibres. Mais l'entratnement d'air ambiant induit modifie sensiblement les caractéristiques
des courants gazeux et permet d'opérer le prélèvement selon l'invention à une certaine
distance en aval de la zone de fibrage.
[0016] - L'air induit intervient d'abord dans la manière dont les fibres se forment. Il
apparait nécessaire une fois les fibres étirées de faire en sorte qu'elles soient
très rapidement figées faute de quoi on constate une détérioration très sensible des
qualités du produit final.
[0017] Les raisons de cette détérioration ne sont pas parfaitement élucidées. Il est vraisemblable
que plusieurs phénomènes se superposent tel que par exemple la formation de gouttelettes,
le collage des fibres entre elles aboutissant à des amas plus ou moins denses, etc...
[0018] Quoiqu'il en soit, le refroidissement suivant immédiatement la formation des fibres
parait nécessaire. En outre il semble qu'à ce stade le refroidissement doive être
réalisé par un agent à l'état gazeux. La pulvérisation d'eau sur le trajet des gaz
qui est un moyen traditionnel complémentaire
*de refroidissement ne doit pas avoir lieu trop tôt. Cette pulvérisation si elle était
effectuée sur des fibres non figées serait désavantageuse pour la qualité des produits
obtenus.
[0019] L'air ambiant induit dès l'origine par le gaz d'étirage permet le refroidissement
rapide requis. Il parait donc nécessaire de faire en sorte que la mise en oeuvre de
l'invention ne s'oppose pas dans la zone de formation des fibres, à une induction,d'air
suffisante pour figer ces dernières.
[0020] A titre indicatif, de façon typique lorsqu'il s'agit de la formation de fibres de
verre la température initiale des gaz d'étirage peut atteindre et même dépasser 1500°C,
alors que le figeage des fibres peut intervenir à des température de l'ordre de 800°C.
Il faut donc que l'apport d'air ambiant induit avant le prélèvement selon l'invention
permette un abaissement de température de près de 700°C. La part d'air induit dans
le courant gazeux soit relativement importante.
[0021] L'air induit intervient également sur la structure du courant gazeux comme nous l'indiquons
dans la brève analyse suivante.
[0022] Le courant gazeux dans une atmosphère non confinée progresse en entrainant de l'air
induit tout au long de sa trajectoire. La direction générale de l'écoulement est relativement
bien définie. Si l'on envisage les phénomènes de façon statistique on peut considérer
que le gaz moteur progresse linéairement et que l'air induit s'écoule à son contact
dans la même direction et sous forme de couches qui se superposent au courant inducteur.
[0023] L'examen instantanné du courant gazeux montre que dans le cadre général qui vient
d'être indiqué les masses gazeuses sont soumises à des turbulences intenses. Ces turbulences
favorisent un mélange rapide de l'air induit et du courant d'étirage, et déterminent
les caractéristiques du courant combiné résultant. C'est le cas notamment des vitesses
des gaz ou de leur température. C'est également le cas de la répartition des fibres
dans le courant.
[0024] Quelle que soit l'intensité des turbulences, il apparait cependant, si l'on examine
de nouveau le phénomène de façon globale, que les caractéristiques du courant ne sont
pas uniformes. Elles varient sensiblement du coeur du courant jusqu'à sa périphérie.
La vitesse et la température des gaz sont les plus élevées au coeur du courant. De
même les fibres sont beaucoup plus abondantes au coeur du courant qu'à la périphérie.
[0025] C'est ce dernier aspect des courants gazeux qui permet selon l'invention de prélever
des quantités importantes de gaz sans modifier les caractéristiques générales du courant
portant les fibres et notamment sa direction et surtout sans entrainer une part appréciable
des fibres.
[0026] Il apparait préférable dans la pratique, notamment en fonction du refroidissement
nécessaire pour aboutir au figeage des fibres que la quantité d'air induit dans le
courantgazeux au niveau où s'effectue le prélèvement selon l'invention soit au moins
deux fois celle du gaz d'étirage initial, et de préférence supérieure à trois fois
cette quantité.
[0027] Le prélèvement selon l'invention est donc effectué à une certaine distance des orifices
engendrant les gaz d'étirage.
[0028] Pour des courants gazeux présentant une section circulaire il est montré que les
quantités induites sont constantes au long de la trajectoire. Autrement dit l'accroissement
de la masse du courant gazeux par entrainement d'air induit est proportionnelle à
la distance de l'origine du courant inducteur. Ceci permet de déterminer commodément
le niveau auquel il convient de situer le prélèvement pour satisfaire aux conditions
indiquées précédemment à propos des proportions relatives de gaz induits et inducteurs.
[0029] Des considérations analogues s'appliquent aux courants inducteurs de section non
circulaires. Ainsi pour des courant plans, la quantité d'air induit varie comme la
racine carrée de la distance à l'origine du courant inducteur.
[0030] S'il est nécessaire de procéder au prélèvement après un certain cheminement du gaz
dans l'atmosphère ambiante, il est préférable que cette distance ne soit pas-trop
grande pour la raison suivante. Dans ce qui précède nous n'avons envisagé que la quantité
de gaz mise en oeuvre. Une autre grandeur caractérise le courant gazeux. Il s'agit
de l'énergie du courant ou de façon plus précise de ce qui est nommé "impulsion".
L'impulsion d'un courant gazeux est définie par l'expression :

étant la masse volumique du gaz,
V étant la vitesse,
S la section droite du courant au niveau considéré.
[0031] Il est montré que la quantité d'air induit est directement liée a l'impulsion du
courant inducteur. L'impulsion au cours de la progression du courant est en partie
transmise à l'air induit. La quantité de gaz concernée (en termes plus précis le débit-masse,
c'est-à-dire la masse de gaz par unité de temps) croft mais l'impulsion reste globalement
constante.
[0032] Pour obtenir des effets significatifs sur le produit rassemblé sur l'organe de réception
il faut que le prélèvement selon l'invention corresponde à l'élimination d'une partie
importante de l'impulsion.
[0033] Il est préférable de faire le prélèvement de cette quantité d'impulsion dès que possible,
c'est-à-dire à un moment où il lui correspond une quantité de gaz relativement faible.
Plus le prélèvement est tardif sur le trajet du courant plus pour la même quantité
d'impulsion il devient nécessaire de prélever des quantités de gaz importantes et
plus le coût énergétique du prélèvement est élevé.
[0034] Il convient donc de déterminer par expérience la meilleure position pour effectuer
lé prélèvement en tenant compte d'exigences en partie contradictoires. Un prélèvement
très précoce sur la trajectoire permet avec une faible quantité de gaz l'élimination
d'une part importante de l'impulsion mais risque d'empêcher le refroidissement et
le figeage des fibres et le cas échéant d'entraîner une quantité de fibres excessive.
A l'opposé un prélèvement tardif dans une certaine mesure conduit à une bonne séparation
gaz/fibre mais nécessite un prélèvement de gaz trop important. En fait dans ce dernier
cas la séparation gaz/fibre ne s'améliore pas de façon continue au fur et à mesure
de la progression du courant. On peut même constater par suite d'irrégularités d'écoulement
difficilement contrôlables que, passée une certaine distance, la répartition des fibres
dans le courant devient telle que pour une même quantité d'impulsion prélevée le taux
de fibres entrainées tend à croître sensiblement.
[0035] Un aspect important de l'invention en plus de l'emplacement du prélèvement est la
quantité ou la proportion du courant prélevée (ou celle de l'impulsion soustraite
au courant gazeux).
[0036] De même que précédemment, la quantité de gaz prélevée dépend d'exigences en partie
contradictoires.
[0037] Les avantages procurés par l'invention sont d'autant plus marqués pour une configuration
donnée que le prélèvement est plus important. En accroissant la quantité de gaz prélevé
on diminue notamment la quantité de chaleur à laquelle les fibres enduites de liant
sont soumises, on diminue aussi le tassement du matelas de fibres sous l'effet du
courant gazeux qui le traverse.
[0038] Bien entendu la quantité prélevée ne peut être accrue sans limites. Quel que soit
le niveau auquel on opère sur la trajectoire du courant il faut notamment éviter d'entrafner
une quantité indésirable de fibres par un prélèvement trop important.
[0039] Dans la pratique la quantité de fibres entrainée avec le gaz prélevé ne doit pas
dépasser 2 %, et de préférence pas 1 X, de l'ensemble des fibres, d'une part pour
limiter le détourpement d'une certaine quantité de fibres, mais surtout pour éviter
l'encrassement des circuits de traitement des gaz prélevés.
[0040] Les inventeurs étudiant la répartition des fibres dans les courants gazeux issus
du système de fabrication de fibres de type centrifuge, ont montré que l'on pouvait
établir à un niveau donné une relation entre la vitesse moyenne du courant dans la
zone de prélèvement et la proportion de fibres aspirées. Ainsi les inventeurs ont
constaté expérimentalement qu'en effectuant le prélèvement dans la partie du courant
qui présente une vitesse inférieure à 0,5 fois la vitesse maximale au même niveau
la proportion de fibres entrainées dans les gaz prélevés est de 0,5 X de l'ensemble
des fibres.
[0041] Un entrainement aussi faible que 0,5 % est parfaitement satisfaisant en pratique.
On s'efforce par conséquent d'effectuer le prélèvement dans la partie du courant dont
la vitesse moyenne en l'absence du système de prélèvement est inférieure à 0,5 fois
la vitesse maximale (V
m).
[0042] Il est possible de définir géométriquement à quelles dimensions cette limite de vitesse
correspond. Dans le cas d'un courant gazeux de section circulaire tel que celui mis
en oeuvre dans les procédés de fibrage centrifuge, on estime que le rayon de la section
circulaire pour la vitesse 1/2 V
m est un peu inférieure à la moitié du rayon correspondant à la périphérie du courant.
Il faut souligner le fait que la périphérie du courant est définie nécessairement
de façon un peu arbitraire. Il n'y a pas de limite précise aussi choisit-on comme
périphérie du courant la zone correspondant à une vitesse moyenne égale à 1 Z de la
vitesse maximale au même niveau.
[0043] De façon plus précise le rayon de la périphérie du courant est de l'ordre de 2,1
à 2,4 fois le rayon correspondant à la vitesse 1/2 V
m. Nous verrons dans la suite à propos des dispositifs comment sont disposés les organes
de prélèvement sur la trajectoire du courant gazeux.
[0044] Le prélèvement effectué dans la partie du courant dont la vitesse est inférieure
à 1/2 V
m est limité à la quantité de gaz qu'en l'absence de prélèvement présente ces caractéristiques
de vitesse. Si l'on dépasse cette limite la quantité de fibres entrainée progresse
de façon sensible.
[0045] Dans la détermination des quantités de gaz mises en jeu, il faut tenir compte du
fait que la présence de l'aspiration selon l'invention modifie les caractéristiques
des courants gazeux à la fois après et avant l'aspiration. On ne peut pas négliger
cette influence et ce d'autant que la quantité prélevée est plus importante.
[0046] La présence du prélèvement se traduit par un accroissement de la quantité d'air induit
en amont du point de prélèvement. Pour cette raison la quantité prélevée peut le cas
échéant égaler ou même dépasser la quantité totale des gaz véhiculés par le courant
au même niveau en l'absence de prélèvement, tout en conservant une part importante
du courant gazeux dont l'écoulement se poursuit au delà du niveau de prélèvement.
Quoiqu'il en soit il parait avantageux de faire en sorte que la quantité prélevée
ne dépasse pas celle du courant au même niveau en l'absence de prélèvement et de préférence
soit de l'ordre de 60 X de cette quantité.
[0047] Le prélèvement conduit expérimentalement dans tous les cas à une diminution de la
quantité de gaz franchissant l'organe de réception. Les effets de l'invention sont
particulièrement sensibles lorsque le prélèvement effectué se traduit par une diminution
d'au moins 10 % de cette quantité. La diminution peut atteindre 30 Z ou même davantage
comme le montrent les exemples donnés dans la suite de la description.
[0048] Selon un autre aspect de l'invention, lorsque l'on effectue un prélèvement à la limite
des parties du courant portant une forte quantité de fibres, il est avantageux de
faire en sorte que l'aspiration entraine le gaz dans un mouvement en sens inverse
de l'écoulement du courant gazeux. Ce changement brusque de direction favorise la
séparation des fibres qui par inertie ont tendance à suivre leur trajectoire initiale.
[0049] La vitesse de prélèvement ne semble pas avoir d'influence très sensible sur le déroulement
de l'opération. Cependant pour éviter une forte perte de charge dans le ou les orifices
de prélèvement, et par suite une consommation d'énergie élevée, il est préférable
de choisir les conditions d'aspiration de façon que la vitesse des gaz prélevés reste
inférieure à 30 m/s. Une vitesse aussi faible que possible paraitrait avantageuse
mais il faut tenir compte des limites qu'impose l'appareillage. De façon avantageuse
la vitesse des gaz prélevés est comprise entre 20 et 25 m/s.
[0050] Les conditions pour la mise en oeuvre de l'invention peuvent également être déterminées
en fonction des effets mesurés au niveau de l'organe de réception des fibres dans
le matelas en formation. Ainsi pour faire en sorte que la circulation des gaz ne comprime
pas les fibres, il est avantageux que leur vitesse dans le matelas soit aussi faible
que possible et de préférence inférieure à 6 m/s. De façon typique la vitesse des
gaz dans le matelas en formation est avantageusement inférieure à 3 m/s.
[0051] Par ailleurs la vitesse de passage des gaz dans le matelas doit être suffisante pour
assurer leur écoulement régulier en amont de l'organe de réception. Notamment il ne
doit pas y avoir de refoulement des gaz et des fibres dans l'atmosphère environnante.
[0052] La quantité de gaz prélevée selon l'invention est donc réglée en combinaison avec
l'aspiration sous l'organe de réception pour assurer le passage de tout le flux gazeux
portant les fibres à une vitesse aussi faible que possible.
[0053] Parallèlement à la vitesse de passage des gaz l'invention permet de réduire la perte
de charge correspondant au franchissement du matelas en formation. Le prélèvement
selon l'invention est avantageusement tel que la réduction de perte de charge soit
au moins de 25 % par rapport à celle constatée dans les mêmes conditions en l'absence
de prélèvement.
[0054] La quantité de gaz prélevée doit également être suffisante pour que la température
dans le matelas en formation soit inférieure à celle pour laquelle un risque de "précuisson"
pourrait exister.
[0055] Lorsqu'une composition à base de liant organique est utilisée, la température dans
le matelas est avantageusement inférieure à 90°C et de préférence inférieure à 80°C.
[0056] L'invention est également relative aux dispositif.s pour la mise en oeuvre du procédé
précédemment décrit.
[0057] Les dispositifs selon l'invention pour la formation de matelas de fibres véhiculées
par un courant gazeux comprennent des moyens disposés sur le trajet du courant gazeux
entre le générateur de courant et l'organe de séparation des fibres et du courant
gazeux, ces moyens assurant le prélèvement d'une partie du courant gazeux à la périphérie
de celui-ci.
[0058] De préférence les moyens de prélèvement sont disposés uniformément à la périphérie
du courant. Il est possible cependant d. faire en sorte que le prélèvement soit plus
intense en certains endroits de la périphérie lorsque par exemple la géométrie de
l'ensemble de fibrage conduit à la formation d'un courant gazeux de structure irrégulière.
[0059] Les moyens peuvent effectuer le prélèvement à partir d'un orifice continu entourant
le courant ou de multiples orifices.
[0060] Les orifices de prélèvement sont orientés de préférence de façon que le gaz prélevé
se dirige en sens inverse du sens de l'écoulement du courant portant les fibres.
[0061] Dans le cas le plus usuel où le courant gazeux portant les fibres présente une section
circulaire, le ou les orifices de prélèvement entourent le courant gazeux de façon
annulaire.
[0062] Le ou les orifices de prélèvement peuvent s'avancer sur le trajet du courant gazeux
jusqu'à une distance qui correspond comme nous l'avons vu précédemment. à un peu moins
de la moitié de la largeur totale du courant tel qu'il se présenterait en l'absence
du dispositif selon l'invention.
[0063] Il va de soi que cette disposition ne doit pas perturber sensiblement l'écoulement
gazeux normal ni l'induction d'air ambiant. Pour éviter que le ou les organes de prélèvement
ne fassent obstacle à la progression du flux gazeux, les orifices de prélèvement sont
avantageusement précédés d'un organe conformateur conduisant les gaz.
[0064] Le prélèvement doit être opéré uniquement sur le courant gazeux portant les fibres.
Il faut éviter que le prélèvement n'atteigne l'atmosphère environnante qui n'aurait
pas été induite dans le courant par le gaz d'étirage.
[0065] Lorsque les moyens de prélèvement entourent complètement le courant gazeux et d'une
certaine façon le "canalisent", il est avantageux de faire en sorte qu'au delà de
l'orifice de prélèvement une cloison isole le courant de l'atmosphère environnante.
Le courant est isolé sur une partie de son parcours qui peut être relativement courte.
Il suffit que la cloison en question interdise la remontée d'air ambiant dans le dispositif
de prélèvement en sens opposé au courant portant les fibres.
[0066] Les dimensions du ou des orifices de prélèvement ne sont pas critiques pour l'opération
envisagée. Il est cependant préférable que la perte de charge dans le circuit d'aspiration
soit relativement faible pour minimiser le coût de fonctionnement, ce qui implique
une section d'ouverture suffisante.
[0067] Il peut être avantageux également de donner un profil particulier à la lèvre de l'orifice
au contact du courant pour éviter la création de turbulences au niveau de cet orifice
du fait du changement brusque de direction d'écoulement du gaz prélevé.
[0068] Entre le générateur du courant gazeux et les moyens de prélèvement y compris le cas
échéant le conformateur, il doit subsister un espace libre permettant l'induction
d'une quantité suffisante d'air ambiant. Dans le cas des dispositifs de fibrage par
centrifugation à partir d'une roue faisant filière cette distance est avantageusement
de l'ordre de grandeur du diamètre de la roue.
[0069] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention sont décrits de façon plus
détaillée dans la suite en référence aux planches de dessins dans lesquelles :
La figure-1 représente de façon schématique les phénomènes occasionnés par la progression
d'un courant gazeux de section circulaire dans une atmosphère non confinée.
La figure 2 montre sur un courant du type de la figure 1 le profil des vitesses moyennes
des gaz et les limites du courant.
La figure 3 est une coupe schématique d'un dispositif annulaire de prélèvement selon
l'invention.
La figure 4 est une coupe schématique d'un autre mode de réalisation'du dispositif
de prélèvement selon l'invention.
La figure 5 est une vue partielle en coupe d'une variante du dispositif représenté
à la figure 4.
La figure 6 est une vue en coupe d'un autre mode de réalisation du dispositif de prélèvement
selon l'invention.
La figure 7 présente de façon schématique la mise en oeuvre de l'invention dans une
installation de production de fibres au moyen d'un dispositif centrifuge.
La figure 8 illustre de facon schématique les différentes étapes de la formation d'un
matelas de fibres.
[0070] A la figure 1 est représenté un courant gazeux de section transversale circulaire.
Ce courant gazeux est émis en 0 dans une atmosphère non confinée qui n'est limitée
que par la paroi P à partir de laquelle le courant est émis. Il progresse en entrainant
les couches d'air ambiant avec lesquelles il entre en contact.
[0071] Le courant gazeux global constitué par le courant initial grossi des gaz induits
est représenté par les limites L.
[0072] Sur cette figure sont également représentées successivement les lignes de courants
de l'écoulement moyen des gaz induits par le courant initial.
[0073] Les lignes de courant représentées à l'intérieur des limites L ne représentent que
l'expression statistique de l'écoulement. En effet si à l'extérieur de ces limites,
l'air induit connait un écoulement laminaire, l'écoulement du courant grossi de l'air
induit est extrêmement turbulent. ,
[0074] La représentation de cet écoulement à un instant donné devrait faire apparaitre des
lignes très accidentées. Indépendamment du fait que la connaissance exacte de ces
lignes de courant n'est pas possible, il est plus significatif de considérer leur
direction générale. C'est en effet cette dernière qui rend le mieux compte du phénomène
dans son ensemble et qui permet d'en comprendre les résultats.
[0075] Les lignes de courant induit se développent de façon radiale dans des plans sensiblement
parallèles à la paroi P. Elles s'infléchissent au niveau de la limite périphérique
du courant et prennent ensuite une direction pratiquement parallèle à celle du courant
initial.
[0076] De proche en proche, le courant accru de l'air induit préalablement entraine de nouvelles
couches d'air ambiant. Le courant s'épanouit, son volume s'accroit et sa vitesse décroit.
[0077] Le profil des vitesses moyennes dans un courant tel que celui de la figure 1 est
illustré à la figure 2. Les vitesses moyennes sont représentées au niveau N par des
vecteurs V dont la longueur est fonction de la valeur de la vitesse moyenne au point
considéré.
[0078] Cette vitesse est la plus élevée au centre du courant (V
m) et décroit jusqu'à la périphérie que l'on fixe arbitrairement à une valeur 0,01
V
m. Le courant au centre est plus rapide car il n'est pas directement freiné par le
contact avec l'air ambiant.
[0079] Sur cette figure est également représentée la zone correspondant à la vitesse 1/2
V
m qui selon l'invention constitue la limite L 1/2 à l'extérieur de laquelle un prélèvement
selon l'invention n'entraine pratiquement pas de fibres.
[0080] Le profil représenté au niveau N se reproduit tout au long de la trajectoire avec
cependant une diminution générale et progressive des vitesses due à l'entraînement
d'une masse de gaz toujours plus grande.
[0081] Ce phénomène d'entraînement de l'air ambiant a diverses conséquences qui sont importantes
pour le déroulement du procédé.
[0082] La première conséquence est bien entendu que la quantité de gaz qui doit être séparée
des fibres est d'autant plus grande que le générateur du courant gazeux est plus éloigné
de l'organe de réception. Le phénomène d'entrainement peut être cependant limité si
le courant vient à être canalisé sur son parcours. C'est ce qui se produit ordinairement
légèrement en amont de l'organe de réception, où l'expansion du courant gazeux est
limitée par les parois d'une hotte.
[0083] Un deuxième effet est le ralentissement considérable des gaz. A l'origine ces gaz
sont émis à des vitesses de l'ordre de plusieurs centaines de mètres par seconde pour
assurer ou compléter l'étirage des fibres. De telles vitesses, si elles se maintenaient
jusqu'à l'organe de réception conduiraient à l'écrasement des fibres. Ordinairement
au niveau de cet organe l'énergie initiale du courant étant transférée à une masse
de gaz (courant inducteur et courant induits) beaucoup plus importante, la vitesse
est de l'ordre de moins d'une dizaine de mètres par seconde. Le ralentissement des
gaz s'il évite l'écrasement des fibres ne doit pas entrainer un refoulement.
[0084] En pratique cette vitesse est en grande partie contrôlée par l'aspiration sous l'organe
de réception. L'utilisation de l'aspiration sous le matelas en formation tend en outre
à uniformiser la vitesse de passage sur l'ensemble de l'organe de réception.
[0085] Un troisième effet est le mélange des gaz moteurs et des gaz induits. Ce mélange
s'accompagne d'une dispersion de la chaleur initialement contenue dans les gaz d'étirage
et à un degré beaucoup moindre dans les fibres.
[0086] Dans le cas typique de la formation d'un matelas de fibres de verre la température
initiale des gaz d'étirage se situe à 1500°C environ. Compte tenu de ce qu'il faut
éviter de précuire le liant, la tem-- pérature sur l'organe de réception ne doit ordinairement
pas dépasser une centaine de degrés. L'induction d'air contribue pour une large part
à cette diminution de température.
[0087] Il faut noter que bien que la baisse de température due au mélange des gaz d'étirage
avec l'atmosphère ambiante soit importante, elle n'est en général pas suffisante.
Le refroidissement est complété traditionnellement par pulvérisation d'eau sur le
trajet des gaz.
[0088] Les exemples de mise en oeuvre de l'invention donnés plus loin illustrent les diverses
particularités des courants gazeux dont il vient d'être question.
[0089] La figure 3 présente un dispositif de prélèvement selon l'invention. Ce dispositif
est de forme générale annulaire.
[0090] Le courant gazeux G portant les fibres passe au centre de cet anneau.
[0091] Pour canaliser les gaz jusqu'au niveau de l'orifice 2 de prélèvement, la paroi 3
de l'entrée 1 du dispositif forme un entonnoir conique. Un manchon cylindrique 4 conduit
les gaz vers la sortie 5 du dispositif .
[0092] La canalisation formée par la paroi 3 et le manchon 4 communique avec une chambre
d'aspiration 6 annulaire par l'orifice 2 de prélèvement. Cette chambre est reliée
à des moyens d'aspiration par des conduites non représentées.
[0093] L'orifice de prélèvement est constitué par l'intervalle libre séparant le manchon
4 du rebord 7 cylindrique prolongeant la paroi 3.
[0094] Le dispositif est agencé de façon que le rebord 7 ne s'avance pas au-delà de la limite
L 1/2 de vitesse 1/2 V
m par rapport aux lignes de courant initiales, c'est-à-diré sans tenir compte des déformations
de ces lignes dues à la présence des moyens de prélèvement.
[0095] Sur ce schéma, le cheminement du gaz prélevé est représenté par les flèches A. Le
prélèvement est effectué sensiblement à contre courant du sens d'écoulement du courant
portant les fibres.
[0096] Le gaz sortant du dispositif de prélèvement poursuit sa progression en direction
de l'organe de réception non représenté. Une fois sorti du manchon 4 le courant gazeux
entraine de nouveau de l'air ambiant et son volume s'accroit comme indiqué précédemment.
[0097] L'orifice de prélèvement 2 est situé à une distance suffisante de la sortie 5 du
manchon 4 pour qu'en présence du courant G l'aspiration n'entraine pas la remontée
de gaz de l'atmosphère environnante par cette sortie 5.
[0098] - La figure 4 présente un autre mode de réalisation d'un dispositif de prélèvement
selon l'invention.
[0099] Dans ce mode de réalisation la chambre d'aspiration 6 est formée par le prolongement
du manchon 4. Le courant gazeux est conduit par la canalisation 8 dont l'ouverture
1 est de forme évasée.
[0100] L'orifice de prélèvement est constitué par l'espace annulaire libre situé entre le
manchon 4 et l'extrémité 10 de la canalisation 8. Des conduites 9 relient la chambre
6 aux moyens d'aspiration non représentés.
[0101] La figure 5 représente une variante du dispositif précédent.
[0102] Cette variante se distingue par la forme profilée donnée à l'extrémité de la canalisation
8. Cette extrémité se présente sous forme de goutte 11 pour éviter les turbulences
au niveau de l'orifice 2 de prélèvement.
[0103] Les dimensions des orifices 2 dans la construction des dispositifs tels que représentés
aux figures 3, 4 et 5 sont relativement limitées. Ceci est nécessaire pour que le
courant gazeux sortant du dispositif occupe la totalité du manchon 4 et prévienne
ainsi l'aspiration d'air ambiant par la sortie 5 du dispositif.
[0104] Lorsque les quantités prélevées sont importantes, les gaz passent dans les orifices
2 à grande vitesse et la perte-de charge est élevée. Pour réduire la perte de charge
au niveau des orifices de prélèvement il est possible d'utiliser un dispositif tel
que représenté à la figure 6.
[0105] Dans ce dispositif le prélèvement est effectué à deux niveaux. Les deux orifices
de prélèvement sont délimités par les éléments concentriques 7 et 11 d'une part et
11 et 4 d'autre part. Ces orifices communiquent respectivement avec les chambres distinctes
6 et 12 toutes deux reliées à des moyens d'aspiration par des conduites non représentées.
Les conditions d'aspiration pour les gaz prélevés A
1 et A
2 peuvent être identiques ou différentes. Il est possible aussi contrairement à ce
qui est représenté à la figure 6 de n'avoir qu'une seule chambre d'aspiration pour
deux niveaux de prélèvement.
[0106] La figure 7 montre de façon schématique le comportement d'ensemble des courants gazeux
dans une installation de formation de fibres par centrifugation à partir d'une roue
formant filière et comportant un dispositif de prélèvement selon l'invention.
[0107] Le gaz moteur est émis à grande vitesse à la périphérie de la ..roue de centrifugation
13 sous forme d'un courant annulaire. En aval immédiat de la roue se forme une dépression
et le courant se rassemble pour constituer un écoulement de section circulaire de
dimensions réduites. Ce phénomène est matérialisé de façon très sensible par la forme
du voile de fibres F. Le courant entraine sur son trajet des quantités croissantes
d'air induit. Cet air induit est représenté par les lignes de courant I.
[0108] Le courant gazeux G accrû de l'air induit et figuré par ses limites L passe dans
un dispositif de prélèvement du type de celui présenté à la figure 3.
[0109] Une partie A de l'air entrant est aspirée dans la chambre 6 et évacuée par les canalisations
9.
[0110] Le gaz non prélevé sort du dispositif et poursuit sa progression en induisant de
nouvelles quantités d'air ambiant.
[0111] En raison de la réduction de l'impulsion du courant par suite du prélèvement réalisé,
les quantités d'air induit sur le restant du trajet sont moins importantes que celles
qu'induirait le courant complet.
[0112] L'épanouissement du courant gazeux se poursuit aussi longtemps qu'il n'est pas confiné.
Ordinairement ceci ne se produit que lorsque le courant G rencontre les parois 15
de la hotte. D'une certaine façon les parois 15 canalisent le courant jusqu'au tapis
de réception 14 et limitent l'introduction d'air induit.
[0113] Des buses 16 pulvérisent de l'eau sur le courant gazeux sortant de l'organe de prélèvement.
Une composition de liant est elle aussi pulvérisée au moyen de buses 17. Bien entendu
la distribution d'eau et de liant est effectuée au moyen de buses réparties tout autour
du courant gazeux pour que lé traitement soit sensiblement uniforme.
[0114] Le courant gazeux traverse le tapis de réception 14 sur lequel les fibres sont retenues
et forment un matelas 17. Le caisson 18 situé sous le tapis de réception est mis en
dépression à l'aide de moyens non représentés par l'intermédiaire de la conduite 19
pour permettre le passage des gaz à travers le tapis et le matelas en formation. Sans
aspiration, les gaz du courant auraient tendance à refouler -hors de la hotte quelle
que soit la quantité de gaz véhiculée par le courant G.
[0115] Un avantage selon l'invention provient du fait que la quantité de gaz à laquelle
il faut faire franchir le tapis de réception est m
dindre qu'en l'absence de prélèvement sur le trajet du courant. Dans ces conditions
la vitesse et la perte de charge des gaz au passage de ce "filtre" sont diminués d'autant
et il en résulte un moindre tassement des fibres.
[0116] Par ailleurs l'énergie nécessaire pour créer la dépression est réduite par suite
de la diminution du volume aspiré.
[0117] Au niveau des phénomènes intervenant 'sur le matelas en formation, la diminution
de la quantité de gaz qui le traverse présente encore d'autres avantages. Ainsi la
composition de liant déposée sur les fibres et qui n'est pas encore fixée a tendance
à migrer sous l'effet du passage des gaz. Cette migration aboutit à une perte de liant
dans les gaz évacués qui nécessite un accroissement correspondant de la quantité de
composition qu'il est nécessaire de pulvériser. En outre, les gaz chargés de liant
doivent subir une dépollution d'autant plus intense et donc coûteuse, qu'ils renferment
plus de liant. Pour toutes ces raisons il est avantageux de pouvoir réduire la vitesse
de passage des gaz et la migration du liant qui en dépend.
[0118] Par ailleurs une partie de la chaleur étant évacuée avec l'air aspiré, il est plus
facile d'éviter l'effet de "précuisson" du liant dans le matelas 20 en formation.
[0119] La figure 8 montre l'évolution du matelas au différents stades de sa formation.
[0120] Les fibres se déposent sur un tapis convoyeur 14, en épaisseur croissante jusqu'à
la sortie de la hotte.
[0121] Sortant de la hotte le matelas 20 n'est plus soumis au tassement résultant du passage
des gaz et se détend. Cette détente est favorisée par les secousses dues aux mécanismes
assurant le transport. Le matelas atteint alors sa plus forte épaisseur e
f. Il pénètre dans l'enceinte de traitement thermique entre deux conformateurs mobiles
21. L'écartement des conformateurs est sensiblement plus faible que e
f. Le matelas se trouve ainsi partiellement comprimé, ce qui a pour effet en particulier
de lisser sa surface supérieure.
[0122] Le matelas après traitement présente une épaisseur e
o correspondant sensiblement à l'écartement des conformateurs. Il est conditionné sous
forme de rouleaux ou de panneaux_à l'état comprimé. Son épaisseur dans l'emballage
est e
c. Cette épaisseur peut être aussi faible que le quart ou le cinquième de l'épaisseur
e
o à la sortie du traitement thermique.
[0123] L'épaisseur minimale garantie à l'utilisateur ou épaisseur nominale en conduit à
l'expression du taux de compression qui par définition est le rapport de l'épaisseur
nominale à l'épaiseur sous compression en/ec.
[0124] On constate dans le cas de l'invention que l'épaisseur avant étuve e
f est sensiblement accrue. Par suite également l'épaisseur à la sortie du traitement
peut être plus importante. Expérimentalement pour aboutir à une même épaisseur nominale
le taux de compression peut alors être accrû. Autrement dit, l'épaisseur sous compression
e
c peut être moindre (bien que l'on parte d'un produit plus épais) et par conséquent
les coûts de transport et de stockage en sont réduits d'autant.
[0125] L'utilisation de l'aspiration ou prélèvement intermédiaire entraîne bien entendu
une certaine dépense énergétique, mais ce coût est très largement compensé par les
avantages procurés qui viennent d'être rappelés.
[0126] Un autre avantage de l'utilisation de l'invention apparait lorsque sur une installation
déterminée les caractéristiques de production du dispositif de formation des fibres
sont modifiées, notamment lorsque en accroissant le débit de matériau à fibrer la
quantité de gaz d'étirage mise en oeuvre est accrue. Dans ce cas il est possible d'augmenter
la vitesse de défilement du tapis récepteur pour conserver la même densité de fibres
par unité de surface, mats la vitesse des gaz traversant le matelas demeure plus grande.
Cet accroissement de vitesse a pour conséquence un tassement plus important et les
divers inconvénients qui en découlent.
[0127] En utilisant la technique de l'invention on peut, en maintenant des conditions de
réception satisfaisantes, bénéficier du débit plus important sans changer les dimensions
des organes de réception.
[0128] L'invention permet donc une meilleure souplesse d'utilisation d'installations existantes.
[0129] Dans ce qui précède nous n'avons pas indiqué la destination des gaz prélevés sur
le courant portant les fibres. Si l'on opère dans les conditions décrites ces gaz
ne renferment qu'une faible teneur en fibres. Ils peuvent être rejetés sans traitement
particulier, sinon le cas échéant après un simple dépoussiérage. Par ailleurs en présence
du prélèvement selon l'invention la quantité de gaz effluents, et en particulier ceux
franchissant l'organe de réception, est réduite. Dans ces conditions, lorsqu'ils sont
nécessaires, les traitements de dépollution, comprenant notamment la destruction des
produits organiques en- tratnés, sont effectués sur des quantités moindres de gaz
et comme nous l'avons vu, sur des gaz moins fortement chargés. Le coût de ces traite-
_ments est par suite sensiblement diminué.
[0130] Les exemples suivants illustrent le mode de fonctionnement du procédé et du dispositif
selon l'invention et montrent quels types de résultats peuvent être atteints.
EXEMPLE 1
[0131] Des essais comparatifs ont été conduits pour déterminer les effets de la mise en
oeuvre de l'invention sur les caractéristiques des courants gazeux.
[0132] Ces essais ont été effectués dans une installation comprenant un organe de centrifugation
pour la formation des fibres. La disposition générale de cette installation est celle
schématisée à la figure 7. Lé dispositif de prélèvement utilisé est du type de celui
de la figure 3.
[0133] Les conditions de formation des fibres sont celles traditionnelles pour ce type de
dispositif. Le débit choisi correspond à une production quotidienne de 14 tonnes de
fibres (0,16 kg/s).
[0134] Les débits sont exprimés en normomètre cube d'air par heure (Nm
3/h) c'est-à-dire en masse équivalente d'air pris dans les conditions de pression 760
mm de mercure et température 0°C.
[0135] Le courant gazeux d'étirage est composé d'une part de gaz provenant d'un brûleur
et d'autre part d'air comprimé. Ces deux composantes sont émises de façon annulaire
à proximité immédiate de l'organe de centrifugation du matériau à étirer. Le débit
du courant d'étirage formé de ces deux composantes est de 1300 N.m
3/h d'air (0,47 kg/s).
[0136] Deux séries d'essais ont été effectuées ; l'une sans dispositif de prélèvement, l'autre
en faisant fonctionner le dispositif selon l'invention.
[0137] Les débits gazeux sont mesurés à l'entrée et à la sortie du dispositif de prélèvement
(ou en l'absence de celui-ci aux niveaux correspondants sur le trajet des gaz) au
niveau de l'organe de réception et sous cet organe dans les caissons d'aspiration.
[0138] Le tableau suivant regroupe les résultats des mesures de débits effectuées. Les valeurs
données sont toutes en N.m
3/h d'air (et en kg/s).

[0139] Dans le tableau précédent les valeurs correspondant aux débits induits sont calculées
par soustraction. Tous les autres débits sont mesurés.
[0140] Ces chiffres appellent plusieurs remarques.
[0141] Le prélèvement d'une forte quantité de gaz comme c'est le cas en II entraine une
augmentation de la quantité d'air induit en amont du prélèvement. Globalement néanmoins
la quantité de gaz à la sortie du dispositif de prélèvement est sensiblement réduite
par rapport à celle que l'on mesure en l'absence de prélèvement.
[0142] Par ailleurs le fait d'induire un peu plus d'air ambiant avant le prélèvement peut
conduire à l'élimination d'une quantité de chaleur supérieure à celle que la simple
différence entre les débits sortant dans les deux cas considérés laisserait supposer,
l'air induit supplémentaire entraînant également une certaine quantité de chaleur.
[0143] L'effet de la réduction de l'impulsion par le prélèvement est très sensible sur les
quantités d'air induites en aval du dispositif de prélèvement. Il en résulte une forte
baisse (30 Z) de la quantité de gaz qui traverse le matelas de fibres. Cette diminution
se traduit par une diminution de la vitesse de passage des gaz (3,4 m/s sans prélèvement,
2,3 m/s avec prélèvement) avec les avantages que nous avons vu en ce qui concerne
le tassement des fibres, la migration du liant et l'amélioration du produit final.
[0144] Par ailleurs la perte de charge au passage du matelas, de 90 mm de colonne d'eau
(900 Pa) est ramenée à 40 mm (400 Pa). Autrement dit, l'aspiration nécessaire au niveau
du caisson sous le tapis de réception est beaucoup moins importante, ce qui réduit
du même coup l'air introduit par suite de l'inétanchéité du dispositif à ce niveau
(8500
N.m
3/h d'air (3,05 kg/s) au lieu de 12000 N.m
3/h d'air (4,3 kg/s).
[0145] Ces effets combinés conduisent à une quantité de gaz effluents réduite dans de fortes
proportions 28300 N.m
3/h.d'air (10,2 kg/s) au lieu de 42000 N.m
3/h.d'air (15,1 kg/s) soit une diminution de 32 X.
[0146] Même si l'on ajoute l'air prélevé à l'air aspiré sous la réception soit 33500 N.m
3/h.d'air (12 kg/s), la réduction reste supérieure à 20 X. Ces diminutions sont très
sensibles sur le coût de fonctionnement de l'installation et s'ajoutent aux améliorations
constatées sur le produit.
EXEMPLE 2
[0147] L'influence de la quantité de gaz prélevée sur les conditions de fonctionnement a
été étudiée dans une installation analogue à celle utilisée à l'exemple 1.
[0148] Pour ces essais le débit du gaz moteur est de 1500 N.m
3/h.
[0149] Le tableau suivant donne l'ensemble des valeurs (en N.m
3/h et en kg/s) mesurées à différents niveaux de l'installation.

[0150] La réduction de la quantité de gaz franchissant le matelas de fibres s'accroit avec
la quantité de gaz prélevée. Dans le domaine des valeurs considérées, passé un certain
seuil, la progression semble linéaire. Il est remarquable également de constater que
la somme des quantités de gaz effluents c'est-à-dire de celui prélevé et du gaz franchissant
l'organe de réception, décroit lorsque le prélèvement est accrû. Ceci est obtenu en
dépit de ce que le prélèvement induit en amont une quantité supplémentaire d'air.
[0151] Grâce à l'invention il est ainsi possible par un choix convenable des caractéristiques
de prélèvement de régler les conditions de réception des fibres indépendamment de
celles de formation .
[0152] Lorsque les conditions notamment de débit de matériau à fibrer doivent être modifiées,
et que par suite les quantités de gaz d'étirage sont également modifiées, il est possible
par la mise en oeuvre de l'invention de maintenir les caractéristiques les plus satisfaisantes
pour la formation du matelas sans modifier le reste de l'installation notamment les
dimensions de la surface de réception.
EXEMPLE 3
[0153] Un essai est effectué pour déterminer l'influence de l'invention sur les conditions
thermiques auxquelles le matelas en formation est soumis.
[0154] L'essai est conduit avec un dispositif du type schématisé à la figure 7. Les conditions
sont celles des cas A et C de l'exemple 2. La chaleur dégagée par le brûleur introduit
dans le système une quantité de chaleur de 700000 kcal/h (813 kW).
[0155] Dans les conditions de l'expérience l'air ambiant est environ à 20°C. Le gaz prélevé
selon l'invention est à une température mesurée de 120°C. On élimine ainsi lorsque
le prélèvement est mis en oeuvre environ 160000 kcal/h (186 kW) soit environ le quart
de la quantité. initiale.
[0156] La quantité d'eau pulvérisée pour refroidir les gaz est la même dans les deux cas.
Bien que la quantité globale d'air induit soit réduite lorsque le prélèvement est
effectué on constate une baisse de température d'environ 10°C au niveau de la réceptipn.
[0157] Dans ces conditions les risques de précuisson du liant sur le matelas en formation
peuvent être écartés.
[0158] Il est possible également d'accroitre le débit de production de l'appareil et de
régler la quantité de gaz prélevée pour éliminer l'excédent de chaleur (ou une partie
de celle-ci).
[0159] Dans tous les cas la mise en oeuvre de l'invention accroit la souplesse d'utilisation
des installations de fibrage.
EXEMPLE 4
[0160] Les effets de la mise en oeuvre de l'invention ont été également examinés pour d'autres
caractéristiques des procédés de fibrage.
[0161] Pour des essais réalisés dans les conditions B et C de l'exemple 2, la quantité de
fibres entraînée a été mesurée. Dans ces essais, le bord interne de l'orifice de prélèvement
se situait à la limite de vitesse 1/2 V
m pour la configuration retenue.
[0162] Pour ces deux cas la proportion de fibres entrainée a été respectivement de 0,3 %
et 0,6 X. Ces proportions sont très faibles bien que la quantité de gaz prélevé soit
pratiquement la moitié de celle entrant dans le dispositif de prélèvement.
[0163] Comme pour les essais de l'exemple 1, la perte de charge des gaz traversant le matelas
en formation est réduite de moitié environ, lorsque l'on opère le prélèvement selon
l'invention. Cette différence se traduit par un tassement moindre des fibres. L'accroissement
d'épaisseur avant étuve e
f est de l'ordre de 25 % pour un appareil débitant 14 tonnes par jour de fibres (0,16
kg/s) et de 20 % pour un débit de 18 tonnes par jour (0,21 kg/s). Cet accroissement
a pû être conservé sur l'épaisseur du matelas en sortie d'étuve et aboutit à un taux
de compression amélioré.
[0164] Ainsi pour 18 t/j de débit, les épaisseurs de matelas sans et avec prélèvement pour
le cas considéré ont été respectivement en millimètres :

[0165] L'épaisseur du matelas comprimé dans l'emballage e
c a été réduite de façon sensible en conservant la même épaisseur nominale. Le gain
sur le taux de compression, ou en volume est de 50 %. Il en résulte une économie substantielle
sur les coûts de stockage et de transport.
1. Procédé de formation de matelas de fibres dans lequel les fibres sont transportées
par un courant gazeux vers le lieu où elles sont rassemblées, le courant gazeux étant
constitué à la fois des gaz d'étirage et des gaz induits par les premiers dans l'atmosphère
environnante au cours de leur progression, caractérisé en ce qu'une partie du courant
gazeux est prélevée à la périphérie de celui-ci.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le prélèvement gazeux est
effectué sur le trajet du courant gazeux à un niveau où les fibres sont figées.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la quantité de gaz induit
dans le courant gazeux au moment du prélèvement est au moins deux fois la quantité
de gaz inducteur.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que le prélèvement est effectué sur la partie des gaz située à la périphérie du courant
et de façon que la proportion de fibres entrainées soit inférieure à 2 X de l'ensemble
des fibres véhiculées.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que le prélèvement est effectué à la périphérie du courant sur les gaz dont la vitesse
est au plus égale à la moitié de la vitesse maximale Vm au même niveau.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
la quantité de gaz prélevée est au plus égale au courant gazeux présent au même niveau
en l'absence de prélèvement.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce
que le prélèvement des gaz est effectué sensiblement en sens inverse de celui du courant
gazeux portant les fibres.
8. Procédé de formation de matelas de fibres dans lequel les fibres sont transportées
par un courant gazeux dont elles sont séparées sur un organe de réception retenant
les fibres et laissant passer les gaz qui sont aspirés en aval de l'organe de réception,
caractérisé en ce que sur le trajet du courant gazeux, en amont de l'organe de réception
une partie du courant est prélevée à la périphérie de celui-ci, cette partie prélevée
étant telle qu'elle permette de réduire la vitesse de passage des gaz au niveau du
matelas en formation à une valeur inférieure à 3 m/s.
9. Procédé selon la revendication 8 dans lequel une composition de liant est pulvérisée
sur les fibres, caractérisa en ce que le gaz prélevé entraine une quantité de chaleur
suffisante pour maintenir la température des gaz au niveau du matelas en formation
à une valeur inférieure à celle de traitement de liant.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que
la quantité de gaz prélevée est choisie de façon que la diminution de la quantité
de gaz traversant le matelas en formation entraine une diminution de perte de charge
à ce niveau d'au moins 25 X par rapport à la valeur constatée en l'absence de prélèvement.
11. Procédé de formation de matelas de fibres dans lequel les fibres sont transportées
par un courant gazeux dont elles sont séparées sur un organe de réception retenant
les fibres et laissant passer les gaz qui sont aspirés en aval de l'organe de réception,
caractérisé en ce que sur le trajet du courant gazeux, en amont de l'organe de réception,
une partie du courant est prélevée à la périphérie de celui-ci, cette partie prélevée
étant telle que la quantité de gaz franchissant l'organe de réception soit diminuée
d'au moins 10 X.
12. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
précédentes constitué par un organe de prélèvement comprenant un ou plusieurs orifices
(2) disposés à la périphérie du courant gazeux, ces orifices étant orientés de façon
que le prélèvement des gaz soit effectué en sens inverse de l'écoulement du courant
gazeux portant les fibres.
13. Dispositif selon la revendication 12, pour le prélèvement sur un courant de section
circulaire , caractérisé en ce que l'orifice de-prélèvement (2) forme une ouverture
annulaire.
14. Dispositif selon la revendication 13, caractérisé en ce qu'il comporte en amont
de l'orifice de prélèvement (2) des moyens (3, 8) pour canaliser le courant gazeux.
15. Dispositif selon la revendication 13 ou la revendication 14, caractérisé en ce
qu'il comporte en aval de l'orifice de prélèvement une paroi (4) canalisant le courant
sur une longueur suffisante pour interdire la remontée d'air ambiant en sens inverse
du courant.
16. Dispositif selon la revendication 13, caractérisé en ce qu'il comprend deux orifices
annulaires de prélèvement successifs.