[0001] L'invention concerne un article de bonneterie présentant des rayures ou bandes transversales
répétitives ainsi qu'un procédé de tricotage d'un tel article sur métier à tricoter
circulaire.
[0002] Il est connu du document US-A-618 017 de tricoter un tel article présentant des rayures
transversales obtenues en changeant de fils par une manoeuvre combinée et synchronisée
de présentation d'un jeteur amenant le nouveau fil à tricoter et de retrait du jeteur
de l'ancien fil.
[0003] Avec un tel procédé, il y a obligatoirement un chevauchement des deux fils différents
sur quelques aiguilles, sur lesquelles les deux fils se tricotent. Il en résulte des
contraintes accrues et un risque de rupture de ces fils à l'endroit du chevauchement,
et des dispositions particulières doivent être prises pour éviter une telle rupture.
De plus, l'aspect du tricot est inesthétique car le changement de fils conduit à une
surépaisseur sur quelques aiguilles et à un mélange irrégulier des fils d'aspects
différents sur les quelques aiguilles sur lesquelles s'opère le chevauchement.
[0004] Un tel procédé ne peut être mis en oeuvre que sur des métiers à un seul cylindre
car les jeteurs de fils doivent être en mesure de s'escamoter radialement vers l'intérieur
du cylindre pour mettre sélectivement les fils d'aspects différents dans et hors du
trajet vertical des aiguilles.
[0005] Sur les métiers circulaires à deux fontures, à savoir un cylindre à aiguilles inférieur
et une fonture supérieure qui peut être, soit un cylindre, soit un plateau, il est
courant d'utiliser le système rayeur comportant des jeteurs de fils escamotables radialement
vers l'extérieur du cylindre inférieur, et des ciseaux appropriés qui sont actionnés
à des moments bien précis, l'un pour lâcher l'extrémité du nouveau fil qui doit être
tricoté, l'autre pour couper et pincer l'extrémité du fil qui se retire.
[0006] Cette technique conduit aussi nécessairement à la formation de doubles mailles par
tricotage simultané des deux fils différents sur quelques aiguilles, mais en outre
les bouts libres de ces deux fils sont alors incontrôlés et se placent dans les aiguilles
dans des positions quelconques, risquant ainsi d'émerger du tricot d'une façon inesthétique.
[0007] D'autre part, cette opération de changement de fils, quelque peu délicate, demande
un contrôle et un entretien constants des ciseaux coupe-fils et nécessite un ralentissement
de la vitesse de tricotage pendant les changements.
[0008] L'invention vise à résoudre le problème consistant à tricoter sur métier à tricoter
circulaire à simple ou double fonture des articles à bandes ou rayures répétitives
dont l'aspect esthétique est amélioré grâce à l'absence de doubles-mailles et de coupure
des fils à chaque changement de fil.
[0009] Suivant l'invention, ce problème est résolu au moyen du procédé défini dans les revendications
1 à 3, qui permet d'obtenir des bandes ayant une hauteur quelconque dans le sens des
colonnes de mailles et a pour avantage que, malgré l'absence de doubles mailles, il
y a maillage continu des fils aux endroits de transition. De plus le fil mis hors
travail n'est pas coupé et s'étend simplement sur l'envers du tricot jusqu'à la zone
suivante du tricot où il est repris pour travailler à nouveau.
[0010] En généralisant la définition du procédé, on peut dire qu'avec un métier comportant
un nombre de chutes égal à k.n., l'invention permet de tricoter n bandes d'aspect
différent, avec pour chaque bande, k chutes travaillant en même temps.
[0011] On peut d'ailleur prévoir un changement du jeteur de fil associé à une même chute
pour augmenter la capacité de cette chute dans la mise en oeuvre de fils d'aspect
différent.
[0012] L'invention s'étend aussi à un article de bonneterie tel que défini dans les revendications
4 et 5.
[0013] La description qui va suivre en regard du dessin annexé, donné à titre d'exemple
non limitatif, fera bien comprendre comment l'invention peut être réalisée, les particularités
qui ressortent tant du dessin que du texte faisant bien entendu partie de ladite invention.
[0014] La figure 1 est un schéma montrant quelques rangées de mailles à grande échelle et
destiné à faire comprendre le principe de l'invention. La figure 2 illustre une variante.
La figure 3 représente l'évolution du ou des fils des chutes annulées pendant que
s'effectue le tricotage sur une autre chute. La figure 4 est une vue schématique d'une
réalisation de la commande de cames de sélection des aiguilles, adaptable par exemple
sur métier circulaire double cylindre dépourvu de système Jacquard. L'ensemble des
figures 5a à 5d montre le garnissage des platines d'aiguilles sur le cylindre inférieur
du métier pour une commande des cames de selection selon la dispos- tion illustrée
par la figure 4. Ces figures portent des légendes qui en facilitent la compréhension.
La figure 6 est une vue schématique en perspective d'un métier circulaire équipé d'un
dispositif de changement de jeteur de fil.
[0015] La figure 1 montre, en contexture jersey, sur le plan du principe, une succession
de rangées de mailles, à l'endoit précis où s'opèrent les changements de fils :
- un fil "f1" d'une certaine couleur réalisant la rayure ou le bandeau "R1" est alimenté
à la première chute du métier ;
- un fil "f2" d'une autre couleur réalisant la rayure ou le bandeau "R2" est alimenté
à la deuxième chute.
[0016] On peut, bien entendu, imaginer un troisième fil encore, réalisant une autre rayure
et alimenté à la troisième chute, etc...
[0017] A la première chute où commence le tricot de la bande ou rayure "R1", le dispositif
de sélection des aiguilles associé à cette première chute amorce la montée de toutes
les aiguilles en commençant par l'aiguille de la colonne de mailles "M", puis les
amène en ascension complète pour que toutes les aiguilles cueillent le fil "F1", le
cueillage étant suivi d'un abattage normal. (Pour bien comprendre le dessin, il faut
se souvenir que le tricot descend dans le métier, au furet à mesure de sa confection,
de sorte que les rangées de mailles faites les premières sont en bas de la figure
1).
[0018] Pendant tout le tricotage de la rayure "R1" (avec un nombre quelconque de rangées)
les autres chutes suivantes sont annulées, de sorte que les aiguilles se présentent
à ces chutes en position d'abattage complet, de façon à ce qu'elles ne cueillent pas
les fils respectifs, dont les jeteurs correspondants restent toujours en position
de travail.
[0019] Pour arrêter la rayure " R1" après un nombre entier de tours de cylindre, le dispositif
de sélection de la première chute empêche l'ascension, vers la position de cueillage
du fil, de toutes les aiguilles qui suivent la dernière aiguille devant cueillir dans
la colonne de mailles "N". Dès lors, les aiguilles suivantes passeront à la première
chute en position basse d'abattage complet, sans plus cueillir le fil "f1 ", dont
le jeteur reste cependant fixe en position et prêt au travail.
[0020] Pour enchaîner avec le tricotage de la rayure "R2", les aiguilles, qui viennent toutes
d'arrêter le cueillage à la première chute, se présentent maintenant au dispositif
de sélection de la deuxième chute, dont la came, qui vient d'être placée en position
de travail, amorce leur montée on commençant toujours par l'aiguille de la colonne
de mailles "M", puis les aiguilles sont amenées en ascension complète pour y cueillir
le fil "f2", cueillage suivi d'un abattage normal.
[0021] Pendant tout le tricotage de la bande ou rayure "R2", toutes les autres chutes sont
annulées, de sorte que toutes les aiguilles s'y présentent en position basse d'abattage
complet, sans y cueillir le fil.
[0022] L'arrêt de la rayure "R2" s'opère sur l'aiguille de la colonne de mailles "N", comme
décrit précédement pour la rayure "R1".
[0023] On peut enchainer de la même façon avec tout autre fil alimenté à la troisième chute
s'il y en a une, et ainsi de suite jusqu'à la n
lème chute.
[0024] Comme les fils ne sont pas coupés lors du changement d'une rayure à l'autre, un fil
flotté "ff' existe sur la face envers du tricot, reliant dans le sens longitudinal
deux rayures ou bandeaux de même couleur.
[0025] La dernière aiguille ayant maillé (sur la colonne de mailles "N") entraîne ce fil
dans son déplacement sur la circonférence du cylindre, sans qu'il y rencontre d'obstacle
puisque toutes les aiguilles tricotent en jersey et se trouvent en position basse
d'abattage complet.
[0026] Le fil, ainsi entraîné, (f2, figure 3), balaye donc la surface au-dessus du cylindre
inférieur (ou l'espace libre entre cylindres supérieur et inférieur, s'il s'agit d'un
métier double cylindre) en formant une sécante de longueur croissante à partir de
l'oeillet du jeteur j2 jusqu'au point diamétralement opposé à la chute qui vient d'être
annulé. Pour la deuxième moitié de la rotation du cylindre, la sécante du fil allant
en diminuant, il est nécessaire d'absorber à chaque tour de cylindre l'excédent de
fil en le rappelant en sens inverse à travers le jeteur. On peut utiliser pour cela
un dispositif additionnel "à pêcheur" P (voirfigure 3), installé à chacune des chutes.
Ce dispositif, semblable à celui que les constructeurs montent sur les métiers à tricoter
des articles chaussants, pour le tricotage des talons et pointes en mouvement alternatif,
ou sur les tricoteuses rectilignes pour absorber les excédents de fil après chaque
fin de course du chariot, comporte un guide-fil P1 monté sur un levier P pivotant
autour d'un axe P2 et rappelé par un ressort P3. Le levier P tiré par le ressort compense
le mou qui se produit dans le fil et le maintient tendu.
[0027] La sélection des aiguilles devant tricoter à l'une ou à l'autre chute s'effectue
par l'action d'une came mobile disposée à chacune des chutes et agissant sur les talons
de tricotage des platines.
[0028] La mise en position de fonctionnement et le retrait de ces cames peuvent être commandés
par un ensemble de leviers recevant leurs mouvements à partir d'excentriques ou de
cames tournant en synchronisme avec le mouvement du métier, ou par une commande électro-maqnétique.
[0029] Sur métier à tricoter circulaire Jacquard, la sélection des aiguilles devant cueillir
le fil à l'une ou l'autre chute s'opère à partir des tambours à dessin et des sélecteurs
appropriés.
[0030] Sur métier circulaire double cylindre dépourvu du système Jacquard, le dispositif
de sélection des aiguilles est composé de deux cames, mobiles dans le sens radial
et pouvant se rapprocher ou s'éloigner du cylindre à aiguilles.
[0031] L'une des cames (que l'on appellera "verrou de cueillage V1"), lorsqu'elle est rapprochée
du cylindre, amorce l'ascension des aiguilles pour permettre le cueillage du fil ;
l'entrée en fonction de cette came se fait sur les talons moyens de tricotage "Tt".
[0032] L'autre came (que l'on appellera "verrou d'annulation V2"), lorsqu'elle est rapprochée
du cylindre, amorce l'annulation de la chute en abaissant toutes les aiguilles en
position de non-cueillage ; l'entrée en fonction de cette came se fait sur les grands
talons de transfert "Tf".
[0033] A titre indicatif et non limitatif, la figure 4 montre schématiquement une réalisation
d'un tel dispositif de commande de selection des aiguilles, adaptable par exemple
sur un métier circulaire double cylindre, dépourvu de système Jacquard.
[0034] Sur cette figure, Z1 et Z2 reprrésentent respectivement les cylindres inférieur et
supérieur du métier.
[0035] Le verrou de cueillage "V1", lorsqu'il est avancé vers le cylindre à aiguilles, présente
sa rampe inclinée face au trajet des talons de tricotage "Tt" des platines 1 qui coopèrent,
comme connu, avec les aiguilles 2 du type à double crochet.
[0036] La fonction de cette came est d'amorcer et de poursuivre le tricotage d'une rayure
sur la chute du métier à laquelle elle est associée. Elle est représentée sur la figure
4 en position enfoncée radialement, c'est-à-dire dans la position de travail où les
talons de tricotage "Tt" des platines sont obligés de gravir la rampe inclinée par
rapport à l'horizontale.
[0037] Quant au verrou d'annulation V2, lorsque celui-ci est avancé vers le cylindre à aiguilles,
il présente sa rampe inclinée face au trajet des talons de transfert "Tf" des platines
1. Cette rampe, inversée par rapport à celle de la came de selection V1, a pour but
d'annuler la chute considérée, toujours à partir de la même aiguille, en abaissant
les aiguilles, à cette chute, en position basse de non cueillage du fil.
[0038] Sur la figure 4, cette came V2 est representée dans sa position d'écartement radial
maximum, de sorte qu'elle est sans action.
[0039] La commande des cames est programmée par des disques 3 entraînés en rotation d'une
façon continue, en synchronisme avec la rotation des cylindres Z1 et Z2, et sur lesquels
sont disposés des bossages ou cames 4 avec lesquels coopèrent des leviers-tâteurs
5.
[0040] Quand un levier-tâteur se trouve dans un creux entre deux bossages, la came de selection
correspondante est écartée du cylindre, donc hors d'action.
[0041] Au contraire, le passage d'un bossage sous un levier-tâteur 5 soulève ce levierqui,
à son tour, actionne la tige de commande verticale 6.
[0042] Par l'intermédiaire d'une bielle de liaison 7, le mouvement est transmis à la boîte
8 située en bout de la tige radiale de support 9 de la came V1 ou de la came V2.
[0043] Un ressort 10, disposé dans la boite 8, rend la liaison élastique pour permettre
à la came d'entrer en action en deux temps. Dans un premier temps, la came frotte
sur les talons les plus petits des platines, comme on le voit par exemple sur la figure
5a pour la came V1, et dans un deuxième temps la came se trouve en position complètement
enfoncée après le passage des talons moyens de tricotage (came V1 sur la figure 5a)
ou des grands talons de transfert (came V2 sur la figure 5b).
[0044] Des ressorts 11 et 12, agissant respectivement sur les tiges 9 et 6, servent à ramener
tous les organes en position de départ dès que l'action d'un bossage 4 sur un levier-tâteur
5 cesse.
[0045] Les figures 5a et 5b permettent une meilleure description de l'enchaînement des opérations
successives de commande des cames de sélection, en supposant que le métier, comportant
deux chutes munies chacune d'une came V1 et d'une came V2, soit utilisé pour tricoter
une chaussette.
[0046] La figure 5a représente une coupe du cylindre inférieur Z1, au niveau des talons
de tricotage Tt des platines 1.
[0047] Pour que le changement du fil tricoté s'effectue sur la face arrière de la chaussette,
la sélection des aiguilles doit se faire au milieu de la zone des petits talons de
tricotage. L'emplacement des aiguilles "M" et "N", dont il a été question en regard
de la figure 1, est représenté sur les figures 5a et 5b. Le cylindre tournant dans
le sens contraire à celui des aigilles d'une montre, l'aiguille "M" et les quelques
aiguilles qui suivent sont munies de platines avec moyen talon de tricotage pour permettre
l'entrée en travail de la came de sélection V1.
[0048] Pour le démarrage de la rayure "R1"à la première chute, la came "V1" est poussée
en position de travail. Après avoir frotté sur quelques petits talons de tricotage,
elle attaque les quelques moyens talons de tricotage à partir de l'aiguille "M" pour
amorcer l'ascension des aiguilles qui vont cueillir le fil à la première chute. Le
passage des quelques moyens talons après l'aiguille "M" permet à la came V1 de rentrer
complètement contre le cylindre Z1 et ainsi toutes les aiguilles sur tout le pourtour
du cylindre vont amorcer l'ascension pour le cueillage du fil pendant un nombre entier
de tours de cylindre.
[0049] Bien entendu, toutes les autres chutes amenant des fils différents sont annulées,
comme on le voit par exemple pour la came V1 de la deuxième chute.
[0050] La figure 5b représente une coupe du cylindre inférieur Z1, au niveau des talons
de transfert Tf des platines d'aiguilles.
[0051] Pour arrêter la rayure "R1" à la première chute sur l'aiguille "N" après un nombre
entier de tours des cylindres Z1 et Z2, comme on l'a dit en regard de la figure 1,
l'aiguille "M" et les quelques aiguilles qui suivent sont munies de platines avec
grands talons de transfert.
[0052] Au cours du dernier tour de tricotage de la rayure "R1", la came V2 de la première
chute est poussée vers le cylindre (figure 5b) et elle frotte sur les talons moyens
de transfert qui garnissent la presque totalité du pourtour du cylindre. Dès que se
présentent les grands talons à partir de l'aiguille "M" ils sont pris par la came
V2 et sont abaissés vers la position d'annulation pour empêcher les aiguilles de cueillir
le fil au jeteur. De plus le passage des quelques grands talons après l'aiguille "M"
permet à ladite came "V2" de la première chute de rentrer complètement contre le cylindre
et ainsi toutes les aiguilles sont progressivement amenées en position d'annulation.
L'aiguille "N" est donc bien la dernière qui a cueilli le fil à la première chute.
[0053] Dès que le talon de tricotage de l'aiguille N a atteint au moins le point culminant
de la came V1, et que la came V2 se trouve en position complètement enfoncée contre
le cylindre, on peut écarter la came V1 de la première chute pour la mettre hors d'action.
[0054] Aussitôt après l'annulation complète de la came V1, on peut procéder au retrait de
la came V2, ce qui annule complètement la première chute.
[0055] Bien entendu, pendant ce processus, toutes les autres cames "V2" sur les autres chutes
qui amènent des fils différents restent en position écartée du cylindre.
[0056] L'invention présente divers avantages.
[0057] En particulier, lorsqu'on réalise des rayures répétitives transversales sur un tricot
tubulaire en contexture jersey ou mailles fantaisie dérivées du jersey, par exemple
mailles chargées ou Jacquard, l'invention permet de ne plus couper les fils à chaque
changement de rayures.
[0058] D'autre part, comme le changement de rayures se fait sans chevauchement du nouveau
fil qui démarre et de l'ancien fil qui se retire, il n'y a plus de surépaisseur du
tricot sur quelques aiguilles, ni mélange irrégulier et inesthétique de ces deux fils.
Il en résulte une délimitation très nette et franche entre deux rayures successives.
[0059] Les fils respectifs des différentes rayures n'étant plus coupés, aucun bout de fil
libre n'émerge plus sur la face endroit du tricot à l'emplacement des changements,
d'où amélioration très nette de l'aspect esthétique du tricot.
[0060] En outre, les changements de rayures s'opèrent sans aucun ralentissement de la vitesse
du métier à tricoter.
[0061] Les ciseaux coupe-fils des appareils rayeurs n'étant plus sollicités pour ces changements
de rayures répétitives, il y a moindre usure et réduction de la fréquence des incidents
éventuels avec ces appareils.
[0062] A titre de variante, au lieu de démarrer une rayure sur l'aiguille d'une certaine
colonne de mailles "M" et d'arrêter cette rayure sur l'aiguille de la colonne de mailles
"N" précédente (figure 1), il est aussi possible d'opérer démarrage et arrêt sur la
même aiguille de la colonne de mailles M', comme représenté sur la figure 2.
[0063] La contexture représentée sur la figure 1 fait ressortir qu'à chaque changement de
rayures il y a absence de bride d'entremaille, aux endroits désignés par "T". De ce
fait, suivant la qualité et la finesse des fils tricotés, l'entremaille a tendance
à s'écarter quelque peu à ces endroits.
[0064] Le fait d'arrêter et de démarrer les rayures sur la même colonne de mailles M', selon
le procédé représenté sur la figure 2, a pour effet de resserrer l'entre- maille aux
changements de rayures et d'améliorer ainsi l'aspect esthétique du tricot.
[0065] Dans une telle réalisation du procédé sur un métier double cylindre, le garnissage
du cylindre inférieur "Z1" au niveau des talons de tricotage reste inchangé (voir
figure 5c).
[0066] Par contre, les quelques grands talons de transfert qui amorcent l'annulation de
la chute commencent à partir de l'aiguille L' (voir figure 5d).
[0067] Dans les modes de réalisation du procédé qui viennent d'être décrits, le principe
de base consiste à faire les rayures transversales sans chevauchement de fils, ni
raccords disgracieux en alimentant en permanence un fil bien déterminé à chacune des
différentes chutes. Mais cela à pour conséquence de limiter théoriquement le nombre
possible de rayures différentes au nombre de chutes dont est doté le métier.
[0068] Or il est connu de munir les métiers à tricoter de dispositifs rayeurs permettant
de changer le jeteur de fil en travail, ce qui permet d'augmenter le nombre possible
de rayures différentes.
[0069] L'invention met à profit un tel dispositif en l'adaptant convenablement, de manière
qu'il multiplie le nombre de rayures ou de bandes transversales différentes pouvant
être effectuées à une même chute du métier et cela en conservant l'avantage de n'avoir
ni chevauchement, ni coupe des fils aux changements de rayures, tout en assurant la
liaison des fils par un maillage normal.
[0070] La figure 6 montre le principe du fonctionnement avec changement de jeteurs à l'une
des chutes.
[0071] Le jeteur "J1", amenant le fil "f11", est en position de travail à cette chute et
les aiguilles cueillent ce fil dans les conditions déjà décrites.
[0072] Le jeteur J22, amenant le fil f
22 à cette même chute, est en position de retrait (hors travail), mais un guide vertical
"G" empêche le tronçon de fil reliant la dernière maille au jeteur J22 de pénétrer
dans le ciseau "S". L'extrémité inférieure de ce guide présente une échancrure dans
le sens de la marche pour empêcher le tronçon de fil d'échapper à la partie inférieure
du guide.
[0073] Lorsqu'il y a lieu de changer l'aspect de la rayure sur la chute considérée, la permutation
des jeteurs est effectuée pendant que cette chute ne travaille pas, c'est-à-dire pendant
qu'on est en train de tricoter une rayure sur une autre chute. La permutation des
jeteurs peut s'effectuer sans ralentissement de la marche du métier, caries aiguilles
passent sans cueillage à cette chute annulée.
[0074] Lorsqu'il y a lieu de démarrer une nouvelle rayure à la chute considérée, le jeteur
avec son fil correspondant se trouve déjà en position de travail au moment où la came
de sélection V1 entre en action pour amorcer l'ascension des aiguilles.
[0075] A noter que le guide "G" est de préférence escamotable pour permettre de reprendre
momentanément la fonction normale de l'appareil rayeur, par exemple sur métiers à
tricoter les articles chaussants pour l'introduction et le retrait du fil élastique
en bord- côte, ou du fil de renfort en talons et pointes.
[0076] Sur certains types de métiers le guide escamotable "G" peut être remplacé par une
commande sélective de la manoeuvre des ciseaux ; ainsi, lorsqu'un jeteur se met hors
travail, le fil se place normalement dans le ciseau, mais ce dernier reste ouvert
pour ne pas couper le fil.
[0077] Il va de soi que les modes de réalisation décrits ne sont que des exemples et qu'il
serait possible de les modifier, notamment par substitution d'équivalents techniques,
dans le cadre défini par les revendications.
1. Verfahren zum Stricken von Streifen oder sich wiederholenden Querbändern an einer
mehrsystemigen Rundstrickmaschine mit rotierendem Nadelzylinder, wobei Fäden mit unterschiedlichem
Aussehen abwechselnd verstrickt werden und der oder die nicht eingesetzten Fäden während
des Strickvorganges eines Bandes im Inneren der Strickware in Längsrichtung verlaufen,
dadurch gekennzeichnet, daß eine Strickmaschine bekannter Art eingesetzt wird, die
wenigstens zwei Systeme, die mit unterschiedlichen Fäden gespeist werden, und eine
Auswahlvorrichtung für die jedem System zugeordneten Nadeln aufweist, daß man jedes
Band damit beginnt, daß einerseits diejenige Auswahlvorrichtung des Systems, dessen
Faden noch verstrickt wird, so ansteuert, daß die Nadeln von da ab aufhören, den Faden
von diesem System aufzunehmen und andererseits die einem anderen System zugeordnete
Auswahlvorrichtung, dessen Faden bis zu diesem Zeitpunkt nicht verstrickt wurde derart
ansteuert, daß die Nadeln von nun ab den Faden dieses Systems aufnehmen, wobei die
umgekehrten Vorgänge am Ende eines Bandes nach einem ganzzahligen Vielfachen einer
Umdrehung der Zylinder der strickmaschine durchgeführt werden und daß die Auswahlzeitpunkte
der Nadeln derart gewählt werden, und daß die Strickwaren von unterschiedlichen Fäden
an zwei unterschiedlichen Systemen in der gleichen Maschenspalte beginnen und entweder
in derjenigen Maschenspalte, die der Spalte vorangeht, mit der die Strickwaren beginnen,
oder in der gleichen Maschenspalte endigen.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß wenigstens eines der Systeme,
welches mit einem Faden gespeist wird, derzu denen der anderen Systeme unterschiedlich
ist, wenigstens zwei unterschiedlichen Fadenwerfem zugeordnet ist, und daß der Wechsel
des Fadenwerfers während einer solchen Periode ohne Trennung des Fadens stattfindet,
wo die Nadeln nicht den Faden dieses System aufnehmen.
3. Verfahren nach einem der vorangehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, daß man
die Fäden derart unter elastischer Spannung hält, daß der Faden der nicht arbeitet,
die gesamte Sektion des Rundstrickzylinders bei jeder Umdrehung überstreichen kann.
4. Strickprodukt, gestrickt auf einer Rundstrickmaschine und aufweisend einen oder
mehrere Streifen oder rundumlaufende Bänder aus Fäden unterschiedlichen Aussehens,
welche sich jeweils über den gesamten Umfang der Strickware erstrecken, wobei die
freien Fäden von einem Band zum anderen im Inneren der Strickware verlaufen, dadurch
gekennzeichnet, daß die Verbindung des Fadens eines Bandes mit einem unterschiedlichen
Faden des benachbarten Bandes eine kontinuierliche Vermaschung ist, in welcher die
Schlaufen der Fäden, die sich mit den Schlaufen der anderen Fäden kreuzen, durch einen
einzigen Faden (Fig. 1 und 2) gebildet sind.
5. Produkt nach Anspruch 4, dadurch gekennzeichnet, daß auf der Innenseite der Strickware
der Faden sich einer Linie (ff, Fig. 1 und 2) entsprechend erstreckt, die im Hinblick
auf die Maschenspalten etwas geneigt ist.