[0001] L'invention concerne un perfectionnement dans la fabrication de nappes textiles thermosoudées
; elle se rapporte également à une machine pour la mise en oeuvre de ce procédé.
[0002] Dans le brevet français publié sous le numéro 2 209 004 (correspondant au brevet
américain 3 949 111 et au brevet allemand 2 359 212), on a décrit une nappe textile
formée d'au moins deux rangées parallèles de fils thermoplastiques thermosoudés à
leurs points de croisement et dans laquelle les parties thermosoudées sont situées
latéralement et à l'extérieur de l'axe longitudinal de chaque fil sur une portion
de moindre épaisseur que la partie centrale non soudée.
[0003] Un procédé pour obtenir ce produit, dans lequel on effectue la liaison des fils à
leurs points de croisement, s'effectue par thermosoudage sous l'effet de pertes diélectriques
engendrées par un courant haute-fréquence, consistant à enserrer les fils à leurs
points de croisement de manière plus intense à leurs périphéries que dans leurs portions
centrales et à faire passer le courant à haute fréquence essentiellement dans les
portions périphériques.
[0004] Un dispositif pour la mise en oeuvre de ce procédé consiste à faire passer les fils
entre deux électrodes, l'une des électrodes présentant une rainure longitudinale dont
la section en forme de demi-cercle ou autre a un rayon de courbure inférieur au rayon
moyen des fils de trame à sduder.
[0005] Cette technique actuellement exploitée avec succès présente encore toutefois certains
inconvénients. En effet :
- d'une part, en pratique, on ne.sait guère travailler que des fils à base de chlorofibres,
ce qui compte-tenu du développement restreint de ces matières limite le développement
industriel de ce procédé,
- d'autre part, il faut mettre en oeuvre des tensions électriques élevées, ce qui
limite les cadences de production,
- enfin et surtout, ces tensions élevées et des champs répartis souvent de manière
non homogène le long des électrodes provoquent des brûlures superficielles sur le
fil et même parfois des "flashes" qui entraînent alors l'arrêt obligatoire de la machine
pour un nettoyage.
[0006] L'invention pallie ces inconvénients. Elle concerne un procédé perfectionné pour
la fabrication d'étoffe formée d'une nappe de fils parallèles dits de chaîne, thermosoudés
à leurs points de croisement à un fil dit de trame et dans lequel :
- on presse lesdits fils de chaîne et de trame à leurs points de croisement de manière
à produire une déformation vers l'extérieur des parties latérales du fil de trame,
tandis que la partie centrale de ce fil reste pratiquement non déformée,
- puis on applique un champ électrique alternatif à haute fréquence destiné à effectuer
la thermosoudure, principalement sur ces parties de fils déformés vers l'extérieur.
Ce perfectionnement consiste, préalablement à la thermosoudure, à imbiber les fils
au moyen d'un composé liquide susceptible de favoriser l'agitation thermique des molécules
du matériau constituant lesdits fils dans le champ à haute fréquence. En d'autres
termes, l'invention consiste à imbiber au moins un des fils au moyen d'un composé
liquide à fortes pertes diélectriques.
[0007] Par "composé à fortes pertes diélectriques", il faut entendre un composé liquide
ayant un angle de pertes diélectriques (tangenteδ) aussi grand que possible.
[0008] "L'imbibition" est l'action qui consiste à imbiber, c'est-à-dire à mouiller profondément
un produit, de manière à ce que le liquide pénètre à coeur.
[0009] En pratique :
- on imbibe le plus souvent le fil de trame,
- le composé liquide d'imprégnation est de l'eau, de préférence de l'eau pure c'est-à-dire
de l'eau distillée et/ou échangée ; ainsi, en jouant sur la nature ionique des sels
de l'eau, on peut modifier les conditions de soudure.
[0010] Avantageusement, cette eau est additionnée :
- soit d'un agent mouillant,
- soit pour les matières textiles à faibles pertes diélectriques telles que la laine
ou le coton, d'un matériau susceptible de se polymériser sous l'influence du champ
électrique, par exemple de la colle,
- soit, pour des matières à pertes diélectriques moyennes, telles que par exemple
les fibres de nylon ou de polyester, c'est-à-dire dont le niveau de pertes est insuffisant
pour assurer une thermosoudure correcte, on imbibe avantageusement au moyen de composés
li-. quides qui ne dégradent pas le fil, soient antirouille afin de protéger les électrodes
et, au niveau des diélectriques, présentent beaucoup de pertes diélectriques.
[0011] En effet, on sait que lorsqu'on applique un champ électrique alternatif notamment
à haute-fréquence à un matériau, ce champ provoque une agitation intense des molécules
desdits matériaux. Cette agitation provoque alors un échauffement. Lorsque l'on imbibe
ce matériau avec un composé à fortes pertes diélectriques, tel que par exemple de
l'eau pure, on augmente cette agitation et on crée alors une autre agitation des molécules
dues à ce composé d'imbibition. Comme les pertes diélectriques sont d'autant plus
importantes que le matériau est plus chaud, l'addition du composé d'imbibition va
permettre d'augmenter localement la température, donc celle du matériau au niveau
de la soudure. Ainsi, on favorisera donc la thermosoudure.
[0012] L'invention concerne également une machine perfectionnée pour la mise en oeuvre de
ce procédé. Cette machine qui comporte essentiellement :
- un moyen apte à débiter une nappe de fils parallèles formant chaîne,
- un moyen apte à déposer perpendiculairement sur cette nappe de fils de chaîne un
fil dit de trame,
- au moins une électrode et une contre-électrode entre lesquelles passe le fil de
trame et la nappe de fils de chaîne, lesdites électrodes étant aptes à être rapprochées,
puis à créer un champ électrique alternatif à haute-fréquence,
- des moyens pour retirer au fur et à mesure la nappe textile formée,
se caractérise en ce qu'elle présente également un moyen destiné à imbiber le fil
de trame à l'aide d'un composé liquide à fortes pertes diélectriques, disposé juste
en amont de l'organe de dépose du fil de trame sur les fils de chaîne.
[0013] Avantageusement, ce moyen pour imbiber le fil de ,trame est associé à un moyen apte
à débiter une quantité déterminée de fil de trame, par exemple égale à la longueur
de duite à déposer.
[0014] Les figures annexées représentent schématiquement :
- pour les figures 1 et 2, la machine (métier) pour la réalisation d'étoffe thermosoudée,
vue respectivement de face et en coupe,
- les figures 3 et 4 montrent le dispositif d'imbibition caractéristique de l'invention
disposé en amont de l'organe d'insertion du fil de trame,
- la figure 5 montre un schéma électrique pour la commande de ce dispositif d'imbibition
en association avec l'organe d'insertion,
- les figures 6 et 7 représentent schématiquement un autre mode préféré de mise en
oeuvre de l'invention.
[0015] La machine (métier) pour la fabrication de telles étoffes thermosoudées se compose
essentiellement (voir figures 1 et 2) :
- d'une ensouple 1 ou d'un cantre contenant un ensemble de fils parallèles en matière
thermoplastique formant une nappe de chaîne 2,
- d'un organe (3) destiné à déposer perpendiculairement sur cette nappe (2) un fil
de trame (4), également en matière thermoplastique, avantageusement de même nature
que les fils de chaîne ; cet organe (3) est avantageusement du type de celui qui est
décrit dans la demande de brevet français des Demandeurs publié sous le n° 2 419 991,
- d'une électrode (5), mobile de bas en haut, et d'une contre-électrode fixe (6) sur
laquelle en fin de course vient s'appuyer l'électrode mobile (5), de manière à enserrer
le fil de trame (4) sur les fils de chaîne (2), tout en écrasant les bords et non
le centre de ce fil (4), et ce grâce à la rainure longitudinale (7) réalisée conformément
aux enseignements du brevet français n° 2 209 004 cité précédemment ; avantageusement,
pour atténuer le défaut rédhibitoire de "flash", l'électrode (5), voire la contre-électrode
(6) sont recouver- tes d'une matière isolante,
- d'une source (8) de courant électrique à haute fréquence connue et connectée aux
électrodes (5) et (6),
- d'un enrouleur (9) connu, avançant pas à pas et destiné à réceptionner l'étoffe
(10) au fur et à mesure de sa formation ; l'avance de cet enrouleur est connectée
avec le mouvement d'avance de l'organe (3).
[0016] Le fil de trame (4) est tiré d'une bobine (11) située sur le côté du métier. Selon
l'invention, le fil dévidé de cette bobine fixe (11) passe dans un bac (13) contenant
un liquide (20) à fortes pertes diélectriques de manière à être imbibé (eau pure).
[0017] Ce dispositif caractéristique d'imbibition (voir figure 3) comporte essentiellement
un cantre (15), par exemple à broche, où repose la bobine de fil de trame (11), avantageusement
à queue de rattache.
[0018] Le fil (4) issu de cette bobine passe sur un jeu de renvoi (16-17), puis pénètre
dans le bac (18) par un guide céramique (19).
[0019] Ce bac (18), par exemple en acier, est équipé d'un dispositif classique non représenté
permettant de maintenir, grâce à un réservoir annexe, un niveau (27) constant de liquide
(20) à fortes pertes diélectriques.
[0020] Le fil (4) issu de (19) passe tout d'abord sur deux rouleaux (21-22), par exemple
en polyamide, rotatifs autour de leur axe (23) et (24), présentant une rainure (25)
et (26) destinée à maintenir le fil (4) en-dessous du niveau (27) du liquide.(20).
Le fil mouillé (4a) passe ensuite sur un rouleau (28) entraîné en rotation par contact
tangentiel, monté sur roulement à billes (29) et maintenu en pression contre un rouleau
moteur (30) revêtu à sa périphérie d'une couche de caoutchouc (31), lui-même entraîné
en rotation par un moteur non représenté. Le fil essoré (4b) est alors repris par
un second rouleau entraîné tangentiellement (32), maintenu également en pression contre
le rouleau moteur (30) et le fil imbibé (4c) sort du bac (18) par un guide céramique
(33) identique à (19). Il peut y avoir aussi d'autres rouleaux en appui sur (30).
[0021] Ce dispositif d'imbibition montré à la figure 3 est ensuite combiné à un dispositif
permettant de débiter une quantité déterminée de fil de trame (4), par exemple une
longueur égale à la longueur de duite à insérer. Ce dispositif est montré à la figure
4. Pour ce faire, le fil imbibé (4c) issu du guide (33) passe au travers d'un élément
métallique conducteur (34), par exemple un anneau en laiton, cuivre, aluminium ou
autre, qui sous l'effet de son propre poids entraîne le fil imbibé vers le bas et
ainsi le débite. En fin de course, cet élément (34) touche alors un contacteur de
fin course (35) qui enclenche alors un signal électrique, qui arrête le moteur d'entraînement
du rouleau caoutchouté moteur (301.
[0022] Ce contacteur de fin de course est formé de deux plaques en tôle (35a) et (35b) formant-un
V dont l'écartement à la base e est inférieur à l'épaisseur de l'élément (34) de manière
à établir nécessairement le contact électrique. Ces deux plaques (35a) et (35b) sont
reliées à un courant électrique, comme montré à la figure 5.
[0023] La figure 5 représente sommairement le schéma électrique de commande. Lorsque l'élément
(34) qui entraîne le fil imbibé (4c) touche le contacteur de fil de course (35), il
permet au courant issu de (36) de passer et d'arriver au relai (37), qui est alors
alimenté en courant à très basse tension, ce qui coupe aussitôt le contacteur (38)
qui, à son tour, par le contact relai (39), coupe le moteur qui entraîne en rotation
le rouleau caoutchouté (30) précédemment décrit.
[0024] Le contacteur (38) est alimenté tant que l'élément conducteur (34) ne touche pas
le contacteur de fin de course (35). Dès que cet anneau (34) touche (35), on alimente
le relais (37) qui coupe aussitôt le contacteur (38), donc le moteur de commande du
rouleau (30).
[0025] De la sorte, en positionnant avec précision le guide (33) par rapport au contacteur
de fin de course (35), on peut déterminer la longueur exacte qui corres
= pond à la moitié de la duite à insérer.
[0026] Lorsque l'insertion du fil de trame imbibé (4c) commence, c'est-à-dire lorsque l'organe
trameur (3) est le plus près du dispositif d'imbibition, l'élément contacteur (34)
est au contact de (35). Le moteur d'entraînement du rouleau (30) est arrêté et on
ne débite pas du fil de la bobine (11). Le trameur (3) en parcourant les fils de chaîne
(2), entraîne la longueur de fil (4c) comprise entre les deux guides céramiques (33)
et (40), égale à la duite à insérer. En cas d'insertion, le fil (4c) est pratiquement
tendu entre les guides (33) et (40) (`parcours représenté en pointillés). Le moteur
de (30) s'enclenche à nouveau, débite du fil, donc l'imprègne dans (18) et le cycle
recommence.
[0027] Les figures 6 (coupe longitudinale) et 7 (coupe selon l'axe I-I) représentent schématiquement
un dispositif préféré pour débiter une longueur prédéterminée de fil de trame (4)
placé à la suite de l'organe d'imbibition de la figure 3, légèrement modifié quant
à sa sortie et à la place du dispositif montré à la figure 4.
[0028] Ici, le dispositif se compose essentiellement de 4 cornières en forme de L par exemple
en aluminium respectivement (40), (41), (42), (43), définissant entre elles deux passages
verticaux :
- l'un (45), dans le plan longitudinal, pour le passage dans le sens aller-retour
du, fil (4),
- l'autre (46), dans un plan perpendiculaire au précédent, pour le déplacement d'un
bobinot en aluminium (47), ou autre matériau dont les flasques sont disposés de part
et d'autre des cornières respectivement (40-42) et (41-43) et dont l'axe (48) est
disposé dans ce plan et autour duquel passe le fil (4).
[0029] Ces cornières (40) à (43) sont maintenues entre elles par des colonnes (49-50) et
l'écartement (46) est déterminé grâce à des entretoises de serrage (51) et (52).
[0030] Les cornières (42-43) enserrent une roulette de renvoi à gorge (52) par exemple en
aluminium, rotative autour de son axe (53) d'où partira le fil de trame (44) au chariot
de dépose (3).
[0031] Le poids de ce bobinot (48) est fonction d'une part de la nature du fil et d'autre
part et surtout de la tension que l'on désire appliquer à ce fil (4).
[0032] Lorsque le bobinot (48) descend, en fin de course il touche un contact (54) qui déclenche
un signal électrique qui arrête alors le moteur d'entraînement du rouleau (30). L'alimentation
en fil (4c) étant interrompue et le fil de trame (4) étant appelé par le chariot (3),
le bobinot curseur (48) alors remonte.
[0033] Si pour une raison quelconque, le fil de trame (4) se casse, sous l'effet de son
le bobinot curseur (48) descend dans le passage (46) et établit tout d'abord le contact
en (54) qui, comme déjà dit, arrête le moteur de (30) et tout en continuant sa course,
établit ensuite un second contact (55) dit de sécurité (casse- trame, fin de bobine...)
qui arrête le métier lui-même.
[0034] Dans cette forme d'exécution, ce dispositif débiteur sert essentiellement de tendeur,
c'est-à-dire à assurer une tension régulière et essentiellement constante au fil de
trame (4).
[0035] En outre, on a constaté que lorsque l'on humidifie préalablement les fils, on peut
commencer à souder avec le courant anodique maximum. Lors de la soudure, les caractéristiques
diélectriques du fil se modifient, ce qui entraîne alors une variation du condensateur
formé par l'électrode et la contre-électrode. Cette variation (voir figure 8) entraîne
à son tour une diminution du courant anodique par une désadaptation du générateur
à l'applicateur, c'est-à-dire à l'ensemble formé par l'électrode (5), la contre-électrode
(6), le condensateur de retour (60), la self de résonnance (61) et le condensateur
d'accord (62). De la sorte, la puissance électrique instantanée diminue, ce qui amène
une augmentation du temps de soudure.
[0036] Pour pallier cet inconvénient, on fait varier le condensateur d'accord (62) de manière
à maintenir le courant électrique constant, de sorte que les deux fréquences de résonnance
de l'applicateur et du générateur (8) soient identiques. En pratique, on mesure le
courant au niveau d'un ampèremètre (63), puis on met en série une sonde (64) qui fournit
une image du courant absorbé par l'ensemble (8). Cette information est alors comparée
à l'aide d'un comparateur électronique d'un type en soi connu à une référence, puis
selon la nature de la différence entre cette information et cette référence, on modifie'alors
le condensateur d'accord (62) de manière classique, afin d'égaliser ces deux informations.
[0037] De la sorte, on diminue le temps de soudure, on stabilise la fréquence et on diminue.les
perturbations électromagnétiques. En outre, grâce à ce réglage automatique réalisé
pendant la soudure, on peut facilement changer la nature des fils à thermosouder.
[0038] La manière dont l'invention peut être réalisée et les avantages qui en découlent
ressortiront mieux des exemples de réalisation qui suivent donnés à titre indicatif
et non limitatif.
EXEMPLE 1 :
[0039] On réalise une étoffe thermosoudée selon les enseignements du brevet français 2 209
004 des Demandeurs cité dans le préambule, c'est-à-dire avec une électrode mobile
rainurée, avec en chaîne et en trame un fil formé par un assemblé à deux bouts de
1000 deniers en fibres semi-peignées, coupe 60 mm, contenant en poids :
- 85 / de chlorofibres (marque CLEVYL de RHONE-POULENC TEXTILE),
- 15 % de polyester,
et en utilisant une machine conforme à celle décrite dans la demande de brevet français
des Demandeurs n° 2 419 991, également citée ci-dessus, en trois mètres de largeur,
de manière à former un réseau carré de trois centimètres de côté.
[0040] La source (8) de courant haute-fréquence présente les caractéristiques suivantes
:
- puissance : 6 KW,
- fréquence : 27,12 MgHz.
[0041] La bobine (11) de fil de trame (4) est placée dans une enceinte à atmosphère contrôlée
(température 50°C, HR 70 %).
[0042] En marche industrielle, on soude environ 5 coups par minute, soit un temps de soudure
d'environ 6 à 7 secondes. Cela correspond à une vitesse linéaire de fil de trame d'environ
12 mètres par minute.
[0043] Si l'on veut augmenter la vitesse, on constate des amorces de brûlures et même l'apparition
de "flashes" qui obligent à arrêter la machine pour un nettoyage assez long.
EXEMPLE 2 :
[0044] On répète l'exemple 1 en ajoutant à la machine l'un des équipements d'imbibition
illustré aux figures 3 à 7. Ici, on remplit le bac (18) d'eau pure, c'est-à-dire distillée
et échangée sur résines.
[0045] On travaille à température ambiante et on imbibe le fil de trame (4c) jusqu'à saturation.
[0046] On peut souder sans problème, sans apparition de brûlures et à fortiori de "flashes",
jusqu'à une vitesse linéaire de fil de trame de 21 mètres par minute, car le temps
de soudure moyen est d'environ 3 secondes, ce qui donne environ 7 coups par minute.
[0047] Ainsi, grâce à l'adjonction du dispositif d'imbibition, on a pu que doubler sans
problème la vitesse de soudure et donc augmenter sensiblement la productivité, ce
qui est tout à fait inattendu.
EXEMPLE 3 :
[0048] On répète l'exemple 2 en ajoutant dans l'eau environ 1 % en volume d'un agent mouillant
commercialisé par SHELL sous la marque TEEPOL. Le temps de soudure est réduit à 2,5
secondes. Cela permet de travailler à environ 8 coups par minute. En outre, on améliore
la qualité de la soudure qui est plus homogène et même plus solide.
[0049] Par rapport à l'exemple 1, on peut expliquer l'amélioration constatée aux exemples
2 et 3 par le fait que, comme déjà dit, lors de la soudure, le fil imbibé commence
à se chauffer, puis les molécules s'agitent et s'orientent dans le sens du champ électrique,
ce qui permet de réaliser une thermosoudure correcte.
EXEMPLE 4 :
[0050] On répète l'exemple 2 en chauffant l'eau (20) du bac (19) à 45°C. On peut travailler
avec un temps de soudure d'environ 2 secondes. En outre, comme à l'exemple 3, on améliore
la qualité de la soudure.
EXEMPLE 5 :
[0051] On répète l'exemple 1 en remplaçant le fil mixte chlorofibres/polyester par un fil
également deux bouts 1000 deniers en fibres semi-peignées (coupe : 60 mm) acryliques
(marque DRALON de BAYER).
[0052] Même à basse vitesse, il est impossible de travailler ce fil, car on a des brûlures
et des "flashes". De la sorte, il est impossible de réaliser des étoffes thermosoudées
en fibres acryliques.
EXEMPLE 6 :
[0053] On répète l'exemple 2 en remplaçant le fil chlorofibres/polyester par le fil acrylique
de l'exemple 5.
[0054] On peut souder ce fil avec des soudures franches, saines, correctes et sensiblement
exemptes de traces de brûlures.
[0055] On ne pouvait donc pas prévoir que la simple adjonction d'un équipement d'imbibition
préalable du fil de trame permettrait de souder des fils acryliques, ce que l'on ne
savait pas faire industriellement jusqu'alors. En d'autres termes, cette solution
permet de passer de l'insuccès au succès.
EXEMPLE 7 :
[0056] On répète l'exemple 1 en remplaçant le fil mixte .chlorofibres/polyester par un autre
fil de même caractéristique mixte contenant en poids :
- 66 % de fibres acryliques,
- 33 % de polyamide 6.
[0057] Comme à l'exemple 5, ce fil ne peut pas être ther- mosoudé.
EXEMPLE 8 :
[0058] On répète l'exemple 7 en adjoignant l'équipement d'imbibition de l'exemple 2. Comme
à l'exemple 6, on soude sans problème notable, ce qu'il n'était pas possible de faire
jusqu'alors.
EXEMPLE 9 :
[0059] On répète l'exemple 2 en imbibant également par immersion et essorage léger les fils
de chaîne (2). En d'autres termes, on imbibe non seulement le fil de trame (4), mais
également la trame de-fil de chaîne (2).
[0060] On homogénéise ainsi les soudures, car les deux fils chaîne et trame sont sensiblement
dans le même état. En outre, on a tendance en imbibant les deux fils à déplacer le
gradient de température au point de soudure, c'est-à-dire à l'interface des deux fils
de chaîne et trame.
[0061] On améliore donc ainsi la qualité et l'homogénéité des soudures.
[0062] Si on le désire, pour sécher partiellement l'étoffe (10) produite, il suffit de passer
cette étoffe (10) devant le condensateur de retour de masse à la contre-électrode.
EXEMPLE 10 :
[0063] On répète l'exemple 1 avec un fil mixte coton/ chlorofibres ayant les mêmes caractéristiques
qu'à l'exemple 1. On obtient les mêmes résultats qu'à l'exemple 1.
EXEMPLE 11 :
[0064] On répète l'exemple 10 en adjoignant l'équipement d'imbibition de l'exemple 2. On
obtient les mêmes résultats qu'à l'exemple 2 et les petites brûlures de surface constatées
à l'exemple 10 ont disparu. Cela permet, toutes choses égales par ailleurs, d'augmenter
la cadence de production d'environ 40 %.
[0065] Le perfectionnement de l'invention présente de nombreux avantages par rapport à la
technique exploitée à ce jour. On peut citer :
- possibilité de mettre en oeuvre, c'est-à-dire de thermosouder des matières que l'on
ne savait pas travailler jusqu'alors,
- possibilité de commencer la soudure à la tension maximum sans risque de brûlures,
- possibilité d'augmenter la température du fil au niveau de la soudure,
- homogénéisation des pertes diélectriques le long du fil, donc diminution sensible,
voire élimination des brûlures superficielles ; donc marche en continu facilitée et
par voie de conséquence rendement amélioré,
- stabilitation de la fréquence,
- diminution des perturbations électromagnétiques,
- meilleure répartition du champ électrique, donc possibilité de thermosouder en plus
grande largeur et/ ou avec moins de pression.
[0066] L'invention est donc particulièrement adaptée à la fabrication d'étoffes thermosoudées.
[0067] Il va de soi que si le plus généralement, la nappe de fils de chaîne est formée par
une pluralité de fils parallèles, sans sortir pour autant du cadre de la présente
invention, ces fils de chaîne peuvent être associés à une nappe, tissée ou non (ouate...),
qui le cas échéant, pourra même être imbibée au lieu et place des fils.
1/ Procédé pour la fabrication d'étoffes formées d'une nappe de fils parallèles de
chaîne, thermosoudés à leurs points de croisement à un fil de trame, dans lequel :
- on presse lesdits fils de chaîne et de trame à leurs points de croisement de manière
à produire une déformation vers l'extérieur des parties latérales du fil de trame,
tandis que la partie centrale de ce fil reste pratiquement non déformée,
- puis on applique un champ électrique alternatif à haute fréquence destiné à effectuer
la thermosoudure, principalement sur ces parties de fils déformés vers l'extérieur,
caractérisé en ce que préalablement à 'la thermosoudure, on imbibe les fils au moyen
d'un composé liquide à fortes pertes diélectriques.
2/ Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'on imbibe seulement le fil
de trame.
3/ Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le composé
liquide d'imbibition est de l'eau.
4/ Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'eau est additionnée d'un
agent mouillant.
5/ Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le composé
d'imprégnation contient un matériau susceptible de se polymériser sous l'influence
du champ électrique.
6/ Machine perfectionnée pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications
1 à 5, qui comporte :
- un moyen apte à débiter une nappe de fils parallèles formant chaîne,
- un moyen apte à déposer perpendiculairement sur cette nappe de fils de chaîne un
fil de trame,
- au moins une électrode et une contre-électrode entre lesquelles passe le fil de
trame, lesdites électrodes étant aptes à être rapprochées, puis à créer un champ électrique
alternatif à haute-fréquence,
- des moyens pour retirer au fur et à mesure la nappe textile formée,
caractérisée en ce qu'elle présente également un moyen destiné à imbiber le fil de
trame à l'aide d'un composé liquide à fortes pertes diélectriques, disposé juste en
amont de l'organe de dépose du fil de trame sur les fils de chaîne.
7/ Machine selon la revendication 6, caractérisée en ce qu'elle présente en outre
un moyen apte à débiter une quantité déterminée de fil de trame.
8/ Machine selon la revendication 7, caractérisée :
- en ce que le moyen d'imbibition comprend :
. un bac (18) associé à un organe permettant de maintenir un niveau constant de liquide
d'imbibition,
. au moins un rouleau (21) permettant de faire plonger le fil de trame (4) dans le
composé liquide à fortes pertes diélectriques,
. au moins un ensemble formé de deux rouleaux en contact tangentiel, respectivement
presseur (32) et moteur (30), destiné à essorer le fil imbibé,
- et en ce que le moyen destiné à débiter la longueur déterminée de fil de trame se
compose :
. d'un organe conducteur (34) en forme d'anneau au travers duquel passe le fil imbibé
(4c),
. d'un contacteur de fin de course (35) situé à une distance prédéterminée de la sortie
du bac (18), fermé par deux plaques de tôle métallique inclinées en forme de V (35a
et 35b) dont l'écartement à la base e est inférieur à l'épaisseur de l'anneau (34),
. d'un circuit électrique connecté audit contacteur de fin de course (35), destiné
à couper l'entraînement du rouleau moteur (30) lorsque l'organe conducteur (34) touche
l'organe contacteur de fin de course (35). 9/ Machine selon la revendication 7, caractérisée
:
- en ce que le moyen d'imbibition comprend :
. un bac (18) associé à un organe permettant de maintenir un niveau constant de liquide
d'imbibition,
. au moins un rouleau (21) permettant de faire plonger le fil de trame (4) dans le
composé liquide à fortes pertes diélectriques,
. au moins un ensemble formé de deux rouleaux en contact tangentiel respectivement
presseur (32) et moteur (30), destiné à essorer le fil imbibé (4c),
- et en ce que le moyen destiné à débiter la longueur prédéterminée de fil de trame
se compose :
d'un curseur (47) autorr de l'axe duquel passe le fil de trame (4c) à débiter, ledit
curseur (47) se déplaçant verticalement sous l'effet de son poids dans un chemin (46)
sur lequel est disposé en fin de course un contacteur (54), d'une part situé à une
distance prédéterminée de la sortie du rouleau presseur (32) et, d'autre part destiné
à couper l'entraînement du rouleau moteur (30) lorsque le curseur (47) touche l'organe
contacteur (54) en fin de course.
10/ Machine selon la revendication 9, caractérisée en ce qu'elle présente en outre
un second contacteur (55), situé sur le même chemin vertical (46) plus bas que le
premier contacteur (54), destiné à couper le moteur de commande générale de la machine
lorsque le curseur (47) touche cet organe contacteur (55) de sécurité.
ll/ Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que pendant la
thermosoudure, on maintient le courant électrique constant.