[0001] L'invention est relative à une montre électronique articulée comprenant au moins
deux boîtiers reliés par une articulation, chacun desdits boîtiers comportant un fond,
une carrure et un joint d'étanchéité disposé entre le fond et la carrure.
[0002] Une montre articulée est déjà connue du modèle d'utilité allemand 1 974 325 qui décrit
un bracelet dont les maillons peuvent comporter une montre et un compteur mécaniques.
Des réalisations plus récentes font état de montres-bracelets comprenant un boîtier
principal et des maillons qui renferment des boutons-poussoirs ou encore une pile.
[0003] Le brevet GB 1 574 730 décrit une montre électronique munie de maillons creux contenant
des touches et une pile. Ces maillons sont réalisés en plastique et sont moulés en
une seule pièce avec la carrure du boîtier principal lui-même fermé par une glace
et un fond. Une pellicule conductrice relie les touches et la pile aux circuits de
la montre en passant à l'intérieur des articulations situées entre la carrure et le
premier maillon et entre les maillons eux-mêmes, ces articulations étant formées par
un amincissement de la matière plastique à cet endroit. Cette construction, si elle
a le mérite d'assurer une bonne étanchéité entre le boîtier et les maillons, n'est
pas à même de présenter un aspect esthétique satisfaisant du fait de l'utilisation
apparente de matière plastique.
[0004] L'arrangement décrit dans le brevet US 3,973,706 montre une pile qui est logée dans
un maillon en matière plastique d'un bracelet métallique. La connexion entre la pile
et les circuits de la montre est réalisée à l'aide de languettes élastiques dont les
extrémités sont disposées dans une fiche de contact. Cette fiche de contact s'engage
à travers la carrure-lunette avec des bornes de contact réalisant ainsi une connexion
à fiches. Si la construction décrite vise avant tout un remplacement aisé de la pile,
elle ne saurait être appliquée à la montre articulée objet de la présente invention
car elle prendrait trop de place dès lors que plus de deux conducteurs sont nécessaires.
[0005] De nombreuses autres solutions ont été proposées pour traverser le boîtier d'une
montre avec des conducteurs électriques. Ainsi, dans le brevet FR 1 137 844 où la
source de courant est logée à l'intérieur du bracelet, il est illustré un moyen pour
relier cette source au circuit électrique de la montre. On s'aperçoit cependant qu'aucun
moyen n'a été mis en oeuvre pour assurer l'étanchéité de la montre à l'endroit du
passage de ces conducteurs. On constate en particulier que les conducteurs sont pris
en sandwich entre deux surfaces, ce qui n'amène pas à une étanchéité suffisante.
[0006] On a cité dans le rapport de recherche le brevet US 3,971,207. Cette invention est
caractérisée par une garniture d'étanchéité comportant un premier joint élastique
assurant l'étanchéité de la boîte de la montre et une liaison vers l'extérieur de
celle-ci réalisée en une matière conductrice élastique et flexible. Cependant, contrairement
à ce qu'enseigne la présente invention et comme cela apparaîtra par la suite, la garniture
d'étanchéité décrite dans le brevet cité n'est pas faite en une seule pièce dès l'instant
où l'on veut isoler les conducteurs des parties métalliques des divers constituants
de la boite de montre (voir figures 8 et 9 du document cité). De plus, la construction
proposée rend impossible l'utilisation d'un circuit imprimé à conducteurs multiples
qui puissent être soudés directement sur les composants internes de la montre. Dans
le brevet cité en effet, les connexions, par ailleurs limitées à deux, sont réalisées
par appui de pièces de contacts sur les amenées de courant qui sont élastiques. Cette
forme de connexions n'est pas souhaitable, surtout pour l'alimentation en provenance
de la pile car elle provoque .une chute de tension non négligeable. Ainsi, la construction
avantageuse qui sera décrite ici et illustrée en particulier par les figures 2a et
2b n'est pas décrite ni même suggérée dans le brevet cité.
[0007] La présente invention se propose de remédier aux inconvénients cités en décrivant
un arrangement qui assure un passage étanche de conducteurs d'un boîtier à l'autre
d'une montre articulée et ceci grâce aux moyens revendiqués.
[0008] L'invention sera mieux comprise maintenant à la lumière de 1a description qui suit
et pour l'intelligence de laquelle on se référera, à titre d'exemple, au dessin dans
lequel :
La figure 1 est une vue en perspective éclatée de 1a montre articulée selon l'invention.
La figure 2a est une vue en plan de la garniture d'étanchéité montée dans la montre
et les figures 2b et 2 c sont des coupes selon les flèches A-A et B-B de la figure
2a respectivement.
La figure 3a est une vue en coupe de la montre quand deux de ces boîtiers sont disposés
en prolongement l'un de l'autre.
La figure 3b est une vue en coupe de la montre quand deux de ces boîtiers sont inclinés
l'un par rapport à l'autre.
[0009] La montre articulée objet de la présente invention est présentée en vue éclatée sur
la figure 1. Elle se compose essentiellement de trois parties principales.
[0010] La partie A est un arrangement de trois boîtiers disposés les uns à la suite des
autres. Le boîtier 1 contient une ou plusieurs piles pour assurer l'alimentation de
la montre. Le boîtier central 2 contient un mécanisme permettant l'affichage analogique
de l'heure avec les circuits nécessaires à cet affichage tel que quartz, diviseurs
de fréquence, circuits de remise à l'heure, moteur pas à pas, etc. Le boîtier 3 contient
un système d'affichage à cristaux liquides et les circuits typiquement nécessaires
à cet affichage, comme les circuits de décodage par exemple.
[0011] La partie B constitue le fond de la montre. Les fonds 4, 5 et 6 viennent se visser
dans les carrures des boîtiers 1, 2 et 3 respectivement au moyen de vis 7. La figure
montre également que les fonds 4, 5 et 6 sont articulés l'un à l'autre au moyen des
charnières 8.
[0012] On trouve disposée entre les carrures des boîtiers 1, 2 et 3 et les fonds 4, 5et
6 une garniture d'étanchéité C objet de la présente invention qui a pour but d'empêcher
la pénétration d'eau ou de poussière à l'intérieur de la montre de même que d'assurer
le passage étanche des conducteurs électriques qui relient les boîtiers les uns aux
autres. Comme on le voit sur la figure 1, cette garniture se compose de trois joints
9, 10 et 11 qui viennent pincés entre les fonds 4, 5 et 6 et les carrures des boîtiers
1, 2 et 3 lorsque les fonds sont vissés sur les carrures pour assurer la totale étanchéité
des divers compartiments. Les joints d'étanchéité sont reliés ensemble à l'endroit
de l'articulation par un passage qui se présente sous la forme d'un isthme 12. Ces
passages font corps avec les joints et sont réalisés en une seule pièce avec eux pour
aboutir à une garniture d'étanchéité C qui est fabriquée en une seule opération. A
l'intérieur de l'isthme 12 passent les conducteurs électriques 26 qui font partie
intégrante d'un circuit imprime souple 13, lui-même également fait en une pièce unique.
[0013] La figure 2a montre dans une vue en plan la garniture d'étan-
chéité objet de l'invention. On y retrouve les joints 9, 10 et 11 servant à rendre étanches
les boîtes de montre. Les isthmes 12 relient les joints et servent de passages aux
conducteurs électriques comme on peut le voir dans la figure 2b, qui est une coupe
à l'échelle 2 x selon A-A de la figure 2a et où un tunnel 14 est représenté. La figure
2c quant à elle est une coupe selon B-B de la figure 2a et montre que l'épaisseur
du joint 10 est la même que celle des isthmes 12, tout au moins dans l'exemple de
réalisation représenté ici. On l'a déjà dit, cette garniture est faite d'une seule
pièce et peut être moulée en une seule opération. Afin de réaliser à la fois la fonction
d'étanchéité et la fonction de flexibilité, on utilisera du caoutchouc ou toute matière
plastique convenable. Pour façonner l'ouverture 14, on disposera dans le moule un
tiroir comme cela est géné-
ralement connu dans les techniques de moulage. Une fois le tiroir enlevé, on sera en
présence des tunnels désirés.
[0014] Le circuit imprimé souple 13 d'un seul tenant est alors introduit par les tunnels
14 des isthmes 12 depuis l'intérieur du joint 10 à travers les isthmes 12, chacune
des extrémités du circuit émergeant ensuite en bonne place dans les cadres formés
par les joints 9 et 11, comme on peut le voir si on se reporte à nouveau à la figure
1.
[0015] On pourrait utiliser une autre méthode de fabrication de la garniture C en surmoulant
directement celle-ci sur un réseau de conducteurs 26 formant grille et disposé directement
dans le moule. Si une telle méthode est utilisée, on comprendra que les conducteurs
26 se trouveront emprisonnés dans l'isthme 12.
[0016] Les figures 3a et 3b sont des coupes longitudinales pratiquées dans la montre articulée
montrée en figure 1 dont seuls le boîtier 3 et une partie du boîtier 2 ont été représentés.
On voit comment le joint d'étanchéité 11 est pris en sandwich entre le fond 6 et la
car-
rure 15 du boîtier 3. De même, on voit comment le joint d'étanchéité 10 est pincé entre
le fond 5 et la carrure 16 du boîtier 2. Les joints 10 et 11 sont reliés ensemble
par l'isthme 12 que traverse le circuit imprimé souple 13.
[0017] La figure 3a montre les boîtiers 2 et 3 disposés dans le prolongement l'un de l'autre.
A ce'moment, l'isthme 12 de par sa flexibilité se met en dos d'âne comme représenté.
Dans la figure 3b au contraire, les boîtiers 2 et 3 sont inclinés l'un par rapport
à l'autre, la course angulaire étant limitée par les becs 17 et 18 pratiqués respectivement
dans les fonds 5 et 6. Dans ce cas, l'isthme prend la position arrondie représentée
dans la figure. Les deux figures montrent que les boîtiers sont fermés par les glaces
19 et 20, que sous la glace 20, à l'emplacement 21, peut être logé un calibre d'affichage
analogique et que sous la glace 19, à l'emplacement 22, peut être logé un module d'affichage
digital. Les conducteurs 26 situés dans un plan se trouvant au niveau de la garniture
d'étanchéité sont connectés aux divers composants électroniques par l'intermédiaire
d'étoiles de connexion que l'on peut voir à la figure 1 sous référence 23. Enfin,
un soufflet 24 cache les articulations et les isthmes qui leur sont superposés. La
carrure 15 comporte un dispositif 25 qui servira à attacher un bracelet (non représenté).
[0018] On comprendra que le fait de juxtaposer plusieurs boîtiers de montre faisant office
en même temps de maillons d'un bracelet permet de proposer une montre élégante, très
plate puisque les divers éléments qui la composent peuvent être répartis judicieusement
dans l'espace mis à disposition. Dans l'exemple donné, les éléments encombrants que
sont les piles ont été rejetés dans un maillon à part, ce qui a permis d'utiliser
l'espace laissé libre dans le boîtier central pour loger des éléments électroniques.
De même, c'est dans un maillon latéral qui présente l'affichage numérique qu'il a
été possible de loger les circuits de commande de cet affichage, ce qui a permis de
réduire au minimum le nombre de conducteurs qui doivent traverser l'isthme. On notera
aussi que la disposition proposée permet de changer les piles sans avoir à ouvrir
un des boîtiers contenant les affichages, ce qui est un avantage.
[0019] La montre articulée décrite ici n'est pas limitée à la combinaison qui a été illustrée.
On pourrait en imaginer beaucoup d'autres qui comprendraient d'autres maillons pouvant
comporter, par exemple, un diffuseur sonore, des boutons-poussoirs, une calculatrice,
un senseur de température, une boussole, etc. L'essentiel reste cependant que pour
mener à bien une telle construction, une solution sûre et fiable doit être trouvée
pour lier électriquement les divers maillons afin d'assurer une étanchéité parfaite.
Une telle solution vient d'être décrite qui fait appel à une garniture d'étanchéité
composée de joints d'étanchéité reliés ensemble par des isthmes, ladite garniture
assurant à la fois l'étanchéité des boîtiers entrant dans la composition de la montre
en même temps qu'elle permet un passage étanche des conducteurs électriques d'un boîtier
à l'autre.
1. Montre électronique articulée comprenant au moins deux boîtiers (2, 3) reliés par
une articulation (8) chacun desdits boîtiers comportant un fond (5, 6), une carrure
(16, 15) et un joint d'étanchéité (10, 11) disposé entre le fond et la carrure, caractérisée
par le fait que les joints d'étanchéité sont reliés l'un à l'autre à l'endroit de
l'articulation par un isthme (12) de même matière que les joints et faisant corps
avec eux pour former une garniture d'étanchéité (C) en une pièce, des conducteurs
(26) étant disposés à l'intérieur de l'isthme pour assurer le passage étanche des
liaisons électriques entre lesdits boîtiers.
2. Montre électronique selon la revendication 1, caractérisée par le fait qu'à l'intérieur
de l'isthme est aménagé un tunnel (14) pour servir de passage à un circuit imprimé
souple (13) portant lesdits conducteurs.
3. Montre électronique selon la revendication 1, caractérisée par le fait que les
conducteurs (26) sont emprisonnés à l'intérieur de l'isthme par surmoulage de la matière
constituant la garniture d'étanchéité (C).
4. Montre électronique selon la revendication 1, caractérisée par le fait qu'elle
comporte trois boîtiers (1, 2, 3) comprenant chacun un joint d'étanchéité (9, 10,
11) disposé entre le fond et la carrure et deux isthmes (12) reliant lesdits joints,
que le boîtier central (2) comporte des moyens d'affichage analogique, que le premier
boîtier latéral (3) comporte des moyens d'affichage numérique et que le second boîtier
latéral (1) comporte la source d'alimentation.
5. Procédé de fabrication de la montre électronique articulée comme définie en revendication
1, caractérisé par le fait qu'on moule en une seule opération les joints d'étanchéité
(10, 11) et l'isthme
(12) les reliant pour former une garniture d'étanchéité (C) en une seule pièce.