[0001] L'invention porte sur un procédé pour la préparation de semelles et en particulier
de semelles premières pour sandales qui consiste à découper la semelle dans un matériau
adéquat grâce à un outil de découpe ayant la forme du contour extérieur de la semelle
sur une presse de haute précision.
[0002] On sait que ce procédé est utilisé de façon courante pour la préparation des semelles.
En général, on monte tête-bêche deux outils destinés à découper une paire de semelles
de façon à économiser le matériau constituant les semelles, lequel défile en bande
continue sous les outils. Ces derniers sont montés sur un porte-outil qui peut être
un plateau en bois et l'on utilise des presses de si grande précision que le billot
de découpe n'est plus une matière souple qui laisse pénétrer la lame, mais un plateau
en acier trempé. Malgré cette constitution du billot, les outils se détériorent moins
vite que sur les presses anciennes qui utilisaient un billot en matière souple, ceci
grâce à la possibilité que l'on a maintenant de régler au centième de millimètre la
descente du plateau porte-outil.
[0003] On sait également qu'après cette opération de découpe, il faut pratiquer sur la semelle
toute une série d'opérations manuelles, semi-manuelles ou automatiques particulièrement
onéreuses, car elles représentent un temps de travail considérable, et qui ne peuvent
que donner des résultats médiocres et imprécis. Par exemple, il faut d'abord effectuer
un tracé pour indiquer l'emplacement où viendront se loger les extrémités des brides
des sandales. Il faut aussi prévoir dans l'épaisseur de la semelle des logements pour
l'encastrement de ces extrémités de brides, à défaut de quoi on aboutirait à une surépaisseur
inesthétique et à la limite douloureuse pour l'utilisateur. Ces logements, même réalisés
avec l'interventbn d'unemachine utilisant des fraises rotatives, ne peuvent avoir
une tranche nette du fait que la fraise travaille par rotation.
[0004] Il peut enfin se révéler nécessaire de porter sur la semelle un certain nombre de
repères et de marques, ne serait-ce que l'indication de la taille de la chaussure.
[0005] L'invention a pour objet de supprimer complètement, après découpe de la semelle,
toutes les interventions manuelles, semi-manuelles ou automatiques et de mettre à
la disposition des utilisateurs, au cours même de l'opération de découpe, une semelle
prête à être montée, dont tous les logements, repères et autres marques sont réalisés
avec une précision supérieure, sans arrondis et sans bavures.
[0006] Pour ce faire, le procédé conforme à l'invention se caractérise en ce que, en même
temps que l'on découpe la semelle, on travaille sa surface grâce à des organes presseurs
solidaires de l'outil, qui façonnent le matériau utilisé.
[0007] L'invention a également pour objet un outil pour la mise en oeuvre de ce procédé,
constitué par unelame ayant la forme du contour extérieur de la semelle à réaliser,
outil,qui se caractérise en ce qu'il est pourvu à l'intérieur de la lame d'organes
presseurs dont la face active, côté tranchant de l'outil, est située à une distance
du tranchant plus petite que la profondeur de pénétration de ce dernier.
[0008] On conçoit que grâce à ce procédé et à cet outil, il est possible de façonner le
matériau de la semelle, qu'il s'agisse de cuir ou d'un matériau synthétique parmi
ceux utilisés maintenant de façon courante dans l'industrie de la chaussure avec une
précision remarquable puisque les organes presseurs sont solidaires de l'outil qui
trace le contour de la semelle et dont la course est connue avec une extrême rigueur.
[0009] Par ailleurs, les logements et autres repères ou marques sont en toutes dimensions,
parfaitement définis et parfaitement constants. Leur taille, leur profondeur, leur
saillie, leur forme peuvent être déterminées avec la plus grande rigueur et se retrouvent
à l'identique sur toute la série de semelles découpées à la suite par la presse.
[0010] En/fin, on élimine grâce à l'invention, toute bavure, arrondi ou autre imperfection
résultant immanquablement d'opérations manuelles ou semi-automatiques.
[0011] Selon un premier mode de réalisation de l'invention, les organes presseurs forment
une pièce commune avec la lame. Ce mode de réalisation s'avère avantageux par exemple
pour réaliser sur le bord de la face inférieure de la semelle un arrondi qui facilitera
sa mise en place.
Dans un tel cas, les organes presseurs peuvent être constitués par une surépaisseur
de la lame se terminant par un arrondi en creux au voisinage du tranchant.
[0012] Selon un autre mode de réalisation de l'invention, les organes presseurs sont des
plots montés sur la lame grâce à des moyens de solidarisation autorisant le réglage
en hauteur et l'interchangeabilité.
Ce mode de réalisation se révèle particulièrement avantageux pour former les logements
dans lesquels seront fixées ultérieurement les extrémités des brides. De tels plots
forment par compression des logements à arêtes parfaitement aiguës, sansarrondis,
de toute dimension désirée, positionnés de façon extrêmement précise et toujours de
profondeur souhaitée, puisque l'on peut les régler en hauteur.
[0013] Selon un perfectbnnement, les faces actives des plots reçoivent des signes de repérage
en relief dessinés en négatif. Ces signes viendront s'imprimer en positif dans le
fond des logements. Ils peuvent simplement indiquer le numéro de la bride à fixer
dans un logement donné et faciliter ainsi grandement le travail de l'ouvrier qui monte
les brides.
[0014] Selon encore un autre mode de réalisation de l'invention, les organes presseurs sont
des plots reliés à la lame par un pontet, qui peut être constitué par le porte-outil,
plots dont la face active reçoit des signes d'identification en relief, dessinés en
positif. De tels plots permettent d'imprimer sous la semelle des signes d'identification
qui, par déformation de la matière, apparaîtront sur la semelle en positif et qui
peuvent indiquer par exemple la taille de la future chaussure.
[0015] Un mode de réalisation de l'invention sera maintenant décrit à titre d'exemple non
limitatif, en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique à petite échelle d'un porte-outil sur lequel
sont montés deux outils conformes à l'invention,
- la figure 2 est une vue en coupe selon la ligne II - II de la figure 1,
- la figure 3 représente à plus grande échelle une semelle réalisée grâce à l'un des
outils selon les figures 1 et 2, vue de dessous.
- la figure 4 représente la même semelle, vue de dessus.
- la figure 5 est une vue en coupe à échelle encore agrandie selon la ligne V-V de
la figure 3,
- la figure 6 est une vue de dessus de l'outil qui a servi à réaliser la semelle selon
les figures 4 et 5,
- la figure 7 est une vue de dessous du même outil,
- la figure 8 est une coupe à échelle agrandie selon la ligne VIII - VIII de la figure
6 et
- la figure 9 est une coupe semblable selon la ligne IX - IX'de la figure 6.
[0016] On voit en figure 1, un porte-outil 1 constitué par un plateau rectangulaire, dans
lequel sont encastrés deux outils 2 et 3, correspondant à une paire de semelles, outils
montés tête-bêche, de façon classique, pour économiser le plus possible du matériau
en bande utilisé.
[0017] On aperçoit dès la figure l,les quatre plots 16, reliés directement à la lame et
le plot 19 monté sur un pontet, le tout comme il sera décrit plus en détails dans
ce qui suit. De façon habituelle, une couche de mousse recouvre le porte-outil 1,
aussi bien à l'extérieur 4 qu'à l'intérieur 5 des outils. Cette couche de mousse assure
après découpe l'éjection des deux semelles et la séparation des outils par rapport
à la bande de matière qui défile sur la presse.
[0018] On sait qu'en effet de tels porte-outils se montent sur des presses classiques de
haute précision qui les animent d'un mouvement alternatif le plus généralement vertical
face à un billot en acier. Entre le billot et le porte-outil défile une bande de matériau
qui est de nos jours le plus souvent synthétique, mais qui peut également être du
cuir. A chaque descente du porte-outil, une paire de semelles d'une taille et d'une
forme déterminées est découpée et éjectée.
[0019] Comme on le voit maintenant en se reportant aux figures 3, 4 et 5, une semelle 6
réalisée sur une telle presse, comporte, dans l'exemple représenté, quatre découpes
7 pour le passage des brides.
[0020] Face à chacune des découpes 7 la semelle possède un logement 8 de profondeur déterminée,
de forme rectangulaire et à arêtes vives.
[0021] Sur le fond de deux de ces logements, on a gravé le signe de repérage 1 qui signifie
qu'ils recevront les extrémités de la première bride.
[0022] Sur le fond des deux autres bgements, est gravé le signe de repérage 2 qui signifie
qu'ils recevront la seconde bride.
[0023] Au niveau du talon, la taille 38 apparaît en négatif et en creux sur la face inférieure
et en positif et en relief sur la face supérieure.
[0024] Enfin, sur tout le pourtour de la face inférieure de la semelle a été pratiqué un
arrondi 9.
[0025] Jusqu'à présent, une telle semelle était fabriquée par découpe, puis par toute une
série d'opérations destinées à constituer les logements à l'aide par exemple de fraises
et à faire apparaître d'une façon ou d'une autre les signes de repérage pour les logements
et les signes d'identification, tels la taille, pour la semelle.
Conformément à l'invention, on utilise pour obtenir en une seule opération la semelle
terminée, l'outil représenté aux figures 6 à 9.
[0026] L'outil comporte tout d'abord une lame 10 qui a la forme générale nécessaire pour
obtenir la semelle 6 avec ses quatre découpes 7. A la différence des lames conventionnelles
et comme on le voit très bien sur les figures 8 et 9, la lame 10, au-dessus de son
tranchant 11 , forme un arrondi 12 de telle sorte qu'au delà, elle est d'une épaisseur
bien supérieure aux lames class
ques.
[0027] Au niveau de chacune des parties rentrantes 1 3 qui forment les découpes 7, la lame
reçoit deux oeilletons verticaux 14 servant au passage de deux vis 15 dont la position
en hauteur peut donc être réglée, vis qui à leur tour assurent la fixation d'un plot
16 de forme rectangulaire.
[0028] La face inférieure des quatre plots reçoit à son tour des signes de repérage en relief
dessinés en négatif, qui-dans le cas présent, sont les chiffres 1 et 2.
[0029] Enfin, à l'arrière de l'outil, au niveau du talon, les deux branches de la lame sont
reliées par un pontet 18 qui peut être soudé et sous lequel est monté également par
soudage un plot 19 dont la face active 20 reçoit un signe d'identification constitué
ici par la pointure 38 et qui est en relief et dessiné en positif.
[0030] On conçoit que lors de l'opération de découpe et simultanément à la découpe, l'arrondi
12 situé sous la surépaisseur de la lame va constituer tout autour de la semelle l'arrondi
9 bien visible à la figure 5. Les quatre plots 1 6 dont la hauteur a pu être réglée
de façon extrêmement précise, vont pratiquer dans la matière de la semelle les quatre
logements 1 3. Ils vont en outre graver au fond de ces logements les chiffres 1 et
2 qui seront lisibles en positif sur la partie inférieure de la semelle, puisqu'ils
sont dessinés en négatif sous les plots.
[0031] Enfin le plot 1 9, sur lequel le nombre 38 est en relief plus prononcé, va graver
ce nombre en négatif sur la face infé- rieurede la semelle de façon suffisamment profonde
pour qu'il apparaisse en positif sur la face supérieure. Ainsi obtient-on la semelle
6 entièrement terminée en une seule opération aussi rapide que l'opération classique
limitée à la découpe. En outre cette semelle 6 terminée est pourvu des logements,
repères et signes d'identification de façon parfaitement précise et répétitive, sans
bavures et sans arrondis néfastes.
1. Procédé pour la préparation de semelles et en particulier de semelles premières
pour sandales qui consiste à découper la semelle (6) dans un matériau adéquat grâce
à un outil de découpe (10) ayant la forme du contour extérieur de la semelle sur une
presse de haute précision, caractérisé en ce que, simultanément, on travaille la surface
de la semelle grâce à des organes presseurs (12 - 1 6 - 19) solidaires de l'outil
qui façonnent le matériau utilisé.
2. Outil pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1, constitué par
une lame (10) ayant la forme du contour extérieur de la semelle à réaliser, caractérisé
en ce qu'il est pourvu à l'intérieur de la lame d'organes presseurs (12 - 16 - 19)
dont la face active, côté tranchant de l'outil, est située à une distance du tranchant
plus petite que la profondeur de pénétration de ce dernier.
3. Outil selon la revendication 2, caractérisé en ce que les organes presseurs (12)
forment une pièce commune avec la lame (10).
4. Outil selon la revendication 3, caractérisé en ce que les organes presseurs sont
constitués par une surépaisseur de la lame se terminant par un arrondi en creux (12)
au voisinage du tranchant.
5. Outil selon la revendication 2, caractérisé en ce que les organes presseurs sont
des plots (16) montés sur la lame (1 0) grâce à des moyens (15) de solidarisation
autorisant le réglage en hauteur et l'interchangeabilité.
6. Outil selon la revendication 5, caractérisé en ce que les faces actives des plots
reçoivent des signes de repérage (17) en relief dessinés en négatif.
7. Outil selon la revendication 2, caractérisé en ce que les organes presseurs sont
des plots (19) reliés à la lame par un pontet (18) qui peut être constitué par le
porte-outil, plots dont la face active (20) reçoit des signes d'identification en
relief, dessinés en positif.