[0001] La présente invention a trait au domaine des presses de collage pour chaussures ou
autres articles de maroquinerie, dans lesquelles une poche ou membrane élastique sert
de moyen de pression entre la semelle encollée et la tige montée ou corps de la chaussure.
Elle concerne plus spécialement l'apport de perfectionnements aux presses de collage
hydrauliques.
[0002] On connait depuis longtemps les presses pour chaussures comprenant dans une enceinte
rigide et indéformable une membrane souple et imperméable qui, en exerçant autour
de la chaussure une pression hydraulique ou pneumatique, s'applique exactement sur
les contours des éléments à coller introduits dans cette "poche" (presse Pic, brevet
français n° 1 035 989 du 20 avril 1951).
[0003] Ces presses ont subi, au cours des années, de nombreux perfectionnements ainsi que
diverses adaptations, par exemple pour le collage de chaussures montantes à tige haute
(brevets français n
Os 79.27634 du 9/11/1979 ; 81.08962 du 6/05/1981).
[0004] Dans la majorité des machines de ce type, le fluide pressurisé, qui sert à appliquer
la membrane ou poche souple autour des éléments de chaussure, est constitué par de
l'eau et le bâti de la machine renferme un ensemble coûteux d'organes et appareillages
destinés à assurer le circuit et la pression hydraulique, en particulier : pompe,
moteur, ventilateur, radiateur, plusieurs vannes et de nombreuses tubulures. La quantité
d'eau mise en oeuvre est assez importante et l'on doit maintenir en permanence sa
pression dans la majeure partie du circuit hydraulique. En outre, les temps de remplissage
puis d'évacuation de l'eau du bac contenant la poche souple ne sont pas négligeables
puisqu'ils sont généralement de l'ordre de 12 à 18 secondes en moyenne.
[0005] Il a maintenant été trouvé qu'en modifiant le principe de pressurisation du fluide,
on pouvait éviter les inconvénients susvisés et notamment simplifier considérablement
le système hydraulique et réduire à un temps négligeable les opérations de remplissage-évacuation
des réceptacles dans lesquels travaille la poche souple.
[0006] Selon la caractéristique essentielle de l'invention, on substitue au système hydraulique
précité, enfermé dans le bâti de la presse, un dispositif hydro-pneumatique simple
constitué par un vérin dont le piston est actionné par injection d'air pressurisé
et qui, ouvert sur le bac contenant la poche souple et renfermant une petite quantité
d'eau, refoule cette dernière contre la poche et la chaussure ; la tige du piston
est solidaire d'un plateau à déplacement vertical entre des moyens à ressorts qui
ramènent automatiquement le vérin en position basse dès le relâchement de la pression
d'air.
[0007] D'autres caractéristiques apparaîtront dans la description plus détaillée qui suit,
relative à un mode de réalisation non limitatif, illustré par les dessins de la planche
annexée qui représentent schématiquement :
- Figure 1 une vue en coupe, simplifiée, d'une face latérale de presse de collage
selon l'invention ;
- Figure 2 : une vue plus détaillée du vérin et de la chambre d'injection d'air pressurisé
;
- Figure 3 : un schéma d'une vue de dessus des deux bacs d'une presse pour paire de
chaussures, destinés à enfermer la semelle et le bas de tige ainsi que la membrane
ou poche élastique.
[0008] On retrouve à la partie supérieure du bâti 1 la structure de presses déjà connues
(par exemple celle de la-Demanderesse, dans la demande de brevet France n° 81.08962)
avec un bac 2 contenant le support de forme 3 de la chaussure 4 et la poche souple
5 qui sert de moyen de pression des éléments encollés de la chaussure. Le ou les conformateurs
de maintien de la chaussure pendant le collage n'ont pas été représentés ici dans
un but de simplification. En pratique, la presse est généralement munie d'un ensemble
de deux postes (donc deux bacs) pour travailler par paire de chaussures. La vue de
côté de la figure 1 ne laisse apparaître qu'un seul bac.
[0009] Conformément à l'invention, on a remplacé tous les dispositifs connus du système
hydraulique, habituellement utilisés pour la pressurisation du fluide (par exemple
eau et huile soluble sous 2 à 11 bars) par un dispositif simple comprenant essentiellement
un vérin 6 dont la chambre 7, en communication avec le bac 2 par une ouverture 8,
est alimentée par de l'air sous pression au moyen de la canalisation 9. La tige 10
du piston 11 est solidaire d'un plateau 13 monté sur les guides 14 munis de ressorts
de rappel 15 qui permettent de ramener automatiquement le piston 11 en position basse
dès l'opération de collage sous pression effectuée.
[0010] L'air pressurisé émis dans la canalisation 9 puis la chambre 7 du piston est envoyé
en 16 dans un boîtier 17 muni de clapets 18 et du type connu dit "à échappement rapide"
de façon à obtenir une vidange accélérée. Un tel type de boîtier est illustré schématiquement
sur la figure 2. La pression peut varier entre d'assez larges limites, par exemple
de 3 à 8 bars. Si l'on adopte un diamètre de 200 mm pour le piston 11, on obtient
une poussée de 1 800 Kg, pour une pression d'air de 6 bars, ce qui est largement suffisant
pour que la poche souple 5 épouse parfaitement (selon le pointillé de la figure 1)
la forme de la semelle de chaussure 4.
[0011] Au départ, lors de la mise en fonctionnement de la presse, on remplit le bac 2 par
de l'eau 19 ou équivalent, le piston 11 du vérin 6 se trouvant en position supérieure,
indiquée par le pointillé. La mise en pression s'effectue par l'envoi d'air pressurisé
dans le boîtier 17 et, après relachement de cette pression, les ressorts 15 ramènent
le vérin en position basse en un temps très court. Le bac 2 est muni d'une purge d'air
20 pour le remplissage.
[0012] Grâce au nouveau système selon l'invention, on économise au moins 10 secondes sur
chaque opération de collage du fait que les temps de remplissage et d'évacuation d'eau
sont de l'ordre de deux secondes environ, en tout, au lieu de 12 à 14 secondes en
moyenne dans une presse à groupe hydraulique conventionnel. Par ailleurs, la quantité
d'eau mise en oeuvre est faible et le bâti de la machine peut être prévu en des dimensions
nettement plus faibles. Enfin, il devient possible, si désiré, de supprimer toutes
les parties électriques d'une presse classique puisque l'on ne fait plus appel à des
pompes, moteurs, ventilateurs et organes analogues.
[0013] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation susdécrit et s'étend
à tous les équivalents de mêmes fonctions techniques.
1. Presse de collage pour éléments de chaussure, du type comprenant une poche souple
ou membrane élastique (5) servant de moyen de pression uniforme et enrobante, sous
l'effet d'un fluide pressurisé, entre la semelle encollée et la tige montée de la
chaussure (4), caractérisée en ce que le système enfermé dans le bâti (1), pour la
mise en pression du fluide est constitué par un vérin (6) dont le piston (11) est
actionné par injection d'air sous pression (16, 17, 9) et qui, ouvert sur le bac (2)
contenant ladite poche (5) et muni d'une petite quantité d'eau (19), chasse cette
dernière contre la poche et la chaussure, la tige (10) du piston étant solidaire d'un
plateau à déplacement vertical (13) entre des ressorts (15) qui ramènent automatiquement
le vérin en position basse dès le relachement de la pression d'air.
2. Presse selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'air sous pression est
envoyé dans un boîtier intermédiaire (17) à échappement rapide sous 3 à 8 bars et
en ce que le bac (2) est muni d'un moyen de purge d'air (20).
3. Presse selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que
la quantité d'eau utilisée est juste celle nécessaire pour le remplissage du bac et
en ce qu'elle ne renferme aucune partie électrique.