[0001] La présente invention se rapporte à un mécanisme de déclenchement d'un disjoncteur
capable d'assurer le déclenchement en fonction des échauffements permissibles de l'installation
à protéger ainsi qu'en cas de courtcircuit.
[0002] La plupart des disjoncteurs connus de ce type conportent deux dispositifs distincts,
l'un à bilame pour assurer le déclenchement en fonction des échauffements permissibles
de l'installation, l'autre électromagnétique pour actionner un mécanisme d'échappement
en cas de court-circuit.
[0003] Cette double commande de déclenchement permet de satisfaire aux exigences de déclenchements
lent et rapide qui permettent de protéger l'installation contrôlée par le disjoncteur
aussi bien vis-à-vis d'un échauffement exagéré qu'en présence de courants très élevés
résultant d'un courtcircuit. Par contre, le nombre de pièces composant un tel disjoncteur
est élevé, ce qui entraîne des opérations de montage relativement complexes, outre
le coût de fabrication de chaque pièce.
[0004] Il a déjà été proposé de simplifier la construction des disjoncteurs en faisant remplir
les deux fonctions de déclenchement susmentionnées par un seul et même dispositif.
C'est ainsi que l'on a proposé d'utiliser des alliages à mémoire basés sur l'hystérèse
d'un changement de phase, en vue de réaliser un déclencheur thermique capable de réagir
rapidement en cas de court-circuit. Ces alliages sont capables de libérer brusquement
une énergie mécanique élevée à la transition, qui peut directement être utilisée pour
ouvrir le contact du disjoncteur en cas de court-circuit. Les avantages pratiques
de cette solution ne sont pas évidents. La composition de l'alliage utilisé a une
grande influence sur le domaine d'hystérèse et, par conséquent, sur les valeurs d'échauffement
provoquant la transition. Il en résulte des problèmes de précision et de reproductibilité
de la caractéristique de déclenchement lent consécutif à l'échauffement. En outre,
cette solution n'entraîne pas une simplification notable du disjoncteur.
[0005] Les disjoncteurs à double mécanisme de déclenchement, thermique et magnétique, utilisent
un type de déclencheur formé par un mécanisme d'échappement à friction repris des
mécanismes d'horlogerie, dans lequel le cliquet de déclenchement est maintenu contre
un ergot de verrouillage d'un levier d'échappement avec une force supérieure à la
force de pression des contacts. Si l'on voulait utiliser seulement le déclencheur
thermique à bilame pour libérer le levier d'échappement, en conservant une marge de
sécurité suffisante vis à-vis d'un déclenchement accidentel engendré par des vibrations
parasites extérieures au disjoncteur, il serait inpossible d'obtenir un déclenchement
rapide en cas de court-circuit, du fait que l'ouverture du contact est précédée d'une
période d'échappement inpli- quant un déplacement de l'extrémité du bimétal avec départ
à vitesse nulle suivie d'un déplacement cliquet/levier d'échappement également avec
départ a vitesse nulle. Etant donné que dans un tel déclencheur, la coupure dépend
de l'intégrale f i
2dt correspondant aux échauffements permissibles de l'installation à protéger, dans
ce cas particulier, et pour un courant nominal de 10 A, il a été calculé dans "Leitungsschutz
durch stronbegrenzende LS-Schalter, J. Kirch- dorfer, Sonderdruck aus Electro-Revue"
que cette période d'échappement est de l'ordre de Ji
2dt = 10
4 A
2s correspondant à un déplacement de 2 mm de l'extrémité du bimétal. De ce fait, il
est exclu d'envisager la seule utilisation d'un bimétal associé à un échappemant à
friction pour commander les déclenchements lent et rapide.
[0006] On connait des déclencheurs à disque bimétallique sphérique bistable dont le bord
périphérique est serré à l'intérieur d'une paroi latérale élastique d'une cuvette.
Cependant ce dispositif, dont la conception convient aux déplacements faibles et aux
efforts élevés, n'a pas de performances très précises et reproductibles en raison
des phénomènes de flambage qui se produisent durant la transition entre les deux états
stables.
[0007] La présente invention a pour but de remédier au moins en partie aux inconvénients
des solutions susmentionnées, en proposant un mécanisme de déclenchement, susceptible
à lui seul, de fonctionner selon le mode de déclenchement rapide consécutif à une
brusque augmentation de courant et selon le mode de déclenchement lent consécutif
à un échauffement supérieur à l'échauffement permissible de l'installation.
[0008] A cet effet, la présente invention a pour objet un mécanisme de déclenchement d'un
disjoncteur, capable d'assurer le déclenchement en fonction des échauffements permissibles
de l'installation à protéger ainsi qu'en cas de court-circuit, caractérisé par le
fait qu'il comprend un élément bistable relié à un contact électrique et dont les
positions respectives déterminent la fermeture, respectivement l'ouverture de ce contact,
un organe d'actionnement pour conduire cet élément bistable de l'une à l'autre de
ses positions, associé à l'une des extrémités d'une lame bimétallique, des moyens
de chauffage par effet Joule de cette lame, montés en série avec l'installation à
protéger, l'autre extrémité de cette lame bimétallique étant fixée à un bras dont
l'extrémité libre porte une masse d'inertie, le tout formant un équipage articulé
autour d'un axe parallèle au plan du bilame, une butée étant placée dans la trajectoire
de cet équipage pour limiter l'amplitude de son déplacement consécutif à la déformation
du bilame.
[0009] L'avantage essentiel de ce mécanisme est d'apporter une solution au problème du déclenchement
rapide par un élément purement thermique. La réunion de deux fonctions dans le même
mécanisme entraîne une simplification notable du disjoncteur qui entraîne une autre
simplification tout aussi remarquable du mécanisme d'échappement.
[0010] Le dessin annexé illustre, très schématiquement et à titre d'exemple, une forme d'exécution
et une variante de disjoncteur muni du mécanisme de déclenchement objet de la présente
invention.
[0011] La fig. 1 est une vue en élévation de ce disjoncteur en position enclenchée.
[0012] La fig. 2 est une vue partielle de la fig. 1 illustrant le disjoncteur en position
déclenchée.
[0013] La fig. 3 est la même vue partielle illustrant le disjoncteur en position d'armement.
[0014] La fig. 4 est une autre vue partielle d'une variante du mécanisme de déclenchement.
[0015] La fig. 5 illustre la caractéristique rapide de déclenchement du disjoncteur selon
l'invention comparée à celle des disjoncteurs connus.
[0016] Le disjoncteur illustré par la fig. 1 comporte deux bornes de raccordement 1 et 2
à l'installation à protéger entre lesquelles sont montés en série un contact mobile
3 et une lame bimétallique 4. Une extrémité de cette lame bimétallique 4 est fixée
à un bras d'inertie 5 porteur d'une masse 5a articulé autour d'un axe 6 parallèle
au plan de la lame bimétallique 4 et solidaire du fond d'un étrier 7 fixé au carter
du disjoncteur. Le fond de cet étrier est nervuré pour le rendre rigide alors que
ses deux bras ne le sont pas et jouent le rôle de ressorts. Etant donné que la masse
5a sert à équilibrer statiquement le bras d'inertie 5 tout en créant un moment autour
de l'axe 6 en régime dynamique, cette masse 5a est choisie plus inpor- tante que celle
du bras d'inertie 5 seul. Une lame d'échappement bistable 8 est comprimée entre les
extrémités libres des bras de l'étrier 7 dans des encoches 9 ménagées à ces extrémités.
Cette compression de la lame d'échappement 8 a pour effet de la maintenir cons- tamτent
dans l'une ou l'autre de ses positions d'équilibre. L'extrémité libre de la lame bimétallique
4 et le milieu de la lame d'échappement 8 sont reliés par une tige d'actionnement
10 montée coulissante à travers un support 11 solidaire de l'étrier 7. L'ensemble
de l'équipage formé de la lame bimétallique et du bras d'inertie 5 articulé autour
de l'axe 6 est sollicité par un ressort de rappel élastique 12 à tension réglable
par une vis 12a, solidaire du support 11 qui appuie contre l'extrémité libre de la
lame bimétallique 4. De ce fait, cette extrémité libre de la lame bimétallique presse
la tige d'actionnement 10 contre le milieu de la lame d'échappement bistable 8, avec
une pression sensiblement inférieure à celle qui est nécessaire pour faire basculer
le milieu de cette lame d'échappement dans sa deuxième position stable. Une butée
réglable de calibration 13 constituée par une vis fixée dans le fond de l'étrier 7
est disposée vis-à-vis de l'une des extrémités du bras d'inertie 5 et sert à limiter
le déplacement de l'équipage mobile formé de ce bras 5 et de la lame bimétallique
4 autour de l'axe 6.
[0017] La lame d'échappement bistable 8 et la partie mobile 3a du contact 3 sont reliés
par une seconde tige 14 montée coulissante dans un support fixe 15. L'extrémité de
la partie mobile 3a de ce contact 3, opposée à l'extrémité adjacente à la partie fixe
3b de ce contact est montée coulissante dans une glissière 16 et cette partie mobile
est sollicitée par un ressort de rappel 17 qui tend constamment à maintenir ce contact
3 fermé. Une chambre d'extinction à soufflage magnétique de l'arc 18 est adjacente
à ce contact 3. Cette chambre contient un paquet de lamelles 19 destinées à diviser
l'arc de façon à augmenter la tension globale d'arc, aux tensions moyennes et aux
pouvoirs de coupure élevés.
[0018] La partie mobile 3a du contact 3 porte une came 20 en prise avec l'extrémité d'un
levier d'armement 21 articulé autour d'un axe 22. Ce levier 21 est solidaire d'un
bras coudé 23 concentrique à son axe d'articulation 22. Le coude et l'extrémité libre
de ce bras coudé 23 présentent deux saillies latérales destinées à venir en prise
avec la lame d'échappement bistable 8 et situées de part et d'autre de cette lame.
Un ressort de rappel de déclenchement 24 exerce sur ce levier d'armement une pression
qui tend à le faire tourner dans le sens contraire à celui des aiguilles d'une montre.
[0019] Le mécanisme de déclenchement du disjoncteur que l'on vient de décrire est conçu
pour permettre le déclenchement rapide en cas d'une brusque augmentation de l'intensité
du courant consécutive notamment à un court-circuit et pour permettre un déclenchement
lent consécutif à un échauffement des lignes ou appareils à protéger dépassant une
valeur admise et correspondant à l'intégrale 1 i
2dt. Dans le premier cas, la masse associée au bras d'inertie 5 n'aura pas le temps
de se déplacer et le déclenchement aura lieu pour de faibles valeurs de fi2dt. Le
réglage de cette valeur à laquelle a lieu le déclenchement peut être obtenu en ajustant
la tension du ressort de rappel 12 à l'aide de la vis de réglage 12a.
[0020] Il est également possible de remplacer ce réglage en modifiant la masse 5a du bras
d'inertie soit en l'allégeant soit en lui ajoutant une masse additionnelle. On pourrait
prévoir à cet effet que la masse 5a soit interchangeable. L'avantage du réglage par
la variation de la masse au lieu de varier la tension du ressort 12, réside dans le
fait que cette variation de masse n'a aucune répercussion sur la durée de déclenchement
contrairement au réglage de la tension du ressort 12.
[0021] En régime de surintensité modérée, l'équipage mobile formé de la lame bimétallique
4 et du bras d'inertie 5 porteur de la masse 5a pivotera autour de l'axe 6 dans le
sens contraire à celui des aiguilles de la montre jusqu'à ce qu'il soit arrête par
la butée 13.
[0022] On constate en outre, que cette solution inertielle permet de résoudre le problème
des variations de la température ambiante qui, étant lentes, sont absorbées par un
déplacement de la masse d'inertie.
[0023] Avant de revenir plus en détail sur les deux comportements du mécanisme de déclenchement
objet de l'invention, nous voulons terminer la description du fonctionnement du disjoncteur.
[0024] Donc, dans l'un ou l'autre cas de déclenchement lent ou rapide, l'extrémité libre
de la lame bimétallique 4 communique au milieu de la lame d'échappement bistable 8,
un effort par l'intermédiaire de la tige d'actionnement 10, jusqu'à ce que cette lame
d'échappement 8 passe par son état critique. A partir de cet état critique, la compression
exercée sur la lame d'échappement 8 par les bras élastiques de l'étrier 7 assisté
au début par l'effort du ressort 12, amène le milieu de cette lame d'échappement 8
dans sa seconde position illustrée par la fig. 2. Au cours de ce déplacement, le milieu
de la lame d'échappement 8 rencontre la tige 14 et le déplacement de cette dernière
provoque l'ouverture du contact 3 par le basculement de sa partie mobile 3a. Au cours
de ce basculement, la came 20 libère l'extrémité du levier d'armement 21 qui bascule
sous l'action du ressort de rappel de déclenchement 24 dans la position illustrée
par la fig. 2.
[0025] Le réarmement du mécanisme de déclenchement s'effectue en manoeuvrant le levier d'armement
21 pour le faire basculer dans le sens des aiguilles de la montre mais en dépassant
sa position enclenchée, de manière que le coude du bras coudé 23 fasse passer la lame
d'échappement bistable 8 au-delà de sa position critique, jusque dans sa position
initiale. Cette position d'armement est illustrée par la fig. 3. Il est à relever
que, grâce à la came 20, la fermeture du contact 3 ne peut se produire qu'après l'armement
de la lame d'échappement bistable 8 et qu'une fois le levier d'armement 21 revenu
dans sa position stable "enclenchée" définie par la came 20. Corollairement, le levier
d'armement ne peut se maintenir en position "enclenché" qu'après avoir armé la lame
d'échappement bistable 8 et une fois le contact 3 fermé.
[0026] Lors du déclenchement manuel, la glissière 16 permet un pivotement sans ouverture
de la partie mobile 3a du contact 3 jusqu'à ce que la lame d'échappement bistable
8 soit déclenchée par la saillie latérale de l'extrémité libre du bras coudé 23.
[0027] L'opération de déclenchement se déroule en deux phases, la première phase allant
de l'état de repos de la position 1, illustrée par la fig. l, de la lame d'échappement
8 à un état critique 0 de cette lame, la seconde phase allant de cette position 0
à une position 2, illustrée par la fig. 2. La lame bimétallique 4 est essentiellement
concernée par la phase 1 de cette opération de déclenchement. On peut raisonnablement
admettre de règler la force de déclenchement à 10 p, ce qui correspondrait à environ
0,05 mm de déplacement en mode d'extension libre de la lame bimétallique. L'échauffement
de la lame bimétallique est alors très réduit, admettons un échauffement correspondant
à ƒi
2dt = 200 A
2s.
[0028] La seconde phase de cette opération de déclenchement est assurée par les bras élastiques
de l'étrier 7 entre lesquels la lame d'échappement 8 est serrée. Le disque d'échappement
de la position 0 à la position 2 est propulsé avec une force croissante, par exemple
de 0 à 1500 p pour un déplacement de 2 mm.
[0029] En faisant tout d'abord abstraction du recul de la masse 5a, nous allons calculer
les temps d'échappement correspondant au passage de la position 1 "enclenchée" de
son état de repos à son état critique 0. Pour simplifier le calcul et compte tenu
des temps très faibles considérés, il est admissible de remplacer la variation sinusoïdale
du courant par une montée linéaire de même pente.

où ω est la fréquence angulaire (W = 314 1/s à 50Hz) La valeur de fi
2dt vaut alors:

[0030] En tenant compte d'une intégrale ƒ i
2dt de 200A
2s pour un déplacement de 0,05 mm d'une lame bimétallique de type 155 TB 1577 de 40
mm de longueur, 5 mm de largeur et 1 mm d'épaisseur, nous obtenons environ:

t
1-o correspondant au temps nécessaire à la lame d'échappement 8 pour passer de l'état
de repos à l'état critique 0.
[0031] Pour évaluer le temps nécessaire au passage du point critique 0 à la position "déclenchée"
2 illustrée par la fig. 2, nous admettrons une accélération moyenne égale à la moitié
de l'accélération finale et une course e du milieu de la lame d'échappement 8 égale
à 2 mm, sa masse équivalente m étant de 0,5 g; f
m = 1500 p/2 = 750 p = 7,5 N (force moyenne appliquée).
[0032] L'accélération moyenne a
m vaut donc:

[0033] Le temps de passage t
o-2 de la positicn 0 à la position 2 est donnée par:

[0034] Le temps d'ouverture total correspond donc à t
1-o + t
o-2.
[0035] En présence de la masse d'inertie 5a, pour que l'échappement de la lame d'échappement
8 puisse se produire en régime de déclenchement rapide, il faut que le recul de cette
masse d'inertie, alors que la lame bimétallique se trouve soumise à la contrainte
consécutive à l'échauffement, soit d'amplitude très inférieure au recul correspondant
au même échauffement, mais sous une contrainte mécanique nulle (extension libre).
[0036] Avec la même lame bimétallique que précédemment, la force de déclenchement sera règlée
10 p et l'accélération maximale a
o de la masse d'inertie égale à 20 g sera donc de 0,5 "g", ou 5 m/s
2.
[0037] En supposant le recul de la masse 5a négligeable par rapport à l'extension libre
de la lame bimétallique 4, l'accélération de recul sera proportionnelle à I
2efft
3 selon la formule (2) ou encore à:

où a est l'accélération du temps t a
o est l'accélération maximale de recul de la masse d'inertie au passage au point critique
0, au temps t
1-o.
[0038] Par intégration, on obtient la distance de recul e
r
[0039] Le recul de la masse 5a au moment de l'échappement de la lame 8 vaut donc: er

(si ao = 5m/s
2 comme indiqué précédemment)
[0040] En reprenant les formules (3) et (5) nous pouvons dresser le tableau I suivant:

[0041] D'après ce tableau, on voit que la condition d'échappement rapide est réalisée pour
tous les courants ≽300A, c'est-à-dire que pour e
r << 50 µm.
[0042] Les valeurs correspondant à I
eff = 100 A sont indiquées entre parenthèses, l'approximation de la montée linéaire du
courant n'étant plus valable pour un temps de 6,7 ms. La distance de recul e est donc
en réalité sensiblement plus élevée que les 11 um indiqués. On peut estimer que la
transition entre les régimes d'échappement lent et rapide se produit aux environs
de 100 A. Selon les normes officielles cette transition correspond à un disjoncteur
nominal 10 A.
[0043] Il faut encore remarquer que le bras de evier entre l'axe de pivotement 6 du bras
d'inertie et la masse 5a a une grande inportan- ce en ce qui concerne le problème
de l'insensibilité du disjoncteur vis-à-vis des vibrations. En effet, il existe une
norme DIN 57641 (0641/6.78) réglementant la tenue aux vibrations des disjoncteurs.
Selon cette norme, le disjoncteur doit tenir en étant disposé sur une plateforme oscillante
soumise à des accélérations d'environs 10 "g'' à une distance de 400 mm de l'axe de
rotation. Le disjoncteur est situé à une distance moyenne de 300 mm de l'axe et se
trouve donc soumis à des accélérations pouvant atteindre 7 à 8 "g", susceptible de
provoquer un déclenchement inoportun.
[0044] Dans le cas du mécanisme de déclenchement décrit, si le centre de gravité de l'équipage
mobile est confondu avec l'axe 6 et si un bras de levier de 10 mm sépare l'axe 6 de
la masse 5a, nous pouvons calculer l'accélération équivalente de la masse soumise
aux vibrations du test officiel en multipliant l'accélération à 400 mm par . le rapport
des bras de levier soit 10 "g" x 10/400 = 0,25 "g" seulement. Ainsi, la solution décrite
réglée pour une force de déclenchement de 10 p pourrait recevoir une masse allant
jusqu'à 40 g.
[0045] Le déclencheur thermique inertiel objet de l'invention s'applique en principe au
déclenchement rapide pour tous les disjoncteurs calibrés audessus de 2 ou 3A en adaptant
les dimensions et les connexions de la lame bimétallique.
[0046] Si le déclenchement rapide peut être considéré comme inutile dans le cas de courants
inférieurs à 0,2A, il n'en est cependant pas de même pour les courants intermédiaires
compris entre 0,2 et 2A pour lesquels une interruption de quelques ms est nécessaire,
qui ne peut pas être assurée par le déclencheur thermique à chauffage indirect par
un ruban résistif enroulé autour de la lame bimétallique.
[0047] Pour résoudre ce problème sans introduire de déclencheur magnétique séparé comme
le font les solutions conventionnelles, il est possible de déposer une couche résistive
mince à la surface de la lame bimétallique de manière à provoquer son chauffage rapide.
Une telle couche mince peut être déposée sur la lame bimétallique par n'importe quelle
technique connue telle que dépôt sous vide ou CVD.
[0048] Un modèle de laboratoire a été réalisé conformément au mécanisme de déclenchement
décrit pour vérifier son comportement en régime de déclenchement rapide (courant moyen,
basse tension). Les résultats mesurés sont tout à fait comparables à ceux des calculs
précédents dont les résultats se trouvent dans le tableau I.
[0049] Les caractéristiques mesurées sur ce prototype ont été reportées sur le diagramme
I/t de la fig. 5 sous la forme d'une courbe en traits mixtes comparée aux caractéristiques
d'un disjoncteur conventionnel de 10A nominal à déclencheur thermique (courbe 2) et
à déclencheur magnétique (courbe 3). Il ressort de cette comparaison que la caractéristique
du modèle est beaucoup plus rapide que la partie thermique de la caractéristique du
déclencheur conventionnel et peut se comparer à la partie magnétique.
[0050] Ces essais confirment donc l'intérêt technique de la solution proposée et la possibilité
d'obtenir un déclenchement rapide ou lent avec un mécanisme de déclenchement unique
susceptible de fonctionner selon deux modes suivant la valeur de la surintensité de
courant à interronpre. Il s'ensuit une simplification considérable du disjoncteur
et par conséquent un abaissement de son coût de production, sans que les performances
en souffrent. Ceci est dû au déclencheur à lame bimétallique associé à une masse d'inertie,
combiné avec un organe d'échappement bistable à course de déclenchement nulle qui
permet d'utiliser la lame bimétallique pour de faibles valeurs de fi
2dt, c'est-à-dire pour de faibles forces de déclenchement. A titre indicatif le disjoncteur
objet de la présente invention peut être fabriqué avec une quarantaine de pièces a
assembler alors que les disjoncteurs comparables vendus actuellement se composent
de 50 à 70 pièces.
[0051] La fig. 4 illustre une variante de la vis de calibration 13 disposée sur une lame
élastique 25 dont la déformation est réglable au moyen d'une seconde vis de calibrage
26. Cette variante est notamment utile pour la protection des moteurs. La première
vis de calibration 13 enfermée dans le boîtier B du disjoncteur sert à la calibration
d'usine, tandis que la seconde vis de calibration 26 qui peut être manoeuvrée de l'extérieur
du boîtier B sert à effectuer un ajustement adapté à la puissance du moteur à protéger.
1. Mécanisme de déclenchement d'un disjoncteur capable d'assurer le déclenchement
en fonction des échauffements permissibles de l'installation à protéger ainsi qu'en
cas de court-circuit, caractérisé par le fait qu'il comprend un élément bistable relié
à un contact électrique et dont les positions respectives déterminent la fermeture,
respectivement l'ouverture de ce contact, un organe d'actionnement pour conduire cet
élément bistable de l'une à l'autre de ses positions, associé à l'une des extrémités
d'une lame bimétallique, des moyens de chauffage par effet Joule de cette lame, montés
en série avec l'installation à protéger, l'autre extrémité de cette lame bimétallique
étant fixée à un bras dont l'extrémité libre porte une masse d'inertie, le tout formant
un équipage articulé autour d'un axe parallèle au plan du bilame, une butée étant
placée dans la trajectoire de cet équipage pour limiter l'amplitude de son déplacement
consécutif à la déformation du bilame.
2. Mécanisme selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ledit équipage
est articulé le long dudit bras à proximité de son centre de gravité et que la distance
du centre de gravité de ladite masse ainsi que la valeur de celle-ci sont choisies
en fonction du moment d'inertie désiré.
3. Mécanisme selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ledit élément bistable
est une lame flexible dont les extrémités sont comprimées par des organes élastiques,
le milieu de cette lame étant appliqué, dans une de ses positions bistables, contre
une butée située à une distance déterminée de la position critique de cette lame au-delà
de laquelle il bascule dans sa seconde position bistable.
4. Mécanisme selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ladite lame bimétallique
est directement connectée en série avec l'installation à protéger.
5. Mécanisme selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ladite lame bimétallique
est recouverte d'une couche résistive mince montée en série avec l'installation à
protéger.
6. Mécanisme selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ladite butée placée
dans la trajectoire dudit équipage est réglable pour permettre la calibration des
caractéristiques de déclenchement.