[0001] L'invention concerne un procédé nouveau de collage et des moyens pour l'appliquer,
ce procédé ayant pour résultat de simplifier les méthodes de collage actuelles et
d'améliorer les qualités de résistance du joint.
[0002] Pour assembler deux surfaces de bois, on réunit en général celles-ci, préalablement
planifiées par usinage et enduites de colle. Ces surfaces sont maintenues sous pression,
par des moyens mécaniques, jusqu'à durcissement de la colle.
[0003] Pour l'assemblage du bois bout à bout, on réalise des entures multiples sur les surfaces
à réunir, et on applique une pression axiale sur les deux pièces de bois après avoir
enduit de colle ces entures. En exerçant une pression suffisante, on obtient un "auto-serrage"
qui permet un durcissement de la colle, sans que l'on soit obligé d'appliquer une
pression mécanique sur le joint.
[0004] La première méthode décrite présente l'inconvénient, d'une part, de devoir maintenir
sous pression les deux surfaces jusqu'à durcissement de la colle, même si ce temps
peut être réduit par des moyens physiques ou chimiques. D'autre part, ce collage,
pour être parfait, exige le plus grand soin dans l'usinage des bois à assembler, la
surface de collage n'étant pas supérieure à la surface du joint.
[0005] La seconde méthode décrite, utilisée pour l'assemblage de bois bout à bout, malgré
les progrès apportés ces dernières années à celle-ci, par la réalisation notamment
d'entures de plus en plus fines, présente deux inconvénients essentiels :
1°) Ces entures sont très délicates à façonner et exigent des outils coupants ayant
une haute tenue de coupe, le désaffûtage entraînant l'arrachement du bois aux extrémités
de celles-ci,
2°) La forme même des entures entraîne nécessairement un affaiblissement du joint
à cet endroit, préjudiciable lorsque l'on veut transmettre des efforts de traction
à travers ce joint.
[0006] La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients des méthodes actuelles
qui freinent notamment le développement du bois reconstitué par lamellation et assemblage
bout à bout.
[0007] L'idée première de l'invention part de l'observation qu'il est relativement facile
de densifier le bois par compression dans le sens perpendiculaire aux fibres du bois,
et ceci particulièrement lorsqu'il s'agit de bois résineux, essentiellement concernés.
[0008] La seconde idée s'inspire de l'auto-serrage obtenu par l'assemblage d'entures multiples.
[0009] A partir de ces réflexions, l'inventeur s'est efforcé de trouver des moyens permettant
de réaliser des entures, non pas par usinage, mais par déformation et densification
des fibres. Car, en réalisant ces entures par densification des fibres, on obtient
pratiquement un doublement de la résistance du bois à l'endroit du joint.
[0010] D'autre part, l'usage généralisé des entures, aussi bien dans le collage bout à bout
que bord à bord, améliore la qualité du joint, la surface de collage étant supérieure
à la surface de celui-ci.
[0011] La découverte de ces moyens, autre objet de l'invention, a été facilitée par l'analyse,
d'une part, d'un procédé connu de calandrage pour obtenir la densification de feuillets
de bois, d'autre part d'un procédé de moletage utilisé en métallurgie.
[0012] Le moyen préférentiel pour l'application du procédé décrit est une simple "molette"
cylindrique dont la surface est constituée de gorges ayant la forme des entures que
l'on souhaite réaliser. La molette, tournant librement sur un axe, est fortement comprimée
contre la surface du bois à enter. La molette ou le bois se déplace par action mécanique
perpendiculairement à l'effort de compression exercé entre la surface du bois et la
molette, et perpendiculairement à l'axe de celle-ci, la distance entre l'axe de la
molette et la surface à enter étant constante.
[0013] La figure unique illustre l'un des moyens préférentiels préconisé pour l'application
du procédé, donné à titre d'exemple non limitatif.
[0014] Une molette cylindrique (1) tourne librement sur un axe (2). Par l'intermédiaire
d'un support (3), on applique une pression perpendiculairement à la surface (4) de
la pièce de bois (5) à assembler. Des moyens mécaniques non illustrés provoquent le
déplacement soit :
- du support (3) parallèlement à la surface (4) du bois (5) et perpendiculairement
à l'axe (2) de celle-ci,
- de la pièce (5) déplacée de préférence à l'aide d'une chaîne de roulement motorisée
permettant une forte compression.
[0015] Les moyens aisés, objet de l'invention, permettent d'améliorer non seulement les
techniques d'assemblage, mais aussi les joints de collage.
[0016] La molette par exemple, facile à mettre en oeuvre et facile à réaliser, sera d'une
durée d'utilisation bien plus élevée que les outils coupants fort coûteux utilisés
actuellement.
[0017] Les entures très fines que cette nouvelle technique permet de réaliser, autoriseront
la fabrication de bois lamellé par auto-serrage.
[0018] La densification des fibres et l'augmentation des surfaces de collage des joints
amélioreront considérablement les qualités mécaniques du bois reconstitué à l'aide
de ce procédé.
[0019] Il sera même possible d'enter des surfaces selon un certain angle par rapport à l'axe
des fibres, et réaliser ainsi des éléments composés, par exemple des poutres en treillis.
1. Procédé de collage de deux surfaces de bois, munies chacune de sillons, entre elles,
caractérisé en ce qu'il consiste à réaliser ces sillons sur chaque surface, par déplacement
et compression, au moyen d'une molette, ces sillons présentant de préférence une section
triangulaire, et le pas d'un sillon à l'autre étant égal et de même valeur mesuré
au fond et au sommet, à enduire ces sillons de colle, et à appliquer, sous une forte
pression, les deux surfaces l'une contre l'autre. 1
2. Dispositif pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1, caractérisé
par le fait qu'il comporte une ou plusieurs molettes, de préférence métalliques, disposées
librement sur un axe, un support maintenant le ou les molettes à une égale distance
de la surface à enter, le déplacement de la ou des molettes ou de la surface à enter
étant parallèle aux sillons à obtenir et perpendiculaire aux axes des molettes.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé par le fait qu'une ou plusieurs
molettes se déplacent, par des moyens mécaniques, à une distance constante entre son
ou leurs axes et la surface d'une pièce de bois à munir de sillons.
4. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé par le fait que les planches à
enter se déplacent entre deux chaînes de roulement motorisées, assurant une forte
compression sur les grandes surfaces de ces planches.