[0001] L'invention concerne un procédé pour la fabrication de fil guipé élastique avec un
bout d'élasthane et plus particulièrement un procédé pour la fabrication de fil élasthane
simple guipé.
[0002] Il est bien connu depuis fort longtemps de réaliser de tels fils par la technique
dite de »guipage«, notamment par la technique dite de »simple guipage«. Pour ce faire,
on étire tout d'abord le fil élasthane de trois à cinq fois, puis on enroule autour
de celui-ci en spires, de préférence jointives, un fil dit enrobant, notamment un
fil texturé. En pratique, le nombre de spires de guipage qui varie en fonction inverse
du titre du fil enrobant est de l'ordre de 1000 à 3000 t/m, puisque l'on désire obtenir
des spires sensiblement jointives. Aussi, lorsque l'on désire réaliser des fils simples
guipés le plus possible et avec le minimum de gonflant, tels que les fils que l'on
recherche pour la fabrication des jambes de bas, on utilise couramment des fils élasthane
assez fins, c'est-à-dire de l'ordre de 20 à 40 deniers, que l'on recouvre par un fil
synthétique, texturé ou non de 15 à 30 deniers, guipé à des torsions de l'ordre de
1500 tours par mètre (t/m). Dans l'application fils pour bas ou pour collants, il
est indispensable que le fil élasthane d'âme tendu soit entièrement recouvert par
le fil enrobant, afin d'être protéfé notamment contre l'éraillage.
[0003] Bien que cette technique soit très largement répandue, elle présente néanmoins certains
inconvénients. On peut citer:
- l'impossibilité pratique d'obtenir des enroulements sans noeud dont le poids excède
un kilo et ce, d'une part, du fait même du maté- rial de guipage et d'autre part,
car au-delà de ce poids, on obtiendrait alors des tensions trop élevées sur le fil
enrobant, qui provoqueraient sur le fil guipé fini le défaut dénommé »flash«, en vertu
duquel par endroit le fil d'âme n'est pas parfaitement recouvert, ce qui sur les étoffes,
provoque des défauts d'aspect et même des faiblesses;
- un prix de revient élevé, du fait de la consommation électrique appréciable nécessitée
par l'entraînement en rotation de la bobine de fil enrobant.
[0004] Dans le brevet britannique GB-A-443 188, on a déjà proposé un procédé dans lequel,
dans un premier temps, un fil élastique de caoutchouc est assemblé en parallèle avec
deux fils préable- ment tordus, puis dans un deuxième temps, deux de ces fils ainsi
assemblés sont tordus. On obtient de la sorte un fil organsin élastique. Ce fil ne
peut malheureusement pas convenir pour la fabrication des ba ou collants, car d'une
part, eco- nomiquement, il est impossible de réaliser des fils fins et d'autre part
et surtout, le fil d'âme élastique, du fait de la technique d'assemblage, est mal
recouvert, donc est mal protégé contre l'éraillage, ce qui est rédhibitoire.
[0005] L'invention pallie ces inconvénients. Elle concerne un procédé qui à la fois soit
économique et permette de réaliser de plus gros enroulements.
[0006] Ce procédé de guipage d'un fil élasthane tendu de trois à cinq fois par un fil dit
enrobant se caractérisé en ce qu'il consiste:
- dans une première phase, à guiper le fil élasthane tendu avec le fil enrobant à
une nombre de spires de l'ordre du tiers de la torsion usuelle de simple guipage et
à réceptionner ce fil assemblé sur une bobine,
- puis, dans une deuxième phase, à reprendre cette bobine de fil sur un organe donneur
de torision pour lui communiquer une torsion complémentaire jusqu'à ce que l'on obtienne
sur le fil un nombre de spires total égal à la torsion usuelle de simple guipage
[0007] En pratique, avantageusement:
- lors de la première phase:
- le fil enrobant est un fil synthétique, texturé ou non par fausse torsion,
- le nombre de spires d'assemblage est de l'ordre de 600 t/m,
- l'assemblage s'effectue à la simple guipeuse;
- lors de la deuxième phase, a torsion complémentaire est donnée par une broche double
torsion et la réception s'effectue sur une bobine biconique, afin de facilier le défilage
du fil lors du tricotage.
[0008] La »torsion usuelle de simple guipage« d'un fil élasthane tendu est parfaitement
connue des techniciens. Il s'agit du nombre de spires usuel donné au fil enrobant
par la guipeuse pour recouvrir entièrement le fil d'âme élasthane tendu, c'est-à-dire
recouvrir ce fil d'âme tendu par des spires jointives mais non superposées du fil
enrobant. Comme déjà dit, ce nombre de spires varie en sens inverse du titre du fil
d'enrobage. Plus le fil d'enrobage est fin, plus cette »torsion« est élevée. En pratique,
elle est comprise entre 1000 et 3000 t/m.
[0009] Dans la demande de brevet français N" de dépot 7 218 229 de la Demanderesse, publié
sous le n° FR-A-2 185 207, on avait déjà sugéré d'assembler à la broche à double torsions
un fil élasthane et un autre fil. Malheureusement, dans l'assemblage ainsi réalisé,
le fil élasthane tendu était souvent mal protegé, ce qui rendait son emploi rédhibitoire
pour de multiples applications. De la sorte, cette technique a du être abandonnée.
[0010] Comme déjà dit, lors de la première phase, le nombre de spires de guipage doit être
de l'ordre du tiers de la torsion usuelle de simple guipage. Si ce nombre était inférieur,
on aurait alors non plus un guipage, mais alors un assemblage dans lequel le fil élasthane
ne serait pas positionné au milieu, c'est-à-dire en âme, mais viendrait au contraire
périodiquement en surface, de sorte que lors de la torsion complémentaire, cette présence
en surface serait accentuée. Le fil ainsi obtenu serait fragile, car le fil élasthane
serait mal protégé, donc sujet à l'éraillage. En revanche, si le nombre de spires
enroulées lors de la première phase est trop forte, par exemple supérieure à la moitié
de la torsion usuelle de simple guipage, outre le coùt inutilement élevé d'une telle
opération, le défaut de »flash« réap- paraitrait et serait même accentué après la
deuxième phase.
[0011] La manière dont l'invention peut être réalisée et les avantages qui en découlent
ressortiront mieux de la description qui suit à l'appui des figures annexées et des
exemples de réalisation donnés à titre indicatif et non limitatif.
[0012] La figure 1 représente en coupe un montage sommaire pour la mise en oeuvre de la
phase 1, alors que la figure 2 est un montage, sommaire également, vu en coupe, pour
la mise en oeuvre de la phase 2.
[0013] En se référant à ces figures, les références suivantes désignent:
Phase 1 (fig. 1)
(1) le cylindre délivreur,
(2) la bobine d'élasthane,
(3) le fil d'élasthane tendu,
(4) la broche creuse entraînée en rotation par la courroie,
(6) la bobine de fil enrobant (7),
(8) l'oeillet de guipage,
(9) le cylindre d'entraînement derrière lequel est placé le guide-fil classique, non
représenté, animé d'un mouvement transversal de va et vient,
(10) l'enroulement sur bobine à joues (11) à partir du fil assemblé obtenu (12).
Phase 2 (fig. 2)
[0014]
(12) le fil guipé en phase 1,
(21) la poulie de la broche double torsion (par exemple du type DT 2055 d'ACBF),
(22) une coronelle,
(23) le bloqueur de torsion de la broche à double torsion proprement dite entraînée
en rotation par (21) sur laquelle est placée la bobine
(10) de fil (12),
(24) le magasin,
(25) le plateau,
(26) un oeillet fixe-ballon,
(27) le délivreur en survitesse,
(28) un renvoi,
(29) le guide de renvidage,
(30) le cylindre d'appel et de renvidage,
(31) le fil enrobé fini,
(32) l'étrier porte-bobine (33) par exemple du type biconique sur laquelle est réceptionné
le fil fini (31).
Exemple 1
[0015] Sur une simple guipeuse (fig. 1), on assemble:
- en âme (3): un fil élasthane de 40 deniers étiré d'environ quatre fois (bobine 2
de 500 g);
- en enrobant (7): un fil texturé fausse torsion de polyamide 6,6 de 20 deniers/7
brins, tiré d'une bobine (6) de un kilo;
- la broche (4) tourne à environ 11 000 t/m en S, ce qui donne un fil guipé (12) à
nombre de spires de guipages d'enrivon 700 t/m en S.
[0016] La réception (10) s'effectue sur une bobine (11) de diamètre 120 mm et de 200 mm
de course.
[0017] On place ensuite (voir figure 2) cette bobine (10) sur une broche double torsion
type 2055 d'ACBF de diamètre de pot 140 mm. Pendant ce traitement, cette bobine (10)
est donc fixe.
[0018] La vitesse de rotation de la broche (22-24) est d'enrivon 15 000 t/m en S, ce qui
donne au fil (31) une torsion complémentaire de 1200 t/m en S. Le fil (31) présente
donc un nombre de spires final de 1200 plus 600, soit 1800 t/m en S. La bobine (30)
obtenue pèse environ 1,5 kg contre 1 kg au cas les plus favorables actuellement en
partant de guipeuse simple.
[0019] Le fil (31) obtenu présente une excellente élasticité et une très bonne couverture,
de sorte que pour la plupart des application usuelles, on pet avantageusement supprimer
les traitements thermiques classiques de fixation. Ce fil convient parfaitement pour
la fabrication d'étoffes tissées ou tricotées, notamment pour les jambes de bas.
[0020] Ce fil (31) peut aisément être identifié par rapport à un fil simple guipé conventionnel.
En effet, dans un fil simple guidé conventionnel, si on désassemble le fil, on commuique
alors au fil d'âme une torsion égale au nombre de spires de guipage. Ainsi, pour un
fil guipé à 1800 spires en Sg lors du désassemblage, le fil d'âme reçoit une torsion
de 1800 tours en Z.
[0021] En revanche, avec un fil préparé conformément à l'invention, si on désassemble ce
fil, on tord alors l'âme d'une valeur égale au nombre de spires reçu lors du guipage
de la première phase. Ainsi dans ce fil qui a été tordu à 1800 t/m en S, si l'on communique
une torsion inverse de 1800 t/m en Z pouvoir séparer l'âme de l'enrobant, on retrouvera
alors sur le fil d'âme non pas 1800 tours comme avec un fil simple guipé, mais seulement
un nombre de spires de 600 tours en Z.
Exemple 2
[0022] On répète l'exemple 1, mais en utilisant:
- comme âme (3): un fil élasthane de 70 deniers étiré d'environ de trois fois et demi;
- en robant (7): un fil grège en polyamide 6.6 de 30 deniers/10 brins.
[0023] En outre, le nombre de spires en phase 1 est de 700 t/m en S alors qu'en phase 2,
elle est de 1400 t/m en S, ce qui donne un nombre de spires final de 2100 t/m en S.
[0024] Le fil obtenu présente les mêmes propriétés que celui obtenu à l'exemple 1.
Exemple 3
[0025] On répète l'exemple 1 en remplaçant le fil texturé enrobant (7) par un fil grège
de même nature et de même titre. Le nombre de spires de la première phase de guipage
est portée à 700 t/m. La rotation de la broche double torsion (22-24) est fixée à
13 000 t/m, ce qui donne une torsion complémentaire de 1400 t/m. Le fil (31) présente
donc un nombre de spires final de 2100 t/m en S.
Exemple 4
[0026] On répète l'exemple 1 en remplaçant le fil d'âme (3) par un fil élasthane de 20 deniers
étiré de quatre fois et le fil enrobant (7) par un fil de polyamide 6.6 grège de 17
dtex/5 brins.
[0027] Le nombre de spires de guipage de la première phase est de 850 t/m en S. La torsion
complémentaire donnée par la broche double torsion (22-24) est de 1650 t/m en S. Le
fil fini (31) a une torsion finale de 2500 t/m en S. Ce fil convient parfaitement
pour la fabrication des collants ou des bas.
[0028] Afin d'éviter le vrillage de la jambe de ces bas et obtenir des produits parfaitement
équilibrés, il est recommandé de tricoter une chute avec un tel fil en tors S et la
chute suivante avec un même fil mais de tors Z.
[0029] Le procédé selon l'invention présente de nombreux avantages par rapport aux procédés
actuellement utilisés. On peut citer:
- la possibilité d'obtenir industriellement des bobines de poids beaucoup plus élevé
(1,5 kg contre 1 kg actuellement, soit une augmentation de l'ordre de 50%);
- une consommation d'énergie réduite d'environ 30%;
- donc une diminution substantielle du prix de revient.
[0030] De la sorte, on peut utiliser ces fils avec succès pour toutes les applications connues
des fils élasthane guipés.
1. Procédé de guipage d'un fil élasthane (3) tendu de trois à cinq fois par un fil
(7) enrobant, caractérise en ce qu'il consiste:
- dans une première phase, à guiper le fil d'élasthane tendu (3) par le fil enrobant
(7) à un nombre de spires de l'ordre du tiers de la torsion usuelle de simple guipage
et à réceptionner ce fil guipé (12) sur une bobine (10);
- puis dans une deuxième phase, à reprendre cette bobine (10) de fil guipé (12) sur
un organe donneur de torsion (20, 24) pour lui communiquer une torsion de même sens
que la sens de guipage jusqu'à obtenir sur ce fil (12, 31) un nombre de spires egal
à la torsion usuelle de simple guipage
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que lors de la première phase,
le nombre de spires d'assemblage est de l'ordre de 600 t/m.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que lors de la
première phase, la réception du fil guipé (12) à nombre de spires s'effectue sur une
bobine à joues (11).
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que lors de la
deuxième phase, la torsion complémentaire est donnée par une broche à double torsion
(21,23).
5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé en ce que la réception du fil fini
(31) s'effectue sur une bobine biconique (30).
6. Procédé selon l'une revencidations précédentes caractérisé en ce que, dans la première
phase, le fil enrobant (7) est guipé à l'aide d'une guipeuse à broche creuse (6,4).
1. Verfahren zum Umspinnen eines drei- bis fünffach gestreckten Elasthanfadens (3)
mit einem Hüllfaden (7) dadurch gekennzeichnet, daß
- in einer ersten Phase der gespannte Elasthanfaden (3) mit dem Hüllfaden (7) mit
einer Windungszahl in der Größenordnung von einem Drittel der bei einfachem Umspinnen
üblichen Windungen umsponnen und der umsponnene Faden (12) auf einer Spule (10) aufgenommen
wird;
- dann in einer zweiten Phase dieser Spule (10) mit umsponnenem Faden (12) auf ein
Drallerzeugungsorgan (20, 23) aufgebracht wird, auf dem ihm eine Drehung in gleicher
Drehrichtung wie die Umspinnrichtung erteilt wird, bis auf diesem Faden (12, 13) eine
Windungszahl erreicht wird, die den üblichen Windungen bei einfachem Umspinnen entspricht.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß während der ersten Phase
die Umspinnungs-Windungszahl in der Größenordnung von 600 U/m liegt.
3. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 und 2, dadurch gekennzeichnet, daß während
der er sten Phase der mit geringer Windungszahl um sponnene Faden (12) auf einer Scheibenspule
(11) aufgenommen wird.
4. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, daß während
der zweiten Phase die Ergänzungsdrehung durch eine Doppeldrahtspindel (21, 23) erteilt
wird.
5. Verfahren nach Anspruch 4, dadurch gekennzeichnet, daß der fertige Faden (31) auf
einer bikonischen Spule (30) aufgenommen wird.
6. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, daß
während der ersten Phase der Hüllfaden (7) mit Hilfe einer Hohlspindelbespinnmaschine
(6, 4) umsponnen wird.
1. A process for covering an elasthane yarn (3) stretched from three to five times
with a cover yarn (7), characterized by the fact that it consists:
- in a first step, in covering the elasthane stretched yarn (3) with the cover yarn
(7) with a number of turns in the range of the third of the usual twist of a single
covering and of winding this single covered yarn (12) on a bobbin (10);
- then, in a second step, in taking up this bobbin (10) of covered yarn (12) onto
a twisting member (20, 24) to twist it in the same direction as the covering direction
until to obtain on this yarn (12,31) a number of turns equal to the usual twist of
a single covering.
2. Process according to claim 1, wherein during the first step, the number of turns
of the assembly is about 600 t/m.
3. Process according to claims 1 and 2, wherein, during the first step, the low-twist
covered yarn (12) is received on a flanged bobbin (11).
4. Process according to claims 1 to 3, wherein, during the second step, the additional
twist is given by a two for one twist spindle (21, 23).
5. Process according to claim 4, wherein the finished yarn (31) is received on a biconical
bobbin (30).
6. Process according to any previous claim, wherein during the first step, the cover
yarn (7) is covered with a hollow covering spindle (6,4).